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    Plan détaillé Texte intégral Deux témoignages La concurrence des mémoires Le fardeau des souvenirs intimes Discussion Notes de bas de page Auteur

    Les souvenirs littéraires

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    En marge des Soirées de Médan

    Les Souvenirs inachevés de Paul Alexis et d’Henry Céard

    Alain Pagès

    p. 15-27

    Texte intégral Deux témoignages La concurrence des mémoires Le fardeau des souvenirs intimes Discussion Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Sur leur amitié avec Zola et sur l’histoire du groupe de Médan, Paul Alexis et Henry Céard ont laissé plusieurs témoignages. Paul Alexis est l’auteur d’une biographie, publiée en 1882, intitulée Émile Zola. Notes d’un ami1. Céard, de son côté, a proposé un « Zola intime », sous la forme d’une longue étude parue dans La Revue illustrée, en 18872, que l’on peut compléter par les fragments réunis, plus tard, en 1957, par Pierre Cogny, sous le titre de « Huysmans intime3 ».

    2Ces textes forment un ensemble important de souvenirs littéraires. Mais on peut dire qu’ils se caractérisent par leur inachèvement. Ils n’ont jamais pris la forme de ces méditations rétrospectives, écrites au soir d’une existence, que le lecteur apprécie quand il se plonge dans des volumes de souvenirs littéraires.

    3Ce bilan est relativement décevant, surtout si on le compare aux ouvrages écrits, dans ce domaine, par la génération qui suivra celle des Soirées de Médan, la génération du « Manifeste des Cinq ». Rosny aîné, Paul Margueritte, Gustave Guiches, Lucien Descaves ont tous laissé des volumes de souvenirs qui ont marqué leurs contemporains : Torches et lumignons (1921) et Mémoires de la vie littéraire (1927) de Rosny ; Souvenirs de jeunesse (1908) et Le Printemps tourmenté (1927) de Margueritte ; Au banquet de la vie (1925) et Le Banquet (1926) de Guiches ; Souvenirs d’un ours (1946) de Descaves. Il est probable que Paul Bonnetain aurait suivi leur exemple, une fois franchi le cap du xxe siècle, s’il n’était mort prématurément, en 1899. Dans le cas de Guiches, ses souvenirs (réédités aux Éditions du Lérot, en 20064) contribuent plus, aujourd’hui, à sa notoriété que ses romans, qu’on ne lit plus guère.

    4Alors qu’ils ont été si proches de Zola, pourquoi, chez Alexis et chez Céard, le travail du souvenir s’est-il interrompu ?

    Deux témoignages

    5Dans ses Notes d’un ami, Alexis veut faire la biographie de Zola, en partant de sa jeunesse pour arriver au portrait de l’écrivain, couronné par le succès, qui vient de publier L’Assommoir et Nana. C’est un projet biographique qui anime également Céard dans son « Zola intime », livré en 1887, après la publication de L’Œuvre, le roman de Zola qui possède, de tous Les Rougon-Macquart, le caractère autobiographique le plus affirmé. Et il parle longuement de Zola dans son « Huysmans intime », qui retrace la carrière de Huysmans depuis ses débuts jusqu’à l’époque des Soirées de Médan.

    6Alexis et Céard ne se mettent pas en scène directement. Ils évoquent une histoire collective à laquelle ils ont participé. La personnalité de l’énonciateur est relativement effacée, mais elle s’affirme, cependant, au moins pour apporter à ces souvenirs la garantie de vérité que le lecteur est en droit d’attendre. Ni l’un, ni l’autre, ils n’ont la prétention d’être de véritables historiens. Ils se présentent comme des témoins, désireux de montrer une vérité biographique se dressant contre les légendes ou les caricatures.

    7C’est ce qu’indique avec fermeté Alexis. Les premiers chapitres des Notes d’un ami décrivent la jeunesse de l’écrivain et ses débuts dans la vie littéraire. Mais au chapitre VI, qui traite des différents volumes des Rougon-Macquart, le récit prend tout à coup une allure personnelle. Alexis intervient en s’exprimant à la première personne :

    J’en ai fini avec les généralités sur les Rougon-Macquart. Je n’ai plus qu’à évoquer mes souvenirs sur chacun des neuf romans publiés. Et, si je me sers du mot « souvenirs », c’est que l’époque où Zola écrivait le premier volume des Rougon-Macquart, coïncide avec celle où je fus conduit pour la première fois chez lui, et où notre liaison commença. À partir de cet endroit de mon récit, je ne suis plus un simple historiographe, mais un témoin oculaire5.

    8Dans son « Zola intime », Céard fait preuve de la même attitude. Il veut montrer au lecteur un Zola véritable qu’il présente dans le cadre de sa demeure de Médan, loin des batailles littéraires parisiennes. Il veut, dit-il, opposer au « Zola bastionné », au « Zola armé en guerre des polémiques et des journaux » un « Zola chez lui », un « Zola retiré des batailles théoriques », un « Zola libre des conventionnelles entraves de la société6 ». Il conclut son étude en la présentant comme une « page », qu’il a « détachée » de « souvenirs personnels ». Insistant sur la valeur de ce portrait intime, il écrit :

    C’est ce Zola que j’ai accepté de montrer, c’est ce Zola que j’ai essayé de faire connaître. Quelques feuillets de notes rapidement rédigées détruiront-ils la fausse figure que la légende, avec un grand scrupule d’inexactitude, a donnée du romancier ? Cette illusion ne me travaille point. Je souhaite seulement qu’au moment où le public me reprochera d’avoir blessé ses longs préjugés à l’endroit du littérateur, l’homme ne m’accuse pas d’avoir manqué de discrétion en parlant si démesurément de particularités intimes, lesquelles, suivant ses propres paroles, « sont étrangères à sa bataille d’écrivain7 ».

    9Dans les deux cas, la valeur de ces témoignages repose sur le lien d’amitié qui unit celui qui écrit à l’écrivain dont il parle. Pour désigner ce lien amical, les termes employés sont explicites : Alexis évoque sa « liaison » avec Zola ; Céard espère que l’homme dont il a fait le portrait ne l’accusera pas « d’avoir manqué de discrétion ».

    10Cette amitié privilégiée trouve une illustration dans le récit qu’Alexis et Céard ont fait de leur première rencontre avec Zola. Moment capital, scène inoubliable, qui les a marqués à jamais et où tout a commencé !

    11Alexis a rencontré Zola pour la première fois en septembre 1869, en se rendant chez lui, dans la petite maison que le romancier occupait alors aux Batignolles, 14 rue La Condamine. Il décrit comment il sonne à la porte de l’habitation, en compagnie d’un autre Aixois, Antony Valabrègue, qui l’a conduit sur les lieux :

    Le cœur me battait. Le premier mot de Zola fut celui-ci : « Ah ! voilà Alexis !… Je vous attendais. » Dès la première poignée de main, je sentis que c’était fini, que je venais de donner toute mon affection, et que je pouvais maintenant compter sur l’amitié solide d’une sorte de frère aîné8.

    12Céard raconte une scène équivalente dans son « Huysmans intime ». Lui aussi, comme Alexis, il a le cœur qui bat, au moment de sonner à la porte… Mais à la différence d’Alexis, il n’est pas attendu, et cette relation d’amitié commence sur un malentendu comique :

    Le cœur battant, Céard tirait la sonnette, près de la porte. Une bonne parut, Céard fit passer sa carte. Il fut prié d’attendre, Zola se montra, et la présentation ne se fit pas sans quelque comique.

    La carte de Céard indiquait qu’il demeurait à Bercy, gros entrepôt du marché des vins de Paris. À la lecture du domicile imprimé sur le carton, Zola conclut qu’un placier quelconque venait lui offrir des échantillons de vins variés. Néanmoins, encore qu’il ne se connût pas de besoin de liquides pour sa table, il vint trouver le visiteur.

    Le quiproquo dissipé, Céard, du mieux qu’il put, exposa les raisons littéraires de sa démarche et comment le goût manifeste que ses amis et lui professaient pour les Rougon-Macquart lui avait donné le courage de chercher à voir l’auteur de romans jugés comme des chefs-d’œuvre, l’audace de le féliciter9.

    13Ce récit d’historien efface volontairement l’expression des sentiments. Il faut avoir recours aux notes laissées par Céard (demeurées inédites) pour avoir une évocation faite à la première personne. Voici la version subjective de cette scène de première rencontre :

    Le salon de Zola. C’était la première fois que je m’y présentais dans la naïveté d’une tenue de bal, un bien simple et bien solitaire salon, là-bas, aux Batignolles, rue Saint-Georges, dans un coin écarté de Paris. […] Il y avait bien longtemps aussi qu’un peu de littérature n’avait frappé à sa porte, le jour où je lui faisais passer une carte et où j’allais lui apporter, audacieusement, le témoignage de nos admirations obscures10.

    La concurrence des mémoires

    14Il faut insister sur cette relation privilégiée — quasi amoureuse — que Céard et Alexis ont entretenue avec Zola. Ils ont été les deux disciples privilégiés, très proches de lui dans des moments essentiels — situation que n’ont jamais connue les trois autres Médaniens, Huysmans, Maupassant ou Hennique. Ils ont vécu une partie de leur existence « à l’ombre de Zola »… Cette expression a été employée par le musicien Alfred Bruneau pour intituler l’ouvrage de souvenirs qu’il a publié en 1931 chez Fasquelle pour raconter l’histoire de sa collaboration avec Zola : À l’ombre d’un grand cœur. Alexis et Céard ont éprouvé un tel degré de proximité, bien avant Bruneau.

    15Alexis et Céard ont donc vécu une relation privilégiée avec Zola. Mais une relation partagée, car ils se sont trouvés en concurrence.

    16On sait qu’Alexis est resté célèbre par la réponse qu’il a faite en 1891 à l’enquête de Jules Huret sur l’évolution littéraire, en envoyant ce télégramme : « Naturalisme pas mort. Lettre suit. » Seul, parmi les Médaniens, il a défendu jusqu’au bout la méthode naturaliste. Au moment de l’affaire Dreyfus, il est le seul à se ranger du côté de Zola, alors que Hennique et Céard ont choisi le camp antidreyfusard. Ses camarades lui avaient donné le surnom de « saint Jean de Médan ». Les chroniqueurs se moquaient de sa fidélité aveugle à Zola (à qui il ressemblait physiquement). Félicien Champsaur a fait de lui un portrait cruel dans lequel il le prive de sa propre identité, en observant qu’il avait « deux prénoms et pas de nom11 » : « M. Alexis […] est surtout élève de M. Zola dont il chante la gloire. Il est le sosie de Zola, et, avec ses pavés d’ours, Sosie tuera Zola12. »

    17Alexis a assumé ce statut de disciple, d’ami fidèle, quelles que soient les moqueries dont il a pu faire l’objet. Il a trouvé dans ce statut une sorte de joie profonde, il en fait un titre de gloire. Ce sentiment d’amour absolu s’exprime dans la dédicace à Zola qu’il a inscrite, en janvier 1880, en tête de son premier livre, un recueil de nouvelles, intitulé La Fin de Lucie Pellegrin :

    À Émile Zola. À vous, mon ami, pour votre accueil fraternel, dès mon premier jour de Paris ; à vous, pour toutes les bonnes heures que nous avons passées depuis dans une communauté d’idées et de sentiments ; à vous, enfin, pour cet avenir que je rêve toujours à vos côtés et dans le triomphe certain de notre combat.

    18Plus tard, en 1898, il reprendra intégralement le texte de cette dédicace dans le Livre d’Hommage des Lettres françaises publié par les dreyfusards pour soutenir Zola, au moment où l’écrivain doit s’exiler en Angleterre, après avoir écrit « J’accuse ». Il ajoute ce commentaire :

    Depuis, s’est réalisé ce programme d’amitié et de littérature. Non seulement je n’ai jamais « quitté » Zola, moi, mais je l’ai mieux connu chaque jour, davantage aimé et admiré. De sorte que sa courageuse intervention dans l’affaire Dreyfus, qui a étonné les sots et ceux qui le connaissaient mal, révolté tant de misérables, m’a paru à moi des plus naturelles13.

    19Cette amitié, toutefois, ne pas s’est exercée dans un sens unique. Zola a beaucoup soutenu Alexis ; il l’a constamment encouragé, en l’invitant à sortir de son dilettantisme perpétuel et à s’accrocher à son œuvre littéraire. Il lui a rendu de nombreux services sur le plan matériel. Une anecdote (typique de celles qui donnent du prix aux volumes de souvenirs littéraires !) nous permettra d’illustrer cette sollicitude dont Zola a fait preuve à l’égard de son disciple le plus fidèle… Alexis était accablé d’une profonde myopie que les années avaient aggravée ; il était même menacé de cécité. Et l’on raconte que Zola, lors de son voyage à Lourdes, pendant l’été 1892, lui a envoyé, soigneusement empaquetée, une bouteille d’eau puisée dans la grotte de Lourdes, celle dans laquelle Bernadette Soubirous a vu la Vierge lui apparaître à plusieurs reprises. Alexis était incroyant. Il ne pensait pas que l’action divine pût avoir une quelconque influence sur l’existence humaine. Mais il croyait en Zola. Alors, recevant ce paquet expédié de Lourdes, il n’hésita pas. Il se baigna à plusieurs reprises les yeux avec l’eau contenue dans la fameuse bouteille. Et un miracle s’est accompli : sa vue s’est améliorée14 !

    20Bien différent était Céard. Il a joué le rôle d’un collaborateur, d’un secrétaire, passionné par la création littéraire du Maître, désireux de l’accompagner et de la soutenir, de toutes ses forces. Il l’aide au moment de la rédaction de Nana ou de Pot-Bouille, en faisant des recherches pour lui et en rédigeant des notes. En 1879-1880, il assiste aux premières théâtrales à la place de Zola, resté à Médan. Il les décrit avec précision pour que Zola puisse en rendre compte dans la presse.

    21Céard ne s’est pas contenté d’une aide intellectuelle. Il a rendu à Zola toutes sortes de services sur le plan matériel. Il est devenu une sorte de factotum, toujours prêt à régler les problèmes qui se présentaient. Voici une citation, extraite d’une lettre de Zola, datée du 6 juin 1880, qui illustre parfaitement son rôle. Céard y apparaît dans le rôle d’un « fourrier » — d’une sorte d’intendant militaire :

    Voulez-vous débuter dans votre rôle de fourrier en vous entendant avec Huysmans, Hennique et Alexis pour venir tous passer ici la journée du dimanche prochain 4 juillet ? Vous viendrez dès samedi pour dîner et coucher. J’ai quatre lits et à la rigueur cinq. Ceux de vous qui ne pourraient venir le samedi devront promettre d’arriver le dimanche de bonne heure, à moins de légitime empêchement. J’écris à Maupassant mais je n’ai plus son adresse de Sartrouville, et vous feriez peut-être bien de le prévenir de votre côté. Enfin, vous qui êtes un homme sage et avisé, organisez le tout pour le mieux15.

    22La rivalité qui a opposé Alexis et Céard s’est exprimée à de nombreuses reprises, notamment au moment de la publication par Alexis de ses Notes d’un ami, en février 1882. L’ouvrage est le fruit d’une collaboration. Zola a fourni à Alexis de nombreux documents, il lui a livré de multiples confidences, et il a relu le manuscrit. Mais, malgré son caractère officiel de « biographie autorisée », le volume a reçu un accueil mitigé au sein du groupe de Médan. Tous se sont montrés très critiques. Céard, qui aurait tellement aimé bénéficier du privilège accordé à son rival, s’est empressé d’écrire à Zola qu’il trouvait que le livre manquait « de hauteur », car il était, selon lui, « trop volontairement réduit aux petitesses du simple reportage16 » :

    [Le livre] n’a de valeur que comme document, et ce n’est guère que les matériaux et le plan de la grande étude qu’il faudrait écrire sur vous. Les détails que vous nous avez racontés sur l’époque malheureuse de votre vie n’ont pas d’accent dans la rédaction d’Alexis, on ne devine pas non plus l’énorme quantité de copie que vous avez dépensée dans votre lutte pour le pain. Vous en parlez, vous, avec une simplicité autrement renseignante et quatre de vos phrases, de celles que vous nous avez dites dans le hasard des conversations, en révèlent plus long que la documentation un peu puérile du volume17.

    23Soucieux de calmer le jeu, Zola s’est bien gardé d’argumenter. Il s’est contenté de répondre à Céard, brièvement, qu’il trouvait ce jugement « trop sévère18 ».

    Le fardeau des souvenirs intimes

    24Dans les deux cas, les souvenirs dont nous disposons sont caractérisés par l’inachèvement. Alexis n’a pas donné de suite à ses Notes d’un ami. Céard a rassemblé, pendant toute sa vie, des notes pour un grand ouvrage de synthèse sur le naturalisme, dont son « Zola intime » et son « Huysmans intime » constituent une esquisse, mais il n’est pas allé jusqu’au bout de son projet. Pour quelle raison ?

    25Une première explication, essentielle, se trouve dans cette proximité même qu’ils ont entretenue avec Zola. Alexis et Céard, amis privilégiés de Zola, étaient en mesure d’aller aussi loin que possible, mais ils se sont heurtés à une réalité intime qui est devenue un obstacle au récit qu’ils pouvaient proposer. Car Zola a beaucoup demandé à Alexis et Céard. Il les a impliqués d’une manière directe dans l’histoire de sa relation avec Jeanne Rozerot.

    26C’est Céard qu’il a chargé du fardeau le plus lourd. En septembre 1889, au moment de la naissance de Denise, Zola lui demande d’être son témoin dans la déclaration d’état civil. La lettre qu’il lui envoie, au message elliptique, mérite d’être citée :

    Mon bon Céard, je m’adresse à vous, comme au plus sûr et au plus discret de mes amis, pour vous demander un service. Veuillez vous trouver demain lundi, à onze heures, dans la cour de la mairie du neuvième, rue Drouot. Il s’agit simplement d’une signature. Affectueusement à vous19.

    27Quelques mois plus tard, Céard sera le parrain de la petite Denise. Son rôle ne va cesser de croître au cours des deux années qui suivront. Lorsque Zola est à Médan, séparé de Jeanne, il joue le rôle de messager en apportant à celle-ci les lettres de l’écrivain. En 1891, quand la liaison est découverte, son rôle se complique. Il est pris entre Alexandrine et Jeanne. Il conseille Zola ; il tente de calmer Alexandrine. Mais sa situation finit par devenir de plus en plus intenable. Et c’est l’une des raisons pour lesquelles il rompt avec Zola en 1893. Il le fait sans éclat, cependant, en se contentant de s’éloigner. Sa dernière lettre à Zola, datée du 24 novembre 1893, fait allusion à un rendez-vous auquel il ne se rendra pas.

    28Denise Le Blond-Zola évoque, dans son livre de souvenirs, ce départ privé de toute explication. Après le baptême de Jacques, raconte-t-elle, une boîte de dragées attendait Céard. Or il n’est pas venu la chercher. Jeanne, pendant des années, a gardé cette boîte, que personne n’est jamais venu lui réclamer20.

    29Comme Céard, Alexis s’est trouvé très impliqué dans la vie privée de son ami. En 1889, il est présent à la signature de l’acte de naissance de Denise. Sa femme devient la marraine de la petite fille, lorsqu’on célèbre le baptême, un peu plus tard. Et en 1892, il est le parrain de Jacques, le fils de Zola (né deux ans après Denise, en septembre 1891). Après la découverte de la liaison, en 1891, Alexis est sommé par Alexandrine de choisir entre elle et Jeanne. Et il tranche en faveur de Jeanne. Ce faisant, il s’exclut du cercle des amis officiels, car il ne sera plus reçu à Médan. En saint Jean, il se sacrifie pour que Jeanne ne reste pas isolée, privée de toute relation sociale.

    30Quelle solution leur restait-il, alors ? Se taire, ne rien dire, se contenter de quelques notes elliptiques, laissées pour la postérité ? C’est le choix qu’a fait Céard. Ce dernier est l’homme des notes. Il les valorise au plus haut point. Ayant l’âme d’un collectionneur, il aime ce qui est fragmentaire. Son étude de La Revue illustrée, que nous avons citée plus haut, se termine par l’évocation de ces « quelques feuillets de notes rapidement rédigées » qui se trouvent sur sa table de travail : ces feuillets semblent attendre une mise en forme définitive, une conclusion, qu’ils n’auront jamais, hélas…

    31Céard le secrétaire, a été — littéralement — l’homme des « secrets ». Des secrets préservés. S’il fallait l’établir, elle serait longue la liste des secrets qu’il a emportés dans la tombe, lorsqu’il est mort en 1918 — sur Jeanne, sur Alexandrine, sur l’histoire des Soirées de Médan ou sur l’histoire du « Manifeste des Cinq ». Parmi ces secrets, le plus troublant est sans doute celui qui concerne les circonstances de la mort de Zola. Voici comment Léon Daudet l’évoque, dans un article paru dans L’Action française en 1940 :

    L’affection d’Henry Céard pour Zola résista à l’affaire Dreyfus, où ils n’étaient pas de la même opinion. Comme nous parlions un jour du mystère qui environna la mort de Zola, Céard me dit : « Je suis le seul à en connaître le secret, mais celui-ci mourra avec moi. » Je me suis depuis creusé la tête à ce sujet, mais sans résultat21.

    32Si l’on ne peut s’exprimer d’une manière ouverte, il existe quand même une possibilité… Dire autrement le souvenir, par le biais de la fiction, en passant par l’artifice du roman à clefs. Céard et Alexis ont choisi ce mode d’expression. Ils sont, l’un et l’autre, les auteurs de deux romans à clef concernant Zola.

    33Dans le cas de Céard, il s’agit de Terrains à vendre au bord de la mer. Ce roman est une œuvre ambitieuse, publiée en 1906, à laquelle Céard a travaillé pendant de longues années. Il a pour cadre un petit village des côtes bretonnes inspiré de Port-Haliguen. À l’arrière-plan de l’intrigue, le souvenir de Zola s’incarne dans un curieux individu, un certain « Pascal », dont le nom reprend celui du docteur Pascal, dans Les Rougon-Macquart. C’est un mystérieux assassin, entouré de rumeurs insaisissables, qui semble protégé par les autorités. Réfugié dans ce coin reculé de la Bretagne où se déroule le récit, il vit à l’écart de la société, en cherchant à dissimuler ses forfaits ; après de longues errances solitaires, il finira par se suicider en se jetant dans la mer…

    34S’agit-il d’une fable qui renvoie indirectement aux événements de l’affaire Dreyfus ? Le Pascal de Terrains à vendre représente-t-il l’auteur de « J’accuse » exilé en Angleterre, fuyant la France pour échapper à sa culpabilité22 ? Le message du roman demeure ambigu. Rien n’est indiqué d’une manière explicite. Mais il est clair que Céard ne parvient pas à se débarrasser de la figure du maître qu’il a jadis tellement admiré. Le suicide de Pascal lui permet de liquider, d’une manière fictive, l’image du père.

    35Le Vallobra de Paul Alexis, publié en 1901, constitue un exemple encore plus intéressant. Le roman raconte la destinée de Georges Vallobra, un homme politique dont le modèle est à la fois Gambetta et Ferry. L’intrigue suit le personnage, de sa jeunesse à sa mort ; elle montre son ascension dans le monde de la politique, pour s’achever sur la mort brutale du leader politique, en pleine gloire. Dans sa vie privée, Vallobra est malheureux. Il a épousé Hélène, par amour, mais il souffre de ne pouvoir avoir un enfant d’elle, car celle-ci est stérile. Il devient l’amant d’une amie d’enfance d’Hélène, Rolande. Et il se trouve alors partagé entre les deux femmes, incapable de choisir entre l’une et l’autre. Rolande lui donne un fils. Quand il doit trouver un parrain pour son fils, Vallobra s’adresse à son ami Darbousille, qu’il met dans le secret. Peu de temps après, Hélène apprend son infortune à la suite d’une lettre anonyme qui lui est envoyée… Comme on le voit, les différents événements qui ont caractérisé la liaison entre Zola et de Jeanne Rozerot se retrouvent intégrés au récit.

    36Ainsi, placés devant la question du poids du souvenir, Céard et Alexis choisissent le dévoilement indirect que permet le jeu des clefs romanesques. Mais, chose étonnante, dans l’élaboration de la fiction, c’est Alexis qui s’avance le plus loin. Alexis, le disciple fidèle, fait preuve d’une grande audace dans le récit indirect de l’histoire de Zola et de Jeanne, alors que Céard se contente d’un portrait fantomatique de ce maître à jamais perdu.

    37Plusieurs raisons expliquent le caractère inachevé des souvenirs que Paul Alexis et Henry Céard ont laissés : dans le cas d’Alexis, un certain dilettantisme, et une disparition précoce, en 1901 ; dans le cas de Céard, sa rupture avec Zola, aggravée par les affrontements de l’affaire Dreyfus.

    38Mais leurs témoignages s’inscrivent, cependant, dans cette écriture si particulière qui caractérise le genre des Souvenirs littéraires : une énonciation tendant à effacer la personnalité du témoin ; la volonté de livrer un véritable portrait, s’opposant aux caricatures brutales et aux légendes simplificatrices ; la recherche de documents et d’anecdotes, propres à nourrir le tissu biographique. Leurs récits ont rencontré une limite, difficile à franchir : la barrière de la vie privée, le tabou pesant sur des révélations montrant une réalité peu conforme au jeu des conventions sociales. Cet obstacle, ils l’ont franchi, cependant, mais par des moyens détournés : la fiction cryptée du roman à clefs, et, dans le cas de Céard, l’accumulation de notes fragmentaires qui apparaissent comme autant de bouteilles à la mer lancées en direction de la postérité à qui est confiée l’étrange mission de poursuivre l’élucidation d’une vérité discontinue.

    Discussion

    39Anne-Simone Dufief : Merci d’avoir montré comment les souvenirs construisaient un personnage et comment la fiction permettait de présenter un personnage tout en le cachant. J’ai été étonnée car Notes d’un Ami d’Alexis date exactement de la même époque que Mon Frère et moi d’Ernest Daudet et je me suis donc demandé dans quelle mesure on ne pouvait pas voir là une stratégie médiatique qui consisterait à donner une « biographie autorisée » justement au moment où (dans les années 1880) le naturalisme est en plein combat. Est-ce qu’il n’y a pas une stratégie visant à opposer une construction autorisée aux déformations de la presse de l’époque ?

    40Alain Pagès : Alexis est animé par la même volonté que Céard : lutter contre les légendes, s’opposer aux caricatures, donner le « vrai » Zola. Effectivement, il livre — la formule est juste — une biographie « autorisée ». On sait que son ouvrage a été préparé en concertation avec Zola. Zola a guidé Alexis, l’a pris par la main, lui a indiqué le plan qu’il devrait suivre. Et il l’a mis en garde, en l’empêchant de se livrer à des règlements de comptes de nature polémique. De son côté, Céard a mal pris l’ouvrage d’Alexis ; il a eu l’impression que ce dernier tirait la couverture à lui. La publication des Notes d’un ami constitue un épisode important de l’histoire du groupe de Médan, au moment où ce groupe est en pleine mutation et cherche sa voie, deux ans après la publication du recueil des Soirées de Médan.

    41Alain Vaillant : Ce qui frappe, dans ces Souvenirs, c’est qu’il y a une grande différence s’ils ont été publiés du vivant de l’auteur dont on parle ou après sa mort. Du Camp publie les siens peu de temps après la mort de Flaubert (mais cependant après), et il est évident que la situation d’énonciation face à un vivant ou à un mort change totalement le problème. Quant à Léon Daudet, l’une des signatures de L’Action française, révélant que Céard connaissait le secret sur la mort de Zola, c’est en 1940 dans un contexte historique bien particulier.

    42Alain Pagès : Il ne s’agit pas de souvenirs post mortem. Céard et Alexis s’expriment, en effet, au moment où Zola est encore en vie. Ils écrivent sous son regard. De ce fait, ils manifestent avec force leur lien d’amitié avec Zola. D’où ce récit — essentiel, pour l’un comme pour l’autre — de leur première rencontre avec l’écrivain.

    43Pierre Dufief : Ce qui me semble intéressant, en effet, c’est ce rapport, cette place, ce poids de l’intime d’un côté et du littéraire de l’autre, qui viennent à certains moments s’enrichir, se compléter, et à d’autres moments se parasiter…

    44Alain Pagès : Oui, on ne peut pas parler des Souvenirs de Céard et d’Alexis sans évoquer le rôle que Céard et Alexis ont joué dans l’histoire de la liaison de Zola et de Jeanne. Et il me semble légitime d’aborder cette question quand on considère les deux romans à clefs qu’ils ont écrits, l’un et l’autre, à la fin de leur existence. On a l’impression, tout d’un coup, que par le biais de la fiction, de l’invention romanesque, ils peuvent se libérer, évoquer enfin ces souvenirs dissimulés, qu’ils ne pouvaient proposer d’une manière directe.

    45Anne-Simone Dufief : Est-ce que vous avez pu comparer les Souvenirs de Céard avec le journal, Coups d’œil et clins d’yeux23 ?

    46Alain Pagès : Non, je n’ai pas fait ce travail de comparaison ; il faudrait le faire, sans doute. Mais je suis fasciné par ces notes que Céard nous a laissées. Elles nous ont été transmises par des circuits plus ou moins obscurs. D’Henry Céard à Léon Deffoux ou à Lucien Descaves une mémoire se transmet, portée par des témoins qui tiennent à livrer ce qu’ils savent, mais à travers des notes, des fragments, des textes inachevés dont le sens doit être construit par ceux qui les recueillent.

    47Vincent Laisney : Je voudrais faire une petite remarque à propos de la première rencontre, qui est un véritable topos du souvenir littéraire, une scène pour ainsi dire obligée. On se souvient du fameux passage dans Histoire du romantisme où Gautier narre sa première visite à Victor Hugo (« Deux fois nous montâmes l’escalier lentement… »). On a le sentiment d’assister après 1872 dans les livres de Souvenirs à la réécriture d’une scène fondatrice, dont seuls les protagonistes changent… Est-ce que vous avez pu constater des différences dans la manière de raconter cet épisode paradigmatique ? Existe-t-il une scénographie naturaliste, distincte de la scénographie romantique ?

    48Alain Pagès : Sans cesse le souvenir de la bataille romantique les obsède. On le voit très clairement en janvier 1879, par exemple, lorsque l’adaptation de L’Assommoir au théâtre est vécue par les jeunes naturalistes comme une nouvelle bataille d’Hernani.

    49Alain Vaillant : Une dernière remarque, un homme célèbre partagé entre une femme légitime et une femme illégitime, cela rappelle quelque chose !… Je pense à Mitterrand.

    50Alain Pagès : On peut penser aussi à Hugo, non ?

    51Alain Vaillant : à Hugo et à Mitterrand, mais si j’évoque le nom de Mitterrand, c’est que cet âge d’or des Souvenirs littéraires coïncide avec la Troisième République, c’est-à-dire avec une époque où les grands écrivains sont des figures assez comparables à des hommes politiques, ce sont des personnes publiques, et on s’intéresse à leur vie à cause de cette célébrité médiatique. Pour Hugo, je ne suis pas sûr que l’histoire avec Juliette Drouet était à ce point publique.

    52Jean-Marc Hovasse : C’était connu, mais ce n’est en effet devenu une chose publique qu’après la mort de Mme Hugo, et surtout après l’exil. Avant l’exil, Hugo avait « son » actrice comme Vigny, comme Dumas et bien d’autres… Et il a eu ses enfants avec sa femme, contrairement à Zola, ce qui change beaucoup les choses. En revanche, ce qui m’a frappé dans cette communication c’est la parenté entre Alexis et Céard d’un côté, Vacquerie et Meurice de l’autre, dans leur lien avec leur grand homme.

    53Alain Pagès : Oui, il y a de très fortes similitudes de structures.

    54Alain Vaillant : À ce propos, il faut ici évoquer le livre de l’historien Pierre Boudrot, L’Écrivain éponyme24, qui montre parfaitement, à partir de l’étude des sociétés d’auteurs, qu’il y a un moment, sous la Troisième République, où la littérature devient une chose publique, et les Souvenirs littéraires participent de cette nationalisation de la littérature.

    55Vincent Laisney : Effectivement, la thèse de Pierre Boudrot croise en plein la problématique des Souvenirs littéraires : l’écrivain étant sacré, les commémorations, les créations de « sociétés des amis de » se multiplient, et logiquement, avec elles, l’essor des livres de souvenirs qui font des écrivains des héros nationaux.

    56Alain Vaillant : L’écrivain est sacré et il fait vendre !

    57Vincent Laisney : L’éditeur est l’autre gagnant de cette sacralisation.

    58Jean-Michel Pottier : Vous avez parlé du « Manifeste des Cinq » en relation avec Zola et c’est effectivement frappant de constater que quatre des cinq protestataires ont publié des Souvenirs. Pour Margueritte c’est particulier car il consacre ses Souvenirs essentiellement à son enfance et à son adolescence mais Guiches, Descaves et Rosny reviennent tous les trois sur la question du Manifeste, et la question est la suivante : est-ce qu’il n’est pas intéressant de lire des Souvenirs par groupe puisque vous avez évoqué des scènes communes vues de la même façon, la première rencontre de Céard, d’Alexis à quelques années de distance chez Zola et puis la manière dont les protestataires rendent compte du Manifeste.

    59Alain Pagès : Je le pense, en effet ; je suis tout à fait d’accord avec cette idée.

    Notes de bas de page

    1 Paul Alexis, Émile Zola. Notes d’un ami, Paris, G. Charpentier, 1882. — Pour plus de détails sur l’histoire du groupe de Médan, nous renvoyons le lecteur au récit que nous avons proposé dans Zola et le groupe de Médan. Histoire d’un cercle littéraire (Paris, Perrin, 2014).

    2 Henry Céard, « Zola intime », Revue illustrée, vol. 3, no 29, 15 février 1887, p. 141-148. — La cou­ver­ture de la revue montre un portrait de Zola à Médan : le dessin représente un Zola, non pas en pantoufles (comme le « Balzac en pantoufles », dépeint par Léon Gozlan en 1856), mais chaussé de sabots de paysan, coiffé d’un bonnet et revêtu d’une sorte de vareuse en laine.

    3 Henry Céard et Jean de Caldain, “Huysmans intime” de Henry Céard et Jean de Caldain, avec de nombreux inédits et une préface de René Dumesnil, édition établie par Pierre Cogny, Paris, Nizet, 1957 : il s’agit des premiers chapitres d’une biographie de Huysmans qui n’a jamais été terminée, mais dont les premiers éléments ont été livrés dans la Revue hebdo­ma­daire, en 1908 (dans la rédaction de ce texte, Jean de Caldain n’a joué qu’un rôle second de colla­borateur).

    4 Gustave Guiches, Au banquet de la vie. Souvenirs de la vie littéraire (Barbey d’Aurevilly, Bloy, Huysmans, Verlaine, Villiers de l’Isle-Adam…), édition établie par René-Pierre Colin et Éric Walbecq, Tusson, Du Lérot, 2006.

    5 P. Alexis, Notes d’un ami, éd. cit., p. 90.

    6 « Zola intime », art. cit., p. 141-142.

    7 Ibid., p. 148.

    8 P. Alexis, Notes d’un ami, éd. cit., p. 91.

    9 Huysmans intime, éd. cit., p. 114. — Le procédé d’écriture du « Huysmans intime » est assez parti­culier. Céard utilise un « nous » collectif pour évoquer les membres du groupe de Médan (il écrit, par exemple, en parlant de la découverte de l’œuvre de Zola : « Zola nous fut révélé par Huysmans »). Mais pour se désigner, il se met en posture d’historien, et il parle de lui à la troisième personne.

    10 Notes inédites de Céard, texte cité par Henri Mitterand dans Zola, Fayard, 1999-2002, t. II, p. 346. — Zola habite alors 21 rue Saint-Georges (aujourd’hui, 19 rue des Apennins).

    11 Félicien Champsaur, Massacre, Paris, E. Dentu, 1885, p. 107.

    12 Ibid., p. 108.

    13 P. Alexis, Livre d’hommage des Lettres françaises à Émile Zola, Paris, Société libre d’Édition des Gens de Lettres / Bruxelles, G. Balat, 1898, p. 1.

    14 Anecdote rapportée par Léon Deffoux, « Essai sur les écrivains naturalistes. Paul Alexis », Gay Sçavoir, 25 janvier 1914, p. 3-4 ; reprise dans Léon Deffoux et Émile Zavie, Le Groupe de Médan, Paris, Éditions G. Crès et Cie, 1924, p. 156.

    15 Émile Zola, Correspondance, éd. dirigée par B. Bakker et H. Mitterand, Montréal, Presses de l’université de Montréal / Paris, Éditions du CNRS, 1978-1995, t. IV, p. 87.

    16 Henry Céard, Lettres inédites à Émile Zola, éd. C.-A. Bruns, Paris, Librairie Nizet, 1958, p. 220.

    17 Ibid., p. 220.

    18 Lettre du 8 février 1882, Correspondance, éd. cit., t. IV, p. 272.

    19 Lettre du 22 septembre 1889, Correspondance, éd. cit., t. VI, p. 421 (Denise est née le 20 septembre 1889).

    20 Voir Denise Le Blond-Zola, Émile Zola raconté par sa fille, Paris, Fasquelle, 1968 [1931], p. 185.

    21 Léon Daudet, « Céard et Zola », L’Action française, 9 avril 1940.

    22 Au début de son exil en Angleterre, en juillet 1898, Zola a pris comme pseudonyme le nom de « Pascal ». — Sur l’interprétation de Terrains à vendre au bord de la mer, on pourra se reporter aux analyses proposées par Agnès Sandras dans Quand Céard collectionnait Zola, Paris, Classiques Garnier, 2012, p. 269-277.

    23 Edmond de Goncourt et Henry Céard, Correspondance inédite : 1876-1896, suivie de Coups d’œil et clins d’yeux : journal inédit, 1874-1896 de Henry Céard, éd. Colin Burns ; préf. de Pierre Cogny, Paris, Nizet, 1965.

    24 Pierre Boudrot, L’Écrivain éponyme : clubs, sociétés et associations prenant nom d’écrivain en Occi­dent depuis la Révolution française, Paris, A. Colin, 2012.

    Auteur

    Alain Pagès

    Directeur des Cahiers naturalistes, Alain Pagès est responsable de « l’équipe Zola » de l’ITEM (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS). Il est l’auteur d’un ouvrage sur l’histoire des Soirées de Médan, publié aux éditions Perrin en février 2014, sous le titre : Zola et le groupe de Médan. Histoire d’un cercle littéraire. En 2014 il a également édité, chez Gallimard, avec Brigitte Émile-Zola (et avec la collaboration de Céline Grenaud-Tostain, Sophie Guermès, Jean-Sébastien Macke et Jean-Michel Pottier), le recueil des lettres de Zola à sa femme, Alexandrine. Cet ouvrage vient d’obtenir le prix Sévigné, décerné chaque année à l’édition d’une correspondance inédite.

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    1 Paul Alexis, Émile Zola. Notes d’un ami, Paris, G. Charpentier, 1882. — Pour plus de détails sur l’histoire du groupe de Médan, nous renvoyons le lecteur au récit que nous avons proposé dans Zola et le groupe de Médan. Histoire d’un cercle littéraire (Paris, Perrin, 2014).

    2 Henry Céard, « Zola intime », Revue illustrée, vol. 3, no 29, 15 février 1887, p. 141-148. — La cou­ver­ture de la revue montre un portrait de Zola à Médan : le dessin représente un Zola, non pas en pantoufles (comme le « Balzac en pantoufles », dépeint par Léon Gozlan en 1856), mais chaussé de sabots de paysan, coiffé d’un bonnet et revêtu d’une sorte de vareuse en laine.

    3 Henry Céard et Jean de Caldain, “Huysmans intime” de Henry Céard et Jean de Caldain, avec de nombreux inédits et une préface de René Dumesnil, édition établie par Pierre Cogny, Paris, Nizet, 1957 : il s’agit des premiers chapitres d’une biographie de Huysmans qui n’a jamais été terminée, mais dont les premiers éléments ont été livrés dans la Revue hebdo­ma­daire, en 1908 (dans la rédaction de ce texte, Jean de Caldain n’a joué qu’un rôle second de colla­borateur).

    4 Gustave Guiches, Au banquet de la vie. Souvenirs de la vie littéraire (Barbey d’Aurevilly, Bloy, Huysmans, Verlaine, Villiers de l’Isle-Adam…), édition établie par René-Pierre Colin et Éric Walbecq, Tusson, Du Lérot, 2006.

    5 P. Alexis, Notes d’un ami, éd. cit., p. 90.

    6 « Zola intime », art. cit., p. 141-142.

    7 Ibid., p. 148.

    8 P. Alexis, Notes d’un ami, éd. cit., p. 91.

    9 Huysmans intime, éd. cit., p. 114. — Le procédé d’écriture du « Huysmans intime » est assez parti­culier. Céard utilise un « nous » collectif pour évoquer les membres du groupe de Médan (il écrit, par exemple, en parlant de la découverte de l’œuvre de Zola : « Zola nous fut révélé par Huysmans »). Mais pour se désigner, il se met en posture d’historien, et il parle de lui à la troisième personne.

    10 Notes inédites de Céard, texte cité par Henri Mitterand dans Zola, Fayard, 1999-2002, t. II, p. 346. — Zola habite alors 21 rue Saint-Georges (aujourd’hui, 19 rue des Apennins).

    11 Félicien Champsaur, Massacre, Paris, E. Dentu, 1885, p. 107.

    12 Ibid., p. 108.

    13 P. Alexis, Livre d’hommage des Lettres françaises à Émile Zola, Paris, Société libre d’Édition des Gens de Lettres / Bruxelles, G. Balat, 1898, p. 1.

    14 Anecdote rapportée par Léon Deffoux, « Essai sur les écrivains naturalistes. Paul Alexis », Gay Sçavoir, 25 janvier 1914, p. 3-4 ; reprise dans Léon Deffoux et Émile Zavie, Le Groupe de Médan, Paris, Éditions G. Crès et Cie, 1924, p. 156.

    15 Émile Zola, Correspondance, éd. dirigée par B. Bakker et H. Mitterand, Montréal, Presses de l’université de Montréal / Paris, Éditions du CNRS, 1978-1995, t. IV, p. 87.

    16 Henry Céard, Lettres inédites à Émile Zola, éd. C.-A. Bruns, Paris, Librairie Nizet, 1958, p. 220.

    17 Ibid., p. 220.

    18 Lettre du 8 février 1882, Correspondance, éd. cit., t. IV, p. 272.

    19 Lettre du 22 septembre 1889, Correspondance, éd. cit., t. VI, p. 421 (Denise est née le 20 septembre 1889).

    20 Voir Denise Le Blond-Zola, Émile Zola raconté par sa fille, Paris, Fasquelle, 1968 [1931], p. 185.

    21 Léon Daudet, « Céard et Zola », L’Action française, 9 avril 1940.

    22 Au début de son exil en Angleterre, en juillet 1898, Zola a pris comme pseudonyme le nom de « Pascal ». — Sur l’interprétation de Terrains à vendre au bord de la mer, on pourra se reporter aux analyses proposées par Agnès Sandras dans Quand Céard collectionnait Zola, Paris, Classiques Garnier, 2012, p. 269-277.

    23 Edmond de Goncourt et Henry Céard, Correspondance inédite : 1876-1896, suivie de Coups d’œil et clins d’yeux : journal inédit, 1874-1896 de Henry Céard, éd. Colin Burns ; préf. de Pierre Cogny, Paris, Nizet, 1965.

    24 Pierre Boudrot, L’Écrivain éponyme : clubs, sociétés et associations prenant nom d’écrivain en Occi­dent depuis la Révolution française, Paris, A. Colin, 2012.

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    Pagès, A. (2017). En marge des Soirées de Médan. In V. Laisney (éd.), Les souvenirs littéraires (1‑). Presses universitaires de Liège. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pulg.2655
    Pagès, Alain. « En marge des Soirées de Médan ». In Les souvenirs littéraires, édité par Vincent Laisney. Liège: Presses universitaires de Liège, 2017. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pulg.2655.
    Pagès, Alain. « En marge des Soirées de Médan ». Les souvenirs littéraires, édité par Vincent Laisney, Presses universitaires de Liège, 2017, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pulg.2655.

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    Laisney, V. (éd.). (2017). Les souvenirs littéraires (1‑). Presses universitaires de Liège. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pulg.2649
    Laisney, Vincent, éd. Les souvenirs littéraires. Liège: Presses universitaires de Liège, 2017. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pulg.2649.
    Laisney, Vincent, éditeur. Les souvenirs littéraires. Presses universitaires de Liège, 2017, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pulg.2649.
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