Mobilités et processus de gentrification dans un quartier réhabilité du centre historique de Lyon
p. 335-352
Texte intégral
1Dans son acception savante la plus commune le terme de gentrification désigne « le mouvement de familles de classe moyenne vers des zones urbaines qui fait augmenter la valeur des immeubles et entraîne comme effet secondaire l’éviction de familles plus pauvres »1. Observé dès la fin des années soixante dans plusieurs grandes villes nord-américaines, puis quelques années plus tard au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et en Scandinavie (Dangschat, Zum Felde, 1992), ce phénomène affecte aujourd’hui, sous le vocable d’embourgeoisement, une large gamme de quartiers anciens situés dans les zones centrales des grandes agglomérations françaises2.
2Les interprétations avancées pour expliquer l’émergence de ce phénomène et sa diffusion dans des contextes urbains différenciés sont plurielles : pour certains auteurs, le mouvement de reconquête des quartiers anciens serait lié à une nouvelle composition de la demande et à l’apparition d’un nouvel art d’habiter ; mais d’autres auteurs voient au contraire dans le relèvement du niveau socio-économique de la population des quartiers gentrifiés une conséquence de la transformation de l’offre et des décisions des producteurs d’espaces ; tandis que d’autres encore s’efforcent plus volontiers de conjuguer ces deux registres explicatifs (Dansereau, 1985). En revanche, la plupart des analystes s’accordent à considérer que la gentrification procède par vagues successives d’installation, mobilisant tour à tour des fractions diverses des couches moyennes. Ainsi dans le schéma idéaltypique de la gentrification le phénomène de reconquête est d’abord initié par un petit groupe de personnes audacieuses (« les envahisseurs »), puis porté par une clientèle plus soucieuse des risques (« les pionniers ») et récupéré enfin par des membres des classes moyennes en ascension sociale (les « yuppies » ou « les acteurs de l’embourgeoisement »).
3Selon les contextes ce schéma peut comporter quelques variations. Par exemple plusieurs auteurs mettent en avant le rôle important joué par des groupes à la marge des classes moyennes (« marginal-gentrifiers ») dans la gentrification de certains secteurs centraux (Rose, 1984). De même, des points de vue différents se dessinent à propos du rythme du renouvellement de la population au cours du processus, certains travaux affirmant que le renouvellement de la population s’opère surtout dans les premières phases du processus, tandis que d’autres recherches montrent au contraire que le renouvellement de la population s’accélère plutôt dans les dernières phases (Lyons, 1992). Mais tous ces travaux, souvent d’origine anglo-saxonne, ont en commun de traiter la gentrification en termes de changements (successifs) de population – et d’associer in fine les quartiers gentrifiés à des secteurs stabilisés.
4Ce parti pris (à la fois méthodologique et analytique) n’est pas sans effet heuristique ; il conduit à ignorer très largement le cas des personnes elles-mêmes, impliquées dans les processus de gentrification. Ainsi, dans quelle mesure la stabilisation à l’intérieur des quartiers gentrifiés d’une « nouvelle » population composée de jeunes ménages de faible dimension, instruits et actifs, appartenant aux classes moyennes (ou supérieures) coïncident-elle avec une immobilisation de ces personnes à l’intérieur de ces quartiers ? Plus largement, la gentrification des quartiers anciens centraux correspond-elle à un simple phénomène d’invasion/succession, de remplacement des habitants « traditionnels » ou « originels » par de nouveaux habitants, ou bien à un phénomène de renouvellement plus large dans lequel, par exemple, non seulement les habitants « traditionnels » sont remplacés par des « acteurs de l’embourgeoisement », mais dans lequel aussi les « acteurs de l’embourgeoisement » se renouvellent également sans cesse au fil du temps ? En d’autres termes, comment se conjuguent dans les processus de gentrification l’évolution de la structure de la population et le renouvellement des personnes ?
5Ces questions, et quelques autres (invitant en particulier à élargir l’analyse de la gentrification à l’étude des relations sociales entre les groupes et les personnes présentes dans les quartiers gentrifiés), sont à l’origine d’un travail récent que nous avons conduit sur le quartier Saint-Georges à Lyon (Authier, 1995).
6Dans ce quartier longtemps délaissé, situé à l’extrémité sud du Vieux-Lyon3, le processus de gentrification a été initié dès la fin des années soixante-dix par différentes couches de population (Authier, 1993). Puis la mise en œuvre entre décembre 1982 et décembre 1985 d’une Opération programmée d’amélioration de l’habitat (OPAH) a amplifié le phénomène. L’enquête par questionnaires que nous avons réalisée en 1993, auprès d’un échantillon de 274 personnes résidant pour moitié dans des logements réhabilités et pour l’autre moitié dans des logements non réhabilités, l’atteste4. En effet, près de 3 personnes enquêtées sur 4 sont âgées de moins de 35 ans ; 63 % vivent seules ; 60 % ont un niveau d’études supérieur ou égal à Bac+2 ; et 63 % exercent une activité professionnelle. Plus significativement encore, entre 1982 et 1993, la proportion des ouvriers parmi les actifs a chuté de 22 % à 12 %, alors qu’à l’inverse la proportion des professions intermédiaires a progressé de 28 % à 34 % et celle des cadres de 19 % à 29 %5. Mais l’embourgeoisement continu du quartier Saint-Georges, depuis le milieu des années quatre-vingt, ne se résume pas à un simple remplacement mécanique des ménages ouvriers âgés par de jeunes ménages, de faible dimension, appartenant aux couches moyennes ou supérieures, en phase de stabilisation résidentielle.
7En mobilisant d’autres données issues de cette enquête, nous montrerons dans cet article que d’autres changements sont à l’œuvre. Plus précisément, nous montrerons dans un premier temps que la gentrification de ce quartier ancien conjugue de manière complexe des phénomènes de rotations accentuées et des formes différenciées de mobilité et d’immobilisation. Par la suite, nous nous efforcerons de donner sens aux mobilités et aux stabilités qui se nouent dans ce processus de gentrification.
I – L’ampleur et la nature des rotations
8L’intensité du renouvellement des personnes à Saint-Georges au cours des dernières années transparaît d’emblée dans l’examen des dates d’installation dans le quartier des personnes enquêtées : de fait, près de 43 % des personnes enquêtées en 1993 se sont installées à Saint-Georges en 1992 ou en 1993 et plus de 68 % après 1989, soit bien après l’achèvement de l’opération publique de réhabilitation. Mais deux autres indicateurs objectivent plus nettement le phénomène.
9Le premier fait référence au projet résidentiel des enquêtés, c’est-à-dire à leur intention de déménager ou de ne pas déménager. Afin de disposer ici d’un indicateur de bonne qualité, nous avons demandé plus précisément aux enquêtés s’ils avaient (ou non) l’intention de déménager dans l’année – et dans l’affirmative, leur lieu de destination et la raison de leur déménagement. Le résultat est particulièrement éloquent : sur les 274 personnes interrogées, 90 avaient pour projet de déménager dans l’année, soit une personne sur trois6. Plus encore, la moitié d’entre elles habitaient le quartier depuis 1992 ou 1993 et 85 % depuis au plus 1990.
10Le second concerne plus particulièrement les logements réhabilités dans le cadre de l’Opération programmée d’amélioration de l’habitat. Plus précisément, en confrontant les dates d’installation dans leur logement des personnes occupant un logement réhabilité, soit 127 personnes, et les dates de mise en location des logements après leur réhabilitation, il s’avère que 19 personnes seulement correspondent aux premiers occupants de ces logements depuis qu’ils ont été réhabilités7.
11Ce phénomène de rotations très soutenues des personnes n’engage cependant pas de la même manière tous les habitants du quartier. Pour le constater, nous avons croisé dans un premier temps les dates d’installation dans le quartier des enquêtés et leur intention de déménager ou non dans l’année. Ce premier croisement permet de distinguer cinq grandes catégories d’habitants :
- les habitants « très stables » installés dans le quartier avant 1986 qui n’ont pas l’intention de partir (soit 15 % des ménages enquêtés) ;
- les habitants « stables » ou en cours de stabilisation qui se sont installés à Saint-Georges entre 1986 et 1991 et qui ne souhaitent pas déménager (26 %) ;
- les habitants « mobiles » arrivés à la même époque que les précédents, mais qui eux ont pour projet de déménager (16 %) ;
- les habitants « très mobiles » arrivés à Saint-Georges en 1992 ou 1993 qui souhaitent déjà partir (16 %) ;
- et enfin les « nouveaux » habitants qui se sont installés également en 1992 ou 1993 mais qui n’ont pas de projet de déménagement à court terme (27 %).
12Puis, pour identifier plus finement les profils des habitants qui s’installent, des habitants qui partent et de ceux qui restent, nous avons croisé cette nouvelle variable à cinq positions avec le statut socio-professionnel de la personne de référence du ménage (cf. tableau 1). Ce nouveau croisement permet d’observer que ce sont les étudiants, puis les professions intermédiaires et, dans une moindre mesure, les cadres qui s’installent le plus dans le quartier. Mais les étudiants ne restent pas, 62 % partent8, et les professions intermédiaires restent peu ; seuls les cadres ont tendance à se maintenir. À l’opposé, les employés, les inactifs et les retraités et, surtout, les ouvriers (et les commerçants) s’installent peu ; mais ils partent également très peu : dans tous les cas en effet les personnes « très stables » ou « stables » sont plus nombreuses que les personnes « mobiles » ou « très mobiles ». Toutefois, si parmi les employés il y a autant d’entrants que de partants (autant de « nouveaux » que de « mobiles » et de « très mobiles »), en revanche il y a davantage de départs que d’arrivées au niveau des ménages ouvriers (ou des ménages de commerçants) et au niveau des inactifs (et des retraités).
13Autrement dit, le phénomène continu d’embourgeoisement du quartier Saint-Georges conjugue, de manière très inégale, deux logiques : celle, largement dominante, du turn-over rapide des personnes, aux effets structurels relativement limités, qui engage plus particulièrement les catégories intermédiaires au sens large, c’est-à-dire les étudiants, les professions intermédiaires et (beaucoup plus modestement) les employés ; et celle, structurellement plus décisive, mais beaucoup plus marginale au regard du nombre de personnes qu’elle concerne, qui correspond au remplacement des ménages d’ouvriers ou des ménages de retraités par des ménages de cadres, plus fortunés. En cela, la gentrification de ce quartier ancien apparaît autant, sinon davantage, comme un phénomène de mobilités, socialement différenciées, que comme un phénomène de transformation d’ordre structurel, lié à l’immobilisation d’une nouvelle population.
14Mais il faut ajouter à cette analyse deux éléments. Tout d’abord, les rotations élevées qui s’opèrent au niveau de Saint-Georges dissimulent dans un certain nombre de cas une relative stabilité des personnes à des échelles spatiales plus larges. En effet, l’examen des lieux de destination des partants – et de leurs lieux d’origine – permet de repérer de nombreuses circulations à l’intérieur du Vieux-Lyon, entre les quartiers anciens du centre de Lyon ou, plus largement encore, au sein du centre-ville lyonnais. Ainsi, 1/5 des personnes qui avaient l’intention de déménager dans l’année projetaient de s’installer dans un quartier ancien de Lyon et 1/4 de s’établir à nouveau dans le centre9. Plus encore, près de la moitié des individus qui envisageaient de se réinstaller dans un quartier ancien du centre de Lyon habitaient déjà avant de venir à Saint-Georges un quartier ancien du centre de Lyon ; ce qui prouve au passage, puisque tous ces quartiers anciens sont également des quartiers affectés par le phénomène d’embourgeoisement, que les phénomènes d’embourgeoisement qui affectent les quartiers anciens d’un même centre-ville sont en quelque sorte organiquement liés.
15En second lieu, le rythme des rotations et les modalités du renouvellement des personnes observés à l’échelle de Saint-Georges varient à l’intérieur même du quartier, d’un secteur à l’autre (voir carte, ci-après).
16Par exemple, dans le secteur « Nord-Ferrachat », localisé dans la partie septentrionale de Saint-Georges, au côté du prestigieux quartier Saint-Jean, les habitants « stables » et « très stables » sont proportionnellement beaucoup plus nombreux que les habitants « mobiles » et « très mobiles » ; à l’inverse, dans le secteur « Saint-Georges sud-Quarantaine », qui couvre toute la partie sud du quartier, au-delà de l’église Saint-Georges, les habitants « mobiles » et « très mobiles » sont proportionnellement plus nombreux que les habitants « stables » et « très stables » (cf. tableau 2).
T.S. et S. | Nouveaux | M. et T.M. | Effectifs | |
Secteur « Nord-Ferrachat » | 52 % | 24 % | 24 % | 59 |
Secteur « Saint-Georges sud-Quarantaine » | 28 % | 31 % | 41 % | 57 |
17En outre dans les deux cas les profils des habitants « stables » (et « très stables ») et des habitants « mobiles » (et « très mobiles ») ne sont pas les mêmes : dans le secteur « Nord-Ferrachat », plus valorisé, ce sont les employés et, surtout, les cadres qui ont le plus fortement tendance à rester ; les seuls partants étant les étudiants. Au contraire, dans le secteur « Saint-Georges sud-Quarantaine », où les immeubles réhabilités sont peu nombreux et les commerces très rares, la seule catégorie qui se maintient est la catégorie des ouvriers ; dans toutes les autres catégories les partants sont plus nombreux que les personnes « stables » (ou « très stables »), avec en particulier un déficit maximum pour les représentants des professions intermédiaires.
18Et des différences existent également, entre ces deux secteurs, au niveau des personnes qui s’installent : plus précisément, les cadres et les professions intermédiaires représentent 45 % des « nouveaux » habitants dans le secteur « Nord-Ferrachat », contre 22 % seulement dans le secteur « Saint-Georges sud-Quarantaine ». Du coup, puisque ces deux secteurs n’accueillent pas les mêmes habitants et que les cadres et les professions intermédiaires ont davantage tendance à se fixer dans le secteur « Nord-Ferrachat » plutôt que dans le secteur « Saint-Georges sud-Quarantaine », il est très vraisemblable que le phénomène de gentrification à l’œuvre risque à court terme de renforcer la division sociale de Saint-Georges – plutôt que de se diffuser à l’ensemble du quartier comme le laissent supposer certains schémas d’évolution des processus de gentrification (Sénécal, 1992).
19Ainsi, loin de ressembler à un secteur stabilisé, le quartier Saint-Georges réhabilité et embourgeoisé se révèle être un lieu dans lequel le renouvellement des personnes, et notamment de certaines catégories de personnes, est particulièrement élevé, surtout dans certaines portions du quartier. Plus largement, au vu de ces résultats, la gentrification se présente davantage comme un côtoiement de mobilités différenciées que comme une succession de vagues d’installation.
II – Le sens des mobilités et des stabilités
20Comment peut-on expliquer ces phénomènes de rotations soutenues des personnes ? Plus encore, comment peut-on donner sens à ces formes socialement et spatialement différenciées de mobilité et d’immobilisation ?
1. Le poids des conditions d’entrée dans le quartier
21Une partie de l’explication se situe dans les conditions d’entrée dans le quartier des individus. Plus exactement, une partie de l’explication réside dans l’évolution des conditions d’entrée dans le quartier des personnes et dans le fait que ces conditions diffèrent selon les catégories d’habitants10.
22Pour préciser le sens de ces propositions, il convient tout d’abord de définir les différentes logiques d’installation à l’œuvre. Dans ce registre, deux principales logiques peuvent être distinguées : la logique du marché qui correspond aux cas où les personnes accèdent à leur logement par l’intermédiaire d’une agence immobilière ou en répondant à une annonce ; et la logique de réseaux qui désigne les cas où les personnes obtiennent leur logement par l’entremise de réseaux de relations familiales ou amicales (Grafmeyer, 1994). À ces deux logiques s’ajoute un ensemble d’autres logiques qui englobent par exemple les cas où les personnes obtiennent leur logement par le biais de leur employeur (dans le cadre du 1 % patronal), les cas où les personnes sont « placées » par des institutions ou des associations, ou bien encore les relogements (cf. tableau 3).
Logique du marché | 53 % |
Logique de réseaux | 29 % |
Autres logiques | 18 % |
23Ces différentes logiques modèlent très diversement les comportements résidentiels des personnes. De fait, les habitants « très stables » ont principalement accédé à leur logement par l’intermédiaire de réseaux de relations, ou par le biais d’« autres logiques », et très peu en utilisant le système des annonces et des agences. Inversement, les habitants « très mobiles » – comme les « nouveaux » habitants qui font ici figurent de mobiles potentiels – se sont installés de manière très privilégiée en recourant aux mécanismes du marché (cf. tableau 4).
24Le lien est moins net au niveau des habitants « stables » et des habitants « mobiles ». En effet, dans les deux cas, la proportion de personnes ayant trouvé leur logement par le biais du marché est très comparable. Plus encore, la proportion de personnes ayant trouvé leur logement par l’entremise de réseaux de relations apparaît plus élevée dans le cas des habitants « mobiles ». Mais les réseaux de relations mobilisés par les habitants « mobiles » sont, semble-t-il, plutôt des réseaux extérieurs au quartier, contrairement aux réseaux utilisés par les habitants « stables » (ou « très stables »)11 ; de ce fait, ils favorisent moins la stabilité de ces personnes.
25Aussi, la logique du marché contribue-t-elle plutôt à la mobilité des personnes ; tandis que la logique de réseaux, notamment quand elle engage des relations localisées dans le quartier, et les « autres logiques » jouent plutôt dans le sens d’une stabilisation ou d’une plus forte stabilité des personnes.
26Or, avec les années, le poids de ces diverses logiques se modifie. Plus précisément, comme le montre la comparaison des conditions d’entrée dans le quartier des personnes qui sont venues s’installer à Saint-Georges entre 1986 et 1989 et des entrants de l’année 1993, on assiste avec le temps à une diminution sensible du poids des réseaux de cooptation et de recommandation et, plus encore, du poids des autres modes d’accès aux logements au profit de la logique du marché (cf. tableau 5).
Population 1986-1989 | Population 1993 | |
Logique du marché | 44 % | 77 % |
Logique de réseaux | 32 % | 21 % |
Autres logiques | 24 % | 2 % |
Total | 100 % | 100 % |
Effectifs | 41 | 56 |
27La comparaison opérée amplifie sans doute le phénomène dans la mesure où les deux populations retenues n’ont pas tout à fait le même statut. En effet, dans le cas de la « population 1993 » il s’agit d’un échantillon d’entrants de l’année 1993 ; en revanche, dans le cas de la « population 1986-1989 » il s’agit d’un échantillon d’entrants de cette période qui sont restés. Or, il est fort probable que parmi les personnes qui se sont installées à Saint-Georges entre 1986 et 1989 et qui ne résidaient plus dans le quartier au moment de l’enquête figurent davantage de personnes ayant eu recours, lors de leur installation, aux annonces ou aux agences, que de personnes ayant accédé à leur logement en mobilisant leurs réseaux de relations. En outre, la comparaison porte sur le logement que les enquêtés occupaient au moment de l’enquête qui ne correspond pas toujours, en particulier dans le cas de la « population 1986-1989 », au logement dans lequel ils se sont installés lors de leur venue dans le quartier. Aussi, il est fort possible également que parmi les personnes qui se sont installées à Saint-Georges entre 1986 et 1989 et qui occupaient au moment de l’enquête un logement obtenu par cooptation figurent des personnes qui, lorsqu’elles se sont installées dans le quartier, mais dans un autre logement, n’avaient pas eu recours à des réseaux de cooptation ou de recommandation12.
28Toutefois, quelle que soit l’ampleur exacte du phénomène, l’évolution semble avérée. En conséquence, le phénomène de rotation soutenue des personnes, qui tout à la fois participe à l’embourgeoisement de Saint-Georges et caractérise ce quartier embourgeoisé, tient en partie à la montée en puissance, au niveau des modes d’accès aux logements et plus largement au quartier, de la logique du marché.
29Mais cette logique ne s’impose pas de la même manière à toutes les catégories sociales en présence. Par exemple, les ouvriers (et commerçants) et surtout les inactifs (et retraités) ont bien souvent accédé à leur logement par le biais d’autres logiques, et notamment par le biais des logiques d’attribution ou du relogement. C’est aussi le cas des employés qui, pour leur part, ont plus systématiquement mobilisé leurs réseaux de relations. En revanche, les cadres, les étudiants et, dans une moindre proportion, les professions intermédiaires figurent parmi les personnes qui ont eu le plus recours, lors de leur installation, au système des annonces et des agences (cf. tableau 6).
Logique du marché | Logiques de réseaux | Autres logiques | Total | |
Étudiants | 64,0 | 29,6 | 6,2 | 100,0 |
Prof. Intermédiaires | 56,1 | 26,3 | 17,5 | 100,0 |
Cadres, prof, intell. | 65,2 | 30,4 | 4,3 | 100,0 |
Employés | 37,5 | 37,5 | 25,0 | 100,0 |
Ouvriers, comm. | 41,3 | 27,5 | 31,0 | 100,0 |
Inactifs, retraités | 36,1 | 22,2 | 41,6 | 100,0 |
Ensemble | 53,0 | 28,7 | 18,1 | 100,0 |
30Ces différences ne sont pas indifférentes aux positions différenciées qu’occupent les groupes sociaux à l’intérieur du quartier. Ainsi, la forte mobilité des étudiants apparaît étroitement liée au fait que ces derniers ont très souvent recours au système des agences et des annonces ; de même, la relative stabilité des employés tient certainement pour partie au fait qu’ils ont plus souvent que les autres catégories obtenu leur logement à l’aide de relations familiales ou amicales. Toutefois, il n’y a pas de recouvrement complet entre les conditions d’installation des individus et leur mobilité ou leur immobilisation au sein du quartier Saint-Georges : par exemple les cadres qui ont plutôt tendance, nous l’avons vu, à se stabiliser constituent la catégorie la plus concernée par la logique du marché.
31La mobilité ou l’immobilité résidentielles des personnes à l’intérieur du quartier embourgeoisé ne sont donc pas le simple reflet des conditions de leur installation. Et de fait, si les conditions d’installation des personnes dans le quartier peuvent, selon les cas, plutôt favoriser leur établissement durable ou, au contraire, plutôt participer à leur inscription éphémère, les mobilités et les stabilités à l’œuvre sont aussi liées aux sens que les individus confèrent à leur venue ou à leur présence à Saint-Georges.
2. L’importance de la signification de l’installation dans le lieu
32Il est plus difficile de saisir les raisons pour lesquelles les individus sont venus s’installer à Saint-Georges que de saisir leurs conditions d’entrée dans le quartier. En effet, le sens que les individus donnent spontanément à leur venue dans le lieu dans lequel ils résident ne permet pas toujours de bien comprendre pour quelles raisons ils se sont installés dans ce lieu (Grafmeyer, 1991). Par exemple, une personne peut très bien affirmer spontanément qu’elle s’est installée dans un quartier parce que le quartier lui plaisait pour telle ou telle raison ; alors que son installation dans ce quartier apparaît fortement liée au fait qu’elle occupe un logement qui lui a été cédé ou offert par un membre de sa famille.
33Cependant, en multipliant les questions (ou les relances) sur le choix du quartier, sur le choix du logement, ou sur d’autres dimensions qui peuvent intervenir lors d’un changement de résidence, il est possible de saisir de manière relativement fine les mobiles d’installation des personnes à Saint-Georges. Le traitement de ces différentes questions permet de constater que les raisons pour lesquelles les différentes catégories d’habitants sont venues s’installer, ou sont présentes, dans ce quartier sont fortement différenciées. Plus encore, l’analyse des mobiles d’installation des enquêtés fait apparaître plusieurs profils, qui permettent de mieux comprendre les mobilités et les stabilités des différentes catégories d’habitants.
34Ainsi, l’installation souvent très provisoire des étudiants s’inscrit dans une logique très utilitariste : pour eux, il s’agit avant tout de posséder un logement pendant le temps des études. Dans ces conditions le choix de Saint-Georges est très secondaire et son éventuel attrait tient avant tout aux avantages que procure sa position centrale ; de même, ils ont fortement tendance à s’installer dans le premier logement qu’ils visitent, ou à se déterminer principalement en fonction du (faible) prix du loyer.
35À l’opposé l’installation beaucoup plus durable des cadres qui, objectivement, ont une plus grande marge de manœuvre en matière de localisation participe d’un double choix : le choix d’un quartier, à la fois central et chargé d’histoire, et le choix d’un logement, orienté davantage par des valeurs esthétiques ou symboliques que par des critères économiques ou fonctionnels.
36Ce double choix, du quartier et du logement, oriente également l’installation, plus aléatoire, des professions intermédiaires. Mais, dans les deux cas, le choix ne se fonde pas sur les mêmes critères. Dans le cas du quartier, le choix des professions intermédiaires s’inscrit davantage dans une quête de convivialité et d’historicité. Dans le cas du choix du logement, l’esthétique occupe une place beaucoup plus secondaire, au profit de considérations d’ordre économique ou fonctionnel. Aussi, pour les représentants des professions intermédiaires, tout semble se passer comme si le choix du quartier contraignait en partie le champ des possibles en matière de logement.
37Dans une certaine mesure, le cas des employés est diamétralement opposé. En effet, leur installation, à la fois moins massive et en même temps bien souvent plus solide, paraît relever d’une logique où les caractéristiques du logement sont beaucoup plus déterminantes que les caractéristiques du quartier. Plus précisément, leur venue à Saint-Georges apparaît très fortement guidée par les attraits du logement, qu’ils énoncent en mettant par exemple en avant sa superficie ou sa configuration, mais qu’ils tendent aussi parfois à masquer, puisqu’en effet un grand nombre d’entre eux occupent des logements réhabilités et conventionnés, c’est-à-dire des logements où le coût réel du loyer est relativement peu élevé.
38Beaucoup plus limitée, au regard du nombre de personnes qu’elle concerne, l’installation des ouvriers semble pour sa part, dans bien des cas, relever de la contingence. De fait, leur installation à Saint-Georges paraît s’effectuer assez souvent dans l’urgence ou sous la contrainte du relogement, ou bien encore être liée à des raisons très spécifiques qui n’engagent pas directement les caractéristiques du quartier, ni celles du logement.
39Enfin, l’installation des inactifs et des retraités revêt principalement deux formes, selon qu’il s’agit de locataires ou de propriétaires. Dans le premier cas, à l’instar des ouvriers, la venue des inactifs et des retraités semble relativement indépendante des caractéristiques du quartier et du logement. Dans le second cas, le choix du logement et, plus précisément ici, le choix de rester dans son logement paraissent constituer la principale raison de la présence continue de ces personnes à l’intérieur du quartier.
40Ces différents profils d’installation confirment très largement l’idée selon laquelle la reconquête des quartiers anciens résulte « de la convergence non intentionnelle de projets d’acteurs divers dont la diversité d’intention débouche sur une solidarité d’effets » (Rémy, 1983). Dans le même temps, la diversité des raisons énoncées, ou reconstruites, éclaire partiellement les comportements résidentiels des personnes. En effet, dans certains cas, ces raisons apparaissent plutôt propices à une installation relativement durable des individus ; en revanche, dans d’autres cas elles semblent plutôt participer à leur instabilité.
3. L’empreinte du parcours résidentiel
41Plus marginalement, les mobilités ou plus justement ici les stabilités des personnes au sein du quartier gentrifié sont aussi liées à leur parcours résidentiel passé. À ce niveau, c’est moins la configuration complète des logements et des quartiers successivement habités que l’allure particulière de certaines trajectoires résidentielles qui s’avère déterminante.
42Ainsi, le nombre de logements indépendants antérieurement occupés intervient-il très diversement dans la stabilité ou la mobilité des personnes. Plus précisément, si les habitants « très stables » ou « stables » sont bien souvent des personnes qui ont peu déménagé dans le passé et les habitants « mobiles » des personnes qui, au contraire, ont occupé dans le passé plusieurs logements, les habitants « très mobiles » et les « nouveaux » venus sont tout aussi bien des personnes qui ont occupé précédemment un grand nombre de logements que des personnes en début de carrière résidentielle qui n’ont pas occupé d’autres logements indépendants ou qui en ont occupés très peu. En revanche, le fait d’avoir déjà habité dans le passé à Saint-Georges, dans le Vieux-Lyon, ou dans un autre quartier ancien du centre de Lyon – ce qui est somme toute assez fréquent puisque, nous l’avons vu, il existe un important phénomène de circulation des personnes à l’intérieur des quartiers anciens du centre-ville lyonnais – joue bien souvent, quelles que soient les caractéristiques sociales des individus, dans le sens d’une plus grande stabilité (cf. tableau 7).
Stables | Nouveaux | Mobiles | Total | |
Anciens habitants de Saint-Georges | 76,3 | 7,9 | 15,8 | 100 |
Anciens habitants du Vieux-Lyon | 66,0 | 13,2 | 20,8 | 100 |
Anciens habitants d’un quartier ancien du centre de Lyon | 56,5 | 18,8 | 24,6 | 100 |
Ensemble de la population | 40,8 | 27,5 | 31,5 | 100 |
43Autrement dit, de même par exemple que le type de logement habité dans l’enfance influence le type d’habitat occupé à l’âge adulte (Bonvalet, 1993), le fait pour une personne résidant dans un quartier ancien central d’avoir vécu antérieurement dans un même contexte résidentiel tend bien souvent à favoriser son immobilisation à l’intérieur du quartier14.
44À ces trois facteurs explicatifs s’ajoutent encore d’autres éléments plus contextuels liés aux immeubles et à leurs propriétaires qui, selon les cas, semblent plutôt accélérer les rotations des personnes ou au contraire les atténuer. Par exemple, il s’avère que le rythme de rotation des personnes est plus élevé dans les immeubles socialement hétérogènes que dans les immeubles socialement homogènes. De même, le renouvellement des habitants apparaît plus soutenu dans les immeubles réhabilités privés que dans les immeubles réhabilités publics. Et surtout, nous avons pu observer que lorsqu’un changement de propriétaire intervenait au niveau des immeubles réhabilités (ce qui est relativement fréquent15,) cela se traduisait toujours par d’importants changements au niveau des occupants.
45Plus largement, il est très vraisemblable que les caractéristiques du quartier lui-même, et en particulier que sa position au sein de l’espace social lyonnais, renforcent le mouvement de rotation des personnes. Ainsi, à Saint-Jean, pour prendre une figure plus emblématique des quartiers anciens centraux lyonnais gentrifiés, ce phénomène de renouvellement élevé des habitants est semble-t-il moins marqué. Et c’est sans doute aussi le cas, plus globalement, dans les quartiers gentrifiés des villes nord-américaines, où la gentrification est davantage « portée » par des propriétaires que par des locataires.
46Mais, inversement, les phénomènes de mobilité évoqués ici ne sont certainement pas spécifiques à Saint-Georges – ni à la séquence considérée. Au contraire, nous pensons qu’ils constituent un trait distinctif de la gentrification, sans lequel d’ailleurs les quartiers gentrifiés, en tant que quartiers abritant des populations composées de jeunes ménages de faible dimension, ne pourraient durablement subsister.
Bibliographie
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Références bibliographiques
Authier J.-Y., La Vie des lieux. Un quartier du Vieux-Lyon au fil du temps, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1993, 268 p.
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Notes de bas de page
1 Définition de l’Oxford American Dirtionnary, citée par Alain Bourdin (Bourdin, 1989).
2 Mais le terme d’embourgeoisement n’est pas nouveau dans la littérature sociologique française. Déjà dans les années soixante-dix, les sociologues marxistes parlaient de « logique d’embourgeoisement » pour qualifier la transformation des centres-villes rénovés (Lojkine, 1977). En outre, ce vocable est parfois utilisé aujourd’hui dans un sens plus large pour désigner l’évolution de la composition socio-démographique de certaines agglomérations (Tabard, 1990). Dans la suite de ce texte, nous l’emploierons comme synonyme de gentrification.
3 Le Vieux-Lyon désigne l’ensemble urbain Renaissance situé sur la rive droite de la Saône, au pied de la colline de Fourrière. Il est composé, outre de Saint-Georges, des quartiers Saint-Jean et Saint-Paul.
4 Cet échantillon est composé principalement de locataires. Les personnes propriétaires de leur logement ne représentent en effet que 11 % des personnes interrogées. Cette proportion est sensiblement plus faible que celle qui figure dans le recensement de l’INSEE de 1982 (proche de 25 %). Aussi, les valeurs présentées ci-dessous sont sans doute parfois surestimées. Mais cela n’invalide pas les analyses produites.
5 Les données de 1982 sont issues du recensement de la population de l’INSEE.
6 Parmi ces 90 personnes, 20 ont indiqué comme lieu de destination le quartier Saint-Georges ; mais ces personnes ont bien souvent précisé, à la différence des autres individus ayant pour projet de déménager, qu’il s’agissait d’un lieu souhaité (« j’aimerais rester dans le même quartier ») ou d’un lieu possible (« peut-être dans le même quartier ») et non d’une destination certaine. Aussi, il faut sans doute accorder davantage de crédit à leur intention, positive, de déménager qu’à leur lieu de destination. D’ailleurs, les données recueillies sur les lieux de destination des anciens voisins d’immeuble des enquêtés et des anciens occupants des logements enquêtés, font apparaître un taux de déménagement à l’intérieur du quartier relativement faible (de l’ordre de 10 % environ).
7 Parmi elles, 2 personnes seulement occupaient déjà leur logement avant la réhabilitation.
8 Ce pourcentage correspond à la proportion d’étudiants « mobiles » et « très mobiles « au sein de la population des étudiants qui ne sont pas « nouveaux » dans le quartier (soit 23/37).
9 Et l’on trouve des proportions très semblables lorsque l’on analyse les destinations des anciens occupants des logements enquêtés ou les destinations des anciens voisins des enquêtés.
10 A proprement parler, il s’agit en fait des conditions d’installation dans le logement. Mais pour beaucoup d’individus interrogés ces deux séquences, l’installation dans le logement enquêté et l’entrée dans le quartier, sont concomittantes.
11 Cette hypothèse se fonde sur plusieurs entretiens réalisés en 1986 auprès d’un échantillon de ménages qui étaient venus s’installer dans les logements réhabilités au lendemain de la réhabilitation (Authier, 1993).
12 Cette hypothèse est d’autant plus plausible qu’en habitant sur place ces personnes ont pu plus facilement mobiliser des réseaux locaux de relations ou de sociabilités lors de l’obtention de leur second logement dans le quartier.
13 Ces trois sous-populations ont été construites à partir des localisations des trois précédents logements occupés (le cas échéant) par les enquêtés. Leur effectif est respectivement de 38, 53 et 69 personnes.
14 On note d’ailleurs que les personnes ayant déjà habité dans le passé à Saint-Georges, dans le Vieux-Lyon, ou à l’intérieur d’un autre quartier ancien du centre de Lyon, sont aussi celles qui ont le plus « choisi » de venir habiter dans le quartier Saint-Georges.
15 De fait, parmi les vingt-deux immeubles privés qui ont été entièrement réhabilités dans le cadre de l’OPAH, six immeubles, regroupant 45 logements soit près d’un tiers des logements réhabilités, ont changé de propriétaires depuis leur réhabilitation, dont deux à deux reprises.
Auteur
GRS – Université Lumière-Lyon 2.
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