Trois années de caricatures d’André Gill : La Lune et L’Éclipse de 1867 à 1869
p. 357-362
Texte intégral
1Les caricatures d’André Gill constituent, dans leur diversité, une unité et une totalité « significatives » durant cette fin du Second Empire, qui paraît triomphant et, de fait, révèle des fragilités d’où éclatera, avec la défaite extérieure, la chute finale. La façade est brillante (fêtes, Exposition universelle, Grande Duchesse de Gérolstein), mais ses tyrannies, ses certitudes, ses méfiances sont ébranlées : à l’intérieur, montée républicaine, surgissement des forces ouvrières ; inquiétudes extérieures (Italie, Mexique, Bismarck) ; les feuilletons violents prolifèrent, Rocambole surgit et reste un héros inquiétant ; les faits divers renchérissent sur le feuilleton et le nourrissent : en 1867, le boucher Avinain, expert en trucidations et découpages ; en 1869, la veuve Lerouge... Les journaux sont toujours poursuivis, mais renaissent comme des phénix, changeant seulement de nom et de couleur ; donc, même persécutés, ils se multiplient, comme si la répression les entretenait. Par l’instruction primaire (Duruy), on suscite la lecture populaire, mais on poursuit jusqu’au Sénat impérial l’horrible danger de la lecture pour le peuple. Le dessin, plus encore que l’écrit, plus immédiat, plus « saisissant », est surveillé : la censure le limite, mais l’aiguise et le rend ingénieux. Dans ces trois années de l’Empire dit libéral André Gill lance ses caricatures au trait noir, rehaussées de quelques couleurs simples, dans un hebdomadaire qui s’appelle La Lune du 17 mars 1867 au 28 décembre 1867, et qui, suspendu (un mois, le temps de se trouver un titre ingénieux, au lieu des deux mois fatidiques), devient L’Éclipse, du 2 février 1868 au 14 novembre 1869. À quels sujets, à quels personnages s’attaque la caricature d’André Gill sous l’œil de la censure impériale ? Quelles libertés se permet-elle et quelle est, vaille que vaille, son autocensure ? Toute une situation se réfracte là : un équilibre difficile de pouvoirs opposés.
2Les caricatures d’André Gill sont souvent des charges personnelles. Il fallait – les « sujets » comptaient donc diablement-, d’un côté l’autorisation du personnage « objet » de la charge ; autorisation intéressante car le « chargé » est le support de la caricature ; il la porte sur ses épaules ou sa figure. D’un autre côté, l’autorisation, bien plus armée et autoritaire, celle du 2ème Bureau de la Direction Générale de la Librairie (bref, de la Censure). Des deux côtés, personnaliser la caricature, la fixer sur un sujet humain qui porte un nom, plutôt que sur une question, c’est quelque peu la dépolitiser, la désarmer. D’une façon générale, pas de « questions » politiques ; très peu de politique extérieure, et fixée sur des personnes précises, presque convenues ou allant de soi, aspirant la discussion en elles-mêmes : pour l’Italie : Garibaldi1 ; pour le Mexique, le banquier Juarez ; pour l’Europe, Bismarck (ill. 4132). Une caricature pour chacun, pas plus. Les questions politiques antérieures sont réduites3 à des bêtes porteuses, un peu plus nombreuses : Émile Ollivier d’abord (2 images4) ; puis Thiers5 ; puis Jules Favre6, Jules Ferry, auteur des Comptes fantastiques d’Haussmann, un balai en main7 ; un Raspail (« Le Citoyen Raspail ») ; un Garnier-Pagès, un Picard, quelques députés, dont un ambigu, Belmontet, tête de Turc déjà ancien, car député et poète également médiocre. On peut dire que les questions politiques en soi sont bannies : le journal La Lune est prudent.
3La caricature d’André Gill, foncièrement personnalisée, fixée sur des « figures », se meut presque entièrement dans la sphère – la « superstructure » – culturelle, qu’elle choisit et est obligée de choisir. André Gill se prête assez bien à cette contrainte ; on sent qu’il n’en est point trop gêné, et qu’il ne prend pas de libertés avec cette liberté convenue. Dans cette sphère culturelle, la priorité va sans doute aux lettres, aux arts et au théâtre ; aux deux formes fondamentales de l’écriture, la littéraire et la journalistique, souvent fondues dans la notion et dans le personnage de l’homme de lettres. Le visa de la censure était acquis très vite dans ce domaine-là, et Gill gardait toujours des « sujets » en réserve : il n’en manquait pas. On a donc une belle série de têtes d’écrivains. En tête, sans doute, on voit assez bien pourquoi, Victor Hugo : reprise d’Hernani8 ; Hugo-Océan (grande tête sur L’Océan9), Hugo avec son nouveau livre L’Homme qui rit10 ; Dumas, le Grand, et Dumas fils, le Petit, très dévalué par rapport à son père11 ; le dessin, deux têtes, croisant leurs deux pipes, d’Erckmann-Chatrian12. Logeons ici le journaliste et écrivain volontiers prophétiques que fut Eugène Pelletan, deux fois représenté13, et, à l’opposé, Ponson du Terrail écrivant sur quatre tables les feuilletons : Le premier Dernier mot de Rocambole, Le 2e Dernier mot..., le 3e Dernier mot..., Le 4e Dernier mot de Rocambole14. Renan, limité à « L’Affaire Jésus » (ill. 41415) ; About, moins écrivain que lanceur de « la statue à Voltaire16 » ; Champfleury, le champion du « réalisme » (ill. 41517) ; Victorien Sardou, seul ou « représenté » par certains de ses types littéraires18 ; Théophile Gautier, Académicien représenté en tabatière19 ; Barbey d’Aurevilly avec un titre20 ; enfin, seul écrivain étranger, qui devait donc être familier : Dickens21.
4Autre forme de l’écriture : le journalisme. Il a une place aussi grande que celle des écrivains ; personnalisé aussi presque toujours ; défilent ainsi rapidement, un peu perdues parmi d’autres, les caricatures de Girardin et Villemessant, qui ne sont plus les figures dominantes en cette fin d’Empire. Rochefort tient la première place (trois caricatures) (ill. 416, 417 et 41822) : on le comprend. Vallès seul, en caricature célèbre, parodiant une peinture chère à Vallès lui-même (ill. 41923), ou associé à d’autres « irréguliers24 ». Le célèbre journaliste typiquement « réactionnaire », Granier de Cassagnac25 ; Jules Claretie26, Jules Noriac27, Constant Guéroult28, Victor Cochinat et Jean du Boys, auteurs de feuilletons récents, issus très directement de faits divers29 avec rappel d’un auteur patenté et ancien de romans « populaires », Paul de Kock30 ; « Ferragus » (Ulbach), lanceur du journal Le Diable à quatre31 ; Darimon, le journaliste proudhonien32 ; et Timothée Trimm33 ; Prévost-Paradol34 ; Veuillot (ill. 420) et Girardin35... Il n’est pas jusqu’à André Gill lui-même qui ne soit représenté, sous le probable crayon de « X36 ».
5Il faut dire que ces journalistes représentés sont souvent beaucoup plus nombreux dans L’Éclipse que dans La Lune, donc en 1868-1869 qu’en 1867 : signe de nombre et de poids ; la caricature a besoin de figures connues et « célèbres », dans une écriture du journal très lue et personnalisée (signature obligatoire). Il faudrait ici mentionner encore les journaux représentés avec leurs « têtes » : les quatre têtes du Rappel37, ou les quatre têtes du Diable à quatre38 ; ou les trois têtes du Peuple : « les 3 Peuple39 » ; sans compter Le Corsaire, Le Masque, journal de théâtre, et Le Figaro lui-même40.
6Espace culturel très exploité aussi, et peut-être le plus riche de caricatures dans cette période : le spectacle, dirait-on aujourd’hui. Le théâtre en premier, avec ses « vedettes » très parisiennes. Sardou déjà nommé, et Offenbach, producteur privilégié. Des acteurs, boulevardiers surtout, aimés d’André Gill : surface brillante par excellence de cette Belle Époque. Des actrices plus encore que les acteurs ; plus facilement caricaturables sans doute, par antiféminisme chronique et par simple facilité. On ne trouve donc guère que l’acteur Hervé, l’acteur Laferrière, et un retour symbolique sur Frédéric Lemaître41 ; mais, Mlle Agar, Virginie Déjazet, Mme Ugalde, Mme Judith42 et d’autres, couronnées par l’inimitable chanteuse Thérésa43. Parfois un groupe : Les jolies actrices de Paris, en jeu de cartes, avec jugement de Pâris et pomme triomphale44. Impossible de séparer du théâtre le domaine de la danse, lié à Thérésa ; du cirque : parfois un dompteur connu, ou, mieux, des lutteurs symboliques45 et certaines fêtes comme le Carnaval46 et « le Bœuf Gras47 ». Quelques « figures », enfin, de la musique et de l’Opéra : Offenbach, on l’a déjà vu ; Rossini48, Auber49 ; Wagner lui-même (ill. 421), image fracassante au sens littéral50.
7Si l’on trouve deux caricatures d’artistes-peintres, celle de Gustave Doré51 et celle de Courbet52 il s’agit de réputations plus ou moins « scandaleuses » consécutives à leur art (événement Exposition par exemple), non de leurs œuvres elles-mêmes. On peut les considérer comme des exceptions. Au contraire, certains noms portent la caricature parce qu’ils s’attachent des renoms divers : Sallot, dit « Casque de Fer », dentiste public53 ; des originaux célèbres, qu’escortent leurs mythes : le polymorphe Gagne54 ; le fameux zouave Jacob, « Le Zouave guérisseur55 » ; un chirurgien célèbre, si célèbre qu’il devient un nom commun : le docteur Nélaton56 ; le père Hyacinthe, célèbre prédicateur de Notre-Dame, attaqué par Veuillot, qui sera condamné par l’Église57 ; le célèbre avocat Lachaud58 ; Nadar, non le journaliste, le dessinateur ou le photographe, mais le lanceur célèbre de ballons (ill. 42259). On voit que la caricature s’appuie sur un rapport déjà acquis avec le public : celui-ci doit bien connaître le « modèle » pour bien apprécier la caricature. Rien d’étonnant à ce que la caricature se serve parfois d’un prétexte personnalisé pour s’en prendre à une manie régnante : la consultation pseudo-médicale du zouave guérisseur, on l’a vu ; La Cocodette est donnée comme une « étude phrénologique, d’après Gall ».
8Trait commun à toutes les caricatures : le grossissement du visage ; il tient un tiers, la moitié ou les deux tiers de la hauteur du dessin60. On le sait, cette méthode des « grosses têtes », de la disproportion violente est celle que lança, sous la monarchie de Juillet, le caricaturiste Benjamin Roubaud61, déjà exploitée par Granville. Le personnage se voit ainsi doté d’un masque en gros plan, où l’on peut accentuer tel ou tel détail de la « trogne » à construire : le nez le plus souvent (Veuillot) (ill. 420), l’oreille (Wagner) (ill. 421), la chevelure (Dumas, Gautier, quoique différemment). « Les Lutteurs masqués », du 87e numéro, représentant « L’Homme rouge » et « L’Homme noir » (ill. 36162) : l’un pouvait être Garibaldi, l’autre le pape. Le numéro fut saisi et le jugement reproduit dans le journal. Un numéro postérieur donne un « portrait authentique de Rocambole » (ill. 360), dont la tête est quelque peu bonapartiste (Napoléon III63). Les menaces, dès lors, s’accentuent contre La Lune, qui doit disparaître le 17 janvier 1868. L’Éclipse prend la succession dix jours plus tard. L’aventure la plus significative survient peut-être, précisément, en 1868 ; lors d’un repas avec Vallès et Vermersch, André Gill a apporté un melon et veut en tirer un sujet de dessin : un melon ne représentant que lui-même, donc non susceptible de censure ; bref un « portrait de melon ». Gill fit chercher une légende aux convives ; ce sera « Mr X ». Le dessin représenta donc un melon inoffensif, mais assez pustuleux, sur petites pattes, et affrontant un crayon (ill. 423). La censure autorisa la parution64 mais, le lendemain, poursuites : interdiction de vente sur la voie publique « en raison de la publication d’un dessin obscène65 ». En même temps, on tenta de deviner qui le melon-visage pouvait représenter : on y vit Veuillot ; Rochefort y voit, dans La Lanterne, le président de la 6e Chambre, Delesvaux... On craignit un procès ; brusquement, poursuites abandonnées : l’Empire renonçait.
9L’Éclipse, se tenant sur ses gardes, traversa assez bien l’année 1869 ; elle s’éteignit en août 1870, mais cette année 1870, la censure avait refusé plusieurs de ses dessins.
10Ainsi André Gill avait assuré pendant trois ans la une de La Lune que lui réservait le directeur-éditeur François Polo. Par nécessité face à la censure, et par facilité, il s’était limité à l’aspect culturel de son temps ; il s’en était tenu à des figures diverses, très personnalisées, de la culture. Il s’accommodait ainsi assez bien du régime où le confinait la situation du journal : pas d’audaces, ni d’incursions politiques66. Mais, si l’on confronte sa caricature aux écrits de son ami Iules Vallès, on constate, au-delà d’une analogie certaine des « sujets » (et Vallès écrivait souvent à partir d’images), que Vallès ne cessait de déborder pour oser être lui-même dans l’ordre de l’écriture. Du reste, si Vallès écrivit son Testament d’un blagueur, en 1869, dans La Parodie, que dirigeait André Gill, le feuilleton ne dura qu’un temps et s’interrompit assez brutalement, sans explication. On peut se demander si la caricature de Gill dans La Lune ne représente pas une fronde culturelle qui n’était pas sans complaisance envers le pouvoir impérial et sa politique ; qui reposait sur une méfiance chronique pour le politique, au contraire de Daumier ; bref une Fronde de bon aloi, à têtes de Turc littéraires, artistiques, théâtrales, etc. : une Fronde boulevardière. André Gill, somme toute, ne commit aucune incartade caricaturale67 ; il ne fut jamais menacé de Sainte-Pélagie. On sait que plus tard, en 1881, André Gill, de plus en plus égaré, fut interné à Saint-Anne : Vallès pensa et écrivit alors que sa folie était en définitive celle d’un boulevardier égaré dans une époque dure et sanglante qu’il n’avait pas comprise en profondeur :
« Pauvre Gill, grand enfant, qui me défendait de lui parler trop longtemps des douleurs humaines qui avait peur de mes récits noirs…68 »
Notes de bas de page
1 La Lune, 22 septembre 1867 : Garibaldi, sabre en bouche comme une flûte, et casque de Bélisaire.
2 La Lune, Bismarck manipule une souricière.
3 Sujets généraux très rares : « L’Émancipation des femmes » (L’Éclipse, 18 octobre 1868), « Les Vacances du Corps Législatif » (L’Éclipse 2 août 1868).
4 Voir surtout « La Lessive d’Émile », L’Éclipse, 14 mars 1869 ; caricature à peine politique.
5 Encore est-ce l’historien de Histoire de la Révolution et Histoire de la Révolution et de l’Empire, La Lune, 17 mars 1867.
6 « Jules Favre orateur », La Lune, 31 mars 1867.
7 L’Éclipse, 13 juin 1869.
8 La Lune, 30 juin 1867 ; objets-clés : l’épée, le cor, le poison.
9 La Lune, 18 mai 1867.
10 L’Éclipse, 25 avril 1869.
11 L’Éclipse, 17 mai 1868.
12 L’Éclipse, 17 mai 1868
13 L’Éclipse, 2 février et 27 juin 1868.
14 La Lune, 24 février 1867.
15 La Lune, 11 mai 1867. Renan chevauche un balai de sorcière ; allusion à la Vie de Jésus (1863).
16 La Lune, 25 août 1867. La question d’une statue à Voltaire se réveilla après un sommeil de plusieurs années et agita toute l’année 1867 ; Le Siècle lui-même se réveilla, après trois ans de soporifiques, et demanda 50 centimes par tête ; Le Nain Jaune annonce, dès janvier 1867, que 20 0000 personnes ont versé pour « le Denier Voltaire »
17 L’Éclipse, 29 mars 1868. Champfleury se lave les pieds dans un vase de faïence, non loin d’un chat : images-signes de diverses œuvres.
18 La Lune, 11 août 1867 : « Fanfan Benoîton » — et L’Éclipse, 17 février 1869 : Sardou lui-même.
19 L’Éclipse, 2 mai 1869. L’Académie est rarement représentée, seulement avec deux porteurs d’habit vert particulièrement pittoresques et inattendus (Gautier), ou à vieillesse emblématique : « Mr Viennet » L’Éclipse, 25 mai 1868.
20 L’Éclipse, 26 septembre 1869, Vengeance d’une femme, nouvelle qui fit scandale (voir Les Diaboliques).
21 L’Éclipse, 14 juin 1868.
22 L’Éclipse, 21 nov. et 26 décembre 1869 et surtout L’Éclipse, 7 juin 1868 : Rochefort avec son épée-plume et sa lanterne — remarquable dessin.
23 La Lune, 14 juillet 1867.
24 L’Éclipse, 24 mai 1867, « Les irréguliers du Figaro » : Vallès et Monselet.
25 L’Éclipse, 8 mars 1868.
26 L’Éclipse, 5 septembre 1868.
27 L’Éclipse, 23 août 1868.
28 L’Éclipse, 22 mars 1868.
29 L’Éclipse, 10 mai 1868 ; illustration du feuilleton Les Pieds qui chatouillent ou La mort par le rire.
30 La Lune, 18 août 1867 ; L’Éclipse, 1er novembre 1868, « Les Nuits de P. de Kock »
31 L’Éclipse, 28 juin 1868.
32 La Lune 28 décembre 1867
33 L’Éclipse, 28 mars 1869.
34 L’Éclipse, 15 août 1869.
35 La Lune, 21 avril 1867 : Veuillot en archange et L’Éclipse, 11 avril 1869, Veuillot en Tartuffe : « Le pauvre homme » (légende tirée de la pièce de Molière).
36 La Lune, 15 septembre 1867.
37 « Trois têtes autour de Vacquerie », L’Éclipse, 10 juillet 1869.
38 L’Éclipse, 25 octobre 1868.
39 Il s’agit de trois journaux intitulés Le Peuple : celui de 1848, de Proudhon ; ceux de 1869, de Duvernois et de Vallès. (L’Éclipse, 21 février 1869).
40 Le Corsaire ; La Lune, 24 novembre 1867 ; Le Masque : L’Éclipse, 21 mars 1868.
41 La Lune, 16 juin 1867. F. Lemaître se tue avec une épée : « Le Drame ».
42 « Représentées » dans des pièces ou scènes célèbres : ex., Virginie Déjazet jouant le rôle masculin de Bonaparte dans Napoléon à Brienne : La Lune, 1er décembre 1867.
43 L’Éclipse, 22 août 1869.
44 La Lune, 27 octobre 1867.
45 Le dompteur Batty, La Lune, 23 juin 1867, « Les lutteurs masqués ; l’Homme rouge et l’Homme noir », sans nom ; allégorie de l’actualité (Garibaldi et le pape ?), La Lune, 3 novembre 1867.
46 L’Éclipse, 23 février 1867 : « Masques à louer ou non » ; Dumas, Vallès, Veuillot…
47 L’Éclipse, 7 février 1869. « Le Bœuf Gras » était un nom de fête et un nom de chanson.
48 La Lune, 6 juillet 1867 ; le dessin est assorti du texte, autographié, de l’autorisation de Rossini.
49 L’Éclipse, 1er mars 1868.
50 Une oreille immense, et un marteau : L’Éclipse, 18 avril 1869.
51 L’Éclipse, 3 mai 1868.
52 La Lune, 9 juin 1867, dessin de Courbet, palette en main, avec copie de l’autorisation de l’artiste ; le numéro comporte un article : A propos de l’Exposition Courbet qui évoque le célèbre article de Vallès sur Courbet.
53 La Lune, 4 août 1867.
54 L’Éclipse, 9 mai 1869.
55 La Lune, 1er septembre 1867 : le Zouave a des yeux fulgurants, lançant des rayons.
56 L’Éclipse, 19 septembre 1869.
57 L’Éclipse, 17 octobre 1869 ; le père est escorté de gâteau, de poulet et de rhum.
58 L’Éclipse, 22 novembre 1868.
59 La Lune, 2 juin 1867.
60 Le dessin lui-même oscille, dans L’Éclipse, par exemple, entre 26-27 cm de largeur et 31-32 cm de hauteur Il occupe la majeure partie de la page : seul le titre (et l’image d’une lune éclipsée) se place au haut du dessin, sur la même largeur.
61 Il avait créé, dans Le Charivari, le « Panthéon charivarique », regroupement de têtes, souvent imité.
62 La Lune 3 novembre 1867. Ce numéro précisait bien qu’il n’y avait pas d’allégories ni de noms à chercher, que l’actualité politique était interdite...
63 La Lune, 17 novembre 1867.
64 L’Éclipse, 9 août 1868.
65 L’Éclipse, du 16 août 1868 reprend l’explication ; elle se défend, souligne qu’il ne s’agit que d’un « vague portrait ».
66 L’incursion la plus dangereuse fut sans doute celle du dessin. « Les Lutteurs masqués » (3 novembre 1867), qui paraissait impliquer Garibaldi et le pape : on l’a vu plus haut. Elle entraîna la disparition de La Lune et sa métamorphose en L’Éclipse.
67 André Gill avait, au contraire, presque dès sa naissance (1er juin 1867), donné un dessin au journal de Vallès, La Rue (no 3) ; un dessin « social » plus audacieux que tous ceux de La Lune « Les Pauvres attendant la soupe devant la porte du Louvre ».
68 Le Réveil, 23 octobre 1881. Voir Maria-Luisa Perosa-Premuda, « Vallès et la folie d’André Gill », Jules Vallès Giornalista, Université de Perugia, Annales de la Faculté de Science Politique, 1987.
Auteur
Lyon II
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Biographie & Politique
Vie publique, vie privée, de l'Ancien Régime à la Restauration
Olivier Ferret et Anne-Marie Mercier-Faivre (dir.)
2014