Caricature anglaise et caricature française aux alentours de 1830
p. 43-53
Texte intégral
1S’agissant de la relation entre l’art français et l’art anglais de la caricature, il est au moins un point qui ne fait pas de doute : la chronologie. Alors que l’âge d’or de la caricature anglaise s’achève vers 1800, la caricature française ne se développe véritablement qu’après 1830. À bon droit considéré comme le père-fondateur du genre en France, Charles Philipon, dès 1831, discerne et énonce la cause de ce décalage en réfléchissant sur l’histoire du journal qu’il a fondé un an plus tôt, sous le titre, précisément, de La Caricature morale, religieuse, littéraire et scénique :
« La Caricature a fait comprendre en France l’influence que les artistes ont acquise depuis long-temps en Angleterre. La puissance de ce genre d’opposition était inconnue avant la révolution de juillet, parce que la censure, abolie pour la presse typographique, existait toujours pour les estampes et les lithographies. Nous avons donc révélé ce pouvoir en frappant d’une arme jusqu’alors ignorée les ennemis de nos libertés ou les déserteurs et les traînards de notre camp1. »
2En fait, c’est sur l’ensemble du continent qu’une censure rigoureuse avait sévi. Mais pour s’en tenir à la France, seule la caricature de mode et de genre y possédait une tradition : les Incroyables et les Merveilleuses du Directoire, les gravures du « Bon Genre » et les nombreuses lithographies de grisettes sous la Restauration avaient imposé, face au modèle anglais, un style authentiquement national, aux visées essentiellement décoratives quoique discrètement satiriques, que perpétuèrent La Silhouette (la première tentative éditoriale de Philipon) et, à ses débuts, La Caricature2.
3Il en va autrement de la caricature politique. Dans ce domaine, la censure contraignit les artistes français à puiser leur inspiration à l’étranger pendant les rares créneaux de liberté relative dégagés par 1789, 1813, et 1830. Car, les artistes et le public français n’étant pas habitués à voir quotidiennement des caricatures politiques, il n’y avait encore ni langage graphique spécifique, ni répertoire d’images approprié.
4L’importance de l’Angleterre dans l’histoire du dessin satirique tient, à l’inverse, à son avance en matière de liberté de la presse. Dès les années 1740, les artistes anglais avaient travaillé à récupérer l’héritage de nombreux motifs des gravures satiriques des XVIe et XVIIe siècles, mais aussi à intégrer les procédés de la caricature de portraits italienne à l’allégorisme anciennement cultivé par le dessin politique. C’est de cette synthèse, propagée dans l’Europe entière par l’exceptionnel talent d’artistes comme Gillray, Rowlandson et les deux Cruikshank, qu’est née, véritablement, la caricature moderne.
5Un exemple singulier peut faire comprendre ce processus par lequel un motif passe du continent en Angleterre, puis se naturalise outre-Manche dans la satire de l’actualité politique, pour, finalement, repasser, transformé, sur le continent.
6Au XVIIe siècle, le thème du Doctor Wurmbrandt, abondamment traité sous de multiples variantes, popularise en Allemagne la représentation satirique d’un guérisseur et d’un patient crédule. Ici (ill. 43), le pseudo-médecin, assis, veille au fonctionnement d’un poêle surmonté d’une cornue par où s’échappent les lubies d’un fou vaniteux auquel il a prescrit de mettre sa tête au four3. C’est ce motif que reprend et que politise Gillray en 1796, lorsqu’il campe le premier ministre Pitt dans la cuisine d’un alchimiste (ill. 444). Utilisant la couronne royale comme un soufflet, Pitt attise le feu sous le Parlement enfermé dans une cornue géante dont les députés ressortent, après distillation, prosternés devant lui, ou plutôt devant son idole, dénommée « Permanent Dictator ». Le circuit d’importation et de réexportation est complet lorsqu’en 1831, en France, La Caricature figure Louis-Philippe et le procureur général Dupin en cuisiniers démoniaques occupés à faire mijoter la République pour lui arracher des réquisitions, de nouvelles taxes, et des demandes de caution (ill. 45). Dans les trois occurrences considérées, l’alambic joue un rôle comparable : il rend visibles les buts inavouables des différents praticiens et souligne la bêtise ou l’impuissance de leurs victimes respectives.
7D’autres comparaisons peuvent conforter l’hypothèse d’emprunts français plus ou moins directs.
8Ainsi les caricaturistes anglais aimaient-ils à railler les ambitions ratées des dignitaires en les représentant ployant sous le fardeau de leur fonction. Une gravure de 1814 de George Cruikshank, « Theatrical Atlas »5, montre un acteur portant sur ses épaules tout un théâtre dont l’existence dépend de la faveur publique. De même, en 1832, Auguste Bouquet fait-il voir Louis-Philippe sous les traits d’un colporteur malhonnête dont les marchandises, raflées à la hâte, menacent de choir de son énorme besace6. Ces deux images, dont le motif est tout à fait comparable, renvoient à deux sources différentes : d’une part au thème pictural et antique d’Atlas, d’autre part à maintes représentations contemporaines et réalistes de vendeurs ambulants et de crieurs des rues. Transférés dans le genre caricatural, ces deux motifs se fondent en un motif nouveau, de nature proprement satirique, qui fonctionne par allusion.
9Second exemple. Entre 1819 et 1825, Cruikshank grava une série de six eaux-fortes symbolisant différentes maladies et états d’âme par des diablotins en train de torturer leurs victimes avec des instruments de toute sorte7. C’est de quoi Daumier paraît s’être fortement inspiré en 1833 pour sa série L’Imagination (ill. 46 et 478). Mais si l’artiste français se montre supérieur dans l’observation des détails physionomiques, en revanche, la netteté de trait et la vivacité des couleurs des dessins anglais conviennent mieux, peut-on penser, à la représentation grotesque des petits malheurs de la bourgeoisie.
10Le thème du charivari fournit une autre démonstration de limitation pratiquée par les Français. Le dessin de Heath ici reproduit (ill. 48) date de18309, tandis que celui de Traviès (ill. 49) lui est postérieur de trois ans10. Dans les deux cas, il s’agit de ministres aisément identifiables, tirant, les uns, le Chancelier Lord Grey et le couple royal, et les autres un carrosse piriforme symbolisant, bien sûr, Louis-Philippe et sa politique de Juste-Milieu. La fréquence, dans la caricature anglaise des années 1820, du motif des chevaux à tête d’homme ne permet certes pas de s’en tenir à ce seul répondant anglais, mais l’identité de conception n’en est pas moins frappante.
11Un exemple qui pourrait être plus probant, car plus précis dans ses références et plus rapproché dans le temps, est celui de la ressemblance entre des lithographies de Doyle et de Desperret parues, la première, en 1832, la seconde en 1833 : la principale différence réside dans le fait que chez l’un, ce sont les ministres de Grey, représentés tels qu’ils sont, sans aucune charge, qui suivent aveuglément leur chef dans sa marche vers le précipice11, alors que chez l’émule français, ce sont les ministres de Louis-Philippe, pareillement dépourvus de masque caricatural, qui s’apprêtent à accompagner leur souverain dans l’abîme (ill. 50 et 5112). Mais on observera aussi que le fameux tableau de Brueghel, La chute des aveugles à Naples, a pu servir de référence commune aux deux artistes sans qu’il soit possible de déterminer si Desperret s’est inspiré de la lithographie anglaise, ou s’il a eu de son propre mouvement la même idée.
12À défaut de flagrant délit absolu, l’accumulation des coïncidences finit pourtant par faire preuve. En voici une dernière. Un an après que Robert Seymour a représenté, en 1832, le politicien anglais Brougham en Apollon combattant à coup de flèches l’hydre de l’opposition (ill.5213), Philipon, à son tour, brode sur ce même thème, qui a d’ailleurs bien d’autres précédents en Angleterre : se portraiturant soi-même sous les traits du fou de La Caricature, il décoche ses flèches contre les ministres du Juste-Milieu dont les têtes sont celles du monstre (ill.5314).
13Au vu de toutes ces analogies, le doute n’est plus permis : Philipon et ses collaborateurs étaient des familiers de la caricature anglaise. Il n’est d’ailleurs pas invraisemblable que leur éditeur, la maison Aubert, ait fait office de distributeur, sous la Restauration, d’une production insulaire qui, avant le blocus imposé par Napoléon, avait déjà connu un certain engouement en France. S’il est clair que les artistes français ne sauraient être considérés, en l’occurrence, comme des plagiaires, il est clair aussi que, sans le point d’appui du modèle anglais, leur propre succès en France eût été plus difficile. Ils rempliront du reste le même rôle d’initiateurs envers la caricature allemande en 1848.
14Au-delà des rencontres particulières précédemment relevées, cette proximité franco-anglaise des années 1830 s’exprime par des ressemblances d’ordre général. En regard des outrances de l’époque de Gillray, les eaux-fortes anglaises manifestent, tout comme les lithographies de La Caricature et du Charivari, une certaine retenue. Elles évitent les déformations grotesques, les allusions appuyées, les diabolisations péremptoires. L’un des facteurs de cette communauté de goût, il est vrai, réside dans le passage de l’eau-forte coloriée à la lithographie, technique dont la souplesse de trait et la douceur des nuances atténuent pour l’œil exagérations et déformations. Mais, là encore, la caricature anglaise avait pris les devants. Dans les années 1820, elle avait pris un tournant qui allait la mener des eaux-fortes coloriées, à la manière de Gillray, aux vignettes gravées sur bois et aux illustrations humoristiques de Punch. Après 1825, elle avait de surcroît renoncé à la complexité du langage allégorique au profit de comparaisons plus simples avec la vie quotidienne. Dans cette période où, passé de mode, Gillray lui-même encourt le reproche d’avoir été une sorte de chenille vivant en parasite de la gloire d’autrui15, la tendance est à l’amusement distancié et poli16. Plus tard, sous la reine Victoria, il deviendra tout simplement impensable de soumettre ministres ou membres de la famille royale à une raillerie de la férocité en usage jusque dans les années 1820.
15En Angleterre, bien qu’ils ne soient pas les plus connus, les deux artistes vraiment marquants de cet âge moderne de la caricature sont John Doyle (1797-1868), qui, de 1829 à 1849, sous la signature « HB », publia chaque semaine des Political Sketches, et Robert Seymour (1800 ?-1836), l’illustrateur du magazine The Looking Glass17. À leur influence particulière s’ajoute celle de deux publications dont les concepts techniques annoncent ceux de La Caricature et du Charivari : les Political Sketches, éditées par Thomas McLean18, qui sont des lithographies in-folio, sur papier lourd, imprimé d’un seul côté, et The Looking Glass, une feuille de papier journal pliée en deux et abondamment illustrée sur ses quatre pages. The Looking Glass parut dès le début de 1830, avec des eaux-fortes de William Heath, le dernier caricaturiste important à se situer encore peu ou prou dans la tradition de Gillray19. Mais dès le mois d’août de la même année, le changement de goût du public amena son remplacement par Robert Seymour. L’évolution de l’un à l’autre saute aux yeux si l’on compare, par exemple, deux dessins d’août 1830 sur la révolution de Juillet (ill. 54 et 5520). Heath – dont la gravure a pour référent la première des Trois Glorieuses – métaphorise les ordonnances sous la forme de boulets de canon culbutant grotesquement des journalistes efflanqués. Seymour, lui, personnifie et héroïse la France qu’il montre en train de déchirer les textes contestés et de terroriser Charles X et Polignac. Chez l’un prime l’exagération comique, chez l’autre l’expression psychologique et politique.
16La routine parlementaire quotidienne, les effets oratoires des politiciens, leurs déclarations, leurs postures, formaient le sujet principal de la caricature anglaise de cette époque. Les dessins de Doyle ont pour caractéristique d’offrir chacun une grande densité de portraits qui, par-delà l’individualité des visages, donnent à voir le désintérêt des députés ou l’indécence de leur agitation (ill. 5621). Il suffit cependant de jeter un coup d’œil sur une lithographie de Grandville parue dans l’un des premiers numéros de La Caricature pour constater les progrès accomplis en France dans l’observation et dans la recherche des traits saillants (ill. 57).
17La reprise, évidente, par Daumier, d’une idée de Doyle, fournit l’occasion d’une comparaison plus précise (ill. 58 et 5922). Les deux artistes utilisent le même procédé, qui consiste à dévaloriser un personnage en le montrant de dos – une technique satirique que Léonard de Vinci jugeait hautement inconvenante et qui s’était néanmoins répandue dès le XVIIe siècle en Italie et en Angleterre23 : en présence des « députés croupions » de Daumier, ceux de Doyle paraissent, si l’on peut dire, pâles et sans relief.
18Outre la qualité de l’observation et de son rendu, une innovation essentielle apportée par la caricature française de la monarchie de Juillet requiert qu’on s’y attarde quelque peu. Elle concerne le contenu même du genre, puisqu’il s’agit de l’introduction d’un personnage nouveau : le héros-prolétaire.
19C’est principalement à Philipon et à ses collaborateurs, à commencer par Daumier, qu’en revient le mérite. Transgressant une sorte d’interdit, ils sont en effet les premiers à oser donner du peuple l’image d’un sujet politique à part entière, auquel ils donnent une identité nominale (« le prolétaire ») et dont ils élaborent et fixent les caractéristiques physionomiques. Ce nouveau héros, incarnation positive du combat à mener, fait souvent face à des adversaires effrayés, comme dans le célèbre dessin de Daumier paru en mars 1834 dans L’Association mensuelle (ill. 6024). L’apparence physique vigoureuse de l’imprimeur qui, les poings serrés, se bat pour ses droits, sa mâle énergie, son calme et son assurance, la simplicité de ses vêtements, tout cela compose un ensemble promis à un bel avenir dans les diverses représentations graphiques de la lutte des classes qui se succéderont à la fin du XIXe et au XXe siècle.
20Pareille grandiloquence est tout à fait étrangère à la caricature anglaise. Même les figures dotées de connotations positives ne sont pas idéalisées en Angleterre. L’intention de mettre en valeur la vitalité ou la bonhomie populaires y donne lieu le plus souvent à une exagération ironique. Le John Bull de Doyle en 1830 (ill. 61) est un lecteur crédule, un brave citoyen lourdaud, un peu niais, que rien ne parvient à faire sortir de ses gonds25. La distance qui sépare une telle représentation de la manière dont Daumier personnifie la classe ouvrière est incommensurable. Bien plus, la différence tourne à la contradiction si l’on prend pour référence les représentations du même type de John Bull à l’âge d’or, selon l’expression consacrée, de la caricature anglaise. L’apparence physique de l’Anglais, tel que Gillray le dessine par exemple dans « John Bull Taking a Luncheon » [John Bull prenant son déjeuner] ou dans « Fighting for the Dunghill » [Combat pour un tas de fumier]26, est tout sauf belle : gras et massif comme un taureau, le personnage est paradoxalement rabaissé en même temps qu’il est exalté. Car malgré son intention indéniablement positive, Gillray ne se départit pas de son ironie coutumière et accentue jusqu’au grotesque la physionomie et la silhouette de cette force indomptable destinée à balayer Napoléon de la surface de la terre.
21Pour tenter de saisir les raisons profondes de la différence qui existe entre les conceptions anglaise et française de la caricature, il faut, plus généralement, je crois, suivre la piste de la différence des contextes politiques. Elle est manifeste dans deux autres images des années 1830 qui, elles aussi, traitent d’un même sujet : les menaces pesant sur la liberté de la presse, tout en exploitant, elles aussi, un même motif : une presse d’imprimerie (ill. 62 et 6327). Chez Heath, la machine, une moderne Stanhope, a pris des traits humains. Ses jambes puissantes chassent et foulent ses adversaires, elle a embroché la caricature de l’autoritaire Wellington et, avec un autre bras de levier, elle brandit une plume d’oie transformée en fouet. En revanche, la presse à lithographier que l’on peut voir sur le dessin de Philipon n’a subi aucune déformation compliquée. Contre les saisies et les poursuites judiciaires, représentées sous forme de poids, elle affirme sa forme lourde et massive, résistante à la destruction. Au baroque, au comique et à la quiète certitude de soi du dessin anglais, s’oppose, du côté français, un pathétique grave, presque amer. C’est qu’en Angleterre, les caricaturistes, n’ayant guère à redouter des peines de prison, pouvaient considérer leur métier comme relevant d’une fonction de divertissement. Alors que pour Philipon et ses collaborateurs, au contraire, la caricature est une arme dans le combat politique : un excès de comique et de grotesque compromettrait son efficacité sur ce terrain on ne peut plus sérieux.
Notes de bas de page
1 La Caricature, 28 avril 1831. Dans le numéro du 2 février 1832, Philipon se plaint d’avoir été réprimé pour des dessins « cent fois moins mordans que tout ce qu’on peut faire en Angleterre sans être inquiété » (voir Döring 1980, p. 30 et suiv.). D’autre part, la supériorité artistique initiale des Anglais a été souvent constatée par les contemporains Ainsi dans le journal de Weimar, London und Paris : « Pendant que les gribouilleurs français se répandent en caricatures bâclées et ineptes, Gillray brandit régulièrement deux fois par mois son fouet, et jamais il ne le laisse retomber sans avoir atteint un point sensible. » (1803, XII, p. 67).
2 Dans sa plaidoirie prononcée lors du procès du 14 novembre 1831, Philipon souligne le caractère non politique de La Caricature à ses débuts. Selon lui, La Caricature, « qui, pendant trois mois, n’avait frondé que les ridicules et les mœurs de la vie privée [...], qui pouvait vivre riche et tranquille, car son succès était déjà établi », n’« est entrée à main armée dans le domaine de la politique » que par réaction aux restrictions de la liberté de la presse (La Caricature. 17 novembre 1831).
3 Hermann Peters. Der Arzt und die Heilkunst in alten Zeiten [Le médecin et l’art de guérir autrefois], Düsseldorf 1900, ill. 123. Variantes dans Wäscher 1955, t. I, pl 86 ; Coupe 1966/67, t. I, p 148 t. II, ill. 72 ; Harms 1985, t. I, Wolfenbüttel Ière partie : Ethica, Physica, p. 122.
4 Wright/Evans 1850, no 150 ; British Museum Catalogue of Personal and Political Satires no 8805 ; George 1959, t. II, p. 22 et suiv. ; Catalogue Hannover 1986, no 77.
5 British Museum (BM) Satires 12325 ; Meyer Cohn 1924, no 2029 ; Catalogue Hannover 1983, no 155. D’autres exemples de ce motif chez George 1959 pl. 59, 67, 79 ; BM Satires 15891.
6 Supplément à La Caricature du 23 février 1832, pl. 69.
7 BM Satires 13438 et suiv. ; Meyer Cohn 1924, no 1186 ; Catalogue Hannover 1983, no 174 et suiv. Voir aussi l’eau-forte de Theodore Lane, « Reflections of Matrimony », 1827 ; Catalogue London 1984, no 147.
8 Les lithographies de Daumier parurent dès 1833 dans Le Charivari. Voir Delteil, t. X, p. 29 et suiv. Rump 1979, p. 226 et suiv, étudie minutieusement les arrière-plans historiques des Traumbilder, mais laisse de côté la série des Cruikshank.
9 BM Satires 16359, novembre 1830. Cette feuille trouve son pendant avec « The First Nautical Sovereign Coach », BM Satires 16358, qui reprend le même motif pictural.
10 Voir Catalogue Göttingen 1980, no 73, et, plus généralement, sur le charivari, Catalogue München 1984 p. 203 et suiv.
11 BM Satires 16991 Dans le dessin préliminaire (ibid., 17192, verso) l’attitude de Grey est une référence explicite au tableau de Brueghel.
12 Cf. Catalogue Göttingen 1980, no 65.
13 BM Satires 16938 du 1er février 1832. BM 16597 et 17084 montrent également une hydre affublée de têtes de politiciens.
14 Catalogue Göttingen 1980, no 60 Cette lithographie fut réalisée par Desperret d’après une esquisse de Philipon.
15 « A Caterpillar on the green leaf of reputation » (cité d’après Richard Godfrey, Introduction, Catalogue London 1984, p. 20 – R. G. ne donne pas de référence plus précise).
16 The Times écrivait en 1841 à propos des Political Sketches de Doyle : « The great use of these productions, besides their intrinsic value as works of art, is their tendency to give a goodhumoured turn to the dissensions of partyfeeling. » [Le grand intérêt de ces productions, outre leur valeur artistique intrinsèque, réside dans leur propension à donner un tour humoristique aux dissensions politiques]. Leur éditeur soulignait qu’ils étaient « entirely free from whatever could offend the most scrupulous or wound the most susceptible » [entièrement dépourvus de tout ce qui pourrait offenser les plus scrupuleux ou blesser les plus susceptibles], (cité d’après George 1959, p. 258).
17 Sur Doyle et Seymour, voir George 1959, ill. 93 et 96 ; Houfe 1978, Trevelyan 1952. Il est significatif que Feaver 1971, dans l’excellent choix qu’il fait parmi les caricaturistes anglais, ne retienne pas Doyle et Seymour.
18 Sur McLean et son action en tant qu’éditeur de caricatures voir George 1959 p. 230 et suiv ; p. 261 et suiv.
19 On peut trouver dans le Catalogue London 1965 toute une série de portraits-charges de Heath, reproduits et commentés.
20 BM Satires 16208 du 2 août 1830, et 16215 du 7 août 1830. Les caricatures anglaises évoquant la révolution de Juillet sont étonnamment rares. Seul The Looking Glass consacra toute une édition à cet événement le 1er septembre 1830, avec 23 lithographies de Robert Seymour ; BM Satires 16238-16260.
21 Voir par exemple BM Satires 16732 du 18 juillet 1831 16818 du 26 novembre 1831 ou 16943 du 4 février 1832.
22 BM Satires 16968 du 6 mars 1832. Sur « Éloquence Fulchironne », voir Catalogue Göttingen 1980, no 118. Attribué prudemment mais sans doute avec raison à Daumier, ce dessin n’est pas répertorié par Delteil.
23 Sur les recommandations de Léonard de Vinci, voir Donald 1983, p. 50 et suiv. On peut voir des reproductions de caricatures italiennes utilisant ce procédé indécent dans le Catalogue Rhode Island 1971, no 17 et suiv.
24 Balzer 1965, no 66.
25 Political Sketches no 83 du 10 septembre 1830, BM Satires 16265.
26 Wright/Evans 1850, no 208, 212 ; BM Satires 9257, 9268 du 24 octobre et 20 novembre 1798 ; Hill 1976, no 58, 61 ; Catalogue Hannover 1986, no 113, 115 Catalogue Hamburg 1980, no 362 ; Catalogue Göttingen 1980, no 159.
27 BM Satires 15776 du 30 mai 1829 ; George 1947, t. IX, London 1954, frontispice. Sur Philipon, voir Catalogue Göttingen 1980, no 27 Le dessin fut réalisé par Desperret d’après une esquisse de Philipon.
Auteur
Université de Göttingen
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Biographie & Politique
Vie publique, vie privée, de l'Ancien Régime à la Restauration
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2014