Préface
p. 5-12
Texte intégral
1Que l'histoire de la sorcellerie, de sa répression et de ses représentations soit traversée de la différence des sexes et mette en jeu un imaginaire du féminin, cela apparaît probablement à chacun comme une évidence qui n'appelle pas commentaire. On « appelle cette hérésie non des sorciers, mais des sorcières, car le nom se prend du plus important », écrivaient déjà en 1486 Institoris et Sprenger, qui intitulaient conséquemment leur ouvrage Malleus Maleficarum, ou Marteau des Sorcières.1 Pierre de Lancre, en 1613 : « On a observé de tout temps qu'il y a plus de femmes sorcières que d'hommes »2. Michelet, dans l'introduction de La Sorcière, en 1862, rappelle d'emblée cette constante de la tradition démonologique, qu'il commente ainsi : « C'est le génie propre à la Femme et son tempérament.3 » C'est en reprenant cette assimilation de La Femme et de La Sorcière, qu'elle revendique pour l'investir de valeurs positives, qu'une revue française liée aux mouvements de femmes des années 1970 adopte le titre de Sorcières – pour proclamer le droit des femmes à la libre disposition de leur corps, au désir, au plaisir et à la vie... Aujourd'hui, les travaux d'historiens spécialisés sur la sorcellerie conservent volontiers la sorcière dans le titre de leurs ouvrages : ainsi, après Caro Baroja, avec Les Sorcières et leur monde4 ; Robert Muchembled, avec La Sorcière au village XVe- XVIIIe siècle , ou Le Roi et la Sorcière. L’Europe des bûchers5 ; ou encore la traduction française du livre de Carlo Ginzburg sous le titre Le Sabbat des sorcières6. Des romancières françaises ont ces dernières années fait d'elle une héroïne banalisée et une contemporaine presque ordinaire7. Tandis que les collections de livres pour enfants, qui ont de longue date proposé des personnages de sorcières, redoublent d'inventivité dans leur exploitation depuis la récente mode importée en France de fêter Halloween, avec une tendance notable à montrer la sorcière loufoque, différente, mais sympathique plutôt qu'exclusivement redoutable8. Devant cette avalanche de publications, on serait encore tenté d'écrire, comme faisait Michelet : « pour un sorcier, dix mille sorcières »...
2Une telle évidence en dit peut-être autant sur la vision des femmes et du féminin que sur la réalité historique de la sorcellerie. Quant à celle-ci, l'enquête lui donne néanmoins à première vue une assise peu contestable, et semble confirmer jusqu'à un certain point la tradition démonologique : lors des grands procès en Europe, les femmes constituent environ 80 % des condamnés à mort9. Introduisons pourtant quelques nuances, car le rapport qui apparaît ainsi, de un à dix plutôt que de un à dix mille, indique bien l'agrandissement épique qui est un des traits constitutifs de la vision de Michelet, dont nous sommes encore largement les héritiers. Il existe par ailleurs suffisamment de contre-exemples pour interdire de réduire purement la sorcellerie à une manifestation du féminin, ou sa répression à la persécution de celui-ci, et pour conduire à s'interroger sur le sens d'une telle insistance – qui comporte aussi en creux sa vision du masculin, comme le montrent ici Michèle Clément, commentant la capacité attribuée, dans Le Marteau des Sorcières, à celles-ci de supprimer le membre viril ; et Michel Porret, exposant ce qui, dans la vision du médecin Jean Wier, rapproche sorcières et hommes-loups dans un même diagnostic de mélancolie. Étudiant les premiers textes écrits au XVe siècle sur le sabbat, Catherine Chène et Martine Ostorero rappellent qu'ils ne visaient pas d'abord les femmes de façon spécifique. Le procès du Carroi de Marlou en Berry (Ί582-83), évoqué dans le parcours proposé par Nicole Jacques-Lefèvre, ne voit intervenir qu'une seule femme parmi les sorciers accusés de participer au sabbat. Quant aux pratiques étudiées par Jeanne Favret-Saada dans l'Ouest de la France au cours des années I960, elles font apparaître des désorceleurs qui semblent se répartir de façon à peu près égale entre des deux sexes, et des ensorcelés exclusivement de sexe masculin, puisqu'il s'agit de chefs d'exploitations rurales, – leurs sorciers présumés étant eux aussi des hommes.
3Une fois reconnue la présence d'une large majorité de femmes parmi les accusés de sorcellerie, reste à envisager les causalités qui peuvent rendre compte d'une telle prédominance. Comme on le verra rappelé dans plusieurs articles, les méfaits imputés aux sorcier-e-s ont largement à voir avec la sexualité, la reproduction, la transmission de la vie et la mort (stérilité, impuissance, fausses couches, maladies et mort suspectes), domaines qui traditionnellement relèvent, d'un point de vue symbolique et social, de la compétence des femmes. Plusieurs modèles explicatifs se succèdent et s'affrontent au cours des siècles, qui mettent en cause la nature diabolique de la femme (c'est le discours des démonologues), sa faiblesse physique, morale, ou mentale constitutive (c'est le point de vue des médecins, qui l'emportera peu à peu), sa prédisposition à la mélancolie – on dira plus tard à l'hystérie –, ou encore la volonté de répression de la part des hommes de fonctions et savoirs transmis de femmes en femmes (pratiques des accouchements, connaissance des plantes). Aujourd'hui, les historiens tendent à lier le moment de la plus forte répression de la sorcellerie à la progressive mise en place d'un État moderne. À quoi l'historien des idées doit ajouter, précaution de méthode inévitable qui cependant n'éclaire guère la compréhension du phénomène, le poids des représentations misogynes héritées, qu'elles soient savantes ou populaires... La question de la place des femmes ne peut donc, pas plus dans ce domaine que dans d'autres, être envisagée isolément de l'ensemble des enjeux sociaux, politiques, religieux et culturels. Elle ne l'est pas dans les différents articles de ce volume, qui ne lui accordent d'ailleurs pas tous la même importance, et pas nécessairement une attention première, qui en revanche la rencontrent comme incontournable sur le chemin d'une analyse de la sorcellerie.
4L'interrogation sur les femmes dans la sorcellerie doit donc affronter toutes les questions de méthode relatives à l'étude de la sorcellerie de façon générale. À commencer par la difficulté d'accéder à quelque chose de l'expérience qui s'est jouée et a été désignée sous ce nom, l'essentiel des sources étant constitué d'archives répressives (traités démonologiques, minutes des procès, témoignages des juges et enquêteurs). Mais quelles pratiques réelles ces procès réprimaient-ils ? On peut arriver à douter qu'il y ait même eu pratiques, quelles qu'elles soient, et se demander si, en bien des cas, les crimes n'étaient pas inventés de toutes pièces (ce que suggère avec une grande efficacité Le Succube de Balzac, dont je propose plus loin une lecture). Mais on peut douter plus encore de la possibilité d'atteindre quelque faible part de ce qui a eu lieu, difficulté à laquelle s'affronte Nicole Jacques-Lefèvre, cherchant trace de la parole des accusées et de leurs singularités individuelles. Et si la sorcière n'existait tout simplement pas ? était un pur effet de construction répressive et discursive ? du regard des autres ? Il importe, devant une telle interrogation, de distinguer la sorcellerie sous ses formes chroniques, pourrait-on dire, (celles qu'étudie Jeanne Favret-Saada dans une société rurale européenne du XXe siècle, où d'aucuns la proclamaient disparue), du grand moment de la chasse aux Sorcières qui, de la fin du Moyen Âge à la naissance des Lumières, a multiplié les procès et les bûchers, mais aussi les discours et les représentations fantasmatiques (signature du pacte avec le Diable, vol nocturne, rassemblement du sabbat, rituel inversé), auxquelles nous pensons encore aujourd'hui spontanément quand il est question de sorcellerie. La vieille sorcière édentée chevauchant son balai ou faisant bouillir des petits enfants dans une marmite peut bien apparaître le produit d'un imaginaire satanique, et du développement de fantasmes forgés par la tradition de la démonologie et des procès. Ceci n'exclut pas qu'il y ait eu des pratiques mettant en jeu une relation au surnaturel, en dehors de, ou contre l'Église, sous des formes éventuellement moins spectaculaires, ou ritualisées tout autrement, pour les hommes et les femmes qui s'y adonnaient. Mais il semble bien que ce soit dans les représentations et dans la répression que se soit hyperboliquement accentuée la part des femmes, rapportée à la nature et à la sexualité féminines.
5La sorcellerie et sa répression mettent en œuvre une vision du bien et du mal dans leur affrontement qui convoque toute une série d'autres dualismes – naturel/surnaturel ; divin/diabolique ; masculin/féminin... S'il importe de leur faire la place qui leur revient dans l'analyse, car ils structurent un rapport au monde, il est aussi indispensable de savoir sortir de ces mêmes dualismes, dans lesquels le commentateur court le risque de s'empiéger. Combien de textes sur la sorcellerie, non seulement littéraires mais à ambition historiographique, cèdent ainsi au pathos du défi désespéré à un ordre injuste, ou à celui de la torture et de la répression. La sorcière existe-t-elle ? Est-elle bénéfique ou dangereuse, faut-il voir en elle l'héroïque témoignage d'une autre forme d'intelligence, réprimée par les détenteurs du pouvoir, ou une pauvre idiote, une marginale, une vieille folle manipulée ? Quiconque s'est confronté aux textes reconnaîtra ces questions, auxquelles s'impose la nécessité de ne pas répondre trop précipitamment – sauf à simplifier les phénomènes et les textes du passé jusqu'à les rendre inintelligibles, à les enfermer dans une altérité opaque. S'il est impossible d'adhérer au système de croyance à la sorcellerie, comme au système qui guide sa répression, il est nécessaire de tenter de leur restituer une intelligibilité, de comprendre du moins ce qui les a rendus possibles, à quelles questions ou à quelles angoisses ils ont pu apparaître comme des réponses. Ou on ne verra jamais dans cette histoire que des imbéciles féroces s'acharnant à brûler des imbéciles crédules (pour reprendre des mots de Voltaire) ; et on s'étonnera de l'acharnement répressif d'un humaniste comme Bodin (dont Michel Porret analyse ici la réfutation de Jean Wier), avec sa Démonomanie des sorciers, « un des livres les plus attristants de cette époque », écrivait en 1948 Lucien Febvre, dans un article dont le titre formulait nettement le problème qui se pose aux historiens : Sorcellerie, sottise ou révolution mentale ?10 Et on ne comprendra pas non plus la fascination qu'exercent encore aujourd'hui la sorcellerie, en particulier dans ses versions sataniques, et sa répression.
6Dans cet effort pour comprendre ce qui révolte (Febvre parlait d'horreur et de dégoût), – mais qui souvent fascine –, on a le choix entre une approche externe, résolument rationaliste et matérialiste, qui verra par exemple dans la sorcière le produit de la misère et de l'oppression subie par le peuple des campagnes, et dans sa répression la volonté d'asseoir de nouveaux pouvoirs (qu'ils soient locaux ou centraux, ecclésiastiques ou laïques), voire de sordides règlements de comptes entre voisins. Et une approche plus empathique, qui cherchera à tenir compte des systèmes de croyance et de représentation du monde, et à penser le sens du recours à la sorcellerie (se défendre contre des forces et des maux angoissants et inexplicables, contre lesquels il n'apparaît pas d'autre remède ; soigner, transmettre des traditions, conserver un lien avec les forces de la nature), voire ce qui fonde le sens de la répression pour les persécuteurs (défendre le Bien, et l'ordre concret et symbolique d'un monde menacé, restaurer ou imposer une hiérarchie nécessaire). L'une et l'autre attitude pourront mettre l'accent sur le collectif, les affrontements et les rapports de force sur l'horizon desquels intervient la sorcellerie (guerres de religion, centralisation...), ou plutôt sur l'individuel, en cherchant dans la sorcière (ou le sorcier) le produit d'une histoire singulière et de conflits psychiques. Dans les études concrètes, ces positions ne sont d'ailleurs pas aussi exclusives les unes des autres qu'elles peuvent apparaître en théorie. Le grand livre de Michelet a fait beaucoup à la fois pour la réintégration de la sorcière et de la sorcellerie dans une histoire commune, démarche que l'on peut par certains côtés considérer comme héritière des Lumières, rationaliste, et pré-ethnologique, mais il a fait plus encore pour l'édification d'un mythe – et combien durable ! – qui exalte dans la sorcière le Féminin, le Populaire, le lien à la Nature, les puissances de la vie et de la création persécutées par les pouvoirs mortifères de l'Église. De la défense de la sorcière contre les préjugés et une répression intolérante et cruelle à une réhabilitation qui la constitue en héroïne, – porteuse d'ailleurs de valeurs et de causes variables selon les auteurs et les moments historiques –, il n'y a qu'un pas, souvent franchi.
7Or la question du féminin intervient de façon centrale dans ces difficultés, j'en prendrai deux exemples qui trouveront leur développement dans les articles qui suivent. Le premier concerne la querelle opposant Bodin à Jean Wier. Michel Porret montre quelle révolution épistémologique et juridique introduit Jean Wier dans le traitement des cas de sorcellerie, en imposant de distinguer les sorcières des magiciens et des empoisonneurs, et en faisant d'elles de pauvres femmes, des mélancoliques qui relèvent de la thérapie et non de la sanction violente de crimes sataniques. Dans sa perspective, celle d'une histoire de la médecine légale, et considéré dans les effets de sa position – il s'agit d'arracher les sorcières au bûcher –, Wier apparaît comme un défenseur des opprimées, un précurseur des Lumières, voire de la psychiatrie moderne. Face à lui, se déchaîne la « misogynie délirante »11 de Bodin, qui cependant admettait dans les Six Livres de la République que la plus grande fragilité des femmes peut induire une plus grande clémence à leur égard, mais qui, de cette clémence, excepte la sorcellerie. Dira-t-on pour autant que Wier est du côté des femmes ? Des lectures féministes, au lieu de souligner la rupture décisive qu'introduit un tel point de vue, ont au contraire insisté sur les continuités des discours démonologique, médical, puis psychiatrique, qui mettent toujours en avant la même faiblesse, la même débilité constitutive de la femme – et d'une différence qui justifie sa position soumise dans la famille et dans l'État :
Bien entendu, on ne croit plus au Diable ; le danger cesse d'être compris sous une forme théologique, mais le nouveau diagnostic n'est pas moins redoutable que l'antique condamnation. Le Diable est en fait remonté de son enfer souterrain pour se voir assigner une résidence privilégiée : le ventre de la femme, et tout particulièrement la matrice.
8écrivait Monique Schneider dans le no 22 de la revue Sorcières12 sensible à ce que « victoire de l'humanisme et triomphe de la lumière [...] cachent mal le mépris radical qui caractérise la relève médicale ». Si on choisit d'entendre que la sorcière parle de l'inconscient et du désir, la déqualification de la sorcellerie, succédant à sa répression, peut aussi apparaître « comme une lumière qui ne veut plus rien savoir du feu dont elle s'est nourrie ». C'est en fait le même débat qu'on retrouve au cœur du féminisme au XXe siècle : aux femmes qui s'emparent de la figure de la sorcière pour la magnifier et en faire l'emblème d'une créativité et d'une jouissance féminines réprimées – geste que Xavière Gauthier rappelle dans son témoignage –, s'opposent les féministes qui soulignent que cette image est héritée d'un rapport de domination, et que cette sorcière créatrice et héroïque est, à tous points de vue, une fabrication des hommes.
9Ce volume, comme la journée d'étude de novembre 1999 dont il est issu, fait entendre une pluralité d'approches et de points de vue, portant tous sur la sorcellerie ou ses lectures dans le monde européen, et présentés en un parcours chronologique. Un premier ensemble d'articles porte sur le grand moment de la répression (XVe-XVIIe siècles), et combine réflexion historiographique et analyse de textes : CatherineChène et Martine Ostorero étudient l'apparition progressive des topoi misogynes dans les premiers textes sur le Sabbat au début du XVe siècle. Michèle Clément s'interroge sur la capacité prêtée aux Sorcières par le Malleus de priver les hommes de leur virilité. Michel Porret analyse la position originale de Wier et sa réfutation par Bodin. Nicole Jacques - Lefèvre cherche à saisir des fragments d'histoires et de croyances individuelles dans un ensemble de textes démonologiques et juridiques allant du Marteau au Tableau de l'Inconstance de Pierre de Lancre.
10Une deuxième partie s'attache à de plus proches périodes : j'étudie, avec le conte de Balzac intitulé Le Succube (1833), une des premières mises en récit proprement littéraires au xixe siècle d'un procès de sorcellerie, montrant qu'au-delà du divertissement, Balzac propose une analyse particulièrement lucide. Xavière Gauthier évoque le projet et le contexte de la revue Sorcières qu'elle a fondée fin 1975 ; Jeanne Favret - Saada, dont le livre Les Mots, la mort, les sorts a en 1977 considérablement renouvelé l'approche ethnologique de la sorcellerie, analyse les procédures de désorcèlement employées à la fin des années 1960 dans le Bocage de l'Ouest français - dans lesquelles la distribution des tâches entre homme et femme est déterminée par le partage des rôles au sein de l'exploitation agricole et de la famille - comme des thérapies et des « institutions de rattrapage ». Il s'agit donc d'un numéro diachronique et interdisciplinaire, qui ne prétend bien sûr à aucune forme d'exhaustivité, mais cherche à faire entendre dans un même espace des méthodes et des types de réflexion que la structuration habituelle des champs du savoir fait peu dialoguer entre eux, et qui s'éclairent ainsi réciproquement, jusque dans leurs écarts et leurs divergences même.
Notes de bas de page
1 H. Institoris et J. Sprenger, Le Marteau des sorcières, trad. et éd. critique par A. Danet, Plon, 1973, p. 165.
2 P. De Lancre, Tableau de l'Inconstance [...], introduction et notes par N. Jacques-Chaquin, Aubier, 1982, p. 89.
3 J. Michelet, La Sorcière, GF-Flammarion, 1966, p. 31.
4 J. Caro Bajora, Les Sorcières et leur monde, Gallimard, 1972 (1961, La Bruyas y su mundo).
5 R. Muchembled, La Sorcière au village XVe- XVIIIe siècle , « Folio/Histoire », Gallimard, 1991 (1979) ; Le Roi et la Sorcière. L'Europe des bûchers, Desclée, 1993.
6 C. Ginzburg, Le Sabbat des sorcières, « Bibliothèque des histoires », Gallimard, 1992 (titre original : Storia notturna Una decifrazione del sabba, Giulio Einaudi Editore, Turin, 1989).
7 Marie Ndiaye, La Sorcière, Minuit, 1996 ; Michèle Gazier, Sorcières ordinaires, Calmann-Lévy, 1998.
8 La liste de titres est ici immense. Citons, presque au hasard, parmi des classiques : G. Chaulet, Fantômette et l’île de la sorcière, « Bibliothèque rose », Hachette, 1964 ; R. Dahl, Sacrées sorcières, « Mille soleils », Gallimard, 1984 ; M.-F Grillot-Kanter, M.-H. Carlier, La Sorcière née du vinaigre, « Castor Poche », Flammarion, 1990. Parmi les parutions récentes : M. Desplechin, Verte, L'École des loisirs, 1996 ; Jean-Loup Craipeau, Mathieu Blandin, La Sorcière des Cantines, « Les trois loups - Faim de loup », Père Castor Flammarion, 1997 ; Gudule, ·« La Sorcière est dans l'école », Les Frousses de Zoé, « Bibliothèque rose », Hachette jeunesse, 1997 ; A. Bertron, J. Azam, Le jardin de la sorcière, « J'aime lire », Bayard Presse Jeune, 1998 ; A. Demouzon, La Sorcière du congélateur et autres contes du gobe - mouches, « Kid pocket », Pocket jeunesse, 1998 ; Marie-Hélène Delval, La Sorcière qui avait peur de la nuit, « Les Belles histoires », Bayard poche, 1999... Le phénomène Harry Potter témoigne de cette fascination pour la sorcellerie, cette fois sous des figures non féminines.
9 R. Muchembled, La Sorcière au village, p. 13, Le Roi et la Sorcière, p. 155.
10 L. Febvre, « Sorcellerie, sottise ou révolution mentale ? », Les Annales, 1948-1, p. 12.
11 « Jean Bodin », dans F. Collin, E. Pisier, E. Varilas, Les Femmes de Platon à Derrida. Anthologie critique, Plon, 2000, p. 171.
12 M. Schneider, « La "pauvre créature", sorcière évidée », Sorcières, n° 22, p. 93.
Auteur
Professeure de littérature, membre de Lire (CNRS-Lyon2) est co-responsable des études Masculin/Féminin à l'Université Lyon 2-Lumière. Elle travaille sur les genres littéraires, sur les écrits de femmes, sur les écritures, les théories et les représentations de la différence des sexes. Parmi ses publications : La Petite Sœur de Balzac. Essai sur la femme auteur, Le Seuil, 1989 ; Femmes poètes du XIXe siècle. Une anthologie, PUL, 1998 ; L'Épistolaire, un genre féminin ?, Champion, 1998 (dir.) ; Masculin/Féminin dans la poésie et les poétiques au XIXe siècle, à paraître aux PUL.
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