Introduction

1Les études de genre se sont multipliées ces dernières décennies, invitant à appréhender la construction sociale des identités de genre et des identités sexuelles comme un rapport de pouvoir imbriqué à d’autres et organisant les individus sexués en « classes » antagonistes historiquement constituées (Bereni et al., 2020). L’adolescence constitue à ce titre un véritable laboratoire. C’est en effet l’âge de l’incorporation – au sens d’apprentissage « par corps » (Faure, 2000) – de styles de féminité et de masculinité socialement variables et situés (Darmon, 2018). C’est également une période où les injonctions de genre se renforcent dans les sociabilités juvéniles, même si elles autorisent des formes d’expérimentation (Cromer, Dauphin & Naudier, 2010). Cet âge de la vie constitue par ailleurs un moment d’importantes transformations et se voit associé à de nombreux enjeux. Il s’agit d’une période de construction de l’autonomie pendant laquelle l’influence des pairs devient cruciale (