1Voir Isabelle von Bueltzingsloewen, L’Hécatombe des fous : la famine dans les hôpitaux psychiatriques français sous l’Occupation, Paris, Flammarion, 2009.
2Voir Jean Ayme, Chroniques de la psychiatrie publique : à travers l’histoire d’un syndicat, Paris, Érès, 1995.
3Ce journal ainsi que les rapports annuels des docteurs Balvet et Requet et les comptes rendus des séances de la commission de surveillance de l’hôpital constituent les sources principales mobilisées dans cette contribution.
4L’expression apparaît en 1952. Pour la période antérieure, on trouve des appellations diverses telles que sociothérapie, thérapeutiques collectives, psychothérapie de groupe ou encore thérapie du milieu.
5Sur le design du care, voir Joan Tronto, Un monde vulnérable : pour une politique du care, Hervé Maury (trad.), Paris, La Découverte, 2009 ; Jehanne Dautrey (dir.), Design et pensée du care : pour un design des microluttes et des singularités, Dijon, Les Presses du réel, 2018 ; et Cynthia Fleury & Antoine Fenoglio, « Le design peut-il aider à mieux soigner ? Le concept de proof of care », Soins, nº 834, 2019, p. 58-61.
6Numéro spécial de L’Information : journal interne de l’hôpital du Vinatier, 1969, n. p. Ce numéro a été rédigé à l’occasion du départ à la retraite d’André Requet.
7Sa communication, qui par la suite a été nommé l’« Appel de Balvet », s’intitule « Asile et hôpital psychiatrique, l’expérience d’un établissement rural ». Elle a paru dans Comptes rendus du XLIIIe congrès des médecins aliénistes et neurologistes de France et des pays de langue française, Paris, Masson & Cie, 1942.
8En l’occurrence, la loi sur les aliénés du 30 juin 1838 et le règlement modèle du 6 février 1938 commun à tous les hôpitaux psychiatriques, même s’il a pu être adapté localement.
9C’est-à-dire des services dans lesquels les malades ne sont pas internés mais seulement hospitalisés. Il en existe un depuis 1943 à l’hôpital du Vinatier. Deux nouveaux services libres, confiés à Paul Balvet et à André Requet, sont ouverts en 1948.
10On ignore la date à laquelle cette opération a été conduite. Balvet y fait référence sur un mode humoristique dans un entretien avec J.-P. Descombey et A. Bensaid paru en 1991 dans Synapse, nº 81, p. 18-29. La rencontre a eu lieu le 6 mai 1988.
11On ne sait pas à partir de quand Paul Balvet applique une politique d’ouverture des portes (open door) dans les pavillons dont il a la charge.
12Un autre pavillon du service de Balvet prend pour nom Les Acacias.
13L’Information, février 1950, n. p.
14Ces conférences portent sur la littérature, la musique et les beaux-arts, mais aussi sur des sujets tels que la météorologie, la philatélie, les abeilles ou encore la vie d’un grand magasin. Elles participent au courant d’éducation populaire qui marque la France des années 1950.
15La création d’une cantine était prévue dans le règlement modèle de 1938.
16Notons qu’avant son arrivée à Lyon, Paul Balvet a déjà activement contribué au développement de l’ergothérapie à l’hôpital de Saint-Alban, considéré comme précurseur dans ce domaine.
17Les acheteurs sont pour l’essentiel les membres du personnel et les familles. La direction de l’hôpital s’est opposée à la création d’un « club », c’est-à-dire une association qui aurait permis aux malades de gérer leurs activités de façon autonome comme cela a été le cas dans un certain nombre d’hôpitaux psychiatriques, par exemple à l’hôpital de Saint-Alban où un club a été créé dès 1942.
18Cette pratique ne sera abandonnée que dans les années 1980.
19Cité par Alfred Scherr, Vie sociale, psychothérapie de groupe dans un établissement psychiatrique, thèse de médecine, Lyon, Faculté de médecine, 1951, p. 89-90.
20Des journaux internes sont créés dans un certain nombre d’hôpitaux psychiatriques dans les années 1950. Ils ont généralement des titres correspondant à la fonction d’entraînement qui leur est dévolue : Le Tremplin à l’hôpital de Ville-Évrard (Seine), Le Trait d’union à l’hôpital de Saint-Alban (Lozère) où est également créée une radio, Regain à l’hôpital de Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime), Le Bon Sens à l’hôpital de Bonneval (Eure-et-Loire) ou L’Espoir à l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu de Lyon. Voir Georges Daumézon & Jean Benoiston, « Le journal à l’hôpital psychiatrique, instrument de psychothérapie collective », Annales médico-psychologiques, nº 2, 1948, p. 204-210.
21Notons que Balvet s’est également essayé au psychodrame, sans grand succès selon ses propres dires.
22Balvet rappelle cet épisode épique dans l’entretien avec Descombey et Bensaid cité précédemment.
23Il réussit cependant à créer une chorale mixte en 1954.
24Sachant que le diplôme d’infirmier des hôpitaux psychiatriques n’est créé qu’en 1952.
25Ils apprennent, outre à réfléchir à leur rapport à la maladie mentale, à animer des réunions ou des activités de groupe, à chanter, à fabriquer des objets, à écrire, à filmer, à photographier, à faire du théâtre, etc.
26Certains acquièrent ainsi le statut de « moniteur d’ergothérapie ».
27Le Chantier, septembre 1950, n. p.
28Le Chantier, octobre 1950, n. p.
29Ce premier neuroleptique est découvert en 1952.
30Voir Jacques Tosquelles (éd.), « Courriers Tosquelles-Balvet », Sud/Nord, nº 19, 2004, p. 171-184.
31Ce problème est d’ailleurs pointé dès 1951 par l’interne de Balvet et de Requet, Alfred Scherr, dans le chapitre 6 de sa thèse.
32Balvet les évoque pudiquement dans l’entretien avec Descombey et Bensaid.
33À l’instar de Philippe Paumelle, alors interne à l’hôpital psychiatrique de Maison-Blanche et catholique comme lui, Balvet a toujours eu le souci d’intégrer à son expérience les internés qui, en raison de l’ampleur de leurs troubles, sont marginalisés, sans espoir de sortie, au sein même de l’hôpital psychiatrique. Paumelle a soutenu sa thèse en 1952 sous le titre Essais de traitement collectif du quartier d’agités ; cette thèse a été éditée en 1999 aux Presses de l’ENSP.
34L’allocation adulte handicapé (AAH) n’est instaurée qu’en 1975. Avant cette date, les familles hésitent à faire sortir leur malade de l’hôpital s’il ne peut pas gagner sa vie.
35À cette date, les hôpitaux psychiatriques dépendent toujours des départements.
36Notons que les préconisations de cette circulaire sont encore assouplies par une circulaire du 5 décembre 1958.
37Paul Balvet, Georges Daumézon ou encore Paul Sivadon n’ont jamais fait d’analyse. De nombreux désaliénistes et psychiatres communistes (Lucien Bonnafé, Louis Le Guillant, Sven Follin, etc.) ont quant à eux manifesté une opposition frontale et durable à la psychanalyse.
38On évoquera l’exemple bien connu de la clinique de La Borde (Loir-et-Cher), fondée en 1953, qui a survécu jusqu’à aujourd’hui en dépit de la disparition de son fondateur, Jean Oury, et celui de la clinique toute proche de La Chesnaie, fondée en 1956, qui traverse actuellement de grandes difficultés.