Rousseau, la Savoie et les Savoyards1
p. 21-31
Texte intégral
1La lecture de la première partie des Confessions laisse le souvenir d’un Rousseau essentiellement savoyard ; la jeunesse genevoise se trouve renvoyée à un éden lointain, tandis que l’adolescence savoyarde rassemble tout ce qui fonde une sensibilité, tout ce qui compose une entrée dans la vie : amours, paysages, lectures, premières épreuves. Des Livres II à VI, il est donc question de la Savoie, et l’on croirait volontiers que Rousseau, arrivé à Annecy le 21 mars 1728 à l’âge de seize ans, n’a quitté la Savoie et Chambéry qu’en juillet 1742, âgé de trente ans, prêt à conquérir Paris. Sur ces quatorze ans, il n’en a passé en fait qu’une dizaine en Savoie, mais il est vrai que durant ces années, même quand il quittait la Savoie pour Turin, Lyon ou Montpellier, son port d’attache est resté à Annecy ou Chambéry ; la « Dixième Promenade » du rêveur solitaire nous eût dit sans doute qu’il l’était resté toute sa vie. De ces années date sa formation affective, morale, sociale, littéraire, musicale. Rousseau a toujours dit qu’il n’avait pas été précoce ; cette maturation savoyarde qui s’étend jusqu’à l’âge de trente ans donne un peu l’impression d’une longue jeunesse protégée. Du même coup, la Savoie et les Savoyards y apparaissent sous un jour presque toujours heureux et romanesque ; c’est un monde pastoral peuplé de bonnes fées, de doux vieillards et de grands frères amicaux. Cette vision mythique se double d’une réflexion sur la Savoie, mais d’une réflexion inachevée, suspendue, intemporelle. C’est de cela qu’il sera question ici.
2La vision que nous donnent de la Savoie Les Confessions est tardive, ne l’oublions pas. Si l’on consulte les rares lettres de la correspondance de Rousseau pour les années 1728 à 1742, ou encore ses premières œuvres littéraires, comédies ou poèmes écrits avant 1742, l’impression qu’elles nous laissent de la Savoie et des Savoyards est assez différente. Son rêve, en effet, est d’être français, de réussir dans les lettres comme un Marivaux ou comme un Voltaire, ou à l’opéra comme un Rameau. Or quelle figure pourrait faire à Paris un Savoyard ? À Paris, les Savoyards sont ramoneurs, racleurs de vielle, montreurs de marmottes ou vendeurs à la sauvette, et s’ils sont présents sur la scène de l’opéra, c’est qu’ils sont cachés sous le carton des monstres : « Chacune de ces figures est animée par un lourdaud de Savoyard, qui n’a pas l’esprit de faire la bête2. » La Savoie est encore la partie montagnarde du royaume de Sardaigne, avec un sénat souverain sans doute, mais soumise à Victor-Amédée II, qui n’y réside pas. Pays pauvre et sans « arts », la Savoie n’est d’aucune ressource pour un jeune homme doué. Jean-Jacques n’aurait pas même pu y exercer le métier de graveur : « Quand je l’aurais su je n’en aurais pu vivre en Savoie, pays trop pauvre pour avoir des arts3. » C’est ce que dit encore le mémoire qu’il adresse au gouverneur de la Savoie en mars 1739 : « mais de quoi servent les talents dans ce pays ? Je le dis dans l’amertume de mon cœur, il vaudrait mille fois mieux n’en avoir aucun4 ». Les œuvres littéraires des années 1740 développent un sentiment un peu différent, celui d’un véritable complexe d’infériorité du paysan suisse ou du rustique Savoyard devant le brillant Parisien. Dans Les Prisonniers de guerre, le contraste stylistique entre le héros français, Dorante, et son valet suisse, Jacquard, est éloquent :
Jacquard – Oh ! ch’ons pien t’autres doutances mais faut faire semblant te rien.
Dorante – Non Jacquard, l’amour que tu me supposes n’est point capable de ralentir mon empressement de retourner en France. Tous climats sont indifférents pour l’amour5.
3La France est encore le modèle ; la Suisse (allemande) et la Savoie restent le lieu de recrutement des serviteurs et des mercenaires, le plus souvent comiques. Que Rousseau ait eu l’accent de Genève, comme il est probable, ou l’accent traînant de la campagne, nous n’en saurons rien, mais l’article « Accent » du Dictionnaire de musique6 montre encore que l’accent local, avant de devenir pour lui une des composantes musicales de la langue, a été un élément de ségrégation sociale et un souci. De même, la rudesse du style, qu’elle soit suisse ou savoyarde. « Le verger de madame de Warens » évoquait la « muse sévère7 » du jeune auteur, façon de déguiser sans doute sa crainte de paraître lourd par rapport à ses modèles français. Il admire plus que tous Voltaire et La Motte, mais son « goût se refuse à tout frivole écrit8 ». Un peu plus tard, dans son « Épître à M. Bordes », il écrit encore : « Quoi ! j’irais sur le ton de ma lyre rustique/Faire jurer en vers une muse helvétique9 » !
4Gageons qu’il eût été plus incongru encore de faire jurer une muse savoyarde !
5L’éloge de la Savoie et l’évocation d’une jeunesse idéalisée n’apparaîtront en fait dans la carrière de Rousseau qu’après la déception parisienne, le retour à Genève, puis la rupture de 1762. C’est avec le début des Confessions en 1764 qu’on le voit tout à coup revenir à son passé savoyard. Le climat est alors tout différent ; les défauts de la Savoie sont devenus des qualités précieuses, comme le montre la présentation de Chambéry :
C’est dommage que les Savoyards ne soient pas riches, ou peut-être serait-ce dommage qu’ils le fussent ; car tels qu’ils sont c’est le meilleur et le plus sociable peuple que je connaisse. S’il est une petite ville au monde où l’on goûte la douceur de la vie dans un commerce agréable et sûr, c’est Chambéry10.
6Sociabilité, raison, beauté et santé11, humeur facile et sagesse provinciale s’opposent, sans que cela soit dit, à la vanité, à l’artifice, à la corruption du monde parisien. Il en résulte dans le récit un certain nombre de cadrages, de moments précieux sauvés de l’oubli, d’images pénétrées de signification mythique ; ainsi de Mme de Warens à Annecy, figurée en madone savoyarde et baroque :
Je faisais de ce charmant paysage encore un des bienfaits de ma chère patronne : il me semblait qu’elle l’avait mis là tout exprès pour moi ; je m’y plaçais paisiblement auprès d’elle ; je la voyais partout entre les fleurs et la verdure ; ses charmes et ceux du printemps se confondaient à mes yeux12.
7Il en ira de même et bien plus encore pour les Charmettes qui réapparaissent jusque dans les Rêveries comme le lieu rêvé d’un bonheur intemporel. L’évocation de la Savoie ne relève plus de l’observation, mais d’une vérité du cœur ; la « nature » s’y trouve représentée, peut-être plus que par les souvenirs suisses, le plus souvent centrés sur Genève.
8Ce que nous allons retrouver à travers les différents aspects du naturel savoyard, c’est donc une vision qui appartient en profondeur au projet des Confessions. Les qualités propres à ce petit peuple resté en marge de l’histoire sont les qualités naturelles d’une humanité qui n’est pas encore profondément corrompue, qui appartiendrait en quelque sorte à cet âge pastoral ou patriarcal qu’il est arrivé à Rousseau d’évoquer dans le second Discours ou dans l’Essai sur l’origine des langues. Trois qualités paraissent caractériser les Savoyards : la gaieté, la raison, la sensibilité. La gaieté commence avec le bon vin de Frangy, qui permet au curé de Confignon, M. de Pontverre, de se faire aimer de Jean-Jacques13 : les calvinistes devaient ignorer ce mode de prosélytisme ! On retrouve la gaieté et le vin à Annecy avec M. Sabran, « l’air grenadier, la voix forte, assez gai, marchant bien, mangeant mieux14 », ou dans la maîtrise d’Annecy, dont le chef, M. Le Maître, « avec son violoncelle, son pot et son verre », manifeste si généreusement « les goûts de son art15 ». Et puis, il y a Perrine, « bonne fille » que les « enfants de chœur » font « endêver16 » ; le cordonnier « bouffon » et sa « salopière » de femme, que Venture à son tour faisait enrager : « C’étaient des scènes à pâmer de rire17 » ; et la bonne Mme Lard, qui embrasse Jean-Jacques sur la bouche en toute simplicité18. On oubliera plus tard que Rousseau a eu une « folâtre jeunesse19 » et qu’il a su rire de bon cœur.
9La raison semble également le partage des Savoyards et des gens de la montagne, comme le dit une remarque sur Marion, la Mauriennaise, jolie et d’une fraîcheur de teint « qu’on ne trouve que dans les montagnes », bonne fille, sage et fidèle20, bien plus raisonnable en tout cas que le jeune Jean-Jacques. Souvent en Savoie, l’épaisseur apparente cache la finesse, comme c’est le cas avec l’abbé Gâtier21, tout comme la rudesse peut masquer l’indépendance et l’originalité d’esprit : on le voit avec le « protomédecin » Grossi, « ours » brutal que Mme de Warens parvient à apprivoiser et qui se révèle excellent botaniste22. Parfois même, la raison et la gaieté laissent percevoir une véritable grandeur d’âme, comme dans le cas de Mme de Vercellis, épouse d’un Piémontais, mais que Rousseau, non sans raison, a toujours cru savoyarde23. Sa bonne humeur, son esprit, sa force de caractère, sa « religion catholique aimable » révèlent une « âme élevée et forte », une sorte de sagesse philosophique sans affectation qui se manifeste dans ses derniers jours : « sa mort fut celle d’un sage24. »
10Un dernier trait marque l’âme savoyarde : des passions naturelles dont l’hypocrisie et la vanité n’ont pas altéré la force, et que l’on peut relever, parmi les personnages les plus effacés, comme la marque d’une profonde sensibilité. L’abbé Gâtier, qui servira de modèle au vicaire savoyard, manifeste par sa physionomie une « âme sensible, affectueuse, aimante25 » qui provoquera son malheur. Le juge-mage, dont le « corps si fluet logeait une âme très sensible », mourra de chagrin sans qu’on sache pourquoi26. Il en ira de même du père Caton dont les moines jaloux feront leur victime27.
11Il n’est pas sûr que l’on puisse attribuer au seul naturel savoyard ces qualités si humaines ; peut-être manifestent-elles plutôt une sensibilité et une morale provinciales dont Rousseau avait déjà montré la valeur dans Julie. Mais s’agissant d’une région étrangère, isolée, montagnarde et souvent décriée pour sa misère et son archaïsme, l’éloge n’en a que plus de poids. La Savoie, aussi bien et parfois plus que Clarens, exprime un idéal d’équilibre entre nature et société. Ce rapport équilibré entre la vie naturelle d’une province rustique et la vie sociale d’une petite capitale archaïque mène à une sorte d’utopie. Les oppositions de classe y sont réduites ; un jeune « gentilhomme savoyard » comme M. de Conzié y traite familièrement avec Jean-Jacques, que Mlle Galley accueille avec gentillesse et simplicité. Les arts et la musique en particulier semblent réunir toutes les classes sociales.
12Chez Rousseau, l’utopie provoque souvent l’analyse. Cette vision idyllique se double d’une réflexion sur la société chambérienne, sa religion, sa culture, son statut politique. La première découverte de Rousseau, nourri jusqu’alors d’austérité calviniste, c’est celle d’une religion aimable. Le catholicisme de M. de Pontverre s’accommode des plaisirs de la vie et se nourrit d’une confiance entière dans les bienfaits de la Providence. Sous les traits de Mme de Warens, la Providence semble s’incarner ; ce n’est plus une dévote, mais une « bonne dame bien charitable28 », et si belle ! On croirait aux miracles. Comment ne pas y croire quand la prière de l’évêque d’Annecy suffit à éteindre un incendie ? Le jeune Jean-Jacques, par « simple amour du merveilleux29 », y croira de tout son cœur. Auprès des jésuites et en particulier du père Hemet, il apprendra une morale « moins relâchée que douce30 » et qui l’éloigne des terreurs inspirées par le calvinisme genevois ou par le jansénisme de Port-Royal. C’est donc en Savoie que la religion chrétienne lui est apparue sous son jour le plus séduisant, le plus convaincant, et c’est pourquoi Émile ne pouvait être instruit que par un vicaire savoyard entrevu jadis à Annecy, non pas que ce vicaire lui prêche un catholicisme d’inspiration jésuite ou fénelonienne, mais parce qu’il lui annonce une religion sensible au cœur. Peut-être cet aspect du catholicisme devait-il se définir dans le pays de saint François de Sales.
13Les comportements culturels de la société chambérienne ont, eux aussi, valeur d’exemple. La musique semble unir tous les cœurs. Sans doute a-t-elle été introduite par le comte de Bellegarde qui suit en cela la mode parisienne ; toujours est-il qu’à Chambéry, elle est à la mode vers 173431, ce qui vaut à Jean-Jacques de belles écolières et des relations flatteuses. Au petit couvert du père Caton, tout le monde se retrouve, de même que chez Mme de Warens, et tout le monde chante. On ne s’occupe pas uniquement de musique. Chez le libraire Bouchard se retrouvent « quelques gens de lettres32 », mais on a plus souvent l’impression que chaque honnête homme est écrivain sans le savoir. Chez le marquis de Conzié, Rousseau discute de Voltaire : « Rien de tout ce qu’écrivait Voltaire ne nous échappait33. » Le juge-mage Simon aime à la fois les couplets chantés et la « belle littérature34 » ; il sait faire de petits vers ou conter « avec mystère » de vieilles anecdotes. Souvent, on peut avoir l’impression que dans cette société vieillotte, chacun cultive sans prétention les belles lettres. Est-ce pour avoir appris un français parfait que Mme de Vercellis, à la Cour de Turin, garde dans ses lettres la grâce de Mme de Sévigné35 ? Bien loin de s’apparenter aux arts d’ostentation de la scène parisienne, les arts tels qu’on les pratique à Chambéry ont toujours quelque chose du divertissement familial, et les formes qu’on y cultive, les petits vers, les contes, les couplets et les cantates, gardent une sorte de simplicité biblique.
14Quel type de société subsiste donc dans cette partie extrême du royaume de Sardaigne, qui semble bénéficier d’une sorte d’exterritorialité ? La Savoie est assurément pressurée par le roi ; sinon Rousseau ne serait pas employé à rectifier le cadastre. Elle est soumise à une noblesse italienne, française ou suisse qui se distrait à Aix-les-Bains de l’ennui de son exil. Elle est quadrillée de réseaux de conversion des protestants ; Mme de Warens en vit. De tout cela, Rousseau parle à peine. Sans doute parce que le cas est trop particulier : la Savoie ne peut se représenter comme la petite république des Montagnons, près de Neuchâtel, ni comme un « système rustique » à la façon de la Corse, à laquelle elle pourrait ressembler par sa géographie et par son économie36. Rousseau écrivait à propos de la Corse :
Des montagnes, des bois, des rivières, des pâturages. Ne croirait-on pas lire la description de la Suisse ? Aussi retrouvait-on jadis dans les Suisses le même caractère que Diodore donne aux Corses : l’équité, l’humanité, la bonne foi. Toute la différence était qu’habitant un climat plus rude, ils étaient plus laborieux. Ensevelis durant six mois sous les neiges, ils étaient forcés de faire des provisions pour l’hiver37.
15On l’aura remarqué : parlant des qualités suisses à partir de 1764 dans son projet de constitution pour la Corse, Rousseau s’exprime à l’imparfait ; il évoque une Suisse démocratique depuis longtemps disparue et retrace l’histoire d’une longue décadence. La même année, il commençe Les Confessions. On peut se demander si dans son imaginaire personnel, la Savoie n’a pas remplacé cette Suisse qui l’a si violemment déçu. Cependant, la première partie des Confessions n’est pas un ouvrage de réflexion politique. Nous ne saurons donc pas si la Savoie peut garder ses « vertus primitives », comment elle peut échapper aux dangers de la servitude, se garder à la fois de la pauvreté et de la corruption. Dans ce début des Confessions, Rousseau évoque une époque où il est étranger à toute appartenance nationale ; il est suisse et savoyard, sujet du roi de Sardaigne, mais prompt à applaudir les troupes françaises qui envahissent le Milanais en 173438. À la même époque, il échappe aux clivages sociaux ; il vit avec les nobles sans souffrir d’infériorité, avec les prêtres et les moines pour parler musique, avec Mme de Warens qui s’entend bien avec tout le monde. Il laisse de côté les conflits et les problèmes ; il suffit qu’à travers le filtrage du souvenir, la Savoie reste l’image de la nature, d’un bonheur simple, hors de l’histoire.
Notes de bas de page
1 Texte paru antérieurement dans L’Histoire en Savoie, supplément au no 120, décembre 1995, p. 4-8.
2 NH, II, 23, p. 284.
3 C, I, p. 53.
4 OC, vol. 1, p. 1219.
5 OC, vol. 2, p. 849.
6 Voir DM, p. 613-617.
7 OC, vol. 2, p. 1127.
8 Ibid., p. 1129.
9 Ibid., p. 1130.
10 C, V, p. 188.
11 « Les femmes sont belles et pourraient se passer de l’être. » (Ibid., p. 189)
12 C, III, p. 105.
13 Voir C, II, p. 47.
14 Ibid., p. 57.
15 C, III, p. 127.
16 Ibid., p. 123.
17 C, IV, p. 133.
18 Voir C, V, p. 191.
19 Ibid., p. 186.
20 C, II, p. 84.
21 Voir C, III, p. 118.
22 Voir C, V, p. 204.
23 Voir C, II, p. 81.
24 Ibid., p. 82.
25 C, III, p. 118.
26 C, IV, p. 142.
27 Voir C, V, p. 186.
28 C, II, p. 47.
29 C, III, p. 121.
30 C, VI, p. 242.
31 Voir C, V, p. 210.
32 C, VI, p. 233.
33 C, V, p. 214.
34 C, IV, p. 141.
35 Voir C, II, p. 81.
36 Voir Projet de constitution pour la Corse, OC, vol. 3, p. 907.
37 Ibid., p. 914.
38 Voir C, V, p. 182.
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