La mise en forme des données au moyen d’une grille de codage

1Comment traiter des données d’enquête qualitative quand elles sont nombreuses et foisonnantes ? Cette question a donné lieu à d’intenses discussions en sociologie et en sciences de l’éducation. L’aspect qualitatif, matérialisé par de longues descriptions réalisées par les interviewés, invite à mener une analyse restituant fidèlement les pratiques des acteurs telles qu’ils en rendent compte. Mais les données d’enquête abondantes invitent aussi à des tentatives de généralisation (voire de modélisation), au sens d’un repérage de régularités au niveau du matériau global. Cette seconde perspective, par définition, nous éloigne de la complexité phénoménologique du réel. De nombreux auteurs en sciences sociales ont relevé ce point. Par exemple, il est utile d’étudier les interactions dans la classe, mais « on saute malaisément de ces interactions aux régularités statistiques enregistrées sur des cohortes d’élèves ; or, bien souvent “on fait comme si” » (Dubet, 2004, p. 228).

2Pierre Bour