Enseigner l’histoire, assurer l’éducation morale et civique : la force de la culture de métier

1L’historien Charles Seignobos estimait que l’enseignement de l’histoire avait pour mission de faire « l’éducation politique » des petits Français (Seignobos, 1934) et considérait les leçons d’histoire et de géographie comme une « propédeutique du social » (Prost, 1996, p. 26). Ce projet de transmission de principes politiques républicains, au moyen d’un contenu d’enseignement reposant sur des savoirs académiques universels, a perduré, soulignant la continuité du rôle des contenus d’enseignement comme outil de socialisation politique des générations successives (Durkheim, 1938, 1996). Dans le contexte contemporain, l’accent mis sur la connaissance « des faits religieux comme éléments de compréhension des sociétés passées et de notre patrimoine culturel1 » et sur la laïcité illustre à la fois la continuité de la visée civique et politique de l’enseignement scolaire, son adaptation au contexte et sa sensibilité aux variations des orientations des politiques éducatives. Ainsi, le rap