Intolérance religieuse et laïcité au Brésil : porosité entre sphères privée et publique

1Les dernières données1 sur le rapport à la religion des Brésiliens montrent que 50 % d’entre eux se déclarent catholiques, 31 % évangéliques, 10 % sans religion, 5 % de différentes religions et 3 % kardecistes2 et 1 % athées. Nous pouvons donc affirmer, au premier abord, que la religion est un aspect important dans la vie de nombreux habitants de ce pays3. Au-delà de ces chiffres, le paysage religieux comporte deux faces. D’une part, il y a une circulation importante de fidèles parmi les confessions traditionnelles, un grand pluralisme, une augmentation de l’individualisme dans les choix et une tolérance croissante envers les nouvelles formes religieuses du « sacré » (Negrão, 2008). D’autre part, des confessions prosélytes, notamment catholiques et néo-évangéliques, sont en expansion et, ayant majoritairement des valeurs conservatrices communes, elles mobilisent des stratégies offensives voire agressives en menant des actions organisées dans le domaine politique et social (Setton