1 Phrase attribuée à André Bazin, épigraphe de Jean-Luc Godard, Le Mépris, 1963.
2 Bruno Blanckeman, Les Fictions singulières : étude sur le roman contemporain, Paris, Prétexte éditeur, 2002, p. 9.
3 Pour une excellente approche du cinéma autobiographique, voir Juliette Goursat, Mises en « je » : autobiographie et film documentaire, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2016.
4 Philippe Delaroche & Christine Ferniot, « Entretien avec Annie Ernaux », L’Express, 1er février 2008, en ligne : www.lexpress.fr/culture/livre/annie-ernaux_813603.html (avril 2022).
5 Annie Ernaux, « Vers un je transpersonnel », dans Ritm, nº 6, « Autofictions & Cie », Serge Doubrovsky, Jacques Lecarme & Philippe Lejeune (dir.), 1993, p. 219-221.
6 Voir par exemple Annie Richard, L’Autofiction et les femmes : un chemin vers l’altruisme ?, Paris, L’Harmattan, 2013 ; Yves Baudelle, « L’autofiction des années 2000 : un changement de régime ? », dans Bruno Blanckeman & Barbara Havercroft (dir.), Narrations d’un nouveau siècle : romans et récits français (2001-2010), Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2012, p. 145-157.
7 Annie Ernaux, Se perdre [2001], Paris, Gallimard, 2002, p. 256-257.
8 Annie Ernaux, Les Armoires vides [1974], Paris, Gallimard, 2002, p. 130 et 129.
9 Nathalie Froloff, « Se perdre, un roman russe ? », dans Francine Best, Bruno Blanckeman & Francine Dugast-Portes (dir.), Annie Ernaux : le temps et la mémoire, Paris, Stock, 2014, p. 280-296.
10 Ibid., p. 283-284.
11 Ibid., p. 288.
12 Dans Francine Best, Bruno Blanckeman & Francine Dugast-Portes (dir.), Annie Ernaux : le temps et la mémoire (op. cit.), plusieurs contributions font référence au tableau de Dorothea Tanning, Birthday (1942), point de référence crucial dans ses textes.
13 Fabien Gris, « La cinémathèque d’Annie Ernaux », dans Robert Kahn, Laurence Macé & Françoise Simonet-Tenant (dir.), Annie Ernaux : l’intertextualité, Rouen, Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2015, p. 137-151.
14 Ibid., p. 142.
15 Ibid., p. 144 ; c’est Gris qui souligne.
16 À notre connaissance, il a inspiré les travaux suivants : Bruno Blanckeman, « Annie Ernaux : une écriture des confins », dans Fabrice Thumerel (dir.), Annie Ernaux, une œuvre de l’entre-deux, Arras, Artois presses université, 2004, p. 105-114 ; Karin Schwerdtner, « Endurance et écriture : une étude de L’Occupation d’Annie Ernaux », dans Sergio Villani (dir.), Annie Ernaux : perspectives critiques, New York / Ottawa / Toronto, Legas, 2009, p. 271-281 ; Lola Bermúdez Medina, « La sociologie perdue de vue, l’intime trop usé… Que peut l’écriture ? », dans Danielle Bajomée & Juliette Dor (dir.), Annie Ernaux, se perdre dans l’écriture de soi, Paris, Klincksieck, 2011, p. 57-68.
17 Bruno Blanckeman, « Annie Ernaux : une écriture des confins », art. cité, p. 113.
18 Annie Ernaux, L’Occupation [2002], Paris, Gallimard, 2003, p. 21. Les citations ultérieures issues de ce livre seront suivies de L’Occupation et du numéro de page.
19 Serge Doubrovsky, Le Livre brisé [1989], Paris, Grasset, 2012, p. 132. Dans le même livre, il évoque une vie qui « s’effiloche, s’embrouille dans ses fils, s’élime, s’élimine » (p. 312), « un entrelacs de fils, un entremêlement de sensations, un embrouillamini de souvenirs sans lien » (p. 326).
20 Karin Schwerdtner, « Endurance et écriture : une étude de L’Occupation d’Annie Ernaux », art. cité.
21 Ibid., p. 273.
22 Jean-Luc Nancy, L’Intrus, Paris, Galilée, 2000, p. 11. Nous remercions Élodie Laügt pour ses réflexions sur l’intrusion chez Nancy, qui ont nourri ce passage.
23 Nous pouvons citer Les Années, où la narratrice décrit avec détachement, à la troisième personne, des séquences vidéo amateur où elle figure. Dans Mémoire de fille, la narratrice a recours au langage cinématographique pour évoquer sa première expérience sexuelle, empreinte d’humiliation, de soumission et d’incompréhension : « Je me passe et repasse la scène dont l’horreur ne s’est pas atténuée, celle d’avoir été aussi misérable, une chienne qui vient mendier des caresses et reçoit un coup de pied. Mais ce visionnement réitéré ne vient pas à bout de l’opacité d’un présent disparu depuis un demi-siècle [...]. » (Annie Ernaux, Mémoire de fille, Paris, Gallimard, 2016, p. 148.) Le rôle thématique et formel du cinéma dans Mémoire de fille est abordé dans notre article « Le romanesque cinématographique de Mémoire de fille », Littérature, nº 206, juin 2022, p. 45-57.
24 Patrick Modiano, Un pedigree, Paris, Gallimard, 2005, p. 45.
25 Annie Ernaux, L’Écriture comme un couteau, entretien avec Frédéric-Yves Jeannet, Paris, Stock, 2003, p. 18-19.
26 Annie Ernaux, La Place [1983], Paris, Gallimard, 2003, p. 100.
27 Patrick Mario Bernard & Pierre Trividic, L’Autre, 97 minutes, 2008.
28 Annie Ernaux, Journal du dehors [1993], Paris, Gallimard, 1995, p. 28. Pour une analyse de cette scène et de l’impact des technologies de surveillance dans les milieux urbains, nous renvoyons à Edward Welch, « Stars of the CCTV: Technology, Visibility and Identity in the Work of Sophie Calle and Annie Ernaux », Nottingham French Studies, vol. 48, nº 2, 2009, p. 55-67.
29 Patrick Modiano, Dora Bruder [1997], Paris, Gallimard, 2015, p. 135.
30 Merci à François Dussart qui est à l’origine de cette observation, que fait également Anne Coudreuse dans « Je de miroir », dans Pierre-Louis Fort (dir.), Annie Ernaux, Paris, Éditions de l’Herne, « Cahiers de l’Herne », nº 138, 2022, p. 107-110.
31 Ibid., p. 108.
32 Bruno Blanckeman, « Annie Ernaux : une écriture des confins », art. cité, p. 107 ; c’est Blanckeman qui souligne.
33 Ibid., p. 106.
34 Pour voir et / ou entendre ces interprétations, on pourra consulter : « Dominique Blanc lit L’Occupation » (en ligne : https://vimeo.com/217810954 [avril 2022]) ; « La grande table » du 6 février 2015 au sujet des Années (en ligne : www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/dominique-blanc-et-annie-ernaux [avril 2022]) ; la participation de Dominique Blanc à « L’Heure des rêveurs » du 13 mars 2015 (en ligne : www.franceinter.fr/emissions/l-heure-des-reveurs/l-heure-des-reveurs-13-mars-2015 [avril 2022]) ; Dominique Blanc lit un extrait de La Place pour « Les grands lecteurs » (en ligne : https://culturebox.francetvinfo.fr/livres/les-grands-lecteurs/video-les-grands-lecteurs-dominique-blanc-lit-annie-ernaux-210771 [avril 2022]).
35 Jean-Luc Nancy, L’Intrus, op. cit., p. 13.
36 Barbara Havercroft, « Auto / biographies croisées : l’étreinte d’Annie E. et Philippe V. », dans Robert Dion et al. (dir.), Vies en récit : formes littéraires et médiatiques de la biographie et de l’autobiographie, Montréal, Nota Bene, 2007, p. 169.
37 Philippe Vilain, « Petits meurtres entre amis : un genre sans éthique », dans Défense de Narcisse, Paris, Grasset, 2005, p. 47-78.
38 Ibid., p. 58.
39 Philippe Vilain, L’Autofiction en théorie, Chatou, Éditions de la transparence, 2009, p. 38.
40 Philippe Vilain, « Petits meurtres entre amis », art. cité, p. 76.
41 Annie Ernaux, Le Jeune Homme, Paris, Gallimard, 2022, p. 37.
42 Ibid., p. 21.
43 Yves Baudelle, « L’autofiction des années 2000 : un changement de régime ? », art. cité, p. 146.
44 Expression attribuée à Christophe Donner et reprise par Angot elle-même. Voir Johan Faerber, « Le bruissement d’elles, ou le questionnement identitaire dans l’œuvre de Christine Angot », dans Nathalie Morello & Catherine Rodgers (dir.), Nouvelles écrivaines, nouvelles voix ?, Amsterdam / New York, Rodopi, 2002, p. 48.
45 Gill Rye, « Christine Angot et l’écriture de soi », dans Barbara Havercroft, Pascal Michelucci & Pascal Riendeau (dir.), Le Roman français de l’extrême contemporain : écritures, engagements, énonciations, Montréal, Nota Bene, 2010, p. 423-438.
46 Notre traduction de « a palimpsestic, multi-perspectival self-portrait » dans Shirley Jordan, « Reconfiguring the Public and the Private: Intimacy, Exposure and Vulnerability in Christine Angot’s Rendez-vous », French Cultural Studies, vol. 18, nº 2, 2007, p. 209.
47 Linda Haverty Rugg, Self-Projection: The Director’s Image in Art Cinema, Minneapolis, University of Minnesota Press, 2014.
48 Certes, cet emploi du verbe « réaliser » est contesté, mais le sens de son usage courant mérite que l’on relève sa proximité avec le langage cinématographique.
49 Entretien qui figure en bonus du DVD Pourquoi (pas) le Brésil.
50 Christine Angot, Pourquoi le Brésil ?, Paris, Stock, 2002, p. 96. Les citations ultérieures seront suivies de Pourquoi et du numéro de page.
51 « Tout le monde en parle », réalisation Serge Khalfon, présenté par Thierry Ardisson, France 2, 14 octobre 2000, en ligne : www.ina.fr/video/I08087189/interview-christine-angot-suite-et-fin-video.html (avril 2022).
52 « Tout le monde en parle », réalisation Serge Khalfon, présenté par Thierry Ardisson, France 2, 14 septembre 2002, en ligne : www.ina.fr/video/I08275307 (avril 2022).
53 Christine Angot, « Christine Angot raconte “Bouillon de culture” », L’Obs, 28 septembre 2000, en ligne : http://tempsreel.nouvelobs.com/culture/20000928.OBS7755/christine-angot-raconte-bouillon-de-culture.html (avril 2022).
54 Kate Ince, « From Minor to “Major” Cinema? Women’s and Feminist Cinema in France in the 2000s », Australian Journal of French Studies, vol. 45, nº 3, 2008, p. 283.
55 Elizabeth Molkou, « Autofiction et judéité », Dalhousie French Studies, nº 70, 2005, p. 87.
56 Lætitia Masson, « Emmenez-la », L’Ėrotisme vu par…, Canal +, 17 minutes, 30 avril 2001.
57 La question de la place de l’autre dans l’œuvre d’Angot est analysée par Francesca Forcolin dans Christine Angot, une écriture de l’altérité, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 2021.
58 Elizabeth Bruss, « Eye for I: Making and Unmaking Autobiography in Film », dans James Olney (éd.), Autobiography: Essays Theoretical and Critical, Princeton, Princeton University Press, 1980, p. 296-320.
59 Nous utilisons ce terme afin d’évoquer la condescendance qui s’applique régulièrement vis-à-vis de l’autofiction, mais aussi pour nous ranger du côté des positionnements critiques qui ne voient pas dans l’autofiction un genre littéraire à part entière.
60 Annie Ernaux, Les Années, Paris, Gallimard, 2008, p. 25.