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Piano-Forte : le piano dans l’œuvre de Gide

p. 149-157


Texte intégral

1Malgré l’intérêt que portait Gide au piano dans sa vie, cet instrument n’apparaît pas extrêmement souvent dans l’œuvre. Ce qui est encore plus étonnant, c’est que cet acte solitaire de la vie privée de Gide soit transformé dans les récits en un signe des rapports du couple. Lorsque l’on regarde les épisodes où le piano entre « en jeu », on note que sa présence est toujours accompagnée du désaccord entre un homme et une femme : Albéric Profitendieu demande à sa fille d’arrêter son jeu ; Alissa renvoie son piano pour détruire l’amour de Jérôme ; La Pérouse perd ses dernières élèves ; Eveline et Juliette doivent renoncer au piano parce que leurs maris « n’aiment pas la musique ».

2Découvrir pourquoi le piano semble être le signe et même l’instrument de ce désaccord, voilà l’objet de la présente étude. Essayons d’abord de définir la fonction du piano dans la vie de l’auteur.

3Le Journal du 12 octobre 1926 dit : « Arrivé à Cuverville le 8. Étude quotidienne de piano jusqu’à n’en plus pouvoir. Six à sept heures chaque jour » (827). On sait que Gide passait de longues heures à jouer, surtout à Cuverville et à Paris, mais même parfois en voyage où il lui arrivait de louer un piano. Mais quel que fût le lieu, pour Gide, jouer du piano est toujours resté une activité solitaire ; dès qu’il se sentait écouté son jeu s’affaiblissait. Le Journal nous éclaire sur ce point : « Devant Mathilde, de nouveau, cette même paralysie m’a pris, qui me fige, au piano, chaque fois que je me sens écouté. Ma mémoire même trébuche, dès les premières mesures du morceau que je sais le mieux » (616). Le besoin de la solitude est d’autant plus compréhensible lorsque l’on pense que Gide voyait surtout dans cette activité musicale le moyen d’accéder à une discipline de soi. Il dit : « J’en viens à douter parfois si ce que j’aime ici ce n’est point tant la musique que l’étude du piano, et si ne m’y pousse pas surtout le besoin de mener à la perfection quelque chose » (Journal, 631). Déjà à l’époque, ses amis reconnaissaient ce besoin, par exemple Jacques Copeau qui remarque « Cet art, dans lequel il pourrait exceller sur bien des maîtres, n’est pour lui que sujet d’étude, occasion de se maîtriser. Cette confrontation avec lui-même exige la solitude » (212).

4Pourtant pour Gide, la rigueur de cette discipline n’avait rien de déplaisant. Au contraire, il éprouvait dans la répétition une exaltation, exaltation non pas seulement de l’attention soutenue (de l’intellect) mais aussi de l’émotion et des sens1. La discipline chez Gide ne se distingue pas de la joie. Il en résulte une expérience existentielle à la fois intellectuelle, émotive et sensuelle. Cette fusion de la discipline et du plaisir est particulièrement mise en relief dans l’analyse que fait Gide de sa rencontre avec l’œuvre de Chopin. En comparant Chopin à Valéry, Gide rappelle l’art du poète qui a su arriver à l’expression des sensations par la voie de l’intellect : « A la manière de Valéry, qui [...] part du mot, du vers, Chopin, en parfait artiste, part des notes [...] mais, plus que Valéry, il laisse aussitôt une émotion toute humaine envahir cette très simple donnée, qu’il élargit jusqu’à la magnificence » (Notes sur Chopin, 13-4). La rigueur que Gide apporte à son étude du compositeur polonais répond au jeu des virtuoses qu’il juge parfois trop brillant, parfois trop sentimental. Ils n’ont pas compris cette fusion de la structure avec l’émotion qui est le propre de l’auteur des Nocturnes : « Je crois que la première erreur vient de ce qu’ils [les virtuoses] cherchent surtout à faire valoir le romantisme de Chopin, tandis que ce qui me paraît le plus admirable, c’est, chez lui, la réduction au classicisme de l’indéniable apport romantique. Cet apport, puis cet asservissement magistral, n’est, je crois, nulle part plus remarquable que dans le grand Nocturne en ut mineur [...] » (81).

5« Asservissement » mais « asservissement magistral » d’une émotion qui est conduit volontairement jusqu’à l’extase, voilà une définition de la volupté qui peut être interprétée comme une forme complexe de l’onanisme. Une telle unité de l’être ne peut s’accomplir que dans la solitude et nie la présence d’autrui. Dans l’œuvre, si le piano est souvent présent dans les rapports entre hommes et femmes, il est toujours l’instrument de leur désaccord. Il est donc le signe d’un plaisir solitaire.

6En 1890 Gide se retire dans un cottage près d’Annecy où il fait venir un piano et se met à écrire Les Cahiers d’André Walter : « Aménageant en cabinet de travail la plus grande [chambre], je fis aussitôt venir d’Annecy un piano, sentant que je ne pourrais me passer de musique » (Si le grain ne meurt, 522). Le jeu du jeune Walter est décrit précisément comme un mélange de discipline et d’exaltation : « J’ai travaillé forcenément [...] puis l’effort constant et sur-tendu : en ces trois jours derniers j’ai retenu deux préludes et deux fugues nouvelles [...] (116) [...] Hier soir, j’ai joué, longtemps, jusqu’aux heures silencieuses où seules les cordes frémissantes faisaient tressaillir l’air tranquille. Peu à peu, sans y penser, je m’enivrais d’extase [...] (117). Le jeu trop émotif de Walter fait s’enfuir sa cousine Emmanuèle (73-5). Lorsque la jeune fille reste pour l’écouter, elle tremble et Walter avoue qu’il augmente la passion de son jeu exprès (75, 83). Du Cahier blanc au Cahier noir le jeu devient solitaire, consiste en ce travail ardu qui aboutit à l’extase, et puis finalement même à l’obsession. Certains sèmes surgissent de cette analyse qui résument le rapport entre les deux jeunes gens, et entre Walter et son piano : séparation, domination, peur, solitude, discipline, douleur, obsession2.

7Dans La Porte étroite ce sont les femmes qui jouent. Lucile Bucolin rompt la mesure, s’immobilise, joue avec complaisance (indolence, irrégularité). Juliette joue à un moment de (détresse), et renonce enfin au piano parce qu’Edouard Teissières n’aime pas la musique (soumission). Alissa se débarrasse du piano dans un effort pour détruire l’amour de Jérôme (dégradation, renoncement), mais se souvient que le piano lui avait apporté « une progression régulière » (584 – discipline).

8Dans La Symphonie pastorale c’est Gertrude qui joue de l’harmonium. Le pasteur la laisse seule à l’église et elle trouve de la joie à essayer des accords divers (solitude). Mais elle ne dit pas au pasteur que Jacques vient l’y retrouver. Jacques lui-même fait attention de la quitter avant le retour de son père (déception, secret). Lorsqu’enfin le pasteur les y voit, sa jalousie s’éveille et il se sent mis à l’écart (solitude). Plus tard Gertrude jouera pour le service de l’église et pour les petites aveugles chez Mlle de la M... (service).

9Dans Les Faux-Monnayeurs, Cécile joue du piano à l’instant où son père vient de lire la lettre de Bernard. Son père, que la musique dérange, lui demande d’arrêter (gêne). La Pérouse, dont le personnage a été inspiré par le professeur de piano du jeune Gide, ne trouve pas dans la musique un moyen d’atteindre le bonheur. Il souffre de ne plus connaître Bach par cœur et son ami Azaïs dit que son piano ne lui sert plus à rien (dégradation). Toutes ses élèves l’ont quitté et la seule qui reste ne le paie pas (abandon). Sa femme l’accuse de ne pas savoir garder ses élèves (désaccord). Une de ses anciennes élèves est devenue la maîtresse de son fils sans qu’il le sache (déception) et n’arrive pas à gagner sa vie, parce que son jeu, trop subtil, ne plaît pas au grand public (inutilité).

10Dans L’École des femmes, Éveline mentionne le prix qu’elle avait eu au Conservatoire, mais, comme Juliette, elle abandonne le piano parce que Robert n’aime pas la musique. De la même façon, on apprend dans Geneviève qu’une autre jeune femme (Émilie N...) abandonne le piano parce qu’elle ne tenait pas à se perfectionner dans un art qui la séparait de son mari » (1368 – soumission).

11De cette liste d’épisodes nous avons dégagé une série de sèmes presque tous négatifs : la domination de l’homme marié qui « n’aime pas la musique » produit sans aucune lutte la soumission de sa femme. Le désaccord semble s’appliquer dans tous les cas et aboutit souvent à la séparation. Tantôt le piano est utilisé comme un instrument pour infliger la douleur ou la détresse ; tantôt il signifie sacrifice, dégradation et destitution. La déception et le secret aussi jouent un rôle dans deux triangles qui semblent enfermer dans leur centre cet instrument : Le Pasteur, Jacques et Gertrude / La Pérouse, sa femme et ses élèves. Dans La Symphonie pastorale il s’agit d’un homme dont la jalousie empêche un autre homme (son fils) d’utiliser le piano comme instrument de séduction. Chez les La Pérouse l’action est renversée : une femme (Mme La Pérouse) accuse son mari de ne savoir garder ses élèves ni les faire payer. Dans un cas un homme et une femme sont empêchés par un tiers de se réunir autour du piano. Dans l’autre cas le tiers accuse l’homme et ses élèves (femmes) de ne pas savoir s’y réunir. Le piano ne réussit ni comme instrument de l’amour, ni comme signe d’amitié ou de lien professionnel. Dans les deux cas le piano provoque des sentiments négatifs : la jalousie, le mépris, voire la haine.

12Deux seuls sèmes semblent à première vue positifs : la discipline et le service, mais on verra plus loin comment ils sont détournés de leur but initial. Le lien dans l’esprit de Gide entre piano et activité solitaire rend impossible l’usage de cet instrument comme signe de l’unité du couple. Puisque la discipline est conçue comme une partie intégrale du plaisir, et puisque Gide ne concevait pas le plaisir avec la femme, le piano devient plutôt un instrument/obstacle qui sépare le couple et élimine ainsi tout besoin de regarder le problème en face. Cette fonction s’étend même aux rapports qui existent entre l’homme et la femme lorsqu’aucun rapport amoureux n’est en jeu. Ainsi Albéric Profitendieu est « timide » avec sa fille dont la musique le dérange. La Pérouse en veut à ses anciennes élèves qui le quittent une fois qu’elles n’ont plus rien à apprendre de lui.

13Ce désir d’effacer le piano est pourtant en conflit avec l’attente sociologique qui, traditionnellement, veut que ce soit la femme qui joue. L’action des romans a toujours lieu à l’intérieur du milieu bourgeois ; or les jeunes filles de familles bourgeoises apprennent toujours à jouer du piano, performance indispensable pour séduire un riche prétendant. Dans la plupart des cas (sauf André Walter et Jacques – momentanément) ce sont en effet les femmes qui jouent, mais en même temps l’homme apparaît qui lui interdit le jeu lorsqu’il dérange le fonctionnement familial. C’est le cas de Profitendieu, de Robert, d’Édouard Teissières, du Pasteur (quoique ses vraies raisons soient autres) et du mari de l’amie de Geneviève. Il en résulte d’une part un certain antagonisme entre le besoin social, et de l’autre, la crainte de permettre à cet instrument de devenir le véhicule d’un plaisir partagé.

14Par contre, le piano est permis à la femme qui accepte de reprendre sa fonction de plaisir et/ou discipline solitaires. Gertrude a le droit de jouer toute seule à l’église, mais le couple Jacques/Gertrude doit être détruit. Dans La Porte étroite personne n’empêche Lucile Bucolin de se consacrer seule à ce plaisir « indolent ». Alissa pourtant se souviendra de la sensualité du jeu de sa mère et finira, malgré l’objection de son père, par bannir le piano de la maison. C’est l’instrument qui rappelle la tentation de la volupté.

15Parfois la séparation est accomplie par des moyens plus violents. Le piano peut servir d’instrument de torture pour blesser et écarter l’être aimé. André Walter fait exprès de jouer avec une passion qui agit sur l’émotion d’Emmanuèle, la fait trembler et fuir. Ce trop de plaisir est insupportable pour un être faible ; on pense à Marceline qui souffre du trop de fleurs dont Michel remplit leur chambre. Dans sa tentative de réaliser la sainteté, Alissa, qui agit plus vigoureusement que Jérôme, renvoie le piano qui avait été un des liens matériels de leur amour. La jeune fille se destitue peu à peu de toute la beauté qui l’entourait pour créer l’obstacle de la banalité entre son cousin et elle-même. Elle comprend qu’il faut à l’amour un décor, des « instruments » qui le fassent fonctionner3.

16Dans le cas de La Pérouse le piano est encore un signe de séparation et de douleur. Lorsqu’il va habiter la pension Vedel-Azaïs, il abandonne pour toujours son piano. Sa musique n’existe plus pour lui et à la place il entend un bruit mystérieux dans le mur de sa chambre. Comme André Walter, l’effort pour jouer aboutit à l’obsession. Les élèves de La Pérouse, en dépassant et quittant leur maître, s’approprient la seule chose qui donnait un sens à sa vie. Elles aussi (comme Alissa) sont plus fortes que lui, mais la fonction sociale du piano, même pour ces élèves supérieures ne peut pas se réaliser : la mère de Boris (qui, comme Gertrude, trompe son maître avec son fils) ne peut pas gagner sa vie en jouant du piano. Son jeu est trop subtil pour le grand public. Dans le cas de Gertrude, elle réussit pendant un temps à rendre un certain service social : elle joue pour les services de l’église et pour les petites aveugles chez Mlle de la M... Mais cette fonction même est accomplie dans une sorte de solitude créée par sa cécité et, comme le reste de sa vie, prendra fin avec son suicide.

17Il serait intéressant de chercher dans l’œuvre gidienne d’autres éléments qui servent de support à la séparation effectuée entre la discipline de l’intellect d’une part et le plaisir provoqué par l’émotion sensuelle de l’autre. La fusion de ces deux facultés de l’âme ne peut exister chez Gide que dans la solitude. Les couples célèbres des récits sont tous séparés par l’impossibilité de vivre ensemble la réalisation d’un rêve intellectuel combiné avec l’expérience vécue de la sensualité ; Dans L’Immoraliste, Michel dépasse les capacités sensuelles de Marceline qui souffre de l’exubérance de son mari, aussi bien que de sa doctrine qui favorise les forts et supprime les faibles (460). Dans André Walter et La Porte étroite, l’amour sensuel est refusé en faveur d’une quête de pureté absolue, voire de sainteté. La Symphonie pastorale présente une tentative hypocrite qui voudrait inclure le plaisir sensuel comme élément d’une théorie de la non-existence du mal4. D’une façon semblable le narrateur d’Isabelle, Gérard Lacase superpose une construction intellectuelle (la structure qu’il a apprise dans ses lectures romantiques) sur une réalité plutôt sordide où la sensualité est utilisée à des fins mesquines.

18On a vu que pour certains de ces couples le piano est un des signes du désaccord et de séparation finale. Mais d’autres éléments peuvent être interprétés aussi comme signes de cet échec. L’établissement d’un tel catalogue pourrait nous mener loin. Pour la présente étude il serait intéressant de regarder un élément qui semble être associé également à la musique du piano. Il s’agit de la nature.

19La joie que Gide éprouvait à jouer du Chopin était parfois liée à des évocations de la nature : « [...] c’est que la joie en lui domine [...] une félicité [...] participant à la nature, et aussi incorporée dans le paysage que le peut être l’ineffable sourire de la scène au bord du ruisseau dans la Pastorale de Beethoven. Avant Debussy et certains Russes, je ne pense pas que la musique ait encore jamais été aussi pénétré de jeux de lumière, de murmures d’eau, de vent, de feuillages. Sfogato, inscrit-il ; aucun autre musicien a-t-il jamais usé de ce mot, eut-il jamais le désir, le besoin d’indiquer cette aération, cette bouffée de brise, qui vient, interrompant le rythme, inespérément rafraîchir et parfumer le milieu de sa barcarolle ? » (12-3).

20Or, les mêmes couples qui sont incapables de vivre la fusion d’un rêve idéal avec la sensualité, et chez qui, parfois, le piano joue un rôle destructeur, sont également incapables de partager in vivo l’expérience de la nature. Alissa et Jérôme partagent leurs réactions envers la nature surtout dans leurs lettres ; le Pasteur et Gertrude aiment beaucoup se promener ensemble mais l’image que reçoit Gertrude est faussée par les descriptions idéalisées du Pasteur. L’effort pour combiner musique et couleurs (pendant le concert de La Pastorale, auquel ils assistent) est basé sur une synesthésie arbitraire une fois encore inventée et imposée à Gertrude par son mentor. Juliette sacrifie son idée poétique de la nature pour se consacrer à son utilisation matérielle : pour son mari, homme d’affaires, il s’agit d’exploiter le mieux possible ses vignobles. Sa femme accepte d’y participer.

21La ferveur gidienne est aussi une expérience foncièrement solitaire ; comme pour le piano, l’expérience de la nature apporte la plus grande jouissance à l’être seul.

22Où sont les couples heureux (même homosexuels) qui sont dans l’œuvre romanesque d’André Gide ? On pense à Édouard et à Olivier qui réussissent enfin à se rejoindre vers la fin des Faux-Monnayeurs. Mais resteront-ils ensemble ? On ne les voit qu’enfermés dans l’atelier d’Edouard ; ils ne sortent pas se promener à la campagne et l’atelier ne semble pas contenir de piano.

23Édouard s’intéresse déjà à Caloub.

Bibliographie

ŒUVRES CONSULTÉES

Cardinal, John P. « Musical Blindness A Study of Gide’s La Symphonie pastorale », Modern Languages 60 (March, 1979) 19-23.

Copeau, Jacques. Les Registres dit Vieux Colombier. Paris : Gallimard, 1979.

Delage, Roger. « André Gide et la musique », Bulletin des Amis d’André Gide : 6 (juillet 1978), 13-28.

Gide, André. Les Cahiers et les poésies d’André Walter. Paris : Gallimard, 1952.
– . Journal 1939-1949, Souvenirs. Paris : Bibliothèque de la Pléiade, 1958.
– . Notes sur Chopin. Paris : L’Arche, 1949.
– . Romans, récits et soties, œuvres lyriques. Paris : Bibliothèque de la Pléiade, 1958.

Van Rysselberghe, Maria. Les Cahiers de la Petite Dame. Cahiers André Gide 4. Paris : Gallimard, 1973.

Notes de bas de page

1  La Petite Dame remarque en l’observant au piano : « [...] combien son jeu lui ressemble : ce maximum de grâce sur fond de raideur initiale. » (33)

2  À partir d’ici les sèmes se trouveront entre parenthèses.

3  Roger Delage remarque : « Mme Gide abandonnera la musique en 1923, peu après la naissance de Catherine. Était-ce une manière – involontaire, sans doute – de punir son mari ? » (18).

4  Beethoven’s symphony is seen here as having the powcr to depict the visual world in auditory terms, and to some degree the claim may be justified that this transposition can be of immense value to the congenitally blind person. But the world it depicts is that of unspoilt Nature ; it is virtually the Garden of Eden before the Fall, indeed, for here is no evil and no sin. The music alone seems incapable of depicting phenomena in their full moral perspective, and so Gertrude’s enlightenment on this point rests entirely in the pastor’s hands. (Cardinal, 22.)

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