Préface
p. 3-4
Texte intégral
1L’ensemble des articles composant cet ouvrage concerne l’idéologie et la mythologie de la Femme au XIXe siècle. La première partie résulte des travaux, à la fois personnels et collectifs, du Centre d’Etudes « Littérature et Idéologies au XIXe siècle » de l’Université de Lyon II ; la seconde partie est liée à l’enseignement donné en Licence à l’Université de Lyon II : elle retrouve les mêmes thèmes, mais transmués dans l’ordre du discours romanesque balzacien (La Fille aux yeux d’or).
2Le Centre « Littérature et Idéologies au XIXe siècle » s’est intéressé plus particulièrement à l’idéologie de la Femme dans l’histoire écrite, dans la littérature et dans le journalisme. Nous sommes partis de certains aspects du statut de la femme fixé par le Code Civil et imposé, vaille que vaille, à tous les aspects du siècle. À cet égard, le Grand Dictionnaire Universel de Pierre Larousse, situé presque au centre du siècle, et développé pendant vingt ans, a paru être un point capital de réfraction et de diffusion d’une idéologie « médicale » ou médico-littéraire, de la Femme qui prolonge le XVIIIe siècle, traverse le XIXe siècle et le dépasse sans doute. Mais, dès la première partie du XIXe siècle, des femmes luttent, difficilement, et écrivent contre l’idéologie dominante de la Femme, sans la séparer des rapports sociaux et en tâchant de voir aussi la situation de la classe ouvrière : Flora Tristan a été jusqu’ici notre exemple unique et privilégié. Inséparable aussi de l’idéologie du présent est l’idéologie des représentations qu’on se fait et qu’on donne de l’histoire des femmes du passé, notamment de la Révolution française : Madame Roland est une figure qui a fasciné ou (et) agacé beaucoup d’écrivains et de journalistes du XIXe siècle ; le « représentant » de Madame Roland est ici Lamartine. L’idéologie de la Femme dans le journalisme, on la trouve reflétée dans un de ses exemples les plus typiques du XIXe siècle : Le Petit Journal, journal à un sou, apolitique, année 1865. Théophile Gautier, écrivain contesté mais grand catalyseur d’idées et de thèmes au XIXe siècle, est vu comme écrivain du jeu amoureux, tandis qu’en presque fin de siècle, parmi d’autres célibataires, Huysmans illustre les hantises du vieux garçon. Enfin, le géographe Camille Flammarion veut relier au cosmos ses représentations de la métamorphique féminité.
3La misogynie balzacienne dans La Fille aux Yeux d’or ouvre naturellement la deuxième partie de cet ouvrage. Le texte même du roman est ensuite interrogé : dans certaines de ses significations spatiales ; dans toutes ses valeurs d’énigme écrite ; dans ses formes, romanesque, érotique, mythique, de discours ; enfin dans les projections zoologiques de la Ville de l’Or.
4Ces études aideront peut-être à éclairer quelques aspects de l’idéologie de la Femme dans les formes diverses que revêtent la pensée et la culture au XIXe siècle. Ils ne sauraient être que des aperçus et des ouvertures sur un thème vaste et complexe.
Auteur
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Biographie & Politique
Vie publique, vie privée, de l'Ancien Régime à la Restauration
Olivier Ferret et Anne-Marie Mercier-Faivre (dir.)
2014