Chapitre VIII. De nouveaux acteurs pour une autre politique
p. 149-164
Texte intégral
1En 1830, c’est un vent nouveau qui souffle sur les édifices hospitaliers lyonnais. Les hommes changent, non seulement à la tête de l’hôpital mais aussi aux échelons inférieurs. Malgré les apparences, le changement n’est pas de pure forme. Rapidement la nouvelle administration se lance dans des réparations, comme pour bien manifester à la face du public que rien ne sera plus désormais comme avant. L’aimable anarchie vit ses derniers jours.
1 – Une vraie Révolution ?
2Alors que la grande Révolution laisse subsister les mêmes hommes à la tête de l’hôpital, les Trois-Glorieuses chassent définitivement l’oligarchie traditionnelle de ses postes de responsabilité. Dans les Hospices Civils, ce départ est presque dramatique.
a) La chute de l’ancienne administration
3Liée aux milieux ultra-royalistes de la fin de la Restauration, l’administration est depuis 1828-1829 la cible de nombreuses attaques de publicistes ou de la presse d’opposition1. Les attaques s’en prennent plus à son cléricalisme qu’à sa gestion. Dès août 1830, les attaques se multiplient, surtout dans Le Journal du Commerce, organe lyonnais des nouveaux milieux dirigeants. Les nouvelles autorités semblent avoir très vite juré la perte de l’administration. Elles refusent de se rendre à ses invitations, lui reprochent de ne pas faire flotter le drapeau tricolore sur ses édifices. Le mois suivant, d’autres plaintes assaillent l’hôpital : soustraction frauduleuse de linges et d’effets mobiliers, dîner subversif d’ecclésiastiques dans l’hôpital, brimades contre les protestants. L’administration se justifie de ces accusations mais sent bien que toute « concession ne ferait que différer son accomplissement, et les pauvres auraient à en souffrir si votre intention est de nous forcer à la retraite ». Pourtant aucune de ces affaires ne peut être prouvée et le préfet est obligé de recourir à une arme plus absolue, appliquer aux administrateurs l’obligation de prêter serment au roi et au régime. En effet, la circulaire ministérielle du 17 septembre 1830 qui, contre toutes les habitudes antérieures, réclame un serment de fidélité au roi de la part des dirigeants des établissements de bienfaisance semble particulièrement dirigée contre la direction des Hospices Civils de Lyon. Même la « Chambre Introuvable » avait exclu du bannissement les membres des administrations charitables ayant servi pendant les « Cent Jours ». Peu de temps après, du reste, le ministère reviendra sur cette décision, car « les membres des administrations charitables ne peuvent être considérés comme fonctionnaires publics car ils ne sont revêtus d’aucun caractère public et ne sont jamais appelés à participer d’une manière quelconque à l’exercice de l’autorité »2. En attendant, la décision porte ses fruits. C’est le 9 octobre que la révocation est prononcée, et le conseil se sépare le 18 octobre après avoir recommandé l’obéissance à son personnel. Ainsi se termine de façon peu glorieuse pour ses détracteurs le rôle d’une administration en fait séculaire. Pourtant, le nouveau pouvoir montre aussi ses volontés centralisatrices. Quels que soient les nouveaux nommés, c’en est fini de la superbe indépendance des hôpitaux de Lyon. Malgré les apparences, les raisons politiques ne sont pas seules en cause et elles ressemblent beaucoup à un prétexte, sans qu’on puisse l’affirmer à coup sûr. Les médecins, bien représentés dans les nouveaux milieux dirigeants, se retrouvent à des postes élevés de la nouvelle administration, qu’ils président de 1832 à 1840. Ces deux faits peuvent laisser supposer qu’ils ne sont pas étrangers à la chute de l’ancienne administration. L’intérêt politique, la soif de pouvoir, la volonté de donner à la médecine une place plus importante dans les hospices, se conjuguent pour eux et il est bien douteux que tous aient pu y résister.
b) Les nouveaux administrateurs
4Pour le renouvellement des élites, 1830 est plus important que 17893.
5Certes, il ne faut pas s’attendre à un complet changement et les professions représentées restent les mêmes, mais leurs proportions changent.
Composition sociale du Conseil des Hospices (en %)
Empire | Restauration | Monarchie de Juillet | |
Propriétaires | 8,77 | 31,48 | 11,36 |
Négociants, industriels | 56,14 | 48,14 | 47,72 |
Professions juridiques | 24,56 | 16,66 | 20,45 |
Officiers | 7,01 | 1,85 | 6,81 |
Professions libérales | |||
autres que juridiques | 3,55 | 1,85 | 13,63 |
6Il faut mettre à part le cas des médecins qui font une entrée remarquée au conseil, et l’importance de cette nouveauté va bien au-delà des simples chiffres. Si quelques médecins, comme Gilibert (1830-1831) et Viricel (1830-1831), ne font qu’une brève apparition au conseil, les trois autres y jouent un rôle primordial. A. Ferrez, membre du conseil de 1831 à 1843, est chargé de la direction de La Charité pendant cette période, et il est remplacé à ce poste par le Baron I. de Polinière qui, ancien médecin du même hôpital, l’occupera dix ans (1843-1853). Enfin, J.-F. Terme, futur maire de Lyon (1840-1848), préside le conseil de 1832 à 1840. Par leur place et l’importance de leurs fonctions, les médecins compensent largement leur relative faiblesse numérique.
7Les changements concernent surtout les générations et les origines. Alors que la quasi totalité des membres de la précédente administration étaient nés avant 1789, et pour plus de la moitié avant 1770, les administrateurs de la Monarchie de Juillet sont nés en majorité après 1789, et les autres n’ont connu la Révolution que très jeunes. Ce changement de génération est plus important qu’à l’habitude car il mesure la distance entre ceux qui ont connu la Révolution adultes et les autres4. Le spectre du désordre n’obsède plus la nouvelle administration. Le passé familial les distingue aussi de leurs prédécesseurs : aucun des grands noms de l’oligarchie lyonnaise n’apparaît plus après 1830. Ce changement de noms recouvre un changement des origines. Les anoblis, les descendants d’échevins de Lyon ont disparu. Les familles sont moins anciennes, leur passé moins brillant5. Le négoce reste le moyen d’ascension sociale par excellence, mais il n’est plus masqué par quelque fonction plus honorable. D’autres filières apparaissent, et en particulier celle de la médecine. Les Pignatel, Morel, Sain, Gilibert, Sauzet sont tous descendants de médecins, et plus rarement d’officiers de santé. Des origines plus modestes apparaissent : Ferrez est fils d’aubergiste, Pitiot-Coletta fils d’un marchand de Brignais, et Gonin fils d’un cultivateur devenu épicier à Sain-Bel (Rhône). Ces origines modestes et récentes ne permettent pas aux nouveaux administrateurs d’atteindre les mêmes revenus que leurs prédécesseurs, et plus guère ne dépassent les 1.000 F de cens. Les notables moyens (500 à 1.000 F) ont remplacé les « grands notables ». Certes, la barre reste élevée, mais c’est un verrou qui a sauté.
8Pourtant, l’idéal social de ces notables moyens n’est guère différent de celui de leurs prédécesseurs. Le cas de la famille Terme est peut-être révélateur. Le grand-père de J.-F. Terme est tailleur d’habits en Lozère. Son père, installé à Lyon, réussit à devenir marchand toilier grâce à son mariage avec une Willermoz. Quant à J.-F. Terme, son mariage avec J. Billet, fille d’un riche négociant, lui permet d’atteindre les 2.000 F d’imposition dès 1828 et de ’ne guère exercer la médecine. Grâce à lui, ses descendants rejoignent l’élite la plus traditionnelle. Deux de ses fils deviennent officiers dans les armes les plus aristocratiques, la marine et la cavalerie. Quant au troisième, il épouse une De Sevelinges, devient propriétaire foncier à Saint-Just d’Avray (Rhône) et finit député gouvernemental sous le Second Empire. Cet exemple a le mérite de montrer le maintien de certains idéaux anciens chez ces parvenus.
9Si cet idéal reste ancré dans les désirs, il ne correspond plus à la réalité. Le prestige du conseil d’administration décline nettement après 1830. La coincidence entre présidence des hospices et Mairie de Lyon n’existe plus, sauf pour J.-F. Terme, et les deux autres maires de Lyon de la période, Prunelle et Martin, n’ont jamais appartenu aux hospices. A l’inverse, A. Delahante, longtemps président du conseil, n’exerce aucune fonction élective à Lyon qui n’est même pas son domicile politique. Même déclin dans les assemblées locales. Le conseil général ne comprend, de 1830 à 1848, que deux administrateurs des hôpitaux, et le conseil municipal six. Désormais le contrôle des assemblées locales risque de ne plus être de pure forme et l’hôpital plus isolé.
10Le système familial qui régit l’hôpital avant 1830 disparaît. Les hommes de Juillet ne reconstituent pas une oligarchie sur le modèle de l’ancienne. Les mariages internes au groupe sont rarissimes (un cas), la succession de gens issus d’une même famille disparaît.
11C’est en grande partie parce qu’il est dirigé par une oligarchie directement issue de l’Ancien Régime que l’hôpital garde jusqu’en 1830 ses traits anciens. Le renouvellement des hommes est une des conditions du changement. Encore faut-il que ces hommes nouveaux appliquent ou aient des idées nouvelles.
b) La politique générale du nouveau conseil
12La lecture des chapitres suivants convaincra que, sauf exception, il ne s’agit pas d’un changement complet. Quelques exemples plus précis prouvent les limites de cette révolution. L’une des premières décisions de la nouvelle administration est de recruter un cinquième aumônier pour La Charité. Le conseil décide, en 1845, de redonner quelque lustre à la messe dite dans une des églises des hospices, pour « payer à l’homme de bien la dette du pauvre auquel il consacra sa vie », pour fournir à la « famille un témoignage du vif intérêt que les administrateurs et la communauté prennent à leur malheur » et « aux anciens administrateurs un gage du souvenir que les hospices gardent du bien qu’ils ont fait ». Même importance de la religion, même conception des relations entre riches et pauvres, en apparence 1830 n’a rien changé.
13La manière d’aborder et de régler les problèmes diffère pourtant de ce qui se fait jusque là : la conception de l’administration n’est plus figée, elle croit au progrès, à sa loi à laquelle il faut obéir. Céder à la « force des choses » devient une qualité. C’est pour cela qu’elle entreprend une révision des règlements, œuvre de longue haleine. Même s’il modifie peu les choses, c’est désormais un règlement général qui ne « doit pas être surchargé de superfluités. Plus il se renferme dans les généralités fondamentales, plus il a de force et de vie ». Cet état d’esprit contraste avec celui de l’ancienne administration, soucieuse de règlements détaillés mais inapplicables. Ce souci du général va de pair avec une plus grande rigueur dans l’application : on n’hésite plus à rappeler aux administrateurs la fin des vacances, à leur reprocher assez vertement leur absentéisme le cas échéant. La modération du conseil, face aux différentes attaques, contraste avec l’ostracisme du précédent. Hormis cette façon de faire plus habile, l’administration obéit à une idéologie, le libéralisme, qui remplace le conservatisme de ses prédécesseurs. En matière hospitalière comme ailleurs, la doctrine est assez ambiguë : elle tend à séparer spirituel et temporel et limiter les pouvoirs du clergé, mais fait de l’ordre une vertu cardinale. Pour le faire respecter, l’administration ne répugne pas à la manière forte : elle rappelle les obligations du concierge et du garde intérieur de l’Hôtel-Dieu, demande l’intervention des militaires lors de circonstances spéciales et le maintien du poste militaire établi dans l’intérieur de l’Hôtel-Dieu. Le libéralisme doit accorder le plus de secours aux « vrais malades » et aux « vrais pauvres » et la nouvelle administration montre bien son adhésion à ce principe lorsqu’elle préfère, pour réduire le déficit, renoncer à limiter l’œuvre des malades et faire porter les économies sur le personnel. Par ailleurs, l’hôpital doit s’efforcer de faire le bien avec le moins de sacrifices possible pour la cité. C’est pourquoi le conseil subit avec plaisir la réduction de 40.000 F de la subvention municipale.
2 – Un autre personnel d’exécution
14Si les transformations doivent rester confinées au personnel dirigeant, rien ne change, mais ce n’est pas le cas après 1830. On voit le personnel religieux devenir plus stable, le personnel civil plus qualifié. La politique de l’administration semble en grande partie responsable de ces changements.
a) La crise des années 1830-1835
15Entre une administration laïque et le personnel religieux, le conflit ne tarde pas à éclater. Grâce à un article de M. Colly, qui a réuni en un seul dossier toutes les pièces des archives qui concernent ce conflit, on peut rapidement résumer les faits6. Dès 1830, la suppression d’un aumônier à l’Hôtel-Dieu, la réduction des pouvoirs du premier aumônier (il n’a plus d’autorité pour placer et déplacer le personnel religieux) entraînent une certaine effervescence. Le premier président de la nouvelle administration, Gilibert, reste prudent et les choses semblent fonctionner comme par le passé. Au milieu de l’année 1832, le président Terme exige l’application des règlements. Après une première manifestation en 1832, l’agitation se développe à partir de l’été 1833 sous la conduite du premier aumônier de l’Hôtel-Dieu, Gabriel, qui refuse d’appliquer les décisions sur le placement du personnel, multiplie les plaintes et effectue une fausse démission (septembre 1833). L’été suivant l’administration profite d’une longue absence de sa part pour demander à l’archevêque son renvoi (30 juillet 1834), obtenu en novembre. Ce départ n’arrange rien, et les sœurs, exaspérées par ce renvoi, déclenchent une agitation systématique en décembre 1834 : pétitions, manifestation en ville, refus d’obéissance et finalement véritable révolte, le 30 décembre, lorsqu’il faut appeler gendarmes et gardes nationaux pour faire exécuter le renvoi d’une des révoltées. Quelques renvois, quelques départs ramènent pourtant très vite le calme. Ce conflit a des significations multiples et n’est pas un simple accident de parcours ou une affaire individuelle. C’est toute la question du statut du personnel, et donc du pouvoir dans l’hôpital, qui est posée.
16Par ses premières mesures, l’administration tend à renforcer son contrôle sur le personnel, à le laïciser, ce qui revient à supprimer certains de ses avantages. La délibération du 7 mars 1827, qui soumet le personnel religieux à des règles quasiment monastiques, est aboli car il tend à faire des sœurs une congrégation. Pour éviter cette tendance, l’administration abolit aussi le pouvoir des aumôniers en matière de placement des sœurs.
17L’autre objectif majeur de l’administration est celui d’établir des économies sur le personnel, et non plus sur les pensionnaires. De 1830 à 1834, le nombre des employés se réduit de 300 à 260 personnes. Les gratifications sont supprimées, les traitements des sœurs n’augmentent pas, les envois en cure sont désormais mieux contrôlés.
18Il reste aussi d’autres buts. L’administration est lasse du zèle religieux intempestif de son personnel, et le laisse sentir à l’occasion. Elle est lasse aussi des préjugés du personnel qui s’opposent aux investigations médicales, en particulier « les explorations sur les organes génitaux »7. Le personnel, tel qu’il est organisé, est un obstacle aux buts fondamentaux de la nouvelle direction : autorité unique, laïcisation, saine gestion, médicalisation.
19Face à ces projets, les sœurs, les aumôniers, en liaison avec l’archevêché, ont eux aussi leur projet. Il s’agit de remplacer le personnel dépendant de l’administration par « un corps religieux dans sa forme comme dans son titre, tel les Sœurs de St Vincent de Paul38. Même sous la Monarchie de Juillet le projet n’est pas tout à fait utopique, et en 1846 l’inspecteur général des hospices, De Watteville, réclame lui aussi l’introduction des Sœurs de St-Vincent de Paul9, mais le moment précis est mal choisi et la tactique maladroite. Le tableau d’apocalypse que les sœurs et l’aumônier dressent de l’état du personnel d’après Juillet 1830 est trop visiblement outré10, les dénonciations anonymes, les accusations mal étayées. Par ailleurs, le rôle de l’archevêché dans cette affaire est peu discret. L’archevêque s’oppose au départ de Gabriel par toutes sortes de manœuvres dilatoires, subventionne le mouvement (les dénonciations sont imprimées, dont l’une par la librairie ecclésiastique)11. Il y a pourtant deux raisons essentielles à l’échec du mouvement. Le soutien total des autorités publiques à la direction de l’hôpital est un atout majeur. En revanche, le mouvement de protestation ne touche pas tout le personnel religieux. Il suffit de onze renvois, une punition et le départ de dix sœurs pour que le mouvement s’éteigne. Selon l’administration, c’est un tiers du personnel de l’Hôtel-Dieu seulement qui a participé à l’agitation. Encore certaines (car il ne s’agit que des sœurs et prétendantes) ne sont guère engagées solidement aux côtés de l’archevêché, ce qui permet de grâcier rapidement six prétendantes et d’accepter le retour d’une sœur, pourtant parmi les plus exaltées.
b) L’ébauche d’une politique du personnel
20L’une des raisons de l’échec du mouvement réside dans la politique menée par le conseil, qui permet de lui rallier une partie non négligeable de son personnel. Politiqué « paternaliste » mais souvent efficace. C’est avec une rigueur accrue que l’hôpital mène son personnel. Certes, les règles pour être embauché ne se modifient pas, mais on insiste plus souvent sur la nécessité de savoir lire et écrire. Les actes d’insubordination ou d’immoralité, les dérèglements divers sont plus sévèrement punis. Le conseil ne se sent plus solidaire de son personnel et n’hésite pas à donner toute la publicité nécessaire et à frapper haut si besoin est. C’est le cas lorsqu’il y a insubordination, ou faute grave. Par ailleurs, quelques coups, un caractère trop emporté, suffisent à justifier un renvoi ou une démission contrainte. Il faut noter qu’en tous les cas les personnels renvoyés reçoivent un secours de 200 à 400 F. Le conseil considère désormais les frères et sœurs comme des salariés, et non plus comme des religieux qui n’ont pas besoin d’argent mais méritent des égards.
21Cette dernière mesure s’intégre dans toute une série d’autres. Si les gages ne sont que partiellement augmentés, le personnel reçoit d’autres avantages matériels : pensions de retraite, séjours dans leur maison de repos. Depuis 1837, ceux qui préfèrent passer leur convalescence dans leurs familles reçoivent des congés avec solde.
22L’octroi des places d’incurables aux parents des membres du personnel, inauguré en 1818, se développe. Désormais ce bienfait peut s’appliquer à des parents plus éloignés, aux oncles, aux belles-sœurs, aux lointains cousins. En bonne tactique, ces attributions sont réservées à ceux qui totalisent des services impressionnants dans les hospices, et c’est une façon de stimuler les longues carrières.
c) Un personnel plus stable
23Le départ des sœurs attachées à l’ancienne façon, la politique de l’administration, peuvent expliquer le progressif enracinement du personnel dans l’hôpital. A moins que ce ne soit les changements dans le recrutement qui expliquent que la révolte de décembre 1834 n’est qu’un feu de paille.
24Les problèmes des années 1830-1835 permettent, par le jeu de départs nombreux (42 en 1835), de renouveler assez largement le personnel. Cette période passée, entrées et sorties se compensent et ne représentent plus que 5 % du personnel total, tant pour le personnel masculin que féminin. L’instabilité recule après 1838, et ce n’est pas là une mince victoire.
25Les carrières sont elles aussi plus « normales ». Les courts séjours se réduisent chez les prétendants, et les très longs séjours chez les frères et les sœurs. Cet allongement des carrières peut s’expliquer en partie par la moindre durée du stage de prétendant, qui tombe aux alentours de dix ans dans les années 1830-1834. Mais l’explication majeure ne réside pas là.
26Les caractéristiques sociales et géographiques du personnel se modifient. Quelques traits sont particulièrement marquants. La progression de la part des rurales est nette, et pour celles qui viennent du monde urbain lato sensu les bourgs et les petites villes dépassent les grandes villes. Lyon ne fournit plus qu’une sœur sur cinq, contre une sur deux à l’époque précédente.
27Une mutation se produit dans les zones de recrutement privilégiées. Le Rhône et les départements voisins (Ain, Isère) ne fournissent plus que les deux-tiers des effectifs régionaux, contre les trois-quarts avant 1830. Le Jura, la Haute-Loire surtout, voient leurs effectifs progresser. La ruralisation implique une progression des régions pratiquantes mais peu développées, gage de discipline et non de compétence.
28Le recrutement social découle en grande partie des origines géographiques. Désormais, les 9/10èmes du personnel sont issus des milieux populaires.
Origines sociales, Hôtel-Dieu (1830-1845)
Hommes (%) | Femmes (%) | Ensemble (%) | |
Cultivateurs | 69,04 | 43,54 | 50,15 |
Artisans | 28,57 | 45,56 | 41,38 |
Autres | 1,19 | 10,88 | 11,29 |
29Si l’on en juge à l’aune de nos normes, il semble que le personnel voit son niveau se dégrader. En 1830, pourtant, le problème ne se pose pas en termes de compétence. L’hôpital a besoin avant tout d’un personnel docile et stable, et sa qualification importe peu. A long terme, du reste, les longues carrières permettent de dégager une élite à peu près formée. Cet enracinement du personnel, considéré comme des salariés peu qualifiés, est peut-être une étape sur le chemin qui mène de la religieuse à l’infirmière civile du début du XXe siècle.
c) Le personnel civil : la recherche des compétences et de l’efficacité
30Plusieurs initiatives de l’administration font de l’hôpital une véritable entreprise moderne en matière de gestion du personnel. Celui-ci se voit offrir des conditions de travail meilleures, un statut normal et parfois des augmentations de salaires et des retraites. En échange, tout relâchement est sanctionné par le départ ou la baisse du traitement. Pour réaliser ces buts, le recrutement du personnel se fait de plus en plus sur les compétences, même si toutes les autres considérations ne sont pas exclues.
31Le bureau des enfants est le premier réformé . Désormais, il est divisé de façon rationnelle : une section s’occupe des réceptions, admissions, redditions, l’autre de la comptabilité12. Les attributions de chaque employé du secrétariat général sont précisément fixées dès 183113, et les bureaux sont déplacés de façon à ce que « l’indépendance la plus complète soit assurée au secrétaire général. Jusqu’alors la pièce où travaille le secrétaire général a le grave inconvénient d’être située de manière à attirer vers sa porte « presque toutes les personnes qui ont à faire à l’Hôtel-Dieu, les malades, les curieux, les mendiants... il fait office d’un concierge »14. Enfin en 1844, le secrétariat est divisé en trois bureaux (secrétariat, bâtiments, domaines) et chaque employé a un domaine d’action propre. C’est la fin de l’anarchie, aussi bien dans l’attribution des locaux que dans celle des compétences.
32Si la protection, les idées politiques, jouent encore leur rôle dans l’attribution des postes de commis, elles ne sont plus seules. La nouvelle administration s’occupe de moralité, mais elle prise la jeunesse et recherche les gens compétents. Jeune, actif, de bonne moralité, ayant une expérience professionnelle et de solides connaissances, tel est le nouveau portrait de l’employé modèle des hospices. On est loin du bon bougre, dévoué mais incompétent, que les hospices affectionnaient avant 1830. Au contraire, l’administration se méfie des frères lorsqu’il s’agit de remplir des emplois de bureau : « Nous savons par expérience que ces hospitaliers, rigoureusement assujettis aux règlements et aux usages de l’établissement, sont peu aptes au service des bureaux : s’ils y sont exclusivement occupés, il faut qu’ils renoncent aux travaux et aux habitudes de la maison claustrale ; s’ils n’y donnent qu’une partie de leur temps, ce n’est point assez et l’on est souvent privé de leur présence alors qu’on en a le plus besoin »15. Lorsque le nombre de frères et prétendants diminue, le conseil se console aisément car « sous le rapport de l’économie, les ouvriers à la journée, bien choisis, bien surveillés, paraissent préférables aux frères et prétendants, qui, une fois croisés, se trouvent affranchis de beaucoup de travaux et sont pour toujours à la charge de l’établissement »16. La remise en ordre s’accompagne d’une ébauche de laïcisation.
33Face à ce personnel l’administration a un comportement moderne, bien à l’unisson d’une société où se mettent en place de nouveaux rapports sociaux. Les employés n’y gagnent pas toujours car l’administration est exigeante : « Elle est persuadée que tous les employés vont redoubler de zèle et d’assiduité, se familiariser le plus promptement possible avec leurs nouvelles attributions et prouver par leur travail que l’avancement qui leur est accordé est aussi juste à leur égard qu’avantageux au service de l’œuvre »17. C’est définir d’entrée les deux aspects de la politique du personnel. Les devoirs de l’économe sont particulièrement nombreux : « il veille à l’accomplissement des devoirs de chacun, observe la conduite, l’aptitude, le travail des employés, reconnaît la qualité des approvisionnements... en fait la distribution et répond de leur emploi à ses risques et périls. C’est l’économe qui est là, sentinelle attentive pour crier dans tous les postes où les ennemis, c’est-à-dire les désordres, les abus, les malversations, chercheraient à s’introduire. Voir tout et voir bien, parler à propos et agir de même, rester sagement dans la sphère de ces attributions, faire respecter et aimer son autorité, c’est-à-dire celle du conseil ». Militaire, policier, économe, expert en relations sociales, c’est déjà le portrait du cadre supérieur contemporain !18.
34L’administration sait se montrer généreuse pour les employés qu’elle apprécie. Chaque fois qu’elle recrute un nouveau, son traitement est fixé plus bas que celui de son prédécesseur, mais celui qui reste peut voir son traitement augmenter nettement.
35En revanche, l’administration n’est pas tendre pour ceux qui ne lui donnent pas toute satisfaction, ainsi lorsqu’elle pousse Bernard, employé des enfants, à la retraite : « vos longs travaux comme employé au bureau des enfants et à la visite extérieure vous rendent nécessaire et doivent vous faire désirer une situation plus convenable à votre âge et à l’affaiblissement de votre santé ». Ainsi, après 1830, s’estompent les attitudes paternalistes, peu à peu remplacées par la rationalité des grandes entreprises.
3 – Une urgence : réparer les locaux
36On a décrit l’état de délabrement dans lequel la nouvelle administration trouve les bâtiments, surtout ceux de La Charité, lors de sa prise de fonctions. Pour une partie, les travaux ne sont qu’une remise en état normale. Normal aussi l’achèvement de la façade de l’Hôtel-Dieu, commencé sous la Restauration. Les réparations ne se limitent pas à cela et les autres travaux ont une signification hygiénique évidente : assainir l’air, amener et purifier l’eau, chauffer et éclairer les salles, on retrouve dans tous ces travaux les traces de la médecine des éléments naturels.
a) Les premières réfections
37Leur rythme suit celui de l’assainissement financier et commence tout logiquement par le moins dégradé et le moins coûteux, l’Hôtel-Dieu. On refait les « murs dénudés, troués, salis... qui nuisent à la salubrité » des salles et les plafonds, non refaits depuis les années 1785-1790. Le projet de séparer les quatre salles des fiévreuses, ouvrant toutes sur le petit dôme, est adopté en 1838 : on décide de fermer les arcades par des cloisons à vitrage munies de châssis mobiles, pour que le renouvellement de l’air s’effectue sans trop faire baisser la température.
38Malgré les apparences, le premier chantier important de la période, l’achèvement de la façade de l’Hôtel-Dieu, ne délaisse pas complètement l’intérêt des malades. La commission des immeubles refuse de créer de nouvelles salles gratuites, estimant l’équipement suffisant, mais elle refuse aussi de consacrer l’agrandissement prévu à la location de boutiques. Elle propose d’ouvrir une salle d’accouchements payante et de ménager un jardin destiné aux convalescents dans ces nouveaux bâtiments19. La première pierre est posée au début de mars 1838.
39Peu de temps après, l’administration se lance dans de vastes réfections à La Charité, hôpital plus délabré qui nécessite des moyens financiers importants. « Presque partout il y a à recrépir, enduire, peindre, planchéier, boiser, démolir, lambrisser ». Ce n’est qu’en 1839 que l’on peut envisager une « restauration complète afin que les enfants, les vieillards et leurs serviteurs fussent sainement logés, et que ce bel édifice n’offrît plus désormais un contraste inexplicable avec le délabrement général du dedans »20.
b) Les travaux d’assainissement
40La maîtrise des eaux propres est le principal secteur de lutte21. Deux autres points, particulièrement insalubres, attirent l’attention du conseil : le dépôt des morts et les latrines. Après avoir établi une pompe à la pharmacie de l’Hôtel-Dieu, l’administration fait utiliser la pompe foulante du lavoir de La Charité pour distribuer abondamment l’eau dans toutes les localités de l’hospice où l’on en a besoin, n’y voyant que convenance, salubrité, économie. Le même genre de travaux est effectué à l’Hôtel-Dieu à partir de l’automne 1841.
41Le dépôt des morts a fort mauvaise réputation, comme la pièce voisine des autopsies : « il est mal disposé pour recevoir les morts, et les personnes qui viennent les reconnaître sont obligées de les remuer tous. Les morts y sont parfois étendus dans un état de nudité complète et sont aperçus par les personnes qui se mettent aux fenêtres de la salle St-Paul »22. « Les corps reposent sur le bois, et l’on sait que le bois, employé à cet usage, impose les soins d’une extrême propreté, sans néanmoins être à l’abri de divers inconvénients »23. Quant au dépôt des morts de La Charité, « il est à côté de l’un des réfectoires de l’hospice : disposition fâcheuse dont l’effet se manifeste jusque dans l’intérieur même du réfectoire et devient insupportable au moment des repas »24. Ces dispositions horribles disparaissent avant 1845.
42Les latrines, sujet cher au XIXe siècle25, occupent aussi une bonne place dans les préoccupations hygiéniques du conseil. « Les latrines de l’Hôtel-Dieu répandent dans les salles la plus horrible infection. Presque toutes « débouchent dans les canaux souterrains établis lors de la construction de l’Hôtel-Dieu, les matières s’y accumulent et deviennent des foyers permanents d’infection ». D’autres, « jetées dans les égouts, deviennent sur les bords du Rhône une cause puissante d’insalubrité ». Enfin, « lorsque les eaux sont basses le vent s’introduit dans les grandes ouvertures des canaux, s’engouffre par tous les conduits qui débouchent dans ces mêmes canaux et porte ensuite l’infection dans les endroits de l’Hôtel-Dieu d’où partent ces conduits ». Ajoutons que « le mouvement continuel de tant de passans (sic) n’a pas lieu sans que beaucoup d’entre eux ne soient dans le cas de faire de l’eau et à cet effet de se porter surtout aux angles de chaque cour. On se figure aisément tout ce qui en résulte de malpropreté, d’infection et d’habitudes contraires à la décence »26. On peut douter que l’établissement de guérites urinoirs dans les cours des deux hospices, le relèvement des salaires des vidangeurs et la mise en place d’un tuyau dans le Rhône, aient pu suffire à faire disparaître les émanations de gaz méphitique, mais du moins tente-t-on quelque chose. De même prend-on soin d’embaucher un ouvrier pour balayer cours, galeries et corridors de La Charité, des araignées, boues et immondices qui s’accumulent promptement.
c) Ventilateurs, planchers, calorifères et gaz d’éclairage
43Si toutes les actions décrites jusque là n’ont pour but que de remédier aux abus les plus notoires, elles n’empêchent pas la nouvelle administration de se lancer dans des projets plus amples et plus novateurs. Ouverte aux nouveautés, elle tente d’utiliser au mieux les nouvelles techniques de la Révolution Industrielle.
44Dès 1832, la substitution de la houille au charbon de bois est accomplie. La nouvelle formule allie l’économie (toujours recherchée) et la salubrité, « puisque le charbon de terre fournit une chaleur intense, persistante, sans exhaler comme le charbon de bois une odeur funeste à la santé ». Les mêmes soucis président à l’installation de calorifères introduits, à la grande satisfaction des malades, dans la salle St-Louis en 1844.
45Avec une belle constance l’administration, partisan de Romazzini et de son célèbre adage « Tel air, tel Sang »27, tente de rendre salubres les salles et de donner à ses malades « ce premier aliment de la santé »28. Il faut donc renouveler l’air à tout prix, à défaut d’assurer un cubage suffisant eu égard aux normes en vigueur29. Après l’essai malheureux de plusieurs systèmes mécaniques, l’hôpital en revient à la ventilation naturelle, rejoignant ainsi des avis postérieurs sur l’inefficacité de tout système de ventilation mécanique30. La construction d’un promenoir à l’Hôtel-Dieu est la plus belle illustration de ce retour à l’aération naturelle. Le rapporteur, administrateur et médecin, en escompte des convalescences plus rapides, plus franches, plus complètes, mais aussi une heureuse influence qui se fera sentir sur tous les points des corridors et des salles des malades31.
46« Non moins nécessaire qu’une bonne aération, un plancher parqueté est recommandé par tous les médecins comme une condition hygiénique »32. L’existence de planchers permet de supprimer l’épisode du lavage, auquel on prête des conséquences funestes : « les observations recueillies à l’Hôtel-Dieu semblent autoriser à penser que la mort de plusieurs blessés survenue après de graves opérations, ou la lenteur de la guérison, aurait été l’effet de l’influence pernicieuse exercée sur ces malades par l’usage dont nous parlons ici »33. Qu’importe l’exagération de cette appréciation, l’essentiel est qu’elle a du poids en 1835-1845. Qualifiée d’amélioration des plus remarquables depuis dix ans34, le planchéiage s’étend à bonne allure.
47Avec l’installation de l’éclairage au gaz, on rejoint les préoccupations de moralité, pas complètement disparues. C’est pour permettre des communications plus faciles et sûres que l’hôpital s’intéresse à l’éclairage au gaz. La crainte de l’insalubrité le retient dans un premier temps, mais des propositions alléchantes font taire ses préventions.
48Comme pour montrer l’ambivalence de tout progrès technique, la dernière acquisition de l’hôpital est celle d’une horloge, emblème tout à la fois de la marche en avant de l’hôpital, mais aussi de la reprise en mains :35 « L’horloge placée dans le clocher qui surmonte l’église de l’Hôtel-Dieu est depuis longtemps dérangée... il est devenu nécessaire de remplacer enfin ce moniteur si utile quand il est véridique, mais dont les avertissements, s’ils sont donnés trop tôt ou trop tard, jettent dans l’établissement une perturbation très fâcheuse » 36. L’hôpital ne lésine donc pas : « rendre les cadrans lumineux... ce serait une chose vraiment utile »... même pour 8.700 F !
Notes de bas de page
1 HURÉ (Jeune), Revue Critique de l’Hôtel-Dieu, op. cit.
2 A.D.R., 1 X, liasse 5, Lettre du Préfet au Conseil, 20 juillet 1833.
3 CHAUSSINAND-NOGARET (Guy), Une histoire des élites, 1700-1848, op. cit., p. 216.
4 TUDESQ (A.-J.), Les grands notables, op. cit.. Introduction.
5 Les renseignements sur les familles sont tirés du Fonds Frécon (A.D.R.).
6 COLLY (Marcel), « L’Affaire Gabriel à l’Hôtel-Dieu », Albums du Crocodile, mars-avril 1959, pp. 5 à 49.
A.H.C.L., Dossier Affaire Gabriel (non classé).
7 FAY-SALLOIS (Fanny), Les nourrices à Paris..., op. cit., p. 185, note des résistances semblables chez les nourrices.
8 A.H.C.L., Affaire Gabriel, Lettre de l’Archevêque au Président, 2 octobre 1834.
9 A.H.C.L., L, Inspections, Inspection de WATTEVILLE, 14 avril 1846.
10 A.H.C.L., Dossier Gabriel, Lettre de Gabriel au Président, 27 novembre 1833, et Lettre de Sœur Bonnard au Président, 18 octobre 1834. A eux deux, ils décrivent « les absences injustifiées, les retards au réveil, les refus de la messe et des prières, la fréquentation des cafés, la lecture de journaux « avancés »».
11 BONNARD (Sœur), Observations sur l’état actuel de l’Hôtel-Dieu de Lyon, en réponse à tous les on dit qui circulent dans la ville, Lyon, 18 pages, s.d. (1832).
12 A.H.C.L., Délibérations, vol. 46 bis, 30 avril 1845.
13 Id., vol. 25, 16 février 1831.
14 Id., vol. 39, 26 avril 1837.
15 A.H.C.L., Courrier, Lettre au Préfet, 22 novembre 1845, vol. 29, p. 208.
16 A.H.C.L., Délibérations, vol. 40, 24 janvier 1838, Rapport de la commission spéciale sur les traitements.
17 A.H.C.L., Courrier, Lettre à Valmy, chef du bureau des enfants, 17 janvier 1833, vol. 21, p. 255.
18 A.H.C.L., Délibérations vol. 40, 17 juillet 1838.
19 A.H.C.L., Délibérations, vol. 37, 20 janvier 1836, Rapport de Clément Reyre au nom de la Commission des immeubles.
20 Id., vol. 41, 26 juin 1839.
21 Cf la thèse en préparation de J.-P. Goubert, Les usages sociaux de l’eau XIXe-XXe siècles.
22 A.H.C.L., Délibérations, vol. 36, 8 avril 1835.
23 Id., vol. 41, 26 juin 1839.
24 Id, , vol. 45,1er mars 1843.
25 LAPORTE (Dominique), Histoire de la merde, Paris, 1978, 119 pages.
26 A.H.C.L., Délibérations, vol. 34, 21 août 1833 et vol. 37, 5 août 1835.
27 TOLLET (Casimir), Les hôpitaux modernes au XIXe siècle, Paris, 1894, 334 pages, p. 159.
28 IMBERT (François), De l’observation dans les grands hôpitaux, op. cit., p. 29.
29 HUSSON (André), Études sur les hôpitaux, op. cit, , pp. 52 à 56, énumère toutes les préoccupations du XIXe siècle à cet égard.
30 TOLLET (Casimir), Les hôpitaux modernes, op. cit., p. 153.
31 A.H.C.L., Délibérations, vol. 44, 28 septembre 1842.
32 Ibid.
33 Id., vol. 40, 21 mars 1838.
34 Id., vol. 39, 15 novembre 1837.
35 LE GOFF (Jacques), La Civilisation de l’Occident médiéval, Paris, 3e éd., 1972, 700 pages, pp. 225 et 231.
36 A.H.C.L., Délibérations, vol. 45, 6 décembre 1843.
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