Annexe 4
Un médecin de campagne comme les autres...
p. 149-150
Texte intégral
Procès-verbal de la gendarmerie de Tarare, 17 juin 18321
1Ce jourd’hui dix-sept juin mille huit cent trente-deux à sept heures du matin, nous soussignés Renaud Jules, maréchal des logis de gendarmerie en résidence à Tarare, accompagné de Favez François et Lamure Auguste, gendarmes à la même brigade, certifions qu’en vertu d’une invitation de Monsieur le Procureur du roi à Villefranche en date du douze juin du courant par laquelle il demande des renseignements concernant le sieur Françon, âgé de trente-deux ans, natif du Petit-Abergement, canton de Brénod, arrondissement de Nantua (Ain), domicilié à Saint-Clément, lequel exerçant à Saint-Clément la profession de chirurgien-dentiste, nous nous sommes rendus chez le maire de ladite commune où nous avons fait appeler ledit Françon Jean-Pierre qui nous a déclaré que depuis 1822 il habitait Saint-Clément et qu’il y exerçait la profession de chirurgien-dentiste et qu’il traitait aussi d’autres maladies, qu’il n’allait chercher personne mais que l’on venait chez lui et qu’il traitait toutes sortes de maladies moyennant le paiement de ses peines et des traitements qu’il distribuait.
2En présence du maire nous avons fait appeler plusieurs individus qui ont été traités par le sieur Françon :
3Jean-Claude Raffin, propriétaire cultivateur, a déclaré qu’il avait traité sa fille et son garçon pour des maladies internes et non pour les dents et qu’ils s’étaient parfaitement rétablis et qu’il avait à régler son compte avec lui.
4Jean Jourdan, cultivateur, a déclaré que dans le courant de janvier de cette année, il a traité son fils qui était atteint d’une fluxion de poitrine et sa fille âgée de 16 ans pour maladie de cet âge au sexe féminin et que tous les deux étaient parfaitement rétablis et qu’il lui avait donné de l’argent mais qu’il lui [en] devait encore.
5Pierre Raffin, cultivateur à Saint-Clément, a déclaré que sa fille de 22 ans a été malade d’une fluxion de poitrine et d’une perte de sang considérable et que le sieur Françon l’a traité[e] et l’a parfaitement rétabli[e], qu’il en a été très content et qu’il l’a bien payé.
6Jean Soly, propriétaire à Saint-Clément, a dit que son fils a été bien malade et qu’il a été soigné par le même et qu’il est très bien rétabli et qu’il doit encore les visites et les traitements.
7Le fils Pierron, Jacques, a été malade d’une fièvre muqueuse et il a déclaré avoir été traité par Monsieur le docteur Duthel de Tarare et le sieur Françon et qu’il avait reconnu que les consultes du sieur Françon étaient les mêmes que celles du docteur Duthel en conséquence il s’était toujours servi de lui et qu’il était parfaitement rétabli et que son père l’avait payé.
8Jacques Dumas, de Saint-Clément, déclare avoir été malade et sa femme d’une maladie de langueur depuis environ 8 ans et sa femme une maladie interne depuis environ un an et qu’ils étaient tous deux en très bonne santé depuis que Monsieur Françon les a traités et qu’ils [lui] devaient encore [leur] traitement.
9Joseph Sage, propriétaire, lui et sa femme ont été malades en 1827 et ils ont été traités par le sieur Françon qui les a parfaitement rétablis et qu’ils l’ont payé.
10Maurice Soly, cultivateur à Saint-Clément, a été malade environ deux mois cette année et il a été parfaitement rétabli par les soins de Françon et il l’a payé.
11Le sieur Françon a déclaré avoir son diplôme de chirurgien-dentiste qu’il a laissé à Lyon chez son oncle qu’il présentera ; il a déclaré qu’il se présentera à Lyon au jury de médecine pour y obtenir son diplôme de médecin et qu’il habitait le bourg de Saint-Clément depuis 1824, y traitant toutes espèces de maladies quelconques y recevant salaire.
12Nous avons vérifié plusieurs de ses signatures et nous n’avons reconnu aucune certification de médecin ou de chirurgien qui lui a été délivré le 15 mai 1828 par Monsieur Pradel, maire. Nous observons que le sieur Françon est appelé médecin et chirurgien par les habitants du pays. Les huit personnes entendues ont été emmenées par le sieur Françon ou par ses soins.
Notes de bas de page
1 ADR, Uv 1210, Tribunal correctionnel de Villefranche, Dossiers de procédure (juillet-septembre 1832).
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