Conclusion de la deuxième partie
p. 143
Texte intégral
1Ainsi, l’édifice ancien, hâtivement reconstruit au lendemain de la Révolution, se lézarde de plus en plus, même s’il apparaît encore impressionnant et comme inchangé.
2En apparence, l’hôpital c’est toujours des pauvres, secourus par les gens de bien que représente l’institution qui parle en leur nom, des sœurs dévouées, « pieuses et intéressantes », des médecins rares mais désintéressés. Des pauvres, oui, mais trop nombreux, trop irrespectueux, qui assiègent l’hôpital et le font sortir de ses murs. Des sœurs, le bas personnel ne possède plus que le costume. Il n’en a jamais eu le statut et en abandonne peu à peu le comportement : le zèle se relâche, les séjours se contractent, les critiques se multiplient. Enfin, les médecins supportent de moins en moins bien leur rôle de comparse et ceci se lit dans leurs efforts de plus en plus parcimonieux et leurs critiques de plus en plus vives.
3Certes, le passé ne meurt jamais complètement et à l’hôpital encore moins qu’ailleurs, mais l’accord tacite qui faisait la force de l’institution se dissout. Plus grave encore, toutes ces dégradations sont simultanées et se manifestent nettement à partir des années 1820.
4Pourtant, derrière ses lézardes, se laissent deviner des éléments de renouveau. Cette crise n’est pas due à l’immoralité croissante, que dénonce sans répit l’administration, mais à des aspirations nouvelles dont les manifestations coïncident bien souvent avec les mécontentements.
5Face à ces aspirations qu’expriment surtout les médecins et l’administration, l’hôpital et le public restent en retrait. Maladroitement, parfois au gré du hasard, s’ébauchent les premiers linéaments d’une politique nouvelle : il faut rendre l’hôpital plus sain, chasser les incurables, les voyageurs et tous ceux qui relèvent d’autres institutions.
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