Chapitre VI. L’hôpital au quotidien : des désordres permanents
p. 103-116
Texte intégral
1On aura déjà senti, au cours de la première partie, que l’hôpital de Lyon n’est guère conforme à l’idéal décrit par le mouvement des « Lumières ». A vouloir reconstituer la vie quotidienne de l’hôpital dans le premier tiers du XIXe siècle, on mesure que le fossé est encore plus important. Certes, les bâtiments de l’Hôtel-Dieu, toujours utilisés, disent encore aujourd’hui la volonté d’impressionner le public : façade imposante au cœur de la ville, aspect conventuel, immensité, interminables galeries. De nos jours, l’ambiance qui y règne s’harmonise avec le cadre, mais rien de tel au XIXe siècle : une fois les portes franchies, le spectacle offert apparente l’hôpital à un forum bien plus qu’à une antichambre de la mort. Une longue fréquentation des archives a inspiré à Marcel Colly quelques fortes lignes qui évoquent fort bien « l’ambiance » des abords et cours de l’hôpital dans les années 1830. « A l’hôpital, les visiteurs, les malades et même le personnel urinent sans trop se gêner dans les cours. Le public qui est admis à toute heure de la journée entretient à l’Hôtel-Dieu une continuelle animation. Il n’y a pas dans les cours et les cloîtres que des malades. On y trouve des vendeurs avec leur étalage, des colporteurs de journaux qui se rencontrent et pérorent, particulièrement aux époques de tension politique. Il y a également une foule de fournisseurs, de locataires ou de gens désireux de louer des terrains aux Brotteaux »1. Tout comme les cimetières médiévaux, les hôpitaux sont des centres de vie économique et sociale2. L’intense activité commerciale qui règne place de l’Hôpital en témoigne, et l’administration s’en plaint parfois : « il vient de s’établir sur la place de l’Hôpital et contre la fenêtre de la loge du frère portier, une échoppe de marchand de marrons. Cette place est déjà trop petite pour la quantité de revendeurs qui y stationnent. Cette échoppe gêne également l’abord d’un tronc et de la fenêtre du portier, où on vient souvent frapper dans la nuit pour demander l’admission de malades »3. Peu de temps avant, pourtant, le Sieur Chapot, confiseur, reçoit le droit de vendre confitures et gelées dans l’hospice. Malgré les murs de l’hôpital, aucune ségrégation entre malades et bien-portants, la maladie comme la mort est quelque chose de familier. On appréhende par là l’un des aspects de « ce monde que nous avons perdu »4, qu’il faut comprendre et non juger.
2Si la description des bâtiments et des salles nous effraie, les contemporains s’en accommodent, et au premier chef ceux qui y vivent et travaillent. Leurs expériences précédentes les ont habitué à pareil spectacle. Les malheurs des temps, les difficultés financières, font du début du XIXe siècle la période où la promiscuité, l’entassement, l’absence d’hygiène, atteignent leurs plus hauts sommets et suscitent l’effroi des médecins et des autorités, chose assez nouvelle.
3Le vieux monde se survit encore mieux dans les mentalités. Le petit peuple qui occupe l’hôpital amène avec lui ses manières de vivre et de se comporter : essentiellement marquées par l’excès5, elles s’accommodent mal de l’idéal d’ordre que décrivent les règlements de l’hôpital. De la confrontation entre l’idéal et la réalité, aucun des mythes sur lesquels se fonde le discours de l’hôpital ne sort indemne.
1 – Le cadre : péché contre l’hygiène
4L’hôpital souffre d’abord de sa situation au cœur d’une ville encore bien proche des villes de l’Ancien Régime : les bouchers de l’hôpital déposent les ossements sur la grève du Rhône, les immondices et les terres s’amoncellent le long du quai de l’hôpital, s’exhalant chaque fois que les eaux ne sont pas assez élevées pour les couvrir6. L’ancienneté des bâtiments nuit : intégration de boutiques dans l’ensemble, cours fermées, expositions- souvent défectueuses. Le froid est un autre fléau : jusqu’en 1830, les salles ne sont chauffées que par des cheminées, et la température y est souvent inférieure à dix degrés, et deux couvertures, une chemise, un bonnet, une robe de chambre, sont une protection limitée7. Certaines salles sont plus particulièrement redoutables : Ste-Anne, St-Bruno manquent de croisées côté couchant, St-Maurice, Ste-Marie, St-Roch et la salle de clinique sont de véritables mansardes. La salle d’opérations est mal éclairée, manque d’un amphithéâtre, si bien que celui qui opère est souvent gêné dans ses mouvements et que le jour lui est intercepté par les assistants8. A la Charité la salle d’accouchements est aussi mal disposée, les lits y sont trop rapprochés, la chaleur y est trop élevée en été et l’aération défectueuse9. Le comble de l’horreur est certainement atteint par les loges des fous. L’Hôtel-Dieu dispose depuis 1747 de 32 loges (en fait, des cachots) destinées aux fous curables, et qui, malgré leur désaffection en 1810, sont utilisées postérieurement à cette date. Elles sont dénoncées comme trop resserrées, insalubres et placées trop près de l’infirmerie. En 1830, la situation n’a guère changé et la description des deux hôpitaux que fait Isidore de Polinière, nommé médecin de La Charité peu après 1830, ne laisse d’être évocatrice10. Deux tares fondamentales pour l’Hôtel-Dieu, l’espace « trop restreint des cours » et des « salles de proportions exagérées ». Les cours récèlent des ouvertures destinées à recevoir les eaux de pluie et ménagères en communication avec les égouts, et certaines sont spécialement redoutables : la cour St-Martin, sur laquelle ouvre le dépôt des morts, la morgue de la ville, et qui est en plus parcourue par de nombreux étrangers, les entrées charretières qui viennent du quai du Rhône y aboutissant. Dans les salles, notre auteur dénonce l’utilisation de ciels et de tours de lits en toile, l’absence d’eau, portée à bras dans les salles, le doublement des lits, la quasi absence de baignoires, la cérémonie du grand lavage (« beaucoup d’eau de lessive que l’on laisse séjourner trois heures en grattant les carreaux avec des bêches et des balais ; puis on éponge et les carreaux ne sont secs qu’en fin de journée »), l’absence de cabinet de consultation dans les salles, l’entrepôt du linge sale dans les mêmes salles. Imaginons aussi, à la suite de notre auteur, « les centaines d’individus atteints de maladies plus ou moins graves, restant exposés au vent dans la galerie qui longe le bureau d’enregistrement » en attendant d’être reçus à la consultation externe.
5La situation de La Charité semble incomparablement pire, et elle subit une aggravation nette dans les années qui précèdent 1830. L’encombrement pousse à l’oubli de toute hygiène, même sommaire. Là encore, I. de Polinière est notre meilleur guide. Voici comment se présente La Charité en 1830 : « Les cours étaient encombrées par des constructions ignobles, par des cabanes qui s’élevaient de toutes parts et masquaient les fenêtres du rez-de-chaussée : ces sortes de barraques servaient d’ateliers, de latrines, d’écuries ; on y nourrissait des lapins, de la volaille, des porcs, il y avait aussi de nombreux poulaillers jusque dans les vestibules des escaliers ». Pénétrons maintenant dans les « galeries élégantes qui régnent à tous les étages et forment des voies de communication commodes, abritées contre la pluie ». Hélas, tout comme dans le vieux St-Jean d’aujourd’hui, il est difficile de reconnaître l’architecture primitive, car « on s’en était emparé pour y établir des écoles, des cabinets particuliers, des dépôts de linge sale, de charbon, des étendages : il avait fallu murer les fenêtres des salles... murer les arcades ». Dans cette descente aux enfers, il ne reste plus qu’à pénétrer dans les salles et considérer un spectacle non moins affligeant : « la plupart des salles étaient converties en deux entresols par le moyen d’un faux plancher qui les divisait dans toute leur longueur... Cette division était-elle opérée dans une salle sise au rez-de-chaussée, on ne faisait aucune difficulté de creuser la terre pour étendre le carrelage de la pièce inférieure à 50 cm ou même un mètre en contrebas du sol des cours ». Si l’on s’attarde dans quelques locaux particuliers, le spectacle est saisissant : « la pharmacie n’était qu’un cachot profondément dégradé, sombre, humide, malsain... le vaste local attribué aux vieillards, insalubre parce que, étant leur unique habitation et le jour et la nuit, l’air ne pouvait jamais y être renouvelé d’une manière suffisante ». Telle se présente la « salle de 129 mètres ( !) de long sur 25 de large, les sexes séparés par un galandage et les infirmes en bout de salle ». Ces dires sont confirmés, en particulier par un rapport de 1824, fait par le président du conseil d’administration sur l’agencement des locaux : il y dénonce « la présence de maisons presque en ruines qui s’avancent dans le claustral, le manque d’espace entre les lits, la proximité trop grande des sexes dans les salles des « quatre rangs », l’absence de promenoir, l’évacuation des déchets de la boucherie dans le Rhône »11. De quoi souscrire à l’interrogation de F. Imbert en 1830 : « Les hôpitaux rendent-ils à la société les services qu’on attend d’eux ou aggravent-ils plus de maladies qu’ils n’en guérissent ? »12.
2 – La morale en échec
6L’échec est ici double : le vieux projet de moralisation par le travail et l’éducation, ranimé aux lendemains de la Révolution, ne réussit pas mieux qu’aux périodes précédentes. Quant à la volonté d’imposer un ordre moral et religieux, elle ne met pas fin à certains débordements dont il reste malaisé de mesurer l’importance réelle.
a) L’échec de la moralisation par le travail et l’éducation
7La mise en pratique de l’impératif absolu du travail se heurte à une autre obsession des administrateurs : éloigner de l’hôpital toute présence étrangère et limiter le plus possible les contacts des administrés avec le monde extérieur.
8Les placements restent, aux yeux de l’administration, un moyen limité de formation morale et non professionnelle, tout comme au siècle précédent13. Elle s’en explique très clairement dans une lettre à un industriel en 1807 : « Lorsque l’administration a consenti à vous confier un certain nombre de jeunes filles, elle a été portée à cet acte de confiance par la moralité dont vous jouissez et par les soins que vous vous êtes engagés à donner à l’éducation de ces enfants ».14 Le drame est que cette optique est de moins en moins partagée par les utilisateurs, gagnés au profit à outrance, si bien que l’hôpital met pratiquement fin à ces expériences dès 1806.
9L’hôpital n’est pas plus heureux dans ses tentatives d’ouverture d’ateliers internes. Toutes les expériences sont rapidement interrompues car les ateliers se révèlent à l’image de l’atelier de mousseline (1806- 1809) « incommode, impolitique, appelant des étrangers à la maison, y établissant une puissance indépendante, perpétuant le désordre chez les enfants qui contractent le goût de l’indépendance et des mœurs brutales »15. Ils suscitent aussi la résistance des apprentis et le conseil évoque « l’humiliation des enfants employés, leurs plaintes sur le manque de débouchés et enfin les fuites de certains pour échapper à ce genre de travail »16. Face à des industriels plus avides et des pensionnaires plus indisciplinés, l’hôpital doit renoncer de facto à la mise au travail, pilier de son image traditionnelle.
10Malgré toutes les délibérations, le système d’éducation des enfants ne donne pas satisfaction. Dès le printemps 1809, « l’école latine » est critiquée car elle admet des enfants trop peu préparés. On décide d’organiser une école primaire au programme élargi (arithmétique, grammaire), fréquentée par tous les enfants valides ou invalides, qui a pour fonction essentielle de dégager une élite destinée à « l’école latine », ou « classe »17, de plus en plus chargée de former les futurs commis des hospices. Il faut hélas bien vite déchanter car la « classe » ne comprend en 1825 que douze enfants et ne fournit qu’une vocation sacerdotale. Les autres enfants y sont bruyants, irreligieux, indisciplinés et fréquentent un peu trop les servantes. La classe, qui en plus coûte cher (6.000 F/an), est donc dissoute, ses élèves versés dans l’école des garçons pour être disposés « à l’état le plus honorable pour eux et le plus utile pour l’hospice ». Le programme reste des plus vagues puisqu’il mentionne la lecture, l’écriture, l’orthographe et le calcul18. Le projet de départ se dissout peu à peu et l’hôpital privilégie ici son intérêt matériel immédiat au détriment de la formation morale de toute la jeunesse qui passe entre ses mains.
11Le retour à l’Ancien Régime est donc une utopie : moraliser par le travail ou l’instruction se révèle impossible, la mise au travail est abandonnée et l’éducation réduite à former quelques commis de bureau.
b) Les atteintes à l’ordre, la morale, la religion
12Peu ou prou toutes les catégories d’administrés ont commis ce que le conseil considère comme des atteintes intolérables à l’ordre sacro-saint. Gardons-nous de moraliser dans un sens ou dans un autre. Les auteurs de ces grandes ou petites révoltes ne sont ni des pécheurs ni les héros d’une hypothétique résistance à un totalitarisme naissant. Venus d’un monde pétri de violence et confrontés à une institution qui se veut bureaucratique, ces hommes et ces femmes réagissent avec leurs moyens à des exigences qui leur sont étrangères.
13Les vieillards sont sans doute les moins adaptés à la vie hospitalière. L’administration y voit trop facilement « le poids des habitudes que l’âge et l’infirmité contractent si facilement », et uniquement cela. Certes, le retour aux anciens règlements, le transfert des incurables à La Charité, ne se font pas sans mal. Le règlement est dur, les portiers brutaux, et les vieillards n’hésitent pas à envoyer des pétitions directement au préfet. Hors de ces circonstances exceptionnelles on peut isoler deux grands types de comportements « illégaux » chez les vieillards : parmi les plus anodins, le fait de fumer, de manger dans les dortoirs, pénétrer dans le dortoir de l’autre sexe, prolonger ses congés ; parmi les plus graves, l’ivrognerie, la mendicité, le vol, l’éloignement des principes religieux, voire même la propagande antireligieuse, sont les causes les plus fréquentes de renvoi des vieillards et incurables. Il serait injuste de ne pas reconnaître quelques marques de libéralisme de la part de l’administration, surtout en matière de congés attribués pour quinze ou trente jours, ou dans la réadmission de vieillards renvoyés. En bref, une catégorie difficile et peu touchée par les offensives moralisatrices.
14Les enfants donnent aussi bien du souci à l’administration, surtout ceux de la fondation Comby19, qui reçoit, entre autres : Claude Bacot, « mauvais sujet, indigne, qui corrompt ses camarades, indigne de faire sa première communion » ; Louis Ronzières, renvoyé pour le vol d’une bourse à la sacristie ; Léonard Bourdes, « petit raisonneur, petit indocile, mauvais exemple, dont on ne pourra rien faire » ; quant à Perrachon, « il avait des habitudes vicieuses dont rien n’a pu le corriger et qui l’ont jeté dans un marasme qui, malgré tous les secours de l’art, l’a conduit au tombeau » (on aura reconnu ici l’un des nombreux méfaits de la masturbation... décidément meurtrière). Cl. Thévenon aussi « a apporté en venant dans cette maison, le germe du vice et de l’immoralité. Il a été surpris en flagrant délit ». Pour tous les enfants, les fuites, le vagabondage, le défaut de subordination, l’indifférence religieuse, les jeux bruyants, les disputes et la fréquentation des servantes, sont monnaie courante. Il y a aussi plus grave : dans l’été de l’an XI (1803), l’économe de La Charité disparaît et l’on retrouve son cadavre enterré dans la grande cave de l’hospice. Trois pupilles de l’hospice sont accusés et deux d’entre eux condamnés à mort (21 et 30 ans). Deux ans plus tard une émeute éclate à La Charité, requérant l’intervention des gardes et hommes de peine, et entraînant le renvoi de trois enfants dont l’un est placé sous le contrôle de la police. Dans tous les cas, l’administration fait appel aux autorités et ce n’est qu’exceptionnellement que le souci de redresser se joint à celui de réprimer. Ces quelques cas ne peuvent suffire à conclure à l’échec de la moralisation des enfants, mais bien peu réussissent à se pousser à des places honorables dans la société20.
15L’image sévère de l’hôpital est bien altérée par la présence de militaires, auxquels le conseil reproche leur intempérance, leurs retards, leurs bagarres, leur régime de faveur, leurs trafics de permissions et leur fréquentation des mauvais lieux. L’équipée de Moiroux n’est sûrement pas un exemple unique : « cet homme de qui on avait retiré les habillements pour l’empêcher de sortir, avait dû se procurer ceux d’un malade civil au moyen desquels il avait éludé la consigne et n’était pas rentré à sept heures ; j’y retournais à huit, il venait de rentrer et de se mettre au lit où je l’ai trouvé dans l’état d’yvresse (sic) le plus punissable... Moiroux est un homme sans mœurs, aussi libertin que paresseux ». Les conflits entre les sœurs et les militaires sont légion. Côté hospitalier on en rend responsables les militaires : « nos sœurs seraient plus fondées à se plaindre des soldats que ceux-ci d’elles : s’ils étaient plus retenus dans leurs propos, moins malhonnêtes envers elles, ils n’auraient qu’à s’en louer ». La version des militaires (hiérarchie comprise) est tout à fait opposée : on dénonce le zèle religieux des sœurs, la confiscation abusive des livres, les « mauvais procédés des sœurs ». Ces escarmouches dépassent la simple anecdote : souvent mêlés aux malades civils, les militaires ont pu diffuser des comportements mettant en cause l’aspect répressif de l’hôpital. Le statut privilégié des militaires suscite des revendications de la part des civils, qui « en témoignent sourdement leur mécontentement », et l’hôpital craint que les avantages accordés aux militaires « n’excitent contre cet établissement la clameur publique ».
16Les sources, d’origine essentiellement hospitalière, ne permettent pas d’aller beaucoup plus loins que la description de ces quelques cas précis. Pourtant, la multiplication des incidents après 1815 et surtout 1820, l’attitude critique des autorités militaires, la prudence des préfets, laissent entendre que l’hôpital reste pratiquement isolé dans sa lutte pour faire de ces établissements des lieux de redressement moral.
3 – Le dévouement du personnel, un autre mythe ?
17Pour des raisons diverses, le personnel religieux comme le personnel médical ne sont pas d’un grand secours pour aider l’administration dans son œuvre de moralisation.
a) Frères et sœurs
18Dans ce domaine, on est bien sûr mieux renseigné sur les comportements exceptionnels que sur les attitudes majoritaires, et il serait dangereux de donner à la description qui suit une valeur trop générale. Il n’empêche que les comportements excessifs, où zèle intempestif et indiscipline s’équivalent, ne donnent pas du personnel une image correspondant à la tâche qu’ils doivent accomplir.
19Le môle des frères et sœurs croisés résiste assez bien : deux renvois de sœurs et six de frères en trente ans, pour rixes, mauvaises mœurs, insubordination, nonchalance et corruption, font un bilan des plus honorables. Ce dévouement ne suffit pas à compenser l’instabilité des prétendants et prétendantes, chez lesquels les sorties peuvent masquer des renvois de fait. Par ailleurs, deux périodes présentent des signes d’une agitation diffuse. En 1809, la publication du décret du 18 février, autorisant les congrégations religieuses hospitalières soumises aux évêques,21 suscite chez certaines sœurs la volonté de former une telle congrégation. Le ministre est informé de la chose, mais l’hôpital obtient rapidement une dérogation et l’agitation s’apaise22. En 1814, le nouveau gouvernement porte de graves accusations contre les sœurs de l’hôpital23 : « l’immoralité et l’irréligion des sœurs qui concourt à détériorer les mœurs de la jeunesse, les malversations qui obligent les vieillards à aller quasi nus, l’esprit de parti qui paraît même diviser les sœurs. On assure que le réfectoire offre le spectacle indécent de discussions politiques ». Ces accusations ont pour but d’imposer le remplacement des sœurs par la congrégation de St-Vincent de Paul, conformément aux orientations du nouveau régime en faveur de l’Église, mais elles ne sont pas dénuées de tout fondement. Le président de l’administration des hospices reconnaît que « le relâchement dans les exercices de la religion s’introduisit dans la maison, (que) quelques personnes laissèrent apercevoir une conduite peu régulière et (que) des militaires convalescents cherchèrent à détourner deux des plus jeunes sœurs et deux prétendantes ». L’une d’elles dut sortir en novembre 1814, enceinte des œuvres d’un militaire. L’agitation politique n’est pas non plus une invention. Pour le président, « 300 militaires français y ont momentanément propagé des principes qui ont divisé les administrés, classe en général peu instruite : un grand nombre des plus anciens a tenu aux principes religieux et monarchiques, les plus jeunes, séduits par les militaires, adoptèrent des principes opposés ». Assurant que l’ordre est désormais rétabli, le président s’élève vigoureusement contre l’introduction de sœurs de St-Vincent de Paul, « projet subversif de la fondation des hôpitaux et inexécutable », et, soutenu par le préfet, il réussit à écarter le projet pour longtemps. Dès lors, le personnel religieux connaît quinze années de calme, tant politique que moral, malgré quelques scandales individuels.
20A cet égard, on ne résistera pas au plaisir d’évoquer la figure haute en couleurs du frère Carlot, sorte de Quasimodo hospitalier, qui fut rétrogradé au rang des enfants en 182324 : « Enfant de la maison, âgé de 35 ans, estropié de la main gauche, menacé d’une cataracte et ayant une difformité très apparente aux deux pieds... ce qui pourtant ne l’empêche pas d’être très agile ». Il est néanmoins plus célèbre pour ses frasques que pour son aspect physique : « successivement attaché au bureau des enfants, sous-maître chargé de leur conduite à la promenade, portier, commissionnaire, actuellement portier à la porte principale de La Charité, il a été chaque fois renvoyé pour dissipation, pertes de temps, négligences, sorties continuelles ». A ce passé déjà lourd, il ajoute la pratique de quelques vices, rédhibitoires aux yeux de l’administration : l’amour de l’argent : « En juin 1820, ayant conduit les vieillards à un enterrement, il laissa les torches et acheta des cierges qu’il fit payer 20 F à la famille du défunt » ; amour des femmes : « il y a deux ans, il fut trouvé aux Brotteaux, un jour de vogue, avec une femme sous le bras (sic). Quelqu’un lui observant qu’il se compromettait, il l’abandonna mais fut revu dans la même soirée avec une autre » ; par ailleurs, « dans son emploi ce frère a toujours quelque chose à dire aux personnes du sexe qui entrent et sortent, et il les fait entrer dans sa loge » ; amour du vin : « il a souvent détourné du vin quand il servait l’administration ». Il complète le tout par des idées « avancées », le mépris de la religion, et des fréquentations douteuses : « M. Plasse (aumônier) lui demandant un jour quel livre il lisait, il s’y refusa, répondant que cela ne le regardait pas. Une autre fois ce même ecclésiastique lui faisant des remontrances sur ce qu’il n’assistait pas aux vêpres... il répondit qu’il n’en avait pas le temps. D’ailleurs (ajoutait-il) nous sommes libres et égaux, vous n’avez rien à me commander ». Enfin « il reçoit (dans sa loge) toutes sortes de figures extraordinaires, qui en sortent aussitôt que le suisse y entre ». Au vu de la relative légèreté de la peine prononcée, on peut imaginer que le seuil de tolérance est placé assez haut.
21A l’inverse, on dispose de témoignages de zèle absolu, en nombre équivalent. La lettre de démission de Louise Nantas permet d’approcher les sentiments d’une partie des sœurs, ainsi que leur niveau culturel et orthographique. Il est impossible de préciser la représentativité de ce témoignage. Obéissance, esprit de sacrifice, attachement à l’administration, puissant sentiment religieux s’exhalent de cette lettre dont la sincérité ne peut guère être mise en doute : Depuis 21 ans que je suis dans la maison et ayant rempli tous les devoirs qu’exigeait toutes les places que j’ai occupé je metais sacriffié à Dieu et à l’hospice... je remerci tout la dministration des bontés qu’elle a eu pour mois et saurais toujours me reconnaître des Bonté que vous avez u... je prie le ciel pour la conservation de vos jours 25. A la limite, ce même esprit de sacrifice peut conduire au souhait de faire une belle fin. Lors de l’épidémie de fièvre jaune de Barcelone, en 1821, plusieurs sœurs proposent leurs services, voici en quels termes : « j’ai ouï dire que la peste (notons l’emploi du mot au vieux sens d’épidémie) faisait de grands ravages à Barcelone et qu’on y avait envoyé des sœurs de Paris. Cela m’a donné de la jalousie... Pour moi je m’estimerai bien heureuse de consommer ma vie au service de mes frères... j’ai fait le sacrifice de ma vie au service des malades, qu’il se consomme un peu plus tôt ou un peu plus tard, que m’importe... je préfère mon état à tout autre au monde et si je n’y mourrai pas (à Barcelone) je voudrais revenir ici »26. Dans ces deux lettres il y a quelque chose d’excessif, peu favorable au respect des règles strictes dans le domaine des soins ou de la discipline.
22Hormis ces quelques affaires, il faut noter une dégradation du zèle du personnel dans les années 1825 : jusque là, une certaine propension à allonger les sorties, à se rendre un peu trop facilement à la maison de campagne de Montessuy, n’altèrent pas l’image d’un personnel dévoué. Après cette date, les plaintes se font plus nombreuses. Le conseil d’administration dénonce le travail à l’extérieur, qui entretient « cet esprit d’avidité si éminemment opposé à l’esprit d’une communauté religieuse », se lamente sur « la difficulté à trouver des personnes que leurs dispositions rendent dignes de se consacrer au service des pauvres ». Le tableau de la communauté des frères en 1829 n’est guère plus encourageant : « Habitués depuis longtemps à ne travailler que dans leur propre intérêt, ils ne comprennent pas la vie hospitalière et se croient autorisés à vivre aux dépens de la maison sans lui être utiles »27. A la même époque, les critiques viennent également de l’extérieur28 : on reproche aux sœurs leurs brutalités, l’endoctrinement religieux, la mise au travail des malades29. Accusations très exagérées qui s’expliquent par la vague anticléricale qui accompagne la Révolution de Juillet et s’en prend particulièrement à l’hôpital, à tel point que l’on doit interdire aux sœurs de sortir le dimanche car « elles sont l’objet d’une curiosité fatigante... on leur adresse des plaisanteries inconvenantes, quelquefois même des propos indécents »30. Peu de critiques portent sur leur compétence, hormis les plaintes des pharmaciens dont on peut douter de la sincérité, leurs intérêts matériels étant en jeu31. Cette dégradation, qui peut aisément s’expliquer par celle du recrutement et des perspectives de carrière, est grave pour l’hôpital dont les sœurs représentent la cheville ouvrière.
b) Médicat et chirurgicat des hôpitaux : un sacerdoce ?
23Le tableau qui suit doit être aussi nuancé que le précédent. Il semble pourtant bien que les manquements aux obligations l’emportent sur les preuves de zèle.
24Celles-ci ne font pourtant pas défaut, surtout chez les chirurgiens. Dans sa « Revue critique de l’Hôtel-Dieu », Huré décerne quelques éloges à divers médecins, il mentionne « le talent et la bonté de David, le talent et l’affabilité de Pointe, la considération de Gensoul, la cordialité et le talent de Polinière, la sollicitude de Levrat, à qui de nombreux malades ont dû de n’être pas chassés de l’Hôtel-Dieu par un zèle mal entendu ». On sent bien l’ambiguïté de tels compliments : Huré se fait l’interprète de l’opinion populaire et laisse indirectement entendre que le stage hospitalier peut être pour le médecin un moyen de s’édifier une clientèle par une politique un peu démagogique. Chez les chirurgiens on peut noter les anciens majors, qui reprennent du service lors des périodes de presse ou lors des absences pour maladie d’autres chirurgiens, certains chirurgiens qui gèrent avec zèle les collections de pièces anatomiques. En 1827, le chirurgien major de La Charité, Richard (de Nancy) prend l’initiative d’améliorer le service qui lui est confié. Jusque là le pansement précède la visite du chirurgien et du médecin, à qui échappe une partie de ces pansements. Le chirurgien « est obligé de faire dépanser certains malades, ayant oublié ce qu’il a vu le matin, or cette nouvelle levée d’appareil est fatigante pour le malade ». Il décide de faire la visite en même temps que les pansements, « prescrivant le régime et le traitement immédiatement après l’examen des plaies », ce qui permet de tenir compte de « l’harmonie qui règne entre toutes les lésions externes et internes », renonçant à la coutume « si désastreuse pour l’humanité de séparer médecine et chirurgie »32. Il n’est pas exclu que d’autres chirurgiens, comme Cartier (1800-1805) et Janson (1818-1823) à l’Hôtel-Dieu, aient pu procéder à de tels aménagements. Leurs comptes-rendus plaident pour eux33, de même que celui de Cliet, major de La Charité34.
25Malheureusement, ces comptes-rendus sont les seuls faits (ou conservés) par les chirurgiens entre 1802 et 1830. L’obligation faite aux médecins de rassembler chaque année « les principales observations que le concours d’un aussi grand nombre de malades peut fournir à l’art de guérir », n’est que très partiellement respectée : quatre rapports généraux couvrant neuf années, trois rapports partiels pour les années 1806-1812, souvent lacunaires ou bien longs à s’élaborer. Les autres obligations ne sont pas non plus scrupuleusement respectées : visite du matin faite sans cahier ni accompagnateurs, visite du soir laissée au chirurgien puis au doyen des internes, avant de disparaître, certainement avant 1830, réunions du comité médical non faites, quelques longues absences, des refus de participer aux jurys des concours de l’hôpital, ne donnent pas, ajoutés, une image très positive du zèle des médecins. Enfin, l’exercice d’une chirurgie privée pendant le majorât est attestée deux fois. En 1816 les deux chirurgiens majors et l’aide major sont astreints à payer patente, malgré la règle, car « il est de notoriété publique qu’à raison de leurs talents les sieurs Bouchet, Montain et Janson sont journellement appelés aux opérations les plus importantes. Il est également certain que leur travail en ville leur donne une très belle existence »35. Plus tard un autre chirurgien en exercice est accusé de travailler dans une maison de santé, celle du sieur Meunier, où il pratique des opérations36. D’autres chirurgiens sont utilisés comme experts auprès des tribunaux. Ces activités extérieures sont naturellement préjudiciables à l’hôpital. Travailler dans une maison de santé privée, c’est faire une concurrence déloyale à l’hôpital, puisque « il est possible que le chirurgien attire vers sa maison de santé les malades payants ». Autre tort porté à l’hôpital, l’utilisation des élèves de l’hôpital en maison de santé privés37. Le service des malades souffre également de ce travail parallèle : ordonnances individuelles, ni signées, ni datées, ni nominatives. Le service d’enseignement pâtit aussi de quelques cours non faits et d’un relâchement de la surveillance des élèves. Dans ce contexte, le non-respect de l’obligation de coucher à l’hôpital n’est pas pure anecdote comme on l’a souvent dit38, mais symbolise assez bien le fossé grandissant entre deux conceptions de l’hôpital ainsi que la prise de conscience par les médecins de leur force et de leur prestige. Les discours dithyrambiques sur le zèle des médecins des pauvres sont à utiliser avec prudence. Il ne s’agit pas ici de distribuer blâmes et satisfecit, mais simplement de noter que la condition plutôt médiocre faite aux médecins, le faible rôle de décision qui leur est laissé39 ne leur ont guère permis de donner leur pleine mesure. A considérer les comptes-rendus et le respect des autres obligations, il s’avère que le zèle se relâche nettement à partir des années 1820-1825, témoignage d’un malaise croissant, un de plus, entre les médecins et la direction de l’hôpital.
c) Les internes
26L’absence d’école de médecine à Lyon jusqu’en 1821, la maigre rétribution des internes, entraînent quelques perturbations supplémentaires dans le service. Comme il s’écoule un certain temps entre le concours et l’entrée en service, les futurs internes (dits « expectants ») vont faire leurs études en général à Paris. Certains, devenus docteurs, renoncent à leur service ce qui oblige l’hôpital à appeler par anticipation d’autres expectants. A partir de 1818, l’hôpital astreint les quatre derniers admis au concours à rester un an à Lyon pour suppléer aux démissions et absences. L’indiscipline, le manque de zèle, les réclamations, semblent assez répandus chez les élèves internes. L’article 151 du règlement de médecine et de chirurgie de 1816 prévoit le renvoi immédiat en cas d’indiscipline, d’insubordination, d’irreligion, de paiement pour des soins, et de conduite répréhensible dans l’ordre moral, preuve que de tels agissements existent à ce moment. Les fautes dans le travail existent également : cahiers de prescriptions remplis « à la va vite », visites du médecin suivies sans régularité. Ces fautes n’empêchent pas les internes de réclamer des améliorations à leur sort : en 1809 ils réclament et obtiennent des gratifications pour compenser le dommage qu’ils ont subi lors de la réorganisation des études de médecine, en 1812 ils en demandent le maintien, et en 1814 ils réclament en plus une décoration pour services rendus à la patrie lors de la campagne de 1814. Une dernière perturbation affecte le service des internes, même s’ils n’en sont pas responsables, le service militaire. Les demandes d’exemption restent vaines, et en 1812, 1813 et 1814, quelques internes doivent partir, obligeant à répartir les charges sur les élèves restant.
27Le tableau qui précède doit se lire parallèlement à celui de l’idéal défini d’entrée, car qui pourrait croire que le renforcement du contrôle religieux, la discipline accrue, les horaires stricts, n’ont jamais eu aucune application ? Il n’empêche que, bardé de règlements implacables, l’hôpital vit au jour le jour une existence agitée. Ce décalage dit la perpétuation des anciennes représentations et des anciennes pratiques face à l’hôpital. Bien que la réalité le périme peu à peu, l’idéal ancien garde des partisans, tant dans l’administration que parmi les administrés.
Notes de bas de page
1 COLLY (Marcel), « L’Affaire Gabriel à l’Hôtel-Dieu, 1830-1834 », Albums du Crocodile, mars-avril 1959, pp. 68 à 77.
2 ARIES (Philippe), L’homme devant la mort, Paris, 1977, 642 pages, pp. 68 à 77.
3 A.H.C.L., Courrier, Lettre au Maire de Lyon, 20 octobre 1824, vol. 14, p. 11.
4 LASLETT (Peter), Un monde que nous avons perdu : les structures sociales pré-industrielles, Paris, 1969, 297 pages.
5 MANDROU (Robert), Introduction à la France Moderne (1500-1640), Paris, 2e éd., 1974, 412 pages, chap. III. Le tableau de l’homme du XVIe siècle semble rester celui de l’homme du peuple au début du XIXe siècle. BERCE (Y.-Marie), Croquants et nu-pieds, Paris, 1974, 240 pages.
6 POINTE (Jean-Pierre), Histoire topographique et médicale du Grand Hôtel-Dieu, Lyon, 1842, 441 pages, chap. I.
7 Règlement de l’Hôpital-général, op. cit., chap. VIII, art. 1 à 4.
8 POINTE (J.-P.), op. cit., pp. 56 et 68.
9 IMBERT (François), De l’observation dans les grands hôpitaux et spécialement dans ceux de Lyon, Lyon, 1830, 60 pages, pp. 28-29.
10 POLINIERE (Isidore, Baron de), Considérations sur la salubrité de l’Hôtel-Dieu et de La Charité, Lyon, 1853, 226 pages.
11 A.H.C.L., Délibérations, vol. 21, 7 janvier 1824.
12 IMBERT (François), op. cit., p. 20.
13 AGUERRE-HOHL (Jean-Pierre), « Les placements collectifs des enfants de La Charité au XVIIIe, Bulletin du Centre d’histoire économique et sociale de la région lyonnaise, 1978, n° 3, pp. 17 à 47.
14 A.H.C.L., Courrier, Lettre à Robichon, 8 août 1807, vol. 5, p. 38.
15 A.H.C.L., Délibérations, vol. 6,17 décembre 1806.
16 Id., vol. 7, 15 mars 1809.
17 Ibid,
18 Id., vol. 23, 21 décembre 1825.
19 Qui prévoit la réception de douze enfants orphelins de Belleville-sur-Saône.
20 FAYARD (Étienne), op. cit., ne peut citer que quatre cas de réussites notables d’anciens enfants des hospices, pp. 199-200.
21 DUPIN (Charles), Histoire de l’administration des secours publics, Paris, 1821, 470 pages, p. 222.
22 A.D.R., 1 X, liasse 5, dossier 3.
23 A.D.R., 1 X, liasse 3.
24 A.H.C.L., Délibérations, vol. 20, 6 août 1823, toutes les citations sur cette affaire sont tirées de cette délibération, la seule à évoquer aussi en détail ce type d’affaire.
25 A.H.C.L., Courrier, Lettre de Louise Nantas, 10 septembre 1818 (6673). L’orthographe de la lettre a été respectée, de même que la ponctuation.
26 Id., Lettre du Préfet (transmettant la pétition), 12 novembre 1821 (8793)
27 A.H.C.L., Délibérations, vol. 24, 28 juin 1826, et vol. 27, 17 juin 1829.
28 Elles viennent du journal Le Précurseur et de quelques polémistes comme Huré.
29 HURÉ (Jeune), Revue critique sur l.hôtel-Dieu, La Charité, l’Antiquaille et autres établissements du même genre existant à Lyon, Lyon, 1829, sp.
30 A.H.C.L., Délibérations, vol. 27, 22 octobre 1828.
31 A.H.C.L., série K, Pharmacie, Lettre du Préfet, 28 juillet 1824.
32 A.H.C.L., Courrier, Lettre de Richard, 5 décembre 1827 (11825), 9 pages.
33 CARTIER (L.-V.), Précis d’observations de chirurgie faites à l’Hôtel-Dieu de Lyon, Lyon, 1802, 243 pages.
JANSON (louis), Compte-rendu de la pratique chirurgicale à l’Hôtel-Dieu de Lyon de 1818 à 1820, Lyon, 1822, 83 pages.
Id., Compte-rendu de la pratique chirurgicale à l’Hôtel-Dieu pendant 6 années (1818-1823), Lyon, 1824, 137 pages.
34 CLIET (Henry), Compte -rendu médico -chirurgical des observations recueillies dans la salle des filles mères, du 1er septembre 1817 à la fin décembre 1821, Lyon, 1823, 160 pages.
35 A.H.C.L., Courrier, Lettre à Bouchet, Montain, Janson, 29 mai 1816, vol. 8, p. 234.
36 A.H.C.L., Délibérations, vol. 27, 25 mars 1829.
37 Ibid.
38 COLLY (Marcel), « Gensoul, chirurgien de l’Hôtel-Dieu », Cahiers lyonnais d’histoire de la médecine, 1961,n° 3.
39 PERROW (Charles), « Goals and Power structures : an historical case study », in FREIDSON (Éd.), The Hospital in modem Society, London, 1963, 346 pages, pp. 112-146. C’est l’âge de ce que Perrow appelle la « Trustées domination ».
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