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Conclusion de la première partie

p. 79


Texte intégral

1L’hôpital du début du XIXe siècle n’est pas fondamentalement différent de celui de l’Ancien Régime. Il est dirigé par les mêmes catégories sociales, souvent par les mêmes personnages. Leur projet reste celui défini au milieu du XVIIe siècle, et la Révolution n’a fait qu’exacerber la volonté de moraliser et d’enfermer les pauvres.

2On aurait pourtant tort de ne voir là qu’une volonté des élites s’opposant aux résistances du peuple. Comme vraisemblablement aux siècles précédents, cette fonction privilégiée d’asile correspond à une demande sociale très forte. Si les pauvres entrent à l’hôpital, c’est qu’ils y voient leur meilleur recours contre les misères qui s’abattent sur eux. Certes, ils rentrent contraints et forcés, et l’entrée à l’hôpital reste synonyme de déchéance, mais ce dernier n’a pas à les y traîner de force. Bien au contraire, les difficultés proviennent de leur tendance à rester longtemps, limitant ainsi l’étendue des « bienfaits ».

3Tout n’est cependant pas figé. Si l’on force un peu le trait, on décèle que les pauvres ne se comportent plus tout à fait comme par le passé. Lorsque le malheur s’abat sur eux, ils exigent leur admission comme un droit. Ces exigences, cette demande accrue constituent la première explication de l’échec d’une impossible restauration.

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