Chapitre I. Le conseil d’administration et ses projets : un idéal réactionnaire
p. 15-27
Texte intégral
1Si les théoriciens de la philanthropie sont bien connus1, les praticiens sont restés dans l’ombre. On ne connaît pas précisément ceux qui, au début du XIXe siècle, ont assuré la direction des multiples institutions de bienfaisance ni dans quelle optique exacte. Cette connaissance est pourtant fondamentale car le réseau des œuvres charitables concerne une bonne partie de la population, éclaire sur les relations sociales souhaitées ou réelles et reste dirigé par l’initiative privée malgré la lointaine tutelle de l’État.
2Ces praticiens sont assurément des « notables », mais le terme ne dit pas tout : le milieu professionnel, l’âge, l’expérience individuelle, la tradition familiale déterminent tout autant, voire plus, que la simple appartenance à la nébuleuse des notables. Dans les hôpitaux de Lyon les administrateurs forment une sorte de club, dont les membres sont cooptés et liés entre eux par un filet extrêmement serré de liens politiques, familiaux, professionnels, et ce club finit par former une sous-catégorie sociale bien nette.
3Malgré leur importance dans la vie lyonnaise ces hommes n’ont guère éprouvé le besoin d’écrire : ce sont essentiellement des hommes d’action. On ne peut donc reconstituer leur idéologie qu’au travers des attendus des délibérations, des arrêtés du conseil et des textes réglementaires, ce qui ne va pas sans risques.
1 – Une indépendance de fait
4Si le Ministre ou le Préfet nomment les administrateurs c’est toujours sur une liste proposée par le Conseil. Les textes nationaux prévoient deux (An X), puis cinq noms (An XIII), mais à Lyon les listes contiennent trois noms pour chaque poste à pourvoir. Le choix des autorités est donc des plus limité. Il reste à voir quelle utilisation elles font de cette possibilité restreinte. Les vingt administrateurs sont renouvelés par cinquième tous les ans, les sorties se faisant par tirage au sort lors des premiers renouvellements partiels. Le Manuel à l’usage des administrateurs décrit la procédure de désignation des candidats : « Le Président rappelle les noms des candidats qui ont été présentés les années précédentes, y ajoute ceux des habitants de Lyon qu’il croit propres à devenir membres de l’administration. Chaque administrateur y ajoute les noms des personnes qu’il désire présenter : le choix ne peut porter que sur les noms inscrits »2. Le rôle majeur du président, l’avantage donné aux anciens candidats renforcent la stabilité du conseil. D’autres règles, sans fondement légal, jouent le même rôle en définissant la composition idéale du conseil en référence à l’Ancien Régime3 : « un parmi les magistrats de la Cour Royale, un parmi ceux du tribunal, un parmi les avocats, cinq parmi les propriétaires, douze parmi les négociants, l’étant ou l’ayant été ». La tradition est réactivée et lorsqu’un administrateur sort, les trois candidats à sa succession sont choisis dans sa profession : les listes de candidats ne présentent aucune exception à cette règle que l’administration invoque volontiers. L’hôpital invoque trois justifications principales pour le maintien de ces pratiques : – Gérer les hôpitaux est le devoir des riches : « quand les mouvements de guerre ou d’autres calamités paralysent les fabriques... il faut alléger la misère publique... par des citoyens dévoués au service des pauvres ». – En plus une bonne gestion des biens des pauvres nécessite l’alliance de toutes les classes notables de la société : « chacun apportait son expérience, le magistrat ses conseils, le propriétaire la pratique de l’économie et le négociant la régularité ». – Enfin dans l’alliance « naturelle entre les riches et les pauvres » le riche doit aussi trouver son compte : « Le négociant en quittant ses comptoirs rencontrait dans l’asile des pauvres l’ouvrier nécessaire à son industrie, et son intérêt personnel l’attachait à la prospérité des hôpitaux ».
5Il reste aux candidats à recevoir l’approbation des autorités, mais la barrière est toute symbolique : les avis du Préfet transmis au Ministre sont d’une désespérante monotonie4 ; invariablement, et par des formules stéréotypées qui ne trahissent pas une enquête poussée, le Préfet entérine le choix de l’administration.
6Le Ministre nomme le premier désigné dans la liste présentée par l’administration... « Il est le seul sur lequel cette dernière fixe sérieusement ses regards, les deux autres ne sont là que pour la forme ». Le conseil est donc coopté en toute indépendance, ce qui lui donne une stabilité qui parfois confine à la routine ou à l’ostracisme.
7Indépendants dans leur désignation, les administrateurs le sont aussi dans leur gestion quotidienne. On notera chemin faisant les différents problèmes qui ont pu opposer les hospices et l’administration, mais il faut dès maintenant noter que l’hôpital n’a jamais cédé sur ce qu’il considère comme l’essentiel : le maintien de son autorité sur ses administrés et son indépendance. L’adoption de l’ordonnance du 30 octobre 1821 déclenche de la part de l’hôpital un véritable tir de barrage qui lui permet de sortir victorieux de l’épreuve et de faire montre de sa puissance. L’ordonnance prévoyait de réduire à cinq le nombre des administrateurs, soumis à des bureaux de charité coprésidés par l’archevêque et les principaux magistrats de la Cour Royale, président et procureur du Roi5. Y voyant une atteinte à la tradition et un risque de contrôle, l’hôpital entame une vaste campagne. Il joue d’abord sur ses relations. Grâce à elles, l’hôpital a pu obtenir le soutien actif du préfet Lezay-Mamesia (fils), bel exemple de la puissance des notables locaux face aux fonctionnaires, et ceci dès avant la Monarchie de Juillet6. Même s’il ne manque ni de hauteur de vue ni de courage, le Préfet se fait le fidèle interprète de tous les hommes de Lyon, « éminents par leur rang, leurs lumières, et leur considération dans le clergé, le commerce et dans la classe des propriétaires ». C’est sûrement leur opinion qu’il décrit en insistant « sur le rôle d’auxiliaire de l’autorité que peut jouer le conseil face à la turbulence et à la mobilité d’un peuple d’une nature mobile et irritable »7. Face à des Préfets éphémères, l’administration des hospices, grâce à sa cohérence et à ses relations, paraît en mesure d’imposer sa loi au Ministre8.
8Les relations avec le conseil général et le conseil municipal sont encore meilleures, même si le problème des enfants trouvés les entache quelque peu. Le conseil général n’intervient dans les affaires hospitalières que pour ce dernier problème. Il n’a donc pas à porter de jugement sur l’action globale de l’hôpital, mais ceci ne l’empêche pas de noter que « l’administration régénérée de nos hospices a porté dans tous les cœurs le sentiment de la satisfaction la plus pure »9.
9Par l’importance de ses subventions, par son statut10 la ville est partie prenante dans l’hôpital. Les liens de fait entre les deux institutions expliquent la mansuétude de la ville lorsqu’il s’agit des hospices. Les marques de confiance abondent et elles amènent le conseil municipal à ratifier en bloc les comptes des hospices et à entériner leurs propositions de budget. Les premières anicroches ne surviennent qu’à partir de 1826, lorsque la dépense des enfants trouvés pose d’insolubles problèmes. Tout ceci ne suffit pas à altérer sérieusement les bons rapports entre les deux assemblées, et le conseil des hospices veille à satisfaire de son mieux les objections de la ville qui n’a de cesse de s’en réjouir au plus tôt.
10Une telle mansuétude finit par inquiéter : certes les membres des assemblées ne peuvent se critiquer eux-mêmes, ni leurs futurs ou anciens collègues qui siègent au conseil des hospices. Plus profondément on peut se demander s’il n’y a pas derrière toutes ses louanges une volonté de se débarrasser sur d’autres des épineux problèmes de l’assistance. Ne faut-il pas interpréter cet exorde du maire : « Remplis de confiance dans la bonté paternelle de Sa Majesté, dans la sagesse éclairée de M. le Préfet et dans le zèle des administrateurs », comme une manière flatteuse de refuser pour soi toute compromission. Il y a certes loin de la coupe aux lèvres et les autorités subventionnent largement les hospices (les poussant parfois à la médicalisation, mais cette attitude de principe ne révèle-t-elle pas les difficultés qui attendent les hospices dans leur quête d’un âge d’or révolu ?
2 – L’élite lyonnaise
11L’indépendance de l’administration survit grâce à la puissance sociale de ceux qui la composent. Plus que des notables parmi d’autres il s’agit de la petite oligarchie qui dirige la vie économique et politique de la cité. Soudée par des expériences communes, des liens de famille et bien sûr des intérêts, elle est le vecteur d’une idéologie réactionnaire qui tâche de s’imposer aussi dans les hospices.
12Le défilé des administrateurs11 confirme, en quelque sorte par anticipation, les descriptions d’A.-J. Tudesq sur les grands notables. C’est l’un des caractères sociaux du notable que d’appartenir à une famille et d’être l’héritier d’une famille. Notre groupe ne manque pas à la règle puisque, jusqu’en 1830, un administrateur sur cinq est un ancien noble. Noble de fraîche date (comme toute la noblesse lyonnaise) mal décrassée par l’échevinage et la savonnette à vilain, à laquelle certaines familles, comme les Morand-Jouffrey et les Servan-Poleymieux, avaient joint les bureaux de finance pour se donner un peu plus de lustre12. Certains avaient joué de malchance puisque leurs charges acquises après 1760 ne leur donnaient qu’une noblesse précaire dont ils ne se vantaient guère. L’appartenance à l’ancienne noblesse n’établit pas de fracture dans le groupe puisque, pour moitié au moins, ses membres sont sortis du commerce, parfois allié à quelque charge de justice. Ces héritiers n’ont pas trahi et l’on retrouve parmi eux une moitié d’industriels et de négociants (parmi les plus notables de la ville)13, 20 % de propriétaires et 20 % de gens de justice14. Peu nombreux sous l’Empire (9 %), les propriétaires font une entrée en force sous la Restauration où ils occupent 30 % des places du conseil, proportion importante pour une ville industrielle et commerçante comme Lyon. Mais là aussi la distinction entre industriels et propriétaires n’est pas absolue puisqu’il existe une fraction industrialiste dans l’aristocratie15. Mariés autour de 30 ans dans leur milieu, mais recherchant par priorité des filles de rentiers, munies de particules sinon de vraie noblesse, ils voient leurs fils reprendre leur métier, leurs filles épouser propriétaires et officiers. Les administrateurs ont le temps pour eux : leur action, leur pensée débordent largement le seul terme de leur existence : elles s’enracinent dans la durée, tant à l’aval qu’à l’amont. Pour plus de la moitié, leurs cens16 les placent largement au-dessus des 1.000 F, frontière inférieure du groupe des grands notables17.
13Ces caractères archétypiques sont pourtant loin d’épuiser le sujet. La puissance des hospices n’est pas la somme arithmétique de la puissance de chacun de ses membres. La solidarité interne joue un effet multiplicateur. La succession des membres d’une même famille au sein du conseil en est le premier signe : entre 1802 et 1830, 19 membres succèdent à un proche parent et accaparent à eux seuls près de 10 % des nominations18. La plupart du temps c’est le frère cadet qui succède immédiatement à son aîné. C’est le cas des familles Dian, Aynard, Frerejean19 qui ainsi sont physiquement présentes au conseil pendant dix ans d’affilée. Grâce au fonds Frécon on a pu mettre à jour d’autres liens de parenté et d’alliance moins évidents : les mariages internes au groupe ne sont pas rares : mariages d’administrateurs avec des sœurs ou des filles de collègues, mariages de fils et de filles d’administrateurs allient les familles Bottu et De Cotton, Guérin, Gérando et Mottet, Meaudre et Guérin. Ces mariages transforment le conseil des hospices en une sorte d’affaire de famille aux mains d’un puissant groupe familial tissé autour des Guérin et Anginieur, ce qui explique la stabilité et la cohérence de la politique du conseil malgré la relative brièveté des mandats20.
14Plus encore à Lyon que partout ailleurs les notables de la Restauration sont marqués par les souvenirs de la Révolution, et à Lyon par le siège de 179321. Dès avant 1815 on retrouve parmi les administrateurs De Savaron, ancien officier de la cavalerie lyonnaise lors du siège, dont le père avait été exécuté en 1793 tout comme les pères des frères Lacroix-Laval, De Morand-Jouffrey, Vouty, Basset La Pape, Bruyzet et De Vema. Après 1815, conjoncture politique aidant et temps passant, ce sont les émigrés eux-mêmes qui investissent le conseil. Arrivent ainsi De Forcrand-Ruyère, ex-officier de l’armée de Condé et de l’armée autrichienne, Ravier du Magny, défenseur de Lyon en 1793, Monlong, émigré, Delandine, guerroyant en 1814-1815 contre l’usurpateur22. Même minoritaires ils donnent le ton politique au conseil, qui ne perd pas une occasion de flétrir « le temps des malheurs, le temps de l’anarchie »23. Cette révulsion pour la Révolution les amène à s’acharner à reconstruire le passé, y compris dans le domaine hospitalier : conduite irrationnelle, à l’origine des problèmes de l’hôpital entre 1802 et 1830, qui devait condamner pour un temps les expériences de la Révolution.
15Les étiquettes politiques sous lesquelles furent élus les membres de l’administration des hospices confirment en tout point l’enracinement de cette idéologie : sur 11 députés administrateurs des hospices, 8 furent élus comme ultras24 ou conservateurs, selon les périodes. Le nombre des administrateurs députés selon les assemblées montre bien où vont leurs préférences politiques : après une abstention lors de la Convention ils réapparaissent dès le Directoire, formant un quart de la représentation départementale au conseil des Cinq-Cents. Réservés à l’égard de l’Empire25 ils reviennent en force pendant la Restauration, monopolisant entre les 3/5èmes et la totalité de la députation du département26. Plus que les idées politiques, c’est le rôle social des administrateurs que mesurent les fonctions politiques. Comme sous l’Ancien Régime la présidence du conseil des hospices est la dernière étape du cursus honorum avant la Mairie27 : jusqu’en 1830, la moitié des présidents des hospices deviennent maires de Lyon, le reste premier adjoint, et tous les premiers magistrats de la ville (sauf le marquis d’Albon) sont d’anciens présidents des hospices. Jusqu’en 1830 environ, la moitié des membres du conseil municipal se sont déjà côtoyés à l’Hôtel-Dieu et à La Charité. Au conseil général ils sont le quart et au conseil d’arrondissement le tiers28. Bénéficiaires des faveurs du pouvoir et du corps électoral censitaire, les administrateurs des hospices ne sont pas des notables ordinaires : ils sont l’élite de la notabilité, sa sanior pars. Comme à la fin de l’Ancien Régime c’est la même fraction très limitée de la population qui truste les fonctions publiques, même si des propriétaires se joignent aux négociants et gens de loi29. Comme on le pense de plus en plus communément, la Révolution n’est guère une révolution sociale. Bien plus, en multipliant les assemblées et les fonctions électives les régimes d’après 1789 ont encore renforcé l’emprise des quelques familles où se recrute le corps politique30.
16Composée d’hommes de l’Ancien Régime, hantés par la Révolution et croyant représenter l’ensemble des habitants notables, la direction de l’hôpital ne peut guère présenter d’autres projets que ceux d’avant 1789. De plus en plus ce projet pétrifié ne correspond pas à l’attente de catégories croissantes de la population.
3 – Les Hospices selon l’administration
17Les administrateurs ont été toujours fort discrets sur leur rôle dans l’hôpital, au moins jusqu’en 1830. Il est vrai qu’avant J.-F. Terme (1832- 1840) aucun administrateur ne se fait remarquer par ses réflexions sur les problèmes sociaux31. Il apparaît, d’après les lettres de démission et d’acceptation, que la participation à la gestion des hospices est un devoir social, et non le fruit d’une volonté individuelle, un sacrifice nécessaire rétribué par un prestige accru et l’espérance d’une brillante carrière publique32. L’entrée dans le conseil est aussi une occasion de faire montre de son dévouement au régime du moment et à ses serviteurs. Accepter sa nomination c’est aussi sacrifier à l’une des vocations classiques du notable, assurer la charge des fonctions publiques en l’absence de fonctionnaires. A ce devoir s’ajoute celui du riche qui doit « soulager les pauvres et l’humanité souffrante », selon une expression très en vogue.
18Malgré ces assurances réitérées le service des pauvres, le service public cède le pas devant les intérêts individuels restés primordiaux : la mauvaise santé, le besoin de repos, les services rendus, les occupations professionnelles sont les raisons invoquées pour justifier un refus ou une démission.
19Gérer l’hôpital est une fonction avant tout politique où l’on exprime les intérêts de son groupe social face aux autres. On ne peut donc être étonné de retrouver dans les projets de l’hôpital le fond commun des idées des notables sur le problème social : le paternalisme et son corollaire la moralisation par l’instruction et la religion, mais aussi par la discipline la plus stricte.
20C’est dans les règlements et les attendus des délibérations que transparaissent le mieux les idéaux de l’administration, sans que vienne interférer le poids des circonstances. L’analyse de ces textes renseigne, bien sûr, plus sur l’idéologie de leurs rédacteurs que sur le fonctionnement de l’institution.
21Ainsi défini, l’hôpital est presque un établissement religieux : les administrateurs accomplissent une sorte de sacerdoce, les secours sont tout autant religieux que matériels ou temporels, l’année hospitalière s’agence autour de nombreuses cérémonies religieuses. Volontiers ostentatoire la religion concilie une multitude de fonctions : maintenir la tradition, légitimer l’ordre hospitalier, moraliser les pauvres. Pour les administrateurs, le temporel et le spirituel n’ont pas à être séparés et ils confondent volontiers, mais de bonne foi, l’ordre social existant et la cité céleste.
22La vie religieuse de l’hôpital connaît quelques temps forts lors du Carême, qui attire de prestigieux prédicateurs extérieurs largement payés et voit les administrateurs participer à la messe et aux vêpres dominicales, à l’adoration de la Croix le Vendredi-Saint, les plus récemment nommés tenant le dais. L’hôpital a aussi ses propres fêtes : la Sainte-Marthe pour l’Hôtel-Dieu, l’Assomption pour la Charité. C’est l’occasion d’une messe solennelle où le Maître-Spirituel (aumônier en chef) reçoit l’engagement des frères et sœurs récemment proposés à la croisure33. Le troisième mercredi après Pâques, conformément à un vœu de 1638, c’est une impresionnante procession qui parcourt la ville : précédés par le suisse et les bannières, toutes les catégories d’administrés (sauf les malades), les employés, les médecins et les administrateurs (en fin de cortège – humilité oblige) s’acheminent vers Fourvière par le quartier d’Ainay et reviennent à l’hôpital par le pont du Change et la presqu’île34. Tous les événements importants de la vie hospitalière sont doublés de cérémonies religieuses : réception des maîtres spirituels, des administrateurs et économes. Ajoutons, pour être complet, les messes solennelles pour le repos de l’âme des bienfaiteurs et des anciens administrateurs, les enterrements des administrateurs, la bénédiction de nouvelles salles.
23La direction de l’hôpital participe donc de la Renaissance catholique du début du XIXe siècle, fondée sur la multiplication de cérémonies grandioses, capables d’impressionner les foules et de les ramener dans le droit chemin. Ces cérémonies ne sont pourtant que la partie émergée de l’iceberg : administrateurs et administrés participent à une vie religieuse intense. Les premiers commencent et terminent leurs réunions par des prières35, vont quêter pour les pauvres dans les paroisses de la ville. Cette humilité ostensible permet de donner aux pensionnaires tout à la fois un exemple de piété et une bonne image de leurs « bienfaiteurs ». L’exemple ainsi donné n’est pas de trop pour encourager personnel et pensionnaires dans les voies d’une piété exigeante. Pour le personnel les exigences religieuses s’intégrent fort bien parmi les autres mesures visant à en faire des serviteurs parfaitement dociles. Moins abondants que pour les pensionnaires de l’hospice, les exercices proposés (imposés ?) aux malades n’en sont pas moins variés. Dès l’an X une longue délibération36 réglemente la vie des aumôniers et par là nous renseigne sur la vie de leurs ouailles : présence quotidienne de l’aumônier pour la prière, la messe, la communion des malades restés au lit chaque matin, visite des malades qui ont communié, litanies de la Vierge l’après-midi. Ce règlement décrit par le menu les fastes dont doivent s’entourer les cérémonies : la communauté assiste à genoux à la prière du matin ; pour la communion le prêtre est accompagné d’une sœur portant l’encensoir les flambeaux lorsqu’il porte le viatique. Après l’ostentation, la répétition est le deuxième pilier de cette pédagogie religieuse. L’instruction est systématique : dès sept heures, le prêtre doit s’informer des malades entrés la veille et aller les visiter ; chaque lit de malade porte un carton mentionnant le service religieux qui lui est dû : CFN pour confession, INST pour catéchisme, EO pour extrême-onction. Il s’agit donc d’un quadrillage beaucoup plus perfectionné que le quadrillage médical. Visiter les malades, distribuer les sacrements ne suffit pas : il faut aussi donner une véritable profondeur au sentiment religieux et pour cela éviter un recours trop fréquent, et donc suspect, aux sacrements : « certains malades croient qu’ils seraient négligés s’ils ne s’approchent pas des sacrements et cette crainte peut les conduire à en abuser ». Mieux vaut la qualité que la quantité : « les aumôniers proportionneront l’étendue de l’instruction au vice des malades et à leur état... l’aumônier ne doit pas voir longtemps les malades, mais souvent ».
24Malgré son omniprésence un peu lourde la religion doit faire montre de subtilité lorsqu’il s’agit de convertir au fond et non d’imposer des rites. Pour les administrés de la Charité les exercices religieux sont modulés suivant les catégories ; relativement discrets pour les vieillards, ils sont plus massifs pour les enfants. Chaque journée s’ouvre et se ferme par une cérémonie religieuse : prière et messe dès cinq heures ou cinq heures trente pour les enfants, infirmes, messe à huit heures pour les vieillards. Le soir prière au dortoir pour les enfants, à la chapelle pour les vieillards37. Les dimanches et fêtes les aumôniers font une courte instruction aux administrés, et le premier dimanche de chaque mois est consacré à la communion générale38. Peu de documents nous renseignent sur le contenu des instructions et sermons, mais ils sont sans ambiguïté. Invoquant les avantages à attendre du rétablissement des aumôniers, l’administration signale « qu’il importe à la religion, à la morale, à l’ordre du service intérieur et à la tranquillité des administrés des hospices d’y établir des fonctions spirituelles ». Ostentatoire ou subtile la religion n’est qu’un instrument de moralisation ; le but est à l’évidence social.
25Élément de contrôle religieux, l’hôpital se veut aussi instrument de contrôle social. A lire les règlements il est même défini comme une sorte de laboratoire où élaborer un modèle de rapports sociaux réconciliant riches et pauvres. L’ensemble des notables doit être mobilisé à l’hôpital, soit par la participation au conseil, soit par les legs, soit par les quêtes, pour que les pauvres soient enfin mis au travail, deviennent ponctuels, respectueux, obéissants, purs. Comme on le voit, l’idéal n’est pas nouveau : c’est celui des années 1640-1650, sorti exacerbé de la Révolution, qui réinsuffle la crainte du pauvre39.
26Pour rassembler les riches autour de l’hôpital, l’administration met en œuvre quantité de petits moyens. Le repas mensuel, dans lequel l’administration rassemble, en totalité ou en partie, les autorités administratives, religieuses, judiciaires, charitables et militaires, auxquelles sont adjoints quelques anciens administrateurs40, dépasse la simple vie mondaine et peut devenir un véritable moyen de consultation de tous les gens distingués de la ville. Pour attirer certains d’entre eux dans le conseil, l’hôpital ne lésine pas sur le décorum. Une fois choisi, le nouvel administrateur doit recevoir ses futurs collègues arrivant en cortège et en voiture, les accueillir sur le pas de sa porte avec quatre serviteurs et les présenter à vingt autres notables subtilement choisis41 : de quoi montrer à toute la ville la consécration atteinte par la cooptation au conseil. Jusqu’au terme de leur vie, et après, les administrateurs restent entourés de ces marques de respect : les funérailles solennelles, les services religieux post mortem entretiennent leur mémoire, de quoi flatter, à peu de frais, plus d’un notable du siècle commençant. En théorie du moins, l’hôpital, œuvre de charité privée, doit être alimenté par les dons et legs des classes aisées. Ce sont eux qu’il faut solliciter par des sermons de Carême émouvants. C’est aussi pour accroître cette source de revenus que sont rétablies, en mars 1807, les antiques Fondations42. Et comment refuser une offrande substantielle, si l’on veut tenir son rang, lorsque la sébile vous est tendue par un des hommes les plus puissants de la ville ? Comment n’être pas sensible à « l’habit noir fermé par une ceinture noire à franges... indispensable en ce qu’il retrace constamment à celui qui le porte les devoirs dont il est chargé et à ceux qu’il est appelé à diriger la déférence qui lui est due »43 ? Derrière toutes ses démonstrations, n’y a-t-il pas, de la part de l’oligarchie en place, une habile propagande pour renforcer son pouvoir sans le partager ?
27Elle en tire une force plus considérable pour imposer dans les mots, sinon dans les faits, un ordre moral fondé sur le travail et l’obéissance, proscrivant tout divertissement." Les techniques envisagées pour réaliser ce projet sont tout aussi anciennes que lui : mises à part l’éducation, ce sont les techniques de l’« enfermement » de l’âge classique, créer un monde clos séparé de la corruption extérieure44. Souci moral et souci économique s’ajoutent pour faire du travail le pilier central de cet ordre moral : « l’hospice de La Charité est dévoré d’un grand besoin : celui d’y voir utiliser les bras de l’enfance et de la vieillesse et d’y naturaliser cet amour du travail commandé aux hommes par la nature et nécessaire dans cet établissement pour le soutien de sa propre existence ». Les règlements tentent de faire passer ces sages principes dans la réalité. C’est l’une des tâches des instituteurs des enfants que de former de bonne heure leurs pupilles au travail pour qu’ils puissent partir en apprentissage après leur communion. Le refus du travail pour les vieillards valides, l’incapacité pour les infirmes sont causes de renvoi45.
28Parallèlement, l’hôpital doit combattre les jeux et les tentations de la chair. Les enfants sont les premiers visés : les règlements prévoient la surveillance permanente des garçons, l’éclairage des dortoirs. Il leur est interdit de se rendre dans les lits les uns des autres et d’aller à plusieurs aux lieux d’aisance46. La répression est plus subtile pour les filles47 : surveillance des lectures et des visites, interdiction des déplacements individuels dans les corridors, et même des confessions individuelles. Dans tout l’hospice, chaque dortoir est muni de son escalier particulier, et être pris dans un autre dortoir que le sien est justiciable de lourdes peines, du renvoi en cas de récidive. Pour empêcher tout contact entre les sexes on va jusqu’à interdire l’entrée de l’hôpital aux femmes seules, surveiller les visites des vieillards, leur donner des jours de sortie différents selon leur sexe, leur construire un escalier indépendant de toutes les salles du rez-de-chaussée. De ce bon usage moral des escaliers se dessine en filigrane les techniques de mise à distance étendues ensuite aux lieux privés48. Il y a aussi d’autres vices à combattre : « le jeu qui dégénère en passion et conduit à de plus grands vices nuisibles aux bonnes mœurs ». Tous les jeux sont interdits dans les deux hôpitaux49, à l’exception des jeux de boules et de quilles qui restent autorisés à La Charité mais dans les conditions déterminées par l’économe-directeur. La mendicité et l’ivrognerie sont deux tentations qui guettent les vieillards. Elles sont sévèrement punies, la première surtout qui, en plus d’être une atteinte aux mœurs et un scandale public, se voit qualifiée « de vol réel fait au véritable pauvre sans pain et sans asile ». L’uniforme très XVIIIe des vieillards sert avant tout à les repérer dans la ville, avec son habit à la française et son tricorne.
29L’hôpital est aussi une institution totalitaire imposant à tous la « mort au monde »50. Le rituel de dépossession des malades est particulièrement impressionnant et le règlement énumère comme un glas toutes les petites dégradations qui font perdre à l’individu sa singularité51 : « Les malades ne pourront conserver leur argent ni aucun de leurs vêtements et les sœurs auront soin de leur donner des habits de la maison. Ils ne pourront plus recevoir pendant leur séjour aucun autre vêtement ni argent sous peine de confiscation ». La remise des effets, lors de l’entrée, évoque irrésistiblement la prison : « l’argent que les malades auront apporté avec eux sera remis en leur présence dans le paquet de leurs habillements qui sera livré aux sœurs de ce département ». Même la mort ne fait pas réintégrer au malade la loi commune, puisque « ses vêtements seront vendus et son argent jeté dans un tronc ». Une fois entré, le pensionnaire appartient à l’hospice qui tâche de l’isoler du monde. Si l’horaire des visites à l’Hôtel-Dieu est plutôt libéral (7 h. – 10 h. 30, 12 h. – 17 h. 30), on tâche sans cesse de le réduire et la fouille des visiteurs est même prévue. A La charité, il s’agit surtout de limiter les sorties : deux par semaine pour les vieillards et les enfants (accompagnés), avec un ingénieux système de marque pour éviter les abus. Isolé de l’extérieur, l’administré doit l’être aussi du personnel soignant : il est interdit à tout convalescent d’entrer dans aucun endroit de la maison destiné aux différents services. Les sœurs doivent veiller à maintenir les distances avec les administrés de La Charité, attirer leur respect et leur confiance, mais en les maintenant dans une crainte salutaire.
30Si besoin est, les règlements prévoient des punitions, y compris pour les malades. Les actes les plus innocents de la vie courante se trouvent, pour eux, « pénalisés »52 : fumer, jouer aux cartes, se déplacer, transmettre les aliments, tout est objet de punition. Si l’état du malade le permet, la diète et en cas de récidive le cachot53. Ailleurs, la privation de vin ou de sorties, la chambre de discipline sont généreusement prévues.
31II est juste de noter qu’à côté de ces préoccupations séculaires les règlements ajoutent des volontés plus neuves comme l’enseignement. La chose n’est pas nouvelle puisque diverses « fondations » imposent à l’hôpital la formation de quelques enfants, souvent en vue de l’état ecclésiastique. Très vite l’hôpital éprouve le besoin de donner aux enfants un minimum de formation. Dès l’an XII, le règlement des enfants prévoit une formation religieuse, des instructions morales et de la grammaire. Avec le règlement de 1808, les choses sont codifiées et personne n’est oublié. Les enfants des fondations forment « la classe », ou « école latine », et sont destinés à l’état ecclésiastique ou à l’emploi dans les bureaux de l’hôpital. Les autres garçons reçoivent deux heures d’enseignement quotidien à base de lecture, d’écriture et de catéchisme. Un instituteur en chef (ecclésiastique qui a rang d’aumônier) et deux sous-maîtres ont la charge des garçons. Une sœur maîtresse est destinée à donner aux filles quelques rudiments de lecture, c’écriture, de catéchisme et d’instruction ménagère (filage, raccommodage, couture)54. Comme le montre cette organisation, l’enseignement n’est qu’un moyen de plus pour moraliser les classes populaires, en étroit lien avec la religion55.
32Au plan réglementaire, les Hospices Civils de Lyon fournissent un décalque presque parfait d’autres discours de la même période56. Très partiellement modifié, il s’agit du projet des années 1650 qui a survécu à la Révolution57. Le fait s’explique par le maintien aux affaires de la même oligarchie d’Ancien Régime58, plus que par la volonté d’un « Pouvoir » quelque peu désincarné. Ce projet correspond tout à la fois à leurs intérêts et à leur idéologie. Ceci dit rien n’est réglé : il reste aux administrateurs à appliquer leur projet général dans la pratique quotidienne et à le proposer aux utilisateurs de l’hôpital. Absents des grands textes, ceux-ci font cependant la vie quotidienne.
Notes de bas de page
1 CHEVALIER (Louis), Classes laborieuses, classes dangereuses, Paris, 1958, rééd. 1978.
2 Manue à l’usage de MM, les Administrateurs des hôpitaux de Lyon, Lyon, 1821, 98 pages, pp. 27-28.
3 A.H.C.L., Courrier, Lettre au Maire de Lyon, 14 novembre 1821, vol. 12, pp. 37 à 42.
4 A.D.R., série 1 X, liasse 256, Renouvellement du conseil d’administration an X, 1825.
5 WATTEVILLE (Adolphe de), Législation charitable, Paris, 1863, 3 vol., vol. 1 (1790-1842), 671 pages. Ordonnance du 31 octobre 1821.
6 TUDESQ (André-Jean), Les grands notables en France, 1841-1849, Étude de psychologie sociale, Paris, 1964, 2 vol., 1.164 pages, vol. 1, p. 113.
7 A.D.R., série 1 X, liasse 256, Lettre du Préfet au Baron Mounier (directeur général de la comptabilité des hospices et communes), 1er décembre 1821.
8 Cet épisode confirme les remarques de LECLERE (Bernard) sur la politique conciliante des préfets d’après 1815, in Les préfets en France (1800-1940), IVe section E.P.H.E., série V, n° 35, Genève 1976, 181 pages, p. 156.
9 A.D.R., série 1 N, Conseil général (vol. 1), séance du 12 prairial an X.
10 Le Maire est l’un des présidents-nés de l’administration des hospices, Arrêté du ministre de l’intérieur, 18 janvier 1802, art. 1.
11 La plupart des renseignements biographiques sont tirés du Fonds Ferdinand FRÉCON, A. D.R., dossiers Rouges (8 volumes) : Familles consulaires, et dossiers Bleus : Familles non consulaires.
12 GOUBERT (Pierre), L’Ancien Régime, Paris, tome 1, 1971.
13 CAYEZ (Pierre), Métiers Jacquard et hauts fourneaux, Lyon, 1978, 464 pages, p. 118 et p. 251. La plupart des administrateurs des hospices se retrouvent dans la liste des commerçants et industriels les plus notables de Lyon (1811) ou celle des plus gros actionnaires (1822-1825).
14 TUDESQ (A.-J.), op. cit., p. 114 : « survivance d’habitudes parlementaires la magistrature jouait dans la société un rôle prépondérant : les présidents de tribunaux, les membres des cours royales étaient les représentants désignés de la bourgeoisie ».
15 CAYEZ (Pierre), op. cit., p. 248.
16 A.D.R., série M, non classée, liste du jury 1828 (la première conservée à Lyon).
17 TUDESQ (A.-J.), op. cit., Introduction.
18 HODIEU (Louis), Essai de nomenclature lyonnaise, municipales et autres, Lyon, 1885.
19 Ibid.
20 La moyenne s’établit à 4 ans et demi pour les années 1802-1814, 4 ans 1 trimestre pour 1814-1830. Ce dernier chiffre est un peu faussé (en baisse) par la démission collective du conseil en septembre 1830.
21 TUDESQ (A.-J.), op. cit.
22 Archives historiques et statistiques du département du Rhône, tome IV, pp. 149- 181.
23 CAYEZ (Pierre), op. cit., p. 89, mentionne le même discours tenu à la Chambre de Commerce, où les orateurs étaient la plupart du temps les mêmes.
24 Archives historiques et statistiques du département du Rhône, tome VII (1827- 1828), pp. 43 à 53.
25 CAYEZ (Pierre), op. cit. : « La malédiction permanente de la guerre et la célébration de la paix exprimaient une condamnation implicite mais constante du régime impérial » (p. 90), note-t-il pour la Chambre de Commerce où se retrouvait une bonne partie du conseil des hospices.
26 Almanachs de la ville de Lyon, an X à 1830.
27 GARDEN (Maurice), Lyon et les Lyonnais au XVIIIe siècle, Paris, rééd. Flammarion, 1975, 374 pages, pp. 283 à 287.
28 Almanachs de la ville de Lyon, passim.
29 GARDEN (Maurice), op. cit., p. 288 sq. Le changement est maigre, les propriétaires n’étant bien souvent que des négociants ou juristes « déguisés » en propriétaires.
30 CHAUSSINAND-NOGARET (Guy), Une histoire des élites 1700-1848, Paris, 1975, p. 216.
31 TERME (Jean-François), auteur de plusieurs ouvrages sur les enfants, seul ou en collaboration avec MONFALCON, cf. chap. IX,
32 ARMINJON (Gabriel), Banquiers des pauvres, Lyon, 1957, 226 pages.
33 Manuel à l’usage de MM. les Administrateurs.., , op. cit., pp. 42 à 44.
34 Ibid.
35 Ibid.
36 A.H.C.L., Délibérations, vol. 1, 27 messidor an X, pp. 139 à 148. La longueur et la précocité de cette délibération sont en elles-mêmes révélatrices.
37 Règlements de l’hôpital de La Charité de Lyon, Lyon, 1808,164 pages, titre 4, chap. l’« Ordre de la journée », pp. 152-154.
38 Ibid., chap. III « Des aumôniers », articles 5 et 6.
39 GUTTON (Jean-Pierre), La société et les pauvres : l’exemple de la généralité de Lyon, 1534-1789, op. cit., pp. 303, 323 et 341.
40 Manuel à l’usage de MM, les Administrateurs, op. cit., pp. 51 à 58.
41 IMBERT (Jean), L’administration hospitalière à Lyon sous le Consulat et le Premier Empire, Sarrebrück, 1953, 10 pages.
42 A.H.C.L., Délibérations, vol. 6,11 mars 1807,
43 Ibid., vol. 1,16 pluviôse an X.
44 GUTTON (Jean-Pierre), op. cit., p. 332.
45 Règlements de La Charité, op. cit., titre 2, chap. III, art. 6 et 7, et titre 3, section 2, chap. I, art. 13 ; titre 3, chap. III, art. 13 ; titre 3, chap. III, art. 13 ; titre 3, chap. IV, art. 1.
46 A.H.C.L., Délibérations, vol. 3, 9 ventôse an XII, Règlement de l’œuvre des garçons, art. 2, 3 et 4.
47 Règlements de La Charité, cit., titre 3, chap. II, art. 10 à 13.
48 MURARD (Léon), ZYLBERMAN (Patrick), Le Petit travailleur infatigable, Paris, 1976, 292 pages, p. 56.
49 Règlement de l’Hôpital général et grand Hôtel-Dieu de Lyon, Lyon, 1819, 91 +36 pages, chap. X, art. 3.
50 GOFFMAN (Erving), Asiles, op. cit.
51 Règlement de l’Hôpitalgénéral, op. cit., chap. X, art. 18, 19, 20.
52 FOUCAULT (Michel), Surveiller et punir, Paris, 1976.
53 Règlement de l’Hôpitalgénéral, op. cit., chap. X, art. 11 à 17.
54 Règlement de La Charité, op. cit., section 2, chap. 1 et 2.
55 TUDESQ (André-Jean), Les grands notables, op. cit., t, II, p. 574.
56 FOUCAULT (Michel), Surveiller et punir, op. cit.
57 GUTTON (Jean-Pierre), op. cit.
58 GARDEN (Maurice), Lyon et les Lyonnais au XVIIIe siècle, op. cit., pp. 282 à 290.
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