Chapitre VI. Heine Face à Chateaubriand
p. 311-318
Texte intégral
1Heinrich Heine a résidé à Paris presque sans interruption depuis son arrivée dans notre pays en mai 1831 jusqu’à sa mort, avenue Matignon, le 17 février 1856. Son exil était un choix dicté par des raisons sentimentales autant que politiques, qui l’on conduit à se faire, d’un bout à l’autre de cette longue période, l’observateur attentif de notre vie nationale. Il ne pouvait manquer, à ce titre, de s’intéresser à Chateaubriand, surtout lorsqu’il eut accepté de devenir correspondant de la Gazette d’Augsbourg. Les chroniques qu’il a envoyées à ce journal, auquel l’habile gestion de son directeur, le Baron Cotta, avait acquis une audience européenne, ont fourni par la suite la matière de deux recueils bientôt traduits et publiés, l’un, De la France, en juin 1833 chez Renduel, l’autre, intitulé Lutèce et sous-titré Lettres sur la vie politique, artistique et sociale de la France, en avril 1855 chez Michel Lévy frères. La traduction fait apparaître certains remaniements commandés par l’opportunité ou la prudence, mais, pour ce qui touche Chateaubriand, laisse subsister l’essentiel.
2La réputation de ces textes auprès des historiens est aussi solide que justifiée, car ce très grand poète sait se montrer journaliste de talent. Depuis Thureau-Dangin, tous les spécialistes de la Monarchie de Juillet ont attaché du prix à son témoignage, traditionnellement évoqué à propos, par exemple, de l’épidémie de choléra ou des émeutes républicaines qui désolèrent la capitale en 1832. Mais les jugements qu’il porte sur les hommes présentent souvent autant d’intérêt que le tableau qu’il trace des événements eux-mêmes, surtout lorsque la passion ou le parti-pris inspire. C’est la raison pour laquelle, si partial voire scandaleux qu’il demeure par plus d’un aspect, le portrait qu’il trace de Chateaubriand mérite attention.
3Aucune affinité ne paraît, a priori, susceptible de rapprocher ces deux esprits ni ces deux personnalités, et l’on est d’abord surpris que Heine parle si volontiers de cet illustre contemporain avec lequel il n’avait, de toute évidence, rien de commun. Il le fait du reste en termes pour lui assez inhabituels, de nature à suggérer à la fois l’intérêt qu’éveille en lui cet homme exceptionnel et l’hostilité voisine de l’aversion qu’il éprouve à son endroit. En voici quelques exemples, qui, bien que s’échelonnant sur une durée de presque vingt-cinq années, n’en traduisent pas moins des réactions identiques ou peu s’en faut. La seconde chronique de De la France, datée du 19 janvier 1832, fait allusion à la célèbre brochure d’octobre 1831 De la nouvelle proposition relative au bannissement de Charles X et de sa famille. Ce texte avait transporté d’enthousiasme Börne, autre intellectuel allemand qui avait choisi, lui aussi, l’exil volontaire à Paris pour des raisons politiques. Heine, sans aborder le moins du monde le fond de la question, se contente de brocarder méchamment l’auteur, présenté comme le « Don Quichotte champion de la légitimité, si pathétiquement en selle sur son Rossinante ailé, [champion] dont le glaive était moins acéré que brillant, et qui ne tirait qu’avec des perles précieuses au lieu de bonnes balles de plomb bien vulgaires et bien incisives »1. La gratuité de ce commentaire donne à croire que je journaliste n’a guère pris la peine de lire l’ouvrage dont il parle. Mais, si injuste qu’elle apparaisse, cette première allusion préfigure toutes les autres. Le 17 juin 1832, Heine évoque l’équipée de la duchesse de Berry et annonce, à cette occasion, l’arrestation du vicomte. Le passage, qui n’a pas été repris dans l’édition française, mérite d’être cité car il constitue l’une des pièces les plus étonnantes de cette curieuse collection. L’illustre prisonnier dont le pouvoir ne savait que faire est présenté comme « le chevalier de la triste figure, le meilleur écrivain et le plus grand fou de France »2. Quelque dix ans plus tard, dans Lutèce, le ton n’a pas changé. Chateaubriand est nommé – on devrait plutôt dire pris à partie – dans une chronique du 30 mai 1840, à l’occasion du retour des Cendres. Le texte rappelle ses démêlés avec Napoléon, et oppose à cette occasion ses « élégantes passes d’armes », son « épée de parade brillante et légère » aux « ignobles coups d’estoc et de taille » que certains Allemands osaient porter contre l’empereur avec une « fourche à fumier ». Mais cet anachronique « pèlerin de Jérusalem » n’en continue pas moins d’apparaître comme « un fou triste », ressemblant à Angeli « le bouffon mélancolique du roi Louis XIII [… Son] pathos, écrit Heine, a toujours pour moi quelque chose de comique ; à travers le plus lugubre de ces accents qu’on prend pour sublimes, j’entends toujours le tintement des noires clochettes de con bonnet de fou. Seulement, à la longue, la mélancolie artificielle, les sottises d’outre-tombe, les pensées de mort affectées, deviennent aussi déplaisantes que monotones ». Et plus loin après d’autres aménités de même encre distribuées aux adversaires français de l’empereur, on arrive à cette conclusion : « Madame de Staël est morte, Benjamin Constant est mort, et Chateaubriand est pour ainsi dire mort aussi ; du moins, comme il nous l’assure depuis des années, il s’occupe exclusivement de son enterrement. Ses « Mémoires d’outre-tombe », qu’il publie par morceaux, ne sont pas autre chose que des funérailles qu’il se fait à lui-même avant son trépas définitif, comme fit jadis l’empereur Charles-Quint3 ».
4Ces lignes sonnent, en principe, comme un adieu. Mais l’inimité de Heine était assez tenace pour qu’il parle encore du grand disparu dans la dernière de ses œuvres, rédigée quand il était lui-même sur le bord de la tombe. Il s’agit des Aveux publiés dans la Revue des deux mondes du 15 septembre 1854, et repris à la fin du recueil intitulé De l’Allemagne en février 1855. Ces courts mémoires se présentent comme une autobiographie intellectuelle, et les manuscrits prouvent avec quel soin l’auteur en a pesé les termes, qu’il s’agisse du texte allemand ou de la version française rédigée à peu près en même temps. Madame de Staël n’y est pas ménagée, en raison de l’image trompeuse que son livre avait offerte des réalités d’outre Rhin. C’est à son propos qu’il est, pour la dernière fois, question de « son illustre ami, le vicomte de Chateaubriand, ce fou lugubre qui, à l’époque de la victoire du romantisme littéraire et politique, revenait de son pieux pèlerinage à Jérusalem. Il rapporta à Paris une immense cruche d’eau du Jourdain, et puisque ses compatriotes en France étaient redevenus païens dans le cours de la révolution, il les baptisa de nouveau avec l’eau lustrale de la terre sainte4 ».
5Il serait aisé d’allonger cette liste de citations5, mais mieux vaut sans doute tenter d’expliquer la systématique et singulière malveillance dont elles témoignent. Elles prouvent en effet, comme on a pu le constater au passage, que leur auteur avait acquis une connaissance nullement négligeable de l’œuvre qu’il s’entêtait si gratuitement à rabaisser, et il était du reste trop familier de notre culture et trop mêlé aux cercles littéraires parisiens pour ignorer l’influence que Chateaubriand avait exercée et le prestige dont il jouissait. On peut certes rappeler qu’en prose, Heine s’est souvent voulu un maître de l’irrespect et que, dès sa jeunesse, les Tableaux de voyage qui avaient fondé sa réputation avaient aussi prouvé son goût du persiflage. De fait, les chroniques envoyées de Paris à la Gazette d’Augsbourg font la part belle à l’ironie, pour piquer l’attention du lecteur ou le distraire d’une actualité à l’occasion morose, et parfois tragique. Mais ces habitudes, si évidentes qu’elles paraissent, semblent tout à fait insuffisantes pour rendre compte d’une hostilité si vive et, surtout, si constante. D’autres éléments ont dû intervenir, qui donnent à l’affaire sa dimension véritable.
6Le premier a chance d’être lié à l’attitude de Chateaubriand sous l’Empire. Ce n’est certainement pas un hasard si, en 1840 comme en 1854 encore, son nom se lit à côté de celui de Madame de Staël, cette autre ennemie de Napoléon dont Heine a fait l’une de ses bêtes noires. Quand il s’agit de l’empereur, il conserve rarement son calme et, sur le champ, le ton monte. Des souvenirs d’enfance, le fait que la législation introduite par l’occupation française avait rendu aux Juifs leurs droits civiques expliquent cet attachement, qui manifeste chez lui un caractère passionnel et constitue l’une des principales fidélités de sa vie. Dans ces conditions, n’eût-il été ni auteur du Génie du christianisme, ni aristocrate, ni légitimiste que, pour avoir écrit De Buonaparte et des Bourbons, Chateaubriand serait déjà devenu suspect à ses yeux.
7Mais bien d’autres facteurs ont aussi joué leur rôle. Séparés par la double différence de leurs générations et de leurs origines sociales, les deux hommes n’appartenaient pas au même monde. Ancien élève du Lycée de Düsseldorf, Heine était pratiquement de culture française. A Paris, il ne tarde pas, grâce à son esprit, à être accueilli et apprécié dans certains salons à la mode, comme ceux de la princesse Belgiojoso ou de madame d’Agoult. Il semble bien, en revanche, n’avoir jamais tenté de franchir le seuil de l’Abbaye au Bois, et on imagine mal du reste qu’il ait jamais pu prétendre à y être admis. A l’occasion, il se moque cruellement de Madame Récamier6, et parmi les familiers de celle-ci, le seul Ballanche a suscité de sa part une certaine estime intellectuelle. C’est qu’ancien auditeur de Hegel et capable, dès 1833, de se faire dans ses articles de l’Europe littéraire l’historien de la pensée romantique allemande, il demeure l’un des rares contemporains à avoir su mesurer l’influence de cet isolé si généralement incompris et méconnu. On constate, au contraire, qu’il ne témoigne à l’évolution religieuse et politique de Chateaubriand qu’une curiosité malveillante et distraite. Son attitude est ici d’autant plus étrange – et révélatrice – qu’il était grand utilisateur de journaux et de revues. Pour satisfaire aux exigences de son métier de correspondant de presse, il fréquentait assidûment les cabinets de lecture et, pour ne retenir que ce seul exemple, la Revue européenne, qui s’était assigné entre autres pour mission de rendre compte des travaux de la science germanique, avait tout en principe pour retenir son attention. Or elle a inséré une Lettre de Chateaubriand à MM. les Rédacteurs qui apparaît comme l’esquisse du célèbre fragment sur l’Avenir du Monde, lui-même publié dans la Revue des deux mondes du 15 avril 1834. Par leur hardiesse comme par leur beauté formelle, ces textes auraient dû éveiller l’intérêt, voire la sympathie de cet adversaire passionné de l’aristocratie. Mais il n’en dit mot, et c’est à partir de la seule brochure relative au bannissement de Charles X qu’il raille les velléités républicaines du vicomte, lequel n’est, à son avis, qu’un faux converti à la démocratie.
8Une pareille obstination dépasse, de toute évidence, les préventions personnelles. Tout se passe comme si, après son installation en France, Heine avait continué à apprécier la conduite et l’œuvre de Chateaubriand en fonction des seules idées qu’il avait apportées d’Allemagne sur le sujet, et sur lesquelles ni les publications ni les événements n’ont jamais eu, apparemment, la moindre prise. Ces préjugés, qui inspireront son attitude jusqu’à la fin de sa vie, lui semblent si bien convenir au personnage dont il découvre à Paris la réalité, qu’il n’a jamais pris la peine d’en examiner le bien-fondé. Dans ce cas précis, sa réaction est moins celle de l’observateur dont tant de pages justement appréciées établissent la clairvoyance, que celle d’un libéral fidèle à ses impressions de jeunesse, et s’obstinant à confondre l’auteur des Mémoires d’outre-tombe avec le soutien du clergé et de la monarchie légitime que Chateaubriand avait été en d’autres temps.
9Son anticléricalisme forcené a certainement favorisé cet immobilisme. Mais l’accueil dépourvu de chaleur et finalement ambigu que l’Allemagne avait réservé au Génie du christianisme ne l’avait pas non plus, sans, doute, laissé indifférent. Ce livre, qui devait être chez nous de si grande conséquence pour l’évolution des idées, n’avait obtenu qu’un faible succès outre-Rhin. S’il fut plusieurs fois traduit entre 1804 et 1828 ce fut, comme le remarque Ernst Benz, par des anonymes ou des inconnus7. La spéculation religieuse y a trouvé peu d’enrichissements et les théologiens n’en parlent guère. Cette médiocre audience apparaît d’autant plus frappante qu’elle coïncide chronologiquement avec l’accueil empressé réservé aux livres et aux idées de Saint-Martin. Les chrétiens allemands, qui n’avaient connu ni la Révolution ni la déchristianisation qui en avait été la conséquence, étaient plus soucieux de vie religieuse personnelle que de restauration du culte, et ils avaient mieux mesuré la faiblesse dogmatique du Génie que son opportunité, dont ils ne ressentaient nullement l’évidence. Pour les jeunes libéraux comme Heine, en revanche, l’accent mis dans l’ouvrage sur l’importance du rôle social de l’Eglise était apparu, après 1815, comme une nouvelle justification de l’union du trône et de l’autel, c’est-à-dire de l’un des aspects de l’ordre restauré qu’ils repoussaient avec le plus de vigueur. De ce fait, l’auteur était tenu par eux pour un esprit moins religieux que clérical. Ni les Martyrs ni l’Itinéraire n’avaient été par la suite de nature à dissiper cette impression, fausse sans doute mais d’autant plus agissante que, observée de loin et mal connue dans le détail, la carrière officielle de Chateaubriand semblait la confirmer.
10On a tout heu de penser, en effet, que le public allemand n’avait guère été informé du programme exposé dans La monarchie selon la Charte ni des campagnes du Conservateur. Il en avait été de même, la censure aidant, pour les artilcles publiés par l’écrivain dans le Journal des Débats à partir de 1824 et pour ses luttes en faveur de la liberté de la presse. En revanche, la bonne société avait sans doute entendu parler du ministre de France qui avait représenté son pays à Berlin en 1821, l’année même ou Heine avait suivi dans cette ville les cours de l’Université8. Or ce chef de mission diplomatique avait entretenu les meilleures relations avec le roi et la cour, comme c’était son devoir, mais aussi avec la noblesse prussienne ; il avait laissé paraître dans le monde ses attaches avec le parti conservateur. Les initiés, et les Varnhagen von Ense dont Heine fréquentait assidûment le salon étaient certainement du nombre, pouvaient même attester l’identité de ses vues avec celles de la duchesse de Cumberland, dont les opinions réactionnaires étaient bien connues9. Quelque temps plus tard, l’attitude adoptée par l’auteur du Génie devenu plénipotentiaire au Congrès de Vérone puis ministre des Affaires Etrangères de Louis XVIII semblait confirmer, de tout point, cette option politique. On voyait Chateaubriand jouer un rôle déterminant dans la préparation de l’intervention en Espagne qui, pour l’opinion allemande, ne pouvait guère avoir d’autre justification que la stricte application des principes du droit international tels que la Sainte-Alliance les entendait, et on le voyait ensuite lancer l’armée française au secours du roi Ferdinand VII Considérées de Berlin ou de Hambourg, les initiatives de ce légitimiste convaincu avaient tout l’air de réaliser ce que son apologétique avait d’abord laissé craindre. Dévoué serviteur des Bourbons et défenseur de l’absolutisme, un tel homme ne pouvait guère être, au fond de lui-même, qu’un partisan attardé de l’ancien régime et sa conduite, maintenant qu’il était parvenu aux affaires, illustrait ses convictions. Après la révolution de 1830, son refus hautain de servir le roi des barricades ne pouvait, pour un étranger ainsi prévenu, que conforter cette interprétation10.
11Or c’était faute de pouvoir vivre et travailler à son aise dans sa patrie, telle qu’après 1815 les princes l’avaient faite, que Heine s’était résolu à la quitter. Il avait apporté à Paris la haine du système politique qui l’avait contraint à prendre cette décision, et qu’il ne devait dès lors pas perdre une occasion d’attaquer, à travers ses principes ou ses représentants. S’il a caricaturé Chateaubriand avec tant de durable et gratuite malveillance, c’est – selon toute vraisemblance – parce qu’il n’a su et voulu voir en lui, bien à tort, que le complice obstiné de ce qu’il détestait
Notes de bas de page
1 Cf. De la France (Französische Zustände), texte traduit et présenté par Raymond Schiltz, Paris, 1930, p. 33. Ce texte de l’édition Renduel sera légèrement modifié dans l’édition Lévy de De la France (1857), qui supprime le membre de phrase placé entre crochets.
2 Ibid., p. 209.
3 Lutèce…, Paris, 1855, p. 71-73.
4 De l’Allemagne, Paris, 1855, t. II, p. 260.
5 Par exemple dans le compte rendu du Salon de 1831 qu’il rédige peu de temps après son arrivée à Paris, Heine cite Chateaubriand à propos du tableau de Delaroche, Cromwell ouvrant le cercueil de Charles 1er. Il reprend à cette occasion la formule par laquelle Chateaubriand avait défini l’exécution de Louis XVI à la Chambre des Pairs le 18 juin 1828, en prononçant l’éloge funèbre de son collègue De Sèze : « Un plagiat infâme d’un crime étranger ». Mais c’est pour l’assortir d’un commentaire des plus malveillants, mettant en cause la sincérité des sentiments royalistes de l’orateur, d’abord soucieux, selon lui, de la pose avantageuse que ce thème lui permettait de prendre, et qui lui valait les faveurs du Faubourg Saint-Germain ! (cf. Sämtliche Werke (Düsseldorfer Ausgabe), Hamburg, 1980, t. XII/1, p. 39).
6 Elle est nommée, dans les Aveux, « la beauté la plus célèbre du temps des Mérovingiens » (cf. De l’Allemagne, op. cit., p. 269).
7 Les sources mystiques de la philosophie romantique allemande, Paris, 1968, pp. 99-100.
8 Cf. Fritz Mende, Heine Chronik, München-Wien, 1975, p. 23.
9 Cf. Pierre Riberette, Une inspiratrice allemande de Chateaubriand. La duchesse de Cumberland, in Bulletin de la Société Chateaubriand, nouvelle série, n° 26, 1983.
10 De cet absolutisme exécré, la politique que personnifiait Metternich était, pour Heine, le symbole. Or, par un curieux paradoxe, ce sont des documents émanant de fonctionnaires autrichiens qui remettent ici les choses en place. Le gouvernement de Vienne faisait surveiller de près à Paris les réfugiés allemands par ses agents. Voici ce que l’on peut lire dans le rapport de l’un d’entre eux daté de janvier 1837 : « Pour ce qui est de la politique et en tant que révolutionnaire, il (Heine) ne représente absolument rien » (Für die Poltik und als Revolutionär ist er gar nichts) ; Karl Glossy, Literarische Geheimberichte aus dem Vormärz, Wien, 1912, I. Teil, p. 90. Quelques années plus tard, en 1841, le diplomate Apponyi notait au contraire dans son Journal (t. II, p. 426, cité par Marie-Jeanne Durry, La vieillesse de Chateaubriand, Paris, 1933, t. II, p. 340) que Chateaubriand visitait assidûment Lamennais prisonnier à Sainte-Pélagie, et que l’accord paraissait complet entre ces « deux grands démolisseurs de l’ordre social »...
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