Le terrain comme mise en scène
Pour les sciences sociales, l’enquête de terrain est incontournable. Mais alors que l’approche classique se fonde sur l’opposition traditionnelle entre terrain et bureau et sur l’objectivité supposée du chercheur, le travail in situ est appréhendé ici comme une zone accidentée, une expérience dont les rugosités, les malentendus et les perturbations constituent la matière même de la recherche. À la croisée de plusieurs pratiques, les auteurs de cet ouvrage déjouent les lignes établies en créant...
Éditeur : Presses universitaires de Lyon
Lieu d’édition : Lyon
Publication sur OpenEdition Books : 26 novembre 2020
ISBN numérique : 978-2-7297-1178-8
DOI : 10.4000/books.pul.29367
Collection : Nouvelles écritures de l’anthropologie | 5
Année d’édition : 2017
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-7297-0930-3
Nombre de pages : 188
Bernard Müller, Caterina Pasqualino et Arnd Schneider
IntroductionArnd Schneider
Dialogues inégaux : les collaborations entre artistes et anthropologues à Corrientes, ArgentineBernard Müller
La fable ethnographiqueRecherche théâtrale sur la genèse d’une fiction culturelle : les « Brésiliens » du Togo aujourd’hui
Thierry Bonnot
Alise-Sainte-Reine : polluer les sources ?Morad Montazami
Ethnographie expérimentale : du réassemblage à la reconstitutionKathrin Oester et Bernadette Brunner
L’ethnographie de la performance comme production de savoir : autoreprésentation dans le style des films de Jean RouchPour les sciences sociales, l’enquête de terrain est incontournable. Mais alors que l’approche classique se fonde sur l’opposition traditionnelle entre terrain et bureau et sur l’objectivité supposée du chercheur, le travail in situ est appréhendé ici comme une zone accidentée, une expérience dont les rugosités, les malentendus et les perturbations constituent la matière même de la recherche. À la croisée de plusieurs pratiques, les auteurs de cet ouvrage déjouent les lignes établies en créant des situations inédites susceptibles de révéler la société sous un jour nouveau. L’expérience artistique (théâtre, performance, cinéma) alimente le questionnement anthropologique, tandis que le renouvellement de perspective est envisagé à partir du réexamen critique de l’ensemble des processus d’écriture et de restitution. Cette immersion dans les errements de la recherche ne manquera pas d’interpeller le lecteur, qu’il soit anthropologue ou artiste.
Bernard Müller dirige depuis 2003 avec Thierry Bonnot le séminaire « Mise en scène et en récit » à l’École des hautes études en sciences sociales (Paris) où il est membre de l’IRIS. Il anime également CURIO, un groupe de recherche par la performance réunissant chercheurs, artistes ou chercheurs-créateurs dans l’idée de favoriser les démarches artistiques qui puisent dans la boîte à outils des sciences humaines (en particulier de l’ethnographie) autant que les projets scientifiques qui assument aussi une dimension artistique. Il envisage la performance comme véhicule de la recherche, et plus généralement l’art comme mode d’exploration et de production de connaissance. Ses terrains sont le théâtre, la performance et le musée.
Caterina Pasqualino est directrice de recherche au CNRS, anthropologue et cinéaste. Dans ses livres comme dans ses films, elle s’intéresse à la performance vocale et gestuelle comme enjeu identitaire et poétique (Dire le chant : les Gitans flamencos d’Andalousie, CNRS éditions, 1998). Son travail récent l’a amenée à concevoir le terrain anthropologique comme un dispositif performatif de collaboration, de mise en scène et de reconstitution. Avec Arnd Schneider, elle a dirigé l’ouvrage Experimental film and Anthropology (Bloomsbury 2014). Le documentaire Tierra inquieta, réalisé avec Chiara Ambrosio, fait de la création filmique un mode d’investigation sociale.
Arnd Schneider est professeur au département d’anthropologie sociale de l’Université d’Oslo. Il rend compte du rapprochement contemporain entre l’anthropologie et l’art à partir d’enquêtes menées en collaboration avec les artistes. Il a co-organisé la conférence internationale « Fieldworks : Dialogues between art and Anthropology » à la Tate Modern (Londres, 2003). Il a dirigé, avec Christopher Wright, Contemporary Art and Anthropology (Berg, 2006), et Anthropology and Art Practice (Bloomsbury, 2013) et est l’auteur de nombreuses publications, dont Appropriation as Practice: Art and Identity in Argentina (Palgrave Macmillan, 2006), Experimental Film and Anthropology (Bloomsbury, 2014) et Alternative Art and Anthropology (Bloomsbury, 2017).
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Anthropologies réflexives
Modes de connaissance et formes d’expérience
Marieke Blondet et Mickaële Lantin Mallet (dir.)
2017
Patrimonialisations croisées
Jeux d’échelles et enjeux de développement
Olivier Givre et Madina Regnault (dir.)
2015
Aux sons des mémoires
Musiques, archives et terrain
Alice Aterianus-Owanga et Jorge P. Santiago (dir.)
2016