Chapitre X. Artisans ruraux
p. 171-177
Texte intégral
1Si l’on tient compte des testaments d’épouses ou de veuves ainsi que des textes incomplets, on peut réunir une trentaine de textes venant de forgerons. Les 286 occurrences proviennent de 72 paroisses différentes et révèlent leur présence dans le rôle de témoin, de légataire ou autre.
I. Les forgerons
2De tous les métiers signalés en Forez à la fin du Moyen Âge, celui de forgeron a laissé dans l’onomastique une empreinte nettement plus forte que tous les autres. Ne pouvant utiliser les milliers de noms que contient le corpus (entreprise qui exigerait le recours à l’informatique), on peut consulter simplement les Tables des testateurs confectionnées jadis par Marguerite Gonon. L’on y trouve 101 personnes dont 12 femmes qui ont pour patronyme Fabri. Parmi elles, 3 clercs, 4 prêtres, 2 notaires, 1 charpentier, et seulement 8 forgerons (dont un seul après 1350). Il existe aussi d’autres patronymes dérivés de faber : 5 de Fabrica, 4 Fabrisse, 6 Fauressa (ces 10 dernières sont des femmes), 1 Faurichona et 1 Fauron, et qui ne sont point portés par des forgerons.
Tableau 67. Patronymes dérivés d’un nom de métier d’après les Tables des testateurs
Métiers | Testateurs (-trices) | Métiers | Testateurs (-trices) |
Barbier | 14 | Mercier | 20 |
Berger | 38 | Meunier | 25 |
Boucher | 5 | Pelletier | 17 |
Chapuis | 22 | Potier | 3 |
Charretier | 5 | Tisseur | 23 |
Couturier | 15 | Trollieur | 10 |
Forgeron | 118 | Vacher | 19 |
3La place exceptionnelle que tiennent faber et ses dérivés dans l’onomastique confirme l’importance de cette profession dans la société, de même que son ancienneté1. Comme nous l’avons vu plus haut, les forgerons répertoriés après 1350 portent d’autres patronymes. Sans doute les forges éparses sont-elles alors tenues par des familles dont le patronyme était fixé avant qu’on y adopte ce métier. Passé 1350 et peut-être auparavant déjà, on ne change plus de patronyme en changeant de métier, sauf en de rares cas et par l’intermédiaire d’un surnom. Le fait d’installer une forge nouvelle ne fera pas apparaître un Fabri de plus parmi les paroissiens.
4Les forgerons qui testent semblent disposer d’une honnête aisance, sans plus. Ni très pauvres, ni très riches :
2 lèguent plus de 100 livres |
7 lèguent entre 40 et 70 livres |
13 lèguent moins de 20 livres |
5Les dots des filles et des épouses de forgerons confirment cette impression, bien qu’on n’en connaisse que 18, ce qui est bien peu. La moyenne est de 28 livres, et la répartition est la suivante :
4 dots de moins de 20 livres |
4 dots de 20 livres |
6 dots de 40 à 50 livres |
4 dots de 50 à 60 livres |
6Cela met les forgerons au même niveau que les paysans aisés, mais non au niveau des marchands ni des nobles. Les legs en bêtes d’élevage sont très rares. En revanche deux forgerons sur trois soustraient de l’héritage quelques pièces de terre, de vigne ou de jardin au profit de leur épouse ou de quelque autre proche. Sa femme disposera en viager, décide un forgeron de Saint-Jean-Bonnefonds en 1411, de deux maisons, une étable, un tènement, un pré, un jardin, et de biens meubles (B 1826, 188vo). Le forgeron semble donc tenir, outre sa forge, des biens cultivables. Peut-être passe-t-il plus de temps, comme le suggère Alain Belmont, à mettre en valeur ses biens qu’à travailler dans son atelier. Bien que ce spécialiste qui maîtrise le feu soit indispensable à tous, il n’est pas sûr en effet qu’il ait des commandes pour chaque jour de l’année.
7Les testaments de forgerons mentionnant des « signes extérieurs de richesse » sont peu nombreux. Michel Terruni, de Montbrison, qui lègue une grange sise à Balbigny, c’est-à-dire une exploitation comprenant terres, prés, bois, garennes, etc. Plus près de chez lui, il lègue aussi 3 vignes, 1 pressoir et 1 treuil, ainsi qu’une maison avec sa cave. Un autre qui habite Saint-Galmier lègue en 1413 à chacun des 2 fils qui n’héritent pas 20 l.t. Il a déjà doté ses filles (40 et 50 l.t.). Sa femme aura deux hospicia dont l’un « de super fabrica », garni de meubles, de vaisselle vinaire et, signe d’aisance, de vaisselle de table en étain. Un forgeron de SaintMarcellin en 1410 décide de fonder une prébende. Un des fils est moine et recevra 60 l.t. Les trois filles recevront chacune la même somme lors de leur mariage, ainsi que l’enfant à naître. Le dernier fils non héritier reçoit un confortable établissement : la forge avec son matériel, des maisons, un cellier, le tout pourvu de meubles et d’ustensiles. La femme, si elle ne peut vivre avec l’héritier, disposera de maison, cellier, vigne et biens meubles. Enfin un forgeron de Chazelles en 1441, ne peut faire mieux que de doter ses 3 filles de 15 l.t. chacune et deux fils de 10 1. t. chacun. Mais le fils héritier devra s’occuper particulièrement de ses deux frères en tenant l’un aux écoles (pour qu’il devienne prêtre ou du moins clerc) et en instruisant l’autre dans le métier de forgeron (B 1867,6vo ; B 1887,76vo ; B 1890, 87 ; B 1899, 34vo).
8Est-ce dû au grand nombre d’occurrences les concernant, est-ce le fait du prestige dont jouit ce travailleur qui forge les outils pour tout le monde, les armes du chevalier comme les clous du charpentier, toujours est-il qu’on rencontre le forgeron dans des testaments de toutes provenances. Marchands et prêtres, chevaliers et barbiers, serruriers et bouchers, clercs de la cour comtale, pelletiers et corroyeurs, toutes les professions le font figurer parmi leurs témoins, voire leurs exécuteurs. On en voit même plusieurs nommés dans le même testament, comme si l’atelier entier était requis pour la circonstance. Cela paraît facile dans certaines bourgades où ils sont particulièrement nombreux au début du xve siècle. Le record est le testament de Béraud Ferrier, bourgeois de Saint-Bonnet-le-Château, qui nomme 6 forgerons dans son testament fait en 1433. Mais il est courant de rencontrer 2 ou 3 forgerons, apparentés ou non, qui travaillent ensemble. Par exemple : à Saint-Jean-Bonnefonds en 1403, Martin Perreti et Jean son frère, tous deux forgerons, témoins du même testament ainsi que Pierre Quart, bouvier de Martin Perreti. Dans la même paroisse en 1420, Martin Perreti et Pierre Jaque, tous deux forgerons, et en 1400 : Martin Roscelli, Martin Merlini « ejus famulo », et Guillermet Meygreti, tous trois forgerons. Associations fréquentes dans le corpus, où l’on rencontre souvent deux frères, ou le père et le fils, plus souvent encore deux forgerons non apparentés mais dont l’un est le famulus ou nuncius, termes qui peuvent désigner l’apprenti, l’ouvrier ou le domestique. Si l’associé en question n’a qu’un prénom pour tout bagage, c’est vraisemblablement un apprenti, tels « Janino et Stephano famulis » de Jean de Rippe, forgeron de Noirétable en 1419 (B 1897, 2 ; B 1885, 51 ; B 1899, 201vo ; B 1882, 115). Parmi les légataires, il n’est pas rare de rencontrer un frère ou un gendre forgeron comme l’est le testateur.
II. Les meuniers
9La présence des meuniers dans le corpus est nettement plus discrète que celle des forgerons : 13 testaments seulement, dont aucun antérieur à 1360.
10Peut-être est-ce dû à ce qu’ils sont plus difficiles à identifier. Cinq seulement sont dits monerius ou munerius. Trois ont été repérés parce qu’ils lèguent des moulins, 2 autres sont dits « du moulin » et 3 enfin testent « apud molendino », ce qui n’est pas une preuve irréfutable.
11Leurs testaments sont courts. Les clauses pieuses sont particulièrement laconiques. On a quelque peine à jauger leur fortune. Ainsi T. Arveu alias Tort, meunier de la paroisse de Coutances, désigne pour héritier en 1361 un cousin. Sa femme recevra « les biens qu’il possède outre l’eau de la Charpossona ». Jean Druyn de Chenevit, qui teste « in quodam molendinum suo » de la paroisse de Cordelle, lègue 6 l.t. à chacun de ses enfants (il ne dit pas combien ils sont) et désigne comme héritier son fils aîné. Un autre, de la paroisse Saint-Georges-deBaroille, attribue l’héritage à un tiers qui recevra « les maisons, les granges, les moulins, vasa et garnimenta ». Jean Sorelli, de l’Hôpital-Rochefort est à la fois « monerius molendini d’Anzon » et clerc. Cela ne le rend pas plus disert. Sa femme héritera et pourra se remarier tout de suite. Pas un mot sur les funérailles ni sur d’éventuels legs en nature (B 1865,110 ; B 1886, 27 ; B 1880, 78).
12Les meuniers ne distraient à peu près rien de l’héritage, qu’il est peut-être d’usage de conserver d’un seul tenant. Les quelques dots signalées vont de 6 à 40 florins. Les legs en numéraire sont très rares, comme si ces meuniers avaient peu de relations parentales et amicales, ou comme si le fait de vivre au creux de la vallée les tenait à l’écart du mouvement monétaire. Deux testateurs seulement lèguent entre 60 et 80 l.t., les autres se tiennent en dessous de 20 l.t. Enfin les patronymes formés sur monerius sont plus rares que ceux qui dérivent de faber, comme on l’a vu plus haut. Tout cela laisse insatisfait : les meuniers sont peut-êtres riches, mais leurs testaments ne le montrent pas. Ils ont peut-être beaucoup d’amis, de compères et de cousins, mais ils n’en laissent rien voir en réglant leur succession avant de partir pour l’autre monde.
III. Les bouchers
13Dans les testaments des bouchers, rien ne permettait d’identifier l’auteur si le notaire ne prenait soin d’indiquer le métier de son client. Aucun boucher ne lègue un assortiment de couteaux... Pierre Brunier, boucher de Feurs, lègue en 1405 « bancum suum », mais un étal n’a rien de spécifique s’il n’est précisé qu’il se trouve dans la boucherie, ou dans le marché aux draps, ou dans la rue des cordonniers, ce que les testateurs foréziens ne font pas. Un autre boucher de Roanne lègue à sa femme en 1433, en même temps que maison, jardin et vigne, « penu sive celariorum cum operatorio contig. ». Banc et ouvroir sont les locaux de tous les artisans et même de l’écrivain public. Plus précis est le boucher de Néronde qui en 1382 lègue à sa femme « unum brey, archam, barutellum et aliis munimentis que habet adpreparandum panem album ». La famille de ce testateur a donc plusieurs cordes à son arc. Le fils héritier reprendra l’activité de son père, mais la veuve s’occupera de faire du pain, ce que peut-être elle faisait déjà (B 1885,174 ; B 1899, 45 ; B 1876,40vo ; B 1882, 168vo).
14Six des testateurs sur 16 distraient de l’héritage des biens fonciers, mais sauf dans un cas, c’est peu de chose : 4 parcelles dont 3 vignes ; une maison, un pré et un jardin ; une terre et une vigne... Le seul boucher visiblement très à son aise est de Saint-Bonnet-le-Château. Il teste en 1403 et c’est le seul dont les legs formulés en numéraire dépassent 100 livres t. Il ordonne de vêtir 12 pauvres pour ses funérailles, il lègue un revenu de 8 1. 15 s. sous forme de cens, ainsi que deux maisons et leur contenu. Il lègue enfin 2 granges (exploitations en général orientées vers l’élevage) et des bestiaux en commande pour une valeur de 10 l.t. C’est le seul qui corresponde à l’image que l’on se fait volontiers du boucher enrichi qui investit dans la terre et entretient un troupeau, tant sur ses biens qu’au moyen du bail à cheptel. Les autres n’ont pas l’air de bien grands personnages. Leurs legs en numéraire sont le plus souvent inférieurs à 20 l.t. et leurs funérailles n’ont rien de somptueux, coûtant de 1 à 6 l.t. sauf exception, tel celui qui en 1382 prévoit de consacrer à son enterrement les 45 florins reçus jadis en dot pour sa femme.
IV. Les escoffiers et les corroyeurs
15Les escoffiers fournissent 192 occurrences sur 269 pour l’ensemble de l’artisanat du cuir. Leurs testaments laissent voir une majorité de gens modestes, qui ne peuvent se permettre des legs importants s’ils ont des descendants directs : 10 legs sont inférieurs à 10 l.t., 3 sont compris entre 10 et 20 l.t., 4 entre 20 et 60. Les huit testateurs qui font des legs immobiliers soustraient peu de chose à leur héritage, au maximum 4 vignes, ou une maison, un jardin et 2 vignes. Les frais funéraires, lorsqu’ils en donnent le détail, se maintiennent en dessous de 20 1. Aucun ne fonde de prébende. Un seul a un fils prêtre, qui est désigné comme héritier car il n’a pas de frère, mais seulement 5 sœurs déjà mariées (B 1887, 146vo).
16Les références professionnelles sont rares. Un escoffier de Saint-Haon-leChâtel en 1419 lègue au fils qui n’hérite pas « un de ses ouvroirs ». Un autre, de Saint-Galmier, lègue en 1439 deux livres de cire « à la torche de Saint-Crépinien son patron » (B 1889, 187 ; B 1898, 89).
17On ne voit chez les escoffiers de capital important ni sous forme d’immobilier, ni sous forme de numéraire, ni sous forme d’outils ou de matières premières. Pourtant quelques testateurs sont dans ce cas. C’est qu’ils ne sont pas de simples cordonniers, ils possèdent une tannerie et sont corroyeurs, même si le testament ne le dit pas. Entre les métiers il y a des glissements possibles dont on ne sait dans quel sens ils s’opèrent. Ce qui est sûr, c’est que le corroyeur, comme le pelletier, est nettement plus riche que celui qui doit se contenter de fabriquer ou réparer des chaussures.
18Les plus anciens testateurs ne sont dits ni escoffiers ni corroyeurs. On les repère, comme les forgerons, à la nature de leurs legs, ce qui laisse supposer que d’autres, perdus dans la masse anonyme des testateurs qui passent pour paysans, échappent aux investigations. Quelques exemples suffiront pour montrer l’écart de fortune entre le corroyeur et le cordonnier.
19Jean Sain Pries, de Feurs, qui teste en 1349, n’a point de descendant et il attribue son héritage aux pauvres. Lui est incontestablement un corroyeur et son entreprise a une certaine valeur. Il laisse une maison et une tannerie, ainsi qu’un stock de marchandises : 2 cuirs préparés « in empignalz » (sur des formes), 2 gros cuirs et 2 autres sur les formes, 6 autres gros cuirs dont 2 préparés, 43 « correos pilosos » (cuirs bruts). Il lègue environ 10 l.t. en numéraire et prévoit 3 l.t. pour ses funérailles ainsi qu’une distribution de seigle.
20Un autre corroyeur, M. del Sirizieu, de Montbrison fonde une prébende sur un capital de 100 l.v. réalisé en vendant trois maisons et diverses parcelles (B 1862, 16 ; B 1852, 89 ; B 1901, 272vo).
21En 1449, Jean Percivent, de Saint-Galmier, peut doter de 20 écus chacune de ses trois filles ainsi que l’enfant à naître. Sa femme recevra en viager une pension de 40 sous t. l’an, une maison et un jardin « près de la galerie sous laquelle se trouve la « charcheria » (tannerie).
22Bien que le testament l’annonce comme escoffier, ce testateur a plus de moyens que la plupart de ses confrères et l’on comprend pourquoi le total de ses legs en numéraire (non compris l’enterrement) se monte à 126 l.t.
V. Les barbiers
23Quelques mots sur les barbiers, qui forment les trois quarts du « personnel de santé », si l’on admet que les barbiers soignent et réparent les petits accidents autant qu’ils s’occupent de barbes et de cheveux.
24Les barbiers au service du comte de Forez n’ont laissé aucun testament. Mais les quelques textes conservés révèlent des écarts de fortune aussi grands que dans les métiers envisagés précédemment. Deux exemples suffiront.
25Le plus ancien testament, celui d’un barbier de Feurs daté de 1350, prévoyait de laisser l’héritage à l’épouse du testateur et à un certain Michel Regis auquel il attribuait de surcroît deux paires de teseures (ciseaux). Mais les dernières volontés de ce testateur ne purent être exécutées parce qu’il était trop pauvre (B 1862, 74vo).
26En revanche, Perrin de Lizieu, barbier dans la même ville qui teste en 1405, jouit d’une certaine aisance. Il lègue trois prés, des vêtements, des céréales, ainsi que 2 plats à barbe destinés à un confrère et qu’il détenait à titre de gage. Car ce barbier était aussi usurier. Il énumère une bonne dizaine de ses débiteurs, auxquels il remet environ 40 l.t., sans doute pour alléger sa conscience avant de partir pour l’autre monde. Le même prévoit de dépenser environ 110 l.t. en frais funéraires, messes et anniversaires (B 1876, 145). C’est une somme rarement atteinte chez ceux qui ne sont ni nobles, ni chanoines, ni officiers haut placés dans l’administration comtale.
Notes de bas de page
1 Belmont, 1998 ; Maurice, 1998.
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