Quelle était la capitale religieuse de la Russie du nord-est aux xive xve siècles 1 ?
p. 635-642
Texte intégral
1L’histoire de la chaire métropolitaine de Russie, de la Rous'si on adopte la terminologie des sources slaves, de la Rhôsia si on suit celle des Notitiae epsicopatuum ecclesiae Constantinopolitanae1 créée à la fin du Xe siècle à Kiev, est assez bien connue grâce aux travaux de nombreux savants, aujourd'hui L. Müller, D. Obolensky et surtout A. Poppe2. Pour l'époque ultérieure, l'accent a été mis sur certains aspects conflictuels, qu’il s'agisse des tentatives « sécessionnistes » de la Rous' occidentale, passée sous domination lituanienne, ou des querelles politico-ecclésiastiques dont la Rous'du nord-est, principalement Moscou, fut le théâtre de 1378 à 13893. Mais l'histoire interne, institutionnelle, de chacune de ces deux entités ecclésiastiques — la Megalè Rhôsia au nord, la Mikra Rhôsia au sud-ouest4 —, tantôt séparées, tantôt réunies, présente encore des zones d'ombre. Parmi celles-ci, la question du lieu de résidence du pasteur suprême de l'ancienne province ecclésiastique de la Rous’ ou de l'une de ses parties : Kiev ou Novgorodok (plus connu sous sa forme polonaise Nowogródek) en Lituanie, Vladimir sur la Kliazma ou Moscou en Russie ? C'est sur ce dernier point que je voudrais m'arrêter ici.
2Contrairement aux habitudes de l’Eglise latine ou grecque, le titre de l'archevêque métropolitain (le plus souvent en slave mitropolit, parfois arkhiepiskop, plus rarement arkhierei, « le pontife », sviatitel', « le docteur ») ne comporte pas le nom de sa métropole : les provinces ecclésiastiques créées par Byzance dans les pays de mission étaient, en effet, habituellement désignées par le seul nom du peuple, de la nation (to ethnos) qu'elles regroupaient5. Ainsi aux XIe-XIIIe siècles, lorsque le chef de l'Eglise russe résidait sans conteste à Kiev, la « métropole de Kiev » est pratiquement inconnue des sources, tant slaves que grecques6. En fait, le titre « métropolite de Kiev et de toute la Rous' » n'apparaît qu'après que le chef de l'Eglise russe, nommé et reconnu par Constantinople, eut quitté, en raison de l'invasion mongole, le siège de ses prédécesseurs, pour s'installer dans le nord-est de l'ancien empire kiévien et au moment où le patriarcat essayait, coûte que coûte, de maintenir l’unité de la province russe. Ce sont, par conséquent, d'abord les sources byzantines qui attestent ce titre, dans la première moitié du XIVe siècle7 ; il resta en usage dans les documents diplomatiques, avec quelques variantes, jusqu'en 14588, date où les diocèses occidentaux rejetèrent définitivement la juridiction du prélat résidant à Moscou, qui dut, désormais, se contenter du titre « métropolite de toute la Rous' ».
3Quant à la nouvelle résidence du chef de l'Eglise, les sources sont souvent imprécises. Ainsi, dans la Chronique laurentienne, nous lisons que, en 1299, le métropolite Maxime « s'enfuit de Kiev » et « partit pour le pays de Souzdal' avec tout son trésor » ; c’est seulement dans la Chronique de la Trinité, plus récente (1408), qu'il est précisé qu'« il s'installa à Vladimir avec son clergé »9. Il est vrai que ce transfert dans la capitale politique du nord-est — où au XIIe siècle le prince André de Bogolioubovo avait cherché à faire créer une métropole rivale de celle dont le siège était à Kiev10 — ne fut officiellement entériné par Constantinople qu'en 1354 : justifiée, aux yeux du patriarcat, par des raisons économiques, cette décision de faire de Vladimir, « de façon intangible, inviolable, à perpétuité, la résidence propre du métropolite » (oikeion kathisma anaphairetôs kai anapospastôs eis aiôna) sauvegardait, en théorie, les droits de Kiev, « siège propre et résidence première du pontife » (oikeios thronos kai proton kathisma tou arkhiereôs)11. Malgré cette décision, les sources restent vagues. Ainsi, le métropolite Cyprien, l'une des plus fortes personnalités à avoir occupé cette fonction, parle dans son testament (1406), conservé dans la compilation de 1408, simplement de la « métropole russe » (Rousskaïa mitropoliïa)12. Un peu plus tard, le grand-prince de Lituanie Vitovt, cherchant à justifier une nouvelle tentative de séparatisme ecclésiastique (1414-1420), accuse les métropolites successifs d'avoir emporté de Kiev les revenus, les trésors et les reliques en d'« autres lieux », sans plus de précision13.
4Ce manque de précision s'explique aisément : au moment où le patriarche et son synode entérinèrent le transfert de la résidence du métropolite de Kiev à Vladimir, celui-ci avait déjà, en fait, opté pour une nouvelle résidence, Moscou, et cela dès le pontificat de Pierre († 1326), le contemporain du prince Ivan Ier Kalita, qui conquit pour lui-même et pour sa descendance, presque sans interruption, la dignité de grand-prince avec la ville de Vladimir et son territoire14.
5Ce nouveau transfert, où l'Eglise, une fois de plus, épousait les structures politiques, ne fut guère entériné, sinon par une initiative symbolique des différents métropolites : à partir de Pierre, tous se firent inhumer dans la cathédrale de l'Assomption de Moscou, réplique du sanctuaire homonyme de Vladimir. Après la canonisation de certains d'entre eux, Pierre, Alexis († 1378), plus tard Jonas († 1461), leurs tombes firent l'objet d'un culte particulier15.
6D'autre part, nous avons vu que le transfert à Vladimir avait été justifié, a posteriori, par des raisons économiques : effectivement l'église de l'Assomption de Vladimir, érigée par André de Bogolioubovo au XIIe siècle, avait été dotée par ce prince d'un temporel qui s'est développé ultérieurement16. Le transfert à Moscou fut suivi, lui aussi, par la constitution d'un temporel dans ses environs, probablement sous Alexis (1354-1378) comme semblent le prouver les références à son pontificat dans la charte statutaire donnée par Basile Ier à Cyprien (1404 au plus tard)17.
7Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que ce dernier, un Bulgare dévoué à la cause byzantine, parvenu à imposer son autorité aux différents pouvoirs politiques qui se partageaient l’ancienne Rous' de Kiev18, ait admis que Moscou soit devenue le centre religieux de ce vaste ensemble. Non seulement il se fit inhumer dans la cathédrale de l'Assomption auprès de ses prédécesseurs, mais il affirma explicitement la vocation de Moscou ; dans la Vie du métropolite Pierre il fait dire à ce dernier : « Cette cité sera glorieuse parmi les cités russes et les docteurs [du Pays russe] y vivront, « ses mains s'étendront sur les épaules de ses ennemis » (cf. Genèse XLIX, 8, manus tua in cervicibus inimicorum tuorum) et Dieu y sera glorifié ». Toutefois, dans cette même œuvre, la ville de Vladimir n'est pas pour autant oubliée : un miracle ayant eu lieu sur la tombe de Pierre, le grand-prince Ivan II le Beau le fit peindre sur une icône et « porter celle-ci dans la glorieuse ville de Vladimir »19, dont la mention dans la Chronique de la Trinité sous l'année 1299, rappelée plus haut, est peut-être due à Cyprien ou à un clerc de son entourage20.
8Si Vladimir participe à la gloire d'un saint vénéré à Moscou, celle-ci bénéficie de la protection divine attachée à sa devancière : en 1395, devant la menace de Tamerlan, le même Cyprien y fit solennellement apporter « de la glorieuse capitale (slavnyï stol'nyï grad) Vladimir », l'icône de la Vierge de Tendresse (dite « Notre-Dame de Vladimir »), dont André de Bogolioubovo avait fait la protectrice de sa capitale ; toutefois l'icône miraculeuse ne semble pas avoir séjourné à Moscou plus qu'il n'en était besoin ; elle se trouvait, en effet, de nouveau à Vladimir lors du raid tatar de 1410, dont je reparlerai, et y resta jusqu’en 148021.
9Si Vladimir partage toujours avec Moscou la fonction de capitale religieuse, au moins de la Russie du nord-est, c'est parce qu'elle reste en théorie la capitale politique de la région. Certes Dmitriï Donskoï, le vainqueur des Tatars (1380), légua explicitement « la grande-principauté », en plus de Moscou, à son fils aîné, Basile Ier (1389), mais celui-ci se fit introniser, par un envoyé de la Horde d'or, à Vladimir (1390)22, et tel fut probablement encore le cas de son fils, Basile II, en 142523.
10Les égards que le grand-prince et le métropolite gardaient pour l'ancienne capitale sont illustrés par une information — précieuse pour les historiens de l'art russe : « la même année [= 1408], le 15 mai, on commença à peindre la grande église cathédrale de la sainte Mère de Dieu à Vladimir, sur ordre du grand-prince, les artistes étaient les moines Daniel et André Roublev »24. L'initiative de Basile Ier, qui nous vaut d'admirer encore aujourd'hui la célèbre fresque du Jugement dernier, est rapportée toujours par la compilation commandée par le métropolite Cyprien et achevée en 1408.
11Mais précisément, à ce moment, la situation évolua un peu. La même année où il faisait peindre, ou plutôt repeindre, le principal sanctuaire de Vladimir, Basile Ier donna la ville « en subsistance », nous le verrons, à un prince lituanien venu se mettre à son service. Cela n’empêcha pas le métropolite qui succéda en 1408 à Cyprien, le Grec Photius († 1431), d’accorder une certaine attention à Vladimir. Peu après son arrivée à Moscou, où il avait été solennellement reçu par le grand-prince25, il se rendit à Vladimir, où d'ailleurs il faillit être fait prisonnier par une bande tatare, amenée par un ancien prince de Nijniï-Novgorod, et ne dut son salut qu'à son départ inopiné dans une propriété des environs appartenant à la chaire métropolitaine. Certes, si ce raid tatar de 1410 est attesté par plusieurs chroniques (sa description dramatique est à l'origine des scènes les plus sanglantes et macabres du célèbre film Andreï Roublev), le sort de Photius n'est évoqué que par une compilation tardive, la Chronique dite de Nikon, mais le récit concret et détaillé qu'on y trouve semble remonter à une source plus ancienne ; en tout cas ce témoignage est accepté par l'historien de l'Eglise russe E. E. Goloubinskiï26.
12De plus, il est probable que Photius avait eu des raisons de se rendre à Vladimir et même d'y séjourner quelque temps. En effet, dans son testament (1430), il écrit : « à mon arrivée à Moscou, sur le siège métropolitain, pour succéder à mon saint frère Cyprien, métropolite de Kiev et de toute la Rous', je n’ai rien trouvé du temporel »27. Cette situation pouvait résulter de l'attaque tatare conduite en 1382 par Tokhtamych ou de la détérioration des relations entre l'Eglise et le grand-prince après la mort du métropolite Alexis (1378) ou des deux. Elle ne fut que partiellement rétablie sous Photius : s’il réussit à obtenir des donations de particuliers, il n'obtint rien du grand-prince Basile Ier. Il est, par conséquent, fort possible que des raisons économiques aient, comme au XIIIe siècle, joué en faveur de Vladimir28.
13D'autre part, si Cyprien, à la fin de sa carrière, se fixa, peut-être en partie pour des raisons d'âge et de santé, à Moscou et dans ses environs, son successeur Photius a pu reprendre sa politique « pan-russe », ce qui l'aurait incité à ne pas lier exclusivement son sort à celui de l'Etat moscovite. En venant de Constantinople, il s’était arrêté à Kiev et aurait promis au grand-prince Vitovt, si on en croit celui-ci, de résider en territoire lituanien, ou au moins de le visiter régulièrement29. Mais même en Russie, des voix se faisaient entendre en faveur de Vladimir, considérée comme plus « neutre » politiquement que Moscou.
14Nous en avons un exemple dans un texte contemporain du début du pontificat de Photius, le Récit sur l'invasion d'Edigeï, un événement qui se produisit en 1408. L'auteur suggère que cette calamité aurait été un châtiment pour une initiative du grand-prince de Moscou Basile Ier : il avait donné en bénéfice à Svidrigaïlo, fils cadet d'Ol’gerd, cousin et rival de Vitovt, entre autres « la très glorieuse Vladimir, qui est la capitale du Pays russe, la ville de la très pure Mère de Dieu, où les grands-princes de toute la Rous, reçoivent leurs premiers honneurs, où s'élève la remarquable cathédrale orthodoxe de la très pure Mère de Dieu, objet de louange et de glorification chez les chrétiens du monde entier, source de la piété la plus fondamentale, appelée « Au toit d'or » puisqu'il y a cinq coupoles dorées ; on y trouve l'icône miraculeuse de la vierge d'où s'écoulent des flots de guérison et qui fait peur aux Infidèles. Et ils n'eurent pas pitié de cette cité, ces Moscovites, ils la donnèrent en bénéfice à un Polonais ! »30. Ce texte appartient à une refonte de la compilation de 1408, faite en 1412 à Tver'31. Or la grande-principauté de Tver', qui maintint son indépendance durant la majeure partie du XVe siècle, chercha à affirmer ses droits face ou au moins parallèlement à Moscou, en tant que cohéritière de la grande-principauté de Vladimir, naguère objet de litige entre les deux dynasties32. Ces raisons politiques peuvent expliquer les louanges que prodigue à la ville de Vladimir, dans un style maladroit, un auteur tvérien ; ajoutons que celui-ci appartenait probablement à l'entourage de l'évêque de Tver' Arsène († 1409)33, un disciple du métropolite Cyprien, aux yeux duquel, nous le savons, le sort de Vladimir n'était pas indifférent.
15Ainsi l'héritage de Vladimir, s'il n'était pas ignoré par les princes de Moscou, était cultivé d’abord dans les milieux princiers qui leur étaient hostiles ou dans des milieux ecclésiastiques34. En particulier, le métropolite Photius, qui apparemment partageait les conceptions ecclésiastiques et politiques de son prédécesseur Cyprien35, semble avoir été tenté de redorer le prestige de Vladimir. En tout cas, il paraît difficile d'accepter le point de vue d'I. B. Grekov selon lequel Photius aurait été un allié sans faille du grand-prince Basile Ier36.
16L'hésitation entre deux capitales religieuses dans la Russie du nord-est reflète l'évolution politique du pays. L'affirmation du pouvoir des princes de Moscou sur la Russie n'ayant pu se faire, de façon définitive et officielle, que dans la seconde moitié du XVe siècle, il était normal que la vocation de Moscou comme capitale religieuse n'ait pu s'affirmer plus tôt, même si le processus était entamé depuis le XIVe siècle. Cela explique que la province ecclésiastique russe, après avoir eu une métropole, Kiev, ignorée par la titulature, ait été désignée par un siège métropolitain in partibus.
Notes de bas de page
1 J. Darrouzes, Notitiae episcopatuum ecclesiae Constantinopolitanae, Paris, 1981, p. 343, 349, 381, 388,398,407, 413 (Géographie ecclésiastique de l'empire byzantin, 1).
2 L. Müller, Zum Problem des hierarchischen Status und der jurisdiktionnellen Abhdngigkeit der russischen Kirche vor 1039, Cologne, 1959 (Osteuropa und der deutschen Osten, Beiträge aus Forschungsarbeiten und Vorträgen der Hochschulen des Landes Nordrhein-Westfalen, Reihe 3, Band 6) ; D. Obolensky, Byzantium and the Slavs : collected Studies, Londres, 1971 ; A. Poppe, The Rise of Russia, Londres, 1982. Voir aussi les notices prosopographiques sur les métropolites russes du même Auteur dans : G. Podskalsky, Christentum und theologische Literatur in der Kiever Rus' (988-1237), Munich, 1982, p. 282-301.
3 Cf. J. Meyendorff, Byzantium and the Rise of Russia, Cambridge, 1981, chapitres VII-X, cf. ibidem, p. 78.
4 Cf. ibidem, p. 75.
5 En dehors des Notitiae (cf. n. 2), voir les bulles des prélats, V.L. Ianin, Aktovye petchati Drevneï Rousi X-XV vv., t. I, Moscou, 1970, p. 44-52, 174-176, les chartes statutaires accordées à l'Eglise, M. Szeftel, Documents de droit public relatifs à la Russie médiévale, Bruxelles, 1963, deuxième partie ; les chroniques mentionnent le mitropolit généralement sans aucun déterminant.
6 Cf. Acta patriarchatus Constantinopolitani, éd. par Fr. Miklosich et Ios. Muller, t. I, Vienne, 1860, p. 265-266,320,336-340, etc. On peut même relever que l'éphémère métropolite Pimen, nommé à la tête de la seule Rous' septentrionale, s'intitule, dans la souscription d'une décision synodale de 1379-1380, « métropolite de Kiev et de la Grande Rous' », ibidem, p. 8.
7 On peut suivre l'évolution de cette titulature dans le protocole des traités princiers russes, conclus souvent « sur la bénédiction » du métropolite.
8 Polnoe sobranie rousskikh letopiseï [abrégé : PSRL], t. I, Léningrad, 1927, col. 485 ; M. D. Priselkov, Troitskaia letopis', rekonstrouktsiia teksta, Moscou-Léningrad, 1950, p. 348-349, sur cette source, cf. infra, n. 21.
9 Cf. W. Vodoff, « Un parti théocratique dans la Russie du XIIe siècle ? », dans Cahiers de civilisation médiévale, t. XVII, 1974, p. 199-203.
10 Cf. Acta patriarchatus, p. 351-354 ; J. Darrouzes, Les Regestes des actes du Patriarcat de Constantinople, t.I, Les Actes des patriarches, fasc. 5, 1310-1376, Pairs, 1977, no 2367. L'affirmation de S. B. Veselovkii, Feodal'noe zemlevladenie v Severo-Vostotchnoj Rousi, t. I, Moscou-Léningrad, 1947, p. 335, selon laquelle le métropolite Alexis aurait obtenu alors le transfert officiel de la chaire métropolitaine à Moscou, procède apparemment d'une interprétation erronée de ce document.
11 PSRL, t. XVIII, St-Pétersbourg, 1913, p. 152, repris par Priselkov, op. cit., p. 462 ; cf. infra, n. 19,21.
12 Cf. Akty, otnosiaschtchiesia k istorii Zapadnoï Rossii, t.I, St-Pétersbourg, 1846, no 25, p. 35-36.
13 Cf. R. O. Crummey, The Formation of Muscovy, 1304-1613, Londres, 1987, p. 39-40 ; analyse plus fouillée par J.-L. I. Fennell, The Emergence of Moscow, 1304-1359, Londres, 1968, chapitre III.
14 Cf. Fennell, op. cit., p. 191-192 ; A. S. Khorochev, Polititcheskaïa istorila rousskoï kanonizatsii (XI-XVI vv.), Moscou, 1986, p. 95-98,121-123.
15 Cf. Ia.N. Chtchapov, « Tserkov' v sisteme gosoudarstvennoï vlasti Rousi », Drevnerousskoe gosoudarstvo i ego mejdounarodonoe znatchenie, Moscou, « Nauka », 1965, p. 333-334 ; Veselovskii, op. cit., 367-374 ; Fennell, op. cit., p. 192.
16 Cf. Akty sotsial' no-ekonomitcheskoi istorii Severo-vostotchnoi Rousi, t. III, Moscou, 1964, no 6 ; Veselovskii, op. cit., p. 335-336.
17 Cf. D. Obolensky, « A Philorhomaios anthropos : Metroplitan Cyprian of Kiev and all Russia (1375-1406) », dans Dumbarton Oaks Papers, t. XXXII, 1978, p. 79-98, réimpr. dans le recueil de l'A., The Byzantine Inheritance of Eastern Europe, Londres, 1982, no XI.
18 G. M. Prokhorov, Povesto Mitiae, Rous'i Vizantiïa v epokhou Koulikovskoï bitvy, Léningrad, 1978, p. 211-213. Sur la Vie de saint Pierre, cf. C. Ignatiew, Zitte Petra des Metropoliten Kiprian, eine Untersuchung zu Form und Stil russischer Heiligenleben, Wiesbaden, 1976 (Frankfurter Abhandlungen zur Slavistik, 32).
19 Cf. supra, n. 10, La Chronique dite de la Trinité était une copie de la compilation commandée par Cyprien et achevée, après sa mort, en 1408. Malheureusement, ce manuscrit a brûlé en 1812 et nous ne le connaissons que par des fragments qu'avait copiés N.M. Karamzin ; à partir de là et d'une chronique plus tardive, dite de Simeonov (PSRL, t. XVIII), Priselkov, op. cit., a reconstitué ce texte, cf. Fennell, op. cit., p. 315-317 et quelques réserves exprimées par Ia. S. Lour'e, « O Moskovskom letopisanii kontsa XIV V. », dans Vspomogatel’nye istoritcheskie distsipliny, t. XI, 1979, p. 3-19. Les deux passages auxquels il est fait référence plus haut — l'épisode du métropolite Maxime et le testament de Cyprien — ne sont attestés que par la Chronique de Simeonov.
20 Cf. V. I. Antonova et N. E. Mneva, Katalog drevnerousskoï jivopisi, t. I, Moscou, 1963, p. 58-64 ; récit de la translation de 1395, PSRL, t. XXV, Moscou-Léningrad, 1947, p. 222-225 ; sur les origines de ce culte, cf. Vodoff, op. cit., p. 199, n. 53.
21 Cf. PSRL, t. XXV, p. 218, Der Aufstieg Moskaus. Auszüge aus einer russischen Chronik, trad. par P. Nitsche, Graz-Vienne-Cologne, 1966, p. 184 (Slavische Geschichtsschreiber, 4).
22 Cf. P. Nitsche, Grossfürst und Thronfolger, Cologne-Vienne, 1972, p. 52, n. 39 (Kölner historische Abhandlungen, 21) ; les hésitations des chroniques entre Vladimir et Moscou que relève l'auteur militent pour Vladimir : chroniqueurs et copistes du XVe-XVIe siècle avaient, en effet, tendance à substituer à l'ancienne capitale la nouvelle, Moscou, qui leur était familière.
23 Cf. Priselkov, op. cit., p. 466 (ce passage appartient au manuscrit de la Trinité) ; V. D. Kouz’mina, « Drevnerousskie pis'mennye istotchniki ob Andree Roubleve », dans Andreï Roublev i ego vremia, Moscou, 1971, p. 106-107. Sur la chronique, cf. supra n. 21.
24 Cf PSRL, t. XV(1), 2e éd., Petrograd, 1922, col. 186, n. 2, t. XXIII, St-Pétersbourg, 1910, p. 143.
25 PSRL, t. XI, St-Pétersbourg, 1897, p. 215-217, The Nikonian Chronicle, trad. par S.A. et B. J. Zenkovsky, t. IV, Princeton, 1988, p. 182-185 ; PSRL, t. XVIII, p. 160, XXV, p. 240 ; E. E. Goloubinskiï, Istorila rousskoï Tserkvi, t.II(2), Moscou, 1900, p. 365.
26 PSRL, t. VI, St-Pétersbourg, 1853, p. 147.
27 Cf. Veselovskii, op. cit., p. 341-342, 355-356.
28 Peut-être la documentation publiée dans les t. I et III des Akty feodal'nogo zemlevladeniïa i khoziaïstva XIV-XVI vekov, Moscou, 1951,1961, pourrait permettre, maigre sa date relativement tardive, de compléter le travail de Veselovskiï ?
29 Cf. supra, n. 14 ; Goloubinskii, op. cit., p. 361-362.
30 PSRL, t. XV(1), col. 181, t. XVIII, p. 157 ; la première de ces chroniques, en rapportant le raid meurtrier de 1410, qualifie Vladimir de « capitale du pays russe », t. XV(1), col. 186.
31 Cf. Slovar' knijnikov i knijnosti Drevneï Rousi, t. II(2), Léningrad, 1989, p. 197-199 ; Lour'e, op. cit., p. 6-8.
32 Cf. V. Vodoff, « La place du grand-prince de Tver'dans les structures politiques russes de la fin du XIVe et du début du XVe siècle », dans Forschungen zur osteuropäischen Geschichte, t. XXVII, 1980, p. 32-63, réimpr. dans le recueil de l'Α., Princes et Principautés russes, XIe-XVIIe siècles, Northampton, 1989, no ΧΠ.
33 V. Vodoff, « Les récits sur la mort de Mixail Aleksandrovic de Tver' (1399) et les courants politiques et ecclésiastiques de son temps », dans Cyrillomethodianum, t. VIII-IX, 1984-1985, p. 72-74, réimpr., ibidem, no IX.
34 La revendication de l'héritage de Vladimir, et surtout de Kiev, a été le fait de la cour des grands-princes de Moscou, mais seulement dans la seconde moitié du XVe siècle, cf. f. Pelenski, « The Origins of the Official Muscovite Claims to the Kievan Inheritance », dans Harvard Ukrainian Studies, t. I, 1977, p. 29-52.
35 Sur la politique probyzantine de Photius, cf. D. Obolensky, « Some notes concerning a Byzantine portrait of John VII Palaeologus », dans Eastern Church Review, t. IV, 1972, p. 146, réimpr., The Byzantine Inheritance, no X ; N. S. Borisov, Rousskaïa Tserkov' v polititcheskoï bor'be XIV-XV vekov, Moscou, 1986, p. 140.
36 B. Grekov, Vostotchanaïa Europa i oupadok Zolotoï Ordy, Moscou, 1975, p. 272-273, cf. Borisov, op. cit., p. 151, n. 38.
Notes de fin
1 Les noms et termes russes sont transcrits selon les règles en usage à la Bibliothèque nationale. On a privilégié, chaque fois où cela était possible, les références à des travaux en langues occidentales.
Auteur
Ecole Pratique des Hautes Etudes
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