Le clergé poitevin à la fin du Moyen Âge d'après les lettres de rémission
p. 621-634
Texte intégral
1Les lettres de rémission constituent, semble-t-il, une source de faible intérêt pour l'étude du clergé. Il est possible néanmoins de tirer de ces textes des renseignements non négligeables.
2Pour le Poitou nous avons retenu 1296 lettres de rémission couvrant une période qui va du milieu du XIVe siècle au début du XVIe1. 40 sur ce total ont été octroyées à des personnes appelées clercs, prêtres ou religieux, soit un pourcentage de 3,08. Toutefois 14 seulement concernent des prêtres et 7 des religieux, soit pour les deux catégories 1,62 %. L'effectif ecclésiastique serait pour Poitiers de 5 % de la population2, mais le clergé de la ville est surreprésenté par rapport à la campagne. Au total, cependant le pourcentage des prêtres et religieux absous apparaît relativement élevé dans la mesure où ils doivent montrer l'exemple. Ajoutons que des crimes dans lesquels des prêtres ou des religieux sont impliqués conjointement avec des laïcs ne sont connus que par les rémissions accordées à ces laïcs.
3Dans d'autres lettres apparaissent à titre secondaire des membres du clergé séculier et régulier3. De façon schématique, on peut estimer à 90 environ celles où des membres du clergé jouent un rôle actif, à savoir deux tiers pour le clergé séculier, un tiers pour le clergé régulier, et à 80 lettres environ celles où des membres du clergé apparaissent épisodiquement, avec les mêmes proportions de deux tiers pour le clergé séculier et d'un tiers pour le clergé régulier.
4De telles analyses donnent l'impression d'une moralité assez relâchée d'un clergé qui participe de façon active à la vie quotidienne de la population.
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5« Le dit feu Estienne Merceron [prestre] estoit homme de malvaise vie et deshonneste, qui par moult long temps a maintenu et menné par le païs la femme Jehan du Brueil, eut de lui quatre enfans ou environ, et fu acusé le dit Merceron d'avoir murdry et occis un appellé Ogis et de lui avoir osté et robé VII. frans et demi, et gecta son pere au feu et le bati, et sa mere par pluseurs foiz, et à Pierre son frere rompy deux costes en corps, et par ses demerites du miz en pluseurs prions et sentences d'excommenimens, non obstant les quelles il a tousjours celebré en saincte eglise ; et aussi estoit accusé d'avoir robée l'église du dit lieu du Chemin de calaice et autres aournemens, et d'avoir baptisé un vouls de cire, pour occasion du quel fait le sire de la Maynardiere a la, si comme l'en dit, de vie à trespassement ; et avec ce estoit gasteur et dissipeur de biens, grant plaideur et vexeur de gens, pourteur de semonces sanz cause et tant qu'il estoit malveillant et en hayne de tous ses parens et voisins, ou de la plus grant partie d'iceulx, et avoit fait plusieurs autres cas très mauvais à raconter... »4.
6Voici un prêtre qui à lui seul commet tous les méfaits possibles. Il convient cependant de distinguer les délits dont se rend coupable le clergé et qui dérivent d'un manquement à des obligations ou caractères spécifiques et ceux en rapport avec la violence ambiante de l'époque.
7Les clercs, astreints au célibat dès qu'ils ont reçu les ordres majeurs, ne doivent pas avoir de relations sexuelles avec une femme— tout comme les religieux. Or une telle règle n'est pas toujours observée, ni par le clergé séculier, ni par le clergé régulier. Pierre Barriou, curé d'Asnières, « est homs de vie dissolue et deshoneste » ; Guillaume Rodier, archiprêtre d'Ambernac et curé de Pressac pendant neuf ou dix ans, a été pendant ce temps « de très mauvaise et deshonneste vie » et « continuelment a eu femmes en concubinage et de ses parroissiennes mesmes » ; Pierre du Four, prêtre, vit en concubinage avec une femme. Un nommé Jean Guiton déclare que s'il avait une épée « il yroit querir une belle garse que avoit ung prestre »5.
8Cette sexualité paraît s'étaler au grand jour, le déshonneur provenant avant tout des naissances illégitimes. Jeannette, native de l'île de Bouin, alors qu'elle a 17 ou 18 ans, est séduite par un prêtre nommé Jean Jouaye, chez qui elle demeure pendant un an environ. Enceinte, elle met au monde un enfant. Le prêtre lui demande alors : « Que feray je de cest enfant ? Or voy je bien que j'en seray deshonoré »6. On rencontre néanmoins des bâtards de prêtres ou de religieux, tels Pierre Tenebrer, dit l'Aumônier, de Bressuire, « engendré de frère Guillaume Braer, abbé de l'Ausie en Gastine, et de Marion Tenebrere, femme diffamée », Guillaume Gouin — « et tenoit l'en nottoirement au pais le dit Guillaume estre filz du curé de Cheis » — ou Bernard Morinet, fils naturel de frère Jean Mauclaveau, prieur de l'église de Saint-Hilaire à Leigné-sur-Usseau7.
9Les femmes avec lesquelles couchent les membres du clergé sont mariées pour la plupart. Jean Bretonneau, vicaire de Saint-Christophe, « avoit ravy et tenoit avec luy la femme de Charles le Jay »8. Les meurtres de prêtres incontinents fournissent de nombreux exemples et peuvent expliquer le nombre élevé de lettres de rémission relatives à de telles relations. D’autre part les filles se mariant jeunes, les épouses constituent la plus grande partie des personnes du sexe faible susceptibles d'avoir une vie sexuelle. Et coucher avec une femme mariée peut paraître plus commode que d'avoir des rapports avec une vierge pour laquelle les conséquences seront apparemment sur le plan social plus graves, puisqu'elle aura de la difficulté à se marier, alors que l'épouse, et nous le constatons à diverses reprises, peut obtenir le pardon de son mari et reprendre la vie commune.
10Toutefois des membres du clergé n'hésitent pas à avoir des relations avec des jeunes filles. Louis de Nesson, prieur de Saint-André de Mirebeau, frère Nicolas de Gironde et Jean de Redout enlèvent Marquise de Bulhon âgée de 14 ou 15 ans et en font leur plaisir pendant cinq jours ; Helyot Bernard reproche à Jean Thomas, prêtre de mauvaise vie, d'avoir défloré et ravi sa sœur9.
11Enfin, tout comme les laïcs qui pour beaucoup fréquentent le bordel avant leur mariage, des prêtres et des religieux connaissent des femmes de mauvaise vie. Plusieurs compagnons recherchant un prêtre se rendent chez « Guillemete Michoite... la quelle est femme dissolue », croyant l'y trouver. Ils ne l'y rencontrent pas, mais on peut inférer de leur démarche que le prêtre a l’habitude de la fréquenter. Frère François Dauson, religieux de l'abbaye de Lesterps, rend à Jacques de Celles, clerc âgé de 24 ans ou environ, une femme commune nommée Jeanne Guillone « laquelle iceluy luy avoit paravant baillée »10. Dans certains cas la cohabitation avec un prêtre paraît constituer une étape sur le chemin de la prostitution11.
12Comment les clercs procèdent-ils pour parvenir à leurs fins ? On a émis l'hypothèse que des femmes rebutées par la grossièreté de leur mari trouvaient chez eux une manière d'agir moins brutale12. Les lettres de rémission ne permettent pas de l'affirmer. Par contre, on voit le prêtre jouer de sa position éminente qui lui confère un certain prestige vis-à-vis de ses paroissiennes13 ou de sa fortune, à l'exemple de ce prêtre d'Avignon dévalisé par un Poitevin amant d'une jeune femme nommée Frémine : « Et pour tenir ladicte Fremine en amour, ledit Trotet qui estoit aagié et ancien, comme dit est, lui monstroit chascun jour grant foison d'or et d'argent, partie duquel estoit sien et l'autre il l'avoit en garde »14.
13Le viol n'est pas exclu. Lorsque le prieur de Nesson et ses compagnons ravissent une jeune fille dont ils font leur plaisir, bien qu'ils affirment ne lui avoir fait aucune violence, on peut douter du consentement de l'intéressée qui porte plainte. Hélie Raoul, curé de Fontaines-sur-Boutonne, déclare à la femme de Jean Michau qu'il aura sa compagnie de gré ou de force15.
14Quelles sont les réactions du mari et de la famille devant l'inconduite de l'épouse ou de la parente ? Certains maris essaient de régler les choses à l'amiable et pardonnent à leur femme. Avant de tuer l'amant quelques-uns auraient fait des reproches et tenté de séparer les coupables16, mais dans quelle mesure peut-on tenir pour véridiques de telles assertions ? Le prêtre n'est plus là pour témoigner et il n'est pas de l'intérêt de la femme d'affirmer le contraire. Loin d'imiter ce mari qui essaie de vendre sa femme « a certains prestres et d'en faire une paillarde »17, les époux trompés sont à l'origine — volontairement ou involontairement — de la mort de l'amant dans nombre de cas, à en juger par une quinzaine de lettres de rémission. Surprenant les coupables en flagrant délit : frère Jean Tranchée, religieux de Saint-Hilaire de la Celle, Jean Rocher, prêtre, gouverneur de l'église paroissiale du Bourdet, frère Vincent Pinot, religieux de Talmont, François Brodé, prêtre, ou Charretier, curé de Leugny18. Prévenus par des parents ou la « commune renommée » : pour Pierre Mériot, curé d'Asnois, Pierre de Lagrée, prêtre, ou frère Jean Parent, religieux du prieuré d'Irais19. Rendus encore plus vindicatifs par les moqueries ou les menaces : « Vilain, vecy ta femme. Tu ne la tenoies pas si jolie », déclare le prieur de Buxière à Jean Effray20.
15C'est l'amant qui est tué. Par exception, la femme de Jeannot Chavant, d'Amberre, qui a trompé son mari avec plusieurs personnes dont le recteur du lieu trouve la mort, mais il s'agit d'une récidiviste21.
16Les tentatives de séduction tournent court parfois. Hélie Raoul, curé de Fontaines-sur-Boutonne, « ribleux, putenier, et homme de très mauvaise vie » poursuit la jeune épouse de Jean Michau qui fait part de ces assiduités à son mari ; celui-ci, accompagné de son frère Louis, se met de nuit aux aguets et tue le prêtre. L'épouse de Guidien Gazeau, maréchal, demeurant à Breuilbon, ayant prévenu son mari qu'un prêtre nommé Samin ou Savin cherche à la débaucher, un piège est tendu à ce dernier22.
17Parfois ce sont des membres de la famille qui interviennent, soit pour aider le mari à venger son honneur, soit pour châtier le coupable lorsqu'il s'agit d'une jeune fille, d'une célibataire ou d'une veuve. Si Jean, fils de Pierre Bouhet, écuyer de Saint-Mars-la-Réorthe, se borne à forcer un coffre et prend 80 livres tournois appartenant à Maurice Guilloteau, prêtre, parce que celui-ci a défloré et connu charnellement la sœur de son père23, l'affaire se termine généralement plus mal. Jean Beaugendre, Michaut Doubleau et Colas Gaudin, de Luzay, surprenant Jean Gaugain, curé de la paroisse, couché avec Marion Beaugendre, veuve de Jean Galimbert, leur sœur, cousine et commère, le tuent au cours de la rixe qui éclate. Le même sort est réservé à Hugues Serizier, prêtre, qui a séduit Raymonde, épouse de Jeannot Goudeau, frère des meurtriers, ou à Pierre Tenezeau, prêtre, que Guillaume le Bastard trouve couché avec la femme de son beau-frère24.
18Cette fornication peut amener un infanticide. Un prêtre enveloppe dans un drap l'enfant que sa maîtresse vient de mettre au monde, le pose dans le giron de la robe de celle-ci en lui recommandant de bien serrer pour qu’on ne l'entende pas crier, puis creuse une fosse et ordonne à la malheureuse d'y mettre l'enfant25. Voire un incendie. Catherine de Rodun ayant signalé à son amant, un prêtre nommé Jacques Grondin, que son mari Pierre Roullon, d’Olonne, veut l'emmener dans sa maison de la Furetière, Grondin lui conseille d'y mettre le feu. Avec la maison brûle un enfant de deux ans et demi26.
19Une telle conduite suscite en général la désapprobation. Deux paysans rencontrent en chemin Nicolas Claveurier, curé de Saint-Projet, qui est à cheval et mène après lui à pied une jeune femme ; l’un d'eux dit au prêtre « que ce n'estoit pas office ne honneur de prestre de mener jeunes femmes par le pays ». Un jeune prêtre nommé Antoine Gonu a comme maîtresse Jeanne Girard qui s’est abandonnée à lui et à d’autres. Une fille naît de leurs relations « et est très grant scandalle au pais ». Antoine de Guillerville disant savoir que frère Robert du Breuil-Hélion, prieur de la Garnache, entretient une fille, déclare : « Ce n'est pas l'estat des prieurs d'entretenir filles »27.
20Pour faire partie du clergé, il convient de posséder quelque instruction. Michel Marchegay et Séguine de Pontalhas, désirant que leur fils François entre dans les ordres, le font en conséquence aller aux écoles28. Il n’est donc pas étonnant de rencontrer parmi les faussaires en écriture surtout des clercs, généralement d'ailleurs des clercs qui n'ont pas reçu les ordres majeurs, tels Jean Blanc, notaire royal et apostolique à Saint-Jean d'Angély, Guillaume Garnier, pauvre jeune homme de Saint-Maixent, ou Regnaut de Poitiers29. Mais c'est à un prêtre Hugues Russon, chapelain à Tiffauges, que Julien Denyau, laboureur, s'adresse : « lequel prebstre print les dictes lettres et y adjousta deux cens francs, le fist certaine rasure qui après a esté congneue ». Denis Berthelot, prêtre demeurant à Couex, et Olivier Joulain, son clerc et serviteur, fabriquent de faux titres destinés à favoriser dans un procès les habitants de Saint-Jean-de-Monts et, pour ce faire, s'adressent à deux peintres30.
21On voit plus rarement un prêtre victime d'un faussaire, comme Guillaume de Limoges qui, pour acheter des terres utilise les services de Jean Ripault, marchand de Sainte-Maxire ; celui-ci fait fabriquer par un jeune clerc de Toulouse un double du contrat de vente avec majoration de prix, afin d'obtenir une commission plus importante31.
22Il y a plus grave en matière de falsification. Thévenin Dupont, prêtre, et plusieurs compagnons, fabriquent et émettent de la fausse monnaie à Tours et à la Rochelle. Un jour, à Parthenay, Thévenin Dupont rencontre un cordelier qui le fait connaître au comte de Dunois ; ce dernier lui propose des gages importants notamment à cause de certaine « petite tainture sur or et argent » par laquelle il prétend rehausser de cinq ou six carats le titre de pièces de bas aloi32.
23Des membres du clergé ne remplissent même pas leurs obligations spirituelles. Frère Jean Lorson, prieur curé de Soullans, refuse la sépulture à un nommé Jean Morineau, son paroissien, bien qu'il se soit confessé, ait reçu le corps du Christ et eu tous les sacrements de la Sainte Eglise, et que sa veuve et ses héritiers lui aient proposé de l'argent pour l'ensevelir en terre consacrée. De même, par méchanceté, il ne veut pas « ensepulturer » une pauvre femme de sa paroisse bien qu’elle soit morte en bonne catholique, de sorte que des pourceaux mangent son corps. En outre il refuse de baptiser un enfant né en sa paroisse qui par sa faute meurt tel un païen33. Etienne Merceron ne le cède en rien à son confrère34. Bien plus anodin apparaît le refus par le chapelain de Notre-Dame de Niort de bénir des pains destinés aux pauvres35.
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24La fin du Moyen Age baigne dans un climat de violence auquel participent prêtres et religieux36. Cette violence s'exerce à la fois contre les biens et les personnes.
25Les prêtres sont plus souvent les victimes que les auteurs d’exactions, de vols. Jean Bonnet, procureur du roi en la sénéchaussée de Poitou, entre autres méfaits, prend les biens de l'aumônier de l'abbaye de Saint-Maixent, plusieurs harnais de guerre chez un chapelain de la ville, quatre sextiers de terre appartenant à un prieur — inversement, pour ne pas poursuivre les droits du roi, il accepte plusieurs marcs d'argent de divers abbés « pour cause des chenaux des marois », et « grant foison d'argent» de l'abbé de Maillezais. Jeanne, chambrière d'un chanoine, lors d'une absence de son maître, prend de l'argent dans un coffre et emporte en outre deux draps et une couverture de faible valeur. Guillaume Cado, sellier, demeurant à Lusignan, pénètre par effraction chez Husson Nouvellet, prêtre, du bourg Saint-Hilaire, trouve deux coffres contenant l'un sept écus, l'autre cent écus d'or, un petit tissu et une petite ceinture garnie d'argent, cinq tasses et trois cuillères d'argent, et s'empare du tout37. Les lettres d'abolition, nombreuses sous Charles VII, mentionnent toujours que celui qui les obtient a détroussé de nombreuses personnes et, parmi elles, des gens d'Eglise. C'est un prêtre cependant, Nicolas Guérin, qui dérobe dans un hôtel une somme d'or et d'argent ; emprisonné, il propose à son gardien de lui donner six nobles pour qu'il favorise son évasion38.
26Ce qui domine toutefois, c'est la violence physique, et sur ce point les membres du clergé ressemblent fort à leurs paroissiens. Au cours d’une discussion, frère Denis jette dans le feu Guillaume Benoist. Comme celui-ci lui fait des reproches, le moine le traite de larron et, sur ses protestations, « le gecta à terre entre un lit et une table qui là estoient, et lui donna plusieurs cops de poing en le foulant aux genous de toute sa puissance ». Il le frappe ensuite avec un bâton, « un coup par les jambes et un autre par les espaules », au point que le malheureux tombe à terre et ne peut se relever. Frère Denis prend alors de la paille, l'allume et, malgré les supplications de Benoist, la jette sur lui. Frère Nicolas, religieux du prieuré de la Carte, et trois compagnons, après avoir bu dans une taverne avec un nommé Guillaume Belac, « sans ce qu'il leur eust aucunement meffait, le assaillirent et batirent de batons, de dagues et autres ferrements, tant et si enormement qu'ilz le cuidoient avoir tué et le laissoient pour mort ». Un sergent intervenant, frère Nicolas le frappe d'une pierre si violemment qu'il le fait choir contre un mur et « non content de ce, tira un cousteau qu'il avoit et le cuida bouter ou ventre du dit exposant ». Un homme a une discussion d’intérêt à propos d'un droit de pêche avec Jean Tiffault, curé de Veniers. « Et sans plus atendre, ledit curé, meu de mauvaise voulenté, et sans vouloir user de voye de justice, prinst plusieurs pierres et cailloux en sa main et les getta contre ledit supliant qui estait en ladicte terre, de deulx desquelles pierres il fut frapé, et tellement qu'il cheut à terre ». Au cours de l'empoignade le curé « le frapoit tousjours de pierres sur la teste et sur le visage, et tant qu'il le vilena et oultraga très fort de sa personne », en jurant de le tuer. Un jour de Pâques, Lyonard Aladouce trouve chez lui son frère Benoist, prêtre, homme de mauvaise vie, qui a passé sa journée à la taverne. Après quelques échanges verbaux, le prêtre s'apprête à frapper son frère d'un couteau. « Ne me tue pas », dit le suppliant qui arrache l'arme et sort pour avoir la paix. Mais le prêtre le suit dans la cour, le prend aux cheveux et le jette à terre en s'écriant : « Grand vilain, tu en auras ». Et il donne à Lyonard des coups de bâton sur la tête, lui faisant une plaie de quatre doigts39.
27Si la violence dégénère si vite, c'est que les membres du clergé, tout comme les laïcs, sont armés, de bâtons, mais aussi d'épées, de dagues, de badelaires. Antoine de Montagu, religieux de l'ordre de Saint-Augustin de l'abbaye de Notre-Dame de Celles, voyant son adversaire tirer un braquemart et marcher sur lui « lessa sa robe et son breviaire et tira une petite espée rapière qu'il avoit »40. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant de voir Jean du Mas, archiprêtre de Mauzé, assailli par des habitants de la Rochelle, frapper à mort en se défendant l'un d'entre eux ou Jacques Chausson, prêtre, tuer d'un coup d'arbalète Olivier de la Brunetière pour aider Pierre Soteau bien que celui-ci l'ait dissuadé de tirer41.
28Fréquemment toutefois, lorsque des lettres de rémission sont accordées à des membres du clergé, les violences mentionnées sont le fait d'intermédiaires ou de comparses. Le frère fermier du prieuré d'Entrefins, près de l'Isle-Jourdain, assemble une nuit quantité d'hommes du prieuré ainsi que des voisins, les mène au village de la Gigardeau où ils trouvent leur adversaire couché avec une femme de mauvaise vie ; ils le boutent dehors et le frappent avec des bâtons, de sorte que mort s'ensuit. Le prieur de Chavagne-en-Paillers paie deux écus un homme pour qu'il donne « une buffe » à un nommé Jean Meschin42.
29Pourquoi ces violences ? Pour des raisons d'ordre sexuel et économique principalement. Ne revenons pas sur les premières qui mettent surtout en scène des clercs fornicateurs tués par les maris trompés ou des membres de la famille de la femme43. L'autre grand motif générateur de querelles a trait aux biens, tout particulièrement à la dîme. Jean Aymer, prieur curé de la Chapelle-Thireuil et Etienne Dousset se querellent, le prieur « disant à icelui exposant qu'il paroit mauvaisement sa disme et qu'il estait excommenié comme un chien ». Le curé du Puy de Mouterre veut contraindre les tenanciers à payer la dîme : « lesquelx de ce faire furent reffusans, tellement que ledit curé les mist en procès ». René du Bellay, grand archidiacre de Poitiers, ayant rebâti la maison de Jardres, vient y résider et entreprend de revendiquer les droits usurpés du domaine, ce qui lui vaut « grans haynes et malveillances » de divers habitants de Chauvigny. Mais il existe bien d'autres raisons de dispute faisant intervenir des intérêts matériels. Ainsi, un prêtre Gilbert Penon est en procès avec Pierre Marchegay et Jean Barreis à propos d'un héritage. Penon qui a déjà battu la femme de Marchegay, quoiqu'enceinte, se rend avec des complices dans une dépendance de l'héritage contesté où Marchegay a mené pâturer ses bêtes, se jette sur lui et l'abat à terre à coups de pelle ferrée44.
30Intervient aussi la légitime défense. Guillaume Lucaseau, prêtre de Frontenay-l'Abattu, tue d'un coup de bâton son frère qui ne cesse de le frapper, de l'injurier et de le menacer. Jean Mercier, prêtre, demeurant à Saint-Sauvant, frappe à mort un laboureur qui l’a injurié, puis menacé d'un couteau45.
31Des querelles opposent même des membres du clergé entre eux. On est frappé par l'atmosphère qui semble régner dans certains prieurés. L'abbé de Talmont est assassiné, vers l'Ascension 1386, par deux moines de l'abbaye, frères Jean Assailly et Laurent Joveteau. Jean Maigrebeuf, chanoine régulier, prieur de la Chapelle-Hermier est occis par frère James Joudouin, religieux de ce prieuré qui se venge d'avoir été excommunié46.
32Dans ce contexte de violence avant tout villageoise, la guerre peut intervenir. Mais les lettres de rémission— laissons de côté les lettres d'abolition — lui font peu de place. L'abbé et les religieux de Saint-Léonard de Ferrières, menacés d'être expulsés et de voir leur abbaye détruite ont, contraints et forcés, prêté serment de fidélité au prince de Galles. Guillaume Gabet, chanoine de Mirebeau, est capturé par les Anglais et emprisonné au château de Montignac47. Un esprit frondeur se fait parfois jour : « Phelippes de La Tour presbstre... disant que c'estoit grant follie à nous de faire la guerre en Roussillon et que le conté d'icelluy pays de Roussillon n'estoit point en nostre royaume, mais appartenoit aux Juifz, et que c'estoit grant dommaige de faire faire les charrettes que lors on faisoit pour la conduicte des francs archiers, disant que c'estoit la destruction de nostre royaume »48.
33Terminons sur une note plus optimiste. Lors d'une querelle entre des marchands et un serviteur de l'abbaye de Moreilles, survient l’un des religieux nommé frère Pierre Berry qui blâme les protagonistes, les sépare et fait tant que le suppliant jette le morceau de fourche qu'il tient à la main. Une femme ayant convaincu un écuyer d'Angliers de ne pas poursuivre une querelle, celui-ci quitte les lieux « et le conduisy par dessoubz le bras ung chappellain nommé Jehan Perrotin »49.
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34Le fait que les membres du clergé réagissent comme leurs paroissiens montre qu'ils sont tout à fait intégrés à la société — villageoise —, particulièrement les prêtres. On voit souvent certains de ces derniers épouser les querelles familiales. Ils accompagnent leurs frères dans des expéditions punitives pour venger l'honneur d'un parent trompé ou pour les soutenir en cas de conflit avec des voisins. Comme Tiphanie Bonnin doit rendre à un nommé Voyer des meubles détenus frauduleusement, ses enfants, dont un prêtre, conçoivent une grande haine à l'égard de ce Voyer50.
35Quelques membres du clergé — quelle proportion ? — paraissent jouir d'une relative aisance. Ils ont serviteurs, chambrières et possèdent des biens meubles et immeubles. Le coffre d'un chanoine de Ménigoute renferme « grant quantité de florins »51. Ils interviennent dans la vie économique. Guillaume de Limoges, prêtre, désire vivement acquérir des domaines situés notamment près de Niort et appartenant à un autre prêtre. Jean Sicault qui a prêté à André Damguille deux écus cherche à les recouvrer ; un prêtre nommé Jean Paingot lui propose de prendre sa créance, moyennant six blancs52.
36Des prêtres récoltent du vin et deviennent taverniere. Une lettre de juillet 1498 signale qu'en la saison des vendanges un meunier passant par le village de Berthinville voit dans un jardin deux prêtres qui vendangent et qui l'invitent à boire. Ils tiennent taverne, tels le curé de Seuilly, près de Mirebeau, le prieur de l'Ile-d'Elle, les prêtres Pierre Mapault ou Jacques Girier. Dans l'hôtel de l'évêque de Poitiers à Vendeuvre un sergent du prélat vend du vin53.
37De par leur instruction les prêtres peuvent exercer des métiers requérant une certaine culture. Une fausse obligation est revêtue des « seings et signatures de feu Pierre Vaslin et Marquis Fouscher, presbstres et notaires ». Le notaire de Civray étant trop occupé, un nommé Moriset va trouver Jean Gaudre, prêtre et notaire à Charroux54.
38Les prêtres — plus rarement les religieux, mais le fait est normal car ils sont moins en contact avec les gens du village, encore que parfois ils exercent le ministère paroissial— partagent la vie quotidienne des villageois. Les exemples sont nombreux où on les voit déjeuner, souper avec leurs paroissiens, s'amuser avec eux. Un prêtre et plusieurs compagnons disent à Josselin Rivière de leur offrir à boire parce qu'il a changé de cheval : et ils s'en vont tous dans une taverne. Vers onze heures du soir, des compagnons trouvent dans un cabaret un nommé Jean Viart, prêtre, ainsi que trois femmes, et ils boivent ensemble. Jean Bitard se rend chez un hôtelier pour déjeuner et partage son vin avec deux prêtres. Se sentant indisposé, il va se coucher sur un pailler à proximité ; surviennent successivement les curés de Melleran et de Sainte-Ouenne et le vicaire de la Chapelle qui lui disent de venir déjeuner avec eux, puis, une heure plus tard, Perrot Davy, prêtre, un meunier et deux francs archers accompagnés d'une femme publique qui l'invitent également55.
39Les membres du clergé participent aux distractions des villageois. Pierre Fourré, curé d'Aulnay, va, accompagné de plusieurs compagnons de cette ville, « soubz umbre de certains jeulx, gales ou esbatemens qu'ilz font voulentiers le jour de la dicte feste saint Nicolas, qui est d'aler d'ostel en hostel en la dicte ville, pour demander ou avoir ce que les bonnes gens leur vouldront donner, comme eufs, lart, fromaiges et autres choses, pour aler boire ensemble en la taverne, ou autrement ». Guillaume Broussac, laboureur demeurant à Ars, après boire, fait chez Jean Mesnade, prêtre, vicaire de Gimeux, une partie au jeu de la clef, avec pour partenaire Jean Eschiuart, contre Mesnade et Micheau Coquin, vicaire d'Ars. Le 31 décembre 1500, en la ville de la Rochefoucauld, vers neuf heures du soir, Jean Guyonnet, dit Descuratz, prêtre, se promène déguisé, armé d'un braquemart et portant une coiffe de soie jaune sous un bonnet blanc pour cacher son visage. Avec lui se trouvent huit ou neuf autres personnes, clercs et laïcs, déguisés comme lui et fort bruyants. Le dimanche 1er août 1501, Guillaume Fournier, de Saint-Maixent, ainsi que d'autres jeunes gens et amis, dont François Marot, cordelier, vont dans une vigne proche de la ville pour s'ébattre. Là, ils jouent au palet56.
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40Ainsi les lettres de rémission manifestent une certaine décadence morale du clergé, tant sur le plan des mœurs que de la violence ou de l'attachement aux biens matériels. Il faut cependant ne pas oublier que ces textes mettent l'accent sur les actes délictueux.
41Aussi peut-on penser que nombre de prêtres mènent une vie plus paisible et remplissent correctement leurs devoirs. Tous paraissent en tout cas avoir une existence proche de celle de leurs ouailles. Ainsi, les paroissiens de Nieul-le-Dolant, avec leur curé, le dimanche après la Trinité, se rendent en procession et pèlerinage à l'église de Sainte-Flaive distante d'une lieue ou environ. Arrivés à destination « firent leur offerte et oyrent la messe bien et devotement comme bons crestiens doivent faire, et ce fait, yssirent dehors de la dicte esglise et s'en alerent chieux le curé d'icelle où ilz beurent et mangerent, et après s'en yssyrent »57.
Notes de bas de page
1 Voir Recueil des documents concernant le Poitou contenus dans les registres de la Chancellerie de France, publié par P. Gerin : II (1334-1348), dans Archives historiques du Poitou (= A.H.P.), t.XIII, 1883 ; III (1348-1369), dans A.H.P., t.XVII, 1886 ; IV (1369-1376), dans A.H.P., t.XIX, 1888 ; V (1376-1390) dans A.H.P., t.XXI, 1891 ; VI (1390-1403), dans A.H.P., t.XXIV, 1893 ; VII (1403-1430), dans A.H.P., t.XXVI, 1896 ; VIII (1431-1447), dans A.H.P., t.XXIX, 1898 ; IX (1447-1456), dans A.H.P., t.XXXII, 1903 ; X (1456-1464), dans A.H.P., t.XXXV, 1906 ; XI (1465-1474), dans A.H.P., t.XXXVIII, 1909 ; puis par P. Guerin et L. Celier : XII (1475-1483), dans A.H.P., t.XLI, 1919 ; enfin par L. Celier qui a donné, sauf rares exceptions, des analyses très détaillées et non pas le texte intégral : XIII (1483-1492), dans A.H.P., t.L, 1938 ; XIV (1493-1502), dans A.H.P., t.LVI, 1958. Les textes étant numérotés de façon continue pour les douze premiers volumes, puis pour chacun des deux derniers volumes, seuls seront indiqués le numéro de chaque lettre de rémission et la date.
2 R. Favreau, La ville de Poitiers à la fin du Moyen Age. Une capitale régionale, Poitiers, 1978, t. 2, p. 452. L'auteur admet 300 à 400 personnes pour les collégiales, environ 150 pour les abbayes et prieurés, 100 pour les ordres mendiants et militaires, 100 pour les chapelains, 50 pour les vicaires (clergé paroissial et aumôniers). Voir sous la direction du même auteur Poitiers, Paris, Beauchesne, 1988 (Histoire des diocèses de France, 22), p. 66-112. P. Wolff, Commerces et marchands de Toulouse (vers 1350 - vers 1450), Paris, 1954, p. 70-71, estime la proportion du clergé à Toulouse à un peu moins de 5 %. J.-P. Leguay, Un réseau urbain au Moyen Age : les villes du duché de Bretagne aux XIVe et XVe siècles, Paris, 1981, p. 310-311, arrive à des résultats un peu inférieurs, semblables à ceux des historiens anglais : 3 ou 4 % pour une ville épiscopale, 2 % de la population globale. Il y aurait eu en Angleterre vers 380 20 ayant reçu ordres majeurs, 1 125 habitants, et en 1350 000 clercs les soit pour 9 148 moins et chanoines, 5 016 frères mendiants et 3 247 religieuses (P. Contamine, La vie quotidienne pendant la Guerre de Cent ans. France et Angleterre (XIVe siècle), Paris, 1976, p. 150 et 151).
3 Comme acteurs ou victimes.
4 No 802 (1395).
5 No 657 (1382), 941 (1410), 18 (1484), 31 (1484).
6 No 1132 (1447).
7 No 642 (1381), 819 (1396), 1348 (1461).
8 No 120 (1488).
9 No 866 (1400), 18 (1498).
10 No 752 (1391), 192 (1489). Sur la fréquentation des bordels, voir J. Rossiaud, « Prostitution, jeunesse et société dans les villes du sud-est au XVe siècle », dans Annales E.S.C., t. XXXI-2,1976, p. 306. Inversement la clavière du prieuré de Tourtenay est enlevée et violée par un écuyer : no 701 (1386).
11 Les lettres de rémission ne sont pas rares dans la France des XIVe et XVe siècles qui mentionnent l'agression, par des groupes de jeunes, de femmes « tenues » par des prêtres. Protestation contre le dévoiement de l'institution matrimoniale à l'instar du charivari ?
12 Voir L'érotisme au Moyen Age, Montréal, 1977, p. 176-177.
13 No 1240 (1453).
14 No 1158 (1448).
15 No 866 (1400) : voir ci-dessus note 9 ; no 1332 (1460).
16 No 1074 (1445) : Et quant les apperceut, dist audit Du Mesnil : « Laisse ma femme et t'en va. Je te pardonne tout, combien que tu soyes cause de la perdicion de mes enfants ».
17 No 324 (1493).
18 No 758 (1391), 899 (1404), 907 (1405), 1063 (1444), 1087 (1446).
19 No 780 (1393), 946 (1410), 1247 (1454) : « s'apparceut ou fut adverty ».
20 No 914 (1406).
21 No 908 (1405).
22 No 1332 (1460), 1687 (1481).
23 No 948 (1410).
24 No 1164 (1148), 333 (1493), 32 (1499).
25 No 1132 (1447).
26 No 1219 (1452).
27 No 695 (1386), 1555 (1475), 33 (1499).
28 No 65 (1500).
29 No 855 (1399), 917 (1406), 1343 (1461).
30 No 1077 (1445), 1486 (1470) (cf. no 1530 (1473)).
31 No 1619 (1478).
32 No 183 (1489).
33 No 1208 (1451).
34 No 802 (1395). Cf. ci-dessus note 4.
35 No 404 (1355).
36 Sur la violence, voir les travaux de R. Muchembled notamment La violence au village (XVe-XVIIe siècle), éd. Brepols, 1989. La thèse de CL. Gauvard « De grace especial ». Crime, état et société en France à la fin du Moyen Age, Paris, 2 vol., 1991, est parue après remise de notre manuscrit à l'éditeur.
37 No 353 (1350), 715 (1388), 1274 (1457).
38 No 81 (1486).
39 No 784 (1393), 932 (1408), 1268 (1456), 4 (1498).
40 No 280 (1492).
41 No 648 (1381), 1678 (1481).
42 No 852 (1399), 955 (1412).
43 Voir ci-dessus, notamment notes 18 et 24.
44 No 865 (1400), 1471 (1469), 190 (1489), 366 (1495). Voir aussi no 1596 (1477), 1656 (1480).
45 No 1469 (1469), 1658 (1480).
46 No 791 (1394), 832 (1397).
47 No 489 (1370), 565 (1373).
48 No 1576 (1476).
49 No 1340 (1460), 1411 (1465). Voir aussi notamment no 317 (1493).
50 No 817 (1395).
51 No 715(1388).
52 No 1619 (1478), 153 (1488).
53 No 98 (1498), 716 (1388), 797 (1394), 312 (1493), 81 (1501), 858 (1400).
54 No 1343 (1461), 99 (1498).
55 No 945 (1410), 1455 (1469), 231 (1491). Voir aussi, entre autres exemples, no 1612 (1478), 218 (1490), 304 (1493).
56 No 969 (1414), 167 (1489), 73 (1501), 82 (1501).
57 No 796 (1394).
Auteur
Université de Limoges
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