Mœurs des clercs et situation matérielle des églises du Forez en 1379
p. 485-502
Texte intégral
1Pour l'ensemble des XIVe et XVe siècles, les visites pastorales furent peut-être plus fréquentes que ne le laisseraient supposer les très rares documents qui nous en soient parvenus ; mais il est certain, toutefois, que les évêques n'étaient guère alors des hommes de terrain. Nicolas de Clamanges assurait que beaucoup d'entre eux n’avaient jamais rencontré leurs prêtres, ni vu leurs diocésains. Et Gerson rappelait aux prélats l'obligation canonique de ces visites, suivi en cela par le pape Benoît XIII, puis par l'ensemble du clergé français déplorant que cette coutume fut tombée en désuétude.
2C'est dire l’importance de la plus ancienne visite pastorale, connue du diocèse de Lyon qu'effectua l'archevêque Jean de Talaru en 1378-79, et dont le registre a été conservé1. Le volume, en petit in-quarto, à reliure moderne, compte 51 folios dont les 44 premiers concernent les visites de paroisses. Il a déjà fait l'objet d'une présentation commentée, en 19372, et d'une analyse plus synthétique, en 19613. Les conclusions de ce dernier travail, régulièrement reprises depuis par tous les auteurs, sont d'autant moins contestées qu'elles concordent avec celles d'autres recherches, faites ailleurs, sur les mêmes aspects de la vie religieuse. Il nous semble pourtant que certaines de ses propositions méritent d'être affinées, du moins dans les deux seuls domaines qui nous retiendront ici, à savoir, d'une part, celui de la condition personnelle des clercs, et d'autre part, celui de la situation matérielle (mobilière et immobilière) des bâtiments religieux (prieurés, églises et presbytères).
3En outre, pour des raisons de méthode, nous limiterons notre enquête à l'espace forézien. En effet, des disparités sensibles apparaissent suivant les régions visitées. C'est ainsi, par exemple, que le meilleur respect des règles liturgiques coïncidait avec les parties du diocèse où la vie et la pratique religieuses étaient le plus intenses, comme en Forez, alors que la situation semblait moins bonne, sinon mauvaise, en Beaujolais, Dombes ou Bas-Dauphiné.
4Enfin, pour de simples raisons de commodité, et sans que cela invalide les résultats obtenus, nous fixerons, comme cadre géographique à notre propos, la partie du diocèse aujourd'hui comprise dans les limites du département de la Loire. On ne s'étonnera donc pas de l'exclusion de quelques paroisses foréziennes du diocèse, actuellement situées dans des départements voisins (Rhône, Saône-et-Loire), ni de l'absence de localités des extrémités septentrionale et méridionale de la Loire, et qui appartenaient alors à d'autres diocèses (Mâcon, Vienne).
5Lorsqu'il entreprit la visite de son diocèse en 1378, Jean de Talaru était archevêque de Lyon depuis 1373. Il appartenait à une très ancienne famille noble forézienne, connue depuis le XIIe siècle, et dont la puissance grandit sans cesse jusqu'au XVe où elle donna à Lyon deux autres archevêques, Amédée 1415-1433) (et Hugues (1488-1499). Jean, pour sa part, fit une belle carrière ecclésiastique, classique pour un grand prélat de son temps : chanoine de St-Jean en 1345, de St-Just en 1355, doyen du chapitre de Lyon en 1360, archevêque en 1373, cardinal en 1389, il mourut, plus qu'octogénaire, en 13934.
6Sa visite commença par le nord du diocèse le 9 novembre 1378. Mais elle ne toucha la Loire actuelle que le 2 janvier 1379, par le Jarez qui fut inspecté jusqu'au 7 janvier. Puis elle concerna les paroisses situées autour de Chazelles-sur-Lyon, du 3 au 6 février suivant. Enfin la majeure partie du Forez la reçut du 22 avril au 13 mai de la même année (Cf. carte). Ces trois étapes se retrouvent dans le registre de visite, respectivement, aux folios 14r à 17r (avec un blanc, fo 16v), pour 1 abbaye, 3 prieurés et 13 paroisses entre Rive-de-Gier et St-Héand5 ; au folio 24r, pour 5 paroisses des Monts du Lyonnais6 ; et aux folios 31v à 43v, pour 21 prieurés7 et 151 paroisses du Forez propre, du Roannais et de tout le sud du comté (du massif du Pilat aux Monts du Forez, donc de St-Genest-Malifaux à St-Bonnet-le-Château, en passant par Firminy).
7Les 211 paroisses ligériennes du diocèse, réparties en 5 circonscriptions ecclésiastiques, comprenaient toutes celles de l'archiprêtré de Montbrison (soit 69), 47 de celui du Jarez (sur 85), 44 de celui du Roannais (sur 47), 31 de celui de Pommiers (sur 34), et 20 de celui de Néronde (sur 22)8.
8Sur ce total, le registre mentionne 169 paroisses auxquelles il convient d'ajouter 25 établissements monastiques, soit un ensemble de 194 églises et prieurés (alors que toutes les maisons visitées dans le diocèse avoisinent les 400).
9Mais Jean de Talaru ne voyait pas lui-même toutes ces localités. Même Roanne, la seule ville dont le registre nous dise qu'il avait l'intention de s'y rendre en personne, ne le reçut pas, en raison d'inondations provoquées par la Loire9. Il résidait, le plus souvent, dans quelque château au centre de chaque petit « pays », d'où il envoyait ses commissaires enquêter sur place. Ceux-ci furent au nombre de huit, dont seuls les six derniers semblent avoir opéré en Forez ; il s'agissait de Jean Bochard, chanoine de St-Just, de Barthélemy de la Croix, chanoine de St-Paul, de Pierre Gauthier, curé de St. Chamond, d'André Voisin, curé de Lésigneux, de Pierre Baton, de Barthélemy Garin, de Simon de Lay, et de Geoffroy de Ronchivol. Après leur inspection, les visiteurs assignaient la plupart des prêtres à se rendre, dans les jours suivants, auprès de l'archevêque qui leur adressait alors ses instructions, prononçait les sentences d’approbation ou de blâme, infligeait les amendes, et condamnait les négligents à réparer les abus signalés. En cas de faute grave ou d’affaire complexe, les délinquants pouvaient être sommés de comparaître à Lyon, à une date ultérieure.
10Nous étudierons d'abord le cas des établissements des ordres religieux, puis celui des paroisses diocésaines, en nous attachant chaque fois à quelques problèmes seulement, humains puis matériels.
I. LES MONASTERES
Le problème de la résidence des prieurs
11Les 25 maisons religieuses visitées se répartissent en 5 groupes :
- 1 abbaye cistercienne (Valbenoîte), où l'abbé résidait, normalement ;
- 1 prieuré de femmes (Izieux) dont le registre dit seulement qu'il tombait en ruines10 ;
- 3 prieurés d'hommes (Champdieu, Sail-sous-Couzan, St-Albin) sur lesquels nous n'avons aucun renseignement ; sans doute, ne devait-il pas y avoir grand monde, et certainement pas le prieur ;
- 1 prieuré d'hommes (Tartaras) dont le prieur est absent ; mais il ne devait pas être loin, puisque le visiteur l'assigna, par l'intermédiaire du curé, à se rendre à Rive-de-Gier le mardi suivant11 ;
- 19 prieurés masculins sur lesquels nous sommes un peu mieux renseignés :
- à Rivas, il n'y avait personne, mais... il n'y avait même plus de prieuré digne de ce nom12 ;
- dans 7 autres, le prieur ne résidait pas13 : à Bard, Cuzieu, Marcillyle-Pavé, Riorges, St-Just-en-Chevalet, St-Priest-la-Prugne, et La Tourette ;
- 4 autres maisons, dont les prieurs ne résidaient pas non plus, étaient confiées aux soins d'un « gubemator » (Firminy et Sury-le-Comtal) ou d'un « sacrista, rector pro priore » (Les Farges et St-Jean-le-Puy) ; mais il semble que ces intendants étaient des laïcs ou des convers, en charge du seul temporel de leurs prieurés ;
- 7 prieurs seulement étaient là lors du passage du commissaire : ceux de Chambœuf, Gumières, Magnieu-Hauterive, Pouilly-lès-Feurs, St-Romain-en-Jarez, Salt-en-Donzy et Veauche.
12Le problème de la résidence des prieurs, ou plutôt de leur non-résidence, était donc criant, puisque sur 24 prieurés, 7 (ou 8 ?) seulement étaient personnellement tenus par leurs titulaires, l’absentéisme dépassant donc les 66 %.
Les mœurs des prieurs
13Les 8 (ou 9 ?) présents (l'abbé de Valbenoîte, les 7 prieurs visités, et peut-être celui de Tartaras) étaient-ils, au moins irréprochables, aux yeux des enquêteurs ? Pas du tout !
14L'abbé de Valbenoîte fit l'objet d'une enquête qui n'a malheureusement pas été conservée, quoi qu'en dise le registre14. Le prieur de St-Romain-en-Jarez vivait en concubinage avec une femme dont le père et le mari déposèrent plainte contre lui auprès de l'enquêteur15. Celui de Salten-Donzy fit l'objet d'une information pour concubinage16. Et celui de Tartaras était cité à comparaître à Lyon pour ses manquements, sans doute graves, car seuls les délits importants entraînaient une telle convocation17. Enfin, qu'avait donc à cacher celui de Pouilly-lès-Feurs qui ordonna à un domestique de répondre à l'enquêteur, par la porte entr'ouverte du prieuré, qu'il refusait sa visite, sous le prétexte qu'il avait déjà reçu celle des gens de Cluny dont il dépendait ; refus dont l'envoyé de l’archevêque lui réclama une déclaration écrite18. Il est vrai que les maisons de Cluny pouvaient alléguer leur privilège d'immunité pour refuser les visites de l'ordinaire, mais on ne voit pas que Gumières, par exemple, également dépendant de Cluny, s'en soit prévalu. En somme, pour les 25 monastères visités, seuls 4 prieurs n'eurent pas maille à partir avec l’archevêque : ceux de Chambœuf, Gumières, Magnieu-Hauterive et Veauche. C’est peu, puisque cela ne représente que 16 % du total. Encore ne pouvons-nous pas en déduire que tout était satisfaisant dans ces maisons, comme nous le verrons bientôt. Mais rappelons d'abord qu'à St-Jean-le-Puy, en l'absence du prieur, le frère sacristain refusa la visite, pour motif d'exemption, et déclara qu'il n'obtempérerait à aucun ordre de comparution émanant de l’archevêque19.
Les bâtiments conventuels
15Nous avons déjà vu que le monastère d'Izieux était très délabré, et celui de Rivas totalement démoli. Mais d'autres ne valaient guère mieux. A St-Jean-le-Puy, la majeure partie s'était écroulée et le reste menaçait ruine20 ; de même à St-Just-en-Chevalet21. A Sury-le-Comtal, le prieur laissait s'effondrer le prieuré et dépérir tous ses biens, malgré la présence d'un « gubernator », qui aurait au moins dû maintenir l'exploitation en état22 ; l'archevêque prit immédiatement sous son autorité le prieuré et ses revenus qu'il confia aussitôt au curé du lieu23.
16Ailleurs, le registre ne parle pas de prieuré (« prioratus ») mais de maison du prieur (« domus prioris ») ; on peut pourtant se demander si, pour de si petits établissements, les deux appellations ne recouvrent pas la même réalité. Celle des Farges, en ruine, s'était déjà partiellement écroulée24. Celle de Veauche où, pourtant, le prieur résidait, n'était pas mieux entretenue25 ; cette dernière constatation ramène donc à 3, et non plus 4, le nombre de monastères visités, dont l'archevêque avait tout lieu d'être satisfait. 3 sur 25 : le pourcentage d'établissements bien tenus tombe ainsi à 12 % seulement ! Mais il y a mieux encore. A La Tourette, le bâtiment était en grand danger, mais le prieur en personne en accélérait la dégradation, et le démontait pièce par pièce, au détriment des occupants26. Heureusement, pour terminer cet état des lieux sur une note moins pessimiste, il y avait aussi quelques restaurations d'édifices endommagés dans les années ou les décennies précédentes : à St-Priest-la Prugne, le prieuré s’effondrait mais le curé était en train de le reconstruire27 ; et à Bard, c'était chose faite depuis peu28.
II. LES PAROISSES
17Les commissaires se présentèrent dans 169 paroisses. Dans 15 d'entre elles, la visite de l'église s'avéra impossible, pour les motifs les plus divers, le plus fréquent étant l'absence de clefs, plusieurs curés les ayant tout bonnement emportées avec eux, en se rendant à leur jardin fort éloigné du bourg, ou à la foire de la ville voisine29. Finalement, 154 églises furent effectivement inspectées. Dans 15 cas, le registre ne dit rien des personnes ayant, ou non, assisté à la visite30. Dans 7 autres, celle-ci ne fut possible, en l'absence de tout clergé, que grâce à l'obligeance de paroissiens, probablement de la fabrique (luminaire, sacristain, notaire)31. Et pour 12 édifices, le registre signale la présence, aux côtés du curé et/ou du vicaire, d'autres prêtres et/ou d'un ou plusieurs paroissiens32.
Le problème de la résidence des curés
18Dans 107 paroisses, un ou plusieurs prêtres étaient présents : 79 fois le curé seul, et 9 fois, le curé entouré d'un ou plusieurs confrères33. Les 19 autres paroisses étaient desservies, soit par un vicaire, seul (14 fois) ou assisté d'un prêtre (2 fois), soit par un prêtre sans titulature particulière (3 fois)34.
19D'autre part, les cas où le registre mentionne expressément que le curé n'assistait pas à la visite se partagent en deux groupes :
- dans 13 paroisses, le curé était seulement déclaré absent (« curato absente »), sans qu'on puisse rien en conclure quant à son assiduité habituelle, sinon remarquer le peu de cas qu'il faisait de la visite de son archevêque35 ; ainsi le curé de Magnieu-Hauterive s'absenta en chargeant son frère de recevoir le visiteur épiscopal36 ; celui de St-André-d'Apchon s'attarda dans son jardin, fort éloigné de l'église37 ; et ceux de St-Just-la-Pendue, de St-Marcel-de-Félines et de Ste-Colombe s'étaient tranquillement rendus au marché38 ;
- mais il y avait, surtout, 37 curés non résidents (« curatus non resiresidet»), dont 17 avaient confié leurs ouailles à des desservants : 4 qui étaient eux-mêmes absents le jour de la visite39 ; et 13 qui reçurent normalement le commissaire40 ; les 20 autres ne s'étaient pas donné la peine de se faire suppléer, malgré l'obligation canonique qui leur en incombait théoriquement, et à la condition d'avoir obtenu leur dispense de résidence, pour un motif valable (études, maladie, autre charge officielle cumulée avec le soin de leur paroisse, etc)41. Parmi ces cas de non-résidence, relevons celui du curé, relativement consciencieux, de St-Jean-Bonnefonds qui tint à assister à la visite en l'absence de son vicaire42 et, à l'inverse celui, plus scandaleux, des curés de St-Maurice-en-Gourgois et de St-Romain-d'Urfé, tout simplement en fuite43.
20Récapitulons. Sur un total de 138 curés dont le registre nous indique la situation précise au jour de la visite, 88 étaient là, 13 étaient absents, 17 ne résidaient pas mais avaient un vicaire, et 20 ne se souciaient aucunement de remplir les devoirs de leur charge. Ou encore, 88 étaient au milieu de leurs paroissiens, mais 50 faisaient preuve de négligences plus ou moins coupables, soit plus du tiers du total (36 %). Quant à la non-résidence de 37 curés, elle concernait plus du quart de leur total (27 %). Et encore, les prêtres effectivement présents n'étaient-ils pas tous exempts d'autres graves reproches que nous allons voir maintenant.
Les mœurs du clergé paroissial
21Les visiteurs de 1379 ont manifestement été obnubilés par le dépistage systématique d'un fléau, alors en pleine expansion depuis quelques décennies, à savoir le concubinage ecclésiastique. Ce trouble était lié, au moins partiellement, aux malheurs qui s'abattaient sur le pays depuis un demi-siècle (guerre, peste, épidémies, famines) et qui, en décimant des populations entières, avaient causé une grave crise de recrutement des prêtres, obligeant donc les évêques à se montrer moins regardants sur le choix et la formation morale des futurs ordinands.
22L'évaluation précise de ce dérèglement s'avère délicate, car tous les accusés n'étaient pas nécessairement coupables. Nous nous en tiendrons donc, pour serrer au plus près possible la réalité du phénomène, à trois sondages ne concernant que les condamnations prononcées à l'encontre de prêtres présents et pour lesquels le registre fournit des arguments solides et des témoignages concordants.
23D'une part, sur 88 curés présents, 23 furent convaincus de concubinage prolongé, soit 26 % du total44.
24D'autre part, sur 19 vicaires présents, 4 entretenaient une femme sous leur toit (21 % ; mais ce dernier taux doit être considéré avec précaution, en raison du très faible nombre de cas observés)45.
25Il n'en reste pas moins que sur l'ensemble des 107 prêtres ci-dessus, 27 étaient concubinaires notoires (25 %), soit le quart du clergé paroissial.
26Enfin, notre dernier sondage porte sur la seule agglomération importante du comté (Montbrison-Moingt), en vue d'une comparaison du clergé urbain avec son homologue rural. Le registre recense ici 13 prêtres concubinaires et 2 autres convaincus de relations avec des prostituées46. Le concubinage des prêtres devait donc être plus fréquent à la ville qu'à la campagne, car les desservants de paroisses de Montbrison étaient certainement moins de 60 en tout (sans compter les chanoines de la collégiale Notre-Dame, ni les moines des ordres religieux installés en ville).
27Voyons maintenant quelques exemples, pris sur le vif et rapportés par les enquêteurs :
Le curé concubinaire de Boisset-St-Priest a lui-même marié sa fille et présenté son fils à Montbrison à l'archevêque pour sa confirmation47.
Le vicaire de Chevrières, concubinaire depuis 15 ans, renvoya sa compagne un mois avant la visite, par crainte des enquêteurs48.
Moins prudent, celui de St-Bonnet-le-Coureau n’éloigna la sienne que la veille de l'inspection attendue49.
A Fourneaux, les visiteurs virent eux-mêmes la concubine du curé s'enfuir du presbytère sous leurs yeux50.
Le curé de Périgneux avait une concubine mais entretenait aussi une maîtresse, et menait, avec les deux, une vie dissolue51.
28A Sauvain enfin, la concubine du curé avait été brûlée, ainsi qu'un de ses enfants, dans l'incendie qu'elle avait provoqué au presbytère deux ans plus tôt52. Puis, le 8 septembre 1378, le curé la cacha dans le clocher de l'église, pour empêcher les vachers de Valcivières et des environs de la lui ravir ; ce dont toute la population faisait encore des gorges chaudes53.
29Les sanctions disciplinaires canoniques de ces concubinages n'apparaissent que rarement dans le registre, car elles n'étaient prononcées par l’official qu'après comparution devant l'archevêque ; mais il semble bien qu'en dehors des amendes infligées, elles n'aient été ni fréquentes ni très lourdes. Il y a toutefois quelques exceptions. Ainsi les curés de Chambéon, de St-Paul-d'Uzore et de l'Hôpital des pauvres à Montbrison furent déchargés de leurs fonctions54. Et le vicaire de St-Julien-la-Vêtre et sa concubine furent excommuniés pour s’être soustraits à leur comparution devant l'archevêque55.
30D'autres sanctions, pénales celles-là, pouvaient aussi leur être infligées par le pouvoir civil. Un prébendier de St-André à Montbrison fut arrêté, en même temps que sa concubine, par les gens du duc56 ; de même Jean Maniglier et sa maîtresse57. Mais les officiers comtaux s’en prenaient plus souvent aux seules concubines : à Moingt, celle du curé avait été arrêtée, six mois plus tôt, avant de lui être rendue58. Mais nous n'avons trouvé aucun exemple de telles interventions policières en dehors de l'agglomération montbrisonnaise.
31Le concubinage n'épuise pas le lot de délits dont pouvait se rendre coupable le clergé paroissial, même si le registre ne signale ces autres errements que plus rarement et moins systématiquement. Le curé de Moingt fit l'objet d'une enquête pour avoir donné la communion pascale à la concubine d'un autre prêtre de la paroisse59. Celui de St-Genest-Lerpt fut excommunié pour avoir, de son propre chef, enterré chrétiennement l'ancien curé de Villars, concubin notoire60. Hugues du Vergier, prêtre de Montbrison, fut condamné à 3 francs d'amende pour viol du secret de la pénitence : il avait dévoilé à Bonjour, la concubine du prêtre André Berthollet, les fautes que ce dernier lui avait révélées en confession61.
32On relève aussi quelques cas de prêtres habitués des tavernes, tel Jean Gautheron62 ou mieux, taverniers eux-mêmes comme le curé de St-Jean-la-Vêtre, ivrogne, de mauvaise vie et mal embouché63, bien que ces fréquentations et cette activité annexe fussent, en principe, interdites aux ecclésiastiques.
33Enfin dans certaines églises, aucun service divin n’était assuré par le prêtre pourtant présent ; ce pouvait être le cas aussi bien en ville (Hôpital des pauvres à Montbrison) qu'à la campagne (St-Jean-la-Vêtre, St-Julien-la-Vêtre).
34Mais à côté de ces prêtres à la moralité douteuse, beaucoup d'autres méritaient, pour leur conduite, des éloges plus ou moins appuyés. Le curé de Lentigny, par exemple, était complimenté par ses confrères du voisinage et par les enquêteurs, pour sa probité et sa bonne tenue64. Mais pour ceux dont on ne disait rien, les visiteurs notaient simplement qu'ils se comportaient bien (« bene stat », ou « bene est »). On ne peut cependant préciser davantage leur nombre exact, car ces formules laconiques se rapportaient tantôt au prêtre, tantôt à son église, tantôt aux deux ensemble. En tout cas, ils ne furent pas plus d'une quarantaine à obtenir ce satisfecit.
35Quant à la valeur intellectuelle du clergé rural, le registre ne la mentionne pratiquement jamais. Notons toutefois qu'aucun prêtre ne semble avoir été gradué de l'université car aucun n'est qualifié de « magister ». Mais il devait tout de même y en avoir peu d'aussi nuls que le vicaire d'Epercieux-St-Paul auquel les visiteurs décochèrent un blâme d'ignorance crasse et de totale inaptitude aux fonctions sacerdotales65. Dans quelques paroisses, on ne trouvait pas tous les livres liturgiques nécessaires : le missel à Cornillon, le psautier à Châtelus, le livre des répons (« responserium ») à Verrières où manquaient aussi les « constitutions synodales », ainsi qu'à Tartaras. Mais c'est surtout par la tenue, plus ou moins correcte, des objets liturgiques que nous avons une idée, très indirecte, de la qualité du service divin assuré dans ces paroisses.
Les objets liturgiques
36Nous l'avons déjà dit, c'est une quarantaine d'églises au plus qui firent l'objet d'appréciations plutôt flatteuses, mais avec des formules trop stéréotypées pour pouvoir hiérarchiser le niveau des éloges distribués. Ainsi trouvons-nous, pour chaque visiteur, une notation, presque toujours la même, du genre : « bien administré au spirituel », ou « le tout honorablement tenu et en bon état »66.
37Mais dans une bonne cinquantaine d'autres églises, les enquêteurs relevèrent de nombreux manquements :
- à Mizérieux et à Ste-Foy-St-Sulpice, les édifices étaient totalement vides67 ;
- ailleurs, les fonts baptismaux n'étaient pas fermés68, ou pleins de poussière, ou sans eau bénite, et même une fois descellés du sol (7 cas) ;
- à Châtelus, il n'y avait pas de croix dans l'église ;
- souvent (à 10 reprises), les linges d'autel et les vêtements liturgiques étaient « immondes » ou carrément inexistants ;
- parfois (6 cas), l'huile pour les malades ou le saint chrême manquait.
38Ces négligences pouvaient avoir des conséquences sérieuses puisque les mourants étaient privés d'extrême-onction, et les enfants de baptême. C'est ce qui était arrivé, deux mois avant la visite, à une enfant nouveau-née d'Epercieux-St-Paul, que son père dut porter sur les fonts baptismaux à Balbigny69.
39Mais l'essentiel nous paraît être ailleurs. Depuis le XIIIe siècle, s'était considérablement développé le culte eucharistique. C'est donc sur tout ce qui touchait à la consécration, à la conservation et à l'éventuel transport des saintes espèces que les commissaires firent porter leur attention. Or, une bonne quarantaine d'églises étaient très négligées dans ce domaine. Certaines n'abritaient pas l'Eucharistie, soit parce qu'elles étaient vides, soit parce que le curé ne l'y entretenait pas, comme à Pinay70. Ailleurs, l'Eucharistie, bien présente, n'était signalée par aucune lumière éclairée, (« sine igne », 13 fois), à moins qu'elle soit conservée dans un réceptacle « quelconque »71. Ou bien, les objets nécessaires à la consécration étaient défectueux : patène cassée ou fendue, calice brisé ou percé (4 fois). A Verrières, cette consécration n'avait lieu qu'une fois l'an, au jeudi saint72, tandis qu'ailleurs, au contraire, les hosties consacrées en surnombre, se répandaient hors de la custode lorsqu'on la fermait73, ou tombaient en miettes (« minuta framina ») au fond du ciboire (8 fois). Cette « custode » elle-même, précurseur du tabernacle moderne, présentait souvent de nombreux défauts. Fréquemment, elle ne fermait pas74 et sa clef avait été perdue (13 fois). Dans 5 cas, l'Eucharistie n'y était entourée d'aucun linge75. Enfin elle pouvait être dans un état de saleté repoussant, soit pleine de poussière comme à Pouilly-lès-Feurs, ou même pullulante de vers (« tineae », 7 fois).
40Quant à la custode des malades (« custodia infirmorum »)76, utilisée pour porter le viatique à domicile, elle présentait parfois les mêmes défectuosités : en plomb et d'aucune valeur, ou dédorée, ou cassée, ou même manquante77.
41Résumons-nous. Les visiteurs notèrent leurs constatations sur les objets du culte dans 90 églises environ : 40 fois, ils furent, en gros, satisfaits de leur entretien ; mais dans 50 cas, ils relevèrent de graves négligences dont 40 concernaient le Saint-Sacrement ; ce qui prouve que, 8 fois sur 10, les desservants n'avaient pas acquis une claire conscience du sens et de la portée du culte eucharistique.
Les bâtiments paroissiaux
42Les églises et presbytères foréziens n'avaient manifestement pas subi la même décadence que les édifices conventuels étudiés plus haut. En effet sur 154 paroisses inspectées, 5 églises seulement étaient fortement endommagées. Celle de Sail-sous-Couzan qui avait perdu sa toiture et celles de St-Julien-la-Vêtre et de Saint-Paul-en-Jarez s'écroulaient78. Celle de St-Georges-en-Couzan était en ruine79. Et celle de Ste-Foy-St-Sulpice, qui était fortifiée, menaçait ruine80. Une autre, celle de Châtelus, était simplement dite « pauvre »81. En revanche, celle de St-Just-en-Cheval et était récemment reconstruite à neuf, grâce à la diligence du curé82.
43La situation était moins brillante en ce qui concerne les presbytères : 16 étaient plus ou moins délabrés. Celui de Chérier qui avait été vaste et beau s'effondrait83 ; de même, celui de Sail-sous-Couzan dont la toiture avait précédemment cédé84, et celui de St-Just-sur-Loire que le fleuve avait détruit85. On en dirait autant de ceux de Civens, Essertines, Neulise, Riorges et St-Léger86. Celui de Valeilles ne valait guère mieux, en partie détruit, en partie menacé de ruine87. A Boën, la cure était en ruine parce que personne ne l'habitait88. Il en était de même à St-Georges-en-Couzan et à Villars89. A Doizieu, la cure était « moyennement » ruinée90. Celle de Renaison était encore habitable mais menaçait ruine également91, et à Pavezin, la situation paraissait moins grave92. Enfin terminons par deux mentions spéciales concernant, lune St-Laurent-la-Conche où le curé n'avait pas construit le presbytère qu'on lui avait imposé93, et l'autre St-Just-en-Chevalet où, comme pour son église, le curé réparait sa maison94.
44Ainsi, sur 19 paroisses comportant 21 bâtiments en mauvais état, 14 fois le presbytère était seul concerné, 3 fois l'église seule, et 2 fois seulement église et presbytère ensemble. Dans 73 % des cas, l'église avait donc mieux résisté que la maison du curé, tandis que dans moins de 16 %, l'église était plus endommagée que la cure, et dans 10 % seulement, la dégradation allait de pair pour les deux édifices. Peut-on en conclure que les curés, et surtout les habitants qui payaient cher pour l’entretien des bâtiments paroissiaux, avaient davantage le souci de leur église que du presbytère ?
45La visite pastorale de l'archevêque de Lyon, Jean de Talaru, en Forez en 1379, met donc en évidence :
d'une part, la situation déplorable des monastères, pour la plupart bénédictins, en ce qui concerne la moralité de leurs prieurs et l'état lamentable de leur patrimoine immobilier, donc de leur niveau économique général ;
d'autre part, la crise du clergé paroissial : celui-ci vivant à l'unisson des laïcs de son temps, mais en ayant perdu une grande partie de son magistère spirituel et moral ; cet état de fait devant bientôt aboutir à une inquiétante recrudescence de très anciennes pratiques paganisantes (superstitions, magie, sorcellerie), mais aussi à une immense besoin de purification et à un nouvel élan de réforme de l'institution ecclésiale.
Bibliographie
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
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M. MOLLAT, La vie religieuse au XIVe siècle et au XVe siècle (jusqu'à 1449), « Les cours de Sorbonne », Paris, 1964.
M. MOLLAT, La vie et la pratique religieuses au XIVe siècle et dans la première moitié du XVe siècle, principalement en France, « Les cours de Sorbonne », Paris, 1966.
M. MOLLAT et A. VAUCHEZ (sous la responsabilité de), « Un temps d'épreuves (1274-1449) », (notamment p. 651-654, par B. GUILLEMAIN), tome VI de Histoire du Christianisme des origines à nos jours (sous la direction de J. M. MAYEUR, C. PIETRI, A. VAUCHEZ, M. VENARD), Paris, 1990.
F. RAPP, L'Eglise et la vie religieuse en Occident à la fin du Moyen Age, 3e édition, Paris, 1983.
Notes de bas de page
1 Arch. dép. du Rhône, cote 10 G 1423
2 Abbé Merle, « Visite pastorale du diocèse de Lyon (1378-1379) », dans Bulletin de la Diana (Montbrison), t. XXVI no 3.
3 J. Epinat, « La situation religieuse dans le diocèse de Lyon, d'après la visite pastorale de J. de Talaru, 1378 », dans Cahiers d'Histoire (Lyon), 1961.
4 E. Perroy, Les familles nobles du Forez au XIIIe siècle ; essais de filiation (2 volumes), Saint-Etienne, 1977.
5 Paroisses de Dargoire, Doizieu, Izieux, Pavezin, Rive-de-Gier, St-Genis-Terrenoire, StJean-Bonnefonds, St-Martin-en-Coailleux, St-Martin-la-Plaine, St-Paul-en-Jarez, St-Romainen-Jarez, Sorbiers. Abbaye de Valbenoîte. Prieurés de Châtelus, Chevrières, Grammont, Izieux, St-Christo-en-Jarez, St-Denis-sur-Coise, St-Romain-en-Jarez, Tartaras.
6 Châtelus, Chevrières, Grammont, St-Christo-en-Jarez, St-Denis-sur-Coise.
7 Bard, Chambœuf, Champdieu, Cuzieu, Les Farges, Firminy, Gumières, Magnieu-Hauterive, Marcilly-le-Pavé, Pouilly-lès-Feurs, Riorges, Rivas, Sail-sous-Couzan, St-Albin, St-Jeanle-Puy, St-Just-en-Chevalet, St-Priest-la-Prugne, Salt-en-Donzy, Sury-le-Comtal, La Tourette, Veauche.
8 D'après A. Bernard, « Histoire territoriale du Lyonnais », dans Mémoires et Documents sur le Forez, t. 5 (Société de la Diana), Saint-Etienne, 1880.
9 Dominus debebat interesse personaliter sed non potuit propter aquarum inondaciones.
10 Domus prioratus est ruynosa.
11 Assignatur... priori in personis... curati et parrochianorum apud Rivadeger martis crastina.
12 Domus prioratus... cecidit et est destructa.
13 Prior non residet ou prior ibi non moratur.
14 Contra abbatem Vallis Benedicte super eo quod... (etc)... informatio hec infra in ultimo folio.
15 Prior est concubinarius cum Johanna... quam diu est subornavit et marito invitto tenuit... quod verum deponunt dictus maritus et... paterfilie.
16 Informatur de concubinatu... contra priorem.
17 Citetur prior Lugduni super deffectibus.
18 Prior loci mandavit responderi ad portam per findulam ver... eius famulum ista verba : visitatores clugniaci nuper hic fuerunt ad quos spectat et aominus archiepiscopus nichil est hic visitaturus... De quibus petiit cartam idem comissarius.
19 Sacristam loci et redorent pro priore qui respondit quod dominus nichil habet facere in eis et quod non solvet aliquid nec comparebit cras et si non compareat quod fiat deffectus contra eum quia sunt exempti.
20 Edificia prioratus ceciderunt pro maiori parte, cetera pars ruynam minatur.
21 Cecidit in parte domus prioratus, cetera pars ruynam minatur.
22 Prior... dimittet cedere domum prioratus et deperire bona prioratus.
23 Prioratus ponitur ad manum domini et emolumento, et commititur regimen curato loci.
24 Domus prioris est ruynosa et jam pro parte cecidit.
25 Domus prioris ruynosa est.
26 Prior... dimittit deperire totum et asservisavit certam partem dicte domus certis incolis ibi morantibus, et ulterius ipse prior fuit in parte causa ruyne predicte quia non reparavit aliquod et quia postes... et tegulas cepit et de eis dictam domum deffraudavit.
27 Domus prioratus cadit sed curatus reparut.
28 Domus prioratus rehedificatur de nove quia bene erat destructa.
29 Civens, Cominelle, Cordelle, Craintillieux, Ecotay-l’Olme, Lavieu, Poncins, Pouilly-lesNonnains, Pralong, St-André-d’Apchon, St-Cyr-de-Valorges, St-Marcel-de-Félines, St-Romain-d'Urfé, Salvisinet, Vernay.
30 Bonson, Bussières, Chalmazel, Champdieu, Champs, Châtelneuf, Cottance, Néronde, Panissières, Roziers-en-Donzy, Sail-sous-Couzan, St-Cyprien, St-Genis-Terrenoire, St-Martin-la-Plaine, St-Priest-la-Vêtre.
31 Marcilly-le-Pavé, Pinay, Précieux, Riorges, St-Genest-Lerpt, St-Jodard, St-Just-la-Pendue.
32 Chevrières, Cuzieu, Dargoire, Grammont, Pavezin, St-Christo-en-Jarez, Sorbiers, Tartaras.
33 Pour éviter des longueurs, nous n'énumérerons pas les 79 paroisses où le curé résidait seul, mais seulement les 9 paroisses où il était assisté de prêtres : La Fouillouse (1 vicaire), Pérignieux (plusieurs prêtres), Pouilly-lès-Feurs (1 prêtre), St-Bonnet-le-Château (plusieurs prêtres), St-Denis-sur-Coise (plusieurs prêtres), St-Etienne (plusieurs prêtres), St-Jean-Bonnefonds (2 prêtres), La Tour-en-Jarez (1 vicaire), La Tourette (1 vicaire).
34 I vicaire seul : Chérier, Chevrières, Luriecq, Mizérieux, Nervieux, Ouches, St-André-d'Apchon, St-André-le-Puy, St-Bonnet-le-Coureau, St-Christo-en-Jarez, St-Héand, St-Julien-la-Vêtre, St-Martin-en-Coailleux, St-Maurice-en-Gourgois. 1 vicaire assisté d'1prêtre : Renaison, St-Paul-en-Jarez. 1 prêtre seul : Rive-de-Gier, St-Laurent-la-Conche, St-Leger.
35 Cordelle, Magnieu-Hauterive, Marcilly-le-Pavé, Pouilly-les-Nonnains, Précieux, St-André-d'Apchon, St-Jodard, St-Just-la-Pendue, St-Léger, St-Marcel-de-Félines, Ste-Colombe, Salt-en-Donzy, Vernay.
36 Absente curato, presente edam fratre dicti curati.
37 Erat in quodam curtili de parrochia sua longinco.
38 Curato absente quia erat ad nundines.
39 Pralong, St-Cyr-de-Valorges, St-Jean-Bonnefonds, Vendranges.
40 Chérier, Chevrières, Epercieux-St-Paul, Luriecq, Mizérieux, Nervieux, Ouches, Renaison, St-André-le-Puy, St-Bonnet-le-Coureau, St-Christo-en-Jarez, St-Héand, St-Laurent-la-Conche.
41 Civens, Commelle, Craintillieux, l'Hôpital des pauvres de Montbrison, Lavieu, Pinay, Pralong, Riorges, Rivas, St-Bonnet-des-Quarts, St-Galmier, St-Genest-Lerpt, St-Jean-la-Vêtre, St-Julien-la-Vêtre, St-Martin-en-Coailleux, St-Maurice-en-Gourgois, St-Paul-en-Jarez, St-Romain-d’Urfé, Ste-Foy-St-Sulpice, Villars.
42 Presente curato loci qui non residet, nec presentavit... eius vicarium.
43 Curatus non residet sed est fugitivus.
44 Bard, Boisset-lès-Montrond, Boisset-St-Priest, Chalain-le-Comtal, Le Chambon-Feugerolles, Champoly, Cuzieu, Firminy, La Fouillouse, Fourneaux, Gumières, Izieux, Lérigneux, Marclop, Moingt, Poncins, Roche, St-Bonnet-les-Oules, St-Georges-Hauteville, St-Just-enBas, St-Paul-d'Uzore, Sauvain.
45 Chevrières, Epercieux-St-Paul, St-Bonnet-le-Coureau, St-Julien-la-Vêtre.
46 3 curés de Montbrison (St-André, St-Pierre, l'Hôpital des pauvres) et celui de Moingt, ainsi que 6 prêtres de Montbrison et 3 de Mongt vivaient en concubinage ; et 2 clercs de Montbrison (1 prêtre et 1 diacre) avaient des relations avec une prostituée.
47 Curatus est concubinarius... et maritavit quondam filiam suam... et quendam filium suum apud Montembrisonem presentavit domino nostro pro confirmando.
48 Vicarius loci est concubinarius cum Hugonina... quam diu concubinam tenuit, videlicet per XV annos... sed ab uno mense citra dimisi et misit extra propter timorem visitantium.
49 Vicarius... est concubinarius manifestus cum Alisia... quam misi apud Montembrisonem pridie quam scivi quod debebat visitari.
50 Curato loci qui tenet illam... quam vidimus fugere de domo sua.
51 Curatus est concubinarius notorius cum... la Blanchi quam publice tenet, et habet aliam... et duci vitam dissolutam cum eis.
52 Curatus... concubinarius cum... nepte... curati Lisigneu que citra duos annos posuit ignem in domo cure et fuit combusta et unus puerorum suorum in dicto igne.
53 In festo Nativitatis beate marie lapso proximo... ipse curatus, ob timorem vacheriorum de la Vaciveri et locorum circumvicinorum dictam eius concubinam abscondit in campanili dicti loci ne ipsam subornarent et secum ducerent ; de quo totus populus murmuravit.
54 Licenciatus est per dominum officialem.
55 Vicarius et eius concubina personaliter citantur apud Chalmasel coram domina... Non venerunt unde sunt excommunicati.
56 Petrus Boruc presbiter... est concubinarius cum Catherina... qui fuit reperta cum eo et capti ambo insimul per gentes domini Borbonis.
57 Gentes domini Forensis... ceperunt... Johannem Maniglerii presbiterum... cum quadam muliere... in domo ipsius... Johannis.
58 Curatus concubinarius cum la Ponchona... quem gentes comitis ceperunt a dimidio anno citra, et postea sibi reddemerunt.
59 Inquiratur cum curato qui ministravit sacramenta in Pascate Johanne,... concubine Symonis Darin... presbiter(i) de Modiano.
60 Curatus de Sancto Genesio...sepelevit sua auctoritate... quondam...curatum de Villars qui erat notorius concubinarius... et per consequens excommunicatus.
61 Hugo de Viridianus presbiter de Montebrisone revelavit confessionem domini Andree Berthollet illi mulieri Bonjour propter quod postmodum ipsa Bonjour et ipse... Andreas habuerunt rumorem... Composuit per III francos ad synodium.
62 Johannes Gautheronis presbiter... est frequentator tabernarum.
63 Curatus... est tabernarius, ebriardus, male vite et conversationis inhoneste.
64 Curatus... commandatur per vicinos curatos de probitate et bono regimine.
65 Vicarius... est omnino ignorans et inhabilis ad officium presbiteratus.
66 Totum honorifice et in bono statu ; bene regitur in spiritualibus ; honeste repertum in omnibus.
67 Ecclesia vacai.
68 Ce qui avait pour conséquence que les sorciers pouvaient venir y voler l'eau bénite.
69 Parrochianus loci habuit unam filiam ad baptizandum que nequivit baptizari... propter deffectum aque sancte que deerat in fontibus, sed opportuit ipsam baptizare apud Balbignieu.
70 Curatus... non tenet ibi in eius ecclesia Corpus Domini.
71 A Ste-Foy-St-Sulpice : Corpus Domini est in quadam archa.
72 Curatus dixit quod (administracio)... fuerat consecrata jovis sancta preterita et ipsam custodirei toto anno usque ad aliam jovis sanctam.
73 A Rochetaillée : custodia Domini est modicanimis adeo quod, postquam clausa est, administraciones transeunt extra.
74 Custodia non clauditur ; custodia est aperta.
75 Administraciones non involuta ; Corpus Domini non involutum.
76 A Chènereille : custodia modicum fracta et perforata.
77 Custodia infirmorum : nichil valet (à Boèn) ; de plombio nullius valoris et rupta (à Ste-Colombe) ; male dorata (à Dargoire) ; defficit (à Châtelus).
78 Ecclesia Saltus (est) decoperta et cadit ; ecclesia cadit.
79 Una ecclesia de duabus que sunt ibi et que est matrix ecclesia est ruynosa.
80 Ecclesia que est fortis minatur ruynam.
81 Ecclesia est pauper.
82 Ecclesia de novo construitur, et curatus in hoc bene est diligens.
83 Domus cure que magna et pulchra erat cadit.
84 Domus cure (est) decoperta et cadit.
85 Liger bene destruxit domum cure.
86 Domus cure cadit.
87 Domus cure cecidit in parte, cetera pars ruynam minatur.
88 Domus cure est ruynosa quia nemo intus moratur.
89 Domus cure est ruynosa.
90 Domus cure est ruynosa modicum.
91 Domus cure minatur ruynam.
92 Domus cure ruynam modicum minatur.
93 Curatus... non edificava domum cure ut fuit sibi iniunctum.
94 Curatus... bene est diligens... in reparando domum cure.
Auteur
Valence
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