Le testament d'un évêque d’Arras originaire du diocèse de Vienne en Dauphiné (1220)
p. 453-460
Texte intégral
1Le testament inédit de Raoul, évêque d'Arras, est le plus ancien qui soit connu dans ce diocèse et dans le Nord de la France en général. Que cet évêque soit originaire de la région lyonnaise — plus précisément du diocèse de Vienne — est une raison supplémentaire de le présenter et de l'éditer dans un recueil offert à un maître lyonnais de l'histoire religieuse.
2La vie de Raoul, évêque de 1203/1204 à 1220, a été résumée dans une notice assez peu sûre de la tardive chronique (inédite) des évêques d'Arras. Raoul, originaire du diocèse de Vienne, était archidiacre d'Arras quand il fut élu à l'unanimité des voix du chapitre, sauf la sienne, pour succéder à Pierre. Il racheta au roi la régale de l'évêché et en obtint un privilège en bonne et due forme. Puis il fut ordonné prêtre et sacré évêque le même jour à Rome par le pape Innocent III et élevé au rang de cardinal du titre de Sainte-Sabine. Il revint à Arras et y vécut 17 ans. Il mourut en 1220, le jour de la nativité de la Vierge (8 septembre) et il est enterré au milieu du chœur de la cathédrale1.
3Ce texte est déparé par deux erreurs grossières sur le prétendu cardinalat de Raoul et sur la date de sa mort qui survint le 25 ou 26 mars 1221. Il est exact pour le reste2. Une seule chose retiendra ici notre attention : la région natale de l'évêque.
4L'origine dauphinoise de Raoul semble confirmée par le gros legs testamentaire qu'il fait à l'abbaye cistercienne de la Chassagne au diocèse de Lyon et par le surnom de « Bourguignon » (Burgundus) qu’une inscription donne à son neveu Simon3. On ne sait trop si cette Bourgogne est le duché, le comté, le royaume, dans lequel se trouvait le diocèse de Vienne, ou bien encore la localité de Bourgoin dans ce diocèse.
5Comment Raoul s'est-il retrouvé dans le diocèse d'Arras ? Il était archidiacre depuis dix à douze ans quand ses confrères le choisirent pour succéder à un autre Bourguignon, Pierre (1184-1203), que les Arrageois étaient allé chercher à Cîteaux dont il était l'abbé4. On conçoit qu'il se soit fait accompagner de quelques compatriotes et hommes de confiance : Raoul était peut-être du nombre. Celui-ci fit de même, puisque son testament cite deux jeunes neveux (ou petits-neveux ?)5 et que l'on sait de source sûre que l'archidiacre Simon, on l'a dit, était aussi son neveu.
6On connaît aussi le nom de famille de Raoul. Jusqu'à ce jour, les historiens, y compris l’auteur de ces lignes, ne parlaient que de Raoul de Neuville6 ; mais ce nom n'est utilisé que depuis le XVIIIe siècle7. La chronique médiévale des évêques et les auteurs artésiens des XVIe-XVIIe siècles ignorent ce nom8. Il faut l'écarter, parce que rien ne le justifie et lui substituer celui que nous font connaître trois sources : la fondation à la cathédrale, par Raoul le 25 août 1213, de l'obit de « Siffroi, seigneur de Capello Cornuto, mon père et de celui de ma mère, dame de ce lieu »9, renouvelant une première fondation d'obit du 11 octobre 1202 pour l'âme de son père Siffroi et de ces oncles Guiffroy, Raoul et Anselme10 ; le plus ancien obituaire du chapitre inscrit le 4 mars « la dame de Capello Cornuto, diocèse de Vienne, mère de sire Raoul, évêque »11 et au 2 décembre « seigneur Siffroi, père de sire Raoul, évêque »12. Deux autres obituaires inscrivent le même jour que l'évêque « Raoul de Capello Cornuto, neveu de cet évêque, diacre et chanoine de cette église »13.
7Ce singulier toponyme de Chapeau Cornu ne désigne pas un village ou une paroisse (les pouillés du diocèse de Vienne l’ignorent) ; c'est une ancienne seigneurie située dans la localité de Vignieu14, un peu au nord de Bourgoin et de la Tour-du-Pin, dans le Bas-Dauphiné. Les textes arrageois reculent d'un siècle et demi nos connaissances sur les seigneurs de Chapeau Cornu à Vignieu15.
8Le testament de Raoul est un véritable testament. Non seulement le mot est employé, mais l'acte présente les caractères du testament tel qu'il renaît en Occident au XIIe siècle : il est exécutoire après le décès du testateur, il est révocable, il nomme 4 exécuteurs testamentaires, enfin il consiste en dispositions unilatérales de dernière volonté et ne porte que sur les meubles16. Le testament de Raoul suit de près les plus anciens testaments des Pays-Bas, en Brabant en 1207 et 120917. L'acte se rattache cependant encore aux donations pro anima du Xe-XIIe siècle, par la formule initiale ob remedium anime et peut-être, s’il faut distinguer donare et legare, souvent synonymes dans les testaments, parce qu'il commence par cinq dons très importants (délivrés de suite), distincts du reste des legs.
9L'évêque ne peut disposer que de ses meubles — c'est d'ailleurs la règle dans les testaments « nouveau style » — et « cateux » (catalla)18. En tout Raoul donne 330 livres (parisis) à 3 bénéficiaires, remet 901. de dettes à 3 autres ; il lègue 276,5 l. et 20,5 marcs à 27 bénéficiaires nommés et remet 60 l. de dettes à 3 autres. En tout 638 l. environ et 150 de remise de dettes (sur 520 l. de créances)19. Il faut y ajouter le legs du résidu par ses exécuteurs qui monte à 80 l.20. Cela fait au moins 718 l., plus l'outillage et les chevaux de ses maisons d'Arras et Maroeuil.
10Les bénéficiaires sont 6 institutions et 29 personnes au moins. Ces gens forment sans doute tout ou partie de la maison de l’évêque : on cite ses chapelains, ses clercs, ses cuisiniers, sa blanchisseuse, etc. La part des legs pieux est importante, si l'on considère comme tels les dons et remises de dettes aux établissements religieux : 570 l. Les legs pieux les plus intéressants sont le résidu distribué aux membres du chapitre présent à son obit, aux desservants de paroisses — il y en avait 391 vers 130021 — aux léproseries, aux hôpitaux22.
11Il n'est pas étonnant que le plus ancien testament connu du diocèse d'Arras soit celui d'un évêque : on sait que le clergé en a encouragé la renaissance, car il facilitait les donations pieuses et charitables. Que cet évêque soit Raoul n'est pas étonnant non plus : il venait d'une région dans laquelle le testament avait repris vigueur un demi-siècle plus tôt que dans les provinces du Nord23.
Testament de Raoul, évêque d'Arras (novembre 1220)
12A. Original : perdu
13B. Copie : Bibliothèque Nationale, coll. Moreau, t. 128, fo 60 r°-v° ; copie par dom Queinsert, le 24 janvier 1769, de l'original en parchemin, large de 9 pouces, haut de 5 pouces 7 lignes, muni encore de 4 des 6 sceaux sur queue de parchemin : ceux de l'évêque, du chapitre (fort endommagé), de l'archidiacre Ponce et de l'écolâtre Robert de Douai ; l'acte était conservé aux archives de l'évêché.
Raoul, évêque d'Arras, dispose de ses biens meubles pour le bien de son âme et de celle de ses prédécesseurs.
Il donne à ses frères24, 100 livres ; à l’église de la Chassagne25, 100 l. ; à celle de Vau celles26, 50 l. sur 100 qu'elle lui doit ; à celle du Mont-Saint-Quentin27, 30 l. et son palefroi ; à la fabrique de son église d’Arras, 40 l. qu'elle lui doit ; il lègue à la fabrique de l'église Saint-Nicolas28, 10 l. ; à l'église de Maroeuil29, 20 Z. sur 200 qu'elle lui doit ; à l'église d'Hénin30, 20 Z. sur 60 qu'elle lui doit ; à Enguerran, son clerc, 20 marcs ; à maître Jean de Viasco, 20 l. ; à Raoul son jeune neveu31, 30 Z. ; à Guillaume, son jeune neveu, 30 l. et ses livres de droit ; à sire Raoul de Esnapes, 10 l. ; à sire Barthélemy, son chapelain, 10 l. ; à Gautier, son clerc, 10 l. ; à Jean le Feron, 20 l. ; à Gerard Secherece, 20 l. ; à Gosson, 15 l. ; à Gautier de Maroeuil, 15 l. ; à Wicard, son chapelain 10 l. ; à Jean Coterei, 10 l. ; à Vivien, 10 l. ; à Nicolas, cuisinier, 10 l. ; à Jean, chapelain, 10 l. ; à Guillaume, cuisinier, 7l. ; à Erchenger, 100 s. ; à Eustache le Warcé, 100 s. ; à Gauthier Jautcors, 100 s. ; à Baudouin de Brones, 100 s. ; à chacun de ses trois sergents des eaux, 40 s. ; à chacun de ses deux charretiers d'Arras, 40 s. ; à chacun des garçons à pied, un demi-marc ; à Renaud, clerc, 40 s. ; à Gilles Campanage, 40 s. ; à sa blanchisseuse, 40 s. ; à l'église de Mont-Saint-Eloi32, 20 Z. sur 220 qu'elle lui doit. Le reste de ses cateux sera vendu par ses exécuteurs testamentaires et divisé en quatre :
- avec le premier quart, on achètera des rentes qui seront partagées tous les ans le jour de son obit : 3/5 aux chanoines présents, 1/5 aux chapelains présents, 1/5 aux diacres, sous-diacres et acolytes ;
- un deuxième quart aux prêtres de paroisse du diocèse ; de même aux maladreries du diocèses où plusieurs lépreux vivent en commun et à ceux qui sont à une lieue autour d'Arras, bien qu'il vivent seuls ;
- un quart au gré de ses exécuteurs ;
- le dernier quart aux pauvres maisons de la Brayelle33 et de la Fosse34 et aux hôpitaux du diocèse.
Il laisse à son successeur les ustensiles de ses maisons, les chevaux de ses charrues.
Il confie aux archidiacres P(ons)35et S(imon)36, à B(arthélemy)37, doyen, et à maître Pierre l’exécution de son testament, se réservant le droit de le modifier.
Les exécuteurs seront juges des difficultés d'interprétation et l'on devra les croire, même si une modification n'a pas été écrite. Si l'un d'eux meurt, il ne sera pas remplacé.
Annonce des sceaux de l'évêque, du chapitre, des deux archidiacres, du doyen et de R(obert)38, écolâtre.
Témoins : Gilbert, Jourdain, Thesselin, Asson, Barthélemy, prêtres, Jean Crespin39et Jacques, diacres, maître Enguerran et Gauthier, sous-diacres, chanoines d'Arras.
Fait en novembre 1220.
14Omnibus Christi fidelium ad quos presentis scripti noticia pervenerit, R., permissione divina Attrebatensis episcopus, salutem in Domino. Noverit universitas vestra nos de nostris mobilibus, ob remedium anime nostre et predecessorum nostrorum taliter ordinasse. In primis donamus fratribus nostris ducentas libras ; ecclesie de Cassaneaa centum libras ; ecclesie de Walcellis quinquaginta libras de centum et quinquaginta libris quas nobis debet ; abbati de Monte Sancti Quintini triginta libras et palefridum nostrum ; fabrice ecclesie nostre Attrebatensis quadraginta libras quas nobis debet ; fabrice ecclesie Sancti Nicholai legamus decem libras ; ecclesie de Mareolo de ducentis libris quas nobis debet viginti libras ; ecclesie Hinniacensi, de sexaginta libris quas nobis debet, viginti libras ; Engeramo, clerico nostro, viginti marcas ; magisro Johanni de Viasco viginti libras ; Radulfo, nepotulo nostro triginta libras ; Willelmo, nepotulo nostro, triginta libras et libros nostros legales ; domino Radulfo de Esnapes, decern libras ; domino Bartholomeo, capellano nostro, decern libras ; Waltero, clerico nostro, decern libras ; Johannib le Feron viginti libras ; Gerardo Secherece viginti libras ; Gossoni quindecim libras ; Waltero de Mareolo quindecim libras ; Wicardo, marescalco nostro, decern libras ; Johanni Coterei decern libras ; Viviano decern libras ; Nicholao coco decern libras ; Johanni capellano decern libras ; Willelmo coco septem libras ; Erchengero centum solidos ; Eustacio le Warcé centum solidos ; Waltero Jautcors centum solidos ; Balduino de Brones centum solidos ; unicuique de tribus servientibus nostris de aquis quadraginta solidos ; unicuique de duobus quadrigariis nostris de Attrebato quadraginta solidos ; unicuique de garcionibus nostris peditibus dimidiam marcham ; Renaldo clerico quadraginta solidos : Egidio Canpanagio quadraginta solidos ; lavatricic nostre quadraginta solidos ; ecclesie de Monte Sancii Eligii, de ducentis et viginti libris quas nobis debet, viginti libras. Residuum vero catallorum nostrorum, ubicumque sunt vel erunt, per manus executorum testamenti nostri bona fide vendatur et in quatuor partes dividatur : de prima parte illarum quatuor partium redditus emantur qui die obitus nostri singulis annis sic dividantur : tres partes totius redditus habebunt presentes canonici, quarta dabitur capellanis qui intererunt nostro obitui, quinta diaconis, sudiaconis et accolitis ; secunda pars omnibus presbiteris parrochialibus qui sunt in nostro diocesi equaliter conferatur, item omnibus domibus leprosorum que sunt in nostro episcopatu in quibus sunt plures leprosi communiter viventes et omnibus illis qui sunt circa Attrebatum per unam leugam, quamvis singulariter maneant ; tercia pars distribuatur prout visum fuerit plus vel minus executoribus nostri testamenti ; quarta pars pauperibus domibus de Braella et de Fossa et omnibus hospitalibus nostre diocesis per eosdem, prout sibi rationaliter videbitur, assignetur. Utensilia vero domum nostrarum et equos carrucarum nostrarum nostro relinquimus successori. Vobis autem, archidiaconis P. et S. et B. decano et magistro Petro, committimus executionem nostri testamenti, retenta nobis facultate aliter immutandi testamentum nostrum, sive generaliter sive specialiter, secundum quod nobis proerit voluntati. Si vero in ordinatione nostri testamenti vel alio quolibet modo questio dubitationis haberetur, volumus ut dictorum executorum nostrorum interpretationi sicut nobis indubitanter credatur. Et si aliquam immutationem faceremus, licet non contineretur in scripto, volumus ut eorum assertioni et ordinationi tides habeatur. Preterea, si medio tempore aliquem decedere contigerit, superstites exequendi omnia, sicut supradictum est, eandem habeant potestatem. Ut autem hec ordinatio firmiter observetur, appensione sigilli nostri et capituli nostri et personarum quorumdam sigillorum, P. et S. archidiaconorum, B. decani et R. scolastici presentem cartam fecimus sollemniter roborari, subscriptis nominibus testium qui interfuerunt : Gillebertus, Jordanus et Thesselinus et Asso et Bertholomeus presbiteri, Johannes Crispinus et Jacobus, diaconi, et magister Engeramnus et Walterus, subdiaconi, canonici Attrebatenses. Actum armo incarnationis Domini M° CC° vigesimo, mense novembri.
Notes de bas de page
1 Archives dép. Pas-de-Calais, 1H1, fo 352 r°.
2 R. Berger, « Archidiacres, officiaux, dignitaires du chapitres d'Arras (1093-1300). Essai de chronologie », dans Bulletin de la Commission dép. des Monuments historiques du Pas-de-Calais, t. VIII/5, 1970, p. 509 ; idem, « Notes sur les évêques d'Arras antérieurs à 1300 » ibidem, t. IX/2,1972, p. 170.
3 Épigraphie du Pas-de-Calais, t. 8, Fontenay-le-Comte, 1934, p. 271.
4 R. Berger, « Notes sur les évêques... », p. 170. Pierre fut enterré à l'abbaye de Pontigny qu'il avait gouvernée avant Cîteaux.
5 Faut-il traduire nepotulus par jeune neveu ou par petit-neveu ? La première traduction est préférable, car un obituaire du chapitre appelle nepos le nepotulus Raoul (voir la n. 31).
6 Notice sur Raoul de Neuville, Arras, 1882, 51 p. ; J. Lestocquoy, Les évêques d'Arras ; leurs portraits, leurs armoiries, leur sceaux, Fontenay-le-Comte, 1942, p. 13-14 ; R. Berger, loc. cit. ; B. Delmaire, Le diocèse d'Arras du XIe au XIVe siècle, thèse inédite, 1988, p. 56-58.
7 Gallia Christiana, t. 3, col. 329-330 : Neuville a été mis en marge, sans renvoi à une source, en face des mots Radulphus Viennae in Gallia natus (ce qui est une précision abusive).
8 Charles Dutilleul (Carolus Tilianus), Chronica Gerardina (Histoire des évêques d'Arras et Cambrai écrite en 1590), Arch. dép. Pas-de-Calais, ms 41, fo 24 v° ; G. Gazet, Histoire ecclésiastique du Pays-Bas..., Arras, 1614, p. 117 ; F. De Locres Chronicon Belgicum..., Arras, 1616, p. 370.
9 Original, Arch. dép. Pas-de-Calais, 3 G Cité 41 (le texte a de Capello Cornutu) ; dans le cartulaire du chapitre, le nom devient de Capelleto Cornuto (A. De Loisne, Le cartulaire du chapitre d'Arras, Arras, 1896, no 135) : pro obitu Soifredi, domini de Capello Cornutu (sic), patris mei, et pro obitu matris mee, domine ejusdem loci.
10 Original, Arch. dép. Pas-de-Calais, 3 G. Gauchin 11, éd. A. De Loisne, Cartulaire, no 99.
11 Domina de Capello Cornuto, Viennensis diocesis, mater domini Radulphi episcopi, Bruxelles, Bibl. Royale, ms 21532-35, fo 16 r°.
12 Dominus Soifridus, pater domini Radulphi epsicopi, ibidem, fo 67 v°.
13 Voir plus loin la n. 31.
14 Vignieu, dép. Isère, arr. et cant. de la Tour-du-Pin.
15 Je dois cette identification et les renseignements qui suivent à l'érudition et à la grande amabilité de Μ. P. Vaillant, conservateur honoraire de la Bibliothèque Municipale de Grenoble que je remercie. Le Dictionnaire topovaphique du département de l'Isère compilé par U. Chevalier d'après le manuscrit d'E. Pilot de Thorey (Romans, 1920, p. 61) cite Chapeau Cornu, château, commune de Vignieu ; le manuscrit, conservé à la Bibliothèque Municipale de Grenoble, donne plusieurs renvois aux archives de la Chambre des comptes du Dauphiné sur la domus fortis, le mandamentum, les seigneurs du Chapeau Cornu à partir de 1340 seulement. Le château, remanié, existe encore et domine de sa masse imposante flanquée de tours le petit lac de Crucilleux (Histoire des communes de l'Isère. Arrondissement de la Tour-du-Pin, Roanne, 1987, p. 49).
16 H. Auffroy, Evolution du testament en France des origines au XIIIe siècle, Paris, 1899.
17 Ph. Godding, Le droit privé dans les Pays-Bas méridionaux du XIIe au XVIIIe siècle, Bruxelles, 1987, p. 377-401.
18 Les catalla semblent ici synonymes de meubles, mais dans la coutume artésienne, les « cateux » désignaient des biens différents des meubles comme des immeubles, v.g. les instruments agricoles, les granges (démontables, car en bois et torchis), les arbres fruitiers, les récoltes, voire les blés verts.
19 Le marc vaut le plus souvent 31 s. 4 d. au début du XIIIe siècle (C. Wyffels, « Note sur les marcs monétaires utilisés en Flandre et en Artois avant 1300 », dans Handelingen... Société d'Emulation te Brugge, 1967, p. 66-87).
20 Le plus ancien obituaire du chapitre précise que le quart du résidu distribué aux membres du chapitre le jour de l'obit valait 20 1. (Bruxelles, Bibl. Royale, ms 21532-35, fo 19 r°).
21 B. Delmaire, Diocèse d'Arras, p. 67-100.
22 Ibidem, p. 383-393.
23 Liste de testaments lyonnais à partir de 1176 dans E. Caillemer, Origines et développement de l'exécution testamentaire (époque franque et Moyen Age), Lyon, 1901, p. 484 n. 1.
24 Expression fréquente pour désigner le chapitre cathédral (plutôt que les frères de sang de l'évêque).
25 Abbaye de cisterciens, dioc. de Lyon, dép. Ain, arr. de Bourg-en-Bresse, c. et com. Chalamont.
26 Abbaye de cisterciens, dioc. Cambrai, dép. Nord, arr. Cambrai, c. Marcoing, com. Crévecœur-sur-l'Escaut.
27 Abbaye de moines noirs, dioc. Noyon, dép. Somme, arr. et c. Péronne, com. Allaines.
28 Saint-Nicolas-sur-les-Fossés, église paroissiale d'Arras.
29 Abbaye de chanoines réguliers de l'ordre d'Arrouaise, dioc. Arras, dép. Pas-de-Calais, arr. Arras, c. Arras-Nord.
30 Abbaye de chanoines réguliers de l'ordre d'Arrouaise, dioc. Arras, dép. Pas-de-Calais, arr. Lens, ch. -1. c.
31 Cité dans deux obituaires du chapitre cathédral : obiit Radulphus de Capello Cornuto, nepos episcopi ipsius (l'évêque Raoul), dyaconus et canonicus hujus ecclesie au 26 mars (B.M. Arras, ms 290, fo78 r°, ms 424, fo 25 r°).
32 Abbaye de chanoines réguliers, dioc. d'Arras, dép. Pas-de-Calais, arr. Arras, c. Arras-Nord.
33 Abbaye de cisterciennes à Annay-sous-Lens, dioc. Arras, dép. Pas-de-Calais, arr. Lens, c. Lens-Nord-Est.
34 D'abord abbaye de moniales bénédictines, fondée en 1204 au diocèse d'Arras, à Lestrem (dép. Pas-de-Calais, arr. Béthune, c. Laventie), transférée en 1221, avec adoption des coutumes cisterciennes, dans le village limitrophe de la Gorgue, dioc. Thérouanne (dép. Nord, arr. Dunkerque, c. Merville).
35 Sur l'archidiacre Pons, voir R. Berger, « Archidiacres... », p. 509, et « Evêques... », p. 170.
36 Sur l'archidiacre d'Ostrevant, Simon, autre neveu du testateur, voir R. Berger, « Archidiacres... », p. 512.
37 Sur le doyen Barthélemy, ibidem, p. 517.
38 Sur l'écolâtre maître Robert de Douai, ibidem, p. 522.
39 Sur le chanoine Jean Crespin, voir R. Berger, Littérature et société arrageoises au XIIIe siècle, les Chansons et Dits artésiens, Arras, 1981, p. 337.
Auteur
Université Charles de Gaulle Lille III
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