Le prieuré de Reuil-en-Brie et son réseau monastique (xie-xvie siècle)
p. 319-337
Texte intégral
1A l'époque moderne, les religieux de Reuil-en-Brie reconnaissent comme fondateur, Radon, frère de saint Ouen et trésorier des finances de Dagobert Ier (634 ou 635). Mabillon et Dom J. Duplessy, dans son Histoire du diocèse de Meaux, ne partagent pas cette opinion. Pour le dernier, la fondation du monastère est peut-être due à des moines de Jouarre. En tout cas, un établissement existait au IXe siècle (Vie de saint Aile). Les conditions de l'intégration de ce monastère dans la congrégation de Cluny, par l'intermédiaire de La Charité-sur-Loire, montrent qu'à la fin du XIe siècle, la vie monastique était interrompue depuis longtemps.
I. LA CONSTITUTION D’UN RESEAU
2En ce qui concerne le contexte féodo-vassalique, la Brie champenoise faisait partie du comté de Champagne. Avant 1093, ce comté était dénommé comté de Troyes et Meaux et se trouvait dans la vassalité du roi de France. Le pouvoir des comtes champenois de la famille de Blois étant relativement mieux affirmé que celui des rois de France dans leur domaine, on comptait assez peu de vassaux sur leurs terres. Dans le diocèse de Meaux, il n'y a pas de lignage qui puisse prétendre remonter à une haute antiquité et nous constatons plutôt un entremêlement des clientèles tantôt sollicitées par le comte, tantôt par l'évêque. Cet état de fait va compter dans la formation du réseau monastique de Reuil.
3L’implantation monastique dans la région située entre Meaux et La Ferté (Doc. 1) est caractérisée par la solide implantation d'abbayes régionales comme Rebais et surtout Saint-Faron de Meaux ; par l'existence d'établissements importants dépendant de monastères éloignés comme Conques, Fontevraud et surtout Marmoutier et enfin par la forte présence clunisienne, notamment par le biais du réseau de Reuil.
4D'après M. Bur1, Thibaud introduisit le monachisme clunisien par sens politique en fondant le prieuré de Coincy en 1072. Par la suite, les fondations clunisiertnes en Champagne furent l'œuvre de la moyenne aristocratie (1079 : Gaye ; 1081 : Margerie). M. Bur pense que les fondateurs de prieurés ne furent pas très attachés à Cluny, sauf le comte Etienne-Henri qui créa le prieuré de Saint-Julien de Sézanne, en 1081, en faveur de La Charité. Il en conclut donc qu’à la fin du XIe siècle, si la politique favorisait l'expansion clunisienne, les habitudes orientaient encore les dons vers des monastères de rayonnement moins universel et, en ce qui concerne Thibaud Ier, vers le sanctuaire familial de Marmoutier. En fait, la constitution du réseau de Reuil est liée à un rayonnement avant tout régional. Les réserves, ou du moins le peu d'enthousiasme, du comte de Champagne pourraient expliquer en partie l'installation assez tardive des Clunisiens dans le diocèse de Meaux.
5Le passage de Reuil à Cluny procède directement du concile de Meaux de novembre 1081 qui réunit le comte, la comtesse et leur fils Eudes ; les légats Hugues de Die et Amat d'Oloron ; l'archevêque de Bourges ainsi que les évêques de Troyes, de Châlons, d'Amiens, de Grenoble, de Langres, de Nevers, d'Autun et de Mâcon. L'assemblée décida, entre autres, que toute communauté monastique inférieure à dix membres serait soumise à Cluny ou à Marmoutier. Dans la mesure où, à la suite de ce concile, deux monastères furent agrégés à Marmoutier rapidement (La Celle-sur-Morin dès 1082 et Sainte-Céline de Meaux en 1096), on peut penser que le passage de Reuil s'effectua dès la fin du XIe siècle ou à l’extrême début du XIIe siècle.
6Même si l'agrégation de Reuil ne résulte pas uniquement de ce concile comme nous le verrons plus loin, la nécessité d'une réorganisation préalable du monastère peut expliquer que le réseau monastique ne se constitua qu’un demi-siècle plus tard. Chamigny est créé vers 1150-1163 grâce à l'action conjointe d'un chevalier, Nivard de Chamigny, et de l'évêque de Meaux. Dhuisy, vers 1160, est fondé par l’action conjointe de Simon, vicomte de Meaux, de sa femme Ade et de leur fils Hugues d’Oisy ainsi que de l'évêque de Meaux et de l'aristocratie locale. Lizy, vers 1160-1197, est établi grâce à l'évêque de Meaux et à Marguerite de Blois. Quant à Fontaine-Cerise, nous savons par une confirmation d'Ade de 1173 qu'il fut donné à Cluny par son père Geoffroy. Enfin, Saint-Martin-de-Condé fut probablement créé par les moines de Reuil eux-mêmes, avant 1160, sur des biens provenant peut-être de la dotation primitive de leur monastère.
7Nous pouvons donc discerner quatre responsables de la constitution du réseau :
1. Cluny, elle-même, qui n'est pas la seule congrégation à agir de la sorte dans le diocèse de Meaux ;
2. un simple chevalier, vassal du comte de Champagne, Nivard de Chamigny ;
3. surtout, la famille des vicomtes de Meaux, lesquels sont, depuis 1098, seigneurs de La Ferté-Ancoul :
4. enfin, les évêques de Meaux très liés à l'aristocratie régionale. En effet, pendant 60 ans, trois évêques de la même famille se succèdent parce qu'ils disposent de puissants appuis au sein du chapitre : Robert est excommunié en 1085 par l'archevêque Richer, fidèle du roi de France, qui place Gautier II, chanoine de l'église de Paris ; lui succède Manassès 1er (102-1120), son neveu qui « laisse » le siège à son propre neveu, Manassès II (1134-1158). On note une tendance très nette de l’aristocratie locale à s'approprier l'évêché.
8Il serait faux de croire que les fondateurs, directs ou indirects, ne furent pas attachés à leur création. Les confirmations épiscopales sont nombreuses : en 1147, en 1158, en 1160 date à laquelle l'évêque Renaud place sous la protection de saint Etienne l'ensemble des possessions de Reuil situé dans son diocèse. La même année avec son chapitre, il concède le patronage de l'église de Chailly-en-Brie2. La famille des vicomtes de Meaux reste particulièrement attachée au monastère tout au long du XIIe siècle, et même au-delà3. L'attachement se manifeste par des confirmations : en 1160 ou en 1171 ; par des concessions4. Mais les liens sont parfois encore plus forts. Avant 1171, Ade se retire dans un réclusoir situé contre l'église priorale et, lors d'un accord en 1182, elle témoigne parmi les moines sous la dénomination « Ade, jadis vicomtesse »5. Son fils, Hugues d’Oisy, fut enterré dans le chœur de l'église priorale en 11896. Lafamille de Chamigny paraît également affectionner Cluny puisqu'on la rencontre dans les actes du prieuré de Saint-Martin-des-Champs7. La confirmation de 1171 montre bien l'importance de la petite aristocratie et le grand rayonnement local de Reuil. Parmi les 22 intervenants nobles, certains ont des liens personnels avec le prieuré : Réric Burdo s’est fait moine ; Robert et Guiard de Vendières sont frères d'un moine de Reuil8.
9L'essaimage de Reuil, qui bénéficia des dons de l'aristocratie locale, est donc le résultat de son influence depuis l'arrivée des moines de La Charité. On peut, du reste, se demander si, dans ce diocèse de Meaux, l'expansion de La Charité et celle de Saint-Martin-des-Champs n'ont pas fait écran à celle de Cluny (Doc. 1). Pour la filiation de La Charité, tous les prieurés dépendent de Reuil. Les dépendances de Saint-Martin-des-Champs sont nombreuses : Annet, Choisy, Crécy, Marnoue et Mauregard. Seuls, deux monastères dépendent directement de Cluny : Grand-champ qui eut, en fait, du mal à maintenir sa filiation directe et Nanteuil-le-Haudouin qui se trouve cependant à la limite des diocèses de Soissons et de Senlis.
10Il est temps de préciser les caractères de la constitution du réseau monastique de Reuil. Il ne semble faire aucun doute que le passage de Reuil soit lié à la décision du concile de Meaux. Cependant, on peut se demander si ce passage n'a pas été facilité par une dotation seigneuriale comme le laisse supposer l'existence d'une résidence à motte sur le territoire de Reuil9. Il n'est pas possible d'aller plus avant faute de documents. Heureusement, les mécanismes de création des dépendances sont mieux connus.
11Le prieuré de Chamigny est constitué à la suite d'une dotation foncière faite par le père de Nivard de Chamigny comme l'indique la confirmation de 1163 adressée aux moines de Reuil « qui servent Dieu à Chamigny »10. Nivard en profite pour accroître la dotation de droits divers et importants. On entrevoit l'allure de ce petit établissement tenu par Robert, nommé chapelain dans l'acte et entretenu par deux famuli, Hubert et Henri. Les témoins, que l'on retrouve dans d'autres actes contemporains, montrent les liens avec l’aristocratie locale et l'importance des ministériaux dont certains devaient diriger des domaines de Reuil. Notons également que l'acte, déposé au grand autel de Reuil, est approuvé par Simon d'Oisy et Ade. C'est vers ce temps que l'évêque de Meaux dut concéder la paroisse et les dîmes. Une fois le prieuré fondé, les moines organisent le temporel en dégageant leurs biens de toute emprise11 ; en s'accordant avec le fondateur pour faciliter la gestion12 et en bénéficiant de nouvelles donations13. Cette organisation s'effectue sous le contrôle du prieur de La Charité et de celui de Reuil avec tout le convent14.
12Pour Dhuisy, le premier scénario est différent car les fondateurs sont d'un plus haut statut social. En effet, c’est une fondation vicomtale : vers 1160, Simon et Ade statuent que trois moines de Reuil demeureront dans l'église Notre-Dame de Dhuisy presque entièrement construite à leurs frais. Si la nouvelle maison est bien soumise à Reuil, son prieur ne pourra être déposé sans le consentement des fondateurs qui accordent de nombreuses libéralités15. A la suite, en 1161, l'évêque Renaud donne l'église16. Cependant, les moines de Reuil entendent établir rapidement leur domination complète sur cette maison par l'achat de biens et on retrouve cette volonté de dégager le domaine de toute emprise17 ; par l'intervention de l'aristocratie locale qui effectue des donations complémentaires18. Cela permet, en 1185, après un conflit, aux religieux de se dégager de l'emprise de la famille fondatrice19. Nous avons bien là une volonté de former un réseau autonome et libre des puissances séculières.
13Lizy apparaît comme un cas semblable de création volontaire par Marguerite de Blois, veuve d’Hugues d'Oisy, qui, en 1197, donne à Reuil six arpents de bois dans la forêt de Lizy pour y construire une maison20. Cependant, les religieux possédaient déjà une chapelle à Lizy et la charte de confirmation de 1171 mentionne des moines dans cette localité21 !
14Fontaine-Cerise, enfin, apparaît comme un cas légèrement différent. La famille vicomtale a plutôt l'intention de fonder une chapelle près d'une source miraculeuse. Elle se tourne tout naturellement vers Reuil pour la desservir et Reuil, tout naturellement, va en faire un prieuré à une époque où cette notion est déjà bien ancrée dans les mentalités monastiques. Fondée peut-être avant 1150, cette « chapelle monastique » est desservie par un religieux en 118022. Un cas identique se présente à proximité en 1219. Foulques de Jouarre établit la chapelle Notre-Dame du Tillet, dans les limites de la paroisse de Reuil en donnant des biens diversifiés23 qui permettent l'entretien réel du chapelain desservant. Baudouin, prieur de La Charité, approuve la fondation en retenant le jus patronatus.
15Un dernier contexte mérite d'être évoqué, si l'on considère le caractère tardif de la constitution de ce réseau : les défrichements. La remarquable thèse de P. Brunet24 montre que si les défrichements furent limités dans les régions d'ancienne occupation humaine (Soissonnais, Valois, Pays de France...), ils furent très importants aux XIIe et XIIIe siècle en Brie surtout : dans le massif de Villeferoy et autour de Rozay, c'est-à-dire au sud de notre région, non loin de Melun ; entre Orbais et Igny-le-Jard, c'est-à-dire à l'est de notre région, vers Epernay ; et enfin, et surtout, dans l'Orxois, immédiatement au nord de Reuil. P. Brunet montre le rôle important des établissements monastiques par l'implantation de grandes fermes isolées qui ne fut pas seulement le fait des nouvelles congrégations.
16La structure des biens de Reuil reflète ce mouvement (Doc. 2) : les religieux établissent de grosses fermes soit à partir de biens concédés par des seigneurs locaux, soit même à partir d'achats25. L'activité des moines est assez importante pour que la bulle de Lucius III, de 1184, précise qu'ils n'auront pas à payer de dîme sur leurs novales ou terres nouvellement mises en culture26.
II. LES CARACTERISTIQUES D'UN RESEAU
17Ce réseau se caractérise tout d’abord par un chef de réseau, prieuré conventuel triple, disposant de droits particuliers permettant une certaine autonomie et d'un temporel puissant et bien structuré.
18Reuil apparaît comme un gros hameau monastique étendu et établi sur un versant de la Marne dans lequel l'enclos monastique proprement dit devait être fort vaste. Il reste peu de chose de cet ensemble ; l'église priorale, consacrée en 123027, qui était encore à l'état de ruines au XIXe siècle, a totalement disparu.
19La puissance matérielle de Reuil repose sur un temporel vaste et diversifié que nous avons tenté de cartographier (Doc. 2). Deux confirmations marquent son organisation définitive : la charte d'Hugues d'Oisy de 117128 et la bulle de Lucius III de 118429, plus détaillée et plus complète. L'essentiel des possessions se trouve à moins de 15 km du prieuré. La structuration se fait autour de grosses fermes comme Beauval, Chamoust, Chasseneuil, Retoumeloup, Rougebource ou Tartel situées à moins de 6 km, d'une part dans le méandre de la Marne et, d'autre part sur le plateau de la rive droite en face de Reuil, autour de son prieuré de Chamigny. Les vallées constituent aussi, mais dans une moindre mesure, des axes de fixation (l'Ourcq et le Clignon surtout).
20C'est dans ce temporel que sont insérées les dépendances monastiques. Cependant, en dehors de Chamigny30 les prieurés ne constituent pas de réels centres de regroupement. Dhuisy et Lizy apparaissent plutôt comme des ensembles à structuration autonome31. Ce sont, du reste, les dépendances les plus éloignées (10 et 13 km).
21Les hasards des donations expliquent en grande partie la répartition de ces dépendances. En dehors de Fontaine-Cerise, tous les prieurés ont un site qui se rapproche de celui de Reuil : dans une vallée, soit au fond comme Chamigny ou Lizy, soit sur le rebord comme Dhuisy ou Saint-Martin de Condé. Ce sont tous de petits prieurés qui devaient compter deux moines au maximum à la fin du XIIIe siècle, à l'exception de Fontaine-Cerise qui apparaît dès le début comme une simple chapelle monastique à l'usage d'un seul religieux. En dehors de Dhuisy, les chapelles priorales sont distinctes de l'église paroissiale et apparaissent comme de petits édifices. Bien que Lizy ait dû composer avec un bourg important, il constitue avec Chamigny et Dhuisy un type de prieuré que l'on désigner comme « rural ». Par contre, le prieuré de Saint-Martin de Condé, situé sur le lieu le plus anciennement habité de La Ferté-Ancoul, pose un autre problème : celui de l'existence d'un réseau secondaire par le biais des paroisses dépendantes. Le pouillé de 1513 indique sept églises à la collation du prieur32. En dehors de Lizy, les religieux contrôlent la paroisse du lieu où ils ont installé un prieuré. Mais les autres cures ne sont pas associées à des regroupements de temporel. Cependant, elles permettent à Reuil d'accroître géographiquement son influence dans des zones où elle ne possède pas ou peu de domaines33. Par ailleurs, il existe des liens personnels et continus entre le prieuré et ses curés. En 1224, le prieur donne au curé de Condé une maison pour lui servir de ferme et de presbytère ; il agit de même, l'année suivante, avec le curé de Chailly-en-Brie34. En 1316 et en 1369, les curés de Saint-Christophe de Meaux et de Chailly font des donations au prieuré pour fonder leur anniversaire35.
22Ce réseau religieux, qui nous apparaît bien vivant, a posé cependant quelques problèmes dans la zone « urbaine » de La Ferté. En effet, vers 1146, Geoffroy, vicomte de Meaux, transforma la collégiale séculière de Saint-Nicolas de La Ferté, ancienne chapelle castrale, en prieuré de Saint-Jean-des-Vignes de Soissons. Dix ans plus tard, les chanoines cherchèrent à se créer des droits sur la paroisse de Saint-Etienne de Condé mais Reuil eut gain de cause. En 1158, les moines, à leur tour, élevèrent des prétentions sur l'église Saint-Nicolas. Vers 1250, le conflit reprend. Les moines prétendaient que les chanoines ne pouvaient avoir ni cimetière, ni baptistère dans leur église. L'arbitrage déclara curé le prieur de Saint-Nicolas qui pouvait administrer tous les sacrements aux personnes suivantes : le vicomte et sa famille habitant dans la paroisse du château, les serviteurs des chanoines demeurant avec eux et les clercs non mariés, leurs confrères de Saint-Jean-des-Vignes et tout noble de la famille seigneuriale mourant dans le château. L'analogie avec le conflit qui opposa à Valenciennes le prieuré clunisien de Saint-Saulve et l'abbaye de chanoines réguliers de Saint-Jean-Baptiste est frappante36. Jusqu'à la fin du XIVe siècle, il y a donc deux paroisses : Condé et Saint-Nicolas. Au XVe siècle, la population venant chercher refuge autour de la forteresse, le siège paroissial se déplace et l'église Saint-Etienne-Saint-Denis est construite sur l’autre rive.
III. LE MAINTIEN D'UN RESEAU
23Aux dires de P. Brunet, la Grande Dépression de la fin du Moyen Age provoqua une crise de l'emprise humaine sur les terroirs cultivés qui se ressent encore aujourd'hui dans le paysage de la région située entre la Marne et le Grand Morin.
24A la fin du XIVe siècle, le prieuré de Reuil apparaît dans une situation difficile. Il n'y a que quatre moines et les édifices sont en très mauvais état en 137837. Le monastère a des difficultés pour payer la décime à la fin du XIVe siècle et au début du XVe siècle38. Dans la première moitié du XVe siècle, la situation empire et de nombreux prieurs se détachent de l'administration directe du prieuré. Vers 1413, Pierre Ferrières fait saisir tout le temporel et charge le prévôt du gouvernement. Certains échangent ou abandonnent leur bénéfice. Vers 1450, Archambaud de Brèches cède Reuil à Adam le Thuillier en échange de Saint-Denis-de-la-Châtre. Ce dernier résigne son nouveau bénéfice en 1465. En 1458, les définiteurs constatent que l'église et le prieuré, dans lequel ne se trouvent que cinq moines, tombent en ruine39.
25Il convient cependant de ne pas noircir le tableau à l'extrême. En 1391, le prieur, qui régit bien au spirituel et au temporel, est recommandé40. En 1408, ce sont les religieux qui le sont parce qu'ils se tiennent bien41. On note, du reste, une timide amélioration à cette époque. En 1410, le sous-prieur et les six religieux desservent bien le divin et les définiteurs envisagent possible l'augmentation de la communauté et des réparations42.
26On peut effectivement parler d'un maintien dont il faut maintenant envisager les éléments. Dès le XIIIe siècle, la gestion du temporel apparaît saine car les prieurs et les religieux s’efforcent de concentrer leurs possessions aux environs de leur monastère à chaque fois que cela est possible. En 1225, ils cèdent à l'abbaye de Sainte-Geneviève de Paris quatre arpents au Val de Marval au cens de 4 d. prov. en échange de la même quantité de terre, au même cens, dans le territoire de Reuil43. On procède également à des achats comme celui d'une maison attenante à celle du sacristain en 135144. Les biens éloignés sont, assez tôt, confiés à rente pour en faciliter la gestion45. Cette dernière continue de privilégier les biens fonciers : en 1324, le convent achète une maison à Reuil avec les 20 L. données par Etienne de Blois pour son anniversaire46. Les prieurs s'efforcent aussi de maintenir un statut privilégié à leurs hommes ce qui diminue les risques de dépeuplement par fuite.
27Par ailleurs, les religieux tentent de défendre leurs droits, notamment leur justice de plus en plus menacée au XIVe siècle. Pour cela, ils cherchent à obtenir des confirmations et des lettres de sauvegarde royale. D'une manière générale, la rareté des conflits avec les autres institutions, notamment monastiques, mérite d'être signalée.
28Autre indice d’un maintien : la poursuite du rayonnement de Reuil. On peut même parler de « reprise ». En effet, après un ralentissement vers la fin du XIIe siècle, les donations reprennent dans la seconde moitié du XIIIe siècle. En 1249, Ameline, en fondant son anniversaire, donne une vigne sise à Reuil ; en 1250, Raoul dit Cambracus et sa femme Isabelle aumônent deux arpents de terre au Plessis-Placy47. Les dons sont de petite valeur car les donateurs appartiennent à des catégories sociales moins élevées. Mais ils restent nombreux et se poursuivent au XIVe siècle sous la forme de testaments et surtout de fondations d'anniversaires. Les biens concédés sont souvent situés dans le territoire de Reuil ou à proximité ce qui montre des rapports de bon voisinage. Mais le prieuré reste aussi un recours pour les populations prises dans la tourmente de la Grande Dépression ce qui explique l'importance de certains dons. Ces derniers s'interrompent à la fin du XIVe siècle alors que débute une période particulièrement sombre pour cette région. Ils reprennent avec le retour au calme. Les Grands donnent l'exemple : en 1449, Jeanne de Béthune, dame de La Ferté-Ancoul, cède 100 écus pour la fondation d'une messe à Notre-Dame chaque samedi, dans l'église48. Les prières des religieux sont toujours aussi sollicitées : en 1503, Jean Corvent, de Reuil, fonde une messe en donnant 45 perches de terre49.
29L'interruption des donations et les difficultés évoquées en début de chapitre montrent cependant une période difficile qui a rendu nécessaire un redressement, facilité justement par le maintien dont nous venons de parler. Ce redressement a été largement l'œuvre de Dom Jacques Foullé, prieur à partir de 1465. Né à Meaux, vers 1434-1440, d'une famille modeste, c'est l'ancien prévôt. Homme instruit, il reconstruit l'église et fait rebâtir à neuf le cloître, le chapitre et la chapelle Notre-Dame-de-Pitié. Dès 1466, il fait dresser un inventaire des ornements de l’église et des ouvrages de la bibliothèque. L'année suivante, il obtient une forte réduction viagère de la pension due à La Charité (de 200 à 201.). Ce « prieur du redressement» mourut le 25 mars 1511 et fut enterré dans l'église, près du grand autel. Son œuvre fut poursuivie par Thomas Pascal, docteur en droit et conseiller du roi en la cour des Enquêtes, qui, bien que commendataire, s'intéressa vivement à son bénéfice. Mort au prieuré de Grand-champ en 1536, il fut du reste enterré dans l'église de son prieuré.
30Ces prieurs régularisèrent tout d'abord la gestion en cherchant à préciser leurs droits et leurs biens. Ils demandèrent des vidimi des actes de confirmation et firent confectionner des terriers pour Reuil comme pour ses dépendances. Ces documents permirent d'accélérer la récupération de certains biens. En 1489, le Châtelet prononce une sentence contre Jean Morel qui n'avait pas payé sa redevance sur une maison et dépendances à Messy ce qui n’empêche pas le convent de bailler, pour 99 ans, divers héritages à son successeur Pierre Morel en 150650. En effet, cette régularisation s'est faite en très grande partie dans la bonne entente et les procès furent assez rares.
31L'arme du redressement fut les réacensements. Les baux apparaissent vers 1250 et, assez vite, concernent des biens importants51. Mais la période d'intense acensement correspond aux priorats de Dom Jacques Foullé et de Thomas Pascal tout en se poursuivant au moins jusque vers 1550-156052 : le moment crucial se situant entre 1490 et 1530 ce qui apparaît un peu plus tardif que ce que nous avions remarqué en Picardie. Cette politique apparaît volontaire : en 1478, Dom Jacques Foullé, considérant « les ruines des manoirs, maisons et lieux de la seigneurie de Vorpillières par la désertion des habitants à cause des guerres », donne à titre de cens annuel et perpétuel à Hugues Sémaillet, marchand-drapier à Meaux, une place devant l'Orme, lieu où il y a deux maisons ou masures, bois, buissons ; 5 arpents au champ de l'Aumône et les 54 arpents restant en quatre pièces pour 22d. de cens les deux masures et les 57 arpents de terre à 27 s. de menus cens53. Les concessions concernent des biens importants54 ou des ensembles55. De nombreux baux sont passés sous condition. En 1512, la grande ferme de Beauval avec ses 550 arpents est baillée pour 40 muids de grain à la condition que le preneur laboure les terres convenablement et rende le domaine en bon état56. La même année, Pierre Martin, de Reuil, prend à bail un demi arpent de savart à faire vigne57. Ces réacensements, qui s'accompagnent d'une surveillance étroite, sont globalement une réussite. La ferme de Retoumeloup, baillée en 1480 pour 40 s. pendant quatre ans puis 60 s. pendant cinq ans, est de nouveau concédée, en 1524, pour quinze ans, avec les dîmes de grain du lieu et du Rouget, Beauval, avec les usages de La Ferté et de Vaulx moyennant 18 muids de grain avec deux porcs gras d'un prix de 50 s.t. pièce58.
32Au-delà de ces réacensements, on peut se demander si Dom Jacques Foullé n'a pas lancé une politique domaniale. En 1486, il acquiert pour 250 L. une maison, grange, bergerie, cour et jardin avec 171 arpents à Beauval ainsi qu'une rente de 20 s. sur ces biens nommés La Petite Ferme ; il complète le domaine par l'achat, en 1501, de sept arpents et demi de terre pour 51 L. et de 48 arpents 8 perches au prix de 100 s. l’arpent. En 1504, il cède ces biens au convent afin de fonder son anniversaire. En 1519, une nouvelle bergerie sera construite à Beauval59. Cette politique d'acquisition méthodique semble être poursuivie au XVIe siècle par le couvent.
33Qu'en est-il pour les dépendances monastiques ? Peut-on toujours cerner la réalité d'un réseau ? Les actes de la fin du XlVe et du XVe siècles, l'absence quasi complète de rapports de visite montrent que Dhuisy est un simple bénéfice à cette époque. Depuis quand ? C'est difficile à dire. Peut-être à la suite des épidémies de peste qui ont sévi, entre 1348 et 1365 ? En tout cas, en 1456, le prieuré, « beaucoup rongé et en mauvais état », est acensé60. Cependant, il est intéressant de noter qu'en 1482, frère Robert Foullé est prieur à Dhuisy. Y a-t-il eu une « entreprise familiale » de redressement ? Toujours est-il que cela constitue un indice de la réalité du réseau monastique de Reuil.
34Le cas de Chamigny est à cet égard particulièrement intéressant. En 1445, Dom Pierre Lamoureux, prêtre-religieux de l'ordre de Cluny et prieur de Chamigny, mène un procès contre Gaucher de Géresme au sujet des arrérages de la maison de Rougebource61. En 1453, le même prieuré est pourvu directement par l'abbé de Cluny62. De 1480 à 1502, le prieur de Reuil s'intitule aussi prieur de Chamigny et signe tous les actes nécessaires à l'administration de cet établissement. On constate pourtant une évolution : en 1494, Dom Jacques Foullé, prieur de Reuil, mène un procès contre Clément le Riche au sujet de deux pièces de terre en « boys et buissons» ; en 1496, Dom Jacques Foullé, prieur de Reuil et de Chamigny, achète à Clément le Riche une pièce de terre de 7 arpents devant la chapelle de la Madeleine ; en 1512 Dom Jean Lirot, prieur de Chamigny, passe une transaction avec Pierre de Botz au sujet des 7 arpents63. Chamigny est donc redevenu un bénéfice à part entière. En 1513, Dom Jean Lirot a un procès avec Thomas Pascal et les religieux de Reuil au sujet de la forêt du Rouget « que depuis peu de temps en ça, ilz auroient faict abatre les boys de ladicte forest et mettre en nature de labourage ». Le prieur de Chamigny réclame des dîmes parce que le lieu se trouve sur la paroisse de Chamigny. Les moines de Reuil, par transaction, obtiennent les grosses dîmes venant des terres « de ladicte forest de Rouget et des appartenances et deppendances nouvellement défrichées ». Le prieur de Chamigny reçoit les deux tiers des menues dîmes avec un muid pour l'« augmentation des parrochiens qui povoient croistre au moyen du défrichement desdictes terres forest... ». En échange de l'abandon de ses revendications, le prieur de Chamigny est tenu quitte des 10 L.t. de pension dues au prieur de Reuil64.
35Le prieur de Chamigny va mener une gestion autonome. On le voit, en 1518, en procès avec le prieur de Notre-Dame du Rouget au sujet d'une pièce de terre à la Fontaine-Saint-Clément65. Son successeur, frère Jean Hochart, passe, en 1536, un concordat avec le curé de Chamigny66. Ces deux prieurs vont mener, pendant plus de 25 ans, une politique consciente et intelligente d'acquisition :
en 1514, pour 29 L.t., 40 s.t. de rente sur une maison de Chamigny ;
en 1521, pour 15 L.t., 2 setiers de blé de rente sur divers droits à Chamigny ;
en 1530, pour 30 L.t., 60 s.t. de rente sur des biens à Chamigny ;
en 1538, pour 17 L. 17 s. 6 d.t., 14,5 perches de jardin ;
en 1539, pour 112 S. 9 d.t. 1 brebis et 1 agneau, 10 perches un quart de jardin « séant près dudict lieu de la Magdeleine » et 1,5 perches de jardin « séant près de ce lieu... tenant d'aultre audit achepteur »67.
36Nous avons donc bien là une politique prudente menée successivement par deux prieurs qui s'efforcent d'arrondir leur domaine autour de leur prieuré. La réussite du redressement de Reuil se trouve peut-être dans le maintien, au moins à Chamigny, de l'idée d'un réseau qui répartit les problèmes de gestion tout en préservant l'originalité et la diversité bénédictines.
37On peut se demander, pour terminer, de quelle manière ce réseau a vécu son intégration à la congrégation de Cluny à la fin du Moyen Age. Seul, le prieur de Reuil exerce des fonctions de définiteur ou de visiteur, assez peu souvent du reste. Mais on lui fait confiance sur le plan local : en 1337, il est envoyé avec le prieur de Saint-Leu d'Esserent pour enquêter sur l'état du prieuré de Grandchamp68. La faiblesse des visites du prieuré de Reuil peut s'expliquer par sa filiation à La Charité : ce n'est qu'un réseau monastique au second degré. Quant aux dépendances, nous n'avons qu’une seule définition pour Chamigny, Dhuisy et Lizy en 1410 et rien pour Saint-Martin de Condé et Fontaine-Cerise. En 1410, les définiteurs précisent la dépendance à Reuil mais, à chaque fois, c'est le prieur de La Charité qui doit agir en cas de défaillance dans les dépendances69.
38Même si aux yeux des définiteurs, le prieur de La Charité apparaît comme le supérieur de chaque prieuré — individuellement —, on sent des liens très forts, dans le quotidien, entre Reuil et ses dépendances70, liens qui ont pu perturber le fonctionnement normal du réseau clunisien puisqu'en 1410, les prieurs de Chamigny et de Dhuisy ont refusé de payer la taxe sur le ferrage aux visiteurs71.
39Un dernier témoin de la réalité du réseau de Reuil : dans le compte de décimes de 1353, le prieuré est taxé à 25 L. pour lui et ses membres !
Notes de bas de page
1 Voir à ce propos, M. Bur, La formation du comté de Champagne (v. 950-v.1150), Nancy, 1977.
2 Dom J. Duplessy, Histoire de l'église de Meaux, 2 vol., Paris, 1731, no LXXXVII.
3 En 1245, Mathieu, seigneur de Montmirail et d'Oisy, donne une pêcherie sur la Marne (Ibid., no CCCXLIV).
4 A.N. K 192, no 33-34.
5 Dom Duplessy, op. cit., no CLXIV.
6 Ibid., I, 151.
7 Vers 1163, Gervais de Chamigny, de concert avec ses frères Hugues, Gasce et Nivard, chevaliers, donne une famille de serfs à Choisy-en-Brie (J. Depoin, Recueil de chartes et documents de Saint-Martin-des-Champs, 5 vol., Paris, 1912-1921, no 378).
8 A.N. K 192, no 34.
9 Entre 1266 et 1289, le prieur de Reuil achète la « Maison de la Motte » dans la paroisse de Reuil consistant en fosses, deux viviers, 17 arpents moyennant 140 L. en argent et 2 muids de blé à Robert du Tilloy (A.D. Seine-et-Marne, H 383).
10 B.M. La Ferté, Inventaire des titres de Chamigny, f° 1.
11 L'abbaye cistercienne de Jouy cède en 1173 ses droits sur La Fontaine-Saint-Clément, la chapelle de Chamigny avec toutes ses dépendances dont la terre de Beauvoir et celle de Sabaroy, et les dîmes moyennant une redevance de 100 L.p. (B.M. La Ferté, Inv., op. cit., f° 2).
12 Haimar, prieur de Reuil, et tout le convent concèdent à Nivard le lieu-dit Bécherel, sous La Fontaine-Saint-Clément, pour faire un moulin. Il en paiera les cens et si les moulins de Chamigny ne peuvent fonctionner à cause des inondations, les religieux pourront utiliser celui de Bécherel (s.d., Ibid, f° 5).
13 Hugues, seigneur de Chamigny, atteste que son frère Gervais, quand il partit à Jérusalem, donna à la « chapelle » de Chamigny un lopin de terre qui se trouve au-delà de la vigne des religieux (s.d., Ibid, f° 5v°).
14 Ils interviennent, par exemple, dans la diffusion de l’acte de 1173 (Ibid., f° 3v°).
15 Deux moulins avec un pré puis, la même année, tout ce qu'Ade ou les moines pourront acquérir dans le territoire de Dhuisy avec le droit de faire un moulin (Dom Duplessy, op. cit., no XCII et XCI). De nouveau, en 1170, Simon et Ade accordent aux moines de Reuil et spécialement à Notre-Dame de Dhuisy une rente de 5 muids de froment sur le minage de Meaux (Ibid., no CXVI).
16 « Cum domo et toto aedificio Presbiteri », Ibid., no XCVII.
17 Les trois fils d'Hugues de Montcel vendent, en 1167, tout ce qu’ils possèdent à Dhuisy pour 35 L. et un palefroi (Ibid., no CIX).
18 La confirmation de 1171 (A.N. K 192, no 34) mentionne le don de la terre et de la grange de Dhuisy aux moines de Reuil et à ceux de Lizy par Roes de Lizy pour moitié, par Eudes Rigaud contre une redevance annuelle de 6 setters d'avoine pour un quart et par Eudes de Sainte-Aulde pour l'autre quart.
19 Hugues d'Oisy, pour terminer un litige entre son prédécesseur Simon et le prieur de Reuil concède à ce dernier le droit de nommer et de déposer le prieur de Dhuisy. Parmi les témoins, figure « Ada quondam vicecomitissa » (D. Duplessy) op. cit., no CLWIV).
20 A.D. Seine-et-Marne, H 383.
21 La donation de la grange de Dhuisy est faite aux moines de Reuil et à ceux de Lizy (cf n.18).
22 D. Duplessy, op. cit., no CXLI.
23 1 muid de blé froment sur sa grange du Tillet ; 2 muids de blé froment à prendre à Monthomé ; 40 s. sur le cens de Courcelles ; 3 arpents de vigne ; 3 arpents de pré ; 3 arpents de bois et 3 arpents de terre. La dotation est vraiment complète ! (Ibid., no CCLII).
24 P. Brunet, Structure agraire et économie rurale des plateaux tertiaires entre la Seine et l'Oise, Caen, 1960.
25 Le cas de Beauval est particulièrement intéressant : et terram quant emistis in territorio Meldensi tunc fere nemorosam et incultam, in qua aedificatis villani quae Belvarium nuncupatur (confirmation de 1171, A.N. K 192, no 34).
26 B.N. Lat. 12680 (21).
27 D. Duplessy, ov. cit., no CCXCII. Le texte signale une coutume intéressante puisque le corps d'Hugues d'Oisy, qui reposait devant le grand autel depuis 41 ans, fut déplacé le temps de la consécration.
28 A.N. K 192, no 34.
29 B.N. Lat. 12680 (12).
30 Chamigny contrôle notamment la grosse ferme de Retourneloup composée d'un hôtel, de prés et de terres (132 arpents), du moulin de Bécherel et de La Fontaine-Saint-Clément. La toponyme Retourneloup (« du loup qui tourne autour ») peut illustrer l'insécurité qui rendait nécessaire l'essaimage du contrôle.
31 Le domaine de Lizy est composé d'une ferme attenante à la chapelle avec 60 arpents de terre et de près, la dîme d'Echampeu et quelques cens et rentes.
32 Saint-Christophe de Meaux, Dhuisy, Reuil, Condé, Chamigny, Boissy-le-Châtel et Chailly-en-Brie.
33 A Meaux avec Saint-Christophe ; vers Coulommiers avec Boissy-le-Châtel et Chailly.
34 B.N. Lat. 13819, f° 172r°.
35 A.D. Seine-et-Marne, H 383.
36 D. Duplessy, op. cit., no LXXX et LXXXIV. Voir également Ph. Racinet, « Saint-Saulve de Valenciennes : un monastère clunisien du Nord », dans Valentiana, no 6, décembre 1990 p. 7-26.
37 D. G. Charvin, Statuts, chapitres généraux et visites de l'ordre de Cluny, 9 vol., Paris, 1972-1979, t. IV, p. 123.
38 B.N. Lat. 13819 f° 173 v° - actes de 1389, 1394, 1402 et 1403.
39 D. Charvin, op. cit., t. V, p. 327.
40 Ibid., t. IV, p. 289.
41 Ibid., t. IV, p. 544.
42 Ibid., t. V, p. 17.
43 Cité par M. Lecomte, Abbayes et prieurés de l'ancien diocèse de Meaux, I, Meaux, 1900.
44 A.D. Seine-et-Marne, H 383.
45 A Gandelu, certains revenus sont cédés à Guillaume d'Acy pour 13 L. 15 s. prov. de rente dès avant 1261 (A.N. J 202, no 37).
46 A.D. Seine-et-Marne, H 383.
47 Ibid.
48 Ibid.
49 Ibid.
50 Ibid.
51 Par exemple, la ferme de Villiers en 1270 (B.N. Lat. 13819, f° 172 v°).
52 39,2 % entre 1470 et 1510 et 33,3 % entre 1510 et 1560.
53 A.D. Seine-et-Marne, H 383.
54 Jacques du Valengier, receveur des aides du roi à Meaux, ayant charge et pouvoir du prieur, fait bail à Antoine Bossy, laboureur à Ocquerre, de 200 arpents à Lizy (Ibid.).
55 En 1495, Jean le Muel et Thibaut le Muel, laboureurs demeurant à Tanqueu, ont pris de Jacques Foullé, une maison de 4 travées avec un jardin ; un autre jardin et encore 3 quartiers de jardin ; 16 perches de vigne au lieu-dit La Rigaulde ; 16 au lieu-dit La Fosse ; 16 au lieu-dit Les Pissotes ; 1/2 quartier au lieu-dit Champeux plus un autre quartier ; 3 arpents de « boys et savertz » au lieu-dit Les Degrez ; 2 arpents de « boys et savertz » dessus La Bergette moyennant 60 s. t. de surcens (B.M. La Ferté, Inv., op. cit., f° 49v°).
56 A.D. Seine-et-Marne, H 386.
57 A.D. Seine-et-Marne, H 383.
58 B.M. La Ferté, Inv. op. cit., f° 41.
59 A.D. Seine-et-Marne, H 383.
60 Ibid.
61 B.M. La Ferté, Inv., op.cit., f° 24v°.
62 A.D. Seine-et-Marne, H 383.
63 Ibid., f° 33,36 et 38.
64 Ibid., f° 16.
65 Ibid., f° 27.
66 Ibid., f° 8v°.
67 Ibid., f° 52,54v°, 53,56v° et 57r°.
68 D. Charvin, op. cit., t. III, p. 249.
69 Ibid., t. V, p. 17.
70 En 1410, le prieuré de Lizy est tenu par le prévôt de Reuil qui régit mal, du reste (Ibid.).
71 Ibid., t. V, p. 22.
Auteur
Université de Paris XIII
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