Chapitre II. Du premier empire à la 3ème république
p. 25-33
Texte intégral
1Qu'en est il au XIXème siècle ? Contrariée, amendée ou déviée par les régimes politiques qui ne sont succédés au cours du siècle, l'idée d'une instruction civique ne cesse de se maintenir : le pouvoir politique s'efforce de la mobiliser et de l'exploiter à son service.
Le premier Empire
2C'est Lebrun, consulté par Napoléon sur le projet de Chaptal, qui donne le ton à un nouveau projet : "Il faudrait… qu'ils fussent tout à fait empreints d'amour pour le gouvernement actuel et d'attachement à ses principes. Il faudrait par conséquent des hommes nouveaux1". Fourcroy est conseiller d'Etat à la surveillance et à l'instruction publique lorsque, le 10 mai 1800, la nouvelle loi sur l'enseignement est votée. En outre, dès 1803, Portalis rédige un catéchisme unique pour toute la France, qu'il soumet au Premier Consul le 28 fructidor an XI (15 septembre 1803.) Mais le texte ne plaît pas à Bonaparte. Remis en chantier, il est achevé en 1806 et avec l'accord du légat du Pape, Caprara, un décret du 4 avril en prescrit l'usage dans toutes les écoles de l’Empire.
3Or, dans la deuxième partie, la septième leçon porte sur les "Devoirs des sujets dans l'ordre temporel". Napoléon en aurait été lui-même l'auteur. Les devoirs des chrétiens envers l'Empereur y sont exposés sous le couvert du quatrième commandement. Les fondements moraux sont ensuit dégagés. La sanction est terrible : damnation éternelle promise aux fidèles qui n'observeraient pas les nouvelles prescriptions ecclésiastiques.
4Voici, à titre d'exemple, une demande et une réponse contenues dans cette leçon VII, pour faire sentir l'esprit que l'on voulait inculquer à la jeunesse2.
DEMANDE : Quels sont les devoirs des chrétiens à l'égard des princes qui les gouvernent et quels sont en particulier nos devoirs envers Napoléon 1er, notre Empereur ?
REPONSE : "Les chrétiens doivent aux princes qui les gouvernent, et nous devons en particulier à Napoléon 1er, notre Empereur, l'amour, le respect, l'obéissance, la fidélité, le service militaire, les tributs ordonnés pour la conservation et la défense de l'Empire et de son trône ; nous lui devons encore les prières ferventes pour son salut et pour la prospérité spirituelle et temporelle de l'Etat".
5Napoléon veut consacrer religieusement et dogmatiquement son autorité souveraine : l’instruction donnée à la jeunesse est sans réserve au service de la "Monarchie impériale et de la dynastie napoléonienne3". Aux termes des lois et règlements, les jeunes français reçoivent dans tous les établissements scolaires, publics et privés, "un enseignement animé à la fois d'un esprit catholique et d'un esprit bonapartiste4".
6Au-delà de l'outrance du ton, on remarque l'insistance exclusivement mise sur l'éducation, sur les devoirs qui s'imposent au sujet : le régime impérial est sacralisé, sans nuance ni limite ; il participe à la sacralité même de Dieu, au point que l'insubordination est passible de la damnation éternelle. Et toutes les écoles primaires, baptisées "petites écoles", doivent prendre pour base les mêmes principes, que J. Guillaume résume ainsi :
"1°- Les préceptes de la religion catholique ;
2°- La fidélité à l'Empereur, à la Monarchie impériale, dépositaire du bonheur des peuples, et à la dynastie napoléonienne, conservatrice de l'unité de la France et de toutes les idées libérales proclamées par les constitutions ;
3°- L'obéissance aux statuts du corps enseignant, qui ont pour objet l'uniformité de l'instruction, et qui tendent à former, pour l'Etat, des citoyens attachés à leur religion, à leur prince, à leur patrie et à leur famille (…)5".
De Guizot à Falloux
7Sous la Monarchie de juillet, la loi du 28 juin 1833 sur l'enseignement primaire élémentaire ne prévoit pas, dans son objet exposé au titre 1er, d'enseignement à caractère civique ; l'on parle d’instruction morale et religieuse. Toutefois, le 18 juillet 1833, dans une lettre envoyée aux 39 000 instituteurs, Guizot explique l'esprit de la loi : "(…) Vous n'ignorez pas qu'en vous confiant un enfant, chaque famille vous demande de lui rendre un honnête homme et le pays un bon citoyen6".
8Sous la Seconde République, Hippolyte Carnot renoue avec l'esprit de la Révolution. Le projet de loi du 30 juin 1848 prévoit au titre 1er :
"Art. 1er : 1° - (…)
2°- La connaissance des devoirs et des droits de l'homme et du citoyen, le développement des sentiments de liberté, d'égalité, de fraternité7".
9En revanche, le 15 mars 1850, la loi Falloux rejette l'Instruction Civique au profit de l'Instruction Religieuse. Le titre 2 - chapitre 1er, article 23 de la loi, indique l'instruction morale et religieuse en première place des matières du programme d’enseignement.
Victor Duruy et la loi du 10 avril 1867
10La loi Duruy sur l'enseignement primaire, du 1er avril 1867, inscrit l'enseignement de l'histoire et de la géographie au programme des écoles primaires :
"Art. 16 - Les éléments de l'histoire et de la géographie de la France sont ajoutés aux matières obligatoires de l'enseignement primaire8".
11Une lettre du ministre de l'Instruction publique, Segris, du 2 avril 1870, adressée aux Préfets douze jours avant sa démission, rappelle l'importance donnée au "service de l'instruction primaire" :
"Initier l'enfant, dans quelque condition que le sort l'ait placé, aux premiers éléments de l'enseignement et de l'éducation morale, le préparer aux rudes labeurs de la vie, c'est là une obligation qui, en raison même de la nature de nos institutions et des conditions de concurrence et de lutte où nous placent nos relations internationales, s’impose plus étroitement que jamais (…)"
"(…) Tous, nous ne saurions unir nos efforts pour une oeuvre plus utile. Car, on l'a dit avec raison : l'ignorance est une faiblesse et, dans les âpres luttes de la vie, qui dit faiblesse dit généralement infortune".
12L’instruction seule fortifie et forme les hommes : "Elle donne au pays d’habiles ouvriers et de bons citoyens9".
13De la Monarchie de juillet au second Empire, on ne voit donc pas apparaître l’idée d'une discipline spécifique, ordonnée à la formation du citoyen. Ce sont tantôt l'instruction morale et religieuse, tantôt l'histoire qui doivent y pourvoir. C'est des connaissances dispensées au titre de ces disciplines qu'on attend les effets escomptés. En outre, la notion d'instruction civique, ou ce qui en tient lieu, n'a pas toujours, depuis le début du siècle, servi les idéaux pour la promotion desquels elle avait été vantée pendant le XVIIIème siècle. Elle est même devenue solidaire de fins très différentes, voire opposées à celles qui lui avaient été d'abord assignées. Il lui faut attendre la chute du Second Empire pour être à nouveau liée à l'intention et aux objectifs qui en avaient entraîné l’esquisse.
La troisième République
14Après la défaite de 1870, la chute de l’Empire et l'avènement de la 3ème République, l’environnement idéologique est entièrement transformé. La manière dont l'Episcopat et les Catholiques avaient réagi aux événements des sept premières décennies et les tensions qui les affectent eux-mêmes de l'intérieur induisent largement les termes et le climat du conflit qui, après 1870, les oppose aux républicains et amène ceux-ci à substituer à l'enseignement religieux l'Instruction civique.
15La lutte anti-religieuse, après le coup d'Etat de décembre 1851, prend une réelle ampleur. L'Eglise ayant paru se ranger du côté de l'Empire autoritaire, cela déchaîne l'anticléricalisme. Ainsi, en 1865, Jean Macé fonde la "Ligue Française de l'Enseignement", tandis que la Franc-Maçonnerie adopte une orientation foncièrement irréligieuse10. "Le positivisme, la maçonnerie et la Ligue de l'Enseignement se donnaient la main pour abattre la loi Falloux, jugée anachronique dans un monde nouveau11". Simultanément, la Bible est attaquée par Edouard Reuss et Christian Baur, dont Ernest Renan livre en France les conclusions révolutionnaires. Dans la Vie de Jésus, publiée au mois de juin 1863, lui-même brosse une synthèse de ses positions sur la personne du Christ : "Les Evangiles sont des légendes ; ils peuvent contenir de l'histoire, mais certainement tout n'y est pas histoire12". En même temps, Darwin, dans L’Origine des Espèces, en novembre 1859, explicite la théorie transformiste13 ; or, "son hypothèse scientifique se mue en arme offensive contre les religions révélées en général et le catholicisme, en particulier14".
16Enfin, au même moment, des protestants libéraux, Ferdinand Buisson, Félix Pécaut, Jules Steeg, luttent contre l'enseignement du catéchisme à l'Ecole. Pour eux, c’est une lecture restrictive du Livre Saint, car le dogme étouffe le message de Jésus-Christ. Il faut libérer Dieu des responsabilités qu'on lui fait porter en ce bas monde. On doit parler de l’humanité et de la raison, avoir le respect sacré du devoir, exalter l'idéal.
La riposte catholique
17L’Eglise n'est pas prête à affronter ces assauts répétés. Elle se raidit devant les événements et tend à s’enfermer dans une sorte de scolastique conservatrice, qui ranime l’opposition positiviste. Ernest Renan ne triomphe-t-il pas devant l'ignorance des catholiques orthodoxes, étrangers à la critique biblique ? L'Eglise catholique de France, écrit P. Zind, "vivait dans l'euplorie du triomphe et l'ignorance du puissant travail qui, à l'étranger surtout, sapait le surnaturel par la philosophie, la philologie et les sciences15". Le 8 décembre 1864, l'encyclique Quanta Cura condamne le principe de la laïcité de l'Etat sous le nom de naturalisme et rappelle le principe de l'alliance Trône-Eglise. La publication du Syllabus16 jette aussi le désarroi parmi les catholiques libéraux et dans l'opinion commune.
18L'affaiblissement de l’Eglise se combine avec l'émergence du positivisme. De 1830 à 1832, Auguste Comte publie son Cours de philosophie positive. Au fil des six volumes, il expose une théorie sociale originale qui, sur la base de l'équilibre de l'ordre et du progrès, invite à l'adoration d'un Dieu nouveau, le genre humain, et annonce que l'humanité allait s’affranchir de toute transcendance et se libérer du joug du catholicisme. Or cette doctrine s’avère d'une grande portée sur l'évolution pédagogique des années 80. Comte prévoit en effet la refonte générale du système d'éducation qui, pour participer à la régénération intellectuelle du pays, indispensable au renouveau de la société, doit enseigner les sciences et, systématiquement, la morale. Son objet serait donc une préparation directe aux différentes conditions sociales. Au total, il devrait être avant tout un puissant moyen d'unification des masses sur un fond de valeurs communes, permettant de fonder l'ordre social dans le progrès et d'harmoniser l'un et l'autre, au lieu d'induire onéreusement le sacrifice de l'un et de l'autre.
Jules Ferry et le positivisme
19C'est précisément l'influence du positivisme que réfracte Jules Ferry. Comme le remarque justement Louis Legrand17, il est difficile, voire impossible, de découvrir sa personnalité réelle à travers l’homme public et politique. Mais, à partir de quelques indices, de morceaux de discours, de notes privées, des déclarations de ses amis, il se dévoile comme celui qui a toujours lutté pour l'égalité devant l'instruction comme facteur du développement de la fraternité. Certes, Mgr Freppel l’accuse de vouloir déchristianiser la France, sous le couvert de la réalisation de l'unité morale de la nation ; pour le prélat, seul l’esprit religieux peut réaliser cette unité. Mais, chez le ministre, celle-ci repose sur la destruction de celui-là. Il espère créer ainsi un esprit commun nouveau, capable de générer la communion nationale. Dans l'éloge funèbre qu'il fit de son prédécesseur, Charles Dupuis, le ministre de l'instruction publique dit qu'il a cherché "dans l'unité de la science et dans l'universalité de la morale le lien objectif des consciences, l’accord réel et durable des citoyens18". De même Ferdinand Buisson attribue-t-il à son oeuvre scolaire un caractère organique, inspiré du rapport de Condorcet à l’Assemblée Législative. Il caractérise l'oeuvre de Ferry, d'une part par la place accordée à la science dans le programme et, d'autre part par l'idée de l'unité de l'éducation comme fondement de l’unité nationale. De fait, ce souci de cohésion nationale et d'ordre social est aisément compréhensible après l'expérience de la Commune19. Enfin, pour lui, Démocratie et Science forment un couple indissociable, le pays ayant besoin de citoyens capables de respecter les lois de la raison. La généralisation de l'instruction créerait donc un lien spirituel nouveau, à base de fraternité et de justice.
L'Instruction civique dans les projets d'éducation
20On comprend alors l'intérêt donné à l'instruction civique au sein du programme d'enseignement mis en place sous la conduite de Jules Ferry : la science est la clef de voûte de la nouvelle société, ses lois assurant à celle-ci l'unité et l'équilibre utiles ou nécessaires au progrès national ; l'école est le lieu privilégié, parfois unique, de diffusion et de propagation du nouvel esprit : la société démocratique républicaine repose sur la reconnaissance de l'homme-citoyen, investi d’une responsabilité dans le fonctionnement de la cité ; celle-ci se gère sur la base d'un système parlementaire et sur le principe de l’existence de charges électives ; chaque homme, reconnu égal en dignité et en droit par la Déclaration des droits de l'homme, incluse dans la Constitution, est appelé à le rester, c'est-à-dire à choisir ceux de ses concitoyens jugés les plus aptes à remplir des fonctions de responsabilité dans la direction de la commune, du département ou du pays.
21L'instruction civique a donc pour premier objet de faire connaître les lois, les administrations et l'organisation générale de l'Etat. Une information serait donnée sur la Constitution, et les droits et devoirs de chacun exposés et commentés. Son inscription dans un programme obligatoire participe ainsi à l'édification de l'unité spirituelle de la nation française, au même titre que l’histoire ou la morale. Elle enseignerait les rudiments du statut républicain et constituerait "la contre-partie positive, avec l'enseignement de l'histoire contemporaine, des mesures de défense républicaine prises à l'encontre des congrégations20". Car l'Etat ne saurait se désintéresser de l'orientation donnée à l'éducation, comme devait le rappeler Jules Ferry. La neutralité religieuse ne signifie donc pas la neutralité philosophique. La République a le droit et le devoir d'assurer sa sécurité, en veillant à ce que l'Ecole transmette un sentiment républicain propre à fonder l'unité spirituelle du pays.
22Ainsi, le ministre entend bien faire de la morale et de l'instruction civique l'affaire de l'Etat, car l'unité morale de la patrie dépend d'un ensemble d'idées et d’aspirations commîmes à tous. Le gouvernement doit donc veiller à la défense de ce que Robiquet appelle "le patrimoine des âmes21". Ferry marque par là les limites qu'il impose à l'Eglise : politique et morale deviennent du ressort de l'Etat. La hiérarchie catholique, acquise dans sa majorité aux idées de l'ancien régime, se voit donc retirer un moyen d'action important.
23En outre, pour le Ministre, l'Etat peut enseigner la morale et les sentiments moraux sans justification théorique ou dogmatique. Il se limiterait à l’ordre du concret et du quotidien. Complémentairement, l'instruction civique répond bien aux principes de positivité d'Auguste Comte, pour construire la nouvelle société ; elle définirait l'égalité ; elle éduquerait au respect de l'Etat et du capital ; elle décrirait les contrats entre Etat, employeurs et citoyens, en clarifiant les droits et les devoirs de chacun. Plus particulièrement axée sur la société républicaine, elle présenterait les contraintes sous le couvert de l'équité : impôt et service militaire par exemple. Si elle fondait, avec la morale, l'unité intellectuelle et spirituelle de la nation républicaine, elle se trouverait, elle aussi, investie d'une fonction organisatrice.
La peur d'une nouvelle Commune
24Mais l'unité nationale n'est pas seulement menacée par les adversaires du régime républicain ; elle l'est également par l'opposition des classes et l'inégalité des fortunes. La division nationale a un caractère social. Plus encore que les clivages politiques, la constitution du prolétariat à côté d'une classe capitaliste met en péril la paix civile. En outre, la campagne se dépeuple. Les villes grossissent et les faubourgs grouillent de pauvres gens. Hommes, femmes, enfants travaillent dans l'industrie ; la cellule familiale éclate, se transforme. La morale évolue, et de nombreuses personnes échappent à l’autorité du curé.
25Ce milieu du XIXème siècle voit le plein essor de l'industrie. Les ouvriers travaillent souvent jusqu'à 15 heures par jour, malgré la réglementation. Une nouvelle classe sociale naît dans les villes, qui ne possède rien. De plus en plus nombreux, les ouvriers, bien que minoritaires22, prennent conscience de leur misère mais aussi de leur force. La commune de 1871, engendrée par la pauvreté, la famine et l'humiliation de Paris, révèle brusquement une force sociale capable de s'organiser pour la lutte, comme cela s’est déjà passé à Lyon, en 1831 et 1834.
26Comment, alors, "domestiquer" cette masse qui échappe de plus en plus au pouvoir de l'Eglise ? Effrayé depuis 1834 par le socialisme et le syndicalisme balbutiants, le pouvoir bourgeois veut, par la morale sécularisée et l’instruction civique, corriger les "mauvais instincts naturels" de l'homme, qui risquent de conduire la société à l'abîme. Là encore, la recherche d'un nouveau régulateur social et d'un nouveau ciment idéologique s'impose : il faut convaincre le citoyen ouvrier que son travail, effectué dans l'ordre et la discipline, contribue au progrès et à la grandeur de la nation française.
27L'élaboration de projets scolaires apparaît donc comme un acte capital dans l'entreprise de relèvement de la nation et de régénération de l'homme. Certes, l'Ecole doit devenir accessible à tous, en étant gratuite23, et l'instruction devenir aussi obligatoire, à une époque où beaucoup d'enfants d'âge scolaire sont employés à des tâches domestiques, agricoles, ouvrières ou minières. Mais, surtout, il faut imposer un programme dans lequel morale laïque et instruction civique viendraient s'ajouter à l'enseignement de la gymnastique et de l'histoire24.
28Paul Bert proclame, lors d'une réunion publique : "C'est ce culte et cet amour, à la fois ardent et raisonné, dont nous voulons pénétrer le coeur et l’esprit de l'enfant, dont nous voulons l'imprégner jusqu’aux moelles : c'est ce que fera l'enseignement civique25".
Notes de bas de page
1 Guillaume (J.), s.v. "Napoléon 1er" in Nouveau dictionnaire de pédagogie, 1911, pp. 1390-1393.
2 Grimaud (L.), Histoire de la liberté d’enseignement en France : Le Catéchisme impérial, pp. 89-96.
3 Décret du 17 mars 1808, art 38.
4 Grimaud (L.), op.cit, ibid.
5 Guillaume (L.), s.v. "Napoléon 1er" in Nouveau dictionnaire de pédagogie, p. 1392.
6 Demnard (D.), s.v. "Guizot”, in Dictionnaire d’histoire de l'enseignement, p. 365.
7 Buisson (F.), s.v. "Carnot", in Nouveau dictionnaire de Pédagogie (1911) p. 218.
8 A.D. de Saône-et-Loire, Série T 2, "Généralités", Loi sur l'enseignement primaire, du 10 avril 1867, article 16, p. 15.
9 A.D. de Saône-et-Loire, Série T 2, "Généralités", Lettre à Monsieur le Préfet, Paris, le 2 avril 1870, 4 pages, citation p. 1.
10 Les principaux auteurs et acteurs de la législation scolaire laïque avaient des attaches maçonniques.
11 Zind (P.), op.cit, p. 274.
12 Renan (E.) cité par Zind (P.), op.cit., p. 275.
13 La Nantaise Clémence Royer (1830-1902) fournit la traduction en 1862.
14 Zind (P.), op.cit, p. 277.
15 id., p. 283.
16 Le Syllabus renfermait 80 propositions quant au dogme, à la morale, à la constitution de l'Eglise et aux rapports avec les sociétés civiles, et constituait 80 défis à l'esprit du temps.
17 Legrand (L.), L'Influence du positivisme dans l'oeuvre scolaire de Jules Ferry. Les origines de la laïcité, Paris, Lib. Marcel Rivière et Cie, 1961, 254 p. (Bibliothèque des Sciences politiques et sociales).
18 cité par L. Legrand, op.cit., p. 100.
19 Ferry était un bourgeois et se méfiait du peuple, bon pour fournir des soldats et des ouvriers à l'industrie. Deux systèmes se mirent en place et subsistèrent jusqu'aux années 1960 : l'école primaire, le certificat d'études, son cours supérieur, le brevet supérieur et les concours administratifs d'une part, et d'autre part, l'enseignement secondaire avec ses petites classes qui débouchaient sur le baccalauréat et l'Université. La promotion dont il était question ne concernait qu'une minorité, qu'une élite à qui on attribuait des bourses pour entrer en sixième, afin de décapiter le peuple de ses futurs chefs, et les mettre au service de la bourgeoisie qui avait trop peu d'enfants... Ferry n'était pas socialiste ; il en avait horreur.
20 Legrand (L.), op.cit., p. 164.
21 Robiquet, in L. Legrand, op.cit., p. 143.
22 En 1881, 68 % de la population française était encore rurale. Cf. Cholvy et Hilaire, Histoire religieuse de la France contemporaine, tome 1.
23 La loi fut promulguée le 16 juin 1881.
24 La loi du 27 janvier 1880 sanctionne l'arrivée définitive de la gymnastique dans les programmes scolaires. La loi Duruy du 10 avril 1867 avait introduit l'enseignement de l'histoire et de la géographie. Jules Ferry considérait la gymnastique comme "l'avant-garde pacifique de la patrie armée"(G. Goyau, l’Ecole primaire et le patriotisme (I), Revue des deux mondes, 1er septembre 1905, p. 55).
25 Goyau (G.), ibid., op.cit., p. 54.
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