‘Prima sedes Galliarum’
Une image de la métropole ecclésiastique de Lyon (xiie-xve siècle)
p. 44-54
Texte intégral
1Dans l’histoire de la constitution de la seigneurie ecclésiastique de Lyon, un phénomène qui, au Moyen Âge central, rend indissociable le sort de la ville de celui de l’archevêque1, l’habitude a été prise de faire ressortir deux moments fondateurs : d’une part, l’accord passé en 1076 entre l’archevêque Humbert II (1065-1076/1077) et le comte Artaud II de Forez ; d’autre part, la bulle d’or émanée en 1157 de l’empereur Frédéric Barberousse, un privilège solennel qui concède à l’archevêque Héracle de Montboissier (1154-1163) la ville (corpus civitatis) ainsi que les droits régaliens (iura regalia) associés à l’exercice du pouvoir2. D’une disposition à l’autre, une attention semblable a été prêtée à la monnaie urbaine, dont la frappe devient monopole archiépiscopal. Formellement octroyée par l’empereur germanique au milieu du XIIe siècle, la prérogative de battre monnaie est attestée quatre-vingts ans auparavant dans l’obituaire de la cathédrale de Lyon qui, commémorant les hauts faits d’Humbert, l’assimile, peu après sa conquête, à une salutaire recuperatio3. Au-delà des incertitudes de la chronologie, l’essentiel demeure que l’acquisition du droit de monnayage par l’archevêque a coïncidé avec l’introduction d’un nouveau type monétaire : un denier d’argent anonyme, gravé d’une légende qui élève Lyon au rang de « premier siège des Gaules » (L(u)g(dunum) prima sedes Galliaru(m)4 – voir planche III, fig. 4).
2Si le terme sedes fait office, au sein du vocabulaire médiéval de l’espace, de « vrai monstre sémantique5 », l’appellation de « premier siège » (prima sedes) renvoie, sans ambiguïté, à la fonction de ville capitale6 – une distinction qui, dans le cas lyonnais, dérive du statut de chef-lieu administratif et de plus ancien évêché de la Gaule romaine. À la fin du XIe siècle, l’exaltation de la ville s’est substituée à celle du nomen impérial, en l’occurrence celui d’Henri III (1039-1056), dont les émissions monétaires ont vu le jour, à Lyon, après l’intégration du royaume de Bourgogne à l’Empire (1032). Mais la référence au « premier siège » vient surtout rappeler le succès des Fausses Décrétales du Pseudo-Isidore, une collection canonique (v. 836/852) composée dans la province de Reims, peut-être à l’abbaye de Corbie, dont la propagation a été assurée par les nombreux manuscrits copiés aux XIe et XIIe siècles7. Au sein d’une ecclésiologie complexe, les faussaires pseudo-isidoriens doivent être tenus pour responsables, en effet, de l’invention de la dignité de primat (primas) ou d’évêque du premier siège (episcopus primae sedis), un nouveau degré assimilé à celui de patriarche et supérieur, de fait, au simple métropolitain8. C’est à cette doctrine qu’empruntent les titulaires de l’archevêché de Lyon à partir des décennies centrales du XIe siècle, jusqu’à obtenir du pape Grégoire VII, en 1079, au bénéfice de Gébuin (1077-1082), la reconnaissance de la primauté (primatus) sur les quatre provinces de Lyon, Rouen, Tours et Sens9.
L’ordre de la Notice des Gaules
3Seule une prise de distance à l’égard de la métropole rhodanienne permet d’appréhender l’idéologie qui sous-tend la légende monétaire. En la matière, un détour à Rouen, auprès d’un clerc de l’entourage de l’archevêque Guillaume Bonne Âme (1079-1110), contribue à éclairer le mécanisme à l’œuvre. Auteur d’une collection de trente-quatre traités qui oscillent entre le violent pamphlet anti-pontifical et l’exercice scolastique imprégné des débats contemporains, l’Anonyme normand a composé un opuscule centré sur l’égalité des métropoles et l’unité de l’ordo épiscopal. Défendant la liberté de l’Église de Rouen, le polémiste s’est attaqué avec virulence aux fondements de la primauté du siège de Lyon10. Parmi ces derniers figurent des « décrets de papes » (decreta pontificum) qui font état d’une constitution (constitutio) accomplie suivant les lois séculières (seculi leges), au mépris des préceptes du Christ et de ses apôtres, en vertu de laquelle primats, archevêques et évêques auraient succédé, respectivement, aux premiers flamines, archiflamines et flamines païens. De tels propos révèlent l’exploitation, à Lyon, des Fausses Décrétales, un recueil dont l’une des caractéristiques est d’enraciner la hiérarchie épiscopale dans l’ordre urbain antique. Chez le Pseudo-Isidore, une distinction s’opère, de fait, entre les premières cités (primae civitates) ou premiers sièges (primae sedes), placés à la tête des provinces (in capite provinciarum), les métropoles (metropoles) et les cités (civitates11). En 1121, au moment de renouveler la primauté de Lyon sur les quatre provinces, le pape Calixte II montre, du reste, la familiarité qu’il entretient avec les décrétales apocryphes en soutenant que les primats, les archevêques et les évêques ont été institués (constituti) suivant l’ancienne dignité de leurs villes (iuxta priscam ipsarum urbium dignitatem12).
4La nature de la hiérarchie urbaine invoquée ne se laisse pas immédiatement saisir. Mais en signalant un tome (thomus) qu’Anaclet aurait joint à sa troisième décrétale, afin d’instruire les évêques de l’identité des premiers sièges13, le Pseudo-Isidore trahit sa source, qui n’est autre que la Notice des Gaules – la formule faisant écho à celle d’Hincmar de Reims qui, pour renvoyer son adversaire Hincmar de Laon à la consultation de la Notice des Gaules, évoque le « tome qu’Anaclet dit avoir envoyé aux évêques qui s’interrogeaient sur les privilèges des sièges » (thomus quem Anacletus episcopis de sedium privilegiis se interrogantibus se misisse dicit14). Nomenclature civile des dix-sept provinces des Gaules15, la Notitia Galliarum (v. 400) se distingue nettement des autres laterculi provinciarum par sa capacité à fournir la liste de la centaine de métropoles, cités, castra et ports fluviaux qui peuplent les ressorts répertoriés. Converti dès le VIe siècle dans l’ordre ecclésiastique16, le document a activement soutenu la restauration des métropoles – dont celle de Lyon – à l’époque carolingienne17.
5Pour comprendre l’usage de la Notice des Gaules au service de la primatie, il y a intérêt, une nouvelle fois, à quitter Lyon et à se tourner vers les métropoles dont la soumission est requise. À Sens, Yves de Chartres, s’adressant à son archevêque Richer (1062-1096), associe le primatus de Lyon aux catalogues de cités (primatum Lugdunensis ecclesiae, quem aliquando ex catalogis civitatum exstitisse conjicimus18). À Rouen, l’Anonyme normand est plus explicite encore lorsqu’il indique que l’archevêque de Lyon assoit sa domination sur le premier rang que sa cité occupe dans le catalogue (quia in catalogo prior scribi videtur19). La logique apparaît dès lors en pleine lumière. La légende monétaire locale et la primauté sur les trois provinces de Rouen, Tours et Sens, Lyonnaises Deuxième, Troisième et Quatrième, dérivent l’une comme l’autre de la position éminente de Lyon dans la Notitia Galliarum. Si elle provoqua des réactions d’hostilité, l’interprétation constitua également une possible source d’inspiration. Au cours du XIIe siècle, Vienne, la métropole voisine, frappe ses monnaies d’une légende qui rivalise dans l’emphase (S(anctus) M(auricius) Vienna maxima Gall(iarum)20) et développe l’idée d’une primauté ecclésiastique étendue aux métropoles des Sept Provinces de la Notice des Gaules (Vienne, Bourges, Bordeaux, Auch, Narbonne, Aix, Embrun), un vaste territoire revendiqué, en particulier, au travers des epistolae Viennenses spuriae confectionnées sous l’épiscopat de Guy de Vienne (1088-1119), futur Calixte II21.
Les voies de la diffusion
6Compte tenu du caractère régional de la circulation monétaire des deniers lyonnais22, il revient aux chroniques universelles de former, hors de Lyon, le principal relais de la diffusion de la légende du « premier siège des Gaules ». Traitant du concile général de Reims (1148), théâtre des prétentions du primat, Jean de Salisbury se place, dans son Historia Pontificalis, sous l’autorité des « anciens historiens » (apud veteres hystoricos) lorsqu’il cite la formule en passe d’être consacrée23. Son attitude ne s’explique pas sans la production historiographique qui insère la légende monétaire dans les passages dépendants de la Notitia Galliarum. Ainsi de la chronique d’Hugues de Flavigny qui, décrivant les dix-sept provinces, commence par la cité de Lyon, « premier siège des Gaules » dont relèvent les trois provinces de Rouen, Tours et Sens24.
7Dans tous les cas, l’image s’impose au XIIe siècle. Elle peut désormais être mobilisée pour illustrer la diversité des coutumes liturgiques, dans une lettre (v. 1131/1135) de Pierre Abélard à Bernard de Clairvaux25, féliciter l’archevêque Jean Bellesmains (1182-1193) de sa promotion, dans une missive de l’abbé de Sainte-Geneviève Étienne de Tournai26, voire fustiger les errements supposés de l’Église de Lyon, quand Geoffroy d’Auxerre, dans son Super Apocalypsim (1187-1188/1189-1194), s’insurge contre la prédication de Valdès et de ses disciples, qui a vu le premier siège des Gaules engendrer de nouveaux apôtres, hommes et femmes confondus27. S’ils n’assurèrent pas la fortune du titre, les canonistes du XIIe siècle qui commentaient le Décret de Gratien (v. 1140), par lequel transitaient les Fausses Décrétales, répercutèrent le phénomène en insérant l’archevêque de Lyon dans le sillage de la pentarchie (Rome, Constantinople, Antioche, Alexandrie, Jérusalem), un ordonnancement ecclésial autant qu’urbain28. Tel est le cas d’Étienne de Tournai, dans sa Somme écrite au milieu des années 1160. Doté de l’autorité sur les archevêques de Rouen, Tours et Sens, le métropolitain de Lyon y est qualifié de primat de la Gaule Celtique29. Pour cet auteur comme pour d’autres, tel le chroniqueur Otton de Freising30, un enjeu essentiel consistait, en effet, à articuler les enseignements de la Notitia Galliarum et ceux des anciennes divisions des Gaules – en premier lieu celle des Commentaires de César (Celtique, Belgique, Aquitaine). Mais d’autres débats plus tardifs, qui touchent à la place du siège de Lyon dans les ensembles territoriaux limitrophes, méritent une attention approfondie.
De l’Empire au royaume de France
8Mise au point à la chancellerie d’Empire, à partir d’éléments livrés par le destinataire, la bulle d’or (1157) de Frédéric Barberousse donne à voir l’influence manifeste du Pseudo-Isidore – en témoigne l’allusion aux « premiers flamines » et aux « premiers docteurs de la loi » – qui conduit à faire de Lyon la « première entre les Églises des Gaules » (inter omnes ecclesias Galliarum prima est), dans la continuité de la préséance urbaine détenue aux temps païens31. Cette image de la métropole, reprise dans la bulle d’or (1184) en faveur de Jean Bellesmains32, se trouva détournée au XIIIe siècle par les serviteurs de la royauté capétienne. Des jalons sont posés aussitôt après le règne de Philippe Auguste (1179/1180-1223), alors que la ville de Paris a été érigée en caput regni. Relatant les funérailles du roi de France au douzième et dernier livre de sa Philippide (v. 1220/1225-1226), Guillaume le Breton s’attarde sur la présence de l’archevêque de Lyon Renaud de Forez (1193-1226). Il y voit l’occasion idéale de célébrer l’ancienne faculté du primat de juger les causes majeures (cause difficiles) de toute la Gaule (Gallia tota33) – une revendication, clairement inspirée du Pseudo-Isidore, qui a partie liée avec la défense des tribunaux ordinaires et la restriction des appels en cour de Rome34. S’il n’apparaît pas de façon évidente, le titre de « premier siège des Gaules » se profile alors derrière l’invocation de la légende gravée sur les monnaies locales.
9En termes de réflexion sur la place de Lyon dans le royaume, la véritable rupture intervient, cependant, sous le règne de Philippe le Bel (1285-1314). Au sein de l’abondante production théorique qui soutient les prétentions juridictionnelles du roi de France sur Lyon et le Lyonnais, prélude à l’annexion définitive de 131235, se fait jour, en effet, la volonté d’ancrer la ville et son territoire au royaume (in et de regno). C’est dans le cadre d’un tel processus, qui recoupe une évolution plus large – les chroniqueurs situent en Gaule la cité qui a hébergé les deux conciles généraux de 1245 et 127436 – que l’appellation de « premier siège des Gaules » suscite un intérêt sans précédent. À travers la littérature se dégage en particulier le rôle assigné au registrum curie Romane dont une copie (transcriptum) est disponible, affirme-t-on, dans les registres royaux (registra curie Francie37). Le document considéré recouvre le Provinciale Romanum, soit la liste officielle des diocèses de la Chrétienté – un genre documentaire, révélé aux environs de 1100, dont la forme canonique est élaborée au tournant des XIIe et XIIIe siècles38. Issu de la Curie pontificale, le texte a gagné la chancellerie capétienne en 1220, puisque le « registre E » d’Étienne de Gallardon en renferme une copie39. C’est sur cette tradition manuscrite que s’appuient les développements du temps de Philippe le Bel. En 1289, au terme d’une enquête relative aux droits du roi de France sur Lyon, Thomas de Pouilly, procureur royal au bailliage de Mâcon, peut faire du provincial romain – plutôt que des registres de la Curie romaine – le lieu de la désignation de l’Église de Lyon comme « premier siège de Gaule » (prima sedes Gallie40). L’assertion ne résiste pourtant pas à l’examen du Provinciale. Plus fidèles au texte littéral, les mémoires postérieurs font valoir la présence de l’archevêché de Lyon parmi les métropoles du royaume de France (In regno Francie41) – les anciennes Gaules de la Notitia ayant été divisées, dans le provincial romain du XIIIe siècle, entre l’Allemagne (Mayence, Cologne, Brême, Magdebourg, Salzbourg, Trèves), la Bourgogne (Tarentaise, Besançon, Embrun, [Provence] Aix, Arles, Vienne), la France (Lyon, Sens, Reims, Rouen, Tours, Bourges, Bordeaux) et la Gascogne (Auch, Narbonne). Comment expliquer, dès lors, l’abus de langage de Thomas de Pouilly ? Reflet de la prééminence de Lyon dans la liste des évêchés de France (Francia), l’extrapolation pourrait être le résultat d’une association d’idées avec la légende monétaire42. Gervais de Tilbury, un des premiers auteurs à reproduire, dans ses Otia imperialia (v. 1215), le texte du Provinciale Romanum, n’avait d’ailleurs pas manqué de rappeler, en regard de Lyon, la célèbre devise43. Cette dernière connut une nouvelle faveur au début du XIVe siècle. Dans des lettres rédigées en septembre 1307, en parallèle à la conclusion du traité des Philippines, l’évocation de la monnaie permettait de rattacher Lyon aux Gaules, cœur historique du royaume, et d’avancer la théorie selon laquelle les rois de France avaient eux-mêmes honoré l’Église de Lyon de la primatie44. La relecture est affirmée avec force après le refus de l’archevêque Pierre de Savoie (1308-1332) de prêter l’hommage dû pour son temporel. En 1310, dans un mémoire présenté au pape Clément V par les légistes Nogaret et Plaisians, en marge de l’ouverture du procès contre Boniface VIII et sa mémoire45 – les affaires lyonnaises apportent leur contribution au « grand différend » – la fondation de la métropole de Lyon ainsi que la création de la primatie sur toutes les Églises des Gaules (cum iure primatiae super ecclesias Galliarum), perpétuée par la légende monétaire, étaient attribuées au roi de France, après la conquête de la ville sur les païens46. On ne saurait mieux traduire le chemin parcouru depuis le début du XIIe siècle, lorsque Louis VI s’insurgeait contre la soumission de l’Église de Sens à une cité étrangère (civitas Lugdunensis, quae de alieno est regno47), voire depuis les premières années du XIIIe siècle, quand Philippe Auguste, sans égards pour Lyon, considérait Bourges comme l’unique siège primatial de son royaume (cum sola Bituricensis ecclesia in toto regno nostro primacie obtineat dignitatem48). Vers 1300, par captation de la tradition impériale et aux dépens du monopole pontifical de la création des évêchés, la cité de Lyon était entrée dans le patrimoine capétien, territorial autant que symbolique.
10À l’été 1416, un mémoire lyonnais fut présenté au concile de Constance afin d’obtenir la confirmation de l’élection de l’archevêque Amédée de Talaru (1417-1444). Dénonçant les torts causés par la vacance, un article qui traitait des temporalia mentionna la monnaie, tombée entre les mains royales, dont les émissions sub nomine regio avaient remplacé celles sub nomine sedis archiepiscopalis49. S’il rapporte un état de fait, le texte ne retrace pas la conjoncture locale : par l’ordonnance du 28 août 1413, l’atelier monétaire royal de Mâcon s’était établi dans la ville de Lyon – une mesure qui ne prit effet, à travers l’institution de gardes de la monnaie, qu’à la fin de l’année 141550. La disposition précipita la fermeture des ateliers de l’archevêque, entraînant, à son tour, la disparition de la légende (prima sedes Galliarum) associée à sa production. Au-delà des provinces de l’érudition gallicane51, les sceaux des archevêques, dont un nouveau type est attesté à la date de 143652, et les titulatures de chancellerie, qui s’enrichirent de la référence aux Gaules, assumèrent l’héritage en ligne directe. Mais la prérogative du siège de Lyon s’était reportée, d’une certaine façon, sur son titulaire. Dans la seconde moitié du XVe siècle, les procès soutenus devant les Requêtes et le Parlement, au sujet de la primatie, entre les archevêques de Lyon, d’une part, ceux de Sens, Rouen et Reims d’autre part, ne colportent pas le souvenir de la légende monétaire. Ils s’attachent désormais à un titre personnel, celui de primat des Gaules (primas Galliarum).
Notes de bas de page
1 Pierre Ganivet, « Représentation, répartition et évolution des pouvoirs à Lyon autour de l’an Mil », dans Le royaume de Bourgogne autour de l’an Mil, Christian Guilleré, Jean-Michel Poisson, Laurent Ripart et Cyrille Ducourthial éds., Chambéry, Université de Savoie, 2008 (Sociétés, religions, politiques, 8), p. 131-151.
2 Die Urkunden Friedrichs I. (Friderici I. Diplomata), Heinrich Appelt, Rainer Maria Herkenrath, Walter Koch, Josef Riedmann, Winfried Stelzer, Kurt Zeillinger, Bettina Pferschy et Brigitte Meduna éds., 5 vol., Hanovre, Hahnsche Buchhandlung, 1975-1990 (Monumenta Germaniae Historica, Diplomata regum et imperatorum Germaniae, 10, 1-5), I, p. 321-322, no 192 (Arbois, 18 novembre 1157). Sur la redécouverte fortuite de l’acte, Georges Guigue, « Les bulles d’or de Frédéric Barberousse pour les archevêques de Lyon, 1157-1184. Textes d’après les originaux », Bulletin philologique et historique (jusqu’à 1715) du Comité des travaux historiques et scientifiques, 1917, p. 52-62.
3 Obituaires de la province de Lyon, Georges Guigue et Jacques Laurent éds., 3 vol., Paris, Imprimerie nationale, 1933-1965 (Recueil des historiens de la France publié par les soins de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Obituaires, 5-1/2, 6), I, p. 78-79 : « [13 maii] iii. id. […] et Umbertus Lugdunensis archiepiscopus, qui monetam Sancto Stephano recuperavit et consuetudinum hujus ville medietatem, et villam de Maximiaco, et domum episcopalem cum turribus edificavit ».
4 Faustin Poey d’Avant, Les monnaies féodales de France, 3 vol., Paris, C. Rollin, 1858-1862, réimpr. anast. avec introduction et mise à jour de Georges Depeyrot, 3 vol., Paris, C. Burgon-Maison, 1995, III, p. 80-81, no 5028-5030 et pl. CXIII, no 10-11, avec, au droit, en position centrale, le monogramme « Lg », entouré de la formule « prima sedes » et, au revers, l’inscription « Galliaru(m) » autour d’une croix pattée ; André Steyert, Nouvelle histoire de Lyon et des provinces de Lyonnais, Forez, Beaujolais, Franc-Lyonnais et Dombes, 4 vol., Lyon, Bernoux et Cumin, 1895-1899, II, p. 338, fig. 330-331.
5 Alain Guerreau, « Quelques caractères spécifiques de l’espace féodal européen », dans L’État ou le roi. Les fondations de la modernité monarchique en France (XIVe-XVIIe siècles), Table ronde du 25 mai 1991 organisée par Neithard Bulst et Robert Descimon à l’École Normale Supérieure, Paris, Neithard Bulst, Robert Descimon et Alain Guerreau éds., Paris, 1996, p. 85-101 (p. 98).
6 Philippe Depreux, « Le « siège du royaume » : enjeux politiques et symboliques de la désignation des lieux de pouvoir comme sedes regni en Occident (VIe-XIIe siècle) », dans Les villes capitales au Moyen Âge, 36e Congrès de la Société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur public (Istanbul, 1er-6 juin 2005), Paris, Publications de la Sorbonne, 2006 (Histoire ancienne et médiévale, 87), p. 303-326.
7 Horst Fuhrmann, Einfluss und Verbreitung der pseudoisidorischen Fälschungen. Von ihrem Auftauchen bis in die neuere Zeit, 3 vol., Stuttgart, A. Hiersemann, 1972-1974 (Monumenta Germaniae Historica, Schriften, 24, 1-3) et, de façon abrégée, Id., « The Pseudo-Isidorian Forgeries », Papal Letters in the Early Middle Ages, Id. et Detlev Jasper éds, Washington, Catholic University of America Press, 2001 (History of Medieval Canon Law), p. 134-195. Pour de récentes hypothèses quant à la production des Fausses Décrétales, Klaus Zechiel-Eckes, « Auf Pseudoisidors Spur oder : Versuch, einen dichten Schleier zu lüften », dans Fortschritt durch Fälschungen ? Ursprung, Gestalt und Wirkungen der pseudoisidorischen Fälschungen. Beiträge zum gleichnamigen Symposium an der Universität Tübingen vom 27. und 28. Juli 2001, Wilfried Hartmann et Gerhard Schmitz éds., Hanovre, Hahnsche Buchhandlung, 2002 (Monumenta Germaniae Historica, Studien und Texte, 31), p. 1-28.
8 Agostino Marchetto, Episcopato e primato pontificio nelle decretali pseudo-isidoriane. Ricerca storico-giuridica, Rome, Pontificia Universitas Lateranensis, 1971, p. 81-84, 187-191.
9 Quellen und Forschungen zum Urkunden-und Kanzleiwesen Papst Gregors VII., I : Quellen : Urkunden, Regesten, Facsimila, Leo Santifaller éd., Cité du Vatican, Biblioteca Apostolica Vaticana, 1957 (Studi e Testi, 190), p. 196-198, no 171 (Rome, 19/04/1079). Sur la primatie lyonnaise, Horst Fuhrmann, « Studien zur Geschichte der mittelalterlichen Patriarchate. II. Teil », Zeitschrift der Savigny-Stiftung für Rechtsgeschichte. Kanonistische Abteilung, 40, 1954, p. 1-84 (p. 62-84) ; Fabrice Delivré, « The Foundations of Primatial Claims in the Western Church (Eleventh-Thirteenth Centuries), The Journal of Ecclesiastical History, 59, 2008, p. 383-406 (p. 388-390, 399-403).
10 Die Texte des normannischen Anonymus, Karl Pellens éd., Wiesbaden, F. Steiner, 1966 (Veröffentlichungen des Instituts für europäische Geschichte Mainz, 42), p. 7-18 (p. 13-14).
11 Decretales Pseudo-Isidorianae, Paul Hinschius éd., Leipzig, B. Tauchnitz, 1863, réimpr. anast. Aalen, Scientia Verlag, 1963, p. 39 (Clément, c. 29), 79-80 (Anaclet, c. 26), 82-83 (Anaclet, c. 29, 32), 121 (Anicet, c. 3), 185 (Étienne, c. 9).
12 Bullaire du pape Calixte II (1119-1124). Essai de restitution, Ulysse Robert éd., 2 vol., Paris, A. Picard, 1891, I, p. 307-308, no 212 (Latran, 05/01/1121) (p. 308).
13 Decretales Pseudo-Isidorianae, p. 82-83 (Anaclet, c. 29) : « […] sed ille urbes, quae praefatis et priscis temporibus primatem tenuere, episcoporum patriarcharum aut primatum nomine fruantur, relique vero metropoles archiepiscoporum aut metropolitanorum, et non patriarcharum aut primatum utantur nominibus, quia hec eadem e legibus saeculi in suis continent principibus, alie autem prime civitates quas vobis conscriptas in quodam thomo mittimus, a sanctis apostolis et a beato Clemente sive a nobis primates praedicatores acceperunt ».
14 Die Streitschriften Hinkmars von Reims und Hinkmars von Laon, 869-871, Rudolf Schieffer éd., Hanovre, Hahnsche Buchhandlung, 2003 (Monumenta Germaniae Historica, Leges, Concilia, 4, Supplementum II), p. 191.
15 Notitia Galliarum, dans Chronica minora saec. IV. V. VI. VII (Volumen I), Theodor Mommsen éd., Berlin, Weidmann, 1892, réimpr. anast. Munich, Monumenta Germaniae Historica, 1981 (Monumenta Germaniae Historica, Auctores antiquissimi, 9), p. 552-612, repris dans Itineraria et alia geographica, François Glorie éd., Turnhout, Brepols, 1965 (Corpus christianorum, Series latina, 175), p. 379-406.
16 Albert L. F. Rivet, « The Notitia Galliarum. Some Questions », dans Aspects of the Notitia dignitatum, Papers Presented to the Conference in Oxford, December 13 to 15, 1974, Roger Goodburn et Philip Bartholomew éds., Oxford, J. and E. Hedges, 1976 (British Archaelogical Reports, Supplementary Series, 15), p. 119-141 ; Jill Harries, « Church and State in the Notitia Galliarum », The Journal of Roman Studies, 68, 1978, p. 26-43.
17 Lyon figure parmi les vingt-et-une cités métropolitaines (metropoles) de l’Empire carolingien – Rome, Ravenne, Milan, Aquilée, Grado, Cologne, Mayence, Salzbourg, Trèves, Sens, Besançon, Lyon, Rouen, Reims, Arles, Vienne, Tarentaise, Embrun, Bordeaux, Bourges et Tours – du « Testament de Charlemagne » (811) transmis par la Vita Karoli d’Eginhard : Einhardi Vita Karoli Magni, Oswald Holder-Egger éd., Hanovre-Leipzig, Hahnsche Buchhandlung, 1911 (Monumenta Germaniae Historica, Scriptores rerum germanicarum, 25), p. 37-41 (p. 38-39). Sur la (re)naissance de l’échelon métropolitain, mais sans attention spécifique pour la Notitia Galliarum, Steffen Patzold, « Eine Hierarchie im Wandel : Die Ausbildung einer Metropolitanordnung im Frankenreich des 8. und 9. Jahrhunderts », dans Hiérarchie et stratification sociale dans l’Occident médiéval (400-1100), François Bougard, Dominique Iogna-Prat et Régine Le Jan dir., Turnhout, Brepols, 2009 (Haut Moyen Âge, 6), p. 161-184.
18 Yves de Chartres, Correspondance, Jean Leclercq éd. et trad., Paris, Les Belles Lettres, 1949 (Les classiques de l’histoire de France au Moyen Âge, 22), I, p. 200-206, no 50 (1096) (p. 202).
19 Die Texte des normannischen Anonymus, p. 13-14.
20 Faustin Poey d’Avant, Les monnaies féodales de France, III, p. 44, no 4826-4828 et pl. CVI, no 15-17.
21 Beate Schilling, Guido von Vienne – Papst Calixt II, Hanovre, Hahnsche Buchhandlung, 1998 (Monumenta Germaniae Historica, Schriften, 45), p. 245-353, 630-643 (p. 319-353, 634-637, 641-643).
22 C’est un des rares points d’accord au sein d’une polémique animée : Henri-Jacques Légier, « L’Église et l’économie médiévale : la monnaie ecclésiastique de Lyon et ses vicissitudes », Annales. Économies, sociétés, civilisations, 12, 1957, p. 561-572 ; Étienne Fournial, Édouard Perroy, « Réalités monétaires et réalités économiques », Annales. Économies, sociétés, civilisations, 13, 1958, p. 533-540, dont la démonstration est prolongée dans Étienne Fournial, « Monnaie de Lyon et monnaie de Vienne. La circulation monétaire en Lyonnais et en Forez au XIIIe siècle », Cahiers d’histoire, 4, 1959, p. 103-130 ; Henri-Jacques Légier, « Réalités monétaires, réalités économiques, réalités historiques », Annales. Économies, sociétés, civilisations, 14, 1959, p. 535-542.
23 The Historia Pontificalis of John of Salisbury, Marjorie Chibnall éd. et trad., Oxford, Clarendon Press, 1986 (Oxford Medieval Texts), p. 4-6 : « Archiepiscopus itaque Lugdunensis ecclesie que, sicut apud veteres hystoricos legitur, prima Galliarum sedes est, protestatus est Rothomagensem, Senonensem et Turonensem archiepiscopos et provincias eorum sibi et ecclesie sue iure debere primatus esse subiectos ».
24 Chronicon Hugoni monachi Virdunensis et Divionensis, abbatis Flaviniacensis, dans Chronica et gesta aevi Salici, Georg Heinrich Pertz éd., Hanovre, Hahnsche Buchhandlung, 1848 (Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 8), p. 280-503 (p. 291) : « Iuxta modernos vero Gallorum provinciae sunt 17. Prima sedes Galliarum Lugdunensis est cum tribus suis provinciis, Rotomagensi, Turonensi et Senonensi ». La chronique, qui s’interrompt en 1102, comprend une liste des titulaires du siège de Lyon de saint Pothin à Hugues, ensuite prolongée jusqu’à l’épiscopat d’Humbert (1148-1153). Pour une vue d’ensemble sur l’œuvre, Patrick Healy, The Chronicle of Hugh of Flavigny : Reform and the Investiture Contest in the Late Eleventh Century, Aldershot, Ashgate, 2006.
25 Pierre Abélard, Letters IX-XIV. An edition with an introduction, Edmé Renno Smits éd., Groningue, Rijksuniversiteit te Groningen, 1983, p. 239-247, no 10 (p. 246-247) : « Denique in divinis officiis quis ignoret diversas et innumeras ecclesiae consuetudines inter ipsos etiam clericos ? Antiquam certe Romanae sedis consuetudinem nec ipsa civitas tenet, sed sola ecclesia Lateranensis, quae mater est omnium, antiquum tenet officium, nulla filiarum suarum in hoc eam sequente, nec ipsa etiam Romani palatii basilica. Mediolanensis metropolis ita in talibus ab omnibus dissidet, ut nulla etiam suffraganearum suarum matris institutionem imitetur. Sic et Lugdunensis prima sedes Galliarum sola in suo persistit officio. Et cum tanta in istis facta sit varietas, quicquid una post aliam noviter instituit, nulla reprehensio novitatis incidit, quia nulla fidei contrarietas fuit ».
26 Lettres d’Étienne de Tournai, Jules Desilve éd., Valenciennes-Paris, A. Picard, 1893, p. 103, no 88 (1182) : « Et dum Pictavensi cathedre sacerdotem suum Narbonensis conatur eripere, religioso saltu preambula Narbonensem electum prima sedes Galliarum sibi vendicat Lugdunensis. Admirabilis et amabilis est ecclesiarum ludus iste, ubi superior inferiorem spoliat, et emulatione sancta voluntate pares apparent que sunt impares dignitate ».
27 Geoffroy d’Auxerre, Super Apocalypsim, Ferruccio Gastaldelli éd., Rome, Edizioni di storia e letteratura, 1970, p. 179 (sermo XIV) : « Unde tibi illustris regio gallicana, unde tibi de novo spernere et parvipendere privilegium commendationis antiquae : « Gallia monstra non habet » ? Galliarum sedes prima Lugdunum novos creavit apostolos, nec erubuit apostolas etiam sociare ».
28 Péter Erdö, « Patriarchae maiores et minores. Zur Frage des Ursprungs einer Unterscheidung in der mittelalterlichen kanonistischen Terminologie », Archiv für katholisches Kirchenrecht, 162, 1993, p. 135-145.
29 Étienne de Tournai, Die Summa über das Decretum Gratiani, Johann-Friedrich von Schulte éd., Giessen, E. Roth, 1891, réimpr. anast. Aalen, Scientia Verlag, 1965, p. 118-119 (ad D. 99) : « Hic dicit, patriarchas et primates idem esse, solo tantum nomine differre. quor. supra ment., scil. 80. D. prim. et patr., sicut Constantinopolitanus, Alexandrinus, Antiochenus, apud nos Lugdunensis, Biturricensis, Treverensis. Nam Lugdunensis primas est Celticae Galliae et habet sub se archiepiscopum Senonensem, Turonensem, Rotomagensem. Et Biturricensis primas est Aquitanicae Galliae habens sibi subiectos archiepiscopum Narbonensem, Burdegalensem et Anxensem. Treverensis autem primas est Belgicae Galliae ».
30 Otton de Freising, Cronica sive historia de duabus civitatibus, Adolf Schmidt et Walther Lammers éd. et trad., Berlin, Rütten und Loening, 1960 (Ausgewählte Quellen zur deutschen Geschichte des Mittelalters. Freiherr vom Stein-Gedächtnisausgabe, 16), p. 476 : « Alii eque tres constituentes Celticam in Belgica ponunt et Aquitanicam terciam per se constituunt. Unde et tribus his Galliis tres primates esse volunt, Belgicae Treverensem, Aquitanicae Bituricensem, terciae Lugdunensem ».
31 Die Urkunden Friedrichs I., I, p. 321-322, no 192 (Arbois, 18 novembre 1157) : « Venientem itaque ad curiam nostram eiusdem sedis Lugdunensis, que antiquis temporibus, ritu gentilium primis flaminibus vel primis legis doctoribus ceteris civitatibus preminebat, nunc autem divina religione et imperiali munificentia latius presidet et inter omnes ecclesias Galliarum prima est et primatus dignitate prefulget, Heraclium archiepiscopum et primatem debita honorificentia suscepimus ».
32 Die Urkunden Friedrichs I., IV, p. 117-118, no 877 (San Zeno, 30 octobre 1184).
33 Guillaume le Breton, Œuvres de Rigord et de Guillaume le Breton, historiens de Philippe Auguste, Henri-François Delaborde éd., 2 vol., Paris, Renouard, 1882-1885 (Société de l’histoire de France), p. 373 (l. XII, v. 671-677) : « Et Lugdunensis, quo Gallia tota soleba / Ut fama est, primate regi, causasque referre / Difficiles, ut ibi lis ultima litibus esset / Nec mittebatur Romam lis ulla, nisi quam / Lugdunense forum per se finire nequisset / Cujus honoris adhuc memor est epigramma sigilli / Quique monetatus datur ad commercia census ».
34 L’affirmation n’est certainement pas étrangère à la littérature processuelle de la fin du XIIe siècle. Composé à Paris entre 1170 et 1177, la seconde partie de l’Ordo Tractaturi de iudiciis – Linda Fowler-Magerl, Ordo iudiciarium vel ordo iudiciarius. Begriff und Literaturgattung, Francfortsur-le-Main, V. Klostermann, 1984 (Ius commune, Sonderhefte, Texte und Monographien, 19, Repertorien zur Frühzeit der gelehrten Rechte), p. 58-64 – semble déplorer la gradation révolue des appels de l’archidiacre à l’évêque, de l’évêque au métropolitain, du métropolitain au primat et du primat au pape ; Incerti auctoris ordo iudiciarius, pars summae legum et tractatus de prescriptione, Carl Gross éd., Innsbruck, Wagner, 1870, p. 145 : « Ita enim ordo in ecclesiasticis causis expetit, ut ab archydiacono ad episcopum fiat appellatio, ab episcopo ad metropolitanum, a metropolitano ad primatem, a primate ad Apostolicum, licet hodie aliter fiat ».
35 Bruno Galland, Deux archevêchés entre la France et l’Empire. Les archevêques de Lyon et les archevêques de Vienne du milieu du XIIe au milieu du XIVe siècle, Rome, École française de Rome, 1994 (Bibliothèque des Écoles françaises d’Athènes et de Rome, 282), p. 579-605.
36 Margret Lugge, « Gallia » und « Francia » im Mittelalter. Untersuchungen über den Zusammenhang zwischen geographisch-historischer Terminologie und politischem Denken vom 6.-15. Jahrhundert, Bonn, L. Röhrscheid Verlag, 1960 (Bonner historische Forschungen, 15), p. 192-193.
37 Acta imperii, Angliae et Franciae ab a. 1267 ad a. 1313. Dokumente vornehmlich zur Geschichte der auswärtigen Beziehungen Deutschlands, Fritz Kern éd., Tübingen, J. C. B. Mohr, 1911, p. 198-199, 201-206, 225-233, no 270 (avant le 4 février 1296), 274 (avant août 1297), 285 (septembre 1307), avec quelques corrections ponctuelles d’après les originaux (Paris, AN, J 263, no 21, G, H, J ; Paris, AN, J 269, no 72, 76).
38 Pour une édition du provincial romain, Anton Joseph Weidenbach, Calendarium historicochristianum medii et novi aevi, Ratisbonne, G. J. Manz, 1855, p. 223-224, 264-278 (no X, XIX) et, surtout, Die päpstlichen Kanzleiordnungen von 1200-1500, Michael Tangl éd., Innsbruck, Wagner, 1894, réimpr. anast., Aalen, Scientia Verlag, 1959, p. 1-32. En l’absence d’étude récente, il faut se reporter à Heinrich Börsting, Das Provinciale Romanum mit besonderer Berücksichtigung seiner handschriftlichen Überlieferung, Lengerich, Lengericher Handelsdruckerei, 1937.
39 Les registres de Philippe Auguste, vol. I : Texte, John Baldwin éd., Paris, Imprimerie nationale, 1992 (Recueil des historiens de la France publié par les soins de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Documents financiers et administratifs, 7), p. 355-381.
40 Acta imperii, Angliae et Franciae, no 270 (avant le 4 février 1296) (p. 199), au sujet de l’abbaye de l’Ile-Barbe et de la collégiale Saint-Just : « (1) Est enim sciendum, quod ista duo loca sunt nobiliora et antiquiora de toto Lugduno et, cum ista duo loca atque omnes alie persone de tota terra indifferenter Lugduni se ab antiquo iusticiari consueverint per reges, mirabile est, quod isti canonici Lugdunenses dicant et soli, cum tota terra eorum quasi sit infra fines regni Francie, se iusticiari non debere per reges, maxime cum in registris curie Romane, sicut mihi constat clarissime per aspectum et auditum, ecclesia Lugdunensis predicta dicitur Gallie prima sedes ». Sur le mémoire, daté de 1289, mais attribué par erreur à Jean – plutôt qu’à Thomas – de Pouilly, Georges Digard, Philippe le Bel et le Saint-Siège de 1285 à 1304, 2 vol., Paris, Sirey, 1936, I, p. 85-86, 97-98 (n. 1) ; Fritz Kern, Die Anfänge der französischen Ausdehnungspolitik bis zum Jahr 1308, Tübingen, J. C. B. Mohr, 1910, p. 231.
41 Acta imperii, Angliae et Franciae, no 274 (avant août 1297) (p. 203) : « (8) Item invenitur in registro curie Romane, cuius transcriptum dicitur esse Parisius inter registra curie Francie, quod archiepiscopatus Lugdunensis est in regno Francie et inter archiepiscopatus regni Francie numeratur », no 285 (septembre 1307) (p. 228, n. 1) : « Quod etiam ex Romano registro, in quo inter ecclesias regni nostri Lugdunensis tanquam metropolis numeratur ecclesia, clarius indicatur ». Du fait de l’accent mis sur les regalia, le premier mémoire n’a pas échappé à Robert Benson, The Bishop-Elect. A Study in Medieval Ecclesiastical Office, Princeton (N. J.), Princeton University Press, 1968, p. 335-337.
42 Paris, AN, J 269, no 76 (l. 48-49) : « Hoc iddem eorum moneta profitetur, qua quidem scribitur ‘ prima sedes Galliarum’ ». Le passage, délaissé par l’éditeur, fait suite à celui cité n. 40.
43 Gervais de Tilbury, Otia imperialia. Recreation for an Emperor, Shelagh E. Banks et James W. Binns éds. et trads., Oxford, Clarendon Press, 2002 (Oxford Medieval Texts), p. 298-303 (p. 298) : « De provinciis et urbibus Gallie. Nunc singulares Galliarum urbes enumeremus, Galliam in Franciam, Burgundiam, et Guasconiam more Romane ecclesie distinguentes. Francia ergo septem habet metropoles cum suis suffraganeis. Lugdunensis cuius titulus numismatis est ‘prima sedes Galliarum’ hos habet suffraganeos : Eduensem, Matisconensem, Cabillonensem, Lingonensem ».
44 Acta imperii, Angliae et Franciae, no 285 (septembre 1307) (p. 226, 227-228 et n. 1) : « (1) […] Recensitis scripturis igitur et gestis antiquis intuemur Lugdunensem nobilem civitatem Galliarum capud priscis temporibus ac magistram, ex quibus Galliis Gallici terrarum ubique vocantur, per retroprincipes et reges Francorum predecessores nostros mirabiliter honoratam. In ea namque fundarunt ecclesiam metropolitanam Altissimo primamque sedem inter ceteras ecclesias Galliarum iuxta civitatis eiusdem merita venerabilem statuentes : ibidem multis donis insuper et honoribus eamdem decorarunt ecclesiam, privilegiis munierunt iurisdictionem omnimodam civitatis predicte, districtus eius et territorii sine comitis preiudicio, qui iurisdictionem omnimodam ibidem similiter ex dono regio noscebatur habere, plures ecclesias, decimas, castra, villas, pagos, tholoneos et redditus habundantes ac terras pro sustentatione presulis, canonicorum ac ministrorum ibi Deo servientium eidem ecclesie concedentes necnon primatie prerogativam pre ceteris ecclesiis Galliarum. […] (4) […] Cum igitur in civitate predicta, que magistra fuit ac capud antiquitus Galliarum, fundata sit ecclesia Lugdunensis capud similiter et magistra utpote prima cedens [sic, pour sedes] ceterarum ecclesiarum, que sunt in Galliis constitute, que Gallie sunt fundamentum antiquitus et pars principalis regni Francorum, noscitur regi Francorum esse Lugdunensem ecclesiam sicut suo principi temporali subiectam, quod eciam moneta Lugdunensis ex scultura litterarum ostendit » ; « Quid etiam in hiis, adiciebant gentes nostre, ab antiquo indicarunt et adhuc indicant monete Lugdunenses in circumferentia littere continentie infrascripte ‘ prima sedes Galliarum’aut lilii signum nostrum ipsius capituli communi impressum sigillo, nisi in signum, quod ecclesia et civitas ipse in Galliis constitute nobis et nostris predecessoribus subfuissent ? ».
45 Tilmann Schmidt, Der Bonifaz-Prozess. Verfahren der Papstanklage in der Zeit Bonifaz’ VIII. und Clemens’ V., Cologne-Vienne, Böhlau Verlag, 1989 (Forschungen zu kirchlichen Rechtsgeschichte und zum Kirchenrecht, 19) et, surtout, Boniface VIII en procès. Articles d’accusation et dépositions de témoins (1303-1311), Jean Coste éd., Rome, L’Erma di Bretschneider, 1995 (Pubblicazioni della Fondazione Camillo Caetani, Studi e documenti d’archivio, 5).
46 Pierre Dupuy, Histoire du différend d’entre le pape Boniface VIII et Philippes le Bel, roy de France, Paris, S. Cramoisy, 1655, Preuves, p. 317-324 (p. 319) : « XV. Item certum, notorium, et indubitatum existit, quod cum civitas Lugdunensis tempore primitivae ecclesiae fuisset ad fidem catholicam prima conversa, et postea in manus infidelium devenisset, rex Franciae qui tunc erat, vi armorum, et sanguine rutilante suorum, conquisivit dictam civitatem Lugdunensem, cum omnibus iuribus suis et pertinentiis, ad fidem catholicam, et cultum divinum civitatem ipsam redegit, iurisdictione sua regia ; et ibidem fundavit Lugdunensem ecclesiam cathedralem ; et quia civitas ipsa tempore infidelium praecedenti archiflamines habuerat, et pristinis temporibus prima sedes fuerat Galliarum, ut moneta Lugdunensis testatur, dictus rex sedem ipsam archiepiscopalem erexit, et erigi fecit, cum iure primatiae super ecclesias Galliarum ; quo iure primatiae archiepiscopi Lugdunenses longis temporibus usi fuerunt ».
47 Recueil des actes de Louis VI, roi de France (1108-1137), Jean Dufour éd., 4 vol., Paris, Imprimerie nationale, 1992-1994 (Chartes et diplômes relatifs à l’histoire de France publiés par les soins de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres), I, p. 369-372, no 178 (s. l., s. d. [06/1121]) (p. 372).
48 Recueil des actes de Philippe Auguste, roi de France (1179-1223), Henri-François Delaborde, Charles Petit-Dutaillis, Jacques Monicat, Jacques Boussard et Michel Nortier éds., 6 vol., Paris, Imprimerie nationale, 1916-2005 (Chartes et diplômes relatifs à l’histoire de France publiés par les soins de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres), III, p. 304-305, no 1197 (Paris, 05/1211) (p. 305).
49 Acta concilii Constanciensis, Heinrich Finke éd., 4 vol., Münster, Regensberg, 1896-1928, II, p. 729-734 (p. 733) : « Decimo quarto, propter temporalia dicte ecclesie, quoniam dicta ecclesia unum notabile et solempnissimum castrum sedis archiepiscopalis Lugdunensis, quod tempore mortis defuncti domini archiepiscopi erat in manibus ipsius plene, pacifice et libere, quod tamen nunc est in manibus unius principis secularis monetaque, quam archiepiscopus cudere solebat sub nomine sedis archiepiscopalis, nunc et a tempore vacationis dicte ecclesie citra infra civitatem cuditur Lugdunensem sub nomine regio, castra, iurisdictiones et bona ipsius ecclesie in varia et fortissima vicina constituta patent omnibus occupare volentibus, quia castra indeffensa leve patent hosti et dictus vicarius episcopi gerens administrationem ecclesie Lugdunensis intendit citra facta bursalia et non iurium ecclesie, quoniam regimen breve non parcit populis ».
50 Alain Guerreau, « L’atelier monétaire royal de Mâcon (1239-1421) », Annales. Économies, sociétés, civilisations, 29, 1974, p. 369-392 (p. 381).
51 De façon significative, la section du mémoire de 1310 est reprise dans les Preuves des libertez de l’Église gallicane, 2 vol., Paris, S. et G. Cramoisy, 1731, I, p. 113-116, no XXII (p. 114). Elle est citée d’après cette source par Jean Gaudemet, « Les origines de la régale réciproque entre Lyon et Autun », Mémoires de la Société pour l’histoire du droit et des institutions des anciens pays bourguignons, comtois et romands, 5, 1938, p. 21-48, repris dans Id., La société ecclésiastique de l’Occident médiéval, Londres, Variorum Reprints, 1980 (Variorum Collected Studies Series, 116), no XIII (p. 47). On ajoutera que la monnaie archiépiscopale ne manque pas à l’appel dans Pierre de Marca, De primatu Lugdunensi et ceteris primatibus, Paris, Va J. Camusat, 1644 (p. 273) : « Ius istud cudendae monetae ad archiepiscopos Lugdunenses principum beneficio derivatum est, qui hac inscriptione utebantur in iis, quos, vidimus, nummis “Lugd. prima sedes Galliarum”. Nunc vero res tota summo reipublicae commodo ad regum auctoritatem revocata ». La dissertation de Marca fut complétée par son secrétaire : Étienne Baluze, Illustrissimi viri Petri de Marca archiepiscopi Parisiensis dissertationes tres. Stephanus Baluzius Tutelensis in unum collegit, emendavit, notis illustravit et appendicem adjecit actorum veterum, Paris, F. Muguet, 1669, p. 87-336, 337-417. Sur le dernier personnage, Jacques Chiffoleau, « Baluze, les papes et la France », dans Étienne Baluze, 1630-1718. Érudition et pouvoirs dans l’Europe classique, Jean Boutier dir., Limoges, Presses Universitaires de Limoges, 2008, p. 163-246.
52 Germain Demay, Inventaire des sceaux de la Flandre, 2 vol., Paris, Imprimerie nationale, 1873, II, p. 124, no 5909 (Bâle, 27/09/1436) (« S(igillum) Amedei de Talaru archiep(iscop) i et co(m) itis Lug(dunensis) G[alliarum] que pri(m)atis »). Dans le même sens, voir la « bulle » du même archevêque : André Steyert, Nouvelle histoire de Lyon, II, p. 611, fig. 644 (« Amedeus archiep(iscop) us et comes Lugd(unensis) Galliaru(m) que primas ». Le type remplace celui en vigueur aux XIIIe et XIVe siècles ; Louis Douët d’Arcq, Collection de sceaux. Archives de l’Empire. Inventaires et documents, 3 vol., Paris, H. Plon, 1863-1868, II, p. 460-461, no 6318-6322 (1259-1312) : « S (igillum) N. prime Lugd(unensis) eccle(sie) electi/archiep (iscop) i ».
Auteur
Maître de conférences à l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne
courriel : fabrice_delivre@yahoo.fr
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