Satan : aspects philosophiques
p. 88-95
Résumé
To develop a philosophical consideration of Satan, two conditions are presupposed:
a) the existence or non-existence of Satan does not enter into the argument,
b) Satan’s presence is not excluded from his mythology in culture.
Philosophy reminds us that the appearance of Satan’s figure remains in connection with the expression of the imaginary with regard to the irreductible experiences of humanity, that his mythology is creative of meaning to be imposed on the various changing figures of the inhuman, and that belief in his activity is not dissociated from its different uses in society.
Whatever form it takes, Satan will remain in culture because, in all likelihood, humanity is incapable of living without mythology: mythology, which is humanity’s cause for self-reflection and a means for it to ward off its self-doubts.
Texte intégral
1Le poète romantique allemand Heinrich Von Kleist, dans son œuvre La cassée (1803), écrit à propos de l’existence du diable : « Nous avons beaucoup au style où l’on se refuse à convenir qu’il Cruche d’écrits mordant existe un Dieu. Mais nul athée, tant que je sache, n’a réfuté de façon probante l’existence du diable1 ». Il n’appartient pas à la raison philosophique de chercher à confirmer ou à réfuter l’existence de Satan2. L’histoire de la philosophie occidentale montre que cette question a été tenue à l’écart des secteurs dominants de la pensée des philosophes. Mais il est du ressort de la philosophie de s’interroger sur l’horizon culturel de la figure de Satan dans l’histoire des sociétés, à condition de se refuser à dissocier Satan de son espace mythologique de position. Autant dire que pour se prononcer sur la figure de Satan, la raison philosophique doit déchiffrer l’univers mythologique qui l’enveloppe. A partir de ces présupposés épistémologiques nécessaires, il devient possible d’esquisser une réflexion critique intégrant les points d’appui suivants :
- la conscience des expériences irréductibles dans l’humanité,
- la recherche d’un sujet du Mal,
- l’usage polymorphe de la mythologie de Satan.
2Il s’agit là d’une interrogation hypothétique dont l’intérêt immédiat est d’en appeler d’autres pour un authentique dialogue interdisciplinaire sur une redoutable question.
1. La conscience des expériences irréductibles dans l’humanité
3Les différentes expressions de la culture révèlent les angoisses de l’humanité aux prises avec des situations extrêmes : le désordre du cosmos, la monstruosité du mal, l’irrationalité de l’histoire. Au sein des religions les mythes de l’origine, du destin et de la fin du monde constituent autant de lectures sacrales imprimant du sens sur les expériences irréductibles que les hommes cherchent à déchiffrer. On connaît les mythes du combat primordial dans les récits mésopotamiens de la génération des dieux, dans la mythologie grecque de Zeus et dans les textes de l’hindouisme ; les mythes du sacrifice primordial chez les Aztèques, au sein des traditions hindoues ou dans le récit mazdéen du meurtre du taureau ; les mythes paradisiaques et eschatologiques chez les Indo-Européens, dans l’épopée du Mahabharata ou le récit Scandinave du Rägnarök, dans la doctrine mazdéenne tardive en Iran marquée par le manichéisme, et au cœur des écrits gnostiques juifs, chrétiens ou islamiques3. Ces récits, quels qu’ils soient, évoquent dans la naissance de l'univers la présence d’un élément de désordre ou d'une puissance négative qui génère les manifestations chaotiques de la création où l’humanité s’efforce de survivre, comme si les malheurs du monde qui accablent les hommes avaient leur raison enfouie dans le mystère de l’origine sous la forme indécise d’un agent maléfique.
4Aux multiples désordes de la création impossibles à contenir s’ajoutent les monstruosités du mal qui défigurent l’humanité impuissante à expliquer ses blessures. Si le mal physique ressortit aux mouvements du monde, le mal moral a son lieu d’expression dans l’homme et sa racine par-delà l’humain comme semblent le suggérer les récits du premier péché. La dramaturgie grecque, précédant la littérature tragique, a su traduire avec intensité la réalité dramatique du mal qui saisit les hommes dans une violence effrénée.
5Comment comprendre le polymorphisme du mal qui hante l’humanité jusque dans ses créations les plus purifiées ? Comment expliquer son extraordinaire intensité ? Comment appréhender sa puissante illimitation ? Plus nettement que les formes d’expression artistique, des religions affirmant l'innocence de Dieu invoquent l’existence énigmatique d’une puissance maléfique capable de séduire et de dévoyer l’humanité. Son origine se perd dans celle de la création parce que le mal est de toujours et son pouvoir a l’étendue de la terre car rien ne semble échapper au pouvoir de la perversion. Comme les ténèbres luttent avec la lumière, le Mal se dresse contre le Bien dans un combat cosmique que les mythes eschatologiques savent décrire avec une certaine complaisance.
6La monstruosité du mal qui prend l’humanité s’exprime au cœur des sociétés dans l’irrationalité éprouvée de l’histoire. Les déchaînements de la barbarie déchirent le temps des hommes et brisent les institutions de la culture. Comment penser la violence inhumaine de l’histoire ? Comment imaginer une fin heureuse du monde affranchie de la maîtrise des hommes ? Plus clairement que les utopies ou les messianismes, des religions projettent sur la fin des temps le triomphe du Bien, sans doute pour ne pas désespérer l’humanité devant ses propres atrocités. Après la défaite du Mal, vient le temps du salut comme le suggèrent, dans un dualisme relatif, les hymnes de Zoroastre ainsi que certains textes de l’Apocalypse4.
7En présence de ces expériences irréductibles, la raison semble échouer à exposer une herméneutique décisive. Son impuissance appelle la créativité illimitée de l’imaginaire inquiet de l'origine devant l’angoisse de la conscience. Ainsi s’enracine au plus profond de l’homme l’idée d’une puissance démoniaque capable de bouleverser le monde.
2. La recherche d’un sujet du mal
8Dans un texte intitulé : La Religion dans les limites de la simple raison, Kant écrit : « Ainsi il ne se trouve pas pour nous de fondement compréhensible, à partir duquel nous pourrions saisir comment le mal moral aurait pu tout d’abord venir en nous. C’est cette incompréhensibilité, liée à une détermination plus précise de la malignité de notre espèce, qu’exprime l’Ecriture dans son récit historique, tandis qu’elle place sans doute le mal au commencement du monde, mais pas encore en l’homme, dans un esprit promis à l’origine à une destinée encore plus sublime5 ».
9Kant semble avoir entrevu l’opération symbolique accomplie par l’Ecriture du Judéo-christianisme, imprimant sur le péché originel de l’homme le péché originaire d’un sujet transcendant la condition humaine. Dans les textes sacrés du Christianisme, le schématisme de l’acte coupable ressortit à celui d’un acte « transcendantal » qui permet, par son statut archétypal, une herméneutique ultime des actions humaines négatives. Ainsi en est-il du mode de fonctionnement du mythe devenant pour une société donnée structure permanente d’intelligibilité et d’existence, comme l’ont compris Eliade, Leenhardt, Schelling ou Van der Leeuw. Le mythe appose du sens sur l’action de l’homme dans l’univers, tel l’infini intégrant le fini, véritable formule de l’établissement de l’être au sein du monde6.
10Si au commencement de la création, ainsi que le veut la tradition religieuse, s’inaugure le règne de Satan, c’est sans doute parce que celui-ci reste appelé par la conscience humaine qui ne dissocie pas le mythe de la vérité en refusant de séparer la pensée de la fonction fabulatrice. Satan en sa révolte initiale permise par le Créateur livre à l’imagination l’ultime signification de la possibilité indéfiniment renouvelée du mal omniprésent et renaissant. Sur les actes négatifs que multiplient les hommes, il imprime, par ses mille tours, la vérité incontestable que la conscience attend en affirmant l’innocence de Dieu. Dans l’histoire du christianisme, il est l’ange du mal, séparé des démons toujours ambivalents, qui étend sur le monde sa puissance maléfique7.
11Bergson, dans Les Deux Sources de la morale et de la religion, a des pages éclairantes sur la fonction fabulatrice à l’œuvre à l’intérieur des sociétés : « Cette faculté fabulatrice impose ses inventions avec une force exceptionnelle quand elle s’exerce dans le domaine religieux. Elle est là chez elle, sans aucun doute ; elle est faite pour fabriquer des esprits et des dieux8 ». Or la fonction fabulatrice, exercée par l’imagination, sait animer la « matière » négative que représente le mal sous les formes précédemment évoquées. En commentant l’ouvrage de Husserl : Esquisse d’une phénoménologie pure et d’une philosophie phénoménologique, Sartre écrit à propos de l’image et de l’imagination : « En un mot, l’image cesse d’être un contenu psychique ; elle n’est pas dans la conscience à titre d’élément constituant ; mais dans la conscience d’une chose en image, Husserl, comme dans une perception, distinguera une intention imageante et une « hylé » que l’intention vient animer. La hylé, naturellement, reste subjective mais, du même coup, l’objet de l’image, détaché du pur « contenu », se campe hors de la conscience comme quelque chose de « radicalement différent9 ». Appliquée aux expériences irréductibles éprouvées par l’humanité, l’imagination dont la fonction fabulatrice est le développement social, par son exercice intentionnel analogue à celui de la perception, constitue en quelque sorte un objet transcendant projeté dans la figure de Satan.
12A l’échelle de la société la faculté fabulatrice universalise le travail de l’imagination individuelle déchiffré par Husserl selon les règles de la phénoménologie. C’est ainsi qu’elle produit, pour reprendre les suggestions de Bergson, la mythologie que la vie humaine appelle dans ses évolutions pour soutenir l’individu ou consolider la société.
13Satan ne s’exclut pas de la créativité de la fonction fabulatrice qui sait l’intégrer dans son univers « objectif » en raison des horizons négatifs visés, ce qui explique un certain polymorphisme de la figure satanique. Mais le labeur de la faculté fabulatrice reprend sans cesse les multiples représentations qu’elle dépose dans l’histoire des peuples pour les recomposer à travers de nouvelles élaborations. Ainsi se mêlent au sein de cette activité continuelle inscrite dans les sociétés, des éléments culturels différents que les travaux de H.-Ch. Puech et de H. Rousseau ont mis au jour10. A titre d’illustration, il suffit de suivre intellectuellement l’émergence dans la tradition chrétienne de la figure de Satan où se sont projetés des apports manichéens, des éléments gnostiques et des doctrines démonologiques venues des religions du monde méditerranéen11. Sans doute est-ce dans cet univers de croyances entrelacées imposant la lecture religieuse des choses, des êtres et des événements, qu’il faut inscrire l’interprétation surnaturelle du désir et des débordements imaginaires de la chair, comme si les multiples violences du corps et de l’âme exigeaient un déchiffrement mythologique ou, mieux, la signature ambiguë de Satan inspirateur des plus extrêmes perversions, pour cacher à la conscience la force excessive et abyssale des métamorphoses de l’inhumain.
3. L’usage polymorphe de la mythologie de Satan
14Il reste impossible, au sein de la culture occidentale, de dissocier radicalement la figure de Satan de la mythologie qui la transpose. Qu’on se reporte à l’histoire du christianisme, on apercevra facilement la place reconnue à Satan dans une théologie populaire des anges et des démons, ce que montre une étude suggestive de H.-I. Marrou intitulée : « Un ange déchu, un ange pourtant... »12. Mais il faut reconnaître avec cet auteur que la théologie chrétienne, au long de ses développements spéculatifs, a su dépasser les simples expressions des croyances du peuple : « Il y a dans cette vision juive et chrétienne du Mal, et du Bien infiniment précieux que sa possibilité conditionne, quelque chose de beaucoup plus troublant que la simple acception de sa réalité dont se satisfait le dualisme : le Mal est ce qui aurait pu ne pas exister ; il est le résultat d’une histoire, car il révèle dans toute sa profondeur et son ambivalence le mystère de la liberté : « Satan est cet être libre, cet Ange, qui, le premier, a choisi de s’éloigner de la source de tout être et de se rapprocher du néant d’où il avait été tiré13 ».
15S’il reste vrai qu’en dépit de certaines résurgences dualistes dans sa tradition spirituelle, le christianisme n’est pas le manichéisme, il n’en demeure pas moins que le rôle dévolu à Satan, au sein de la vie chrétienne populaire, a pu occulter de celui-ci la véritable nature au profit d’un « héroïsme » négatif égal, en intensité, à l’action divine. Satan existe contre Dieu. Il a son empire, son culte, ses fidèles. Il accomplit des prodiges, des sortilèges qui fascinent les hommes. Son bestiaire ressemble, en images, à un traité des Noms divins. En somme, la mythologie qui le révèle paraît redoubler à l’envers la théologie officielle de la religion dominante. Sans doute devrait-on s’interroger sur la vérité de ce « cosmos » en négatif que représente le sombre royaume de Satan appelant, comme son autre, celui des anges de lumière dans un système de pensée totalitaire où rien ne semble abandonné à l’indétermination14.
16Quoi qu’il en soit des multiples travestissements de la mythologie de Satan au cœur de la culture de l’Occident chrétien, il est possible, avec l’avènement de l’Inquisition, de critiquer le développement extraordinaire de la figure satanique dans la société, tant sur le plan des discours tenus que sur celui des actions entreprises. Une philosophie du soupçon pourrait en effet se demander si le langage du diable ne constitue pas un mode de communication travestie de l’interdit social, une dénégation par les institutions établies des perversions de la communauté, une expression politique des mouvements occultes dans la société ou une justification voilée de pouvoirs répressifs. Aussi est posée la question de la vérité de cet univers culturel où Satan dresse son théâtre. Au temps de la persécution des hérétiques et de « la chasse aux sorcières », certains textes comme Le Marteau des sorcières de J. Sprenger et de H. Institoris, La Démonomanie des sorciers de J. Bodin, Le Discours exécrable des sorciers de H. Boguet, Le Tableau de l’inconstance des mauvais anges et démons de P. de Lancre, ou Les Histoires, disputes et discours des illusions et impostures des diables de J. Wier, ne laissent pas d’interroger sur la polysémie du discours satanique15. Il se peut que face à ces différentes et légitimes questions, les explications de la spiritualité et de la médecine apparaissent nettement insatisfaisantes16.
17Du point de vue des pratiques humaines, la mythologie de Satan inscrite dans la société peut recouvrir différentes entreprises. Il est certain que, pour une part, l’Inquisition a trouvé sa justification, en toute bonne conscience, dans la désignation des œuvres du diable chez les accusés figés au cœur d’une extériorité pécheresse que le tribunal inquisitorial se devait de repousser. Satan est devenu progressivement l’instrument irrécusable d’un pouvoir qui ne cessait de l’appeler en le combattant. Mais par la puissance de son inscription culturelle, la figure satanique suscite aussi des forces occultes vouées à son service. Ce sont les multiples ramifications du culte du démon dont on sait les ténébreuses liturgies. Celles-ci se veulent destructrices des rites religieux. Mais au-delà de ce travail de mort exercé à l’encontre de la ritualité vitale des religions, se régénère de manière souterraine une violence nihiliste, contre-culturelle, motivée par la contamination perverse des communautés humaines fabricatrices de croyances malléables. Enfin l’œuvre de Satan illustre également dans l’excès la révolte acharnée des hommes contre Dieu dont la tutelle sur le monde, sur la vie, sur le corps reste ressentie comme domination insupportable et aliénante. Satan, en dépit des servitudes qu’il exige, représente alors l’expression du désir de la liberté « absolue » perdue dans l’héroïsme luciférien du Mal, tel un défi prométhéen jeté à la face du Créateur, avec toutes les violences de la chair. M. Carrouges, dans La Mystique du surhomme, écrit à ce propos : « Ce dernier (l’érotisme démoniaque) est une sorte d’état de grâce satanique après lequel il n’existe plus que la possession diabolique pour faire pendant à l’état théopathique17 ». La mystique du Mal, dans son esthétisme noir, se nourrit de la puissance d’inspiration que recèle la figure de Satan par son opposition incessante aux desseins de Dieu.
18Ainsi en-deçà de la mythologie satanique dont on connaît la capacité de renouvellement au cœur de l’histoire des cultures, se profilent ses multiples modes d’emploi entre les mains de différents pouvoirs inscrits dans les replis du corps social. Il serait naïf de les méconnaître et malsain de les dissimuler. La figure de Satan est le masque sous lequel opèrent des forces humaines réactives ou nihilistes. Sans doute ne faut-il pas réduire à ce langage l’univers culturel de Satan. Les déviations de la vie spirituelle et les pathologies de l’esprit ont leur part dans les transmutations de cette mythologie négative. Mais on ne doit pas oublier les puissances que recouvre l’immense labeur du diable, ce que suggère S. Houdard en écrivant : « La démonologie du Marteau des sorcières est le langage d’un groupe inquiet de la persistance des conduites privées et secrètes des individus qui refusent ou seulement négligent les obligations et les rythmes que l’Eglise impose pour structurer l’existence, les expériences et donner un sens, et un seul, aux relations avec le surnaturel : le malheur, le maléfice sont les conséquences directes du péché et de sa rétribution18 ».
19Pour conclure cette courte réflexion philosophique sur l’énigmatique figure de Satan, il est nécessaire de rappeler que l’émergence de celle-ci dans la culture occidentale demeure relative à l’expression de l’imaginaire devant les expériences irréductibles de l’humanité, que sa mythologie est créatrice de sens à imprimer sur les métamorphoses de l’inhumain et que la croyance en son activité ne se dissocie pas de ses différents usages dans la société. La philosophie ne fait ici que proposer des hypothèses de déchiffrement eu égard à l’univers mythologique démoniaque qu’elle refuse de séparer de la figure de Satan. Mais quelles que soient ses représentations, toujours « multiples et ambiguës, Satan semble avoir un avenir dans la culture », parce qu’il est probablement impossible à l’humanité de vivre sans mythologie. Celle-ci, en effet, lui permet de se penser dans « l’infinité » du Bien et du Mal ou, plus immédiatement peut-être, de conjurer les doutes qu’elle a sur elle-même.
Notes de bas de page
1 Kleist (Von) H., La Cruche cassée, trad. Ayrault, Aubier, Paris, 1943.
2 Satan ; en hébreu : « Satan· ; en araméen : « Satana » ; en grec : « Satanas ».
3 Doresse J., Les Livres secrets des gnostiques d’Egypte, Paris, 1958.
Dumézil G., Les Dieux germains, P.U.F., Paris, 1959.
Eliade M., Traité d’histoire des religions, Payot, Paris, 1949. Histoire des religions, sous la direction de H.-Ch. Puech, Bibliothèque de La Pléiade, Gallimard, Paris, 1972, 3 vols.
Sagnard F.-M., La Gnose Valentinienne et le témoignage de saint Irénée, Paris, 1947.
4 Molé M., Culte, mythe et cosmologie dans l’Iran ancien, P.U.F., Paris, 1963.
5 Kant E., La Religion dans les limites de la simple raison, le partie, IV, in : Oeuvres philosophiques, III, sous la direction de F. Alquié, La Pléiade, Gallimard, Paris, 1986, pp. 59-60.
6 Gusdorf G., Mythe et métaphysique, Nouvelle éd., Flammarion, Paris, 1984.
7 Dans l’histoire de la culture occidentale, il existe une conception positive des démons, depuis le démon de Socrate jusqu’à celui de Maxwell. Il s’agit là de la croyance à des entités supérieures à l’homme, dont le rôle a des effets bénéfiques sur l’existence humaine et sur l’univers.
8 Bergson H., Les Deux Sources de la morale et de la religion, in : Oeuvres, Ed. du Centenaire, P.U.F., Paris, 1970, p. 1143.
9 Sartre J.-P., L’Imagination, P.U.F., Paris, 1950, p. 146.
Ricœur P., Finitude et culpabilité, Aubier, Paris, 1960 ; cf. t. 2 : « La symbolique du Mal », plus particulièrement l’introduction et les trois premiers chapitres.
10 Puech H.-Ch., Enquête de la gnose, 2 vols., Gallimard, Paris, 1978.
Rousseau H., Le Dieu du Mal, coll. « Mythes et religions·, P.U.F., Paris, 1963.
11 Puech H.-Ch., « Le prince des ténèbres en son royaume », in : Satan, Etudes carmélitaines, Desclée de Brouwer, 1948.
12 Marrou H.-I., « Un Ange déchu, un ange pourtant... », in : Satan, Etudes carmélitaines, Desclée de Brouwer, 1948, pp. 28-43.
13 Ibidem, p. 43. H.-I. Marrou confirme sur ce point l’interprétation que propose saint Thomas d'Aquin de la rébellion de Satan, dans La Somme contre les Gentils, L. 3, C. 109, redevable, en cela, aux analyses de saint Augustin.
14 J. Wier, auteur des Histoires, disputes et discours des illusions et impostures des diables, évoque une véritable taxinomie des démons répartis en six genres (les démons de feu, les aériens, les terrestres, les aquatiques, les souterrains, les nocturnes) qui récapitulent les grands éléments de l’univers physique.
15 Concernant ces ouvrages de la période de l’Inquisition en Occident, nous renvoyons le lecteur à l’important travail de Sophie Houdard, Les Sciences du diable, quatre discours sur la sorcellerie, Le Cerf, Paris, 1992.
16 Garçon M. et Vinchon J., Le Diable, étude historique, critique et médicale, Gallimard, Paris, 1933.
17 Carrouges M., La Mystique du surhomme, Gallimard, Paris, 1948, p. 215.
18 Houdard S., Les Sciences du diable, op. cit., p. 56.
Auteur
Université Catholique de Lyon.
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