Les études ou écrits sur les hommes et le masculin en France
p. 13-23
Texte intégral
Une littérature hétérogène
1La littérature sur les hommes et sur le masculin est hétérogène. Malheureusement nous ne disposons pas (pas encore ?) de centre de documentation où cette littérature éparse pourrait être rassemblée. Pour ce numéro du BIEF, et devant la quasi-méconnaissance généralisée de cette littérature sur les hommes, il est apparu opportun d'en tracer une courte histoire critique. Celle-ci n’a aucune prétention d'exhaustivité : les publications signalées sont surtout à prendre comme des repères dans la déconstruction du masculin.
2En 1975 paraît La Fabrication des mâles, de Nadine Lefaucheur et Georges Falconnet1. A partir d'une trentaine d'interviews et l'étude de quatre cents annonces publicitaires les auteures essayent de commencer à circonscrire "le contenu de l'idéologie masculine" (p. 20). Se déclarant "partisans" ("la neutralité n'étant ni possible, ni souhaitable"), leur livre s'inscrit dans un projet anti-sexiste pour que les hommes "plus conscients de ce qui les aliène [puissent] envisager de poser les bases de rapports sociaux - entre eux, avec les femmes, avec les enfants - sans se sentir déchirés entre les exigences contradictoires ni se contenter d'attendre le grand soir qui résoudrait tous les problèmes" (p. 20-21).
3Falconnet et Lefaucheur vont ainsi parler de la vie des hommes de cette époque. Abordant le pouvoir, la virilité, l’amour, la sexualité ou le sport, leur livre reste encore aujourd'hui une référence incontournable. Leur grand mérite est d'avoir travaillé non seulement sur les archétypes masculins mais aussi d'avoir donné la parole à quelques-uns des hommes qui s’interrogeaient sur le contenu du mode de vie masculin.
4En 1978 le no 78 du Groupe Familial intitulé "L'homme au masculin" peut être mis en parallèle avec le no 35 de la revue Recherches sur les masculinités paru la même année.
5Dans le premier, une somme de textes d'origines diverses s'ancre dans la problématique des rôles où des hommes et des femmes, avec des fortunes diverses, essayent de répondre aux critiques féministes. André Pérot, secrétaire général de "Condition masculine" déclare que la "Contraception masculine (...) est une duperie pour les hommes tant que la législation de la famille, notamment le droit de paternité, n'est pas réformée". Pour rétablir l'égalité il explique qu'il "faut soumettre les pratiques anticonceptionnelles et l’avortement à l'accord du couple et non à celui de la femme exclusivement" (pp. 38-39). En somme, Pérot inaugure ici les écrits sexistes qui se développeront par la suite dans les différents mouvements de conditions paternelles voulant non pas analyser le masculin mais dénoncer les remises en causes du masculin produites par les luttes féministes.
6Dans ce même numéro, Waynberg, sexologue, explique l'usage masculin de la pornographie par le besoin de l'homme de se rassurer, "de compenser les échecs, les refus qu'il rencontre dans ses essais sur la dominance" (p. 41). D'autres auteur-e-s, telle la psychanalyste Michelle De Wilde (1978), s'interrogent sur les transformations en cours dans la paternité. Dans cette revue (nous aurions pu en citer d’autres, publiées ou pas par l'Ecole de Parents : 1973 ; 1975 ; 1977) la parole est donnée aux sociologues féministes, aux différent-e-s spécialistes de sciences sociales (psychanalystes, psychologues) ou à des hommes des mouvements réactionnaires qui veulent éviter les remises en causes masculines, mais peu de textes proviennent de ces quelques hommes qui, depuis 1970, à Paris comme en Province ont commencé à créer des "groupes hommes".
7Le no 35 de la revue du C.E.R.F.I. Recherches (1978) est tout autre : dans le style d'écriture d'utilisation de "je"), et dans le contenu des textes. Les premières ruptures masculines sont en effet des remises en cause de l'approche qu'ont les hommes de la connaissance. La science, la politique et la connaissance sont masculines ; le "on" ou le "nous" apparaissent à l'époque comme des reprises individuelles par les auteurs d'une parole masculine collective qui, dans l'indifférenciation qu'elle produit, ne permet pas l'expression des différentes sensibilités en oeuvre chez les hommes. La revue est une somme de petits articles, où l'ensemble des auteur-e-s parlent "au niveau du je", de leur vécu individuel, du rapport à l'autre. La paternité, la violence, la sexualité sont évoquées et elles le sont avec le même ton, le même fond que les paroles masculines exprimées dans les "groupes hommes".
8De 1978 à 1984, vont être publiées en France trois revues qui sont aujourd'hui encore les formes les plus flagrantes des réflexions et interrogations masculines sur le contenu des "rôles", des stéréotypes et des pratiques masculines contemporaines.
9En 1978, les "groupes hommes", apparus en France et à l'étranger après l'émergence du féminisme, commencent à se réunir. Les hommes qui y participent proviennent pour beaucoup des organisations d'extrême gauche qui, alors, sont florissantes. Leur projet est explicitement antisexiste. Ils publient quatre numéros d'un bulletin ronéotypé Pas rôle d'hommes. D'une rencontre nationale en mars 1978 dans la forêt de Senart qui rassemble quelques cent vingt hommes et une vingtaine d'enfants se constituent deux groupes différents, aboutissant à deux revues distinctes.
10L'Association pour la recherche et le développement de la contraception masculine (ARDECOM) expérimente des contraceptions masculines et publie deux numéros de sa revue intitulée Contraception masculine - paternité (1980). La revue Types - Paroles d'hommes publie six numéros de janvier 1981 à avril 1984.
11Contraception masculine - paternité est centrée sur le vécu expérimental et social de la contraception masculine. A l'instar du Collectif de Boston pour les femmes, les auteurs décrivent les fonctionnements et les vécus corporels, hormonaux des hommes. Beaucoup d'articles traitent de témoignages sur la paternité et le pouvoir. Là aussi la règle est d'éviter des analyses globales pour privilégier le "je". Les articles ne sont signés que du prénom de leurs auteurs.
12Types - paroles d'hommes, de manière plus exhaustive "contre la virilité obligatoire", va participer de numéro en numéro, à cette déconstruction du masculin, souhaitée par ailleurs par les sociologues féministes. Les articles insistent sur les alternatives possibles aux archétypes masculins. Il est possible, affirment les auteurs, de vivre "autrement" ses expériences d'hommes et le rapport aux femmes (1981 ; 1981 ; 1982 ; 1983 ; 1984).
13Les auteurs, scientifiques ou non, utilisent cette revue comme un espace de paroles pour pouvoir échanger entre hommes ou avec des femmes. Nous n'avons pas à proprement parler d'analyses globales du masculin pris comme une catégorie sociale, mais des exemples personnels de déconstruction, d’interrogation des apprentissages socialement construits du masculin.
14C'est durant cette période que d'autres publications en France s’intéressent aux hommes.
15Guido De Ridder publie en 1982 une partie de sa thèse réalisée avec Paul-Henry Chombart de Lauwe. Du côté des hommes propose une analyse historique de la création des "groupes hommes" en France et les résultats d'une enquête qualitative réalisée dans le groupe d’hommes de Rouen. Dans une problématique de changement, l'auteur décrit les changements des rôles masculins dans le mode de vie domestique et professionnel. Faisant une large place aux témoignages individuels, il s’interroge à la fin de son livre sur "l'impact social des expériences pilotes" qu'il a décrites.
16"Tout laisse à penser, dit-il, que l'actuelle modification des rapports hommes - femmes, n'est que le balbutiement d'une mutation plus profonde de l'avenir".
17Emmanuel Reynaud (1981) reprend en les développant, les analyses publiées en 1978 en collaboration avec Gisèle Fournier (1978) traitant de "la prison" que représente la virilité pour les hommes. Il remet en cause sa naturalité et décrivant le mythe de l'orgasme phallique, questionne le corps de l'homme, la centration sur le pénis, l'utilisation de la violence et ses désirs de tout contrôler dans les rapports hommes/femmes. Pour lui, suite aux luttes féministes, "l'homme reproduit en lui toutes les valeurs patriarcales jusqu'à incarner la puissance même qui l'opprime : il est dans la situation ridicule d'être à la fois garant et victime du système" (p. 157). Dans sa critique de ce livre, Jean-Yves Rognant (1982) écrit :
18"La "Sainte Virilité" est un livre qu'il faut lire. Il interpelle chaque homme en tant qu'agent du patriarcat et tous les hommes en tant que phallocrates. Il est en effet le premier livre français où un homme systématise de manière claire les conclusions de certaines théories féministes ; principalement celle qui définit les hommes et les femmes comme deux classes antagonistes dont l'une des deux, les hommes, s'est développée à travers le patriarcat, mode d'exploitation et de domination des femmes qui traverse les divers modes de production, mais rencontre maintenant une résistance accrue par les luttes féministes".
19[...] Je ne suis pas d'accord avec ce présupposé théorique du livre. Je considère la réduction des catégories de sexe hommes femmes à des situations de classes comme relevant d'un économisme sommaire et mécaniste."
20Une partie de ses critiques concernent la non-implication personnelle de Reynaud dans ses écrits. J'en citerai un court extrait pour montrer dans quels types de problématiques se situaient alors les débats entre hommes antisexistes :"
21Devant Emmanuel j'étais tout désemparé : ses paroles tombaient, impeccables, logiques, jusqu'au-boutistes. Il brillait de ce feu qui avait animé les géniales synthèses situationnistes, ces inquisiteurs du vieux monde. Il brillait (à mes yeux s'entend !) du poli de ces théories sans faille qui permettent souvent au plus profond de nos doutes, de nos ambiguïtés, de nos contradictions, de nos utopies, de se raccrocher, de se dire que l'avenir n'est pas incertain si le passé a été balayé par une critique n’autorisant aucun point de non-retour, aucune errance-erreur réformiste. [...]
22Et puis ce feu s'est essoufflé. Dans les "groupes hommes", j’ai découvert mes "merdes" ; j'ai quitté mon nuage de "pur esprit" ; le costume d'anti-phallo en côtes de mailles tressées par les textes théoriques, et les exaltantes manifs de femmes, devenait un peu étroits, un peu de confection. Je désirais une veste plus large, celle de la réalité des hommes comme moi... pas du surhomme qui a compris tous les messages féministes et qui suffisamment culpabilisé, devient un fervent combattant du "front secondaire" que constitueraient les "groupes hommes" et la revue "Types", vis-à-vis de la "glorieuse et invincible (puisque juste) lutte des femmes, ces seules esclaves de l'histoire". Le sublime, très peu pour moi ! Je découvrais que l'abandon de tous les pouvoirs passe aussi par celui de le pratiquer (l'abandon) et entre autres de ne pas s'ériger en détenteur de la théorie aussi pure et aussi convaincante soit-elle.
23C'était bon et ça créait entre hommes et femmes que je côtoyais des moments chouettes où il était inutile de se situer dans un camp ou dans un autre. De la collaboration de classe, du recentrage, de subtiles négociations où le plaisir l'emportait sur la peur et la haine !" (Rognant 1982 :121).
24Nous trouvons dans cette polémique un exemple des débats en cours dans les groupes d’hommes et dans les textes essayant d’aborder le masculin. Faut-il comme les féministes participer à une analyse objective, non sensitive des catégories sociales de sexe ? Ou au contraire privilégier des ruptures personnelles avec les positions de dominants ? Expérimenter des alternatives de rapports sociaux, avec toutes les ambiguïtés qui relèvent de cette problématique, les errances, les hésitations ? ou privilégier une lutte politique anti-patriarcale radicale ?
25Ces débats seront au centre de la rencontre "Les hommes contre le sexisme” organisée en octobre 1984 par Types et ardecom. Ce colloque fut à plus d'un titre un tournant historique dans cette brève histoire de la déconstruction théorique du masculin.
26Une rencontre s’effectua entre des femmes féministes et ces hommes qui depuis plusieurs années se réunissaient de manière non-mixte dans les "groupes hommes". Là où les sociologues féministes dressèrent un état objectif des rapports sociaux de sexe2, du sexage, de la division sexuelle du travail dans l'espace domestique et dans le monde industriel ou scolaire (Huet 1985), les participants masculins de Types ou d'ardecom ne surent que répondre par leurs interrogations personnelles et/ou collectives (Cette et Rognant 1985).
27Pour la première fois en France, masculinistes et féministes, se rencontrent et échangent. Les débats sont centrés tant sur les diverses analyses théoriques du masculin et du féminin pris comme des catégories sociales en interaction, que sur les formes que prenaient les remises en cause de la virilité et du patriarcat.
28Par la suite, la revue Types disparut, après quelques essais de "débats mixtes" avec des femmes, et ardecom arrêta ses expérimentations de la "pilule pour hommes" en 1984 (seul le groupe de Lyon continua jusqu’en 1986).
29Dans cette période aussi, il faut noter un certain nombre de publications concernant les sexualités et/ou l'homosexualité. J'ai peu évoqué ici l'influence de la remise en cause de l'assignation masculine (et féminine) à l'hétérosexualité. Pourtant depuis 1970, de manière relativement importante et en liaison avec l'apparition des mouvements homosexuels -les mouvements "gays"-, des hommes et des femmes mènent des luttes pour obtenir le droit de vivre leurs différences sexuelles. La revendication d'homosexualité s'accompagne de nombreuses publications parmi lesquelles les revues Sexpol et Masques. Autour de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, d'intellectuels comme Philippe Ariès, Michel Foucault, Jean Genet et Michael Pollak (entre autres), fut questionnée l'exclusivité des "rôles" dits masculins dans la sexualité. Si certains mouvements comme le Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire (fhar), ont quelques fois revendiqué un "troisième sexe", d’autres, par des études ethnologiques et historiques, montrent la non-naturalité des pratiques érotiques et sociales actuelles. En décrivant d'autres "systèmes de sexualité" (pour reprendre la terminologie de Foucault 1976), de nombreux textes déconstruisent une part des modèles masculins dans la sphère sexuelle.
30Les questions que pose l'homosexualité sont aussi abordées dans le n°35 de la revue Communications coordonné par André Béjin et Philippe Ariès.
31"S'il était permis de retenir seulement quelques-unes des idées ici exposées, nous dirions que nous avons été frappés par :
La complexité des origines du modèle occidental du mariage ;
L'importance de la distinction entre l'amour dans le mariage et l’amour hors du mariage ;
La place de l’autoérotisme, dans les doctrines d'abord, et dans les mœurs ensuite ;
L'importance actuelle de l’homosexualité, en particulier quant à l’image qu'elle diffuse de la masculinité" (Béjin et Ariès 1982 : 7).
32A côté des articles sur les homosexualités, notamment celui de Michael Pollak (1982), André Béjin dans deux remarquables articles (1982a ; 1982b) va faire le point sur l'influence des courants sexologiques nord-américains en France et sur l'évolution des modes de vie notamment en étudiant les modèles d'union homme/femme. "La révolution sexuelle", c'est-à-dire la remise en cause des sexualités conjugales masculines et féminines, n'a pas eu en France le même écho qu'aux Etats-Unis. Pourtant, parallèlement aux luttes féministes pour l'obtention des droits à la contraception et à l'avortement, de nombreux-euses auteur-e-s ou groupes se sont centré-e-s sur l'analyse des "répressions sexuelles" associées à la famille nucléaire. "L'amour libre", "the peace movement" ont participé sur la scène politique et particulièrement dans la jeunesse à des ruptures individuelles dans les rapports sociaux en cours dans la sexualité.
33Dans le mouvement féministe, les différentes revendications concernant le mode de vie des femmes ont trouvé une apparente unité emblématique et institutionnelle : le mouvement des femmes. Du côté des hommes, pour reprendre le titre de Guido de Ridder, les remises en cause des modèles masculins ont été multiples et jamais unifiées. A côté des analyses abordant l'homosexualité où se remarquent de nombreux chercheurs, les autres publications ont été dans leurs quasi-majorités extérieures au champ scientifique. Nous ne pouvons toutefois pas dire qu'elles sont inexistantes. Elles ont moins pris l'aspect de constructions théoriques sociologiques et anthropologiques sur les catégories sociales et sur les rapports sociaux. Mais leurs contenus, comme a posteriori des textes féministes ont pu le faire dans la recherche scientifique, ont alimenté des mouvements sociaux où des hommes ont essayé de trouver dans la pratique quotidienne des alternatives aux formes contemporaines de patriarcat et de viriarcat.
34Les phénomènes "groupes hommes" et "mouvements homosexuels" (et nous verrons dans ce numéro du bief plusieurs articles émanant d'auteurs québécois) ont été transversaux à la plupart des pays industrialisés.
35Après 1984 d'autres ouvrages traitent de "L'identité masculine en crise" (Maugue 1987), du bilan côté masculin des luttes féministes (Castelain-Meunier 1988), ils sont écrits par des femmes qui interrogent "le silence des hommes". Une littérature assez large aborde ce que la presse nomme "les nouveaux pères", le rapport des hommes à la paternité. Différentes publications (Guérin 1984) font état des avancées sur le plan médical, des recherches biologiques concernant la volonté de certains hommes de contrôler leur contraception. Des revues telle "Femmes et hommes dans l'Église" analysent la prise en compte des catégories sociales de sexe par l'institution religieuse.
Les dernières vagues : une seconde phase ?
36Enfin, et pour clore provisoirement ce rapide historique, depuis quelques années une nouvelle forme d’écrits masculins sont apparus. Plus ciblés, écrits par des chercheurs, ils déclinent un à un des éléments de la problématique qui étaient autrefois globalisés par les groupes d'hommes.
37Ainsi, Emmanuel Reynaud s'intéresse-t-il à l'armée et à l'utilisation des armes et de la violence. Dans une remarquable analyse anthropologique, à travers la féminisation des armées françaises, il essaie de circonscrire les effets sur les hommes de la dynamique égalitaire appliquée aux rapports entre les sexes (Reynaud 1988). Daniel Welzer-Lang, dans différentes publications, questionne la violence apprise aux hommes : celle du viol, par l'étude des discours d'hommes violeurs et d'hommes violés- en général par des hommes (Welzer-Lang 1988) ; ou celles des hommes dans l’espace domestique (Welzer-Lang 1991). D'autres livres, notamment celui de Guy Corneau, abordent, dans une perspective psychologique, le modèle du père absent (Corneau 1989) ; Michael Pollak étudie les transformations en cours chez les homosexuels par l'apparition du sida. Quant à André Béjin, quoique ne traitant pas spécifiquement du masculin, reprend dans un ouvrage récent ses analyses des modèles en cours dans la sexualité, ses inscriptions sociales et ses différents traitements, notamment, on lui doit dans cet ouvrage un article sur Le machisme comme repoussoir (Béjin 1990).
38Dans le même temps, on assiste à la publication d'articles de synthèses sur la domination masculine dans des revues académiques n'ayant jamais abordé cette problématique (Actes de la recherche en sciences sociales, juin et septembre 1990). Nous pourrions caractériser ce mouvement de seconde phase dans la constitution du champ des rapports sociaux de sexe en sociologie ou en ethnologie.
39Après la déconstruction empirique de la différence des sexes, où chaque genre a privilégié l'étude de son groupe de sexe et les espaces de domination ou d'aliénation, se transversalisent des études inter-genre. Ainsi l'émergence du masculin dans les études en sciences sociales sur l'espace domestique est concomitante de l'apparition de revues ou numéros féministes traitant du masculin et de son analyse (revues ou numéros, il faut le constater, quelquefois coordonnés par des hommes3).
40Il faut y voir plus qu’un hasard, mais bel et bien un signe de l'évolution du champ et de ses chercheur-e-s dans une volonté de débattre et d'élaborer collectivement, et ce de manière mixte, entre hommes et femmes.
Notes de bas de page
Auteur
Enseignant-chercheur. Centre de Recherches et d'Études Anthropologiques, Université Lumière Lyon 2.
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