Le chercheur et le citoyen face à la question des discriminations
p. 161-169
Texte intégral
1Quand le sociologue travaille avec ceux dont les droits s’affaiblissent dans les zones de vulnérabilité et de désaffiliation sociale, il ne peut être qu’impliqué sinon il n’est pas toléré. Il ne peut maintenir son rôle qu’à la condition de s’engager en définissant des modes de « coopération égalitaire » pour co-produire des compétences avec les acteurs. Mais le sociologue est ici confronté en permanence aux différences d’intensité et à la réversibilité des engagements sociaux d’individus victimes de discriminations liées aux origines culturelles. Et tant que les engagements en présence entre le chercheur et les individus victimes de discriminations ne s’alignent pas, il ne peut y avoir production de connaissance comme « ensemble de parcours, de conductions, de prolongements, de raccordements plutôt qu’en tant qu’acte de dépassement” » (Lapoujade, 1997).
2Pour être actif dans ce travail d’alignement des engagements le sociologue doit chercher des arrangements entre différentes formes de savoirs, entre des savoirs tacites, souvent cachés par les situations de précarité et de discrimination, et des savoirs plus communs, entre des savoirs « scientifiques » et des savoirs liés à des cultures spécifiques (Knorr-Cetina, 1981). On accepte l’idée d’un continuum entre le sens commun et l’interprétation scientifique, on reconnaît aux individus leurs capacités interprétatives du monde social comme univers de significations. Nous partageons le point de vue de Schütz (1987) qui considère que les objets du monde sont accessibles à la connaissance des membres de la société ordinaire mais qu’ils prennent un sens différent pour chacun. Le sociologue est alors tiraillé dans un univers polyphonique, pour reprendre l’expression de Philippe Lucas, entre différents systèmes de pertinence.
3Quatre temps forts dans la définition d’une coopération égalitaire peuvent être distingués : la définition des cadres de la recherche, l’expérience de l’engagement, le partage des savoirs, la façon de « donner à voir » dans l’espace public.
Les cadres de la recherche
4Les zones de vulnérabilité et de désaffiliation sont remplies de défiance et de soupçon à l’égard de ceux qui s’en approchent. Les victimes des discriminations posent au chercheur un impératif de justification pour comprendre ses intentions, ses motifs, ses engagements. Le chercheur se heurte à ces méfiances et ces réserves et doit révéler pourquoi il est là, quelles sont ses intentions, comment il se place dans la lutte contre les discriminations. Il est tenu de rétablir une symétrie dans les relations sociales avec des individus « éprouvés » par des discriminations dans leur existence sociale en instaurant une communication « non-violente » (Bourdieu, 1993), où les acteurs perçoivent que la démarche du sociologue se fait avec eux et non pas à côté d’eux ou contre eux. Le sociologue peut alors construire des cadres de conventions communes (Goffman 1991) qui contiennent des objets présentant de l’intérêt et de la pertinence pour lui et les acteurs (Roulleau-Berger, 1996). Ces cadres changent au fil des interactions, au rythme du terrain. Ce type de démarche ne peut être mis en œuvre que par l’obervation in situ. La recherche ne peut réellement commencer qu’à partir du moment où le chercheur et les acteurs de terrain savent que des croyances communes les mobilisent. Un espace de confiance peut alors apparaître à partir du moment où les identités ne se défient pas mutuellement.
5Mais les phénomènes de discrimination produisent des suspicions1 qui sont sécrétées par la peur de cet Autre qui rejette la figure de l’Étranger. L’espace public apparaît aujourd’hui rempli de méfiances et de peurs liées au développement de plusieurs formes de racisme2. Par exemple, les jeunes d’origine étrangère des cités ouvrières vivent des situations violentes de discrimination dans l’accès à l’emploi et sont souvent victimes de racisme institutionnel. Le racisme institutionnel est le produit d’un système général qui couvre la conduite des acteurs individuels, en acceptant non pas leur intention raciste, mais la banalité de leur acte et de leur comportement ; il prend souvent la forme de pratiques floues (Bataille, 1997). Le racisme institutionnel peut prendre différentes formes : la duperie, le rejet, l’humiliation, le colonialisme intérieur ; il apparaît le plus souvent dissimulé. Par exemple, des représentants du monde de l’entreprise refusent de parler des phénomènes de discrimination à l’embauche ou bien ils les minimisent.
6Les jeunes suspectent alors ceux qui s’approchent d’eux de vouloir les duper, les manipuler, utiliser leur parole sans réelle considération. Le chercheur doit éviter que ne se glisse à un moment donné cette crainte. Mais la violence produite par les situations de discrimination est toujours susceptible de se déplacer pour se fixer sur le cadre de la recherche ; elle peut s’exprimer par exemple sous forme d’angoisse et d’insécurité chez les jeunes des quartiers paupérisés et il faut alors redoubler de vigilance dans le contrat social qui lie le chercheur aux individus pour travailler avec eux dans un espace de confiance et de considération mutuelle.
7Bien sûr, le chercheur n’est jamais à l’abri d’un raté, d’une erreur de cadrage ; non seulement il doit la reconnaître mais réparer et réparer doublement auprès d’individus vulnérables socialement et très sensibles à la façon dont ils sont traités. Par ailleurs, les cadres de la recherche se transforment non seulement du fait que l’activité de recherche change de sens mais aussi que les engagements réciproques se renforcent. Et le sociologue est régulièrement confronté à la question de la rupture des cadres. En effet les situations de précarité et de désaffiliation produisent des ruptures de cadres permanentes, les individus doivent sans arrêt s’adapter à de nouvelles expériences, et ce phénomène se trouve au coeur de l’expérience de recherche.
L’expérience de l’engagement
8Dans le travail de terrain, les cadres de la recherche se stabilisent quand s’accordent à un moment donné les engagements des victimes des discriminations et ceux du chercheur.
9Les engagements des individus en situation précaire victimes de discriminations se caractérisent par leur dimension pluridimensionnelle. Ils s’expriment dans des formes d’activités diverses qui vont prendre des intensités différentes selon les séquences d’itinéraires, selon les situations, les contextes, les collectifs dans lesquels les individus se trouvent. Les engagements dans le processus de recherche peuvent alors apparaître « non contrôlés », « distanciés », « perlés » « minimaux ». Ils évoluent en même temps que les rôles se transforment, on se trouve dans des espaces traversés par des situations d’urgence, où les cadres de la recherche ne cessent de se remodaliser et les engagements ne cessent de se moduler. Les situations de grande vulnérabilité sociale et de discrimination créent en effet du désordre identitaire, altèrent les capacités des individus à savoir ce qui les intéresse, à accepter des contraintes et à dépasser une image de soi vécue parfois comme négative (Fabre, Roulleau-Berger, 1999). Et surtout les individus se trouvent de plus en plus inscrits dans des dispositifs d’exposition de soi. Ils acceptent alors de travailler avec des chercheurs quand ceux-là sont aussi prêts à s’exposer. C’est dans ces formes d’engagement public que se renégocie le contrat social. La posture du chercheur doit être rédéfinie aujourd’hui au regard de cette généralisation des dispositifs d’exposition de la personne dans l’espace public, surtout quand il est question de phénomènes d’exclusion ou de discrimination (Ion, Péroni, 1997).
10Et le chercheur est alors régulièrement sollicité de manière active dans son propre engagement vis-à-vis des individus pour agir contre les discriminations et les pauvretés. Il s’agit d’abord d’un engagement personnel, complexe et exigeant, d’autant plus exigeant que le chercheur se trouve sur des « fragments de société » où les individus sont dépossédés de biens économiques et de biens juridiques et symboliques. Il est de fait inscrit dans une relation d’échange inégalitaire qu’il doit rendre plus égalitaire pour assurer de bonnes conditions de travail scientifique. Et ici le chercheur doit mobiliser ses ressources intellectuelles, physiques, émotionnelles. L’engagement personnel se définit dans une pluralité de situations diversifiées. Mais l’engagement personnel, c’est aussi cette capacité à contenir des secrets, des confidences, à savoir ne pas donner à voir ce qu’on a vu. Le chercheur accepte donc de « participer » au discours indigène, sa subjectivité est considérée comme condition de la connaissance scientifique, et il est impossible de travailler autrement sur ces terrains (Favret-Saada, 1994).
11Il s’agit ensuite d’un engagement moral et éthique par rapport à la question sociale, c’est-à-dire le mensonge du contrat social, l’incapacité de l’État à garantir dans les quartiers populaires la sécurité des personnes et leurs biens, leur sécurité civile et leur sécurité sociale (Murard, 1999). Cet engagement moral et éthique vis-à-vis des populations victimes de discriminations signifie alors poser des actes : par exemple, au cours d’une recherche3 liée à la mise en place d’un dispositif d’accès à l’emploi de jeunes en situation précaire d’origine étrangère qui mobilisait l’ANPE PACA, l’AFPA et l’Union patronale, il s’est avéré que les jeunes devaient trouver par eux-mêmes des stages en entreprise là où il leur avait été dit qu’ils seraient introduits dans des lieux de travail correspondant à leurs qualifications ; suite à des rencontres avec les jeunes nous avons décidé de suspendre momentanément le travail de suivi avec eux tant que les différents partenaires du dispositif ne se mettaient pas d’accord entre eux pour respecter ce qui avait été annoncé aux jeunes. L’engagement moral et éthique du chercheur le renvoie à son rôle de citoyen et non pas à un rôle d’expert ou de prophète qu’il est souvent amené à jouer4.
12Pour qu’il y ait coopération égalitaire entre le chercheur et les populations, non seulement le chercheur est tenu de « faire avec » les engagements fluctuants et réversibles des individus mais son engagement personnel, moral et éthique doit être reconnu sur son terrain. Cet engagement sera légitimé sur les terrains de la désaffiliation quand il participe à combattre toute forme d’ethnocentrisme susceptible de produire de fausses connaissances sur la réalité observée. Les conditions de production de la connaissance sur les terrains de la désaffiliation sont assurées quand les engagements du chercheur et des victimes des discriminations s’alignent les uns sur les autres à partir d’un accord civique autour de l’idée que la tendance à la « dualisation » sociale ne conduit pas à une mise « hors la société » de groupes relégués mais à un processus d’inclusion dans l’exclusion, dans des rapports de domination-subordination (de Rudder, 1994).
Le partage des savoirs
13C’est à partir des jeux d’influences mutuelles entre les identités, les engagements du chercheur et ceux d’individus qui vivent la discrimination que se pose la question du partage des savoirs.
14Quand les cadres de la recherche ont été à peu près stabilisés entre le chercheur et les acteurs, quand les engagements mutuels sont à peu près alignés, alors l’accès partiel au sens endogène de l’action peut avoir lieu à partir de l’articulation entre les compétences du sociologue et celles des acteurs qui peuvent commencer à dialoguer. Il se forme un espace de coordination qui crée du lien et des conditions favorables au partage des savoirs, à la co-construction de compétences. La production de connaissances signifie alors ici l’établissement d’une « complicité contrôlée » entre le sociologue et les acteurs qui va donner lieu à des savoir-coopérer, des capacités à échanger et partager des compétences, à corriger et réajuster l’action. Cette complicité est sans cesse éprouvée par des désorganisations interactionnelles liées aux situations de discrimination que vivent les populations, et le sociologue doit développer dans chaque situation des compétences adaptatives, voire créatives, pour aller jusqu’au bout de sa démarche tout en restant proche des individus. Pour maintenir alors un espace commun fait d’agir communicationnel comme activité de construction de normes, le chercheur est invité à mobiliser ses ressources interprétatives, garantir les continuités spatiales, éviter les ruptures de communication dans des mondes faits d’aléatoire où les situations d’alarme ne cessent de se multiplier, où les cadres de l’expérience sont sans cesse redéfinis, et où le chercheur doit faire avec les déplacements, les accélérations, mais aussi avec les pannes : par exemple, il y a des moments où il est difficile de co-produire des savoirs quand les individus en situation de grande vulnérabilité ou de désaffiliation sociale apparaissent paralysés par la honte de soi, quand les engagements ne cessent d’être réversibles et de fluctuer en permanence. Et dans cette circulation des mots, des gestes et des émotions, on voit des compétences s’actualiser, s’échanger, se nourrir mutuellement pour produire des compétences hybrides.
15Plus l’engagement social des individus est minimal, moins le partage des savoirs est possible, du fait que le répertoire de ressources des individus est peu activé ; plus les individus fonctionnent sur le mode de l’engagement « non contrôlé », plus leur répertoire de ressources semble actif et le sociologue se trouve dans une dynamique d’échange symbolique. L’espace de coopération égalitaire reste donc toujours fragile, du soupçon ou du malentendu pouvant s’introduire à certains moments, dans certaines situations, dans la relation entre le sociologue et les acteurs ; dans ce cas, les savoirs ne peuvent plus circuler, la co-production de compétences entre le chercheur et les acteurs est bloquée. La co-production des savoirs et des compétences entre le sociologue et les acteurs victimes de discriminations reste alors un processus complexe.
« Donner à voir » dans l’espace public
16« Donner à voir » dans l’espace public signifie être capable d’anticiper les différents usages politiques possibles du savoir construit sur les discriminations.
17Le sociologue face à la question des discriminations est confronté aux sentiments d’honneur et de honte, de hauteur et de bassesse. Il ne pourra agir sur un mode recevable auprès des acteurs qu’à la condition de comprendre et de reconnaître ce qui est digne de considération pour les individus. Par exemple, les situations de précarité et de chômage chez des jeunes d’origine maghrébine victimes de racisme ont d’abord des effets en termes économiques, matériels ou juridiques, elles ont aussi des effets moraux sur ceux qui les subissent et l’un de ces effets est l’altération de l’estime que les individus ont d’eux-mêmes (Rawls, 1971). Le chercheur est conduit à produire une sociologie de la considération qui reconnaît l’autonomie morale des individus comme un des caractères essentiels de la personne. Il est régulièrement confronté au sentiment de honte que les individus éprouvent et qui n’est pas toujours visible, exprimé. La biographie devient alors à certains moments impraticable quand le sociologue s’approche trop près de ce qui crée le sentiment de honte chez les individus. Le sociologue est invité à inventer alors des méthodes de travail qui se construisent au plus près des significations des individus. Pour combattre toute forme de misérabilisme, le chercheur se trouve dans l’obligation de créer des méthodes protectrices pour ses interlocuteurs et lui-même, en évitant l’exposition de la souffrance et en restant au plus près des significations des individus.
18Et la question de la publication se pose alors en des termes cruciaux. Le chercheur se pose évidemment la question des façons de « donner à voir » son objet dans l’espace public. Quels termes éliminer ? Quel forme d’écriture adopter ? Quelles informations doit-il masquer ? Comment et pourquoi légitimer plus ou moins telle figure plutôt que telle autre ? Que faire du « soi » dans l’écriture socio-anthropologique ? En France la dimension « personnelle » du terrain qui en fait une expérience sociale, morale, politique, spirituelle, affective et intellectuelle marquante est encore tenue à l’écart du texte socio-anthropologique. Le chercheur est tenu de s’effacer derrière son objet. Or, face à la question des discriminations le chercheur ne peut pas s’effacer, il est tenu de s’exposer, d’exposer son engagement dans l’espace public vis-à-vis de populations avec lesquelles il travaille.
19Et si la transformation du regard en langage exige une interrogation sur les rapports du visible au dicible, si ce processus est d’une complexité redoutable (Laplantine, 1996), il l’est tout particulièrement sur le terrain des discriminations. Au lieu de penser en termes dichotomiques les « contextes de découverte » (dans l’observation et l’interprétation) et les « contextes de justification » où le chercheur doit accorder ou non sa légitimité au résultat, nous considérons plutôt avec Latour et Woolgar (1988) que des flux d’actions produisent des inscriptions qui s’appuient sur l’hétérogénéité et la discontinuité des représentations ainsi que les pratiques de représentation (Clarke, 1992).
20Toute la difficulté de la publication réside dans la façon dont est alors conduit le travail d’écriture, qui doit permettre de rendre compte de la dimension complexe et pluridimensionnelle de la réalité observée, présente dans la diversité des pratiques observées et des discours recueillis. Le travail d’écriture peut-il être ou non partiellement négocié avec les individus ? D’autant que le sociologue doit être extrêmement attentif au style d’écriture et à ses effets pour participer à l’élargissement des possibilités de discours intelligible sur un monde que nous partageons et dont nous sommes tous co-auteurs (Geertz, 1996).
Conclusion
21La question de la publication est une façon de reposer la question du savant et du politique, posée par Max Weber, ou, dans une version plus moderne, du chercheur et du citoyen. En effet si le chercheur est aussi un citoyen à part entière, comment donne-t-il à voir la façon dont son engagement travaille sa problématique ? Cette question de l’engagement pour le chercheur pose la question de la lutte intellectuelle contre les formes de stigmatisation, de racisme et de discrimination. On se trouve évidemment confronté à un des problèmes majeurs de la théorie éthique. « La théorie éthique la plus compréhensive, celle qui évite le plus la distinction d’une classe donnée de fins ou de problèmes comme particulièrement essentiels, doit comporter une certaine notion de l’importance relative des biens » (Taylor, 1998). Si on considère comme exemple le plus caractéristique de la culture moderne la notion de justice et/ou de bienveillance universelle selon laquelle il faut traiter tous les êtres humains avec un respect égal, indépendamment de leur race, de leur sexe, de leur culture, de leur religion, les intellectuels développent des positions différentes dans leur rapport à la culture moderne.
22Alors comment s’organisent, s’ordonnent ces positions aujourd’hui ? Comment se légitiment-elles les unes par rapport aux autres ? Il y a pour nous une urgence à revenir sur le statut des intellectuels dans la société française aujourd’hui face à la question des discriminations.
Bibliographie
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Références bibliographiques
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Notes de bas de page
1 « On parle de suspicion lorsqu’on commence à penser, à tort ou à raison, que l’activité dans laquelle on s’est engagé est en réalité une machination globale faite pour qu’on ne comprenne rien à ce qui se passe » (Goffman, 1991).
2 Il contient en effet trois formes de racisme qui se recouvrent sur des modes différents selon les contextes politiques : le racisme politique, le racisme culturel et le racisme institutionnel (Bataille, 1999).
3 L. Roulleau-Berger, M. Lemaire : Traductions et discriminations des compétences des jeunes dans un dispositif d’insertion, Rapport GRS/CNRS à la Direction régionale ANPE/PACA, avril 2000.
4 « Dans ce pays, les chercheurs de nos disciplines sont souvent invités à se faire experts ou prophètes, deux postures distinctes qui peuvent parfois se superposer. Le prophète s’autorise de ce qu’il sait pour parler de ce qu’il ne sait pas. L’expert de ce qu’il connaît de ce qui est pour parler de ce qui doit être et des moyens pour y parvenir. Au nom d’une légitimité bien circonscrite, celle du monde savant, l’un et l’autre se croient fondés à usurper une légitimité d’un autre ordre, politique » (Topalov, 1999).
Auteur
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