Bijoux de dévotion. Canivets, reliures et livres de luxe pour Marie de Médicis1
p. 219-257
Texte intégral
1Quand marie de médicis met le pied sur le sol français en 1600, ses premières rencontres avec la France ont lieu sous le sceau de la littérature2. Saluée à Marseille par Guillaume Du Vair, le protecteur de Peiresc, elle est à l’étape suivante, Aix-en-Provence, accueillie par Malherbe. À Lyon, où a finalement lieu la rencontre avec Henri IV et un mariage quelque peu brusqué, c’est la littérature italienne qui est mise à l’honneur : la poésie d’abord, avec Le Rencontre des muses3 (Fig. 1), qui offre en édition « bilingue » franco-italienne une quarantaine de sonnets amoureux dus au principal poète français du temps, celui que Malherbe essaye d’évincer, Philippe Desportes, et le théâtre (la Commedia dell’arte, avec la troupe de Tristano Martinelli, qu’Henri IV a fait venir de Mantoue, et qui dédie au roi et à la reine un recueil facétieux, les Compositions de rhétorique de M. Don Arlequin, connu aujourd’hui par un seul exemplaire).
2De ce balancement entre les littératures italienne et française, la reine ne se départira jamais. Certes, elle accorde son soutien à des livres savants et techniques – dont le plus beau livre de fleurs français de cette période, Le Jardin du roy très chrestien Henry IV […] dédié à la Royne, de Pierre Vallet, 1608, le recueil de modèles de broderie de Mignerak publié en 1605 […] sans oublier les traités d’obstétrique, discipline alors en pleine mutation et dont six naissances en dix ans font d’elle une spécialiste.
3Certes, après l’assassinat d’Henri IV, devenue la Régente, elle tient le premier rôle politique et reçoit – outre une énorme quantité de déplorations et de regrets sur la mort du roi, l’hommage de livres sur la théorie du gouvernement. Parmi eux l’important Traicté de l’économie politique, dédié au Roy et à la Reyne mère du Roy, 1615, de Montchrestien.
4Mais la princesse raffinée et cultivée va se distinguer des autres reines de France – exception faite de son illustre devancière, Catherine de Médicis, par l’intérêt qu’elle porte à ce que nous appelons aujourd’hui la littérature : roman, théâtre, poésie.
5En 1611, Malherbe donne les seuls vers qui seront publiés de son vivant, les Vers à la Reine, avec la merveilleuse Ode sur la régence (« Nymphe qui jamais ne sommeille […] »). Puis c’est le tour d’un écrivain encore jeune, Guez de Balzac, avec les Harangues panégyriques […] à la Reine sur l’heureux succez de sa régence, 1615, aux vers emplis de respect envers une souveraine qu’il ne devait jamais renier. Après la disgrâce et le départ de Marie, Balzac passera au service de Richelieu, comme un autre écrivain d’importance, Boisrobert, dont la carrière a commencé sous la protection de Marie (Ode a la reine mere, 1628).
6Malherbe et toute une troupe d’écrivains collaborent aux textes des fêtes de cour, ballets, spectacles, carrousels. L’un des plus doués est le jeune Étienne Durand, poète ordinaire de la reine mère, qui donne les textes du Ballet de Madame, en 1615, puis ceux du Ballet de la Délivrance de Renaud, en 1617. Après l’assassinat de Concini en 1617, Marie de Médicis est exilée à Blois. Durand prend courageusement le parti de sa protectrice, mais il le paie terriblement cher : il est condamné à mort et exécuté pour la rédaction d’un libelle qui attaque le roi, « ce Néron qui torture sa mère ».
7Après l’épisode des deux guerres de la Mère et du Fils, Marie réussit à reconquérir le pouvoir, avec l’aide de son conseiller Richelieu. Face à une Anne d’Autriche que ses maladresses tiennent à l’écart, elle joue le premier rôle à la Cour, de 1622 jusqu’à son éviction et son exil, à Compiègne d’abord en 1630, puis hors de France l’année suivante. C’est le roman et la pastorale qu’elle soutient, avec la dédicace de L’Endimion de Gombauld, en 1624, et surtout, en 1627, de deux œuvres d’Honoré d’Urfé : la quatrième partie du premier grand roman français, l’Astrée (Fig. 2), et une pastorale dramatique, La Sylvanire, ou La Morte-vive, inspirée de l’Italie.
8Marie de Médicis se souviendra toujours qu’elle est une princesse florentine, et ne cessera de soutenir la littérature italienne. Les impressions parisiennes de textes en italien, interrompues depuis la fin du XVIe siècle, reprennent. Elle accepte les dédicaces des écrivains italiens : Giovan Battista Andreini lui offre son œuvre majeure, L’Adamo, 1613, puis La Centaura, en 1622.
9Elle laisse Concini accueillir un invité bien encombrant, l’impie Vanini, qui sera tragiquement brûlé à Toulouse en 1619, et qui publie deux livres en France, dont l’un est dédié à un autre familier de la reine, le flamboyant maréchal de Bassompierre.
10Elle favorise les traductions d’œuvres italiennes : l’Arioste, dont paraît en 1615 le Roland le furieux, traduict nouvellement en françois par F. de Rosset […] Le tout enrichi de figures, et dédié à la grande Marie de Médicis ; le Pastor Fido de Guarini, dans une nouvelle traduction due à un lyonnais, Antoine de Giraud, 1623.
11Surtout, Marie accueille, en 1615, le prince des poètes italiens, Giambattista Marino, qui trouve refuge en France et y publie successivement Il Tempio (1615), les Epithalami (1616, avec une dédicace à Concini), la Sampogna (1620), la Sferza (écrite pour Louis XIII dès 1617, mais publiée seulement en 1625), et surtout en 1623 l’Adone, dédié en théorie également au roi et à la reine mère, mais c’est à elle seule que s’adresse le poète dans sa longue dédicace (Fig. 3).
12Le bilan de son mécénat littéraire est donc incontestablement positif. Dans ce domaine, comme dans le domaine artistique, on a pu parler du Siècle de Marie et je renvoie aux travaux qui ont eu lieu sous la direction de Marc Fumaroli, au colloque et aux deux expositions (Blois en 2003 et Florence en 2005) qui en ont été les heureuses conséquences4. Ce n’est pas sur ce point que je souhaite attirer ici l’attention, mais plutôt sur les livres religieux et notamment les livres de dévotion. Une reine de France a évidemment vocation à patronner ce qui est l’essentiel de la production des libraires, notamment en matière de livres illustrés. A fortiori lorsqu’elle est aussi pieuse que Marie.
13Elle figure ainsi fréquemment, portraiturée ou présente seulement par ses armoiries, au frontispice des œuvres des théologiens de la Contre-Réforme et des jésuites de la Cour, les Pères Coton et Richeome, le P. Étienne Binet, Coeffeteau. Elle patronne la première édition complète des poésies religieuses de Desportes (Paris, Abel L’Angelier, 1603 – ses armes figurent au titre) et la traduction qu’en donne Matteo Baccellini, son confesseur. Toujours dans le registre franco-italien, elle accepte la dédicace des Quinze degrez de la penitence, représentés par les quinze pseaumes de F. Petrarque paraphrasés en françois du Père Nicolas Poteau (Lyon, Jacques Faure, 1616) et celle d’un livre italien, un poème sacré dans le goût de Marino, de Ridolfo Campeggi (Le lagrime di Maria Vergine, Poema heroico, Bologne, 1617, aux belles gravures de Giovanni Luigi Valesio5) (Fig. 4). Les pieux laïcs, dont son fidèle Marillac, lui dédient leurs œuvres. Le Père Philippe d’Angoumois, capucin du couvent du Faubourg Saint-Honoré devenu son confesseur, donne un manuel de dévotion pour les femmes du monde, La Florence convertie à la vie dévote, 1626. Le choix du prénom de Florence est un hommage direct à la reine Médicis, et un ravissant titre gravé signé de Crispin de Passe montre la vertueuse héroïne se dépouillant de ses bijoux entre les mains des anges.
14La reine attire les dédicaces de vies de saints et de bienheureux, genre littéraire et éditorial en plein essor au début du XVIIe siècle, ainsi La Vie incomparable de la bienheureuse mère Passidée de Sienne […] envoyée manuscrite à la reyne mère du Roy du père olivétain Ventura Venturi, éditée par Philippe d’Angoumois encore (Paris, J. Foüet, 1627). Marie de Médicis entretint avec la religieuse siennoise Passitea Croci (1564-1615), « sainte vive » et prophétesse à la cour des Médicis dans la tradition du XVe siècle, des rapports privilégiés6. Elle la fit venir deux fois en France, en 1601 et en 1609, afin qu’elle l’assistât au moment de ses couches. Lors de son second voyage, pendant lequel elle intrigua contre Concini et sa femme, Passitea offrit à Marie une croix de saint François, lui prédisant « qu’elle en auroit bien tost une plus dure et difficile à porter ». C’est cet épisode qui fait l’objet de la seconde gravure, non signée, mais dans le style de Crispin de Passe.
15En 1628, Bérulle, un familier de longue date, dédiait à Marie de Médicis une Vie de Sœur Catherine de Jésus, religieuse au monastère de l’Incarnation, qui comporte une longue préface à la reine. Enfin, en 1630, le minime Hilarion de Coste, élève de Mersenne, clôt cette galerie en lui dédiant ses Eloges et vies des reynes, princesses, dames et damoiselles illustres en piété, courage et doctrine (Paris, S. Cramoisy, 1630).
LA BIBLIOTHÈQUE DE LA REINE
16On ne possède pas d’inventaire de la bibliothèque de Marie de Médicis et l’on en ignore à peu près tout. Où était-elle conservée, au Louvre ou au palais du Luxembourg ? Les inventaires, certes tardifs, de la bibliothèque du Louvre dressés à la fin du XVIIe siècle ne signalent aucun volume lui ayant appartenu. Les rares volumes à ses armes conservés à la Bibliothèque nationale de France sont issus, sauf deux, des confiscations révolutionnaires. Il est donc permis de supposer que Marie avait emporté ses livres au palais du Luxembourg. Que sont-ils devenus après son départ de 1631 ? Sans doute ont-ils été dispersés lors des ventes et attributions qui ont suivi son décès, en 16437. Il faut noter cependant que le Père Jacob, dans son Traité des plus belles bibliothèques publiques et particulières, publié à Paris en 1644, indique que la bibliothèque du fils et co-héritier de Marie, Gaston d’Orléans, était installée « au bout de cette admirable gallerie […] depeinte par l’excellent ouvrier Rubens8 ». Sans doute Gaston avait-il réutilisé une installation existante. Il n’est d’ailleurs pas exclu qu’une partie des livres de la reine mère se soit fondue dans la bibliothèque de son fils préféré, qui a fait systématiquement relier de neuf, en veau fauve à son chiffre, l’ensemble de ses livres.
17L’ouvrage ancien d’Ernest Quentin Bauchart donne la seule liste connue des livres ayant appartenu à Marie de Médicis9. De cette liste de 35 pièces, je dois en retrancher six, le no 3, un livre dédié à Catherine de Médicis, les nos 8, 20, 30 et 31 qui sont des livres offerts en prix, reliés certes aux armes de la reine, mais en basane ou en maroquin de qualité inférieure, et le no 25, considéré comme l’exemplaire de dédicace à Marie de la traduction de l’Arioste par François de Rosset, en fait un exemplaire de l’édition tardive de 1644, dans une reliure de la fin du XVIIe siècle10. Restent 29 volumes. Des recherches assez rapidement menées, et qu’il faudrait compléter, m’ont permis d’identifier une cinquantaine de nouveaux volumes, presque tous reliés aux armes ou au chiffre de la reine. Tout cela ne fait guère que 80 volumes (Annexe I11). Parmi eux, 17 exemplaires de dédicace seulement. Quelques-uns sont remarquables : le Jardin du roi de Vallet, L’Adamo d’Andreini, le Traité d’Économie politique de Montchrestien, 1615, l’Adone de Marino, 1623, conservé à la John Rylands Library de Manchester, l’Astrée d’Honoré d’Urfé, l’exemplaire imprimé sur vélin de l’Histoire curieuse de Puget de La Serre et des exemplaires de présent : le Théagene et Chariclée du Metropolitan Museum, 1613 et le Maneige royal de Pluvinel de 1623. Mais la bibliothèque de Marie de Médicis était certainement beaucoup plus riche. Elle a forcément reçu un exemplaire des quelque 180 livres à elle dédiés ou la mettant en scène, dont je dresse une liste provisoire dans mon annexe II, et dont 10 % seulement semblent parvenus jusqu’à nous.
18La quasi-totalité des livres de la reine connus de moi sont reliés avec élégance et sobriété à son chiffre et à ses armes, le plus souvent avec un solennel – mais un peu répétitif – décor de semé (de lis ou de son monogramme). Au début du règne, les rares reliures qui peuvent lui être attribuées avec certitude utilisent un chiffre M couronné. Dans l’état de mes connaissances, il semble que le fer à ses armes, entouré de la cordelière (qui n’est pas une cordelière de veuve, mais le pendant féminin pour les reines de France du Cordon de Saint-Michel ou du Saint-Esprit) apparaisse en 1608. Je connais trois livres reliés pour elle cette année-là, l’exemplaire de dédicace du livre de fleurs de Pierre Vallet déjà cité (Annexe I, no 17), celui de La Vie civile de Campani (Annexe I, no 18) et les Œuvres de St Denys l’Aréopagite (Annexe I, no 1912). À ce premier fer, qui figure également sur le Du Laurens de 1609 (Fig. 5, pl. IX, p. XXIV) et sur un livre d’heures de la Bibliothèque de l’Arsenal (Annexe I, no 1) s’ajoute, semble-t-il en 1612, un second fer, assez proche13. Le « type » établi dès 1608, semé, armes au centre des plats et chiffre aux angles, va perdurer jusqu’au départ de France de la reine. Les derniers exemplaires de présent ou de dédicace que je connais, l’Hilarion de Coste (Fig. 6, pl. IX, p. XXIV) et le Feynes de 1630, sont tous deux reliés en maroquin rouge à semé de fleurs de lis, armes au centre du plat.
19Ces reliures solennelles sont très proches de celles exécutées pour Henri IV et Louis XIII. Si j’en juge d’après les exemplaires que j’ai eus entre les mains, on n’y rencontre pas les dernières innovations, comme l’emploi de papier marbré au contreplat, l’une des grandes « inventions » de la reliure française du premier XVIIe siècle.
20Deux exceptions au moins : la Bibliothèque Mazarine conserve un curieux exemplaire du Théâtre d’honneur de Claude de Vallès (Annexe I, no 56 ; Fig. 7, pl. IX, p. XXIV). Relié en maroquin rouge à décor à la Du Seuil, il porte au dos le monogramme couronné de Marie de Médicis. À la suite du titre enluminé, daté de 1618, a été ajoutée une dédicace à Noël Brulart de Sillery, datée de mai 1621. Les circonstances (exil de Blois, Guerre de la Mère et du Fils) ont-elles empêché la reine de recevoir l’exemplaire qui lui était destiné ou s’agit-il au contraire d’un cadeau, fait à l’instigation de Marie, à l’un des membres de la famille Brulart14 qui allait l’aider à reconquérir le pouvoir en 1622 ? Comme les autres exemplaires de présent de ce livre, le volume offre de magnifiques gardes collées en papier marbré « turc », bleu et rose15.
21La seconde exception est un volume relié simplement (un décor de trois filets) en vélin doré au chiffre et aux armes de la reine (fer no 2), qui recouvre un livre d’emblèmes manuscrit inédit, dépourvu de date, à la gloire de Marie assimilée au soleil, qui a échappé aux historiens du mythe du Roi-Soleil16. Les 14 illustrations (des médaillons ovales flanqués de cartouches avec animaux, putti, monogramme et portrait de Marie) sont accompagnées d’une devise en italien qui rebondit d’une page à l’autre (le dernier mot de la devise est le premier de la page suivante : Illustrando perde/Perdendo salva/Salvando mantiene, etc). Il est conservé à la Walters Art Gallery de Baltimore (Annexe I, no 4).
RELIURES DE LUXE POUR BIJOUX DE DÉVOTION : LE MAÎTRE DOREUR ET MACÉ RUETTE
22Une quarantaine des quelque 180 livres dédicacés à Marie de Médicis, sans compter les très nombreuses déplorations suivant la mort du roi, sont des livres religieux. Pour la plupart d’entre eux, je n’ai pas retrouvé son exemplaire. Or, seul l’examen des livres dont on sait qu’ils lui ont réellement appartenu permet de juger véritablement de ses goûts. D’après ceux que j’ai identifiés, elle semble avoir par goût personnel privilégié les manuscrits et les éditions très largement illustrées. La parcimonieuse tradition française d’une illustration souvent limitée au titre gravé semble ne pas lui avoir suffi.
23Elle a possédé au moins un livre d’heures médiéval enluminé, conservé à la Bibliothèque de l’Arsenal17. Typique de la production parisienne de semi-luxe de la fin du XVe siècle, contenant 22 grandes miniatures, on ne sait pour qui il a été réalisé primitivement. Il a été recouvert vers 1610 pour Marie de Médicis d’une reliure en maroquin brun décorée « à la fanfare », un type de décor très luxueux, à structure de compartiments délimités par des rubans. Ce décor naît à Paris à la fin des années 1560 et reste en faveur jusqu’au milieu du XVIIe siècle, évoluant vers un décor de plus en plus dense, exécuté avec des fers de plus en plus menus18. L’ovale central, fréquemment laissé vide dans ce type de décor, a reçu les armes de la reine, dont le chiffre M couronné a été doré dans plusieurs compartiments.
24Marie aime les artistes flamands. Elle a possédé au moins trois exemplaires de la seconde édition (1609) d’un remarquable livre d’heures illustré, commandé aux héritiers de Plantin par l’archiduc Albert des Pays-Bas, qui fit les frais de la première édition de 1600 : exceptionnel par son format inhabituel (un in-quarto de 740 pages), par le caractère typographique utilisé (un romain de corps très élevé), par la qualité des illustrations (des gravures, sur cuivre exclusivement, très nombreuses − 41 gravures à pleine page dans l’édition de 1600, 57 dans les éditions de 1609 et 1622, toutes dues sauf deux à l’atelier de Théodore Galle), ce livre princier était destiné à une clientèle de cour.
25Le premier de ses exemplaires, conservé à Oxford19, lui a été offert en 1611 par Claude Maugis, qui va jouer un grand rôle dans la décoration du palais du Luxembourg. L’exemplaire est relié à la fanfare en maroquin noir à décor argenté, avec un monogramme HM spécialement dessiné. Maugis a fait ajouter en tête six feuillets supplémentaires, dont un titre peint orné des emblèmes de deuil (faux entourées de lacs d’amour, miroirs brisés perdant leurs plumes) qui avaient été élaborés au milieu des années 1560 pour Catherine de Médicis20. Suit une dédicace calligraphiée de quatre pages, puis une Annonciation dans laquelle la Vierge a les traits de la reine et enfin un portrait en majesté du jeune Louis XIII (Fig. 8, pl. IX, p. XXV).
26Le second exemplaire, conservé à la Walters Art Gallery de Baltimore21 a reçu une reliure classique, datable des années 1620 en maroquin brun à ses armes (Fig. 9, pl. IX, p. XXV). Cependant le fer d’armes employé n’est pas l’un des deux fers habituels, mais un troisième plus récent, dont je ne connais que trois autres occurrences, sur des livres présentés en 1614 et 1617 et sur le Pluvinel de 162322, et surtout les gardes sont en papier marbré fumé au contreplat. Le matériel est celui d’un atelier sur lequel je vais revenir, celui de Macé Ruette, cette reliure constituerait donc un élément important dans la tradition qui lui attribue l’introduction du papier marbré23.
27Mais la véritable innovation de Marie de Médicis en matière de livres est ailleurs, dans un groupe très particulier d’extraordinaires livres de dévotion, qui sont de véritables bijoux et constituent un moment à part de l’histoire des arts décoratifs. Ils sont recouverts de reliures exécutées entre 1625 et 1630 environ, qui sont parmi les plus belles jamais réalisées en France. Elles ne portent généralement ni les armes ni le monogramme de la reine et seules des indications complémentaires m’ont permis de comprendre qu’elles avaient été réalisées pour elle.
28La première, conservée à la Bibliothèque Mazarine, est l’une des plus importantes reliures françaises du XVIIe siècle24 (Fig. 10, pl. IX, p. XXVI). Cette magnifique reliure mosaïquée (pièces de maroquin de différentes couleurs, citron, vert, brun et brun très foncé), aux tranches ciselées, dorées et peintes à motifs de fleurs, recouvre un exemplaire des Heures plantiniennes, mais dans l’édition de 1622. Elle a été exécutée vers 1630 – j’ai corrigé la datation jusqu’ici acceptée qui la donnait comme contemporaine de l’édition – par le plus grand artiste parisien du début du XVIIe siècle en matière de reliure, surnommé le Maître Doreur. Son décor de fanfare moderne à fers filigranés est un chef-d’œuvre de légèreté, de précision et de virtuosité. Elle ne porte pas de marque de possession, mais elle a bien été exécutée pour Marie de Médicis. Le volume est en effet décrit dans la bibliothèque de Mazarin par son bibliothécaire, Gabriel Naudé, comme Heures imprimez a Anvers couvertes de marroquin rouge de pieces raportées que feue la Reyne mere donna à Monseigneur. On a longtemps cru, romance oblige, que la reine en question était Anne d’Autriche. Mais cette description date de 1647 et « feue la Reyne mere » à cette date ne peut être que Marie. Quand Marie de Médicis a-t-elle pu offrir à Mazarin ce somptueux cadeau ? Peut-être lors du court séjour de Mazarin à Paris (18 janvier-16 février 1631) ou après le départ de la reine en exil, en septembre 1635, lorsqu’elle tenta de renouer avec Louis XIII par l’intermédiaire du brillant et influent légat du pape.
29Une autre reliure, conservée dans une collection particulière, a appartenu à Marie de Médicis25 (Fig. 11, pl. IX, p. XXVI). Elle recouvre notre troisième exemplaire des Heures plantiniennes de 1609. Elle est dépourvue de marques de possession propres à Marie (armes, chiffre, etc.). Mais elle contient sous l’achevé d’imprimer une inscription de la main de sa fille, Christine de Savoie (1606-1663), qui en fit ensuite don à sa propre fille, Louise (1629-1692) : « Ce livre estoit de la Royne ma mere, elle s’en est servie. Je le donne à ma fille Louise Marie avec toutes les images qui y sont, et priez Dieu pour moi. » L’exemplaire a été relié à la fin des années 1620 par l’atelier de Macé Ruette en maroquin rouge mosaïqué à décor filigrané doré et argenté, dans un décor très novateur inspiré à la fois de l’Orient (éventails, rehauts d’argent strié) et de la structure compartimentée des fanfares italiennes, baptisé par le grand spécialiste de la reliure française du XVIIe siècle, Raphaël Esmérian, en référence au terme employé pour désigner des reliures à décor rétrospectif de la période Restauration, « décor à la cathédrale ».
30La troisième reliure, également due à Macé Ruette, est conservée à la Walters Art Gallery de Baltimore26 (Fig. 12, pl. IX, p. XXVI). Elle est également dépourvue de marques extérieures de possession, mais elle recouvre un livre de prières manuscrit exécuté en canivet, au chiffre de la reine, dont je reparlerai plus loin. Elle a reçu, quoiqu’en moins appuyé, le même type de décor de « cathédrale » orientalisant, avec un traitement très particulier de dorure et d’argent striés.
31La quatrième reliure, toujours de Macé Ruette, est conservée au musée Condé à Chantilly27 (Fig. 13, pl. IX, p. XXVII). Elle recouvre un exemplaire enluminé d’un livre de prières « composées par le P. Coton du commandement de la Reyne », L’Office de la Vierge Marie, suivi des Oraisons devotes du même (Paris, Eustache Foucault, 1628). Le jésuite Pierre Coton (1564-1626), grande figure de la controverse anti-protestante, fut le confesseur d’Henri IV, de Marie de Médicis et de Louis XIII. Les Oraisons dévotes publiées en 1609 et dédiées à Marie de Médicis connurent de nombreuses éditions. Celle-ci est la cinquième due au libraire Eustache Foucault, chez qui parut l’édition originale. Il est donc très probable que cet exemplaire somptueux soit l’exemplaire offert à Marie de Médicis. La reliure, en maroquin rouge mosaïqué à décor doré et argenté, appartient au groupe des cathédrales à structure compartimentée. Elle présente des caractéristiques supplémentaires. Elle est la seule du groupe à être dotée d’une doublure, dont le décor semble directement inspiré d’un modèle oriental. Elle est la seule également pour laquelle a été employé un matériau exotique rarissime et recherché, un extraordinaire chagrin vert vif, en petits compartiments sur les plats, en matériau principal pour la doublure.
32Elle présente enfin une particularité qui pose une question importante. Aux gardes en papier marbré, qui débutent sous influence orientale dans la reliure française au XVIIe siècle et dont Macé Ruette est traditionnellement considéré comme l’inventeur, s’ajoutent des gardes en papier uni rose pâle. Le même papier rose, avec le même filigrane, se retrouve dans la reliure du Maître doreur de la Mazarine. Le Maître doreur et le doreur qui travaille pour Macé Ruette ne font-ils qu’un ? Ou faut-il voir dans ce choix de papier rose une intervention de Marie de Médicis ou de son entourage ?
33Je termine cet examen des reliures exécutées par Macé Ruette pour Marie de Médicis avec deux reliures d’inspiration plus classique non signalées jusqu’ici :
Une reliure de la Fondation Gulbenkian à Lisbonne, en maroquin brun mosaïqué de maroquin rouge, dont on n’a pas jusqu’ici compris qu’elle était l’œuvre de Macé Ruette et qu’il s’agissait d’une commande de Marie de Médicis28 (Fig. 14, pl. IX, p. XXVII). Elle offre un décor classique de type Duodo (semé d’ovales de feuillage), aux monogrammes AL (Anne-Louis) et HM (Henri-Marie) accompagnés de fermesses et de flammes. Elle recouvre un Exercice de pénitence dédié à la reine, exécuté en canivet pour la jeune reine de France Anne d’Autriche. Je vais revenir plus loin sur cette commande de Marie de Médicis, mais en notant que – à côté des fers employés – deux caractéristiques désignent immanquablement Ruette : le papier rose des gardes et les incrustations bleues, argent et rouge en forme de pastilles qui scandent le décor des plats.
Une reliure de la Biblioteca Palatina de Parme récemment publiée, sur un livre d’heures de très petit format, aux armes des Médicis, calligraphié à Florence, en 1591, par Salvadore Gagliardelli et délicatement enluminé par un suiveur de Giovan Battista Castello. Le manuscrit a probablement été apporté en France par Marie, qui l’a fait recouvrir près de trente ans plus tard par Ruette d’une ravissante reliure à la fanfare en maroquin noir, au chiffre M couronné, aux tranches marbrées et dorées à motifs de fleurs, avec des fermoirs d’orfèvrerie, émail et perles en forme de fleurs noires et blanches29 (Fig. 15, pl. IX, p. XXVII).
34C’est donc pour Marie de Médicis qu’ont été exécutées plusieurs des reliures les plus magnifiques et les plus novatrices produites à Paris entre 1625 et 1630. Elles sont pour la plupart dépourvues de marques de possession et deux de ces livres de prière en reliures qui représentent le sommet du luxe (la reliure de la Mazarine et la reliure ayant appartenu à Christine de Savoie) seraient restés totalement anonymes sans la note de Naudé et l’inscription manuscrite de la fille de la reine. Je suis donc tentée d’attribuer à Marie de Médicis d’autres livres de dévotion anonymes reliés par le même atelier, à la même époque, avec le même luxe, et dans le même style orientalisant :
Le plus proche, au décor très similaire à celui de la reliure passée à Christine de Savoie, est une reliure de la collection Gougy, non localisée aujourd’hui30. Il s’agit d’un livre de dévotion parisien illustré par Léonard Gaultier, un Office de la Vierge de 1610.
Les riches collections de la Walters Art Gallery de Baltimore renferment une autre reliure de Ruette, restée inconnue des spécialistes31, à décor également très orientalisant, mais dépourvu de la structure de fanfare à l’italienne. Elle recouvre un Officium BMV, Anvers, 1618. Son appartenance à Marie de Médicis est également possible (Fig. 16, pl. IX, p. XXVIII).
35Si l’imitation de l’Orient (dessin, emploi du chagrin et du papier marbré, décor filigrané d’or strié d’argent) est l’une des caractéristiques stylistiques de l’atelier de Macé Ruette, l’autre, qui lui est souvent liée, est l’inclusion de pierres semi-précieuses, de camées, de perles ou de compartiments de peau mosaïqués les évoquant. Cet aspect ayant curieusement échappé au diamantaire qu’était Esmérian. Je publie ici pour la première fois la liste des rares reliures de ce type que je connais, presque toutes sur des livres de dévotion de petit format :
Heures de Nostre Dame […] avec plusieurs prières nouvellement faites par le R.P. Cotton, Paris, Eustache Foucault, 1610, exemplaire complété de gravures aquarellées et rehaussées d’or, tranche dorée et ciselée à motifs de fanfare, attaches de cuir avec inclusions de pierres et boucle émaillée en forme de coquille, gardes de papier marbré fumé. La reliure de chagrin noir avec inclusion de turquoises (lapis ?) et cornalines, perle au centre ? a reçu une doublure de chagrin noir mosaïqué de maroquin rouge, dont le décor orientalisant, un encadrement autour d’une mandorle centrale, est doré et rehaussé d’argent strié. Reliure inédite de la John Rylands Library à Manchester32 (Fig. 17, pl. IX, p. XXVIII).
Livre d’heures manuscrit, Paris, ca. 1628, in-16. Reliure de chagrin noir avec incrustation de cornalines et de pierres, doublure de chagrin au même décor orientalisant que la précédente. Catalogue no 30 de la librairie Michel Bouvier, no 64.
Officium Beatae Mariae Virginis, Paris, Sébastien Huré, 1623. Maroquin brun à décor filigrané doré et rehaussé d’argent, incrustation d’intailles (saint Jérôme, saint François, Crucifixion), de cornalines et de turquoises. Paris, Coll. part.33.
Officium Beatae Mariae Virginis, Paris, Eustache Foucault, 1628. Reliure de maroquin « bordeaux » (selon le catalogue34) à décor filigrané avec incrustation de perles de verre, à l’emblème des Barberini (une abeille dans chaque angle du plat). Cette reliure en très mauvais état (le plat inférieur a disparu), qu’elle soit ou non un cadeau de la Cour de France35, est un intéressant témoignage de la vogue italienne des reliures de Ruette.
36Si l’appartenance à Marie de Médicis de toutes ces reliures anonymes ne pourra être prouvée que par la découverte d’un inventaire très détaillé, il est en revanche certain que la reine est à l’origine des plus spectaculaires d’entre elles et qu’elle a joué en ce domaine le rôle d’amateur exigeant et de patron des arts.
37On connaît le goût de Marie de Médicis pour la broderie. Il faut ajouter à ce groupe de reliures de luxe sur ouvrages de dévotion une reliure brodée. Il en a peut-être existé d’autres, mais la fragilité de ces objets fait que l’on conserve seulement dix reliures brodées exécutées en France sous le règne de Louis XIII. La plus importante, par son format in-quarto et la qualité de son exécution, la seule à présenter un grand décor de fleurs au naturel, a été offerte à Marie de Médicis en 1629 par l’abbesse de Montmartre. Cette reliure de satin violet, au monogramme de Marie de Médicis rehaussé de perles de nacre, avec des rubans de gros de Tours parme aux lisières en dentelle dorée, recouvre le manuscrit de dédicace, calligraphié sur vélin et enluminé, d’une Vie de saint Denis en vers, due à un parlementaire, Courtot36.
LES CANIVETS : PRIÈRES DÉCOUPÉES
38Deux des reliures exécutées par Macé Ruette pour Marie de Médicis recouvrent donc des manuscrits de dévotion réalisés en canivet (par découpage, au moyen d’un canif à lame lancéolée appelé canivet), une technique intermédiaire entre la dentelle et la calligraphie, plus utilisée dans le domaine de l’image que dans celui du livre37. Les exemples connus de livres réalisés selon cette technique sont rarissimes : aux sept canivets décrits dans le très bel article consacré en 1964 par Mgr Ruysschaert à ces « manuscrits découpés38 », je n’ai pu ajouter que quatre ou cinq (en comptant un manuscrit du XVIIIe siècle réalisé pour Fortunée d’Este, princesse de Conti39). Il existe plusieurs procédés :
Soit il s’agit d’un manuscrit classique dont les bordures sont découpées en forme de dentelle ou de différents motifs. C’est le cas des canivets de Baltimore et de Lisbonne reliés pour Marie de Médicis par Ruette, qui ont échappé à l’attention de Ruysschaert, et de deux autres sur lesquels je vais revenir.
Soit c’est le texte lui-même qui a été découpé. L’article de Mgr Ruysschaert était essentiellement consacré aux canivets réalisés selon cette technique, pour laquelle il existe deux possibilités. Première possibilité, c’est le corps de la lettre qui est enlevé (c’est le cas des deux plus anciens exemples connus, tous deux en vélin, le célèbre canivet des collections du prince de Ligne à Belœil, exécuté pour Henri VII d’Angleterre entre 1487 et 1509 et celui, disparu, de la collection Aumerle40, exécuté pour François Ier). Mgr Ruysschaert signalait également un troisième canivet, sur papier, italien, de la fin du XVIe siècle, conservé à Bergame. Deuxième possibilité, le corps de la lettre est conservé, mais les portions de papier voisines sont enlevées.
Les canivets du Saint-esprit
39La raison qu’avait Mgr Ruysschaert de s’intéresser aux canivets était sa découverte à la bibliothèque vaticane d’un canivet réalisé selon ce dernier procédé, très semblable à deux autres connus de plus longue date et conservés le premier au Département des manuscrits de la BnF41, le second à la Bibliothèque de Rouen42. Ce groupe allait être porté à quatre au moment où Ruysschaert finissait son article par la découverte, dans la collection américaine d’Estelle Doheny, d’un quatrième manuscrit, qui vient de réapparaître sur le marché43. L’étude de Ruysschaert portait donc principalement sur ce groupe de quatre canivets sur papier, contenant exactement les mêmes textes : 1. Prière du Roy au Saint-Esprit (français) ; 2. Psaumes de la Pénitence (latin) ; 3. Litanies (latin) ; 4. Prière du roi à l’imitation de David (français) ; 5. Psaume pour le roi (latin). Son article a montré que les prières en français étaient l’œuvre du poète Philippe Desportes44 pour Henri III, qu’elles avaient déjà été publiées au XVIe siècle et que ces canivets constituaient en fait des manuels complets de l’ordre du Saint-Esprit, présentant un texte fait pour le roi. Surtout Ruysschaert a prouvé, grâce aux indications fournies par les filigranes des papiers aux armes France-Navarre, que ces canivets n’avaient pas été réalisés sous Henri III pour l’ordre du Saint-Esprit fondé en 1578, mais plus tard, sous Henri IV ou sous Louis XIII.
40Si ces quatre canivets sont rigoureusement identiques par leur contenu textuel, par le bandeau décoré de l’incipit de la Priere du Roy au Saint-Esprit (Fig. 18, pl. IX, p. XXVIII) et par leur procédé de fabrication (au point que Ruysschaert les croyait obtenus par superposition), ils diffèrent cependant :
par la couleur du papier intercalaire indispensable à la lecture (rouge très vif pour Doheny, rouge-rose orangé plus pâle pour Paris, vert olive pour Rouen et la Vaticane) ;
par les illustrations. Seuls les deux canivets rouges comportent six images sur papier découpé qui ne figurent pas dans les exemplaires intercalés de papier olive : la page de titre (Prieres du Roy au Sainct Esprist) (Fig. 19, pl. IX, p. XXVIII), Louis XIII agenouillé en costume royal et insigne du Saint-Esprit (Fig. 20, pl. IX, p. XXIX), David en prières, le portrait d’un jeune roi médiéval (Saint Louis), une Crucifixion, et Henri IV priant en costume royal et insigne du Saint-Esprit. Seul le canivet de la BnF a reçu en plus, dès l’origine puisqu’elle est prise dans la reliure et posée sur le même fond de papier coloré que les autres images, une image sur vélin de Ste Anne et la Vierge enfant ;
par leur reliure et leurs marques de possession. Le canivet de Rouen, donné par la duchesse d’Orléans, en 1699, à Baudelot de Dairval, est dans une reliure postérieure (maroquin rouge, décor à la Du Seuil, du troisième quart du XVIIe siècle). L’ordre des feuillets a été bouleversé et l’incipit se trouve au folio 46. Il ne porte aucun élément héraldique, pas plus que le canivet de la Vaticane, relié de manière anonyme à Paris dans les années 161045 et conservé dans la Raccolta Barberini (donc provenant probablement d’Antonio Barberini, Grand aumônier et Commandeur de l’ordre en 1653).
41Le canivet de Paris a conservé sa reliure primitive en parchemin, dont les plats ont été traités également en canivet et présentent, sur fond de soie rose/ rouge, l’effigie d’un jeune roi (Louis XIII) revêtu des insignes de l’ordre dans une posture et avec des devises différentes pour chaque plat : brandissant un livre où est inscrit ini/ sap/ ti/ mo/ r/ do (Initium Sapientiae Timor Domini), devises praece celum lege solum et populorum lege au plat supérieur ; tenant un emblème, deux couronnes (France-Navarre ?) sur un sceptre, et devise servat ut servem au plat inférieur (Fig. 21, pl. IX, p. XXIX). La reliure a conservé ses gardes d’origine en papier marbré bleu (Fig. 22, pl. IX, p. XXX46).
42Le canivet Doheny a reçu une reliure neuve en velours rouge, mais les plats primitifs, exécutés de la même manière, en canivet sur fond de soie rouge, ont été conservés et montés en tête et en queue du volume. Ils montrent également deux versions d’une même jeune fille blonde : devant un autel faisant une offrande avec la devise placent pia superis au plat supérieur, tenant une épée avec la légende mea spes in numine ettrino au plat inférieur. Les deux plats ont reçu le monogramme (double A) d’Anne d’Autriche dans les marges latérales et le monogramme double lambda de Louis XIII qui figure dans la marge inférieure. Quoique je ne l’ai pas eu en main, et comme Ruysschaert et le rédacteur de la notice de la vente Doheny (mais à la différence des rédacteurs du catalogue de la récente vente Arcana), je crois que l’exemplaire Doheny est bien celui d’Anne d’Autriche.
43Mgr Ruysschaert a par ailleurs ignoré que Marie de Médicis était la destinataire et la possible commanditaire de quatre autres livres de prière en canivets, qui fonctionnent par paires et se réduisent à deux groupes.
Les canivets Me Manet Salus Vera
44Le premier groupe réunit deux manuscrits en vélin de la même main, l’un en français, l’autre en latin, dont les bordures découpées en dentelles comportent les armes de France et le monogramme de la reine. Ils se terminent tous deux par des armes peintes (deux ancres en sautoir avec trois fleurs) et la devise Me Manet Salus Vera :
Le manuscrit en français sur vélin intitulé Prières chrétiennes, conservé à la Walters Art Gallery de Baltimore, dont j’ai déjà présenté la reliure orientalisante due à Macé Ruette (Fig. 23, pl. IX, p. XXX).
Un livre d’heures, qui, comme le canivet du Saint-Esprit d’Anne d’Autriche, a figuré dans la collection Doheny et désormais est dans une collection particulière américaine47 (Fig. 24, pl. IX, p. XXX). Son actuel propriétaire m’a très généreusement autorisée, en dépit de sa fragilité, à le consulter.
45À la différence des canivets de l’ordre du Saint-Esprit, ils relèvent du premier procédé : ce sont les marges des feuillets de parchemin qui ont été découpées.
46Le canivet de Baltimore réunit des prières en français, la plupart en vers, à tonalité funèbre. Il a appartenu à la duchesse de Berry, no 3 de sa vente de 1864 où il est ainsi décrit :
En tête du volume sont insérées neuf miniatures du quinzième siècle, découpées dans un livre d’heures. Le frontispice représente David au centre d’un portique en style de la Renaissance. Le manuscrit se compose de quarante-six feuillets encadrés d’une large bordure découpée à jour et alternativement blanche et coloriée. La variété de ces dentelles, pratiquées à l’emporte-pièce dans le vélin est infinie ; il est rare qu’un dessin se reproduise deux fois […] Indépendamment du frontispice, ce livre contient quinze miniatures et plusieurs médaillons disposés dans les marges. Il renferme la traduction en vers de plusieurs psaumes et quelques prières en vers […] On a découvert, depuis l’impression du Catalogue, dans l’une des bordures, le nom de Marie de Médicis.
47Le catalogue des manuscrits de la Walters Art Gallery48 complète cette description en détaillant les décorations à caractère funèbre de la fin du manuscrit, en indiquant que différents monogrammes (MA, MR, MH, CS, IHS et « Marie de Médicis49 ») ont été ciselés dans les bordures et précise que les petites enluminures collées au début proviennent d’un livre d’heures flamand du XVe siècle.
48Le canivet de la collection particulière (revêtu d’une reliure anglaise en veau du début du XIXe siècle) est un livre d’heures en latin, qui comporte 39 feuillets en canivet et 22 pages à bordures peintes. Il s’ouvre sur le calendrier, avec alternance d’un feuillet en découpure et d’un feuillet peint (12 grandes enluminures), et comporte également 15 grandes enluminures collées au début de chaque section (Credo, Heures de la Vierge, Psaumes de la pénitence et Litanies, Office des morts. Annonciation, Visitation, Nativité, Adoration des Mages, Présentation au temple, Fuite en Égypte, Assomption, Crucifixion, Pentecôte, David en prières). Les bordures non découpées sont ornées de scènes peintes (paysages, processions, scènes de la vie familière). Elles offrent également une grande variété, motifs d’allure orientale, d’autres imitant le marbre, des bijoux, d’autres à motifs de grotesque ou de feuillages. Les illustrations funèbres pour l’Office des morts, dont la dernière figure Henri IV et Marie de Médicis séparés par les insignes de la Mort, semblent directement copiées sur la Danse de la Mort d’Holbein50 (Fig. 25, pl. IX, p. XXXI). L’examen que j’ai pu faire du volume m’a convaincue qu’il ne s’agissait pas d’une copie, mais du réemploi d’un exemplaire découpé, enluminé et collé du célèbre livre illustré. Une comparaison plus attentive devrait permettre de déterminer de quelle édition il s’agit (1538 ou une édition postérieure ?). Comme dans l’exemplaire de Baltimore, ce sont les 39 pages aux bordures réalisées en canivet, laissées blanches ou peintes, qui sont les plus spectaculaires.
Les canivets Gulbenkian-Hauck
49La seconde paire est composée d’un manuscrit célèbre connu depuis longtemps, et d’un nouveau venu, restés également inconnus à Ruysschaert. Le premier est conservé au musée Gulbenkian à Lisbonne, des Exercices de Penitence dédiés la reine, en l’occurrence Anne d’Autriche dont le chiffre est répété dans le manuscrit (Fig. 26, pl. IX, p. XXXI). Comme le canivet de Baltimore, il a appartenu à la duchesse de Berry (no 4 de sa vente de 1864). Le canivet Gulbenkian, clairement destiné à Anne d’Autriche, est très probablement une commande de Marie de Médicis : il a en effet, comme je l’ai dit plus haut51, reçu une reliure de Ruette mettant en scène les deux couples royaux – Marie et Henri IV, Anne et Louis XIII, dont les monogrammes enlacés sont répétés dans les ovales de feuillage de la reliure.
50Le canivet Gulbenkian forme, ce qui n’a pas été remarqué, une paire avec un autre volume du même format52, apparu récemment sur le marché (vente de la collection Hauck, où il est daté du règne de Louis XIV53) (Fig. 27, pl. IX, p. XXXII). Les deux manuscrits sont écrits dans une italique très soignée (sauf dans la seconde partie du canivet Hauck, où intervient une main plus tardive et moins habile), sur des feuillets de vélin à bordures découpées, à motifs de feuillages, de dessins géométriques, et de divers emblèmes, monogrammes et inscriptions. Les feuillets calligraphiés alternent avec des pages réalisées totalement en découpure, au centre desquelles ont été collées des enluminures et des gravures enluminées à sujets religieux, rectangulaires ou ovales, de différents formats.
51Comme dans le cas des canivets du Saint-Esprit, certaines des bordures et des pages découpées sont identiques dans les deux canivets. Elles ont donc été obtenues, sinon par superposition, au moins par le recours au même patron : ainsi la bordure avec inscription vive le roy des Litanies de la Vierge du canivet Gulbenkian est-elle identique à celle du Psaume 37 dans le canivet Hauck ; c’est aussi le cas de la devise découpée en encadrement (sagittae tuae acutae populi sub te cadent in corda inimicorum regis). Et la page découpée avec un double motif de rosace (ou soleil) dans un losange, encadré par quatre rosaces plus petites, se trouve également dans les deux canivetS.Je n’ai vu les deux manuscrits que très rapidement et n’ai pu procéder à des comparaisons assez poussées, mais nul doute que d’autres similitudes apparaîtraient si une confrontation était possible.
52Le canivet Gulbenkian semble plus directement destiné à Anne d’Autriche ou au couple royal (monogramme AL et fleurs de lis). Le canivet Hauck, qui n’a pas été terminé, comporte des « pages » découpées au semé de lis et de L, d’autres au semé de lis et de MA, mais aussi quelques bordures au petit monogramme LA de Louis XIII et Anne d’Autriche, et un solennel monogramme MH (Marie-Henri), accompagné du monogramme double B (Bourbon ?), exécutés en découpure autour de la scène du jardin des Oliviers.
Les auteurs des canivets : Mathieu Reneaulme et Nicolas Gougenot
53Aucun des huit canivets que je viens de décrire (les quatre canivets du Saint-Esprit, les deux canivets Me Manet Salus Vera et les deux canivets Gulbenkian-Hauck), tous liés à Marie de Médicis ou datés de la période de sa Régence, n’est signé, et se pose la question de leur attribution.
54Un examen plus attentif des emblèmes et marques de possession figurant dans les deux canivets Me Manet Salus Vera m’amène cependant à des conclusions inattendues. Si la présence des armes de France (armes simples, sans la Navarre) et de marques de possession liées à Marie de Médicis (M surmonté d’une couronne fermée, visages très reconnaissables de Marie de Médicis et Henri IV dans la Danse de la Mort d’Holbein) est indubitable, les monogrammes MA et MR non couronnés, l’emblème répété sur plusieurs pages (deux serpents réunis en caducée) et les armes qui figurent à la fin des deux volumes (deux ancres en sautoir avec trois fleurs et la devise Me Manet Salus Vera) apportent la solution : ce sont ceux d’un savant médecin botaniste d’origine suisse établi en France, et plus précisément à Blois, dans la première moitié du XVIe siècle, Matthieu Reneaulme. Je cite en l’abrégeant la notice que consacre Moréri à cette famille54 :
Le premier Reneaulme qui s’établit en France embrassa la profession de la médecine &, par un gout assez commun dans sa patrie, il cultiva la partie de la botanique d’une manière particulière. Depuis, tous ses descendans se sont toujours partagés entre l’état militaire, l’église & la médecine, & ont conservé constamment le même gout pour la botanique.
I. Matthieu de Reneaulme est le premier de cette famille qui nous soit connu. Il étoit très-savant dans les langues hébraïque, grecque & latine, et vivoit vers 1530. Il est incertain s’il a fait imprimer quelques-uns de ses ouvrages, mais il a laissé plusieurs manuscrits curieux : entr’autres une Description du mont Pilate & autres montagnes de Suisse, des coquillages & autres curiosités naturelles qui s’y trouvent, manuscrit sur vélin, en assez mauvais françois, dont les lettres initiales font enluminées ; Trois cens chapitres d’Albuchafim sur la médecine & la chirurgie, traduits de l’arabe en latin, manuscrit in-folio, fur vélin, dont les lettres initiales & les dessins d’instrumens de chirurgie qui ont rapport au texte font enluminés ; Un petit manuscrit grec, fur papier, intitulé Anacreontos lexicon55, dont la première & la derniere pages enluminées accompagnées d’un écufson entouré par deux branches de laurier, entrelassées d’un cordon, fur lequel est écrit d’un côté Mataeus Renealmus, qui est le nom de l’auteur, & de l’autre Vera me manet salus, qui en est l’anagramme. Trois écussons de différentes armoiries, le chiffre de l’auteur, qui est une M entrelassée dans deux R et S, des devises enluminées comme les lettres initiales, servent alternativement de vignettes & de culs de lampes dans le courant du livre ; Deux autres petits manuscrits in-16, fur vélin, qui font deux morceaux des plus curieux que l’on puisse voir, dont l’un surtout peut être regardé avec raison comme un chef d’œuvre en ce genre. L’écriture, quoique d’un caractère ancien, & très-fine, en est cependant très-lisible. Chaque feuille de vélin est découpée à jour en dessins différens à chaque feuillet, & forme un cadre autour de l’écriture. Ce qu’il y a de singulier, c’est une multitude de petites miniatures d’une finesse surprenante, qui se trouvent d’espace en espace dans la partie du vélin découpée, qui ne perdent rien de leur beauté à travers la loupe. Elles sont accompagnées des armes de l’auteur, de deux autres écussons, fans doute les armes de sa mere et de sa femme, de son chiffre, tantôt enluminé, tantôt formé par la découpure même du vélin. Mais ce qu’il y a de plus étonnant, c’est une multitude d’autres miniatures, de la grandeur de plus des deux tiers de la page, servant de vignettes, dont les nuances font formées avec des plumes d’oiseaux artistement collées en guise de couleurs, dans quelques-unes en entier & dans d’autres en partie seulement. Les nuances de ces plumes font ménagées avec tant d’art, qu’on a peine à distinguer ce qui est enluminé avec des plumes, de ce qui est peint avec des couleurs ordinaires. Ces miniatures, ainsi que les premières, forment autant de petits tableaux de différentes formes représentant divers objets analogues au sujet […] / […]
Ces deux petits manuscrits contiennent l’office de la Vierge tout entier : les sept pseaumes de la pénitence, un recueil de passages fur les vertus théologales, tirés de la bible, du Nouveau Testament, des pseaumes des pères de l’église, & c. On y trouve aussi des réflexions, des hymnes, des cantiques, & c. de la façon de l’auteur, en vers grecs, latins & françois du temps.
II. Paul, I du nom, hérita de fa science et de son gout pour les lettres. On ne peut assurer s’il a fait imprimer quelques-uns de ses ouvrages56 ; mais il a laissé quantité de savans manuscrits, la plupart en grec […] / […]
III. Paul II, succéda à la réputation de son pere & ne se rendit pas moins célèbre que lui dans la médecine, et surtout dans la botanique & la chymie. Il naquit à Blois vers l’an 1560. […] / […] En 1599, il fut médecin d’Henri de Bourbon, prince de Condé, premier prince du sang. On rapporte de lui plusieurs bons mots et réparties assez libres à des gens de la cour qui vouloient le plaisanter sur sa profession & il a toujours conservé une grande liberté de parler avec tous les princes & la reine elle-même, comme on en peut voir un exemple dans la préface d’un petit ouvrage que cette princesse voulut bien lui permettre de lui dédier. Il avoit l’esprit fin & délié, mais trop véridique pour se plaire à la cour ; aussi quoiqu’il fut sort aimé et considéré de Marie de Médicis, refusa-t-il constamment d’aller demeurer à la cour lorsqu’elle quitta Blois. […] / […]
Outre le grand nombre d’ouvrages manuscrits qu’il a laissés, il en a fait imprimer plusieurs […] On croit que c’est lui qui a rassemblé un recueil de différentes pièces de vers grecs, françois & latins, composées par diverses personnes fur la mort du fameux Claude du Puy, son parent […] Spécimen historia plantarum, typis aeneis expressis, in-4°, Parisìis, 161157. II fit imprimer en même-temps cinq poèmes latins intitulés Crambe, Viola, Lilium, Phlogis, Terpsìnoe, auxquels il a joint un avertissement, par lequel on a lieu de croire que ces vers font de M. de Thou, & dans lequel il lui donne de grands éloges58 […] / […]
Il découvrit à Saint-Denys près Blois une source minérale, à laquelle il fit travailler, & où il fit construire plusieurs bassins en pierre de taille. II lui donna le nom de Fontaine de Médicis, qui lui est resté, par reconnoissance pour cette grande reine, qui lui fournit généreusement les fonds nécessaires à cette dépense, qu’elle le chargea de faire faire comme il le jugeroit à propos. Quelque temps après, il composa un petit ouvrage in-12°, sur la nature et les vertus de cette fontaine, imprimé à Blois chez Philippe Cottereau, imprimeur du roi & de la ville, en 161859. II le dédia à cette princesse. II mourut à Blois, vers 1624, dans un âge assez avancé, estimé, considéré, & généralement regretté de tous les honnêtes gens.
IV. Michel I, soutint avec honneur la réputation de son père dans la même carrière. II eut, comme lui du gout pour la botanique & la chymie, sur lesquelles il a laissé plusieurs manuscrits, qu’une mort prématurée ne lui a pas laissé le temps de faire imprimer. On lui attribue cependant un petit ouvrage intitulé Pharmacopéta Blesensts60, imprimé à Blois en 1643.
55De ce texte, il ressort clairement que Mathieu Reneaulme, dont l’anagramme du nom forme la devise Me Manet Vera Salus, est à la fois l’artisan et l’auteur du texte des deux canivets, dont l’exécution doit donc être avancée de près d’un siècle et placée vers 1540 (on ignore la date de sa mort). Les informations recueillies par Moréri indiquent que notre savant médecin utilisait comme pigments des matériaux inattendus, comme ces plumes d’oiseaux qui expliquent le velouté et le brillant des ses peintures déroutantes […] et probablement de la poudre de pierre ou de marbre pour les décors des bordures. Ces procédés n’ont d’ailleurs rien d’étonnant au XVIe sièle, où les recherches dans le domaine de l’illustration scientifique se traduisent par un recours direct aux matières premières, comme dans le domaine du Nature-printing ou du moulage sur nature des Jamnitzer ou Palissy61. Son goût pour la botanique est évident dans l’une des premières planches du canivet de la collection particulière, le mois de mars du calendrier, qui représente un jardin de manière très détaillée.
56Aux manuscrits restés dans sa descendance décrits par Moréri, on doit donc ajouter nos deux canivets qui ont été très probablement offerts par Paul III de Renaulme à sa protectrice Marie de Médicis au moment de son séjour à Blois de 1617-1618, et modifiés à cet effet en jouant sur la ressemblance entre le monograme MR de Mathieu Reneaulme et celui de la reine, et en peignant les visages de la reine et d’Henri IV sur ceux des personnages d’Holbein.
57Je me demande d’ailleurs si le canivet disparu de la collection Aumerle n’est pas également dans ce cas : dans la description qu’il en donne en 1857, son propriétaire le dit en « reliure en cuir noir de Russie, gaufrée et relevée de riches ornements en or » et indique que les feuillets de garde ont comme filigrane un « écusson de France accolé d’un autre surmonté de la couronne royale et suspend le cordon de l’ordre du Saint-Esprit ». Le manuscrit étant dans la famille Aumerle depuis environ 1700, ce cuir de Russie est plus probablement du chagrin noir, et il pourrait s’agit d’une reliure de Ruette. Primitivement destiné à François Ier dont il porte les armes et l’emblème (la salamandre), le livre des Psaumes de la pénitence en canivet aurait été revu et offert à Marie de Médicis, les chiffres M qu’Aumerle attribuait à Marguerite de Navarre étant soit ceux de Renaulme, soit ceux de la reine Médicis. Espérons que la réapparition de cet objet permettra un jour d’en savoir plus.
58Revenons aux six canivets qui nous restent, les quatre canivets du Saint-Esprit et la paire Gulbenkian-Hauck. À la différence des canivets Reneaulme, œuvres du XVIe siècle adaptées pour être offertes à Marie de Médicis, on se trouve donc devant des œuvres autonomes pour lesquelles se pose la question du commanditaire et de l’auteur.
59À la suite de Léopold Delisle, Mgr Ruysschaert a daté le groupe des quatre canivets du Saint-Esprit en les rapprochant d’une quittance de Nicolas Gougenot, maître-écrivain originaire de Dijon qui reçoit en août 1614 l’importante somme de 600 livres tournois pour « un livre d’enlumineure et découpeure, lequel Sa dite Majesté a fait mectre en sa bibliothecque62 ». Ruysschaert n’a pas su que Nicolas Gougenot a publié en 1613 ou 1614, l’année même de son paiement qui a sans doute été englouti dans l’opération, un manuel de calligraphie, un recueil d’exemples gravés par Pierre de Loysi, Pirette d’Autun et Milot, contenant 4 alphabets et 22 exemples, dont 18 en vers63. L’habileté, le style et l’élégance dont Gougenot, un remarquable calligraphe, témoigne dans ce manuel n’ont rien à voir avec les raides capitales des canivets du Saint-Esprit, ni avec les images assez enfantines complétant les exemplaires de Louis XIII et Anne d’Autriche. Je pense que le groupe initial, dépourvu d’images, date du vivant d’Henri IV. En effet la Prière du roi à l’imitation de David y est amputée de ses deux avant-derniers versets64, qui convenaient fort bien pour Henri III et à nouveau parfaitement au jeune Louis XIII, mais qui sont inadaptés pour Henri IV :
Reçoy Seigneur l’âme du Roy mon Pere, et de mes predecesseurs, avec toy en Paradis.
Donne aussi s’il te plaist longue vie et santé à la Royne ma mere, et apres sa mort la gloire eternelle.
60Elle est également amputée d’un verset peu « diplomatique » s’agissant d’un roi à la conversion récente :
Que nos yeux n’y voyent plus que ta Religion sainte, et que de mon temps toutes erreurs et hérésies soient esteintes par l’univers.
61La modification de deux des canivets du Saint-Esprit en exemplaires destinés à Louis XIII et à sa jeune épouse est évidemment postérieure au mariage de 1615. Le caractère artisanal de leur reliure, qui ne peut avoir été commandée par Marie de Médicis, ne constitue pas un indice bien précis, en dehors du papier marbré de l’exemplaire de la BnF qui ne ressemble pas aux premiers papiers fumés roses et bleus. Seul l’âge apparent de Louis XIII sur la reliure du canivet de la BnF et surtout sur l’image intérieure permettent de préciser : il y semble âgé d’environ 16 ou 17 ans, ce qui nous amène vers 1619. Or, cela coïncide avec la plus spectaculaire des cérémonies de l’ordre du Saint-Esprit tenues sous le règne de Louis XIII, fin décembre 1619, en l’église des Grands-AugustinS.Je propose donc de retirer l’attribution à Gougenot des canivets du Saint-Esprit, et d’en dater la version primitive, sans images, du règne d’Henri IV. La transformation de deux d’entre eux en exemplaires destinés au jeune couple royal serait postérieure, vers 1619.
62Quant aux deux canivets qui nous restent, les canivets Gulbenkian et Hauck, leur écriture les rattache au style en vigueur dans les premières années du XVIIe siècle, début de l’âge d’or de la calligraphie française. Aux côtés du célèbre Guillaume Le Gangneur et de Nicolas Gougenot, les Beaugrand, Vignon, Frisius, Beaulieu, Materot, etc. rivalisent dans la publication de manuels65. Bien mieux que les canivets du Saint-Esprit dépourvus de toute illustration digne de ce nom, les canivets Gulbenkian et Hauck correspondent, techniquement, aux termes utilisés dans la quittance de Gougenot, « enluminure et découpure ». Ma proposition d’une datation compatible avec la quittance Gougenot de 1614 est d’ailleurs confortée par l’une des pages du canivet Hauck, manifestement préparée pour Marguerite de Valois : y figurent en effet la coquille et le soleil emblématiques de la dernière reine Valois, morte en mars 1615. Je propose donc, sous réserve d’une étude plus poussée et de comparaisons détaillées, d’attribuer à Gougenot ce dernier groupe de canivets (l’écriture du début du canivet Hauck est très proche de celle de son manuel de calligraphie, celle du canivet Gulbenkian semble l’être moins). Si Gougenot en est bien l’auteur66, il a probablement existé au moins un troisième canivet, celui déposé dans la bibliothèque du roi aux termes de la quittance de 1614. Le canivet Hauck, non terminé, est conservé dans une reliure du XVIIIe siècle. Était-il destiné à une personne précise, Marguerite de Valois ou Marie de Médicis ? Ou s’agit-il d’un assemblage de feuillets non utilisés, laissé inachevé en raison des circonstances (mort de Marguerite, exil de Marie de Médicis à Blois, interruption de l’activité de Gougenot qui s’essaie dès 1618 à la littérature67 et qui, sa vue baissant, se tournera vers le théâtre68) ?
63Il m’est difficile sans un examen détaillé de pousser plus loin mes conjectures au sujet des huit canivets. Je proposerai en conclusion le scénario (provisoire) suivant : Marie de Médicis reçoit lors de son exil de Blois (1617-1618) les canivets Reneaulme. Séduite et amusée, lors de son retour à la Cour à la fin de 1620, elle fait relier par Ruette le canivet Gulbenkian (qui pourrait être le manuscrit livré en 1614 par Gougenot, éventuellement complété des emblèmes de Louis XIII et Anne d’Autriche si le monogramme AL n’est pas envisageable avant le mariage de novembre 161569). Et quelques années plus tard, elle fait relier, toujours par Ruette, mais dans le style orientalisant qu’il adopte par la suite, le canivet Reneaulme de Baltimore.
64Les dates d’exécution des reliures de Macé Ruette et du Maître Doreur destinées à Marie de Médicis, réalisées entre 1625 et 1630 environ, et le fait que certaines recouvrent des livres en possession de la reine depuis longtemps suggèrent l’existence d’un programme systématique. Ce groupe d’extraordinaires « livres-bijoux » de dévotion, réalisé au moment de l’achèvement des travaux du Luxembourg, n’était vraisemblablement pas destiné à figurer dans la bibliothèque de la reine. Je suppose qu’il devait plus probablement être placé (exposé ?) dans l’oratoire ou un cabinet du palais du Luxembourg. Les canivets parvenus jusqu’à nous non finis et non reliés à l’époque (l’exemplaire rouennais du Saint-Esprit, le canivet Hauck relié vers 1750, le canivet Reneaulme en reliure XIXe) étaient-ils destinés à rejoindre ce programme, jamais terminé en raison de la disgrâce et de la fuite de la reine ?
Annexe
ANNEXE 1. LIVRES AYANT APPARTENU À MARIE DE MÉDICIS
Les exemplaires que j’ai eus en main sont signalés par un astérisque.
QB = E. Quentin-Bauchart, Les Femmes bibliophiles de France, Paris, 1886, t. I, p. 175-188.
OHR = E. Olivier, G. Hermal, R. de Roton, Manuel de l’amateur de reliures armoriées françaises […], Paris, 1924-1938, t. XXVI, pl. 2504.
Manuscrits
–*1 | Livre d’heures manuscrit, France, fin XVe siècle. |
– 1bis | Livre d’heures, calligraphié par Salvadore Gagliardelli, Florence, 1591. |
– 1ter ( ?) | L’Office de la Vierge Marie […] Avec plusieurs prières catholiques et chrétiennes par le Sr. de SRE, Paris, David Le Clerc, 1610 (gravures de Léonard Gaultier). |
– *2 | Livre d’heures en canivet, France, XVIIe siècle. |
– 3 | Livre d’heures en canivet, France, XVIIe siècle. |
– 4 | Livre d’emblèmes en italien. |
– 4bis | Exercice de pénitence dédié à la reine. |
– *5 | Pierre d’Hozier, Tableau des alliances de Marie de Médicis, vers 1625. |
– 5bis | Matthieu de Morgues, Emblèmes et devises pour Marie de Médicis, in-4°, 1625. |
– *6 | P. Courtot, Vie de sainct Denis, apostre de la France, faicte en vers françois, dédiée à la Reine, mère du Roy, par Madame l’abbesse de Montmartre, 1629. |
Reliures vides
– *7 | (Psautier de David, Paris, P. Mettayer, 1586, placé postérieurement). |
– 8 | (Missale Romanum, Venise, 1552, placé postérieurement). |
Livres imprimés
– 9 | La Comedia de Plauto, intitulada Milite glorioso, traduzida en lengua castellana, Anvers, M. Nucio, 1555, in-12°. |
– 10 | Ovide, Métamorphoses, Anvers, ex offic. Planiniana, 1591. |
– *11 | Artis auriferae, quam chemiam vocant, Basileae, Conr. Waldkirch, 1593, in-8°. |
– 12 | González de Mendoza, Juan (Augustin, Le P.), Historia de las cosas mas notables, ritos y costumbres del gran reyno de la China, Anvers, P. Bellero, 1596, in-8°. |
– 13 | Fauchet, Claude, Origines des dignitez et magistrats de France […]. Origine des chevaliers, armoiries et héraux […], Paris, J. Périer, 1600, in-8°. |
– 14 | Louis de Grenade, Le paradis des prieres, Paris, 1601, in-12°. |
– 15 | Rapin, Nicolas, Ode mezurée, e rymée, presantée pour estrene au roy Henri le Grand, en l’an 1602, s.l., s.n., 1602, in-4°. |
– *16 | La Rochefoucauld, François, cardinal de, De l’Authorité de l’Église, en ce qui concerne la foy et la religion, Paris, A. et H. Drouart, 1604, in-8°. |
– 17 | Vallet, Pierre, Le Jardin du roy très chrestien Henry IV, […] dédié à la Royne, Paris, P. Vallet, 1608, in-2°. |
– *18 | Campani, Fabritio, La Vie civile […] (traduite par C. Platet), Paris, Impr. de F. Huby, 1608, in-12°. |
– 19 | Denis l’Aréopagite, Saint, Les Œuvres […], traduites du grec en françois, par fr. Jean de St François [Goulu], prieur des Feuillantines de Paris […], Paris, J. d’Heuqueville, 1608, in-8°. |
– *20 | Officium Beatae Mariae Virginis, Pii V. Pont. Max. iussu editum […], Antverpiae, Ex offic. Plantiniana, apud J. Moretum, 1609, in-4°. |
– *21 | Autre exemplaire, offert par Marie de Médicis à sa fille Christine de France, duchesse de Savoie, qui le transmit ensuite à sa fille Louise-Marie. |
– 22 | Autre exemplaire |
–*23 | Juan de Jesús María, le P. (carme), Arte di ben morire, Roma, G. Mascardi, 1609, in-12°. |
– 24 | Du Laurens, André, De Mirabili Strumas sanandi, Parisiis, apud M. Orry, 1609, in-8°. |
– 25 | F. Martin de Vitré, Description du premier Voyage faict aux Indes Orientales par les Français […], Paris, L. Sonnius, 1609, in-12°. |
– 26 | Castro, Francesco de, Vie de Jehan de Dieu,Paris, 1609. |
– *27 | Illaire, Jacques d’, La Saincte Jérusalem, unique espouse de l’agneau, Paris, P. Mettayer, 1610, in-8°. |
– *28 | Le Convoy du Cœur tres-auguste d’Henri IV […] jusqu’au college de la Fleche, 1610, La Flèche, Jacq. Rezé, in-8°. |
– 29 | Du Perron, Jacques Davy (Cardinal), Deux briefs discours, l’un de l’Église et de ses pasteurs et l’autre de l’Eucharistie, Paris, David Douceur, 1610, in-12°. |
– *30 | La Guesle, Jacques de, Remonstrances faictes à Mantes, en l’an 1594, en la présence de def-funct Henry IV, Paris, Pierre Chevalier, 1610, in-4°. |
– *31 | À la Royne, Consolations après la mort d’Henri IV, s.l., s.n., 1610, in-8°. Exemplaire de dédicace. |
– 32 | Bocchineri, Carlo, [Il] Palladio, poemetto […] dedicato alla Maesta Christianissima della Regina di Francia, Parigi, Giovanni Heuqueville, 1611. |
– 33 | Bonnet d’Aumelas, G. de, Recueil chrestien, Paris, Pierre Chevalier, 1611, in-8°. Exemplaire de dédicace. |
– 33bis | Pyrard, François, Discours du Voyage des François aux Indes Orientales, ensemble des divers […] adventures […] de l’auteur en plusieurs royaumes des Indes, Paris, 1611. |
– *3 | Rebreviettes, Guillaume, L’Image de la noblesse figurée sur la vie de sainte Gertrude, Paris, Impr. de F. Huby, 1612, in-8°. |
– *35 | Montholon, Jacques de (attribué aussi au P. Coton), Plaidoyé […] faict en Parlement, […] pour les Pères jésuites, Paris, Joseph Cottereau, 1612, in-8°. |
– 36 | Boissat, Pierre de, Histoire des chevaliers de l’Ordre de l’Hospital de S. Jean de Jérusalem, Lyon, héritiers de G. Roville, 1611-1612, in-4°, vol. II seul. |
– *37 | Menantel, François de, Prosopopée historique et alitographie du bonheur de la France, ou tableau sacré des incomparables vertus de la reine régente, Paris, Fleury Bourriquant, 1612, in-8°. |
– *38 | Billard de Courgenay, Claude, Tragédies françoises, Paris, Impr. de F. Huby, 1612, in-8°. |
– *39 | Oronville, Jean d’, Masson, Jean-Baptiste (éd.), Histoire de la vie, faicts héroïques et voyages de très-valleureux prince Louys III, duc de Bourbon, Paris, Impr. de F. Huby, 1612, in-8°. |
– *40 | Valladier, André (S.J., Le Père), Les Divines parallèles de la saincte eucharistie, sermons, Paris, P. Chevallier, 1613, in-8°. |
– 41 | Andreini, Giovan Battista, L’Adamo, sacra rapresentatione, Milano, G. Bordoni, 1613, in-4°. |
– 42 | Hesiodi Ascraei quae extant, Lugduni Batavorum, ex officina J. Patii, 1613, in-8°. Vente, Londres, Sotheby, 27 mai 1983, lot 481. |
– *43 | Héliodore d’Émèse, Les Adventures amoureuse de Théagènes et Cariclée […] par Pierre Vallet, Paris, P. Valet, 1613, in-8°. |
– 44 | Loryot, François (S.J., Le P.), Les Secretz moraux concernants les passions du cœur humain, Paris, J. Cottereau, 1614, in-4°. |
– *45 | Origine des deux compagnies des gentilshommes ordinaires de la maison du roi, Paris, J. d’Heuqueville, 1614, in-8°. |
– 46 | Coeffeteau, Nicolas, Response au livre intitulé : Le Mystère d’iniquité, du sieur Du Plessis […], Paris, Impr. de F. Huby, 1614, in-fol. |
– 47 | Montchrestien, Antoine de, Traicté de l’économie politique, dédié au Roy et à la Reyne mère du Roy, s.l.n.d. [Rouen, 1615], in-fol. |
Exemplaire de dédicace. | |
– 48 | Loyac, Jean de, L’euphème des Français, et leur homonée, Bordeaux, Simon Millanges, 1615, in-4°. |
– 49 | Flurance Rivault, David de (éd.), Archimedis opera quae extant, Parisiis, apud Morellum, 1615, in-fol. |
– 50 | C. Plinii Secundi Historiae mundi libri XXXVII, Genevae, apud P. et J. Chouet, Coloniae Allobrogum, sumpt. S. Crispini, 1615, in-fol. |
– 51 | Salazar, Ambrosio de, Tratado de las cosas mas notables que se veen en la gran ciudad de Paris, Paris, D. Bessin, 1616, in-8°. |
– *52 | Joinville, Jean de, Ménard, Claude (éd.), Histoire de S. Loys, IX. du nom, roy de France, Paris, S. Cramoisy, 1617, in-4°. |
– *53 | Massac, Charles et Raimond de (éd.), Les Métamorphoses d’Ovide, mises en vers françois, Paris, F. Pomeray et P. Rocolet, 1617, in-8°. |
– 54 | Epistolae et Evangelia totius anni […] e Reginae Regentis mandato edita, Paris, 1617, in-8°. |
– 55 | Lortigue, Annibal de, Les Poèmes divers, Paris, 1617, in-12°. |
– *56 | Valles, Claude-Antoine de, Le Théâtre d’honneur de plusieurs princes anciens et modernes, Paris, 1618, in-fol. |
– *56bis ( ?) | Officium BMV, Anvers, 1618. |
– 57 | Binet, Étienne, Recueil des œuvres spirituelles […] dedié a la Royne mere du roy, Rouen, R. L’Allemand, 1620, in-4°. |
– 57bis | Les diverses œuvres du cardinal Du Perron, Paris, Antoine Estienne, 1622, in-fol. |
– 58 | Pluvinel, Antoine de, Maneige royal […] fait et pratiqué en l’instruction du Roy, Paris, aux frais de Crispian de Pas, chez G. le Noir, 1623, in-fol. |
–*59 | Salvadori, Andrea, Le Fonti d’Ardenna, festa d’arme e di ballo, fatta in Firenze […] il Carnevale dell’anno 1623, Fiorenza, P. Cecconcelli, 1623, in-4°. |
– 60 et 61 | François de Colomby, sieur de Cauvigny, Discours de l’autorité des roys, Paris, Robert Estienne, 1623, in-4°. |
– *62 | Marino, Giambattista, L’Adone […] Alla maesta Christianissima di Lodovico il Decimoterzo, Parigi, Oliviero di Varano : 1623, in-fol. |
– 63 | Herodiani Histor. libri VIII, 1624, Lugduni, sumptibus Petri Ravaud, in-8°. |
– 64 | Delescornay, Jacques, Mémoires de la ville de Dourdan, Paris, B. Martin, 1624, in-8°. |
– *64bis | Jean-Ogier de, Gombauld, L’Endimion, Paris, N. Buon, 1624. |
– *65 | Marillac, Michel de, Les CL. Pseaumes de David, et les X. cantiques inserés en l’office de l’Église, Paris, E. Martin, 1625, in-8°. |
– 66 | Matthieu, Pierre, Éloge historial de Marie de Médicis, Paris, G. Loyson, 1626, in-8°. |
– 67 | Urfé, Honoré d’, La Vraye Astrée de messire Honoré d’Urfé, […] Quatriesme partie […], Paris, T. Du Bray, 1627, in-8°. |
– 68 | Coton, Pierre (S.J., Le P.), L’Office de la Vierge Marie […], Paris, Eustache Foucault, s.d. (calendrier 1623-1643), in-8°. Relié avec Oraisons devotes composees par le P. Coton du commandement de la Reyne, Paris, Eustache Foucault, 1628, in-8°. |
– 69 | Coste, Hilarion de, Les Eloges et vies des reynes, princesses, dames […], Paris, S. Cramoisy, 1630, in-4°. |
– 70 | Regourd, Alexandre, Démonstrations catholiques, ou l’Art de réunir les prétendus réformez, Paris, C. Rouillard, 1630, in-8°. |
– 71 | Feynes, Henri de, Voyage faict par terre depuis Paris jusques à la Chine […], 1630, Paris, P. Rocolet, in-8°. |
– 72 | Officium Beatae Mariae Virginis, Anvers, Balthazar Moretus, veuve Jean Moretus, Jean Meursius, 1622, in-4°. Bibl. Mazarine, Rés. 11900. |
– 73 | La Serre, Jean Puget de, Histoire curieuse de tout ce qui s’est passé à l’entrée de la Reyne, mère du Roy très-chrestien, dans les villes des Pays-Bas, Anvers, Impr. de B. Moretus, 1632, in-fol. Exemplaire de dédicace. Anvers, Musée Plantin, exemplaire de Marie de Médicis imprimé sur vélin. |
– 74 et 75 | La Serre, Jean Puget de, Histoire de l’entrée de la Reyne, mere du Roy très-chrestien, dans la Grande-Bretaigne, Londres, G. Thomason et O. Pullen, 1639, in-fol. |
ANNEXE II. LIVRES DÉDICACÉS À MARIE DE MÉDICIS ET LIVRES À SA GLOIRE OU COMPORTANT SON PORTRAIT OU SES ARMES
Les principaux répertoires consultés pour l’établissement de cette liste sont les suivants : J. Duportal, Contribution au catalogue général des livres à figures du XVIe siècle, Paris, 1914.
A. et S. Tchemerzine, Répertoire des livres à figures […] édités en France au XVIIe siècle, Paris, 1933.
BnF, Département des estampes, Inventaire du fonds français, Graveurs du XVIIe siècle, R.A. Weigert puis M. Préaud, Paris, depuis 1939.
D. Canivet, L’illustration de la poésie et du roman français au XVIIe siècle, Paris, 1957.
Margaret M. McGowan, L’art du ballet de cour en France, 1581-1643, Paris, 1963.
S. et P.-H. Michel, Répertoire des ouvrages imprimés en langue italienne au XVIIe siècle conservés dans les bibliothèques de France, Paris, 1967-1984.
R. Arbour, L’Ère baroque en France, 1585-1643, répertoire chronologique des éditions de textes littéraires, 1585-1643, Genève, 1977-1985.
T. Moyne, Les livres illustrés à Lyon dans le premier tiers du XVIIe siècle, Lyon, 1987.
N. Bingen, Le Maître italien (1510-1660), Bruxelles, 1987.
R. Arbour, Un éditeur d’œuvres littéraires au XVIIe siècle : Toussaint Du Bray, Paris, 1992.
N. Bingen, Philausone (1500-1660), répertoire des ouvrages en langue italienne publiés dans les pays de langue française, Genève, 1994.
La reine de France, 1600-1610
Arlequin [Tristan Martinelli], Compositions de rhétorique de M. Don Arlequin, comicorum de civitatis Novalensis, corrigidor de la bonna langua francese e latina, condutier de comediens […], « Imprimé de là le bout du monde », s.l.n.d. [Lyon, 1600].
Bocchineri, Carlo, Stanze […] sopra la partenza della christianissima regina di Francia e di Navarra Maria Medici, Fiorenza, Giorgio Marescotti, 1600.
Cervoni, Isabella, Tre Canzoni, in lavde de’[…] Enrico quarto, e Madama Maria de’Medici, Fiorenza, Giorgio Marescotti, 1600.
Cervoni, Giovanni, Discorso in lavde de la Christianissima Madama Maria de Medici Regina di Francia, e di Nauarra, Fiorenza, Giorgio Marescotti, 1600.
Cavriana, Filippo (Chappuys, Gabriel trad.), Harangue du cavalier Philippe Cavriana faicte à la très-chrestienne royne Marie de Médicis, Paris, Claude Morel, 1600.
Le Discours de la réception et magnificence qui a esté faicte à l’entrée de la Royne en la ville de Lyon, Paris, B. Chalonneau et S. Moreau, 1600.
Du Vair, Guillaume, Harangue faicte a la Royne (à son entrée à Marseille), Paris, C. de Monstr’œil, 1600.
Matthieu, Pierre, L’Entrée de la Reine à Lyon, le 3 décembre 1600, Lyon, T. Ancelin, s.d.
Valladier, André, Labyrinthe royal de l’Hercule gaulois […] représenté à l’entrée triomphante de la royne en la cité d’Avignon, le 19 novembre l’an 1600, Avignon, J. Bramereau, s.d.
Allemandi, Stefano, Gemma ligata nel oro, Maria di Medicis, regina di Francia, rilucente in quattro lingue, Parigi, S. Prevosto, 1601.
Bazire, G., Le Calvaire sacré contenant de tres-deuotes meditations sur les misteres de la Passion, Paris, Guillaume de La Nouë, 1601.
Bertaut, Jean, Chant nuptial, Rouen, 1601.
Cayet, Pierre-Victor-Palma, Le Jubilé mosaïque de 50 quadrains sur l’heureuse bien-venüe de la […] princesse Marie de Médicis, Paris, J. Jacquin, 1601.
Chambrun, Pierre Pineton de, sieur de l’Emperi, Estrennes sur le mariage du Roy et de Marie de Médicis, princesse de Florence, Paris, D. Binet, 1601. Jouxte la copie imprimée à Lyon par Guichard Jullieron.
Chant de naissance pour Mgr le Daulphin au Roy, à la Royne, à la France, s.l., s.n., 1601.
Cicognini, Jacopo, Rime in lode della christianiss. Maria Medici, regina di Francia e di Navarra, Fiorenza, G.A. Caneo, 1601.
Passerat, Jean, In nuptias Henrici IIII, Galliae Navarraeque regis, et Maria Mediceae, s.l.n.d.
Sur les nopces du roy et de la royne, pris du latin de M. Passerat, par M. J. D. [Jean Daurat], Paris, M. Patisson, 1601.
Peleus, Julien [dit Pilieu], Epithalame du grand Henry IIII, […] et de la très haute et très illustre Marie de Médicis, princesse de Florence, Paris, Cavellat, 1601.
Richeome, Louis [S.J.], Tableaux sacrez des figures mystiques du Saint-Sacrement de l’Eucharistie, dédiés à la royne Marie de Médicis, Paris, Somnius, 1601.
Du Val, Jean-Baptiste, Le Psaultier de la Vierge Marie, Paris, Nicolas Du Fossé, 1602.
Guedan, François, Institution de la langue florentine et toscane, pour apprendre promptement et facilement la langue italienne […] Dediée a la tres chrestienne royne de France et de Navarre, Marie de Médicis, Paris, J. Gesselin, 1602.
Nostradamus, César de, Entrée de la royne en sa ville de Sallon, Aix, J. Tholosan, 1602.
Andreini, Isabella, Rime […] Dedicate All’Illmo Sre il Sr. Sebastiano Zametti [contient des poèmes liminaires à la gloire de Marie de Médicis], Parigi, C. de Monstr’œil, 1603.
Borel, Nicolas, Cantiques à la gloire de Dieu, s.l.n.d. [ca. 1603].
Desportes, Philippe, Les CL Pseaumes de David, mis en vers françois par Philippes Des-Portes, abbé de Thiron […] Prières et méditations chrestiennes […], Paris, Abel L’Angelier, 1603.
Garnier, Claude, Échantillon des « Couches royales », tiré dez « Bucoliques » de Virgile et de Sannazar, Paris, Vve M. Patisson, 1603.
Garnier, Claude, Les Royales couches, […] composées en vers françois par Claude Garnier, parisien, et dédiées en étrennes à Leurs Majestez, par F. Jacques de Turricella, confesseur et predicateur ordinaire de la Royne, Paris, Abel L’Angelier, 1604.
Le Martyre et holocauste de la Vierge […] À la Royne, Paris, Jean Cressonnet, 1603.
Philippes, Jean, De l’excellence de l’homme et de sa naissance. À la Royne, Paris, François Jacquin, 1603.
Baccellini, Matteo [Le P.] (éd.), Li Sette salmi penitentiali Davidici […] aggiunti li salmi penitentiali franzesi della tradottione del dottissimo Signor Filippo Des Portes, con una devota Canzone infine Sopra alla Grotta di santa Maria Maddalena, dedicata alla Regina christianissima di Francia, Parigi, Filippo Du Pre, 1604.
Du Peyrat, Guillaume, Le Tableau de la calomnie peint par Apelle, avec des stances à la reine, s.l., s.n., 1604.
Gros de Saint-Joyre, René (éd.), Le Rencontre des muses. À la Reyne […], Lyon, J. Roussin, 1604.
Guarini, Battista (Gros de Saint-Joyre, René trad.), Dialogue de Minerve et Junon sur les nopces royales, Lyon, J. Roussin, 1604.
Richeome, Louis [S.J], Le Pélerin de Lorète [titre gravé de L. Gaultier figurant la famille royale], Bordeaux, Simon Millanges, 1604.
Coëffeteau, Nicolas, Les Merveilles de la saincte Eucharistie, discourues et deffendues contre les infidèles [titre gravé de L. Gaultier figurant le roi et la reine], s.l., s.n., 1605.
Deimier, Pierre de, La Néréide ou victoire navale [dédié au roi, mais contient aussi des stances à la reine], Paris, P. Mettayer, 1605.
Du Bois-Olivier, Jean, Floriacensis vetus bibliotheca benedictina, […] ad Henricum IIII […] ac Mariam Medicaeam, Lyon, H. Cardon, 1605.
Gothusius, Augustinus, Gymnasium speculativum [dédié à Henri IV, titre gravé avec les portraits du roi, du dauphin et de la reine et leurs armes respectives], Paris, M. Sonnius, 1605.
Matthieu, Pierre, Histoire de France et des choses memorables, advenues […] durant sept annees de paix [célèbre portrait de Marie par Fornazeris en tête de la narration I], Paris, Jamet Metayer & Mathieu Guillemot, 1605.
Mignerak, Mathias, La Pratique de l’aiguille industrieuse, Paris, J. Leclerc, 1605.
Recueil des cartels et deffis […] de la barriere faict le XXV de fevrier en presence du Roy, de la Roine […], Paris, A. Saugrain, 1605.
Gothusius, Augustinus, Les Estrenes au roy et à la royne, Paris, F. Jacquin, 1606.
Nervèze, de, Les poëmes spirituels du sieur de Nervèze dediés à la Royne, 1606, Lyon, T. Ancelin, in-12°.
Richeome, Louis [S.J., Le P.], Expostulatio apologetica ad Henricum IV [armoiries], Lyon, H. Cardon, 1606.
Clavière, Étienne de, Figure emblématique […] où peut se voir une fleur de loüange du Roy Très-chrestien, de la Royne, Paris, Robert Foüet, 1607.
Richeome, Louis [S.J., Le P.], Catechisme royal, dedié a Mgr le Daufin [gravure de Fornazeris, la famille royale dans une galerie], Lyon, Pillehotte, 1607.
Aubespin, Nicolas, La Cordelière, ou Trésor des indulgences du cordon St François, Paris, Jean Le Bouc, 1608.
Campani, Fabritio, La Vie civile […] (Platet, Charles trad.), Paris, Impr. de F. Huby, 1608.
Le Masson, Nicolas, Les premières Œuvres […] dediées à la Reyne, Paris, O. de Varennes, 1608.
Vallet, Pierre, Le Jardin du roy très chrestien Henry IV, […] dédié à la Royne, s.l., s.n., 1608.
Bourgeois, Louise [dite Bourcier], Observations diverses sur la stérilité, perte de fruict, foecondité, accouchement, Paris, A. Saugrain, 1609.
Cappel, Ange [sieur Du Luat], Maxime, preuves […] présentées […] sur la réformation de la justice et abréviation des procès [dédié au roy, mais célèbre portrait de Marie par Thomas de Leu), s.l.n.d. [ca. 1609].
Coton, Pierre [S.J., Le P.], Intérieure occupation d’une âme dévote, […] 2e édition augmentée présentée à la Royne, Paris, Claude Chappelet, 1609.
Garnier, Claude, Vie de Saincte Marguerite en vers, Dediee à la royne, Paris, 1609.
Recueil des vers d’un Balet à la Royne, Paris, 1609.
Camerarius, Philipp Kammermeister, dit, Les Méditations historiques de Philippe Camerarius [titre gravé de Firens, « La gloire aurait les traits de Marie »], Lyon, pour la veuve d’Antoine de Harsy, 1610.
Critton, George, Panegyricus in Mariae Mediceae, Francorum et Navarraeorum reginae, inaugurationem, Paris, P. Mettayer, 1610.
Goujon, Jean, Hiéroglyphe royal d’Henry le Grand [René Gros de St-Joyre (éd.)], Lyon, J. Roussin, 1610.
Le Digne, Nicolas, La Couronne de la Vierge Marie, Paris, Eustache Foucault, s.d. [1610].
Matthieu, Pierre, Panegyre sur le coronnement de la Royne, Paris, P. Mettayer et la veuve M. Guillemot, 1610.
La reine régente, 1610-1617
Billard de Courgenay, Claude, Larmes sur la tombe de très grand, très victorieux, très chrestien roy de France et de Navarre Henry IIII. À la Royne, Paris, Rolin Thierry, 1610.
Chaissy, De [secrétaire de la Chambre du roi], Le Septenaire royal, où est monstré que ce nombre a esté fatal, Paris, J. Gesselin, 1610.
Champflour, François [Dom] [O.S.B], Funebres cyprez dediez a la royne mere du roy regente en France, Paris, Jean Libert, 1610.
Coton, Pierre [S.J., Le P.], Lettre déclaratoire de la doctrine des Pères Jésuites conforme aux décrets du concile de Constance, adressée à la royne mère du roy, régente en France, Lyon, N. Jullieron, 1610.
Du Chesne, André, Les Tiltres d’heur et de vertu de feu très chrestien Henry IIII [même ouvrage que L’Épithète d’honneur d’Henry le Grand], Paris, J. Petit-Pas, 1610.
Du Monstier, Daniel, Stances sur la mort de tres-chrestien et tres-invincible Henry le Grand roy de France et de Navarre, Paris, 1610.
Du Verdier, P., Discours consolatif sur la mort de très heureuse mémoyre Henry le Grand, […] à la royne régente, mère du roy, Paris, Nicolas Du Fossé, 1610.
Garnier, Claude, Tombeau de très haut, très auguste et très invincible prince Henry le Grand, roy de France et de Navarre [contient l’Hymne triomfal qui avait été fait pour l’entrée de Marie de Médicis], Paris, Jean Libert, 1610.
Giraldi, Giuliano, Esequie d’Arrigo quarto cristianissimo re di Francia, e di Navarra celebrate in Firenze [portraits de Marie p. 43 sq.], Firenze, B. Sermartelli e fratelli, 1610.
Gournay, Marie Le Jars de, Adieu de l’ame du roy de France et de Navarre Henry le Grand à la royne, Paris, Fleury Bourriquant, 1610.
La Guesle, Jacques de, Remonstrances faictes a Mantes en l’an M.D. XCIV. Dediees à la royne regente, mere du roy, Paris, Pierre Chevalier, 1610.
Nervèze, Antoine de, Discours funèbre sur le trespas d’Henry le Grand, Paris, T. Du Bray, 1610.
Pasquier, Nicolas, Remonstrances très-humbles à la Royne mère, régente en France, pour la conservation de l’estat, Paris, J. Petit-Pas, 1610.
Rabouyn, H., Sonnet sur le sacre et couronnement de la royne, avec les stances lamentables de l’autheur, Paris, Fleury Bourriquant, 1610.
Raemond, Jean-Charles [abbé de la Frenade], Regrets funèbres sur la mort d’Henri IIII, Paris, C. Sevestre, 1610.
Richeome, Louis, Consolation envoyée à la royne […] sur la mort déplorable du feu roy de France et de Navarre, Henri IV, Lyon, 1610.
Au Roy, et a la Royne, regente sa mere, sur l’execrable parricide, commis en la personne du deffunct roy, Henry le Grand, s.l., s.n., 1611.
Benevent, Jérome de, Panégyrique à la reine régente [éd. en italien en 1612], Paris, G. Robinot, 1611.
Bertaut, Jean [évêque de Séez], Stances sur la mort du feu Roy, par messire J. Bertaut, premier aumonier de la Royne, Paris, T. Du Bray, 1611.
Bocchineri, Carlo, Il Palladio poemetto […] dedicato alla Maesta Christianissima della Regina di Francia, Parigi, Giovanni Heuqueville, 1611.
Bonnet d’Aumelas, G. de, Recueil chrestien, Paris, Pierre Chevalier, 1611.
Bourgeois, Claude, À la reine, régente de Sa Majesté, s.l.n.d. [signé Claude Bourgeois, 15 janvier 1611].
Burée Druide, Pierre, Proposition et advis d’un certain moyen de réduire les François qui sont de la religion P. R. à la foy catholique sans peine, despence, ny violence. Dédié à la royne, Paris, C. Chappelain, 1611.
Chabans, Louys de, Recueil des vers lugubres et spirituels, Paris, T. Du Bray, 1611.
Chevallier, Guillaume de, La Chrestienté sur le Tombeau d’Henry le Grand. Avec un advis a la France pour la conseruation de l’Estat. À la Royne regente, Paris, J. Berjon, 1611.
Colomby, François de Cauvigny, sieur de, Consolation à la Royne régente, Paris, Claude Morel, 1611.
Coton, Pierre [Le R.P., S.J.], L’Office de la Vierge Marie pour tous les temps de l’année […] le tout par le commandement de la roeyne, Paris, Eustache Foucault, 1611.
Coton, Pierre [le P., S.J.], Oraisons dévotes pour tous chrestiens catholiques, Paris, Eustache Foucault, 1611.
Despontières, Le Franc et loyal advis du chevalier catholique à la royne, s.l., s.n., 1611.
Du Peyrat, Guillaume, Recueil de diverses poésies sur le trespas d’Henry le Grand […] et sur le sacre et couronnement de Louis XIII, Paris, Robert Estienne et Pierre Chevalier, 1611.
Du Sablé, Guillaume, La Muse chasseresse, dédié à la Royne mère régente, Paris, aux frais et dépens de l’auteur, 1611.
[Hesteau de Nuisement], Les tombeaux d’Henry le Grand, de César et d’Alexandre […] Dediez à la Royne Mere du Roy, Paris, Fleury Bourriquant, s.d. [ca. 1611].
La Guesle, Jacques de, Les Remonstrances de messire Jacques de La Guesle procureur général du roy. Dédiées à la royne régente, Paris, Pierre Chevalier, 1611.
Lingendes, Jean de, Ode à la Royne, Paris, T. Du Bray, 1611.
Lostal, Pierre de, La Navarre en deuil, Rouen, J. Petit/Caen, J. Mangeant, 1611.
Malherbe, François de, Vers du Sr de Malherbe à la Reine, Paris, A. Beys, 1611.
Paris, C., Odes chrestiennes dédiées a la Royne, Paris, s.n., 1611.
Pelletier, Thomas, Lettre de consolation, à la royne mère du Roy sur la mort de feu Mgr le duc d’Orléans, Paris, Impr. de F. Huby, 1611.
Sully, Maximilien de Béthune, duc de, Lettre de Monsieur de Rosny à la Royne régente, s.l., s.n., 1611.
Villars-La-Faye, Simon de [sieur de Chevigny], Préceptes d’Estat tirez des histoires anciennes et modernes […] dediez au Roy et à la reine, Paris, P.-L. Febvrier, 1611.
Baron de Nangeville, Les Muses du sieur Baron de Nangeville, où est compris le Songe de la reyne […] Paris, F. Martin, 1612.
Billard de Courgenay, Claude, Tragédies françoises, Paris, Impr. de F. Huby, 1612.
Colomby, François de, Actions de grâces à Dieu pour les mariages du roy et de Madame, et pour tous les heureux succez de la régence, Paris, Impr. de F. Huby, 1612.
Coquerel, Nicolas de, Les Causes principales du surhaussement des monnoyes de France […] présenté à la royne, Paris, Vve N. Roffet, 1612.
Forget, Pierre, le sieur de La Picardière, Hymne de la reyne regente, mère du roy, Paris, T. Du Bray, 1612.
Les chevaliers françois au roy. Stances – Les chevaliers françois, à la royne. Stances, s.l.n.d., [carrousel de la Place royale, 1612].
Menantel, François de, sieur de St Denis, Prosopopée historique […] ou tableau sacré des incomparables vertus de la reine régente, Paris, Fleury Bourriquant, 1612.
Oña, Pedro de [de l’ordre de la Merci, évêque de Gaëte], La Lice chrestienne, ou l’Amphithéâtre de la vie et de la mort, […] traduict en françois par J. Baudoin, Paris, Eustache Foucault, 1612.
Andreini, Giovan Battista, L’Adamo, sacra rapresentatione di Gio. Batista Andreino, Milano, G. Bordoni, 1613.
Boissat, Pierre de [sieur de Licieu], Le Brillant de la Royne, ou les Vies des hommes illustres du nom de Médicis, Lyon, P. Bernard, 1613.
Escorbiac, Jean d’, La Christiade […], Paris, 1613.
Fonteny, Jacques de, Sommaire discours des vies et mœurs des roynes de France […] jusques à la très-auguste Marie de Médicis, Paris, N. de Mathonière, 1613.
Laval, Antoine de, Paraphrase des CL pseaumes de David […] a la tres chretienne […] Royne de France […] Marie de Médicis, Paris, Vve Abel L’Angelier, 1613.
Muranus, Petrus [Le P., de l’ordre réformé de Saint-Augustin] (Coulanges, Philippe de trad.), Advénement du fils de Dieu en chair, Paris, Impr. de F. Huby, s.d. [ca. 1613].
Richeome, Louis [S.J], Justa anniversaria Henrico Magno seu Consolatio ad Reginam Galliae Regis matrem […] ex Gallico R.P. Richeomii […] [ a Nic. Caussin latine facta], Antverpiae, ex officina H. Verdussi, 1613.
Rizzi [Venetiano Comico], Prologo in lode di Maria Medici, 1613.
Bardin, P., Panégyrique au roi et à la reine régente sur leur retour de Poitou et Bretagne, présenté à Leurs Majestés, Paris, J. Foüet, 1614.
Camus, Jean-Pierre [Évêque de Belley], Diversitez […] Livre XXXI. Traittant des passions de l’ame. À la Royne, Paris, Claude Chappelet, 1614.
Claude d’Abbeville [Clément Foullon, en religion le P.], Histoire de la mission des Pères capucins en l’isle de Maragnan, Paris, Impr. de F. Huby, 1614.
Coeffeteau, Nicolas, Response au livre intitulé Le Mystère d’iniquité du sieur Du Plessis, Paris, Impr. de F. Huby, 1614.
Colomby, F. de Cauvigny [sieur de], Réfutation de l’astrologie judiciaire […] dédié à la Reyne régente, Paris, T. Du Bray, 1614.
Coton, Pierre [S.J., Le P.], Heures du Roy Louis XIII […] mises en ceste forme pour l’usage de la Reyne Mère, Paris, Eustache Foucault, 1614.
Coton, Pierre [S.J., Le P.], Méditations sur la vie de Nostre Sauveur Jésus-Christ[…] dressées par le commandement de la Royne, Paris, Eustache Foucault, 1614.
Coton, Pierre [S.J., Le P.], Méditations sur la passion, Paris, Eustache Foucault, 1614.
Fradelius, Petrus, Lodovico XIII, […] cum augustissima regina matre Maria de Médicis et […] Elisabeta sorore […], s.l., s.n., 1614.
Ariosto, Lodovico, Le divin Arioste, ou Roland le furieux, traduict nouvellement en françois par F. de Rosset […] Le tout enrichi de figures, et dédié à la grande Marie de Médicis, Paris, Robert Foüet, 1615.
Balzac, Jean-Louis Guez de, Harangues panégyriques, au Roy sur l’ouverture de ses Estats, et à la Reine sur l’heureux succez de sa régence, Paris, T. Du Bray, 1615.
Du Ruau, Florentin, Le Tableau de la régence de Blanche Marie de Médicis, Poitiers, A. Mesnier, 1615.
Garasse, François [S.J.], Royalle reception de leurs majestez très chrestiennes en la ville de Bourdeaus, Bordeaux, Simon Millanges, 1615.
Marino, Giovanni Battista, Il Tempio. Panegirico del Cavalier Marino alla maesta Christianissima di Maria de’Medici, reina di Francia et di Navarra, Lyon, N. Jullieron, 1615.
Montchrestien, Antoine de, Traicté de l’économie politique, dédié au Roy et à la Reyne mère du Roy, Rouen, J. Osmont, 1615 [s.l.n.d. pour les exemplaires de dédicace].
Schotter, Jacques, Epithalamia Christianissimorum regum, Henrici Magni, anno 1600. decantatum ad Reginam Christianiss. regis matrem et Ludovici XIII, anno 1615, ejusdem majestati nuncupatum, Paris, P. Buray, 1615.
Hegat, Guillaume, Ludovico et Annae, clementissimis regibus, et Mariae reginae matri, gratulatio, Burdigalae, excud. S. Millangius, 1616.
Poteau, Nicolas, O.P., Les quinze degrez de la penitence, représentés par les quinze pseaumes de F. Petrarque paraphrasés en françois, Lyon, Jacques Faure, 1616.
Richy, Jules de, Le Temple de pudicité à la Royne, mère du roy, par I. D. R. G. S. D. R., Paris, S. Moreau, 1616.
Tumbeau de la guerre. À la Royne, Mere du Roy, Paris, Jean Le Bouc et Claude Hulpeau, 1616.
Campeggi, Ridolfo, Le lagrime di Maria Vergine, poema heroico, Bologna, Sebastiano Bonomi, 1617.
Du Moulin, André, Le Divin trophée du Lys royal et de l’invincible massue des Médicis […] chantez en sonnets acrostics […] Paris, Impr. de H. Blanvilain, 1617.
Hubin, Nicolas, La Fontaine de Jouvence de la France présentée à la Reyne mère, Paris, 1617.
De Blois à Compiègne, 1618-1630
Balzac, Jean-Louis Guez de, Copie d’une lettre escritte à monsieur le Garde des sceaus [Balzac prend la défense de la reine mère : « gouvernés si vous pouvés tout seul les affaires […], mais permettés que sa mère le voye »], s.l., s.n., 1618.
Billard, Claude, L’église triomphante ; poëme héroïque, Lyon, C. Morillon, 1618.
Durand, Estienne, Riparographie [pamphlet manuscrit en faveur de la reine mère, brûlé en même temps que Durant et François Sity, le 19 juillet 1618], 1618.
Garnier, Claude, Pange lingua, [Paris ? 1618 ?], L’Office de la Vierge, Paris, Rolet Boutonné, 1618.
Monte Simoncelli, Baldovino da, In obitu Heleonorae, principis magni Ferdinandi filiae, ad magnam ducem matrem laudatio, Mariae Medici Galliarum reginae nuncupata […], Florentiae, apud Z. Pignonium, 1618.
Ovide, Les Epistres d’Ovide, traduites en prose françoise par les Srs Du Perron, de La Brosse, de Lingendes et Hedelin, Paris, T. Du Bray, 1618.
Belo[u]rdeau, Pierre, Récit et véritable discours de l’entrée de la Royne Mere dans la ville d’Angers. Faicte le 16 octobre 1619, Angers, Impr. de A. Hernault, 1619.
Brulart de Sillery, Nicolas, et al., Lettres de Messieurs les Chancelier Garde des Sceaux [Nicolas Brulart de Sillery] et Président Jeannin, escrites à la Royne mère, Paris, P. Froment, 1619.
Du Val, Jean Baptiste, Le Psaultier de la Vierge Marie. À la royne, mere du roy, Paris, s.n., 1619.
Entrée royale faite en la ville de Poitiers au très-chrétien roi de France et de Navarre, Louis XIII, et à la reine sa mère, s’y trouvant ensemble pour pacifier les troubles de son royaume, Paris, s.d. Jouxte la copie imprimée à Poitiers par C. Pignon, 1619.
Les magnificences préparées en l’église Notre-Dame de Chartres, pour les dévotes actions de grâces du roi et de la reine sa mère, Paris, rue S. Jacques, au Chêne vert, 1619.
Les triomphes et magnificences faits à l’entrée de la reine, mère du roi, en la ville de Tours, le 6e jour de septembre 1619, Lyon, F. Yvrard, 1619.
Binet, Étienne, Recueil des œuvres spirituelles […] ded a la Royne mere du roy, Rouen, R. L’Allemand, 1620.
Coton, Pierre [Le R.P., S.J.], L’Office de la Vierge Marie pour tous les temps de l’année reveu et ordonné de nouveau, […] le tout par le commandement de la reyne mere, Paris, Gaspard Meturas, 1620.
Piloust, Nicolas, Le Chant d’allégresse sur le retour de la Royne, mère du Roy, en la faveur de la ville et bourgeois de Paris, Paris, Vve du Carroy, 1620.
Réception faicte à la Royne mère du Roy, en la ville d’Orléans le 23. septembre 1620, Lyon, C. Armand dit Alphonse, 1620.
Richelieu, Armand-Jean du Plessis, cardinal de, Harangue à la Royne mère du Roy, contre les plaintes de MM. les Princes, Paris, J. Mesnier, 1620.
Saulnier, Gilbert, Sieur Du Verdier, Le Temple des Sacrifices, ou les Amours de Floridor et d’Olympe […] dedié à la reyne mere du roy, Paris, Antoine Estienne, 1620.
Ricciardi, Tomaso, L’Armonia del mondo, overo la Gloria della […] regina di Francia Maria Medici, Paris, J. Berjon, 1621.
Sonnet de Courval, Thomas, Les Satyres du sieur de Courval-Sonnet, gentilhomme virois, dédiées à la Reine Mére du Roy, Paris, Rolet Boutonné, 1621.
Alary, Jean d’, La Vertu triomphante de la Fortune, où est parlé des grands services rendus par la Reine mère à la France, Paris, chez l’auteur, 1622.
Andreini, Giovan Battista, La Centaura, suggetto diviso in commedia, pastorale e tragedia, Parigi, N. della Vigna, 1622.
Le magnifique ballet dansé à Lyon en presence de deux reynes sous le nom de l’Aurore et Cephale, Paris, J. Martin, 1622.
Le Triomphe de la France sur la fuitte des Anglois. À la Royne mère du Roy, Paris, J. Martin, 1622.
Trousset, Alexis [O.F.M., Le P.], Explication des armes de la Reine mère, à la Reine, mère du Roy, Paris, J. Jacquin, 1622.
Calamai, Giovanni Battista, Il Parto della Vergine, Fiorenza, P. Cecconcelli, 1623.
Guarini, Battista, Le Pasteur fidelle […] Traduit d’italien en vers françois par noble Antoine de Giraud Lyonnois, Paris, Claude Cramoisy, 1623.
Marino, Giambattista, L’Adone, poema del Cavalier Marino, Parigi, Oliviero di Varano, 1623.
Réception de très-chrétien, très-juste et très-victorieux monarque Louis XIII […] par MM. les doyens, chanoines, et comtes de Lyon, en leur cloître et église, le 11 décembre 1622 [entrée de Marie p. 63 sq.], Lyon, J. Roussin, 1623.
Scotte, Claude [dite Martingalle, prophétesse provençale], Les Révélations arrivées à la Martigalle, dédiées à la Reyne mère du Roy, s.l., s.n., 1623.
Danville, Guillard, La Chasteté, poeme heroyque en l’honneur du Roy et des Reynes, Paris, Nicolas Alexandre, 1624.
Gombauld, Jean-Ogier de, L’Endimion, Paris, N. Buon, 1624.
Grangier, Jean, Oratio de justi regis pietate in optimam matrem augustam, habita in scholis regiis an. 1624, Paris, Jean Libert, 1624.
Le Salve Regina des Financiers, à la Reyne mère, s.l., s.n., 1624.
Sidney, Philip (Sir), L’Arcadie de la comtesse de Pembrok, mise en nostre langue, de l’anglois de Messire Philippes Sidney, Paris, T. Du Bray, 1624-1625.
Coton, Pierre [Le R.P., S.J.], L’Office de la Vierge Marie […] par le commandement de la roeyne. Oraisons dévotes pour tous chrestiens et catholiques, Paris, G. Clopeiau, 1625.
Marchant, François, La Science royale. Au roy Louys le juste, à la Reyne mère du Roy, Saumur, P. Godeau et J. Godeau, 1625.
Pirou, Michel [O.S.B., Le P.], La Vie admirable de S. Fiacre […] Dédiée à la Reyne Mère, Paris, F. Pélican, 1625.
Bernard, Charles [conseiller du roi et historiographe de France], À la Reyne, mère du roy, s.l., s.n., 1626.
Collini, Serafino, Il Sagro heroe, effigiato nelle gloriose actioni dell’eminentissmo prencipe il cardinal di Richelieu, Paris, Pierre Chevalier, 1626.
Matthieu, Pierre, Éloge historial de Marie de Médicis, Paris, G. Loyson, 1626.
Morisot, Claude-Barthélemy, Porticus Medicaea. Ad illustriss. Cardinalem Richelaeum, Paris, Targa, 1626.
Philippe d’Angoumois, Le P. [O.M.C.], La Florence convertie à la vie dévote, par la victoire de douze bataillons de l’amour de Dieu, obtenue sur douze escadrons de la vanité, Paris, T. Du Bray et J. Cotterau, 1626.
Virgile, L’Enéide de Virgille, en prose françoise, scavoir les VI premiers livres, par le Sr Du Tertre et les autres, par M. Du Pelliel, Paris, T. Du Bray, 1626.
Boisrobert, François Le Metel de, Paraphrase sur les pseaumes de la pénitence de David, Paris, T. Du Bray, 1627.
Le Comte, Pierre, L’Echo du Mont de Sion pour la prospérité des armes du Roy […] dédié à la Royne mère du Roy, Paris, F. Jacquin, 1627.
Paranymphe sur le judicieux conseil d’estat de la Reyne Mère du Roy et de Messeigneurs l’Illustrissime Cardinal de Richelieu et de Marillac, Garde des Sceaux de France, Paris, J. de La Tourette, 1627.
Urfe, Honoré d’, La Sylvanire, ou La Morte-vive. Fable bocagere, Paris, Robert Foüet, 1627.
Urfe, Honoré d’, La Vraye Astrée […] Quatriesme partie, Paris, T. Du Bray, 1627.
Venturi, Ventura [olivétain, Le P.], La Vie incomparable de la bienheureuse mère Passidée de Sienne […] envoyée manuscrite à la reyne mère du Roy, Paris, J. Foüet, 1627.
Boisrobert, François Le Metel de, Ode a la reine mere, Paris, 1628.
Frey, Janus Cäcilius, Mariae Medices […] elogia ex dictionibus quae omnes ab initiali regii nominis et cognominis litera M. incipiunt, Paris, D. Langlois, 1628.
Gaberot, Louis, Paraphrase sur le cantique de la Vierge, Magnificat anima mea Dominum, Paris, P. Rocolet, 1628.
Magdeleine de Saint-Joseph [Madeleine Dubois de Fontaine-Marans, en religion la Mère], La Vie de sœur Catherine de Jésus […] Par le commandement de la Reyne mere du Roy, Paris, F. Dehors, 1628.
Le roi victorieux. Dédié à la reine mère, Paris, Robert Estienne, 1628.
Angenoust, Nicolas, Le Paranymphe des Dames, dédié à la Serenissime Royne, Marie de Médicis, mere du Roy Tres-Chrestien, Troyes, Pierre Du Ruau, 1629.
Bordier, René, Au Roy, sonnet – Sonnet pour la royne mère du roy, s.l.n.d. [1629].
Courtot, La Vie de St Denys, apostre de la France, en vers français, dédiée à la Reyne mère du roy par Madame l’abbesse de Montmartre, Paris, Michel Soly, 1629.
La Trau, Olivier de [sieur de La Terrade], Discours de l’ordre, milice et religion du S. Esprit, Paris, 1629.
Le Moyne, Pierre (S.J.), Le Portrait du roy passant les Alpes, Paris, S. Cramoisy, 1629.
Coste, Hilarion de, Les Eloges et vies des reynes, princesses, dames et damoiselles illustres en piété, courage et doctrine, Paris, S. Cramoisy, 1630.
Malherbe, François de, Les Œuvres [les « Vers à la reyne » sont au livre troisieme des Poesies], Paris, C. Chappellain, 1630.
Après le départ de France, 1631-1643
La Serre, Jean Puget de, Histoire curieuse de tout ce qui s’est passé à l’entrée de la Reyne, mère du Roy très-chrestien, dans les villes des Pays-Bas, Anvers, Impr. de B. Moretus, 1632.
Barlaeus, Caspar, Medicea Hospes, sive Descriptio publicae gratulationis, qua serenissimam augustissimamque Reginam, Mariam de Medicis, excepit senatus populusque Amstelodamensis, Amstelodami, J. et C. Blaeu, 1638.
La Serre, Jean Puget de, Histoire de l’entrée de la Reyne, mère du Roy très-chrestien, dans la Grande-Bretaigne, Londres, G. Thomason et O. Pullen, 1639.
La Serre, Jean Puget de, Histoire de l’entrée de la Reyne, mère du Roy très-chrestcien, dans les Provinces unies des Pays-Bas, Londres, G. Thomason et O. Pullen, 1639.
Morgues, Mathieu de [sieur de Saint-Germain], Les Deux faces de la vie et de la mort de Marie de Médicis, royne de France, Paris, 1643.
Berti, Simone di Giovanni, Esequie della regina Maria, celebrate in Firenze per ordine del Serenissimo Granduca di Toscana nell’insigne collegiata di San Lorenzo il di 23. di Settembre 1642, Firenze, Amador Massi e Lorenzo Landi, 1643.
Doni, Giovanni Battista, Delle Lodi della cristianissima Maria, regina di Francia, orazione funerale, Firenze, Amador Massi e Lorenzo Landi, 1643.
Notes de bas de page
1 Cette étude a pour origine une communication donnée à la Société nationale des Antiquaires de France en février 2005 et publiée, dans une version très réduite, dans le Bulletin 2004-2005 de cette société, p. 290-294. J’ai ensuite donné une contribution plus étendue, accompagnée de notices des œuvres exposées et de deux annexes (liste des livres ayant appartenu à Marie de Médicis et liste des livres dédicacés à Marie de Médicis) dans le catalogue en italien de l’exposition tenue à Florence en 2005 : I. de Conihout, « I libri della Regina », in Maria de’Medici, una principessa fiorentina sul trono di Francia, Cat. mostra, C. Caneva et F. Solinas (dir.), Florence, Palazzo Pitti, Livourne, 2005, p. 257-260, 329-333 et 366-373 (erreur de reproduction p. 259).
2 Mon enquête, qui demanderait à être complétée, m’a permis de recenser environ 180 titres dédiés à Marie de Médicis entre 1600 et 1631, date de son départ définitif de France. Voir, pour les titres cités passim dans cette introduction, la liste des livres dédicacés à Marie de Médicis qui figure en annexe (Annexe II).
3 Conihout, « I libri della Regina », op. cit., p. 330.
4 M. Fumaroli, F. Solinas, F. Graziani (dir.), Le « siècle » de Marie de Médicis : actes du Séminaire de la chaire Rhétorique et société en Europe (XVIe-XVIIe siècles) du Collège de France (Vol. 21-22 de Franco-Italica. Rivista), Alessandria, 2003 ; Marie de Médicis : un gouvernement par les arts, P. Bassani Pacht, T. Crépin-Leblond, N. Sainte Fare Garnot, F. Solinas (dir.), Paris/Blois, 2003 ; Maria de’Medici. Una principessa fiorentina sul trono di Francia. Catalogo della mostra (Firenze, 19 marzo-4 settembre 2005), C. Caneva, F. Solinas (dir.), Florence/Livourne, 2005.
5 G. Fulco, « Marino, “Flavio” e il Parnaso barocco nella corrispondenza del “Rugginoso” », in Feconde venner le carte. Studi in onore di Ottavio Besomi, T. Crivelli (éd.), Bellinzona, 1997, p. 297-331. E. Raimondi, « La letteratura a Bologna nell’eta del Reni », in Guido Reni, 1575-1642, Mostra, Bologna, 1988, p. 123-142. The Illustrated Bartsch: Italian Masters of the Sixteenth and Seventeenth Centuries, vol. 18; vol. 40, W.L. Strauss, V. Birke, J.T. Spike (éd.), New York, 1982-1987, nos 39-40, p. 51-52 et 104-105, p. 102-103.
6 E. Lazzareschi, « Una mistica senese : Passitea Croci (1564-1615) », Bulletino senese di storia patria XXII, 3, 1915.
7 M.N. Baudoin-Matuszek, « La succession de Marie de Médicis […] », in Bulletin de la Société de l’Histoire de Paris et de l’Île de France, 1990, p. 285-293.
8 P.L. Jacob, Traité des plus belles bibliothèques, Paris, 1644, p. 477. Voir aussi, pour un témoignage un peu plus tardif, S. Galetti, « L’appartement de Marie de Médicis au palais du Luxembourg », in cat. expo. Marie de Médicis : un gouvernement par les arts, P. Bassani Pacht, T. Crépin-Leblond, N. Sainte Fare Garnot et al. (éd.), Paris/Blois, 2003, p. 131 et n. 3.
9 Les Femmes bibliophiles de France, XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, 1886, t. I, p. 175-188.
10 Catalogue des livres précieux […] de la Bibliothèque de M. Ambroise Firmin-Didot, Paris, 1881, no 282.
11 Voir en annexe I la liste des livres de la bibliothèque de la reine.
12 Fer non reproduit in E. Olivier, G. Hermal et R. de Roton, Manuel de l’amateur de reliures armoriées françaises […], Paris, 1924-1938, t. XXVI, pl. 2504. Figure également sur les nos 8, 24, 27, 36, 57 et 67 de mon annexe I.
13 Olivier, Hermal, de Roton, op. cit., fer no 2 (sur Montholon, 1612, Annexe I, no 35). Figure également sur les nos 5, 34, 50, 53, 59 et 69, ainsi que sur un livre offert en prix (Nicolas Caussin, BnF, Rés. X 1323, Quentin-Bauchart no 8). Le fer no 1 d’Olivier est italien, et ne se rencontre qu’une fois, sur une édition romaine de 1609 (Annexe I, no 23).
14 Le chancelier Nicolas Brulart de Sillery (1544-1624), ses fils Noël, commandeur de Sillery et Pierre, marquis de Puisieux, qui obtint le rappel de la reine mère au Conseil après la mort de Luynes (Notices de M. Prévost in Dictionnaire de biographie française, t. 7, 1956, col. 491-496).
15 G. Guilleminot-Chrétien, Papiers marbrés français, reliures princières, cat. expo., Paris, 1987, no 7, qui ne cite pas le volume de la Bibliothèque Mazarine parmi les exemplaires connus du livre de Vallès.
16 S. Mamone, Paris et Florence deux capitales du spectacle pour une reine, Marie de Médicis, Paris, 1990 (Milan, 1988) ; J.-P. Néraudau, L’Olympe du Roi-Soleil : mythologie et idéologie royale au Grand Siècle, Paris, 1986.
17 Annexe 1 : Livres ayant appartenu à Marie de Médicis, no 1.
18 G.D. Hobson, Les Reliures à la fanfare. Le problème de l’S fermé. 2e éd. aug. par A.R.A. Hobson, Amsterdam, 1970.
19 Annexe 1 : Livres ayant appartenu à Marie de Médicis, no 20 ; Conihout in Maria de’Medici, una principessa fiorentina, op. cit., p. 329.
20 I. de Conihout et P. Ract-Madoux, « Veuves, pénitents et tombeaux : reliures françaises du xvie siècle à motifs funèbres », in Funérailles à la Renaissance, J. Balsamo (éd.), Genève, 2001 ; p. 226-268. À la recherche de la bibliothèque perdue de Catherine de Médicis in Il Mecenatismo di Caterina de’Medici, S. Frommel (éd.), Colloque de Florence, Marsilio, 2008, p. 39-61 et 399-409.
21 Annexe 1 : Livres ayant appartenu à Marie de Médicis, no 22.
22 Annexe I, nos 46, 55 et 58 (le Pluvinel de 1623, dont Macé Ruette a partagé l’édition).
23 J. de La Caille, Histoire de l’imprimerie et de la librairie, Paris, 1689, p. 213 : « C’est luy qui a trouvé l’invention du papier marbré et du marroquin jaune marbré ». Sur Ruette, voir Thoinan, op. cit. ; P. Renouard, Répertoire des imprimeurs parisiens, libraires et fondeurs de caractères en exercice à Paris au XVIIe siècle, Nogent-le-Roi, 1995, p. 392. Sur les deux principaux ateliers de reliure évoqués dans cet article, Macé Ruette et le Maître Doreur, voir R. Esmérian, Douze tableaux synoptiques sur la reliure au XVIIe siècle, Paris, 1972 ; I. de Conihout et P. Ract-Madoux, Reliures françaises du xviie siècle, grands décors et reliures pour les curieux, Chantilly et Paris, 2002, passim ; I. de Conihout, « Les reliures de Mazarin », in Mazarin, les Lettres et les arts, I. de Conihout et P. Michel (dir.), Paris/Saint-Rémy-en l’Eau, 2006, p. 276-295 ; I. de Conihout, « Reliures italiennes et françaises exécutées pour les Barberini, de 1623 à 1644 », in I Barberini e la cultura europea del Seicento, L. Mochi Onori, S. Schütze, F. Solinas (dir.), préf. de M. Fumaroli, Rome, 2006, p. 469-480.
24 Annexe 1 : Livres ayant appartenu à Marie de Médicis, no 72. Sur cette reliure du Maître Doreur, voir I. de Conihout, notice no 287, p. 411, in Un temps d’exubérance, les arts décoratifs sous Louis XIII et Anne d’Autriche, cat. expo., Grand Palais, 9 avr.-8 juil. 2002, Paris, 2002 ; I. de Conihout et P. Ract-Madoux, op. cit., nos 3 et 4. I. de Conihout, notice no 14 p. 56-57 in Le cardinal, la Fronde et le bibliothécaire : les trente plus beaux livres de Mazarin, cat. expo., I. de Conihout et C. Péligry (dir.), Paris, 2003 ; Conihout, in Maria de’Medici, una principessa fiorentina, op. cit., p. 333.
25 Annexe 1 : Livres ayant appartenu à Marie de Médicis, no 21. Conihout, in Maria de’Medici, una principessa fiorentina, op. cit., p. 332.
26 D. Miner, The History of Bookbinding, 525-1950 A.D.: An Exhibition Held at the Baltimore Museum of Art, Baltimore, 1957, no 381 et pl. LXXVI ; Annexe 1 : Livres ayant appartenu à Marie de Médicis, no 2.
27 Annexe 1 : Livres ayant appartenu à Marie de Médicis, no 68. I. de Conihout et P. Ract-Madoux, op. cit., nos 3 et 4.
28 Annexe 1 : Livres ayant appartenu à Marie de Médicis, no 4bis. Chefs-d’œuvre du Musée Gulbenkian de Lisbonne : meubles et objets royaux du XVIIIe siècle français. Cat. expo., Musée national du Château de Versailles et de Trianon, 8 nov. 2000-30 janv. 2001, Lisbonne/Versailles/Paris, 2000, no 3, p. 42-43. Je remercie Manuela Fidalgo de son obligeance.
29 Annexe 1 : Livres ayant appartenu à Marie de Médicis, no 1bis. Ms Pal. 228, acq 1865, prov Charles-Louis de Bourbon. Je remercie Federico Macchi de m’avoir signalé cette reliure. Notice détaillée et repr. in L. Farinelli, St. Calzolari, Cum picturis ystoriatum : codici devozionali e liturgici della Biblioteca Palatina, cat. expo., 13 giugno-29 settembre 2001, Parma, Biblioteca Palatina, Galleria Petit, Modène, 2001, no 16, p. 132-135.
30 Bibliothèque de M. Lucien Gougy Deuxième Partie, Paris, 1934, no 783, repr. pl. X, R. Esmérian, Douze tableaux synoptiques sur la reliure au XVIIe siècle, Paris, 1972, II, Atelier de Macé Ruette, no 18.
31 Baltimore, Walters Art Gallery, cote A4. Ne figure pas in D. Miner, The History of Bookbinding 525-1950 A.D.: An Exhibition Held at the Baltimore Museum of Art, Baltimore, 1957. Gardes papier bleu sombre et orange.
32 Spencer 19198.
33 Vente Sotheby, Monaco, 20 oct. 1986, no 531. In Un temps d’exubérance, op. cit., no 284 (sans identification de l’atelier de Ruette).
34 Collection particulière.
35 Sur les échanges de livres entre la France et les Barberini, voir I. de Conihout, « Reliures italiennes et françaises exécutées pour les Barberini, de 1623 à 1644 », in I Barberini e la cultura europea del Seicento, op. cit., p. 469-480.
36 Annexe I : Livres ayant appartenu à Marie de Médicis, no 6. Livres en broderie, reliures françaises du Moyen âge à nos jours [Cat. expo., Paris, Bibliothèque de l’Arsenal, 30 nov. 1995-25 févr. 1996], Paris, 1995, no 25. I. de Conihout et P. Ract-Madoux, op. cit., no 4. Le manuscrit a connu une édition imprimée la même année : Courtot, La Vie de St Denys, apostre de la France, en vers français, dédiée à la Reyne mère du roy par Madame l’abbesse de Montmartre, Paris, Michel Soly, 1629.
37 G. Mouravit, Livres découpés à jour, in E. Rouveyre, Connaissances nécessaires à un bibliophile, Paris (1899), t. III, p. 100-109 ; G. Magnien, Canivets, découpures et silhouettes, Lyon, 1947.
38 J. Ruysschaert, « Les quatre canivets du manuel de prières de l’ordre du Saint-Esprit : Philippe Desportes et le livre d’heures au XVIe siècle », in Studi di bibliografia e di storia in onore di Tammaro de Marinis, t. IV, 1964, p. 61-100.
39 Pieux entretiens avec Notre Seigneur Jesus Christ, manuscrit « fait de mes mains, avec le cizeau », signé Gaignat et « G.T. perforavit », Librairie Chamonal.
40 E. Aumerle, Les psaumes de la pénitence du roi François Ier : description d’un in-12 sur vélin contenant le texte latin des Psaumes de la pénitence « cum figuris et caracteribus ex nulla materia compositis », Issoudun, 1857 ; E. Aumerle, La Dermotypotemnie. Étude sur quelques livres « cum figuris et characteribus ex nulla materia compositis », Issoudun, 1867 ; Alphonse, baron de Ruble, Notice des principaux livres manuscrits et imprimés, qui ont fait partie de l’Exposition de l’art ancien au Trocadéro, Paris, 1879, no 151.
41 Ms. Fr. 24749, Rés.
42 Ms. 3032, coll. Leber.
43 The Arcana Collection: Important Rare Books and Manuscripts, Part II, London, Christie’s, Wednesday 27 October 2010, lot 22 (avec 4 ill.). Je remercie Meg Ford de m’en avoir fourni des photographies.
44 L’attribution à Desportes de la Prière du roi à l’imitation de David n’a cependant rien de certain, voir infra n. 64.
45 Je souscris aux conclusions de Mgr Ruysschaert sur la datation de cette reliure.
46 Guilleminot-Chrétien, Papiers marbrés français, op. cit., p. 19 et 36, no 5.
47 The Estelle Doheny Collection […] Part II, Medieval and Renaissance Manuscripts, which Will be Sold on Wednesday, December 2, 1987, Londres, Christie’s, no 179. Catalogue de la librairie Kraus 188, no 27.
48 Ms. 494. L.M.C. Randall, Medieval and Renaissance Manuscripts in the Walters Art Gallery, Baltimore, 1989-1997, vol. II, Part II, p. 648-649 ; L. Gruel, Manuel historique et bibliographique de l’amateur de reliures, 1887, p. 116 ; Vente du baron d’Heiss, Paris, mars 1785, no 358 ; Vente de la duchesse de Berry, Paris, 22 mars 1864, no 3 ; Catalogue Quaritch, no 500, 1935, no 246, acquis par M. Doheny en 1939 ; Miner, The History of Bookbinding, op. cit., no 381 et pl. LXXVI. Voir supra n. 28.
49 Je n’ai pas vu le nom de Marie de Médicis au cours de l’examen trop rapide que j’ai fait du manuscrit en 2004.
50 Je remercie Luisa Capodieci, qui la première a vu qu’Holbein était le modèle utilisé et me l’a signalé.
51 Voir supra p. 228.
52 168 × 103 mm. pour le canivet Gulbenkian, 161 × 95 mm. pour le canivet Hauck (mais il est dans une reliure postérieure et a été rogné).
53 Vente Cornelius J. Hauck, Christie’s New York, 28 June 2006, lot 285: Prieres Chrestiennes, Prayerbook in French and Latin, illuminated cut-out manuscript on velum [Paris. c. 1660s].
161 × 95 mm. iii + 87 + iii leaves (including one blank), with 62 coloured paper interleaves, intermittent foliation in pencil by Quaritch, followed here, 15-18 lines written in a neat italic hand within double-ruled borders in red, and cut filigree borders of scrolling foliage, fruit, fleur-de-lys, geometric patterns, monograms and inscriptions, rubrics and versal initials in red, seven illuminated initials opening the Psalms and two tailpieces, 57 large miniatures, some as roundels, and 23 vignettes, on 30 leaves, allset in elaborate cut-out filigree borders, 19 incorporating the gilded monograms of L, and MA, (a few cut-out borders with minor tears, some edges of interleaves lightly stained, occasional yellowing of vellum).
Late 18th-century French olive morocco gilt, the covers with broad roll-tooled dentelle border, spine in six compartments with alternate red morocco onlays, lettered in the second ‘Heures Chret.’, others with a semé of flower tools, gilt inner dentelles, (slight rubbing at lower corners and at head and foot of spine), edges gilt.
Lace-cut vellum manuscript apparently made for the Sun-King, Louis XIV
Provenance: Barrois-Ashburnham- Quaritch-Lathorp Harper.
Prayers opening with ‘Priere pour le Matin’ ff.1-7; ‘Les Sept Pseaumes’ ff.8-37; ‘Les quinze misteres du saint rosaire’ ff.39-69; ‘Antiennes et oraisons des Apostres’ ff.70-82; Suffrages to Saints Jerome, Augustine, Dominic, Gregory, Francis, Ambrose and Albert ff. 83-86; leaf with border only f.87.
The assertive presence of the monograms MA and L combined with the proliferations of fleur de lys and the frequent appearance of rayed golden suns on the pages with miniatures make it seem almost certain that the present manuscript was made for the grandson of Marie de’ Medici, Louis XIV and his wife Marie-Thérèse (m. 1660). The sentiments of the only cut-out inscriptions in the manuscript seem further evidence of this ownership: vive le roi in the border of folio 9 and sagittae tuae acutae populi sub te cadent in corda inimicorum regis on folio 69. This is around a prayer for the king ‘Domine Salvum fac Regem’, written in a different but contemporary hand: ‘conserva christianissimo regi nostro ludovico, tibi placentem filium ad regni francorum prosperitatem et pacem’. The final sequence of prayers asking Fathers and Confessors of the church for their intercession is written in the same hand and each prayer ends with the initial L.
54 L. Moréri, Le Grand Dictionnaire Historique […], Nouvelle édition, Paris, 1759, t. IX, p. 131-136.
55 Passé en vente en 1992 chez Christie’s à Londres, le 24 juin, lot no 76 : Reneaulme, Matthieu de (fl.1530). Anacreontos Lexicon, in Greek, [Blois: c. 1530]. 8° (140 × 90 mm). Autograph manuscript on paper. 100 leaves (firstblank). Humanistic greek script, title in capitals, brown ink, initial-strokes in red. Coloured architectural title-border incorporating two armorial devices, a sword and an olive branch, author’s illuminated devices (including anchor-and-snake), monograms and mottoes (Vera manet me salus) throughout, illuminated Greek initials marking the alphabetical divisions. 19th-century red morocco.
56 L’un au moins a été imprimé : P. de Reneaulme, Grammatica graeca paucissimis versibus conscripta, Parisiis, ex typographia S. Prévosteau, 1595.
57 P. Renealmi, Specimen historiae plantarum, plantae typis aeneis expressae, Parisiis, apud A. Beys, 1611.
58 J.-A. de Thou, I.A. Th. Crambe. Viola. Lilium. Phlogis. Terpsinoe, Parisiis, M.D.CXI.
59 La vertu de la Fontaine de Médicis, près de Saint Denis les Bois par Paul Reneaume, Docteur en Médecine ; in-8°, Blois, Cottereau, 1618 (J. Le Long, Bibliothèque historique de la France, 1719, no 869), dont je n’ai pu localiser aucun exemplaire, et déjà introuvable au siècle si on en croit une note inscrite dans le Ms. 108 de la BM de Blois : Catalogus librorum Bibliothecae S[anc]ti Launomari Blesensis 1673 : « Nota. La plupart des livres de liturgie portés sur ce catalogue ne se retrouvent plus ; probablement ils furent détruits en 1793. On voudrait bien avoir aujourd’hui un opuscule de Renaulme, botaniste et médecin blésois, inscrit page 238 (Les Vertus de la fontaine de Médicis) ; c’est un petit ouvrage sur les eaux minérales de Saint Denys lés Blois, mais toutes les recherches faites jusqu’ici pour en découvrir quelque exemplaire sont demeurées infructueuses » (source Bibliothèques Virtuelles Humanistes).
60 M. de Reneaulme, Pharmacopoea Blaesensis, Blaesis, apud J. et M. Cottereau, 1634.
61 I. de Conihout, Botanica in originali : livres de botanique réalisés en « nature-printing », cat. expo., BnF, Rés., 1993. L.N. Amico, Bernard Palissy et ses continuateurs : à la recherche du Paradis terrestre, Paris, 1996, p. 86 sq. ; B.J. Ford, Images of Science : A History of Scientific Illustration, London, 1992.
62 À titre de comparaison, le hérault d’armes Dupont-Martineau reçoit 800 livres en 1622 pour l’exécution d’un manuscrit des armoiries des chevaliers du Saint-Esprit (Fernand Mazerolle, « Documents sur les relieurs, miniaturistes et calligraphes des ordres royaux de Saint-Michel et du Saint-Esprit », Bulletin du bibliophile, 1895-1897, no 107, p. 115.
63 Le seul exemplaire connu, qui contient un portrait gravé de l’auteur, est conservé dans la collection Marolles du Département des estampes et de la photographie de la BnF (Rés. Kb31 fol., p. 9321-9337). Pour des exemples de l’investissement très élevé que représente la publication d’un recueil gravé de calligraphie, voir I. de Conihout, « Pierre Moreau, maître écrivain et imprimeur (ca. 1600-1648) », in Poésie et calligraphie imprimée à Paris au XVIIe siècle. Autour de la « Chartreuse » de Pierre Perrin, poème imprimé par Pierre Moreau en 1647, I. de Conihout et F. Gabriel (éd.), Paris/Chambéry, 2004, et V. Meyer, « Les tribulations du graveur hollandais Simon Frisius chez les calligraphes parisiens », Bulletin du bibliophile, 2006, 2, p. 245-313.
64 Je suis le texte de l’édition de 1601, Le Psautier et prieres du Sainct Esprit, J.B. Duval (éd.), Paris, Abel L’Angelier, fos 142vo-143 (J. Balsamo et M. Simonin, Abel L’Angelier et Françoise de Louvain (1574-1620). Suivi du Catalogue des ouvrages publiés par Abel L’Angelier (1574-1610) et la Veuve L’Angelier (1610-1620), Genève, 2002, nos 361 [éd. 1601] et 548 [émission 1614]. L’édition de 1611 est un fantôme, il s’agit d’une confusion avec le Psautier de la Vierge donné par le même Duval). Cependant ces versets sont également absents de l’Office de la Vierge publié par Mettayer en 1586. Contrairement à ce que croyait Mgr Ruysschaert, la Priere du roy à l’imitation de celle de David ne figure pas dans les éditions des poésies chrétiennes de Desportes données à Rouen et Paris (Patisson et L’Angelier). Son auteur (Amyot ?) reste inconnu, de même que la version complète du texte (une édition du XVIe siècle, un manuscrit ?) qui a servi de modèle à Duval pour l’édition de 1601 du psautier.
65 C. Mediavilla, Histoire de la Calligraphie Française, Paris, 2006. Mais la meilleure source reste évidemment le formidable ensemble réuni par Marolles.
66 En raison des fonctions qu’il occupe, Jean de Beaugrand, secrétaire ordinaire de la Chambre du roi et écrivain de ses bibliothèques, qui a enseigné l’écriture au petit Louis XIII, serait un bon candidat. Mais, à en juger par ses manuels de calligraphie, son écriture est moins proche de nos canivets que celle de Gougenot.
67 Le Triomphe du véritable amour, fait en vers françois. Ode par Nicolas Gougenot, Dijonnois, imprimé à Béziers en 1618 in Description du balet du veritable amour de Madame la Duchesse de Montmorancy. Dansé en la ville de Pezenas à l’arriuée de Monseigneur le Duc de Montmorancy en icelle, Beziers, Iean Pech, 1618 (un exemplaire à la Bibliothèque Mazarine, A 15897-9).
68 Avec deux pièces publiées en 1633, La Fidèle tromperie (inspirée de l’Amadis de Gaule) et La Comédie des comédiens (qui joue sur le thème du théâtre dans le théâtre). Elles sont suivies en 1634 du Roman de l’infidelle Lucrine, dont la préface explique la réorientation de la carrière de Gougenot : « Ayant esté privé de l’exercice de ma profession ordinaire, par la perte de la veuë, dont il a pleu à Dieu m’affliger », N. Gougenot, La Comédie des comédiens, texte présenté et annoté par D. Shaw, Exeter, 1974 ; Le romant de l’infidelle Lucrine, texte établi et annoté par F. Lasserre, Genève, 1995 ; La Comédie des comédiens et Le discours à Cliton : avec l’étude de son attribution à Gougenot, textes établis, présentés et annotés par F. Lasserre, Tübingen, 2000.
69 Il faudrait comparer avec les usages en vigueur pour les éléments du trousseau. Sont-ils marqués au chiffre ou aux armes à venir de la future épouse ?
Auteur
Christie’s, Paris
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