« Notre Trinité ! » : François Ier, Louise de Savoie et Marguerite d’Angoulême
p. 93-102
Texte intégral
1La reputation de françois Ier a beaucoup varié au cours des siècles. Au XVIe siècle, il était « le grand roy Françoys », mais, dès l’avènement de la dynastie des Bourbons, il a été dévalué. Au XIXe siècle, les historiens en font un « play-boy ». Jules Michelet, dont l’influence sur l’historiographie vulgarisatrice en France se fait toujours sentir, le méprisait. Haïssant le catholicisme, il lui en voulait de s’être rallié à la foi traditionnelle, au lieu d’avoir pris la tête de la réforme protestante. Non content d’avoir capitulé devant Rome, il avait aussi lancé la persécution des réformés1. En plus, François s’était laissé manipuler par sa mère. Malgré son physique costaud et ses talents guerriers et sportifs, François n’était, pour Michelet, qu’un faible qui ne savait pas résister aux femmes. « Les femmes et la guerre – écrit-il –, la guerre pour plaire aux femmes. Il procéda d’elles entièrement. Les femmes le firent tout ce qu’il fut et le défirent aussi2. » Parmi ces femmes, deux étaient prééminentes : sa mère, Louise de Savoie, et sa sœur, Marguerite d’Angoulême. « Ce dangereux objet – écrit Michelet – naquit, on peut le dire, entre deux femmes prosternées, sa mère et sa sœur, et telles elles restèrent dans cette extase de culte et de dévotion3. » Ailleurs, il écrit au sujet de François :
Sa famille l’encadrait, l’embellissait. On le voyait dans l’auréole qu’a tout être aimé, noble apparition entre deux femmes et deux amours, sa mère ardente et belle encore, sa fine et charmante sœur, la Marguerite des Marguerites, qui disait : « Notre trinité ! »4
2Michelet, qui adorait sa mère, a attaché une grande importance à l’influence maternelle en général. « Tous les hommes supérieurs – écrit-il – sont les fils de leur mère : ils reproduisent son caractère moral ainsi que ses traits5. » Si donc François Ier a agit d’une certaine manière, la responsabilité repose sur sa mère.
3Louise de Savoie fut pour Michelet son « mauvais génie ». « Cette royale figure – écrit-il – qui semblait tout comprendre et hâblait à merveille, était en réalité un splendide automate entre la main de sa mère, l’intrigante, violente et rusée Savoyarde, et un homme d’affaires, Duprat, fin, vil et bas, qu’il prit pour chancelier6. » Mais tout en adorant son fils, Louise était prête à en jouer. Elle disait au légat, toujours selon Michelet : « Adressez-vous à moi, et nous irons notre chemin. Si le roi gronde, il faut le laisser dire7. » À la fois snob et xénophobe, Michelet a blâmé Louise pour l’alliance matrimoniale entre la famille royale française et la famille, à la fois italienne et parvenue, des Médicis. Il l’accuse d’avoir rattaché « les lys de France aux pilules des Médicis ». Ayant marié l’une de ses sœurs avec Julien de Médicis, Louise a persuadé son fils de donner Madeleine de la Tour d’Auvergne, princesse de sang royal, à Laurent, le neveu du pape qui est mort presque aussitôt de la syphilis. Il a été suivi peu après par son épouse. Leur fille, Catherine de Médicis, fut pour Michelet un « fatal présent » et ce fut à cause de Louise que François s’est fait le jeu du pape au lieu de devenir le défenseur de l’Italie et d’encourager la révolution luthérienne : « Il laissa tout aller, vendit tout, nouvel Ésaü, pour un plat de lentilles8. »
4Pour Michelet, si Louise de Savoie a personnifié le mal, sa fille Marguerite, au contraire, a été pour lui d’un « esprit charmant et pur ». Il exprima son admiration sous la forme d’une prière : « Notre éternelle reconnaissance vous restera, mère aimable de la Renaissance, dont le foyer fut celui de nos saints, dont le giron charmant fut le nid de la Liberté9. » Tout en ayant deux ans de plus que son frère, la différence d’âge a été, selon Michelet, agrandie par la passion éperdue qu’elle avait pour son frère. Elle fut « la mère, la maîtresse, la petite femme dans les jeux enfantins ; à grande peine fut-elle avertie qu’après tout elle était sa sœur. » Cette passion fut « l’événement décisif, capital, de François Ier ; il lui dut ce qu’il eut de grâce et ce qui séduit encore la postérité. » Selon Michelet, Marguerite avait été élevée par Madame de Châtillon, une femme supérieure qui l’avait préparée pour le rôle de protectrice de tous les esprits libres qu’elle a joué autant que possible malgré François « qui fut fort dur pour elle ». Marguerite a blâmé François, et ultérieurement Louise, pour la fatalité de sa vie que ses vers nous révèlent.
L’idole, en ce luxurieux berceau de Charente (qui ne sont qu’ivresse, alcool) sous cette molle éducation des femmes poitevines […] eut l’âme matérielle en naissant. Sous l’homme et l’enfant même, il y eut le faune et le satyre.10
5Autrement dit, la Trinité était corrompue.
6À la fois historien et poète, Michelet donnait libre cours à son imagination ainsi qu’à ses préjugés. Il était prêt à manipuler l’histoire aussi brutalement que Louise, selon lui, manipulait son fils11. Une grande partie de ce qu’il a écrit sur la Trinité ne mérite pas d’être pris au sérieux. Cependant, son traitement du sujet contient un grain de vérité. Louise a certainement joué un rôle important dans le gouvernement de son fils malgré l’idée, courante à l’époque, que les femmes étaient incapables de gouverner12. Les contemporains l’ont considérée comme ambitieuse et avare. Quant à Marguerite, elle a démontré une spiritualité profonde qui lui a attiré l’admiration des évangéliques et des réformateurs protestants. Alors qu’est-ce au juste que cette « Trinité » dont parle Marguerite ? Est-elle plus que le lien normal entre une mère et ses enfants ? Est-elle aussi corrompue que Michelet voudrait nous le faire croire ? Louise fut-elle méchante et Marguerite une sainte et jusqu’à quel point ont-elles été responsables de la politique de François Ier ? Ces questions méritent notre attention.
7Devenue veuve à l’âge de 19 ans, Louise a dû se soumettre au régime que lui imposa son cousin, le roi Louis XII. En 1499, il confirma la tutelle de ses enfants et l’invita à rejoindre sa cour à Chinon. Mais peu après il la confia aux soins de Pierre de Rohan, seigneur de Gié et maréchal de France. Puissant et ambitieux, cet homme se mit Louise à dos en voulant contrôler sa maison de trop près. Louise couchait dans la même chambre que ses enfants et protesta énergiquement lorsqu’un serviteur trop zélé de Gié y pénétra sans permission13. Mais Louise put élever ses enfants – Marguerite, née en 1492 et François, né en 1494 – à sa façon. Michelet a eu tort de l’accuser de l’avoir fait dans une ambiance malsaine. « La petite cour – écrit-il – entourant un enfant ne put qu’avoir sur lui la plus détestable influence. » Le livre favori du temps, le petit Jehan de Saintré, fut très probablement le guide de Louise. Tendre et peu scrupuleuse, elle ferma les yeux. Or, il est certain que Louise s’est consacrée sérieusement à l’éducation de ses enfants. Elle fut même identifiée avec Prudence par ses contemporains. Pour Symphorien Champier, elle était « une autre Pallas, une très sage Minerve ». En 1530, Jehan de Bourdigné lui a accordé le titre de « la Pallas de Savoie ». Plusieurs livres qui lui furent dédiés reconnaissaient l’importance du rôle qu’elle avait joué dans l’éducation de son fils. L’un d’eux contient une enluminure où l’on voit une grande femme, habillée tout en noir, qui tient d’une main un jeune garçon et de l’autre un énorme compas (infra fig. 99). Le garçon est évidemment François car un dauphin est à côté de lui. La tâche du compas qui représente le cercle (forme parfaite donnée par Dieu à sa création) est d’indiquer les « points » ou principes moraux auxquels le prince doit adhérer. Même si la flatterie entre en jeu, Louise a certainement commandé des livres sérieux pour ses enfants. Elle a aussi engagé François Demoulins – futur grand aumônier de France et évêque – comme tuteur pour son fils14. Érasmien zélé, Demoulins comptait Lefèvre d’Étaples et Guillaume Budé parmi ses amis. Cependant, l’humanisme ne semble pas avoir joué un rôle important dans l’éducation de François Ier qui, comme Shakespeare, a grandi sachant « peu le Latin et encore moins le Grec ». Il savait un peu l’Italien que sa mère lui avait sans doute enseigné. Cependant ses contemporains l’ont jugé mieux formé que la plupart des nobles de son temps. Son compagnon d’enfance, Florange, pensait qu’aucun prince n’avait eu meilleure éducation et Castiglione louait sa culture dans son Il Cortegiano15.
8François Ier a montré de l’intérêt pour la peinture dès son enfance. Il n’avait que dix ans en 1504 lorsque le Florentin Niccolò Alammani écrivit au marquis de Mantoue :
Monseigneur très illustre, comme je suis serviteur et familier de notre petit prince d’Angoulême, il m’a dit qu’il aimerait que je lui fisse venir quelques tableaux de ces maîtres excellents d’Italie, parce qu’il y prend grand plaisir. Et comme je sais que M. Andrea Mantegna est un des plus excellents, et aussi qu’il est aimé de Votre Seigneurie, je prends la liberté de vous écrire en vous priant de faire tout suspendre audit M. Andrea pour lui faire quelque chose d’exceptionnel, comme le mérite un si grand prince.
9Comment peut-on expliquer une telle précocité ? François l’a devait certainement à sa mère qui, elle aussi, aimait la peinture. En 1516, Gian Stefano Rozone écrit à Isabelle d’Este : « Je vais dire une idée que j’ai : il ne serait pas mauvais, voire il serait bon, que Votre Seigneurie lui offrit quelque peinture de saint ou de sainte qui fût parfaite, parce qu’elle y prend grand plaisir et s’y entend. » « Il est donc fort plausible – écrit Marc Hamilton Smith – que la mère de François d’Angoulême ait eu un rôle déterminant dans sa formation artistique16. »
10L’on a souvent raconté que les enfants de Louise de Savoie avaient reçu la même éducation. Au XVe siècle, l’étude des lettres était cependant normalement réservée aux garçons ; l’éducation des filles visait plutôt le mariage, la maternité et les travaux ménagers. Marguerite n’est mentionnée que deux fois dans le Journal de sa mère alors que son jeune frère y figure à chaque page. L’on pourrait donc croire que l’éducation de Marguerite a reçu moins d’attention que celle de François. Mais cela ne semble pas avoir été le cas. Élevée parmi les livres, Marguerite est devenue l’une des femmes les mieux lettrées de son temps17. Son grand-père, Jean d’Angoulême, avait fondé une excellente bibliothèque à Cognac que son fils avait agrandie. Lorsque Louise et ses enfants sont venus à la cour de France, ils ont pu sans doute accéder à l’excellente bibliothèque royale de Blois. Brantôme raconte que Marguerite fut « adonnée aux lettres dès sa plus jeune enfance », une opinion qui se retrouve dans l’éloge que Scévole de Saint-Marthe prononça à ses obsèques18. Il s’étendit sur l’éducation morale et philosophique dont Marguerite avait bénéficiée. Sa philosophie, selon Saint-Marthe, était non seulement celle de Platon mais aussi « la philosophie évangélique », c’est-à-dire « la parole de Dieu ». Sans cela elle aurait mal digéré les obscures leçons de Guillaume Briçonnet. Ainsi que l’écrit Pierre Jourda, dans sa biographie de Marguerite, « elle ne put, à l’aurore du XVIe siècle, et avec les faibles moyens dont on disposait alors, recevoir une culture approfondie. Même pour l’époque cette culture fut exceptionnelle19. »
11Louise ne pensait qu’à l’avancement au trône que le futur saint, François de Paule, avait prédit pour son fils. Son Journal nous permet de suivre ses moments d’angoisse lorsque divers incidents l’ont menacé. Chaque grossesse de la reine, Anne de Bretagne, l’a chavirée. Lorsqu’Anne a un fils en 1512 qui meurt presque aussitôt, Louise ne peut contenir sa joie : « Anne, reyne de France – écrit-elle –, à Blois le jour sainte Agnès 21 janvier eut un Filz, mais il ne pouvoit retarder l’exaltation de mon César, car il avoit faute de vie20. » Dès l’avènement de François Ier en janvier 1515, Louise se trouve au premier plan à la cour. Son fils l’a récompensé pour son soutien. Il lui donne le revenu provenant de la confirmation d’offices, transforme son comté d’Angoulême en duché, et ajoute à son domaine le duché d’Anjou, les comtés de Maine et de Beaufort-en-Vallée et la baronnie d’Amboise21. René, le demi-frère de Louise, est nommé Grand sénéchal et gouverneur de Provence. Plusieurs des anciens serviteurs de Louise sont promus dont le plus important est Antoine Duprat qui, en tant que chancelier de France, va devenir le principal ministre du roi22. Universellement détesté, Duprat peut toujours compter sur le soutien de Louise. François rend à sa mère tout son amour et sa dévotion. Il lui écrit chaque fois qu’il s’éloigne d’elle. La lettre qu’il lui envoie après la bataille de Pavie est devenue célèbre : « De toutes choses ne m’est demeuré que l’honneur et la vie qui est saulve23. » Une place de choix est aussi réservée à la cour pour Louise. Son appartement à Fontainebleau est si agréable que le roi le prend pour lui-même après la mort de Louise en 153124.
12Louise était d’un physique imposant :
La reine mère – écrit Antonio de Beatis en 1517 – est très grande, encore belle de teint, très vive et enjouée, elle me paraît âgée de quarante ans environ et l’on peut lui prédire encore plus de dix ans d’excellente santé. Elle accompagne toujours son fils et la reine Claude sur lesquels elle exerce un pouvoir absolu.25
13Beatis a bien vu l’affection unissant la mère au roi. Elle écrit dans son Journal :
Le jour de la conversion de Saint Paul mon fils fut oint et sacré en l’église de Reims. Pour ce, suis-je bien tenue et obligée à la divine miséricorde, par laquelle j’ai été amplement récompensée de toutes les adversités et inconvénients qui m’étaient advenus dans mes premiers ans et en la fleur de ma jeunesse. Humilité m’a tenu compagnie et Patience ne m’a jamais abandonnée.
14À propos de Marignan, elle écrit :
Le 13 septembre, qui fut jeudi, 1515, mon fils vainquit et défit les Suisses auprès de Milan […] et ce jour propre, je partis d’Amboise, pour aller à pied à Notre-Dame-de-Fontaines, lui recommander ce que j’aime plus que moi-même, c’est mon fils, glorieux et triomphant César, subjugateur des Helvétiens.26
15Telle a été l’importance du rôle de Louise au cours du règne de son fils qu’on lui donne souvent le titre de « reine » qu’elle n’a jamais porté. Elle a été deux fois régente : la première fois en 1515 lorsque François lance sa première invasion de l’Italie, mais son pouvoir en cette occasion est strictement limité car le roi emporte le grand sceau qui sert à authentiquer les documents d’état les plus importants27. La seconde régence commence en 1524, à la descente du roi en Italie et se poursuit, après la défaite de François à Pavie en 1525, lors de sa captivité. En son absence, Louise gouverne le royaume avec l’aide d’un conseil présidé par Duprat. Toujours en guerre, la France se trouve menacée par une invasion de l’étranger. Les survivants de son armée, largement décimée à Pavie, reviennent en France dépenaillés et non payés. Ayant installé son gouvernement à l’abbaye de Saint-Just près de Lyon, Louise laisse la défense du nord de la France entre les mains du Parlement de Paris. Mais sa régence est contestée. Car les femmes sont exclues du trône par la loi salique. Il est généralement admis qu’une régence doit être confiée au plus proche parent mâle du roi. En 1525, Charles de Bourbon-Vendôme occupe cette position et il semble qu’un coup ait été monté pour obliger Louise de lui céder sa place. Mais Charles refuse de jouer un rôle qui pourrait diviser le royaume28. Louise peut donc gouverner, ce qu’elle fait avec succès. Ayant écarté la menace d’une invasion anglaise, elle brise l’alliance anglo-impériale en négociant le traité de More avec l’Angleterre. De là se développe une coalition internationale dont le but est de faire pression sur Charles Quint pour qu’il libère François aux meilleures conditions possibles. Louise tente aussi d’obtenir l’aide du sultan ottoman, Soliman II le Magnifique, initiative qui est suivie par une alliance militaire contre l’empereur en Méditerranée29. La tâche de Louise n’est pas facilitée par le Parlement de Paris qui, profitant de l’absence du roi, tente de renverser certaines mesures qu’il avait prises depuis son avènement. En particulier, le Parlement cherche à annuler le Concordat de Bologne que François avait signé avec le pape Léon X en 1516. Cet accord avait été fort mal reçu par l’église gallicane qui se trouvait menacée de perdre ses privilèges, notamment le droit d’élire les supérieurs de certaines églises et abbayes. Louise nomme son chancelier, Duprat, archevêque de Sens et abbé de Saint-Benoît-sur-Loire à l’encontre des chapitres de ces deux églises. Son action déclenche un violent affrontement avec le Parlement qui essaie même de poursuivre le chancelier en justice. Louise cependant reste ferme et François, à son retour de captivité, confirme toutes les actions qu’elle avait prises en son absence30.
16L’influence politique de Louise se fait sentir même lorsqu’elle n’est pas régente. Le cardinal Wolsey, principal ministre d’Henry VIII d’Angleterre, l’a surnommée « mère et nourrice de la paix31 ». En 1519, elle se démène pour que son fils et Henry se rencontrent. Celui-ci a juré de laisser pousser sa barbe jusqu’au moment de leur rencontre. Lorsque des observateurs français l’ont vu rasé peu après ils sont devenus fort inquiets, mais Louise leur démontre que « l’amour des rois réside dans leurs cœurs plutôt que dans leurs barbes ». Une fois que les deux souverains se sont rencontrés au camp du Drap d’Or, Louise annonce qu’ils ont décidé de se revoir chaque année et de construire ensemble une chapelle dédiée à « Notre Dame de l’Amitié ». Des lettres écrites autour de 1520 par Wolsey à divers ambassadeurs anglais témoignent de l’importance politique de Louise. Elle siège au conseil du roi dont elle est souvent aussi le porte-parole. Elle interroge les ambassadeurs étrangers afin de découvrir les intentions de leurs maîtres ou de nier une rumeur qui pourrait faire du tort à son fils.
17François Ier avait la réputation d’être dominé par sa mère. En juillet 1520, le pape aurait dit que l’on ne pouvait croire à ses paroles tant qu’il serait gouverné par sa mère et par l’amiral Bonnivet. Louise fut accusée de corruption. Un coffret en or du duc de Ferrare, dont la valeur s’élevait à 5 000 ducats, se trouvait parmi les pots-de-vin qu’elle aurait reçus32. En juillet 1521, l’ambassadeur anglais, Fitzwilliam, demande à Bonnivet qui s’apprête à quitter la cour à qui il devra s’adresser en son absence afin de connaître le plaisir du roi. L’amiral lui conseille de s’adresser d’abord à Louise, ensuite au secrétaire d’État, Florimond Robertet. En octobre 1521, Fitwilliam conseille à Wolsey d’écrire à Louise en faveur d’une trêve.
J’ai souvent vu depuis mon arrivée ici que lorsque le roi de France s’obstine pour une raison quelconque et lève la voix, sa mère temporise et quelquefois, s’il est faché et dit « non », elle lui parle et il change d’avis, car il est fort obéissant et ne lui refuse rien. Sans elle il aurait fait des merveilles.33
18La correspondance diplomatique de l’époque souligne l’importance du rôle politique de Louise. Le 8 septembre 1522, par exemple, dans une lettre adressée à l’évêque de Badajoz et au sieur de Praet, l’empereur rapporte que François Ier passe tout son temps à la chasse et laisse la conduite des affaires aux mains de sa mère, de l’amiral et du chancelier34. Pendant l’automne 1524, alors que Louise désire la paix, son fils ne pense qu’à poursuivre l’armée impériale qui vient d’être battue en Provence. Elle part précipitamment dans le sud de la France afin de l’en dissuader, mais il réussit à l’esquiver. Si seulement il s’était laissé faire, lui aurait été épargnés le désastre de Pavie et la perte de sa liberté. À la suite de ces événements, Charles Quint ordonne à ses capitaines en Italie de tenir Louise au courant de la santé de son fils. Lorsque l’empereur lui soumet ses conditions de paix, François ne répond que provisoirement et laisse sa mère décider. Elle commence par refuser puis elle conseille à son fils d’accepter, même si cela doit entrainer la perte de la Bourgogne. La perte d’un duché, dit-elle, vaut mieux que celle d’un royaume. En 1529, Louise négocie avec Marguerite d’Autriche la paix de Cambrai, connue sous le nom de « Paix des Dames ». Mais cela ne veut pas dire que François ait renoncé à ses responsabilités. Il avait tout intérêt à se servir de sa mère comme négociatrice car cela lui permettait de se distancier plus aisément des engagements pris en son nom ou même de les répudier. Les femmes pouvaient aussi s’exprimer plus librement qu’un roi ou ses ministres.
19Si l’on admet que le rôle politique joué par Louise a été positif, peut-on nier les autres accusations que Michelet porte envers elle ? A-t-elle été « le mauvais génie de son fils » ? Peut-on la tenir responsable de la trahison du connétable de Bourbon et de la chute du financier, Jacques de Beaune, baron de Semblançay ? Dans ces deux cas, Louise s’est certainement montrée avare et vindicative. Nous ne savons pas si elle a fait pression sur le duc de Bourbon en 1521, après la mort de son épouse, Suzanne. Le duc avait besoin de se remarier afin de perpétuer sa race, et l’on a prétendu, sans preuve, qu’il refusa la main que Louise lui offrit et qu’elle lui en a voulu à mort. La seule chose certaine est que Louise a contesté le testament de Suzanne et réclamé une partie de son héritage. Au même moment, son fils lui a donné satisfaction, sans même attendre que le Parlement de Paris, auprès duquel le duc de Bourbon avait fait appel, se prononce sur la question. Il semble bien que Bourbon ait été tellement harcelé par le roi et sa mère qu’il se trouva obligé de les trahir plutôt que de capituler35. Quant à Semblançay, Louise lui avait demandé de satisfaire aux besoins de son fils qui s’était lancé dans une guerre sans en avoir les moyens. Selon Du Bellay, le maréchal Lautrec l’aurait blâmé pour sa défaite à La Bicoque en 1522 en l’accusant d’avoir détourné l’argent destiné à payer son armée36. Mais cette accusation est fausse car il est certain que l’argent destiné à l’armée d’Italie a été envoyé et a tout simplement été retardé sur le chemin, de l’Italie. Philippe Hamon, l’historien des finances royales sous François Ier, n’accuse pas Louise d’avoir provoqué la chute de Semblançay37. Elle est morte âgée de 54 ans le 22 septembre 1531 à Grès-sur-Loire. Sa fille, Marguerite était à son chevet, mais pas son fils. Il s’est rattrapé en lui donnant des obsèques magnifiques sur le modèle de ceux de la reine Anne de Bretagne : son effigie funèbre, honneur traditionnellement réservé au cérémonial funèbre des rois et des reines de France, était ornée d’une couronne ducale et d’un manteau ducal38.
20Marguerite d’Angoulême, l’autre membre de la Trinité, ne recevra qu’une brève mention ici, cet ouvrage étant consacré à sa mère39. Ses relations avec son frère n’ont pas été aussi intimes que Michelet ne se l’imaginait. Son idée que leur amour fut incestueux tire son origine de la fausse interprétation d’une lettre. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’ait pas été profond. Marguerite idéalise son frère dans sa correspondance, parlant de lui comme de « son second Christ, son père, son frère et son époux ». Après sa mort, Marguerite disait qu’elle et lui avaient formé « un corps, un cœur, une volonté et un seul désir ». À la veille de sa propre mort, Marguerite disait qu’une lettre de son frère lui rendrait la vie. Elle gardait auprès d’elle comme une relique la dernière lettre qu’elle avait reçue de lui40. Cependant, François ne lui a pas toujours rendu sa dévotion. Elle entreprit un voyage hasardeux en Espagne en 1525 afin d’obtenir la libération de François après sa défaite à Pavie et son emprisonnement par l’empereur. En arrivant à Madrid, elle le trouva gravement malade, et il est probable que sa présence ait largement contribué à sa guérison. Elle négocia ensuite avec Charles Quint et ses ministres espérant libérer son frère à des conditions raisonnables, mais elle échoua et du rentrer en France les mains vides41.
21Deux événements influencèrent les relations entre Marguerite et François après 1527 : le mariage en deuxième noces de Marguerite avec Henri d’Albret, roi de Navarre, et le progrès du protestantisme en France. La Navarre n’était qu’un petit royaume divisé en deux moitiés : le Sud, annexé par Ferdinand d’Aragon en 1513, formait partie de l’Espagne, tandis que le Nord était indépendant. Henri d’Albret espérait que François Ier l’aiderait à réunifier son royaume. Mais la conquête de la Navarre espagnole intéressait François bien moins que celle du duché de Milan. Marguerite se trouva donc partagée entre les ambitions de son mari et celles de son frère. Mais sa vie privée fut à peine changée par son mariage. Elle participa de temps à autre à des tournées dans le sud de la France avec son mari, mais elle passa la plupart de son temps à la cour de France. Tout en s’occupant de l’éducation de ses enfants, Marguerite continua à s’intéresser à la politique et à parler aux ambassadeurs étrangers qui espéraient profiter de ses indiscrétions. Car elle était fort bavarde et pouvait, à l’occasion, être d’une indiscrétion extraordinaire. C’est ainsi qu’au cours d’une entrevue avec le duc de Norfolk qui voulait en savoir plus sur l’état précis des relations franco-impériales, elle parla de la vie intime de son frère et de sa deuxième épouse, Éléonore d’Autriche, la sœur de Charles Quint. Elle dit à Norfolk que son frère n’avait pas couché avec Éléonore depuis sept mois. Le duc lui demanda la raison. Elle répondit tout simplement : « Purce quil ne la trouve a son apetyde42. » La naissance de Jeanne d’Albret, la fille de Marguerite, en novembre 1528, fut une autre cause de tension entre Marguerite et François. Comme toutes les princesses de son temps, Jeanne d’Albret, dès son plus jeune âge, devint un pion matrimonial sur l’échiquier de la diplomatie internationale. Espérant, peut-être, avancer les intérêts de son mari, Marguerite voulait que sa fille épouse Philippe, le fils de Charles Quint, mais François, qui venait de rompre à nouveau avec lui, cherchait à renouer son alliance avec les princes protestants d’Allemagne. Il offrit la main de Jeanne à Guillaume duc de Clèves. Marguerite s’opposa à ce mariage mais dut comme toujours se plier à la volonté de son frère43.
22Les débuts de la réforme protestante en France furent une autre cause de tension entre François Ier et sa sœur. La théologie ne l’intéressait pas, mais il prenait au sérieux son titre de « roi très chrétien » et le serment qu’il avait prononcé, lors de son sacre, de défendre l’église de France et d’extirper l’hérésie de son royaume. Dès 1520, il dut prendre position face à la crise religieuse qui menaçait son royaume. Devait-il persécuter les hérétiques, ainsi que voulaient le Parlement de Paris et la Sorbonne, ou devait-il les tolérer ? François a hésité pendant longtemps. À la demande de sa sœur, qui, pieuse de nature, était attirée par l’évangélisme de Lefèvre d’Étaples, il offrit sa protection à certains écrivains et prédicateurs évangéliques. Mais au fur et à mesure que le protestantisme se répandit en France, et surtout après l’Affaire des Placards en 1534, François se trouva obligé de défendre le catholicisme et de persécuter les réformateurs. Tout cela a du beaucoup déplaire à Marguerite.
23Marguerite est célèbre pour ses écrits. Nous lui devons non seulement l’Héptaméron, un recueil de 72 nouvelles inspirées par le Décameron de Boccace, mais aussi plusieurs poèmes et de nombreuses lettres. En 1521, elle commença à correspondre avec Guillaume Briçonnet, l’évêque de Meaux, et, par son entremise, elle suivit l’enseignement de Lefèvre d’Étaples dont les idées sur le salut par la foi seule étaient proches du luthéranisme. Tout en étant devenue la protectrice des évangéliques persécutés par son frère, elle n’a jamais renoncé au catholicisme. Officiellement, elle est même restée en bons termes avec le Saint-Siège. Ce qui ne l’a pas empêché de dire du mal du pape derrière son dos. Au cours d’une conversation avec l’ambassadeur anglais, William Paget, en 1542 elle parla du pape comme d’un diable et se moqua des cardinaux qui siégeaient au conseil du roi44. Ainsi que Lucien Febvre l’a démontré, la foi de Marguerite était toute personnelle45. Alors que François Ier vieillissait et sa santé déclinait, des factions se formèrent à la cour autour de ses fils, Henri et Charles. Henri resta fidèle envers le connétable de Montmorency après sa chute en 1541, tandis que Charles devint le favori de la duchesse d’Étampes, la maîtresse du roi, dont la puissance ne cessait de grandir. Marguerite fut en bons termes avec elle. Toutefois, elle préféra se retirer dans son royaume de Navarre, où elle a pu consacrer plus de son temps à ses intérêts littéraires, tandis que son mari servait le roi comme gouverneur de Guyenne et d’autres provinces dans le Midi. Elle écrivait souvent à son frère et échangeait des poésies avec lui. De temps en temps elle assistait son mari en se chargeant de tâches administratives et militaires.
24En conclusion, que devons nous penser de l’interprétation de Michelet et de sa conception de la Trinité royale ? Il avait certainement raison de croire que le lien entre François Ier, sa mère et sa sœur était serré, mais son interprétation de leurs caractères et des rôles qu’ils ont joués n’est plus recevable. L’idée que Louise ait été « le mauvais génie » de François ignore tout ce qu’elle a contribué à son éducation, à la défense du royaume lors de sa captivité et en faveur de la paix. Les autorités parisiennes ont eu raison de l’appeler en 1531 « la conservatrice du royaume et restauratrice de la paix46 ». Quant à Marguerite, elle s’est montrée à la fois cultivée et pieuse. Très intéressée par la politique, elle a joué un rôle actif dans la diplomatie, mais elle s’est montrée trop indulgente envers les défauts de son frère et n’a pas toujours pu influencer ses actions, telles que la persécution des réformateurs après l’Affaire des Placards. Sa faiblesse a peut-être été le résultat d’une certaine confusion dans sa pensée religieuse. Tout en sympathisant avec Luther, Marguerite est restée catholique.
25La Trinité n’a pas été un automate. Malgré l’amour qu’ils ont eu l’un pour l’autre, Louise de Savoie et ses enfants se sont montrés indépendants. Plus qu’une mère, Louise a donné à ses enfants une éducation jugée exceptionnelle à l’époque qui a engendré le mécénat remarquable du roi et les écrits de Marguerite. À part son rôle équivoque dans la trahison du Connétable de Bourbon et la chute de Semblançay, Louise a beaucoup aidé son fils à gouverner, surtout au lendemain de Pavie lorsqu’elle a réussi à conserver son royaume. Loin d’avoir été son « mauvais génie », son influence semble avoir été largement bénéfique.
Notes de bas de page
1 Knecht Robert J., « “Born between two Women…” Jules Michelet and Francis I », Renaissance Studies, 19, 2000, p. 329-343.
2 Michelet Jules, Renaissance et Réforme. Histoire de France au XVIe siècle, Paris, Librairie de L. Hachette et Cie, 1852 (rééd. Paris, Robert Laffont, 1982, p. 191).
3 Ibid., p. 192.
4 Loc. cit.
5 Mitzman Arthur, Michelet, Historian, Rebirth and Romanticism in Nineteenth-Century France, New Haven, Yale University Press, 1990, p. 60; Viallaneix Paul, Michelet, les travaux et les jours, 1798-1874, Paris, Gallimard, 1998, p. 31-37.
6 Michelet J., Renaissance et Réforme…, op. cit., p. 208.
7 Loc. cit.
8 Loc. cit.
9 Michelet J., Renaissance et Réforme…, op. cit., p. 192.
10 Ibid., p. 193.
11 Febvre Lucien, Michelet et la Renaissance, Paris, Flammarion, 1992, p. 183.
12 McCartney Elizabeth, « The King’s Mother and Royal Prerogative in Early Sixteenth-Century France », dans Parsons John Carmi (dir.), Medieval Queenship, New York, St Martin’s Press, 1993, p. 117-217. Voir aussi dans ce même volume la contribution de Tracy Adams.
13 Maulde La Clavière René de (dir.), Procédures politiques du règne de Louis XII, Paris, Imprimerie nationale, 1885, p. XIII-CXXXI.
14 Lecoq Anne-Marie, François Ier imaginaire. Symbolique et politique à l’aube de la Renaissance française, Paris, Macula, 1987, p. 77-101 ; Dickman Orth Myra, « Louise de Savoie et le pouvoir du livre », dans Royaume de fémynie. Pouvoirs, contraintes, espaces de liberté des femmes de la Renaissance à la Fronde, édité par K. Wilson-Chevalier et E. Viennot, Paris, Honoré Champion, 1999, p. 71-90 ; Maulde La Clavière René de, Louise de Savoie et François Ier. Trente ans de jeunesse (1485-1515), Paris, Perrin et Cie, 1895, p. 233-241.
15 Nouvelle collection des Mémoires pour servir à l’Histoire de France, édité par J.-F. Michaud et J.-J.-F. Poujoulat, t. V : Fleurange, Louise de Savoie, Du Bellay, Paris, Commentaire analytique du Code civil, 1838, p. 7 ; Baldassare Castiglione, The Book of the Courtier, traduit par G. Bull, Harmondsworth, Penguin, 1967, p. 88.
16 Smith Marc Hamilton, « François Ier, l’Italie et le château de Blois : nouveaux documents, nouvelles dates », Bulletin monumental, 147/4, 1989, p. 309.
17 Berriot-Salvadore Évelyne, Les Femmes dans la société française de la Renaissance, Genève, Droz, 1990, p. 391-394 et 406. Pour une édition du Journal de Louise de Savoie, voir Nouvelle collection des Mémoires…, op. cit., p. 83-93.
18 Lettres de Marguerite d’Angoulême, édité par F. Génin, Paris, Librairie Renouart, 1841, p. 145.
19 Jourda Pierre, Marguerite d’Angoulême. Duchesse d’Alençon, Reine de Navarre, I, Paris, 1930, p. 27.
20 Nouvelle collection des Mémoires…, op. cit., p. 88.
21 Le Journal de Jean Barrillon, édité par P. de Vaissière, I, Paris, Librairie Renouart, 1897-1899, p. 4 et 16 ; Ordonnances des rois de France. Règne de François Ier, I : 1515-1516, Paris, Imprimerie nationale, 1902, ordonnances nos 20-21.
22 Buisson Albert, Le chancelier Antoine Duprat, Paris, Hachette, 1935, p. 17-68.
23 Champollion-Figeac Aimé, Captivité du roi François Ier, Paris, Imprimerie royale, 1847, p. 129.
24 Knecht Robert J., « Francis I and Fontainebleau », The Court Historian, IV, 1999, p. 100-101.
25 Antonio de Beatis, Voyage du Cardinal d’Aragon en Allemagne, Hollande, Belgique, France et Italie (1517-1518), traduit par M. Havard de la Montagne, Paris, Perrin et Cie, 1913, p. 136-137 ; Hale John Rigby (dir.), The Travel Journal of Antonio de Beatis, Londres, Hakluyt Society, 1979, p. 107-108.
26 A. de Beatis, Voyage du Cardinal d’Aragon…, op. cit., p. 137.
27 Ordonnances des rois de France…, op. cit., I, p. 262-268. Voir aussi Bertière Simone, « Régence et pouvoir féminin », dans Royaume de fémynie…, op. cit., p. 63-70 ; McCartney E., « The King’s Mother and Royal Prerogative… », art. cit., p. 117-217.
28 Mémoires de Martin et Guillaume Du Bellay, édité par V.-L. Bourrilly et F. Vindry, II, Paris, Librairie Renouart, 1920, p. 2 ; Doucet Roger, Étude sur le gouvernement de François Ier dans ses rapports avec le Parlement de Paris, II, Paris, Honoré Champion, 1921, p. 30, note 4 ; Le Journal d’un Bourgeois de Paris sous le règne de François Ier (1515-1536), édité par V.-L. Bourrilly, Paris, A. Picard et fils, 1910, p. 195.
29 Knecht Robert J., Un prince de la Renaissance : François Ier et son royaume, Paris, Fayard, 1998, p. 228-231.
30 Id., « Francis I and the Lit de justice: A “Legend” defended », French History, VII, 1993, p. 53-83.
31 Letters and Papers. Foreign and Domestic of the Reign of Henry VIII, III, édité par J.S. Brewer, Londres, Longmas Green, 1867, no 1656.
32 Ibid., no 1402.
33 Ibid., no 1651.
34 Ibid., no 2522.
35 Lebey André, Le connétable de Bourbon, 1490-1527, Paris, Perrin et Cie, 1904 ; Doucet R., Étude sur le gouvernement de François Ier…, op. cit., I, p. 203-317.
36 Mémoires de Martin et Guillaume Du Bellay, édité par V.-L. Bourrilly et F. Vindry, I, Paris, Librairie Renouart, 1908, p. 233-234.
37 Hamon Philippe, L’Argent du roi. Les finances sous François Ier, Paris, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, 1994, p. 344-352.
38 Tuetey Alexandre (dir.), Histoire générale de Paris. Registres des délibérations du bureau de la ville, II, 1527-1539, Paris, Imprimerie nationale, 1886, p. 127-128. Voir aussi la contribution de Monique Chatenet dans ce propre volume.
39 À propos de Marguerite de Navarre, voir Jourda P., Marguerite d’Angoulême…, op. cit. ; Déjean Jean-Luc, Marguerite de Navarre, Paris, Fayard, 1987.
40 Jourda P., Marguerite d’Angoulême…, op. cit., II, p. 1009-1010.
41 Knecht R.J., Un prince de la Renaissance…, op. cit., p. 244-245.
42 Letters and Papers. Foreign and Domestic of the Reign of Henry VIII, VI, édité par J. Gairdner, Londres, Longmas Green, 1882, no 692.
43 Jourda P., Marguerite d’Angoulême…, op. cit., I, p. 251-266.
44 Letters and Papers. Foreign and Domestic of the Reign of Henry VIII, XVII, édité par J. Gairdner et R.H. Brodie, Londres, Longmas Green, 1900, p. 128; State Papers published under the Authority of His Majesty’s Commission. King Henry the Eighth, VIII, Londres, 1849, p. 660.
45 Febvre Lucien, Autour de l’Héptaméron, Paris, Gallimard, 1944, p. 106-122.
46 Tuetey A. (dir.), Histoire générale de Paris…, op. cit., II, p. 129.
Auteur
Université de Birmingham
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