Palais et espaces publics sur le territoire vénitien durant la période moderne
p. 291-306
Texte intégral
PALLADIO ET LES « SALE PUBLICHE » : QUELQUES EXEMPLES
1Dans le troisième des Quatre livres publiés à Venise en 1570, avant d’illustrer son projet pour le palais de la Raison de Vicence, Andrea Palladio résume certaines des caractéristiques communes aux « sale publiche1 » : à l’instar des anciennes basiliques dont il avait précisé les fonctions et l’organisation spatiale, elles offrent un abri été comme hiver à tous ceux désireux de « raunarsi a trattar comodamente le lor cause et i lor negozi2 ». Palladio note comme ces lieux, à la fois de jugements (« vi stanno i giudici a render ragione al popolo3 ») et d’affaires (« negozio »), étaient conçus alors dans beaucoup de villes « en Italie et ailleurs » comme de modernes basiliques. Il y avait toutefois une différence fondamentale : alors que les anciennes basiliques offraient un volume de plain-pied, celles modernes (« de’nostri tempi ») s’élèvent sur un premier niveau voûté abritant diverses pièces : les boutiques « per diverse arti e mercantie della città », les prisons et « altri luoghi pertinenti ai bisogni publici4 ».
2Dans les basiliques modernes, les portiques, jadis intégrés à l’édifice, s’ouvrent « nella parte di fuori, sopra la piazza », vers le dehors. Un exemple de ce genre, évoqué par Palladio, est le palais de la Raison de Padoue, dit le « Salon » (fig. 1) : les activités disséminées dans les lieux ouverts ont été progressivement regroupées sous les portiques, tandis qu’une grande salle publique occupe tout l’étage supérieur. Vers la fin du XVe siècle déjà, l’interaction entre la structure monumentale et les espaces contigus avait atteint un certain équilibre, au point d’apparaître à Palladio comme une vaste et unique « place couverte » à l’usage des gentilshommes qui s’y réunissaient5.
3Dans cette contribution, je souhaiterais m’arrêter sur cet aspect, en examinant à la fois les caractéristiques de certains édifices publics construits à l’époque médiévale et transformés durant la période moderne et l’articulation des espaces environnants6. La zone géographique considérée coïncide avec la portion de territoire qui, à partir du XVe siècle, constituera l’état vénitien de terre.
4Palladio déduit les caractéristiques des grands édifices publics de l’analyse de certaines « basiliques modernes », décrites dans son traité : celle « notabilissima » de Padoue, sa ville natale ; celle de Brescia construite « nuovamente » au sujet de laquelle il fut consulté7 ; et surtout celle de Vicence, basilique rebaptisée palladienne en son honneur. Bien que dans les Quatre livres il ne dise quasiment rien sur l’édifice et que les planches tendent à en régulariser la configuration (fig. 2), Palladio eut la possibilité de bien connaître les vicissitudes de la « fabriqua8 » vicentine, comme celles d’autres architectures « de puissance » : plusieurs grands édifices polyvalents furent en effet reconfigurés entre le XVe et le XVIe siècle.
5Les fonctions attribuées dans les Quatre livres aux salles publiques étaient à l’origine réparties au sein du palais vicentin en deux édifices séparés, respectivement destinés à l’administration de la justice et aux réunions du conseil communal (palatium vetus et palatium communis), qui auraient ensuite été unifiés entre 1450 et 14609. Dans les espaces ménagés au rez-de-chaussée entre les arcades, prisons et boutiques avaient peu à peu trouvé une place10. L’étage supérieur était quant à lui occupé en entier par une grande salle surmontée d’une couverture de bois en carène semblable à celle du palais de Padoue, revêtue de lames de plomb ; un escalier extérieur fut construit vers la fin du XVe siècle pour faciliter l’accès à cette vaste salle réservée aux séances des quatre tribunaux de la ville. Le double ordre de loges réalisé par Tommaso Formenton entre 1481 et 1494 sur les trois côtés de l’édifice, « dalla parte di fuori, sopra la piazza11 » aurait, d’après les dires de Palladio, certainement contribué à renforcer l’image majestueuse et unitaire de l’édifice, augmentant dans le même temps la disponibilité de lieux couverts et de rencontre collective12.
6En 1496, l’écroulement de ces loges à l’angle sud occidental entama un long débat sur les modalités de reconstruction de l’édifice, reconstruction qui fut confiée à Andrea Palladio seulement au milieu des années 1550. En recouvrant la structure interne d’une double galerie de pierres blanches, l’architecte donna une solution brillante au problème de l’adaptation du projet aux irrégularités et aux contraintes de l’édifice médiéval13. Bien qu’il ne fasse allusion ni aux difficultés rencontrées, ni aux irrégularités du vieil édifice, et encore moins à la façon dont il les avait résolues, l’architecte évoque dans les Quatre livres la présence de la grande salle (52 m × 21 m) qui avait été élevée super archivoltis magnis pour permettre la libre circulation dessous. À l’instar de nombreux autres palais communaux, les boutiques et les offices adossés aux piliers ou ouverts le long du portique furent progressivement attribués à des commerçants ou à des notaires disposés à payer des loyers onéreux afin d’exercer leur activité dans un lieu prestigieux. Les sièges des corporations et les officiers préposés au contrôle des poids et des mesures pouvaient aussi être accueillis au rez-de-chaussée, recourant aux échantillons insérés ou gravés sur les parois de l’édifice pour protéger les acquéreurs des possibles fraudes. À l’intérieur de la salle, des bancs et des refends délimitaient les espaces de chaque juge ou de chaque notaire.
7Avant Palladio, personne n’était parvenu à réaliser une œuvre publique en adaptant des typologies anciennes à des fonctions modernes, quoique Philibert de l’Orme dans ses Nouvelles inventions ait communiqué en 1561, soit neuf ans avant la publication des Quatre livres, sa version « moderne » d’une basilique ancienne14 (fig. 3). La nature des contacts entre les deux architectes n’est cependant pas encore éclaircie. Il ne fait aucun doute que Palladio ait été influencé par cette « basilique ou lieu royal15 » : il s’agit d’« une grande salle » couverte par une voûte basse en bois et couronnée à son faîte par une longue galerie ; son pignon cintré était animé par une pseudo-serlienne16. Le schéma planimétrique ressemble cependant plus aux villas italiennes quadripartites qu’aux « sale pubbliche » de Padoue et de Vicence : le grand volume central est accosté aux angles de quatre pavillons, contenant chacun un appartement, reliés par des galeries périphériques17. La coïncidence terminologique entre les légendes des deux basiliques, celle « inventée » par De l’Orme et celle illustrée par Palladio comme exemple de « maison royale », est toutefois surprenante18.
8On se demande, à ce point, quelles suites ont eu les écrits de Palladio, au-delà de l’hypothèse qu’ils puissent refléter des influences externes, notamment celles de Philibert de l’Orme. En intégrant le concept de la rénovation des palais destinés au gouvernement et à l’administration urbaine, il parvint sans nul doute à accélérer la circulation d’un modèle particulier : non pas tant celui de la basilique, plus adapté à des structures économiques spécialisées comme les bourses européennes du XVIe siècle19, que celui du grand édifice polyfonctionnel, doté d’une organisation flexible.
9Ces palais publics caractérisés par des structures imposantes, polyvalentes et disposées sur plusieurs niveaux apparaissent dans maintes villes de l’Italie septentrionale au cours du Moyen Âge. Le niveau supérieur accueillait généralement les fonctions politiques et administratives liées à l’exercice de la justice, celui inférieur les fonctions commerciales avec un portique ou des loges ouvertes, à l’instar des « Broletti » (hôtels de ville) lombards20 (fig. 4). Équipés de salles pour les réunions publiques, de bureaux, d’archives, de magasins et parfois de logements résidentiels, ces palais affirmaient leur statut multifonctionnel21. Résultant de la succession de différentes campagnes de construction et de la nécessité d’adapter les espaces disponibles en fonction des exigences du moment, beaucoup de palais communaux montraient à l’époque moderne une organisation fonctionnelle et distributive bien peu rationnelle. Les changements politiques autant qu’institutionnels – la formation de nouvelles magistratures, la définition de nouvelles formes de gouvernement – auraient cependant nécessité l’adaptation des espaces publics où les citoyens venaient assister à la proclamation des édits et des sentences officielles.
10Dans les palais publics des villes vénitiennes existait en général une salle du conseil et/ou de représentation, pouvant aussi servir de chancellerie et de tribunal, de salle de réception, de logement pour le gouverneur ou « podestat » et les fonctionnaires administrant la justice : notaires, avocats.
11Plusieurs plans inédits nous donnent une idée de la complexité de ce genre de structure. Par souci de synthèse, je n’examinerai que quelques projets élaborés au cours du XVIIIe siècle relatifs à la rénovation des palais publics de Trévise : le palais de la Raison (de justice) ou « dei Trecento », le palais de la Commune (de l’administration) et le palais du Podestat, siège de la curie du podestat, avec sa suite de fonctionnaires, ainsi que la résidence du recteur vénitien. Les palais municipaux apparaissaient à la fin du XVIIIe comme une « disarmonica costruzione22 », fruits d’additions entre corps-de-logis d’âges différents, progressivement disposés autour du noyau médiéval, et reliés par des passages couverts23. Les nombreuses solutions conçues pour résoudre la complexité des dispositions du palais de Trévise (y compris la « fabbrica del Santo Monte di Pietà ») font de ce cas de figure un véritable laboratoire de projets24, dans une ville particulièrement importante pour l’histoire sociale et économique25. Les magistratures vénitiennes, en outre, vont s’investir dans la seconde moitié du XVIIIe siècle dans des opérations de restauration de grande ampleur des palais publics26, comme en témoigne la série de dessins conservée aux Archives d’État de Venise, qui éclairent les réflexions et les choix opérés (fig. 5, 6 et 7), alors qu’il n’existe pratiquement aucun document contemporain comparable pour les XVe -XVIe siècles, époque où s’intensifient les opérations de rénovation des palais publics. Ces dessins, qui représentent jusqu’aux boutiques, escaliers et couloirs de communication entre les divers bâtiments, servent de guide à la pratique des espaces publics27. Mieux que tout autre support, en somme, ils enregistrent sur la longue durée les modifications opérées à l’intérieur comme à l’extérieur des édifices, comme s’ils voulaient marquer graphiquement l’ensemble des phases constitutives de leur historique28. Nous savons du reste combien la ville moderne fait émerger une nouvelle sensibilité pour l’organisation des espaces publics inspirée de diverses normes visant à leur commodité et à leur régularité. Les décisions des conseils des villes reflètent les exigences de mesure et de contrôle de la forme urbaine dans son ensemble.
ARCHITECTURE ET URBANISME INSTITUTIONNEL : ÉDIFICES ET ESPACES PUBLICS
12Dans des études menées au cours des années 1980 sur la structure urbaine de Rome, Joseph Connors reconnaissait aux grands édifices, palais, couvents et collèges le rôle de véritables moteurs du renouvellement urbain29. En articulant et en définissant la forme des ensembles monumentaux, en en modifiant les relations à travers de continuelles et persistantes mutations, comme de véritables « fabriques urbaines », ces grands édifices ont induit des transformations considérables dans la morphologie urbaine. En examinant plusieurs cas, dont celui de l’Oratoire romain, pour souligner les traits du cycle évolutif auquel le tissu urbain est soumis – un lent mais constant mouvement, loin des grandes opérations, des grands projets de réforme urbaine –, Connors a introduit l’heureuse expression d’urbanisme institutionnel. À quelles architectures « institutionnelles », sinon aux palais publics européens, pouvons-nous mieux attribuer un rôle actif de reconfiguration de l’espace urbain ? Leur interaction sur l’articulation des espaces urbains, inachevée entre les XIIIe et XIVe siècles, fut continuée aux siècles suivants30. C’est durant les trois décennies qui suivirent la paix de Constance (1183), que beaucoup de villes italiennes, mais surtout de l’Italie du Centre et du Nord, édifièrent, à côté des édifices représentatifs de la puissance ecclésiastique, un édifice public ayant des fonctions de gouvernement. Leur construction, qui nécessita le percement de nouvelles rues et la destruction d’édifices31, rendit identifiable les lieux de gouvernement et d’administration dans un système intégré d’espaces et d’édifices publics. Certains exemples paraissent, à ce propos, particulièrement significatifs.
13À l’origine, le palais de la Raison de Padoue était disposé sur une place unique (plathea communis, que est circa palacium) alors que de nos jours existent deux places autonomes et distinctes (« piazza delle Erbe » au sud et « dei Frutti » au nord) : la perméabilité entre les lieux de l’administration et les activités commerciales se voit nettement dans l’organisation planimétrique de l’édifice, caractérisé au rez-de-chaussée par un axe transversal qui relie les espaces marchands, en interceptant les deux parcours longitudinaux y conduisant32 (fig. 8). Il s’agit d’un schéma que l’on retrouve dans d’autres palais publics : à Bergame, par exemple, dans un projet, resté sans suite, élaboré en 1471 quand la ville fut annexée à l’État vénitien, le palais de la Raison recoupait les deux places33 (« Vecchia » et « Piccola »). Les modifications des structures de gouvernement, dues notamment à la perte d’autonomie administrative des villes vénitiennes, ne firent qu’accentuer la différenciation des fonctions et des espaces, à l’intérieur comme à l’extérieur des édifices publics.
14Gaetano Cozzi a qualifié de « rénovation prudente » le processus d’assimilation liant Venise aux villes sujettes34. Lors de la formation de l’état territorial vénitien au début du XVe siècle, les fonctions administratives urbaines restèrent localisées dans tous les anciens bâtiments en superposant et en insérant progressivement des éléments nouveaux – du système architectural (les arcades, les colonnes de Saint-Marc…) aux instruments de mesure du temps (les horloges) – au fort potentiel symbolique35 (fig. 9). Dans les petites villes vénitiennes aussi bien que dans les grandes, les salles s’inséraient dans un ensemble d’édifices institutionnels et administratifs, qu’il s’agisse des palais des officiers municipaux (du podestat, de la capitainerie) ou des palais communaux.
15Dans les descriptions de voyageurs, comme celle de Marin Sanudo par exemple, jeune noble vénitien qui en 1483 inspecte l’« État de terre », est dépeint un ensemble de lieux et d’espaces, ou apparaît un modèle local (« modo veneto36 »). Sur la place principale de Vicence, « grande et ampla », avec au centre « el palazzo di Ragion si fabricava, et è a modo quello di Padova », il remarque d’abord le palais du Podestat, puis de l’autre côté de la place, celui de la Capitainerie. Le centre politique de Trévise est décrit avec ses « piaza, pallazo et loza, con uno horologio como quello di Padoa sopra la caxa dil retor37 ». De manière analogue, il recense à Padoue divers édifices et espaces contigus qui auraient progressivement été reliés entre eux par des galeries ou des cours suspendues38.
16Dans l’ensemble, la rénovation des salles publiques paraît avoir été guidée par des critères opposés : la restructuration complète de l’édifice ou la conservation de l’état d’origine. À Vicence, par exemple, à la suite de l’effondrement des arcades survenu en 1496, la décision fut prise de consulter les principaux architectes actifs sur les chantiers de l’Italie du Nord depuis 1530 : Sanmicheli, Serlio, Sansovino et Giulio Romano. Ces derniers insistaient sur la nécessité de choisir entre un édifice totalement rénové ou seulement en partie modifié. Sous cet angle, le résultat obtenu à Vicence grâce à l’œuvre de médiation de Palladio n’est pas très éloigné de celui atteint presque au même moment à Brescia : ce cas très intéressant démontre que le nouveau langage de l’architecture à l’antique toucha d’abord le domaine de la construction publique.
17Comme l’observe Manuela Morresi, le palais communal de Brescia (« la Loggia ») se distingue des architectures locales de la première Renaissance par son orientation vers le classicisme39 (fig. 10). Les caractères exceptionnels de l’édifice, rappelés par Palladio, ne peuvent cependant être compris que s’ils sont insérés dans le programme de refondation urbaine et « romaine », engagée par Marco Foscari, frère du doge Francesco et podestat de Brescia, à partir des années 1530. Le nouveau palais pro iure reddendum, réédifié à partir de 1560, est structuré sur deux niveaux chacun surmonté d’une balustrade40 : le niveau inférieur, construit à partir de 1492, est animé de trois arcs en plein cintre encadrés de colonnes corinthiennes. Les oculi ornés de bustes et les pilastres associés aux colonnes d’ordre corinthien confèrent à l’œuvre un caractère profondément antiquisant : ce type d’articulation repris de la basilique Aemilia du forum romain (ou peut-être d’un dessin de Giuliano da Sangallo qui l’avait relevé dans un mausolée de la rue Appia), est utilisé aussi à Bologne pour le portique du palais du Podestat41.
18On ignore le nom de l’architecte du palais de Brescia : d’aucuns ont avancé le nom de Bramante42, déjà impliqué dans le projet du palais du Podestat de Bergame. La seule donnée certaine est que Tommaso Formenton, architecte des loges du palais de la Raison de Vicence, réalisa en 1489, à la demande du conseil de la ville, un modèle en bois pour la Loge de Brescia. Lorsque la guerre de Cambrai éclata en 1509, les travaux s’interrompirent au deuxième niveau pour reprendre en 1549 sous la direction de Lodovico Beretta ; certaines modifications par rapport au dessin originel furent suggérées par les architectes tour à tour convoqués (Jacopo Sansovino, Andrea Palladio et Giovanni Antonio Rusconi). Au-delà des questions de l’attribution, il importe de souligner avec Hemsoll que le palais communal de Brescia s’inspire de l’architecture romaine, d’une part, et des œuvres bramantesques et vénitiennes, de l’autre.
19Contrairement à Brescia, quand il fut question de reconstruire le palais de la Raison de Bergame, endommagé par un incendie durant la guerre de Cambrai (1513), le conseil de ville décida d’en conserver une partie des structures. Chargé de la reconstruction (1538-1546), Pietro Isabello en reprit les dimensions et la configuration, sans renoncer toutefois à introduire des éléments nouveaux non pas tant sur le plan du langage architectural que sur celui de la structure43. Les piliers intermédiaires octogonaux d’origine, ainsi que les arcades du rez-de-chaussée, furent remplacés par des colonnes d’ordre toscan soutenant des voûtes d’arêtes (à la place d’un plafond), et alignées sur les piliers de la façade nord et non plus sur ceux de la façade sud. Cette modification détermina une nouvelle orientation du palais que Marcatonio Michiel qualifiait en 1516 de « foro del Giudicio » : résolument tourné vers la platea nova (l’actuelle « piazza Vecchia ») plutôt que vers la « platea parva Sancti Vincentii », la petite place au sud que l’édifice partageait avec l’église de Santa Maria Maggiore (fig. 11).
20Bien que partant d’exigences apparemment opposées, liées à la réorganisation des espaces urbains centraux, le conseil communal de Trévise décida à son tour en 1540 de modifier le palais de la Raison (dit « dei Trecento ») en libérant complètement le rez-de-chaussée pour réaliser un « luogo tutto spacioso44 ». Nous n’entendons par là démontrer que les interventions réalisées précédemment dans d’autres palais publics, à l’instar de celui de Bergame, aient été prises comme modèle, mais il est néanmoins certain que les débats sur la reconstruction du palais vicentin eurent un écho à Trévise. Au système d’arcades à piliers du palais du Trecento fut substituée dans le bâtiment nouveau une loge qui, grâce aux quatre piliers cruciformes portant des voûtes d’arêtes en brique, relia directement la « piazza Maggiore » à celle dite « delle Donne », contribuant de manière décisive à en réorganiser les fonctions (fig. 12). L’on réalisa ainsi, au milieu des années 1550 (le chantier fut achevé en 1553), une sorte de « place couverte » (comme aurait dit Palladio) : un espace couvert « passant » pour ainsi dire, semblable à ceux reliant les places centrales de Vicence, en dessous des voûtes du palais de la Raison, où le fameux architecte intervint vers la même période (à partir de 155645).
21Comme l’a remarqué Cristoph L. Frommel, nous ne savons encore que peu de choses sur l’architecture civile en général, et les palais publics en particulier, méconnue par rapport à l’architecture religieuse, au moins jusqu’au début du XVe siècle46. À première vue, les différences en matière de conception architecturale, présentes également dans les quelques exemples étudiés ici, sont tellement patentes qu’elles ne permettent pas d’identifier des récurrences typologiques et/ou formelles, même si Ackerman distinguait les loges communales simples (la loge de la place Saint-Marc à Venise ou la loge des Lanzi à Florence) de celles avec un étage noble utilisé comme salle pour les assemblées ou résidence du plus haut magistrat de la ville (Milan, Brescia, Vérone, Vicence47). L’histoire des palais communaux n’a pas encore trouvé la place qui lui revient dans les ouvrages de synthèse48, leur rôle dans la ville restant un thème dans l’ensemble peu étudié. Les relations entre ces édifices et les espaces contigus s’avèrent encore plus méconnues, bien qu’un grand architecte comme Palladio ait saisi l’importance de la question, au point d’en faire un atout majeur de son projet pour la basilique vicentine.
Notes de bas de page
1 Dans Palladio Andrea, Les quatre livres de l’architecture (traduction intégrale de Freart de Chambray, 1650, Paris, Arthaud, 1980, p. 263 ; on trouve « places publiques » pour « salles publiques »).
2 « […] trouver un lieu commode où s’assembler pour leurs affaires et traiter les uns avec les autres » : Palladio A., I quattro libri dell’architettura, Licisco Magagnato, Paola Marini (dir.), Milano, Il Polifilo, 1980, III, p. 238-239 ; traduction dans Les quatre livres…, op. cit., p. 263. Palladio lui-même explique la signification du terme basilique par rapport aux fonctions qui y sont contenues : outre l’habitation du magistrat suprême, « vi stanno i giudici a render ragione al popolo » ; c’est donc le « palais de la Raison ». Dans le troisième livre encore, lorsqu’il décrit les places et les édifices « che intorno a quelle si fanno », il définit la basilique « il luogo dove si rende giustizia e dove concorre gran parte del popolo et uomini da facende […], palazzo della Ragione ».
3 « […] où la justice se rend aux peuples », traduction dans Les quatre livres…, op. cit., p. 263.
4 Des boutiques « où les marchands de la ville exposent diverses sortes de marchandises. On y met aussi les prisons et autres lieux semblables nécessaires au repos public », traduction dans Les quatre livres…, op. cit., p. 263.
5 Sur l’interaction entre un édifice monumental et l’espace urbain, je renvoie aux observations fondamentales de Connor, ici à la note 23. En ce qui concerne le palais de la Raison de Padoue, voir les récentes contributions de Sante Bortolami, « “Spaciosum, immo spaciosum palaquium”, Alle origini del Palazzo della Ragione di Padova » et de B. Dolcetta, « Il Palazzo nella struttura urbana di Padova », dans Vio E. (dir.), Il Palazzo della Ragione di Padova. La storia, l’architettura, il restauro, Padova, Signum, 2008, respectivement aux p. 39-73 et 121-139.
6 Au milieu des années 1990, une recherche universitaire traitant de ces thèmes fut menée sous la direction de Donatella Calabi et publiée dans Donatella Calabi (dir.), Fabbriche, piazze, mercati. La città italiana nel Rinascimento, Roma, Officina, 1997 ; cf. Guidoni Enrico, Soragni Ugo (dir.), Lo spazio nelle città venete (1348-1509). Urbanistica e architettura, monumenti e piazze, decorazione e rappresentazione, numéro monographique de Storia dell’urbanistica, no 1, 1997.
7 « La plus remarquable des basiliques modernes est à Padoue […]. La ville de Brescia […] a fait bâtir aussi depuis peu une grande basilique ornée à merveille », traduction dans Les quatre livres…, op. cit., p. 26. Puppi Lionello, Andrea Palladio, nouvelle édition actualisée et enrichie, Milano, Electa, 1999 (mise à jour du catalogue des œuvres de Donata Battilotti), p. 347-348, 409-411, 504, avec la bibliographie relative.
8 C’est-à-dire la construction.
9 Beltramini Guido, « La Basilica », dans Beltramini G., Burns Howard (dir.), Palladio, Catalogo della mostra, Venezia, Marsilio, 2008, p. 80-83, et sa bibliographie respective ; et en résumé : Lewis Douglas, The Drawings of Andrea Palladio, La Nouvelle Orléans, 2000 (Washington, International exhibitions foundation, 1981), p. 106-107. Enfin, voir Battilotti D., « Da palazzo della Ragione a Basilica “de’nostri giorni” », dans Battilotti D., Polano Sergio (dir.), Allestimenti tra le quinte di Palladio, Milano, Electa, 2008, p. 8-17.
10 Un centre commercial ou un « shopping mall », d’après la définition de Howard Burns, « “Da naturale inclinatione guidato” : il primo decennio di attività di Palladio architetto », dans Bruschi Arnaldo (dir.), Storia dell’architettura italiana. Il primo Cinquecento, Milano, Electa, 2002, p. 372-413, en particulier p. 403.
11 C’est-à-dire au-dehors sur la place publique.
12 Ibid., p. 402-405. À Vicence, le revêtement en plomb fut remplacé au XIXe siècle par des plaques de cuivre : Beltramini G., « La Basilica », op. cit., p. 83. Sur les lieux de rencontre collective, voir Moretti Silvia, « Vicenza : XV-XVII secolo. Tra volontà di riscatto e “normalizzazione” », dans Fabbriche, piazze, mercati…, op. cit., p. 224-254.
13 G. Beltramini, « La Basilica », op. cit., p. 82 ; cf. H. Burns, « Da naturale inclinatione guidato… », op. cit., p. 403-405.
14 Philibert de l’Orme, Traités d’architecture (présentation par Pérouse de Montclos Jean-Marie), Paris, Leonce Laget, 1988, p. 29-31.
15 Comme cela résulte aussi de la fameuse comparaison entre le plan de la chapelle d’Anet et le petit temple Barbaro à Maser. Sur le thème des basiliques reproposées par l’un et par l’autre, dans le cadre d’un transfert de connaissances entre la France et l’Italie, voir Burns H., « Palladio in France », dans Seidel Max (dir.), L’Europa e l’arte italiana, Venezia, Marsilio, 2000, p. 255-283 ; Pérouse de Montclos J.-M., Philibert de l’Orme. Architecte du roi (1514-1570), Paris, Menges, 2000, p. 129 ; cf. Blunt Anthony, Philibert de l’Orme (éd. italienne sous la direction de Morresi Manuela), Milano, Electa, 1997, p. 136.
16 Morresi M., « Philibert de l’Orme. Le patrie della lingua », dans ibid., p. 159-193, en particulier p. 181.
17 Pérouse de Montclos J.-M., Histoire de l’architecture française. De la Renaissance à la Révolution, Paris, Menges, 1989, p. 110.
18 Voir Bellavitis Giorgio, « Il Salone di Padova, la Basilique di Delorme e la Basilica di Palladio », dans Il Palazzo della Ragione di Padova…, op. cit., p. 175-181.
19 Conforti Claudia, La città del tardo Rinascimento, Roma-Bari, Laterza, 2005, p. 98-100. Calabi Donatella, « La storia comparata. La Borsa, lo scambio del denaro, la circolazione delle idee in Europa nel XVI secolo », dans Cigni Fabia, Tomasi Valeria (dir.), Tante storie. Storici delle idee, delle istituzioni, dell’arte e dell’architettura, Milano, Bruno Mondadori, 2004, p. 147-165.
20 Sur la diffusion de ces exemples d’« architecture monumentale » par rapport aux divers territoires régionaux, voir les dernières réflexions de Maire Vigueur Jean-Claude, « Les inscriptions du pouvoir dans la ville : le cas de l’Italie communale (XIIe-XIVe siècle) », dans Crouzet-Pavan Élisabeth, Lecuppre-Desjardin Élodie, Villes de Flandre et d’Italie (XIIIe-XVIe siècle). Les enseignements d’une comparaison, Turnhout, Brepols, 2008, p. 207-234.
21 Tosco Carlo, Il castello, la casa, la chiesa. Architettura e società nel medioevo, Torino, Einaudi, 2003, p. 3-14.
22 C’est-à-dire une construction peu harmonieuse.
23 Archivio di Stato di Venezia (dorénavant ASVe), Senato (Secreta) Deliberazioni Rettori, filza 391, 3 settembre 1790.
24 Svalduz Elena, « Una fabbrica “fatta a pezzi in vari tempi” : il Monte di Pietà di Treviso », Atti dell’Istituto Veneto di Scienze, Lettere ed Arti, Classe di scienze morali, lettere ed arti, t. CLIV, fasc. IV, 1996, p. 834-880.
25 Par exemple: Lanaro Paola (dir.), At the Centre of the Old World. Trade and Manufacturing in Venice and the Venetian Mainland, 1400-1800, Toronto, Centre for reformation and Renaissance studies, 2006. Cf. Loredana Olivato, « L’edilizia pubblica nell’entroterra veneto : Padova e Verona », dans L’edilizia pubblica nell’età dell’Illuminismo, Giorgio Simoncini (dir.), vol. II, p. 373-385 ; Giuseppe Barbieri, « Edilizia pubblica a Vicenza tra ordinaria manutenzione e nuovissime strategie urbane », ibid., p. 387-406.
26 ASVe, Savio Cassier, b. 640, fasc. 1, « Sommario delli ristauri delli Palazzi Publici ».
27 Calabi Donatella, « La “platea magna” : il disegno, il committente, l’architetto », dans Fabbriche, piazze, mercati…, op. cit., p. 9-32 ; ead., Venezia e Veneto : città e progetti, dans Conforti Claudia, Tuttle Richard (dir.), Storia dell’architettura italiana. Il secondo Cinquecento, Milano, Electa, 2001, p. 406-435, en particulier p. 430-434.
28 Cf. Connors Joseph, « La storia nel costruito. Licenza di fare storia », dans Tante storie…, op. cit., p. 131-146, p. 137-38 en particulier.
29 Voir surtout Connors J., « Alliance and Enmity in Roman Baroque Urbanism », Römisches Jahrbuch der Bibliotheca Hertziana, t. 25, 1989, p. 207-294 (éd. it. : Alleanze e inimicizie : l’urbanistica di Roma barocca, Roma-Bari, Laterza, 2005) ; Borromini e l’Oratorio romano. Stile e società, Torino, Einuadi, 1989 (édition originale 1980).
30 Calabi D., « La “platea magna”… », op. cit., p. 10-11.
31 Racine Pierre, « Les palais publics dans les communes italiennes (XIIe-XIIIe siècles) », dans Le paysage urbain au Moyen Âge, Actes du XIe Congrès des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1981, p. 133-153 ; Heers Jacques, La ville au Moyen Âge en Occident : paysage, pouvoirs, conflits, Paris, Hachette, 1997, trad. it. par Tangheroni Marco, La città nel medioevo, Milano, Jaca book, 1995, p. 457-459 ; Schulz Juergen, Urbanism in Medieval Venice, dans Mohlo Anthony, Raaflaub Kurt, Emlen Julia (eds.), City States in Classical Antiquity and Medieval Italy, Stuttgart, F. Steiner, 1991, p. 403-445 ; Schulz J., « La piazza medievale di San Marco », Annali di Architettura, nos 4-5, 1992-1993, p. 134-156 ; enfin Maire Vigueur J.-C., « Les inscriptions du pouvoir dans la ville… », op. cit., p. 214-216.
32 Zaggia S., « Padova : XV-XVII secolo. Trasformazione e continuità negli spazi urbani centrali », dans Fabbriche, piazze, mercati…, op. cit., p. 255-293.
33 Id., Palazzi pubblici e spazi urbani mercantili : permanenze e trasformazioni in età moderna, rapport présenté au IVe Congrès AISU, La Città e le Reti, Milan, 19-21 février 2009. Cf. Visioli M., « Bergamo : XV-XVII secolo. Organizzazione e trasformazione degli spazi urbani », dans Fabbriche, piazze, mercati…, op. cit., p. 159-188, p. 166.
34 Cozzi Gaetano, Ambiente veneziano, ambiente veneto. Saggi su politica, società, cultura nella Repubblica di Venezia in età moderna, Venezia, Marsilio, 1997, p. 291-352 ; Knapton Michael, « Il governo del territorio », dans Beltramini Guido, Burns Howard (dir.), Andrea Palladio e la villa veneta. Da Petrarca a Carlo Scarpa, Catalogo della mostra, Venezia, Marsilio, 2005, p. 154-158 et Romano Dennis, « City-State and Empire », dans Humfrey Peter (ed.), Venice and the Veneto, Cambridge, Cambridge University Press, 2007, p. 9-30.
35 Guidoni E., Soragni U. (dir.), Lo spazio nelle città venete…, op. cit. ; Fabbriche, piazze, mercati…, op. cit. ; Degrassi Donata, « Potere pubblico ed edilizia nella terraferma veneziana (secolo XV) », dans Crouzet-Pavan Élisabeth (ed.), Pouvoir et édilité. Les grands chantiers dans l’Italie communale et seigneuriale, Rome, EFR, 2003, p. 461-481.
36 Sanudo Marin, Itinerario di Marin Sanuto per la terraferma veneziana nell’anno 1483 (éd. Brown Rawdon), Padoue, 1847 (réimpression anastatique 1985), p. 25-26, 108, 118. Cf. Law John E., « The Venetian Mainland State in the Fifteenth Century », dans Venice and the Veneto in Early Renaissance, Aldershot, Ashgate Variorum, 2000, p. 153-174.
37 Le palais de la Raison en cours de construction est semblable à celui de Padoue, palais et loge avec une horloge comme celle de Padoue sur la maison du recteur.
38 À savoir : le palais de la Raison, celui du Conseil, du Podestat et des Anciens. Voir surtout Zaggia S., « Padova : XV-XVII secolo… », op. cit.
39 Morresi Manuela, « Venezia e le città del Dominio », dans Francesco Paolo Fiore (dir.), Storia dell’architettura italiana. Il Quattrocento, Milano, Electa, 1998, p. 200-241, p. 222-223 ; voir aussi Lupo Giulio, « Il palazzo della Loggia e il Lapidarium di Brescia », dans Frommel Cristoph L., Giordano Luisa, Schofield Richard (dir.), Bramante milanese e l’architettura del Rinascimento lombardo, Venezia, Marsilio, 2002, p. 193-216 ; cf. Hemsoll David, « Le piazze di Brescia nel medioevo e nel rinascimento. Lo sviluppo di piazza della Loggia », Annali di architettura, nos 4-5, 1992-1993, p. 168-177 ; Frati Vasco, Gianfraneschi Ida, Robecchi F., La loggia di Brescia e la sua piazza. Evoluzione di un fulcro urbano nella storia di mezzo millennio, 2 vol. , Brescia, Grafo, 1993 ; Bona Andrea, « Brescia : XV secolo. “Acque e mercati nella formazione del nuovo centro urbano” », dans Fabbriche, piazze, mercati…, op. cit., p. 130-158.
40 Morresi M., « Venezia e le città del Dominio », op. cit., p. 222.
41 Hemsoll D., « Le piazze di Brescia… », op. cit., p. 172-173.
42 Id., « Bramante and the Palazzo della Loggia in Brescia », Arte Lombarda, n. s., nos 86-87, 1988, p. 167-179 ; id., « Le piazze di Brescia… », op. cit., p. 174-175.
43 Russel Richard, « Il palazzo della Ragione tra incendi e restauri », Archivio Storico Bergamasco, no 1, n. s., 1995, p. 6-26 ; cf. Visioli M., « Bergamo : XV-XVII secolo… », op. cit., p. 166-173.
44 C’est-à-dire a lieu très spacieux. Svalduz E., « Treviso : XV-XVII secolo. Gli edifici pubblici e il mercato tra eredità e rinnovo », dans Fabbriche, piazze, mercati…, op. cit., p. 294-326, p. 308.
45 Voir Burns H., « Da naturale inclinatione guidato… », op. cit., p. 405, à propos de la « strada » (comme l’a appelée Giulio Romano) qui passe sous la grande salle de la Basilique.
46 Cristoph L. Frommel, « Abitare all’antica : il Palazzo e la Villa da Brunelleschi a Bramante », dans Henry Millon, Vittorio Magnano Lampugnani (dir.), Rinascimento da Brunelleschi a Michelangelo. La rappresentazione dell’architettura, catalogo della mostra, Milano, Bompiani, 1994, p. 183-203, en particulier p. 183.
47 James S. Ackermann, Palladio, Torino, Einaudi, 1972, p. 20; cf. Ludwig H. Heydenreich, Architecture in Italy 1400-1500, revised by P. Davies, London, Yale University Press, 1996, p. 115-117.
48 Pour la France, voir Liévaux Pascal, « Hôtels de ville et places publiques dans le cités françaises du XVIe au XVIIIe siècle », dans Baudoux-Rousseau Laurence, Carbonnier Youri (études réunies par), La place publique urbaine : du Moyen Âge à nos jours, Arras, Artois Presses Université, 2007, p. 89-95.
Auteur
Université des études de Padoue
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