Lieux de réunion et maisons communes en Bretagne médiévale
p. 209-227
Texte intégral
1Les travaux consacrés aux villes se sont parfois intéressés au bâtiment d’utilité publique, à caractère administratif, que constitue « l’ostel de ville » dans le sens de lieu de réunion d’un conseil municipal, expression qui reste rare en Bretagne (Rennes, 1467, et Nantes, 1496). Plus couramment on lui préfère les appellations de « maison commune », de « meson de la ville » ou de « communauté de la ville », de « logaix et maison d’assemblée » (le « Bouffay » à Nantes), de « chambre de ville » etc., une seule fois de « mairrie » (Saint-Malo en 13081).
2Dans le duché de Bretagne, nous ne rencontrons pas de grands monuments, symbolisés par l’existence d’un beffroi et d’une « bancloque2 » avant les XVIIe et XVIIIe siècles, même s’il existe deux villes de 13 à 15 000 habitants (Rennes et Nantes), d’autres encore de plus de 5 000 habitants3. Les « libertés » ou les « franchises » urbaines ont été longtemps réduites. Enfin les villes bretonnes, émancipées sous les ducs de la dynastie des Montforts, de Jean IV à la duchesse Anne, ont été confrontées à des dépenses prioritaires : les fortifications, l’artillerie (50 à 75 % des budgets), les gages et les pensions.
LES VILLES BRETONNES
3Jusqu’au XIVe siècle, on ne rencontre guère de « maison commune4 ». Avant le XIIIe siècle, nos informations sur les villes bretonnes, un réseau d’une trentaine de localités (fig. 1), sont réduites et concernent davantage les anciennes cités romaines devenues villes épiscopales que les bourgs castraux et monastiques qui apparaissent entre les Xe et XIIIe siècles5.
4Les seules organisations communes citées avant le XIIIe siècle sont les structures paroissiales stables, dotées d’un conseil de « fabrique », permettant aux ruraux et aux citadins de se réunir dans l’église ou sur une place, pour débattre de la vie de la paroisse ou aborder des problèmes politiques, économiques ou militaires.
5Cette organisation embryonnaire, aux prérogatives limitées, fonctionne sous la surveillance des officiers seigneuriaux (sénéchaux de justice, alloués, prévôts, vicaires, voyers, receveurs) et semble avoir inspiré les structures d’encadrement des futures municipalités. Des procès pour usurpation d’« antiques » usages, des demandes de dégrèvements d’impôts, sont parfois des sources de conflits avec les officiers d’un seigneur ou du duc, qui nécessitent la tenue d’assemblées des chefs de famille sur la place publique, dans la cathédrale ou la halle. On note, surtout à partir du XIIIe siècle, l’intervention de « fabriqueurs » ou de procureurs de la paroisse élus pour un an, de membres d’un conseil paroissial, d’un receveur des deniers, d’un contrôleur. La réunion des membres de la fabrique se tient de préférence le dimanche, dans l’église ou sous son porche, dans une chapelle haute comme à Saint-Pol-de-Léon6 ou au Folgoët (fig. 2). Cet encadrement sommaire, sans rapport avec celui qu’offrent les communes jurées apparues dans d’autres parties du royaume, est adapté aux petites bourgades naissantes, où chacun se rencontre sous la houlette d’un même prêtre (Châteaubriant avec Saint-Jean-de-Béré extra-muros, Hédé). Il convient moins pour représenter des communautés plus larges, à l’évolution et aux intérêts différents. Comment une vaste agglomération comme Nantes, riche dans la cité et hors-des-murs de quatorze paroisses aux statuts différentiels, aurait-elle pu régler des problèmes d’intérêt commun ? Sainte-Radegonde ou Saint-Laurent, dans le quartier du château et de la cathédrale, ne paient pas d’impôts tandis que d’autres quartiers sont surimposés ! Les séances des conseils municipaux continueront de se tenir dans les églises, chapelles et porches méridionaux7.
6Une seule ville a connu une tentative précoce d’émancipation : Saint-Malo. C’est le seul endroit où des habitants soulevés contre leurs coseigneurs, l’évêque et les chanoines, constituent en 1308 une commune insurrectionnelle qui sera un feu de paille comme celle de Laon. Les bourgeois, mécontents du refus de leurs seigneurs d’organiser des travaux de défense pour les protéger formèrent, une « colligation et conjuration » avec à la tête un maire. Parmi les attributs de cette commune et les signes d’autonomie, figurait « une maison propre de commun », ou « mairrie », mais il ne s’agit en fait que d’une simple salle de la demeure d’un certain Hamon Le Mareschal, le premier magistrat élu. Finalement, l’expérience fut sans lendemain malgré la prospérité économique de la cité8.
7Les premiers citadins à bénéficier de « libertez, franchises, usaiges, coustumes, possessions et saesines » furent, en 1331, les Nantais9. Par la suite, le long conflit de la guerre de Succession qui déchira la Bretagne pendant vingt-trois ans de 1341 à 1364 et qui opposa les Montforts, alliés aux Anglais, aux Penthièvre appuyés par la France, favorisa l’autonomie des communes10. L’état de guerre, amena le pouvoir suzerain à réunir plus souvent ses sujets. Jean IV de Montfort, vainqueur de la guerre, au retour de son exil en Angleterre, reconnut un minimum de libertés à ceux qui l’avaient soutenu comme on le rappelait en 1498, à propos de la nomination à un office :
qu’estans au conseil et assemblee de ladite ville, comme nous appartient, et usant de nos privilleges et droitz, de touz temps nous octroyez et concedez par les feuz princes de Bretaigne, commectre et instituer aux officiers et offices concernantes le faict de la mise de cesdite ville.11
8Le XVe siècle fut pour une trentaine de villes bretonnes d’origine romaine ou féodale le temps de la prospérité et de l’organisation municipale. Les villes reçurent peu à peu un ensemble de droits ou de privilèges renfermés dans des Livres rouges, dans des coffres… Le pouvoir ducal, tout en réaffirmant à maintes occasions ses droits fondamentaux « royaulx et duchaulx », consentit sous certaines conditions à ce que localement une minorité de gens aisés, représentatifs, fidèles, s’occupent au sein d’assemblées générales ou de conseils restreints, des affaires de la ville. Les élus, mandataires d’une communauté élémentaire, « en numbre suffizant », pouvaient « se congreger et assembler pour oy le divin office et aussi en manière de corps pollitque »… pour délibérer de leurs « negoczes et afferes ». Ils reçurent le pouvoir de lever des impôts pour entretenir les fortifications, les rues et les bâtiments collectifs, de gérer des budgets, également d’élire des représentants permanents, un procureur des bourgeois, porte-parole de la communauté, un percepteur des deniers, et un contrôleur des travaux et des dépenses. Ils purent nommer des officiers (garde de l’artillerie, horloger, médecin). Le conseil, de douze à quinze personnes, se réunissait périodiquement deux ou trois fois par an ou plus en cas de nécessité12.
DES LIEUX DE RÉUNION DISPERSÉS
Les demeures des particuliers
9Faute de locaux appropriés, les assemblées d’officiers et de bourgeois durent se tenir, comme les conseils de fabriques dont ils sont les héritiers, soit chez un particulier fortuné, soit dans un bâtiment civil, militaire ou religieux dont une salle était affectée temporairement à une réunion. Bien des conseils se tenaient soit au domicile d’un responsable municipal, soit chez un « miseur » ou chez le procureur des bourgeois qui est l’ancêtre du maire, soit dans l’hôtel particulier d’un notable, particuliers indemnisés de 30 à 40 sous à Rennes, mais davantage s’ils fournissaient repas et boisson13. Plusieurs réunions eurent lieu chez un certain Vincent Le Vallays, membre de la puissante confrérie marchande des merciers, « miseur » par ailleurs durant une vingtaine d’années14, ou chez Jehan Feillée, contrôleur de la ville. Des réunions similaires eurent lieu à Nantes dans les maisons de Jamet Thomas, seigneur du Saz (8 avril 1472), de Gilles Thomas, trésorier de l’Épargne (4 janvier 1481), des Enfants Nantais saints Donatien et Rogatien15, à Guingamp (fig. 3) dans la maison no 48 de la place du Centre, ou encore à Morlaix, Fougères, Saint-Brieuc dans la Grand’Rue16. Certains hôtels offrent un plus grand confort : la Garde-Robe de Rennes, le logis de feu Michel Le Doulx, la maison Goron d’un notaire en 1472 à Guérande17.
10La salle principale d’une habitation bourgeoise peut accueillir une douzaine de participants, difficilement une trentaine. Les archives consultées doivent être déplacées à chaque fois ou stockées chez un particulier. Un acte de Dinan de 1460 déplore que les documents comptables, déposés chez un particulier nommé Jehan May, soient impossibles à récupérer à temps quand la nécessité l’impose18. L’introduction au livre des privilèges nantais le souligne encore :
Item a esté ordonné par mesdits seigneurs [de la ville] que les lettres, contrats et autres ensaignemens de la dite ville et qui peuvent servir au bien dicelle et des habitans en perpétuel seront retirez des lieux où ils pourront estre trouvez pour ce que pluseurs dicelles lettres ont ville pour esté prinses et tirées hors des coffres de ladite servir en aucunes matières quant mestier estoit qui n’ont pas esté rapportées auxdits coffres.19
11L’incendie de la maison d’un certain Perrin Pépin anéantit tous les papiers officiels et les comptes des années 1431-144220. Mieux valait donc trouver d’autres locaux plus appropriés aux réunions importantes comme le manoir épiscopal de Rennes en octobre 149121.
Des édifices religieux
12Cependant des réunions continuèrent de se tenir dans des édifices religieux. Quand les Nantais se retrouvent le 7 mai 1498 dans l’église des Jacobins près du château (fig. 4), on précise « où ilz ont accoustumé assembler pour les affaires de la communauté22 ».
13Les réunions se tenaient de préférence le dimanche, « à son de campane », après avoir « ouy le divin office » (Lamballe). Les exemples rencontrés montrent que le cas est général. Les bourgeois de Guingamp se retrouvent dans la chapelle Saint-Jacques de l’église collégiale Notre-Dame. Un texte du XVIe siècle rappelle comment la « maire et plus saine partie » des bourgeois, une douzaine de personnes au maximum, a l’habitude de s’y réunir :
Comme ainsin soict que de toute enticquitté [sic], lesdits bourgeois et habitans de sesdite ville de Guingamp, aint droict et à eulx appartient et soint en pocesion faire d’eulx mesmes, sans aultre moyen ne mistère, congregacion et ensamblée a son de campane, en ladite chapelle Saint-Jacques pour troicter, convenir et disposet de leurs negocczes et affaires concernant le corps politique diceulx bourgeois et habitans, et entre aultres choses de fere choesye et élection de l’un desdits bourgeois pour leur procureur et recevepveur general, pour ung an enthier, lequel ainsi choesy et esleu par lesdits bourgeois pour leur procureur ou de la plus saine et maire voix d’iceulx.23
14L’oligarchie d’artisans aisés, de marchands drapiers, toiliers et « cuiratiers », qui dirigent la capitale du Penthièvre ont la réputation d’être fidèles, « féaulx et amés » à leurs princes du moment, Charles de Blois, ses descendants, puis à partir de 1420 au duc ou à la duchesse et à leurs représentants sur place, le capitaine, son lieutenant et le connétable. La collégiale, où se réunit le conseil des douze, surprend par son importance, sa hauteur, ses grandes arcades en plein cintre de la croisée du transept, l’épaisseur des supports cruciformes, derniers témoins de l’époque romane. Les citadins ont raison d’apprécier, pour délibérer et recevoir des délégations, un lieu prestigieux où se déroulent de grands pardons en l’honneur de la Vierge24.
15Les Lamballais profitent de la présence de la collégiale Notre-Dame qui domine la ville et la campagne. Une réunion du 12 juin 1475, dont les détails sont consignés dans un document, permet de reconnaître les 73 personnalités les plus influentes d’une ville de 2 000 habitants : les Vaucouleur, les Le Poullain, les Jullot, les Blanchet, les Le Maignan. Quelques-uns sont affublés du titre universitaire de « maître » et ont une profession juridique (notaires, avocats, procureurs), d’autres sont des marchands de textiles, de parchemin, d’objets en cuir, membres de familles aisées, souvent proches les unes des autres25.
16Les habitants de Lannion se réunissent pareillement dans l’église du Baly, « lieu accoustumé pour faire congrecacion et assemblée », ceux de Landerneau dans l’église Saint-Houardon. Les Morlaisiens siègent dans à Notre-Dame-du-Mur, les habitants de Ploërmel dans l’église dédiée à Saint-Armel, ceux de Tréguier dans la chapelle Notre-Dame de Coatcolvézou, de Quimper dans la chapelle Notre-Dame de Guéodet, de Hennebont dans l’église paroissiale Saint-Gilles, de Vitré dans le cloître Notre-Dame, de Rennes dans la chapelle Saint-Yves, etc.26. Un porche, une chapelle haute accueillent tantôt les assemblées municipales, tantôt les conseils de fabrique paroissiaux. La « principalle partye des bourgeoys et habitans » des deux paroisses de Quimperlé, Saint-Colomban rive droite de l’Ellé et Saint-Michel du Bourgneuf rive gauche, se retrouvent périodiquement dans une salle aménagée à l’étage du porche de Notre-Dame-de-l’Assomption sous la présidence d’un procureur des bourgeois « entre eulx choysi27 ». Les ordres mendiants, Dominicains (Nantes28) et Franciscains, sont souvent invités à prêter leurs locaux29 : leurs églises sont de vastes « halles à prières », munies d’une chaire, de sièges, et les bâtiments du chapitre ou le réfectoire (les Franciscains à Quimper) offrent encore d’autres lieux.
Les portes de ville et lieux divers
17À Rennes la porte Mordelaise (fig. 5), dite aussi Royale, lieu des entrées ducales et domicile du capitaine gouverneur de la place, qui donne directement dans le quartier de la vieille cité possède une salle chauffée, éclairée par une grande fenêtre côté faubourg. Comme le logement s’avérait à l’usage trop étroit, la ville acheta entre 1477 et 1482, la maison voisine d’Alain de Champaigne pour y créer des chambres et des dépendances, reliées à la porte par une galerie. Le peintre allemand, Herman Palmer posait, en 1484, 27,5 pieds de verre aux fenêtres de la chambre des galeries et un menuisier de la ville y réalisait un dressoir (vaisselier), 18 sièges individuels, 2 bancs et 4 tables30. Les Rennais s’assemblaient encore dans les portes des Foulons, de Champdolant (1485), de Saint-Georges (1491), de Toussaints (1492) occupées en temps normal par l’artillerie ou à un étage de la tour Le Bart. Les Nantais occupaient les portes Saint-Pierre, de Sauvetout, de Saint-Nicolas, de Briend-Maillard.
18En dernière solution on peut utiliser tout lieu d’un espace public ou privé : un logis voisin d’une forge à Châteaubriant (fin XVe siècle, rue Saint-Michel), la chambre à l’étage de la chapelle du Guéodet à Quimper au XVIe siècle31. Les logements de fonction des officiers supérieurs et des magistrats, dans des manoirs urbains ou périurbains, comme la maison du seigneur de Vaufleury, lieutenant du capitaine ou la Vayre de l’archidiacre de Penthièvre à Rennes, une salle du château des ducs de Nantes (11 janvier 149931), l’auditoire de la Feillée à Guérande, faubourg Saint-Michel ou, à Rennes, l’auditoire de la Grande Cohue. Les salles des tribunaux bretons, le plus souvent disposées au premier étage de la halle principale et accessibles par un escalier extérieur, offrent l’avantage d’être confortables, bien meublées et de se prêter à l’organisation des débats32. À Vannes, la communauté de ville se réunit dans l’ancienne chambre des ducs ducale (fig. 6).
19Ces diverses solutions occasionnaient néanmoins des difficultés, en particulier pour la conservation des archives ou lorsque, comme à Nantes33, il fallait rassembler « en la meson de la ville » « grant numbre des gens de justice que autres » pour une réunion réclamée par le duc François II pour la levée d’une taille de 2 000 livres destinée à financer la restauration des boulevards et à déblayer les ruines des maisons brûlées dans les faubourgs lors des guerres récentes34.
Aménager une « maison commune »
20La tour-beffroi de Dinan (fig. 7), à l’appareil peu soigné, coiffé d’une flèche de charpente et d’ardoise, d’une soixantaine de mètres de hauteur, comporte trois niveaux intérieurs, desservis par un escalier de granit de 73 marches, qui abritent des salles utilisées pour la conservation des archives et du matériel de la ville. L’horloge fut montée par un technicien allemand du nom de Hamzer venu de Nantes et une cloche installée en 1507 par Philippe Buffet : pesant 6 000 livres de métal elle porte une inscription en l’honneur de la duchesse et Reine de France : « Anne pour vray je fus noumée, en l’an mil cinq cent sept, des nobles de la ville noumée35. »
21À Rennes, la « meson de Lescolle36 » servit aussi de « meson commune ». En 1492, la ville prit la décision de reconstruire les écoles de la ville sur l’emplacement d’un ancien atelier monétaire, situé place de la Vieille Monnaie ou place Conan en souvenir du duc Conan Ier. Cet espace réduit, qui fera partie plus tard de la place de la Mission, était, du temps de la duchesse Anne, délimité également par une section de l’enceinte gallo-romaine, restaurée plusieurs fois au Moyen Âge. Les archives évoquent des oppositions au projet, ainsi d’un procès du seigneur d’Espinay pour « non édifier la maison ou a présent tient l’escolle de la ville ». Conduit par le maître d’œuvre Michel Mesguée, l’édifice long de 77 pieds (25 m) était terminé en 1493 pour un coût de 1 070 livres équivalent à celui d’une tour d’enceinte37.
22À partir des sources anciennes et du plan d’Argentré de 1616, on peut se faire une idée de cet édifice, de plan rectangulaire, qui tranche par ses dimensions avec les logis qui bordent la place et les principales artères de la ville. Il comportait un rez-de-chaussée, percé de fenêtres et d’une porte d’entrée dont les ferrures étaient frappées des « fleurs de lix », surmonté d’un étage couvert d’un grenier mansardé. La pièce du bas ou « chambre baisse » servait de remise au matériel municipal, à des canons et même à de la poudre, tandis que les réunions municipales se tenaient dans une salle « haulte » prolongée d’une salle des archives, du bureau du greffier et d’un retrait (latrines). La salle du conseil bénéficia de travaux de rénovation en 1510, visant entre autre à améliorer son éclairage.
Faire en la chambre de ladite maison de ville une fenestre au lieu de celle qui a présent est [trop petite], laquelle sera bien garnie de bonne pierre de grain et bien remplie par le dedans de taille avec une fenestre au dessur sur le comble, pour donner plus grant veue en ladite chambre. Et sera mis une grille pendante à ladite fenestre basse un chasseix et fenestre de mynyserie garnie de bonne ferrures et voires.38
23La « Maison Commune » était encore officiellement en fonction au XVIe siècle, avant de tomber en ruines et que les archives ne soient transférées dans l’hôtel de Montbarot, place actuelle de la Mairie, vers 1600.
24À Nantes la « maison de la ville devers le Bouffay » ou « ostel de la ville » (1466) ne suffisant plus puisque la plupart des séances se tenaient chez les Jacobins, dans la maison de Gilles Thomas trésorier de l’Épargne du duc, chez Jamet Thomas seigneur du Saz39, etc. Depuis plusieurs années, les Nantais s’étaient emparés, sans autorisation, d’une parcelle appartenant à l’abbesse de Fontevraud et y avaient aménagé « au prouffit et servitude de la chouse publique » un hangar pour le matériel militaire, de lutte contre les incendies, d’outils divers. Après une action en justice, le bien demeura à la ville moyennant le versement de 40 livres de rentes. Le hangar, d’une valeur de 200 livres, ou « Maison des Engins » était situé sur la place du Bouffay, près de la rue de la Bâclerie40. Vingt ans plus tard, Charles VIII autorisa la communauté à construire un bâtiment officiel et proposa d’utiliser une partie de l’ancienne Maison de la Prévôté, place du Change, à l’angle des rues des Halles et des Carmes, un vieux bâtiment où on mettait aux enchères, à la chandelle allumée, les fermes des travaux de la ville. Le chantier nécessita l’expropriation de quatre propriétaires et la destruction de la maison d’un notable, Jehan Blanche, seigneur de la Cour41.
25Un devis des travaux fut dressé par le seigneur de La Rocherolle, commissaire des réparations du château, les maçons Jehan Le Mestre et Pierre Huet, et les charpentiers Richard Le Comte et Gilles Marié. Le sol sablonneux nécessita en avril 1491 l’emploi de pilotis, « paulx ou estappes », enfoncés et battus au mouton, un engin muni d’un poids. Les murs en furent élevés de « pierre froide », la plus ordinaire, provenant des douves et des carrières voisines, ou en tuffeau de Saumur acheté aux « tuffeliers » Michel Hyteau et Jehan Tocque, en pierre de Saint-Aignan pour les parpaings de 3 pieds de long, de 2 pieds de large et 4 doigts d’épaisseur, en « grison » (granit) pour les encadrements des entrées et de grandes assises pour les embrasures des fenêtres, etc., fournitures conduites par le Port Brient-Maillard, le Port-Communeau et les chaussées. D’avril à mai 1492, de 14 à 34 maçons en moyenne y furent employés42. L’activité se ralentit en 1493, d’autant que d’autres travaux étaient en cours, chantiers des tours et du boulevard Saint-Pierre, toujours à la Saulzaie et à Saint-Nicolas – où on eut recours à une pompe à eau43 –, à plusieurs tours (du Jardin, Botière), aux ponts de la Loire, etc. Les lucarnes du toit étaient montées au début de janvier 1495, mais il fallut attendre l’année 1497 pour que les cheminées extérieures le soient44 !
LES RÉUNIONS
26Que les séances se tiennent dans un couvent, chez un particulier ou dans une maison commune, elles se déroulent de la même façon et imposent des dépenses de fonctionnement pour « mieux besoigner aux écriptures ». Les frais de réunions sont fonction des participants dont le nombre augmente à certains moments, ainsi lors des « apurements » (auditions et corrections) des comptes. Les registres de procès-verbaux de séances prennent de l’importance et du volume au fil des ans45. Si les détails de certains travaux accomplis sont généralement recopiés sur les comptes des « miseurs » ou des contrôleurs, de menues opérations secondaires ne le sont pas. Des articles de comptes évoquent d’anciens « déals » ou « dials », des recueils de chartes de franchises et de privilèges qui portent souvent le nom de « Livre rouge » en raison de la couleur des ais de cuir de la couverture (Guingamp, Nantes).
27Un conseil municipal réunit d’une douzaine à quinze conseillers nommément désignés, deux ou trois officiers, capitaine ou lieutenant, connétable ou sénéchal, et « d’aultres » ou « en bien grant numbre » désignant des auditeurs, témoins, messagers, sergents, de 10 à 30 personnes en temps normal, mais parfois une centaine à de grandes occasions. Siéger au conseil et être autorisé à délibérer implique certaines conditions : il faut être bourgeois, notable connu et apprécié, membre de la « maire et principale partie » de la communauté, « cytoyen et marchans », responsable d’une cinquantaine (vingt unités à Rennes). C’est le procureur des bourgeois qui convoque les assistants, qui les « ajourne » et, en principe poursuit les « défaillans » sans motif valable. Les membres du conseil restreint sont tenus par le secret, ce que rappelle une délibération du 3 juin 1521 :
Il a esté ordonné que doresnavent la responce que assisteront sera faicte ey conclusion audit conseil sera faicte par le procureur des bourgeois et non par un autre et fait commandement à ceulx qui audit conseil de non reveler ce que il sera faict et conclu sous peine de l’amande et privacion de non venir audit conseil.46
28Quand un problème particulier se pose, on peut convoquer le témoin d’une affaire. Plus les affaires abordées sont importantes (la levée d’un impôt par exemple), plus l’auditoire est considérable, pour atteindre la trentaine à Rennes. Avec la fin du XVe siècle se généralise l’office de greffier qui remplit alors des procès-verbaux des délibérations. Des registres renfermant les délibérations des assemblées municipales et des conseils, avec les interventions des plus notables existent au moins depuis 1465 à Nantes. On lit en effet dans un extrait :
Et par autre ancien livre du greffe desdits bourgeois commenczant le vingt troisième jour de may lan mil quatre cens soixante cinq en ces mots : par les grandz gens sages, estans au conseil a esté délibéré et advisé que doresnavant, pour la seureté et garde de ceste dicte ville, y aura quatorze hommes d’église et quatorze de la ville qui visiteront chacune nuict les portes de la ville…
29Les plus anciens registres communautaires bien conservés sont ceux de Tréguier qui débutent en 1505 et ceux de Rennes en 1512. Malgré leurs lacunes, ils nous éclairent sur le nombre de séances, leur périodicité, parfois les principaux participants et les sujets traités. Les archives bretonnes offrent aussi quelques fragments isolés de procès-verbaux provenant de registres disparus que l’abbé Travers put connaître et enfin la correspondance suivie avec le souverain47.
Le mobilier des salles et auditoires
30Un « chauffepié » (petite cheminée) ou un brasero l’hiver48 assurent un certain confort à ces pièces meublées d’écritoires, « pour mynuter et grosser » les lettres, pour annoter et apurer les comptes, et qui enferment le matériel d’écriture : mains de papier, le parchemin (plus rare, venu peut-être de Lamballe), « burette d’ancre » ou « aintier », « bouete de boueix à mettre la poudre pour giter sur l’escripture », plumes, « laczetz pour enlaczer les requestes49 ». Les nécessités de l’administration imposent la conservation de titres et de sceaux qui forment un fonds d’archives : on garde « en perpétuel » les lettres ducales ou royales ou mandements, généralement sur parchemin, qui accordent ou confirment des privilèges, les états de finances ou prévisions budgétaires, les comptes et les pièces comptables qui servent de garants présentés à chaque apurement, les quittances, les contrats, devis ou « feurs » passés avec les fermiers et les maîtres d’œuvre. Les actes les plus importants sont recopiés sur un beau livre de privilèges :
et quant à ce fere et y vacquer ont été commis Maître Jehan Blanchet et Jehan Presseau, un clerc en leur compagnie, et icelles lettres retirées avecques les autres estantes esdits coffres de la dite ville seront enregistrez en un livre de parchemin ouquel seront encorporées de mot à mot, autantiquées et passées en l’endroit de chacune et contrat et ce fait les remetrontes esdits coffres avec ld. Livre.50
31Le mobilier des salles de conseil municipal comportait une table avec des bancs et des chaises, plus rarement un « charlitz » (lit) et un dressoir, des coffres à tiroirs (Nantes 1436) : « le coffre où sont les lectres et comptes de la ville » était fermé de trois serrures dont les clefs étaient confiées, l’une au miseur, l’autre au contrôleur, la troisième était quant à elle déposée au château ducal. Un coffre principal, le « grant couffre », nécessitant jusqu’à dix personnes pour le porter, renforcé de pentures de fer forgé aux angles et sur les côtés, renfermait une documentation variée, chartes avec des sceaux, eux-mêmes préservés dans des boîtes ou « estuiz » en fer blanc. Il était doublé par des coffres de moindre poids, de simples « huges ». À Rennes, en 1499-1500, le grand coffre de ville (muni de deux serrures), fut porté par six portefaix de l’église de Saint-François « en une chambre au bas de l’escolle ».
32Un aménagement intérieur de la salle du conseil municipal de Rennes fait état, pour l’année 1511, de ce mobilier :
A esté entre autres choses avisé et deliberé faire faire des bancqs a coffre en bon boays et atiedors [accoudoirs] de cinq piez de hault garnis de marchepié [à] clerevoyes et le faire bien ferrez et de longueur suffisante pour estre mis dempuis luisserie de la chambre de la maison de lad. ville en laquelle chambre on a accoustume tenir le conseil dicelle juc à l’autre fenestre derrière. Avec un dressouer a troys fons et quatre piez et demy de long et de cinq piez de hault.51
33Le compte nantais de Mahé Aloffen 1460 fait allusion à une intervention du chancelier de Bretagne concernant la conservation des documents :
il a esté ordonné par mondit Seigneur [Guillaume Chauvin] que les lectres, contractz et aultres ensaignemens de ladite ville et qui pevent servir au bien d’icelle et des habitans en icelle, en perpétuel, seront retirez des lieux ou ils pourront estre trouvées, pour ce que pluseurs d’icelles lectrez ont esté prinses et tirées hors des coffres de ladite ville, pour servir en aulcunes matières quand mestier estoit, qui n’ont pas esté rapportées esdits coffres.
34Déjà un autre texte, extrait du compte de Pierre Bernard en 1449-1451, évoquait, quelque temps auparavant, une sévère mise en garde épiscopale :
Item se descharge avoir poyé (5 sous) pour une amonicion générale de Monseigneur Levesque de Nantes, qu’il a faicte pour les gens de ladicte ville, sur celx qui détiennent et recellent aucunes lettres ou autres enseignemens qui touchent les libertez de ladicte ville.
35À Guingamp, les juges, le sénéchal et ses adjoints, siègent sur une estrade placée sous un « cieul » (un dais), laissant les autres côtés aux accusés, à leurs défenseurs, aux plaignants et aux auditeurs, assis sur des grands bancs à claire-voie et à accoudoirs. Aux extrémités de ces bancs longs de 25 pieds (8,25 m) et 1,5 pied de large (55 cm) se trouvent les sièges des sergents de garde. Un grand coffre ou « huge » muni de trois serrures enferme les lettres et « divers enseignements de la cour », un « tablier » de grande dimension où sont déposés les pièces à conviction et les archives, des tapisseries armoriées d’écus, d’hermines ; sur les murs, sont accrochés un tableau et un « juratoire » devant lequel on prête serment, grand panneau peint où figurent de chaque côté d’un crucifix, des extraits des Évangiles et le calendrier des fêtes et des jours fériés dans l’évêché de Tréguier52.
Des réunions et assemblées
36Pour le XVIe siècle des papiers isolés (Nantes) de registres de procès-verbaux de réunions (Tréguier et Rennes) portent témoignage des réunions dans la maison de ville53. À Rennes les « expéditions faictes au conseil et assemblée d’icelle » constituent un gros volume de 292 feuillets qui rassemble les comptes rendus des réunions de la communauté du 12 décembre 1512 au 2 novembre 1528. Ces procès-verbaux, que deux greffiers, Maître Jehan Pelerin et Pierre Brientaye, ont successivement tenus, débutent par l’indication de la date de la réunion, du lieu où elle se tient, de la liste, souvent incomplète, des participants. Suivent enfin les différents objets des débats qui sont plus détaillés après 1520 qu’avant. Il est probable qu’on ait transcrit après coup sur le recueil des minutes de délibérations, sommairement rédigées sur des feuillets de papier semblables aux documents conservés pour Nantes54. Ce n’est sans doute pas le premier registre de cette sorte mais les autres ont disparu. Deux détails semblent démontrer une continuité : l’expression « papier neuf » utilisé pour le document de 1512, expression qui laisse supposer l’existence d’un ou de recueils plus anciens, moins bien tenus, et la présence sur l’ais de cuir d’un signe qui pourrait évoquer le « V » latin55.
37Une personnalité, le capitaine ou son lieutenant, le procureur des bourgeois, estime nécessaire la tenue d’une réunion du conseil des douze ou des quatorze, convoquée « à son de campane » ou par un sergent accompagné d’un trompette qui en fait la « bannie » aux principaux carrefours. En cas d’urgence une convocation est portée au domicile des intéressés. Certaines réunions sont prévues de longue date, celles qui préludent au choix des élus, à la mise aux enchères des fermes en février, à Rennes. D’autres relèvent de circonstances imprévues : la menace d’une bande armée localisée par un messager ou un espion, la tenue impromptue des états de Bretagne nécessitant le choix et l’envoi de représentants, la levée d’un emprunt, la visite d’un personnage de marque qui impose l’achat d’un cadeau, etc. Quand rien ne presse, les affaires sont regroupées et traitées, le jour venu, à tour de rôle. Pour plus de commodité, on se réunit volontiers, un dimanche, après la grande messe (Lannion, Morlaix), le matin, en début d’après-midi, rarement le soir56.
38Une fois le brouhaha apaisé, le président de séance lit l’ordre du jour aux présents, installés sur des bancs autour d’une table ou de la pièce, ou lit les messages apportés par « la poste ». Les sujets abordés ne sont pas forcément indiqués de façon explicite mais suggérés par un mot ou un phrase : « les afferes », « les affaires et choses requerantes la policie de ladite ville », « le faict politique de ladite ville »… À peine plus précises sont les expressions : « pour les réparacions et la tuition de la ville », pour « les indigences de la ville » sous-entendu en matière de défense, d’entretien des rues, d’hygiène publique, etc. On traite des affaires sociales, des indemnités à verser aux expropriés après le conflit avec la France des années 1488-1492, de l’afflux de pauvres dans les hôpitaux à la suite d’une peste... On se penche sur l’entretien des « ponts et des planches » de la ville, des rues à paver ; on plaide contre des particuliers, fermiers ou taillables mauvais payeurs, qui refusent par exemple qu’un nouvel égout ne traverse leur propriété ou de balayer devant leur porte, contre des administrations comme la Chambre des comptes, voire contre des corps constitués : la corporation des foulons (un ordre religieux des Carmes à Nantes ou à Rennes) ou encore contre « le pot Saint-Père » à Rennes, taxe infime sur le vin. Si un particulier est mis en cause lors d’une réunion ou exige d’être entendu – un fermier des impôts qui demande un rabais, un maître d’œuvre responsable d’un chantier, un médecin –, on peut l’inviter à se justifier ou à faire son rapport.
39Le déroulement des réunions municipales, rapportées par un greffier, rappelle par certains côtés les séances du conseil ducal connues par un unique procès-verbal analysé par B. A. Pocquet du Haut-Jussé57. Des propos rapportés laissent supposer que les présents commencent par rapporter leurs opinions, le premier à s’exprimer étant le président de séance en bout de table. Chaque voisin, déclaré en 2e, 3e, 4e, 5e, 6e position, etc., émet à tour de rôle son avis, présente des objections ou se borne à acquiéscer par une courte phrase ou un signe de tête. À examiner plus attentivement, on constate que la procédure prend aussi en compte, plus subtilement, la préséance dans la durée de chaque intervention et dans la finalité des propos. Car entrent également en jeu le rang social (le noble, le magistrat), la fonction, avec le capitaine qui prend la parole souvent en premier, son lieutenant, le procureur des bourgeois, un miseur connu, la notabilité, les qualités intellectuelles, l’âge, la réputation de justesse du jugement. Un rapport déclare : « les devant nommez ont été d’avis que », la plupart sont seulement « oppinans » ; un autre sur les subventions accordées par les villes bretonnes et Nantes en particulier pour lancer un navire de guerre à Morlaix déclare « qu’après débat » une somme et des quotes-parts ont été proposées58. Plus souvent, deux ou trois personnalités donnent leur avis qui, « sans opposicion ne contradicion nully », est approuvé. C’est finalement le président de séance ou une forte personnalité, un Julien Thierry, un Thomas qui tranchent en dernier. Le jeudi 20 janvier 1501, les Nantais se réunissent pour désigner deux messagers envoyés à la cour du roi. Chacun propose deux noms et si un vote a lieu, c’est le lieutenant, l’officier le plus haut gradé, qui impose son choix et élimine l’un de ceux qui avait été désigné par les suffrages. Un greffier établit le procès-verbal de séance et indique les noms des principaux participants et « d’autres ». L’unanimité n’était pas de règle quand les Rennais, réunis au couvent Saint-François, ont décidé de refaire leur horloge. Des altercations sont rapportées entre les membres de deux factions : ceux qui voulaient construire au meilleur prix et ceux qui entendaient faire une œuvre de prestige par rapport aux villes voisines. Aucune décision n’ayant été prise, le duc François décida qu’elle serait « faicte de faczon telle quil en soit bruyt et renom… et du plus grant poys et grandeur que faire se pourra ».
40Les réunions étaient accompagnées de « collacion », « issues de table » (pâtisseries et vin), « disner et bellechère59 » où l’on dégustait pots ou « estamaulx » de vin blanc ou clairet, d’ypocras (sorte d’apéritif fait de muscat, d’épices et d’amandes), des « dragées », « mestier » (petits fours) livrés par « cassetées », de la confiture sur du pain ou des fruits de saison, cerises, figues, pommes, poires. Lors d’un repas offert (pour une dépense de 79 s., 11 d.) le 5 octobre 1472 par la ville au capitaine de Nantes, Perrot Dayrie, les invités eurent droit à 2 douzaines de pain blanc (4 s.), 9 quartes de vin blanc et rouge à 15 deniers la quarte (12 s., 6 d.), 12 pâtés de veau à 6 deniers pièce (6 s.), des « chappons », « conils » (lapins), pigeons, perdrix, « ouayes » (oies), « beuf » et mouton (25 s., 1 d.), une quarte d’« ypocras » livrée par Jehan de Corval (10 s.), 1 livre de sucre employée en deux pâtés de coing et aux sauces (5 s.), une once de poudre de cannelle pour les pâtés et les sauces (20 d.), une demi once de girofle pour les pâtés de veau et pour larder deux « allouctes de beuff »(7 d.), du lard à larder les viandes (15 deniers60), etc.
41Le compte de Rennes du 23 décembre 1497 inscrit seulement 4 « est amaux » de vin, 2 « cassetes » de dragées et 2 « tassées » de confiture pour une réunion, en présence du capitaine, du connétable et du procureur des bourgeois, d’une quinzaine de personnes chez Guillaume Marie pour discuter du présent à offrir à l’épouse du capitaine, le Prince d’Orange. En 1491, un banquet à Rennes préparé au domicile de Vincent Le Vallays, coûta 23 ℓ., 10 s. et le seul vin 5 ℓ., 16 s. Le registre inscrit du pain à discrétion, du beurre, du « esgraz », du vin aigre pour la cuisine, de la salade, des harengs, des anguilles fumées, « de la belle chair », du raisin, des figues, des « apoticareries » (épices, poudres), etc. Un cuisinier fut recruté pour l’occasion. Les frais de bouche sont davantage détaillés pour un autre repas organisé chez Jehan de Feillée, contrôleur rennais, rue du Griffon en 1493, qui revint à 13 ℓ., 10 s., 7 d. dont 72 s., 9 d. pour les viandes, soit environ 28 % du total : on dégusta un mouton, du boeuf en quantité indéterminée, 12 poulets, 4 chappons, 4 « ouayzons », 2 jambons, 2 pièces de boeuf de saison, du lard, 6 lapereaux, 2 lièvres, 24 pigeons, 2 hérons, arrosés d’hypocras et de vin (29,5 % de la dépense). Le pain ne représente que 2 % de la dépense, mais les invités ont mangé aussi 4 tartes au fromage et des gâteaux, 3 livres de prunes de Damas, 2 livres de capres, des oranges. Ces mets furent assaisonnés d’une chopine d’huile, de poudre dans le potage, de muscade, de safran, de clous de girofle… À d’autres moments, les Nantais, amateurs de poissons et de coquillages, n’hésitent pas à présenter des « oulouses », « des lemproays » (des « pastez de lamprays »), du bar lieu, des sardines, anguilles, de la « morhou », de la « ballaine », des moules…
42Comparées à d’autres villes, celles de Bretagne font figurent de parents pauvres. La plupart du temps, elles ne disposent d’aucun local, d’aucune maison commune. Deux villes armoricaines prennent pourtant conscience de la nécessité d’avoir un « ostel de ville » digne de leur population croissante, de leur enrichissement et de leur prestige, Rennes et Nantes, l’une et l’autre qualifiées dans les lettres ducales puis royales de « villes principalles de nostre païs ». C’est dans un bâtiment ou dans une chambre chez un particulier que se tenaient, plusieurs fois par an, les « congrécations », les « assemblés », les réunions de conseillers « tenus et congregez audit lieu pour les afferes de la ville ». Les séances réunissaient en moyenne douze à vingt personnes en comptant les officiers du duc ou du seigneur laïque ou ecclésiastique. Il s’agissait alors de conférer, de décider, d’élire des magistrats permanents parmi lesquels figurait le procureur des bourgeois, ancêtre du maire, et de préparer, de vérifier ou d’« apurer les états de finances » (les prévisions budgétaires), les comptes des « miseur » ou comptables et des contrôleurs, responsables des chantiers.
Notes de bas de page
1 AM Nantes, BB 1 (27 juin 1496), CC 270, fo 133vo : mention de « l’oustel de la ville ». Enlart Camille, Manuel d’archéologie française, t. I, Architecture civile, Paris, Picard, 1929 ; Esquieu Yves, La ville au Moyen Âge, l'exemple français, Joué-les-Tours, Alain Sutton, 2001 ; Lavedan Pierre et Hugueney Jeanne, L’urbanisme au Moyen Âge, Paris-Genêve, Arts et Métiers graphiques-Droz, 1974, p. 140-144.
2 Derville Alain, Villes de Flandre et d’Artois (900-1500), Lille, Septentrion, 2002 ; Dutour Thierry, La ville médiévale, Paris, Odile Jacob, 2003 ; Duby Georges (dir.), Histoire de la France urbaine, t. 2, La ville médiévale, Paris, Seuil, 1980 ; Heers Jacques, La ville au Moyen Âge, Paris, Hachette Pluriel, 1990.
3 Leguay Jean-Pierre, Un réseau urbain au Moyen Âge : les villes du duché de Bretagne aux XIVe et XVe siècle, Paris, Maloine, 1981.
4 Le Moyne de La Borderie Arthur, « Note sur l’origine des institutions municipales en Bretagne », Bibliothèque de l’école des Chartes, 15, 1854, p. 298-298 ; Chédeville André et Tonnerre Noël-Yves, La Bretagne féodale XIe -XIIIe siècle, Rennes, Ouest-France Université, 1987 ; Laronze Charles, Essai sur le régime municipal en Bretagne pendant les guerres de Religion, Paris, Hachette, 1890 ; Paul Bois (dir.), Histoire de Nantes, Toulouse, Privat, 1977 ; Vailhen Jacques, Le conseil des bourgeois de Nantes, thèse de droit, Université Rennes 1, 1965.
5 Morice Dom Hyacinthe, Mémoires pour servir de Preuves à l’histoire ecclésiastique de la Bretagne, t. I., Paris, 1742, colonnes 139, 357-358, 373.
6 Montigny Jean-Loup, Essai sur les Institutions du duché de Bretagne à l’époque de Pierre Mauclerc et sur la politique de ce prince, Paris, La Nef, 1961, p. 81-85.
7 Leguay Jean-Pierre, « La ville de Quimperlé du XIIe au début du XVIe siècle », Actes du colloque sur l’abbaye Sainte-Croix de Quimperlé des origines à la Révolution, octobre 1998, Publication du Centre de recherches bretonnes et celtiques de Brest, 1999 ; id., « Les abords du château des ducs : Sainte-Radegonde, Saint-Laurent et Richebourg au XVe siècle », Bulletin de la Société archéologique et historique de Nantes et de Loire-Atlantique, t. 142, 2007, p. 123-149.
8 Leguay Jean-Pierre, « La naissance de la ville marchande », dans Lespagnol A. (dir.), Histoire de Saint-Malo et du Pays malouin, Toulouse, Privat, 1984. Paynaud Guy Brice, Histoire des privilèges de Saint-Malo, thèse de droit, Université Rennes 1, 1931. Petit-Dutaillis Charles, Les communes françaises, Paris, Albin Michel, collection Évolution de l’Humanité, rééd. 1970.
9 De La Nicollière-Teijeiro Stéphane, Inventaire des archives communales de Nantes, 1888 et Privilèges accordés par les ducs de Bretagne et les rois de France aux bourgeois, habitants, maires et échevins de la ville de Nantes, Société des bibliophiles bretons et de l’histoire de Bretagne, 1883.
10 Cassard Jean-Christophe, La Guerre de Succession de Bretagne, Spézet, Coop Breizh, 2006.
11 AM Nantes, DD 83 (20 janvier 1497); AD Loire-Atlantique, B 2, fo 113vo, B 7, fo 25.
12 Leguay J.-P., Un réseau urbain…, op. cit., p. 30-38 ; Vailhen J., Le conseil des bourgeois de Nantes, op. cit.
13 AM Rennes, no 830 (1472-1473), fos 7 et 31 ; no 821, compte de Fougères de 1488, fo 4vo, et 5E 30, fo 56 ; AM Guingamp, CC 7 (1456-57), CC 8 (1483), fos 40 et 42.
14 AM Rennes, no 853 (1493-1494), fo 22, (1497-1498), fo 7vo ; no 857 (1489-1490), fo 4, état de compte de 1499-1500, fo 8 ; no 850 (1491-1492), fo 84.
15 Située à l’angle des rues de la Paix et de la Barillerie.
16 AM Nantes, BB 1 (1472 et 1481), CC 95 (1472), fo 36v° (chez Jamet Thomas, seigneur du Saz), CC 99 (1483), CC 100, (1487), fo 38, CC 102, fo 45v° (chez Gilles Thomas, seigneur de de Gorges) et CC 103 (1489-1492), fo 46 (chez Gilles Thomas) ; AM Fougères, CC 2 (1472).
17 Quilgars Henri, « L’administration municipale de la ville de Guérande », Revue de Bretagne, t. XLVII, 1912, p. 329. Gallicé Alain, Guérande au Moyen Âge, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2003, p. 148.
18 AD Loire-Atlantique, E 131, fo 106vo (5 novembre 1460).
19 AM Nantes, CC 91, fo 36v° et 37.
20 AM Rennes, liasse no 1, acte du 18 mars 1431 ; Blanchard René, Lettres et mandements de Jean V, duc de Bretagne, publication de la Société des bibliophiles bretons, t. IV à VIII, 1889-1895, no 1942.
21 AM Rennes, compte no 849 (1490-1491), fo 9vo.
22 AM Nantes, AA 65 no 14.
23 AM Guingamp, AA liasse no 11 (1555).
24 Leguay J.-P., « Guingamp au XVe siècle », Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne (désormais MSHAB), t. LVI, 1979, p. 109 ; Merlet François, « Notre-Dame de Guingamp », Congrès archéologique de France, CVIIe session, Saint-Brieuc 1949, Paris, 1959, p. 236-255.
25 AD Loire-Atlantique, B 5, fo 84vo ; Leguay J.-P., « Une ville dynamique au Moyen Âge : l’histoire de Lamballe », MSHAB, t. LXXXI, 2003, p. 87-89.
26 AD Ille-et-Vilaine, 1 F 842 (Lannion), 1 F 860 (Ploërmel), 5 E 30, fos 2vo, 4vo et 17 (Tréguier), 1 F 905-906 et 1200 liasse 4 (Vitré) ; AM Rennes (1472-1473), no 830 fos 7 et 31 ; AM Fougères, CC 2 (1472) ; AM Guingamp, CC 7 (1456-57), CC 8 (1483) fos 40 et 42 ; AD Ille-et-Vilaine, 1 F 821, compte de Fougères 1488, fo 4vo et 5E 30, fo 56.
27 Leguay J.-P., Quimperlé…, op. cit., p. 115-116.
28 Leguay J.-P., « Les abords du château des ducs : Sainte-Radegonde, Saint-Laurent et Richebourg au XVe siècle », Bulletin de la Société archéologique et historique de Nantes et de Loire-Atlantique, 2007, t. 142, p. 123-149.
29 Martin Hervé, Les ordres mendiants en Bretagne (vers 1230-1530), Paris, Klincksieck, 1975 ; Volti Panayota, Les couvents des ordres mendiants et leur environnement à la fin du Moyen Âge, Paris, CNRS éditions, 2003, p. 245-247.
30 AM Rennes, comptes no 811 (1450-1451), fo 13, (1459-1460), no 820 fo 3vo, (1467-1468), fos 25vo et 61, no 847 (1489-1490), fo 5 ; Leguay J.-P., La ville de Rennes au XVe siècle à travers les comptes des miseurs, Publication de l’Institut armoricain, Paris, Klincksieck, 1968, p. 196-199.
31 AM Rennes, compte no 833 (1476-1477), fos 18 et 19vo, (1478-1479), (1481-1482), fo 6, (1492-1493), fo 2 ; AM Nantes, BB 1 (11 janvier 1499, château des ducs), CC 270, fo 113vo : le conseil de la ville de Nantes se tient chez les Jacobins.
32 Leguay J.-P., « Un aspect du patrimoine breton : les bâtiments utilitaires urbains au Moyen Âge », dans Mondes de l’Ouest…, op. cit., p. 249-255.
33 Perthuis Alexandre et La Nicolliere-Teijeiro S. de, Le Livre-doré de l’hôtel de ville de Nantes, J. Grinsard, 1873 ; Melet P.-G., De la maison aux engins à l’Hôtel Rosmadec, Rezé-lés-Nantes, Art et Histoire, 1938 ; De Berranger Henri, Évocation du vieux Nantes, Éditions de Minuit, Paris, 1966, p. 132 ; La Nicollière-Teijeiro S. de, « Essai historique sur la maison de Derval ou de la Dervallière, hôtel de ville de Nantes », Bulletin de la Société archéologique et historique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, t. 40, 1899, p. 575 ; Renoul Jean-Charles, Le Bouffay, Nantes, Impr. de Vve Melinet, 1865, p. 27-30.
34 AD Loire-Atlantique, B 10, fo 216vo.
35 Leguay J.-P., « Dinan au temps des ducs de 1283 à 1532 », dans Vilbert L.-R. (dir.), Dinan au Moyen Âge, Dinan, Le Pays de Dinan, 1986, p. 41-42 ; Cornon Raymond, « Dinan architecture militaire et civile », Congrès archéologique de France, op. cit. ; Monier Mathurin-Eugène, Dinan, mille ans d’Histoire, Dinan, 1968, p. 446-447.
36 AM Rennes, no 847, cahier de contrôle de 1488-1489, fo 82vo : mises pour la « meson de la ville » dites des lys.
37 Ibid., no 852, 1492-1493, fos 15vo, 63vo et 96, no 855, 1495-1497, fos 15 et 18vo, no 859 état des finances de 1499-1500, fo 4. Baneat Paul, Le vieux Rennes, Paris, rééd. FERN, 1974, p. 35 ; Nitsch Geirges, L’hôtel de ville, la tour de l’horloge, le présidial de Rennes, notes historiques, Rennes, Éditions Larcher, 1928.
38 AM Rennes, 1083, états de 1510, fo 3vo.
39 Cf. supra note 33 du présent article.
40 AM Nantes, CC 88, CC 90, fos 12-14, DD no 1 (22 mars 1435), CC 95 (1469-1470), fo 9vo, CC 376 (janvier 1500), EE 159, fo 3vo, CC 242, fos 126, 181 et 245, DD 6 (4 juillet 1491), CC 270, fo 133.
41 AM Nantes, CC 27, fo 173vo (maison de Jehan Blanchet), CC 376, janvier 1500. La ville paie une rente à une chapellenie fondée en l’église Saint-Saturnin pour une ancienne maison de Robin Ladmiral où est actuellement la Maison de la Prévôté. D’autres maisons ont été utilisées de la même façon : celle des héritiers de Pierre le Faye, celle de Guy Deguer.
42 AM Nantes, CC 270 (1492), fos 156vo et 162vo, CC 270 (1492), fo 166 (le tuffeau), fos 168 (pierre de Saint-Aignan fournie par André Rouillé), 170vo (marches de grison livrées par le perréeur G. Pichollet) et 178 (pierre de Taillebourg pour les cheminées), CC 272, fos 9 (ferrures) et 198 (10 750 briques pour les cheminées fournies par Pierre Henriau) ; Leguay J.-P., « Circulation, stockage et hygiène, aspects des difficultés de la vie quotidienne à Nantes au XVe siècle à travers ses archives municipales et ses souvenirs du passé », Revue 303, no 98, 2007, p. 22-29.
43 AM Nantes, CC 272, compte de Guillaume Pasticier de 1492-1494, fos 79vo-80, 182vo et 194 (pompe), CC 273 fo 30. Leguay J.-P., Les ouvriers des chantiers de construction nantais au XVe siècle, Revue 303, no 92, 2006.
44 AM Nantes, CC 273 (1495-1497), fo 18vo (235 livres de plomb ¾) pour la « gyroecte » et pose de la bannière de cuivre, fos 67vo-68 (ferrures) et 76vo.
45 AD Ille-et-Vilaine, 5 E 30 (registre de délibérations de la ville de Tréguier) ; AM Nantes, BB 1, CC 272 ; Travers Nicolas, Histoire civile, politique et religieuse de la ville et du comté de Nantes, t. I, Nantes, Forest, 1833.
46 AM Rennes, liasse no 465, fo 93vo.
47 AM Nantes, CC 96, fo 33v°, CC 99, fo 11, CC 101, fo 26; AM Rennes, no 855, compte de 1495-1497, fo 11, no 1083, Cahier des mynues mises, fo 14vo.
48 Les officiers et les élus reçoivent une « mesure » de bois, des fagots en février 1496 à Rennes, une pochée de charbon de bois ; en 1515, le cahier « des mynues mises journelles » de Rennes mentionne cette dépense : « Item pour boais gros et fagots mis à la maison de la ville pour faire feu durant les assemblées des gens de ladite ville » ; AM Rennes, no 824 (1463-1464), fo 6vo, (1477-1478), fo 12 ; no 859 (1499-1500), fo 8, (1499-1500), fo 5.
49 AM Nantes, CC 91, fos 36vo-37, CC 93, fo 15v°, mention des lettres de confirmation des devoirs.
50 AM Nantes, CC 287 : « A ung lanternier pour une cassecte de fer blanc pour loger un sceau d’un mandement estant dedans le coffer de la ville, 20 deniers. A ung librayre, pour ung petit papier pour extroyre les mandemens que l’on tireroit dehor dudit coffer affin de les recouvre, 20 d. A ung parchemynier pour treze peaulx de parchemyn pour meptre au grand Dial rouge de la ville pour incérer plusieurs mandemens, 20 deniers » ; La Nicolliere-Teijeiro S. de, Inventaire sommaire des Archives communales antérieures à 1790, t. I, Ville de Nantes, Nantes, Impr. du Commerce, 1919, p. 2 ; AM Nantes, CC 102, fo 47.
51 AM Rennes, liasse no 1083, 1511.
52 AD Côtes-du-Nord, E 906 (1454-1455), fo 19, (1469-1470), fo 48vo, E 1139 (21 février 1460, 1er mars 1476, 30 avril 1477, 22 octobre 1500).
53 Morice Dom H., Mémoires pour servir de Preuves, op. cit., t. III, colonnes 607-610 ; AM Guingamp, AA 3, livre rouge no 1 (19 avril 1488), nos 3 et 10 ; AM Nantes, AA 24, no 1, BB 1, 26 juin 1492, 8 janvier 1493, 27 juin 1496, 11 janvier 1499, BB 131-134, CC 103, fo 46 ; AD Ille-et-Vilaine, 5 E 30, procès-verbal des délibérations des bourgeois de Lantréguer de 1507 à 1540 (175 feuillets).
54 AM Rennes, liasse no 465.
55 Morice Dom H., Mémoires pour servir de Preuves, op. cit., t. III, p. 607-610 : extraits des registres de l’hôtel de ville de Rennes ; AM Rennes, liasse 48, mandement ducal du 17 février 1468 ; Bougerie H., Rennes au XVIe siècle, mémoire de maîtrise d’histoire, Rennes, 1973.
56 AM Guingamp, AA 3, liasse 3 ; AD Ille-et-Vilaine, 1 F 842 (Lannion) ; Daumesnil Joseph et Allier Adolphe, Histoire de Morlaix, Morlaix, Ledan, 1879, p. 173.
57 Poquet du Haut Jussé Barthélémy-A., Le conseil du duc en Bretagne d’après ses procès-verbaux (1459-1463), Bibliothèque de l’école des Chartes, t. CXVI, 1958, p. 136-169.
58 AD Loire-Atlantique, B 2101, 1500.
59 Leguay J.-P., « Un aspect de la sociabilité urbaine : cadeaux et banquets dans les réceptions municipales de la Bretagne ducale au XVe siècle », dans Charpiana, Mélanges offerts par ses amis à J. Charpy, Rennes, Fédération des sociétés savantes de Bretagne, 1991, p. 354-359. Description de banquets municipaux.
60 AM Rennes, no 849 (1490-1491), fo 9 (le repas chez G. Le Vallays du 18 mars 1491), nos 851-853 (1492-1493), fos 81vo-100, no 859 (1499-1500), (1495-1497), fo 14, (1497-1498), fo 13, (1499-1500), fos 9 et 14 ; AM Rennes, registre du contrôleur de Rennes de 1493, (76 pages en papier) ; AM Nantes, AA 24 no 1, BB 1, 21 juillet 1499, BB 4, fos 150vo, 176vo, CC 188, fo 44vo, CC 95, fo 15vo, EE 8 (5 octobre 1472), etc.
Auteur
Professeur émérite de l’université de Rouen-Haute-Normandie
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