L’architecture civile en pan de bois à Labruguière, à Sorèze et dans le sud du Tarn deuxième moitié du XVe-XVIe siècle
p. 395-415
Texte intégral
1La construction en pan de bois dans le sud-ouest de la France bénéficie depuis une dizaine d’années d’un regain d’intérêt1. Maintenant mieux connue grâce aux études récentes, elle peut être suivie depuis la fin du XIIIe siècle, datation révélée par des analyses dendrochronologiques2, jusqu’au XVe siècle. Au même titre que les autres régions de France, la période de grande activité de la construction est postérieure à la guerre de Cent Ans. Les productions de cette époque ont pourtant fait l’objet d’une moindre attention dans le Midi, peut-être en raison du mode de construction qui se standardise et du fait qu’il perpétue un style encore gothique jusqu’en plein XVIe siècle.
2L’étude de l’architecture civile en pan de bois de Labruguière, dans le sud du Tarn, repose sur un inventaire thématique exhaustif mené à l’échelle de la ville sur une large période3 (fig. 1). La grande période de reconstruction de la deuxième moitié du XVe siècle au XVIe siècle apparaît fortement représentée, avec une soixantaine d’édifices encore identifiables, ou conservant pour partie des vestiges, sur un total de 87. L’analyse architecturale a été accompagnée d’une campagne de dendrochronologie sur sept édifices sélectionnés dont quatre maisons en pan de bois4 (cf. annexe). Elle s’est inscrite dans le prolongement d’une campagne d’inventaire du bourg de Sorèze, agglomération proche, qui avait révélé qu’une cinquantaine de maisons en pan de bois avaient été construites aux XVe et XVIe siècles sur un total de 99 (fig. 2). Ici, une campagne de dendrochronologie a été menée sur un ensemble de 11 maisons5 (cf. annexe). Les prélèvements sur les bois des sites des deux villes ont finalement abouti en 2009 à la constitution de la courbe de référence du chêne de la Montagne Noire6. Ainsi, l’étude des techniques de construction dans les deux villes apparaît confortée par les résultats. Labruguière et Sorèze conservent une architecture à pans de bois porteurs qui présente des spécificités constructives et un répertoire de décor propre. La prise en compte de ces deux entités permet ainsi de dégager, sur une échelle plus importante, les traits communs du sud du Tarn sur une période couvrant la deuxième moitié du XVe siècle jusqu’au troisième quart du XVIe siècle.
3Dans le sud du Tarn, les villes de Labruguière et de Sorèze se sont implantées au Moyen Âge au pied du versant nord de la Montagne Noire, dans un paysage de plaine. Dernière avancée du Massif central, la montagne est un massif hercynien recouvert de forêts composées au Moyen Âge de hêtres et de chênes pour l’essentiel, et sillonné par de nombreux ruisseaux. Sur le territoire de Labruguière, la forêt de Montaud, figurant parmi les forêts les plus importantes du Tarn, avait été inféodée à la communauté des habitants de la ville en 1273 par le seigneur Izarn de Lautrec et a été gérée par l’administration des consuls sous l’Ancien Régime7. La ville de Sorèze s’est développée dans la deuxième moitié du XIIe siècle contre l’abbaye bénédictine Sainte-Marie-de-la-Sagne, au pied de l’extrémité occidentale de la Montagne Noire, à l’entrée de la vallée de l’Orival. Les bois colonisant le piémont figuraient parmi les possessions de l’abbaye. Le chêne, coupé dans la forêt et acheminé jusqu’à la ville, a alimenté les nombreux chantiers urbains. L’importance du réseau hydrographique de la Montagne Noire a suscité une exploitation précoce de la force hydraulique, qui est attestée par la première mention de mouline à battre le fer du sud de la France à la fin du XIIIe siècle8. La mention d’une scierie hydraulique apparaît dans les textes à la fin du XVe siècle9.
LA CONSTRUCTION EN PAN DE BOIS À LABRUGUIÈRE AUX XVe ET XVIe SIÈCLES (fig. 3)
Caractéristiques et principes généraux
4Les maisons s’élèvent sur un parcellaire étroit oscillant entre 3 et 6 m pour une profondeur de 6 à 7 m, avec des petites cours en cœur d’îlot ou des jardins pour celles situées en arrière de l’enceinte de la ville médiévale. Elles présentent leur façade sur le gouttereau, et sont couvertes d’un toit à faible pente. Les maisons les plus étroites ont un toit à un pan reposant sur une charpente à pannes et chevrons. Pour les plus larges, le toit à deux pans peu pentu demande un modèle de charpente simple. En règle générale, la construction est mixte, le rez-de-chaussée est maçonné. En façade, il peut être élevé en pierre de taille de grès, appelé localement grès de Navès, provenant de carrières situées autour de la ville, et plus généralement du bassin sédimentaire de Castres. Les étages, en encorbellement, sont en pan de bois, hourdés de brique en façade. Les assises sont rectilignes et liées par un joint de mortier épais. Elles peuvent aussi être disposées en oblique. Le remplissage était probablement recouvert d’un enduit. Quelques hourdis ont fait l’objet d’une mise en œuvre soignée : les briques dessinent des motifs de chevrons, d’épis ou des losanges. Il est alors possible d’émettre l’hypothèse selon laquelle ils étaient conçus pour être apparents. Le torchis a été repéré dans les élévations postérieures, les annexes, les refends et cloisons ou les bâtiments comprenant une fonction agricole. Il est composé d’un mélange de terre maintenu par des brins de paille enroulés autour d’éclisses circulaires et biaises, insérées dans une encoche d’un côté, et glissées dans une rainure de l’autre. Aux étages, les murs pignons sont le plus souvent en pan de bois, hourdés de brique ou d’un remplissage hétérogène alliant terre et petits moellons ou galets. Le remplissage était protégé par un enduit.
5Les solives de plafond du rez-de-chaussée reposent directement sur la maçonnerie au rez-de-chaussée ou sur une sablière de plancher. Aux étages, la structure du pan de bois, individualisée par niveau, repose sur le principe de la sablière de chambrée et de plancher. L’encorbellement du premier étage est très saillant, autour de 80 cm et peut aller jusqu’à 92 cm. Le deuxième étage est beaucoup moins saillant, à peine une dizaine de centimètres. Les têtes de murs en encorbellement sont en pierre de taille et présentent des profils variés.
6Les bois sont de fortes sections et les structures les plus employées sont à croix de Saint-André, à une ou deux par hauteur de niveau. Les assemblages sont à tenon et mortaise, renforcés par des chevilles. Les croix de Saint-André sont assemblées à mi-bois.
7La sablière de plancher a une hauteur qui oscille entre 35 et 40 cm, plus exceptionnellement 45 cm. La largeur des poteaux varie entre 28 et 30 cm. Les solives ont une retombée moyenne de 22-28 cm pour une largeur de 15-16 cm. Aux étages, les bois sont toujours de plus faible section. Les sablières de plancher sont toujours plus importantes que les sablières de chambrée : un rapport de 18 cm en moyenne pour 13 et 10 cm. Les points à forte sollicitation, poteaux corniers et bois de décharges, ont une largeur importante de 18-20 cm, alors que les poteaux intermédiaires mesurent 15 cm, puis 10 cm à la fin du XVIe siècle. Les croix de Saint-André ont le bras extérieur de plus forte section10. Le rapport le plus largement repéré est de 20 sur 18 cm.
Une construction mixte
Le rez-de-chaussée maçonné et la mise en œuvre des solives de plafond
8Les rez-de-chaussée en structure de bois sont peu employés dans la ville, avec seulement deux cas identifiés. La construction est mixte, alliant la maçonnerie et les structures en bois. Les rez-de-chaussée maçonnés sont majoritaires et constitués d’un mélange hétérogène de moellons, de galets et d’autres matériaux. Il apparaît que la présence de nombreuses carrières de grès autour de la ville de Labruguière a favorisé le goût pour les rez-de-chaussée en pierre de taille. Les blocs, de moyen appareil, sont assisés régulièrement et à joints fins dans les deux axes principaux de la ville. Les rez-de-chaussée sont étroitement liés à la vocation marchande de la ville, connue par les textes11 et symbolisée par la halle.
9Le rez-de-chaussée de la maison sise 17 rue Camille Doucet12, de 3,90 m de large est en pierre de taille de grès, appareillé avec soin (fig. 4). Une corniche en pierre moulurée supporte les extrémités de solives en surplomb de 92 cm. Un petit corbeau de bois, inséré dans la maçonnerie, est placé sous chaque solive et est chevillé à son extrémité. Il a une fonction de renfort et l’ensemble bénéficie d’une surface à sculpter importante de 38 cm. Ce principe constructif a été adopté dans de nombreuses maisons de Labruguière, ce qu’illustre parfaitement une maison située au 21 rue Jean-Jaurès construite dans le dernier quart du XVe siècle et agrandie le siècle suivant13. Le rez-de-chaussée en pierre de taille et l’extrémité des solives doublée par un corbeau ont été adoptés dans le premier édifice (fig. 5a). C’est un peu plus d’un siècle plus tard que la maison a bénéficié d’un agrandissement conséquent, une extension en pointe sur une profondeur de 10 m (fig. 6). Le rez-de-chaussée est maçonné et les deux étages en pan de bois sont en encorbellement. Le plan de la maison a conditionné une organisation du chantier rigoureuse. Le plafond du rez-de-chaussée est constitué de 16 solives, orientées nord-sud, et mises en œuvre pour la plupart dans des demi-brins ou des brins de chêne équarris à la doloire. Un corbeau a été ajouté et chevillé à l’about de solive afin d’apporter un renfort supplémentaire (fig. 5b). Le charpentier a porté des marques au ciseau sur les abouts de solives et les corbeaux pour un ajustage conforme, de I à XI (marqué « IIIIIIIIIII »), vérifié sur onze solives et corbeaux. Les deux pièces taillées en atelier pouvaient être ajustées et dessiner un profil continu.
Les étages en pan de bois
Les croix de Saint-André
10La structure la plus employée est contreventée par des croix de Saint-André, rarement uniques par niveau, le plus souvent superposées en deux registres par étage.
11À la demeure située 3-5, rue des Lombards14 (fig. 7), les croix de Saint-André, superposées par deux, contreventent la structure et encadrent les deux croisées. Elles occupent aussi les allèges des fenêtres. Entre les poteaux, elles sont assemblées à tenon et mortaise et chevillées aux sablières et aux entretoises. La croix supérieure est de taille plus importante. La croisée, ouverte entre les poteaux de fenêtre, a son linteau mouluré dans la sablière. Le meneau est assemblé à tenon et mortaise aux sablières et à mi-bois à l’appui. À cette structure sont associés les murs maçonnés des pignons et de l’élévation sud. Les cloisons en pan de bois et les refends, à écharpes et poteaux, ont un hourdis de brique disposé en lits rectilignes liés par un mortier épais.
12Un autre type de structure à deux croix de Saint-André superposées a été identifié à Labruguière, dans le deuxième niveau de la maison du 17 rue Camille-Doucet (fig. 4). Le niveau est éclairé par une fenêtre horizontale divisée par un meneau central, dont le linteau est fixé aux poteaux de fenêtre. Le meneau fait fonction de potelet dans l’allège hourdée de brique. Une pièce d’appui s’établit sur la largeur du niveau, assemblée aux poteaux corniers et traitée en cordon mouluré en façade et en appui saillant de la fenêtre. Les croix de Saint André y sont assemblées à tenon et mortaise et chevillés. La pièce d’appui conditionne la taille des croix de Saint-André, celles se trouvant dans la partie inférieure étant plus petites.
La structure à grille
13Le pan de bois à grille le plus simple est constitué de poteaux très rapprochés dans une structure étroite. La fenêtre à croisée est alors la pièce centrale, poteau intermédiaire et poteau cornier l’encadrant de part et d’autre. Dans la maison située 13 rue des Pénitents15, des entretoises assemblées aux poteaux forment un quadrillage répondant à celui de la croisée.
14Lorsque la structure est plus importante, une pièce de bois oblique contrevente l’ensemble. Les étages de la partie agrandie de la maison sise 21 rue Jean-Jaurès sont régis par une structure à grille à poteaux resserrés, contreventée par une décharge aux deux extrémités (fig. 8). Une pièce d’appui étrésillonne la structure et est assemblée à tenon et mortaise au poteau cornier. Elle forme un cordon, saillant et mouluré, et sert d’appui aux fenêtres. Les poteaux ainsi que les décharges y sont assemblés à mi-bois. Le premier étage est particulièrement soigné, percé de fenêtres rehaussées d’un décor saillant. Le deuxième étage est percé de fenêtres plus modestes, rectangulaires ou à simple meneau.
Deux types de charpentes
15Pour les maisons à façade étroite, la charpente du toit à un pan est à pannes et chevrons. La panne faîtière et les pannes intermédiaires sont encastrées dans les murs pignons et supportent les chevrons sur lesquels repose le débord du toit en façade.
16Les maisons aux dimensions plus importantes sont couvertes d’un toit à deux pans. À la demeure du 3-5 rue des Lombards, la hauteur sous plafond est de 3,75 m. Le plafond à la française est composé de solives portant les traces d’ancrage des ais d’entrevous ou « paredals » et supportant un plancher à baguettes couvre-joints. Contre le mur gouttereau, des ais couvrent l’intervalle entre les solives, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. La charpente, de faible pente, est constituée d’une panne faitière reposant sur des poteaux posés à intervalles réguliers sur les solives. Les chevrons reposent en tête sur cette dernière et en pied sur la sablière de toit. Une poutre longitudinale se trouvait en renfort au-dessous des solives. Au deuxième étage de la demeure du 21 rue Jean-Jaurès, le niveau est établi sous charpente (fig. 9). Elle est constituée de six poutres sur lesquelles repose un poteau assemblé à la panne faîtière qui en reçoit la charge. Les chevrons reposent en tête sur la panne faitière et en pied sur la sablière de toit. Les poteaux apparents sont ornés d’un chanfrein amorti par un congé en cuillère alors que ceux inclus dans les cloisons en sont dépourvus. L’extrémité est couverte d’une croupe à arêtiers.
Les répertoires du décor
17Les éléments de décor sont portés pour l’essentiel sur les encadrements des baies, l’encorbellement des têtes de mur et les extrémités des solives.
18Au même titre que la maison de pierre, les encadrements des baies ont bénéficié d’un soin tout particulier. À la demeure du 3-5 rue des Lombards, au début de la décennie 1480, le linteau de la croisée est taillé dans la sablière (fig. 7). L’encadrement, le meneau et la traverse sont effilés par un cavet qui est amorti sur les piédroits et le meneau par une base prismatique et pyramidale. Un peu plus tard, dans la maison du 17 rue Camille Doucet, la croisée du premier étage, avec le linteau pris dans la sablière, a reçu un décor de moulurations toriques (fig. 4), moulures que l’on retrouve également à l’intérieur de la maison sur le revers de la sablière et la poutre transversale de renfort aux premier et second niveaux. Ces éléments de modénature se déploient parallèlement à ceux développés au rez-de-chaussée. Le linteau de la porte piétonne est orné d’un double arc en accolade sous lequel apparaît un motif de coquille. La porte a un piédroit commun avec la baie de boutique couverte d’un arc segmentaire, la retombée est assurée par le système de la pénétration sur des piédroits en quart-de-rond. La corniche du rez-de-chaussée présente un profil effilé par deux cavets et une baguette.
19La tradition de la pierre de taille se traduit aussi à travers le développement des têtes de murs en encorbellement qui structurent ponctuellement l’habitat. Elles adoptent des profils en quart-de-rond superposés dans lesquels s’immisce progressivement le tracé adouci puis en doucine, en parallèle des extrémités des solives.
20Les extrémités des solives et les corbeaux qui supportent l’encorbellement bénéficient d’un soin tout particulier. Dans la première maison du 21 rue Jean-Jaurès, datant de la deuxième moitié du XVe siècle, un large cavet rejoint les extrémités sculptées d’un tore à listel (fig. 5a). À l’extrême fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle, dans la série de maisons 17, 19, 21 rue Camille Doucet, moulure torique, baguette et gorge encadrent un tore effilé en amande et souligné par un listel. Sur d’autres maisons, des moulures plus simples mais de profil similaire, de simples gorges bordées de baguettes, animent les extrémités des solives.
21Dans le dernier quart du XVIe siècle, le modèle se standardise à la maison du no 21. Un profil identique a été taillé sur les deux pièces de bois : baguette, tore et gorge bordent dans chacune des parties, haute et basse, une extrémité tréflée composée de deux tores latéraux et d’un central à listel (fig. 5b). Ces profils sont contemporains des fenêtres du premier étage, aux piédroits ornés de pilastres qui supportent un entablement couronné d’une corniche (fig. 8). Le cordon fait aussi office d’appui saillant et mouluré. Sous ces derniers, les poteaux de fenêtre sont sculptés de motifs de consoles cannelées. Le même décor est employé sur les fenêtres à traverse et l’unique croisée, percée dans la façade principale, au sud pour l’éclairage de la pièce principale. À l’intérieur, la maison a bénéficié d’un décor peint sur enduit sur les murs et la cloison de la pièce orientale du deuxième étage (fig. 10). Les motifs sont des faux-appareils en pointe de diamant polychromes et en trompe-l’œil. La profondeur est ainsi mise en perspective par un jeu de couleur : le bleu anthracite est employé sur deux côtés contigus, le blanc de céruse et l’ocre jaune pour les autres. Un carré rouge marque la pointe.
22Ainsi, cette demeure urbaine d’un marchand du troisième quart du XVIe siècle, période peu représentée dans le sud du Tarn, traduit la volonté d’afficher sur la rue la réussite sociale de son propriétaire par la variété et l’abondance du décor mais, aussi, par un confort intérieur qui peut être apprécié à travers la qualité du décor peint. Dans le dernier quart du XVIe siècle, il a été décidé d’allier la nouveauté, perceptible à travers le style Renaissance des fenêtres, à la tradition gothique, toujours en faveur, sur les extrémités des solives.
L’ENSEIGNEMENT DE L’ÉTUDE DES MAISONS EN PAN DE BOIS DE SORÈZE, DEUXIÈME MOITIÉ XVe SIÈCLE-MILIEU XVIe SIÈCLE
Quelques caractéristiques
23La structure du pan de bois se retrouve sur toute la hauteur du mur gouttereau alors que les pignons sont maçonnés au rez-de-chaussée et en pan de bois aux étages. La tête de mur maçonnée en encorbellement a été employée de façon très marginale. La plus grande partie des rez-de-chaussée est composée de poteaux de bois de fortes sections, assemblés à la sablière de plancher, qui servent aussi de piédroits aux baies, aux portes piétonnes et aux baies de boutiques. Les assemblages de ces poteaux à la sablière, ainsi que ceux des linteaux de porte et des aisseliers des baies, sont à tenon et à mortaise.
24Les façades en pan de bois ont un hourdis de brique, constitué d’assises rectilignes ou dessinant des motifs géométriques avec de larges joints de mortier. Le torchis est utilisé en remplissage dans les pignons, les cloisons et les murs de refend. Les maisons possèdent le plus souvent deux étages en pan de bois. Au deuxième étage, l’éclairage est moindre, dispensé par des petites baies rectangulaires ou des demi-croisées à meneau. Ce niveau fait aussi office de lieu de stockage. Il est alors ouvert sur la rue par un « soleilho » ou comble ouvert. Le système de décharge employé est celui à croix de Saint-André, réparties en un, deux ou trois registres par niveau ; dans quelques cas, la structure à grille l’est aussi.
Les structures à croix de Saint-André uniques ou superposées en deux registres par niveau
25Parmi le groupe des maisons ayant bénéficié d’une campagne de dendrochronologie, une maison présente des croix de Saint-André uniques par hauteur d’étage16. Les bois sont de fortes sections et les branches de la croix sont établies sur une portée importante. La date d’abattage des bois n’est pas plus précise qu’après 1440 et avant 1480. Ce type de structure n’est pas majoritaire à Sorèze, il apparaît dans quelques maisons. Dans un cas, il a été aussi associé à un niveau composé de deux décharges superposées17.
26Au 22-24 rue du Maquis18, la structure du pan de bois de la façade est composée de deux croix de Saint-André superposées. Au premier étage, les décharges encadrent de manière symétrique les grandes fenêtres, croisée et demi-croisée. Elles sont réparties au second étage, de part et d’autre des baies rectangulaires. Assemblées à la sablière et aux entretoises, elles sont de même hauteur, 1,35 m. Les bois de la construction ont été abattus à l’automne-hiver 1490-1491. Ce type de structure est le plus employé dans la ville, il se trouve encore au 26 rue du Maquis19, probablement un quart de siècle plus tard ou à la maison sise 12 rue Rastoul20, dans le premier quart du XVIe siècle (fig. 11). Longue de 12 m, cette dernière présente la particularité de posséder un « soleilho », au deuxième étage. Le garde-corps est composé d’une structure à décharges en croix de Saint-André hourdé de brique. Les poteaux sont assemblés à la sablière de chambrée et à la sablière haute. Ils supportent cette dernière avec le renfort des aisseliers.
27À la maison 2 du 19 rue du Maquis21 (fig. 12), dans une mise en œuvre contemporaine, les croix de Saint-André sont réparties en deux registres au premier étage et en trois registres au second. Dans cet édifice de 4 m de large, les croix du premier étage sont établies de manière non symétrique de part et d’autre de la croisée.
La structure à croix de Saint-André superposées en trois registres par étage
28La maison 1 du 19 rue du Maquis22, aux bois datés par la dendrochronologie du début du XVIe siècle, présente un autre type de structure (fig. 13). Aux deux étages, le système du panneautage avec des poteaux traités en saillie forme un cadre régulier dans lequel s’inscrivent les croix de Saint-André, superposées par trois, une croisée et une demi-croisée. Les panneaux aveugles, enduits ou peut-être couverts d’un panneau de bois enchâssé dans une rainure, alternaient avec les baies dans un cadre délimité par une mouluration torique. Les assemblages à coupe d’onglet s’intègrent dans une mise en œuvre soignée et rehaussée de moulures. Postérieure, la maison 2, mitoyenne, a des bois coupés à l’automne-hiver 1518-1519. Elle associe deux types de structure en pan de bois dans un même édifice et dans une mise en œuvre homogène de la construction (fig. 12). Au deuxième étage, les croix de Saint-André sont superposées par trois et encadrent symétriquement la fenêtre à traverse dont le poteau de fenêtre est orné d’une console saillante. La maison la plus récente, au 1 rue de la République23, permet de suivre le maintien du modèle jusqu’au milieu du XVIe siècle. En effet, la façade longue de 16 m présente un étage structuré par des croix de Saint-André superposées en trois registres, qui alternent avec des croisées ornées de consoles d’appui dans une mise en œuvre soignée, caractérisée par l’assemblage à coupe d’onglet.
La structure à grille
29De façon contemporaine, une structure de pan de bois différente est employée dans une autre maison24 (fig. 14). La croisée centrale, à la traverse composée de deux pièces, est contreventée de chaque côté par une longue guette. Cette dernière est assemblée à tenon et mortaise aux sablières et à mi-bois au poteau latéral. Des tournisses à l’intervalle très resserré s’assemblent dans ces guettes. Les murs pignons ont une structure à poteaux resserrés et à pièce de contre-ventement oblique. Le remplissage du pan de bois était à l’origine en torchis. La date d’abattage des bois permet de proposer une période resserrée autour de l’intervalle 1507-1509.
Le décor
30Dans les maisons de Sorèze, le décor apparaît sur les encadrements des baies, les extrémités des solives et sur les sablières de chambrée. Les encadrements des baies du rez-de-chaussée et du deuxième étage ont le plus souvent l’arête abattue par un chanfrein amorti par un congé en cuillère. Dans quelques maisons, les piédroits de la porte sont ornés de moulures toriques qui sont rehaussées, au 19 rue du Maquis, d’un arc accompagné d’un fleuron dans l’écoinçon. Dans cette dernière, le décor est aussi porté sur la sablière de plancher et l’aisselier suit une découpe trilobée (fig. 13). Les moulures sont plus fréquentes sur les fenêtres du premier étage, sur les piédroits et parfois sur le linteau. Sous l’appui saillant, une console effilée est détachée en relief sur les poteaux de fenêtre.
31Le décor le plus employé sur les extrémités des solives se résume au chanfrein qui abat les arêtes, amorti par un congé en cuillère ou droit (fig. 15a). Le profil en quart-de-rond est aussi largement employé (fig. 15c). Dans la rue du Maquis, axe majeur de la ville, une succession de maisons présente un décor semblable porté sur les abouts de solives et la sablière de chambrée. Un tore à listel bordé de gorges et de baguettes est taillé à l’extrémité des solives et la sablière est sculptée d’une frise d’arcs, trilobés ou en accolade. La face latérale de certaines solives est ornée d’un écoinçon ornemental triangulaire taillé en réserve et terminé par un motif : fleuron, molette ou pointe de lance. Ainsi, au 22-24, les arcs trilobés sommés d’une pointe d’accolade et accompagnés de motifs d’écoinçons triangulaires (fig. 15b) sont antérieurs aux arcs trilobés inscrits dans un cadre saillant rectangulaire de la maison 1 du 19 de la même rue (fig. 13).
32Une évolution stylistique peut aussi être suivie sur une même maison à travers les différents niveaux. À la maison 2 du 19 rue du Maquis, les abouts de solives du rez-de-chaussée ont un profil en quart-de-rond et la sablière de chambrée du premier étage est sculptée d’accolades au tracé horizontal (fig. 15b), alors que la console d’appui de la fenêtre à traverse du deuxième étage, particulièrement développée, est terminée par un motif enroulé (fig. 12). Le profil et le motif en plume, détaché de chaque côté d’une nervure centrale, révèlent l’introduction d’un nouveau style. La concomitance des formes de tradition gothique et de la Renaissance est aussi perceptible dans la maison du 10-12 rue Rastoul (fig. 11). Les abouts de solives du rez-de-chaussée suivent un profil en quart-de-rond alors que ceux du deuxième étage, de plus faible encorbellement, dessinent un tracé en doucine. En revanche, des accolades rythment la sablière de chambrée du premier étage.
PAN DE BOIS ET DÉCOR DANS LE SUD DU TARN
Les ossatures secondaires
33La structuration du pan de bois avec les croix de Saint-André uniques par hauteur de niveau est adoptée dans quelques maisons. Cette typologie reste minoritaire. Elle est utilisée sur une large période : après 1460 à Sorèze, en 1511 à Graulhet, à une trentaine de km un peu plus au nord25, dans la demeure de l’hôtellerie du Lion d’Or. Ici, le resserrement des croix se traduit de fait par un nombre plus important de décharges pour contreventer la façade. Dans cet édifice organisé autour d’une cour centrale, les croisées éclairent les pièces principales et le décor se résume au chanfrein et aux accolades sur les linteaux des portes de communication intérieure. La toute récente opération de prélèvements sur deux maisons situées 32 Grande-Rue à Montricoux, dans le Tarn-et-Garonne, révèle que les deux maisons, relevant de deux campagnes de construction différentes, après 1460 pour l’une, et 1463 pour l’autre, ont une structure à croix de Saint-André uniques26. Dans la seconde, le décor associé se caractérise par des abouts de solives en quart-de-rond et des décors d’encadrement sur la sablière de plancher du rez-de-chaussée auxquels sont associées des pointes d’accolade. Dans le nord du Tarn, à Lisle-sur-Tarn, ce type d’ossature est fréquent dans le bourg27. À Toulouse, au 7 rue de Perchepinte, la structure du premier étage est associée à un rez-de-chaussée en bois percé d’une porte au linteau animé d’une accolade28. La récente campagne de dendrochronologie intervenue à Angers sur les bois d’un étage contreventé par des décharges à large croix propose la datation de 1399-140029. Une maison reconstruite au milieu du XVIIe siècle à Labruguière30 a une structure en pan de bois encore agencée par deux grandes croix situées aux extrémités alors que la croisée centrale est bordée de chaque côté d’un poteau resserré (fig. 16). Les croix sont ici constituées d’une décharge où s’assemblent deux pièces obliques plus courtes.
34La structuration des étages en pan de bois avec des croix de Saint-André superposées en deux registres est le système le plus employé. Les croix sont assemblées à la sablière et à une entretoise formant un panneau indépendant de la croisée. L’allège de la fenêtre est occupée par deux petites décharges. À Labruguière, les croix ne sont pas de la même taille, la supérieure étant plus haute que l’autre. Ce rapport est aussi identifiable dans les maisons 2 et 7 rue Saint-Rome à Toulouse mais à Sorèze, dans les maisons de la rue du Maquis, 22-24, 26, elles sont de même hauteur (1,35 m). Une pièce d’appui conditionne la mise en œuvre de la structure à Labruguière. Les croix y sont assemblées à tenon et mortaise et chevillées, de même qu’aux sablières ; les poteaux le sont à mi-bois. Les croix de Saint-André basses sont de plus petites tailles.
35À la fin du XVe siècle, les bois sont de fortes sections et la largeur des modules de croix est importante. Au XVIe siècle, les bois sont de plus faible section à la maison du 26 rue du Maquis mais l’espace entre les poteaux est encore important (90 cm). Dans la maison 2 du 19 rue du Maquis, les croix de Saint-André sont étroites (60 cm de large), et la structuration n’est pas symétrique, principe adopté aussi au premier étage de la maison du 10-12 rue Rastoul.
36Dans la première moitié du XVIe siècle, un autre type de contreventement est identifiable à Sorèze. Il s’agit des modules de trois croix de Saint-André superposées. Ce type de structure demande une multiplication de bois et s’accompagne d’une mise en œuvre soignée. Dans sa plus simple expression, il est employé au deuxième étage de la maison 2 du 19 rue du Maquis, à une structure à deux croix et est associé à une demi-croisée ornée d’un cadre mouluré rapporté. Bois et hourdis de brique semblent bien être prévus ici pour être recouverts d’un enduit qui venait mourir contre le cadre de la demi-croisée et la console d’appui sur le poteau de fenêtre, sculptés en relief. Dans la maison voisine, le décor de panneautage est associé à la coupe d’onglet. La façade peu large, de 6 m environ, était pourtant percée de deux fenêtres, une croisée et une demi-croisée. Les bois des croix de Saint-André et le remplissage pouvaient être cachés par un panneau de bois ou étaient destinés à être enduits au même titre que la façade de l’hôtel de Boscredon 17 rue des Changes à Toulouse, au tout début du XVIe siècle, sur laquelle un décor de faux-appareil de brique est peint. Dans ce dernier, la mise en œuvre est particulièrement soignée et les bois sont sculptés de motifs figurés.
37Les baies assemblées à coupe d’onglet et les modules à trois croix de Saint-André superposées sont encore employés au milieu du XVIe siècle à la maison du 1 rue de la République à Sorèze. À une période antérieure, ils ont été adoptés à la maison de la rue des Nobles à Auvillar dans le troisième quart du XVe siècle31 avec des bois de forte section. Ils sont associés à un répertoire orné, les poteaux et sablières ont reçu un décor sculpté.
38La structure à grille se développe marginalement et parallèlement à celle à décharges en croix de Saint-André. Le réseau serré des tournisses se retrouve à Sorèze au début du XVIe siècle, de même qu’il l’est à Orléans32, par exemple, à une date contemporaine. La structure à grille composée de poteaux resserrés et contreventée par des écharpes aux extrémités, étrésillonnée par une pièce d’appui, est employée dans l’agrandissement de la maison de Labruguière dans le dernier quart du XVIe siècle et est identifiable dans d’autres maisons de la ville.
Le décor
39Le décor d’accompagnement reste discret sur les maisons. Les chanfreins amortis de congés, souvent en cuillère, sont employés sur les encadrements des ouvertures et les extrémités des solives sur toute la période et jusqu’au XVIIe siècle. Il est adopté sur les arêtes des solives ou sur les profils en quart-de-rond de ces dernières. À Sorèze, il est employé aussi sur les sablières de chambrée dans la deuxième moitié du XVe siècle. L’association du cavet et des bases prismatiques et pyramidales sur les croisées de la maison 3-5 rue des Lombards de Labruguière, dans la décennie 1480, est peu représentée dans le sud du Tarn alors qu’elle se retrouve dans les centres urbains comme Toulouse. Les moulurations toriques sur les poteaux d’huisserie, de portes ou de fenêtres, sont des modénatures qui ornent les maisons de la fin du XVe siècle et de la première moitié du XVIe siècle.
40À Sorèze, et ceci est une particularité, la sablière de chambrée, au même titre que les abouts de solives, est un lieu privilégié de décor. La sablière accueille des frises d’arcatures qui jalonnent l’évolution stylistique de motifs hérités de la fin du gothique rayonnant vers les formes plus épurées des simples accolades. À la fin du XVe siècle, l’arc trilobé accompagné d’écoinçons dans des formes triangulaires s’inscrit sous une accolade. Le motif d’accolade suit une évolution entre le tracé encore effilé et celui de la pointe qui couronne une horizontale. Les extrémités des solives témoignent de références savantes et d’une certaine recherche. Elles sont composées de tores, de tores à listel, de gorges, de cavets et de baguettes. Le répertoire ornemental hérité des décors monumentaux de la fin du XIIIe siècle et du début du XIVe siècle est toujours employé et est associé au décor de la sablière qui suit une évolution stylistique.
41La référence à la période gothique reste d’actualité tout au long du XVIe siècle, encore dans les croisées et demi-croisées mais aussi à travers les profils à tores et à listel sur les extrémités des solives qui se perpétuent encore dans le dernier quart, dans un traitement plus sec et dédoublé, et, associés à des fenêtres Renaissance.
42La construction en pan de bois de la deuxième moitié du XVe siècle et du XVIe siècle s’inscrit dans une période de reprise économique consécutive à la guerre de Cent Ans et correspond à un développement des chantiers urbains auxquels cette technique répond parfaitement. Le mode opératoire et les deux grands types de structures employées, à croix de Saint-André ou à grille, induisent la reproduction d’un modèle constructif, commun à de nombreuses villes du Tarn mais aussi de Midi-Pyrénées. L’architecture en pan de bois n’est pourtant pas réservée uniquement à une classe moyenne de la population, elle est aussi la demeure de riches familles de marchands ou l’hôtel particulier de petits nobles. Des particularismes s’affichent localement, à travers les matériaux employés et leur mode de mise en œuvre ainsi que la nature du décor. Le goût pour les formes gothiques se poursuit au cours du XVIe siècle, parallèlement à l’introduction du nouveau style. La concomitance des deux styles sur un même édifice n’est pas le seul apanage de l’architecture en pan de bois, elle est aussi une caractéristique des édifices religieux construits dans le premier quart du XVIe siècle dans le sud du Tarn et qui se perpétue encore dans la deuxième moitié du siècle. L’étude de cette architecture si emblématique des villes du Tarn mais aussi du Sud-Ouest, encore à ses débuts, est une vaste entreprise qui devrait s’enrichir dans les prochaines années des études en cours et à venir33.
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Annexe
ANNEXE
TABLEAU RÉCAPITULATIF DES DATATIONS PAR DENDROCHRONOLOGIE POUR LES MAISONS DE SORÈZE ET DE LABRUGUIÈRE34
Localisation des maisons | Datation par dendrochronologie |
Sorèze | |
30 rue du Maquis | après 1440 (peut-être avant 1480) |
22-24 rue du Maquis | automne-hiver 1490-1491 |
Impasse Dom Devic | après 1506, avant 1509 possibilité d’aubier de plus de 40 cernes |
19 rue du Maquis, maison 1 | après 1509, avant 1536 ; vers 1516 et avant 1519 d’après les hypothèses archéologiques |
19 rue du Maquis, maison 2 | 1519-1520 |
10-12 rue Rastoul | automne-hiver 1520-1521 |
26 rue du Maquis | après 1509, avant 1544 ; vers 1524 |
1 rue de la République | automne-hiver 1557-1558 |
Labruguière | |
21 rue Jean Jaurès, maison 1 | entre 1445 et 1480 pour le rez-de-chaussée et 1446 et 1478 pour le 1er étage |
17 rue Camille Doucet | entre 1493 et 1522 |
3-5 rue des Lombards | automne-hiver 1482-1483 |
21 rue Jean Jaurès, maison 2 | automne-hiver 1580-1581 |
4 rue des Pénitents | état 1, automne-hiver 1627-1628 |
Notes de bas de page
1 Les deux principales synthèses sur ce sujet ont permis de caractériser les édifices en pan de bois du Midi de la France et de suivre l’évolution des structures depuis les exemples les plus anciens, cf. Séraphin 2006 : p. 241-257 ; Napoléone 2008 : p. 113-146.
2 Fock-Chow-Tho 2011 : p. 245-249.
3 L’étude de l’architecture civile en pan de bois de la ville intra muros de Labruguière couvre la période du Moyen Âge à 1950. Elle avait été menée en 2006-2007 par la mission d’inventaire du patrimoine du Conseil en architecture, urbanisme et de l’environnement du Tarn dans le cadre d’un protocole expérimental de décentralisation de l’Inventaire du patrimoine signé entre l’État, la région et le département du Tarn et confié au CAUE sur le territoire tarnais du parc naturel régional du Haut-Languedoc. Conformes à la méthodologie de l’Inventaire général, les données sont consultables sous la forme de notices Mérimée et de dossiers d’inventaire sur le site internet de la Région Midi-Pyrénées dédié au patrimoine : www.patrimoines-midipyrenees.fr.
4 Le programme inter-services de dendrochronologie en Midi-Pyrénées a débuté en 2004 et a été piloté par le Service régional de l’Inventaire de la DRAC Midi-Pyrénées, actuellement Service de la connaissance du Patrimoine depuis son transfert à la Région en 2006. La campagne sur Labruguière a été programmée en décembre 2008 afin d’alimenter la courbe des cernes de croissance de la Montagne Noire initiée dans l’ancien bourg monastique de Sorèze. Cf. Perrault 2009. Un ouvrage synthétique a été publié : Béa 2009.
5 La ville de Sorèze, présentant un patrimoine en pan de bois particulièrement représentatif, avait fait l’objet d’une étude d’inventaire en 2005-2006 et d’analyses dendrochronologiques (Cf. Girardclos, Perrault 2006-2009). Cf. l’ouvrage synthétique Béa et alii 2007, et pour le pan de bois, p. 12-17. Voir aussi Béa, Servant 2008 : p. 94-99. Les résultats du programme de dendrochronologie en Midi-Pyrénées ont été présentés dans un article collectif en 2010 : Béa et alii 2010, dans lequel le cas des maisons en pan de bois de Sorèze a été détaillé, p. 189-205.
6 En 2006, les résultats n’avaient pu donner qu’une chronologie relative des sites. Avec les prélèvements opérés sur les sites de Labruguière, la chronologie a pu être précisée et synchronisée à d’autres courbes même si les résultats ont encore besoin d’être confortés. Cf. Girardclos, Perrault 2006-2009. Voir aussi Béa et alii 2010.
7 Ferras et alii 1985 : p. 108-109 ; Portal 1897.
8 Archives départementales du Tarn, H 190. Dans le territoire limitrophe d’Escoussens : f° 19, 1283, « mouline à battre le fer ».
9 Archives départementales du Tarn, H 190 : 1491, pour une scierie établie sur le ruisseau du Bernazobre.
10 Le bras extérieur de la croix est celui qui apparaît continu sur la face extérieure de la façade.
11 Béa 2009 : p. 10.
12 Béa, 81, Labruguière, maison, 17 rue Camille Doucet, 2007-2009, dossier d’inventaire IA81011802.
13 Béa, 81, Labruguière, maison, 21 rue Jean Jaurès, 2007-2009, dossier d’inventaire IA81011809.
14 Béa, 81, Labruguière, hôtel particulier, 3-5 rue des Lombards, 2007-2009, dossier d’inventaire IA81011811.
15 Béa, 81, Labruguière, maison, 13 rue des Pénitents, 2007-2009, notice d’inventaire IA81011827.
16 Servant, 81, Sorèze, maison, 30, rue du Maquis, 2005-2006, dossier d’inventaire IA81012055.
17 Béa, 81, Sorèze, maison, 23,25 rue du Maquis, 2005, notice d’inventaire IA81012015.
18 Béa, 81, Sorèze, maison, 22-24 rue du Maquis, 2005-2006, dossier d’inventaire IA81012051.
19 Servant, 81, Sorèze, maison, 26 rue du Maquis, 2005-2006, dossier d’inventaire IA81012053.
20 Servant, 81, Sorèze, maison, 10-12 rue Rastoul, 2005-2006, dossier d’inventaire IA81012047.
21 Béa, 81, Sorèze, maison 2, 19 rue du Maquis, 2005-2006, dossier d’inventaire IA81012052.
22 Béa, 81, Sorèze, maison 1, 19 rue du Maquis, 2005-2006, dossier d’inventaire IA81012012.
23 Béa, 81, Sorèze, maison, 1 rue de la République, 2005-2006, dossier d’inventaire IA81011595.
24 Béa, 81, Sorèze, maison, impasse Dom Devic, 2005-2006, dossier d’inventaire IA81011590.
25 Conan 2009 ; Girardclos, Perrault 2004.
26 Perrault 2011b. Ruefly, Albarel, Gérardin, 82, Montricoux, maison, 32 Grande-Rue, 2006-2011, notice d’inventaire IA82114062. Ruefly, Albarel, Gérardin, 82, Montricoux, maison, 32 Grande-Rue, 2011, notice d’inventaire IA82114061.
27 Cf. l’étude en cours menée par Pauline Piot dans le cadre d’un inventaire des maisons en pan de bois du bourg de Lisle-sur-Tarn, commencé en 2011, dans le cadre d’un master I de l’université de Toulouse-Le Mirail.
28 Étude en cours menée par A.-L. Napoléone sur une série de maisons en pan de bois de Toulouse. Cf. aussi les maisons 2 et 7 rue Saint-Rome.
29 Cf. dans cet ouvrage la contribution d’O. Biguet et de D. Letellier.
30 Entre 1645 et 1680 d’après l’analyse dendrochronologique. Cf. Perrault 2009. Béa, 81, Labruguière, maison, 4 rue des Pénitents, 2006-2009, dossier d’inventaire IA81011823.
31 Garrigou Grandchamp, Napoléone à paraître. Les bois ont été abattus en 1476.
32 Alix, Aubanton, Mazuy 2006 : p. 16, 42-44, 46.
33 D’autres études sont en cours dans le nord Aveyron, le Tarn-et-Garonne et à Toulouse.
34 Résultats fournis par le laboratoire CEDRE de Besançon.
Auteur
Docteur en histoire de l’art médiéval
Mission d’inventaire du patrimoine, CAUE du Tarn
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