Cahors, une maison de la fin du XIIIe siècle
p. 379-393
Texte intégral
1 Le centre médiéval de Cahors possède un potentiel de recherche considérable que ce soit en matière d’urbanisme ou de connaissance du bâti médiéval. Loin d’être démentie, cette affirmation tend de plus en plus à se vérifier.
2Plusieurs chercheurs1 se sont intéressés à ce secteur dans les années 1990 mais depuis quelque temps, une nouvelle approche a été lancée. En effet, depuis 2006, le service patrimoine de la Ville s’est doté d’un archéologue afin d’assurer une mission de recherche au quotidien. Effectuer les suivis de chantiers, mener des études de bâti et participer à l’Inventaire général2 font partie intégrante des fonctions de ce poste. Son champ d’action se concentre sur le périmètre du secteur sauvegardé correspondant à l’étendue de la ville médiévale intra muros (partie est de la boucle). La mise en révision du règlement de ce secteur sauvegardé, initiée en 2010, implique par ailleurs un travail d’enquête à la parcelle mené conjointement avec le cabinet en charge de la révision3. De très nombreuses informations ont d’ores et déjà été récoltées et se révèlent essentielles pour la compréhension du tissu urbain de Cahors.
3Parmi les dernières études produites figure une analyse qui concerne le pan de bois et sa mise en œuvre au cœur de la ville. Le suivi d’un chantier de restauration d’une maison à façade en pan de bois nous a naturellement conduit à nous intéresser à la question. Ladite maison4 est située dans le quartier dit des Badernes. Ce quartier bas de la ville contraste avec la partie haute et le quartier de la cathédrale où les vestiges de constructions médiévales, immédiatement repérables, sont omniprésents. Les maisons y sont de taille modeste et la majorité d’entre elles a été restaurée soit au XIXe siècle soit dans les années 1960-1970, lors de la migration des populations ibériques. Ce caractère social a beaucoup joué sur la vie de ce quartier qui, malgré les apparences, a totalement conservé sa structure médiévale. La maison étudiée se situe à proximité de la rue de Lastié où de nombreux colombages sont encore visibles côté quai. Autrefois, la quasi-totalité des maisons présentait une élévation en bois comme peuvent l’attester les vestiges de piliers ou de têtes de murs essaimées tout au long de la rue.
RÉPARTITION GÉNÉRALE DES MAISONS À FAÇADE EN PAN DE BOIS
4Afin de mieux cerner la proportion de ce type de mise en œuvre, un repérage systématique a été fait sur l’ensemble du centre médiéval. Malgré une première impression qui met en avant les façades maçonnées avec arcades de boutiques et élévations en briques, il s’est révélé que la totalité de la boucle était parsemée de maisons à façade(s) en pan de bois. La carte jointe fait état des constructions médiévales et modernes repérées en 2010 (fig. 1) : près de 280 façades en pan de bois ont été inventoriées. Le repérage s’est fait sur un fond de plan actuel où les zones modifiées au XIXe siècle apparaissent clairement. Ce repérage prend en compte tous les états de conservation.
5Ont été comptabilisées les maisons :
- conservant leur(s) façade(s) en pan de bois en place, qu’elle(s) soi(en)t apparente(s) ou crépie(s). Dans le second cas, la présence d’un encorbellement suffit ;
- conservant des éléments de pan de bois : solives sciées, poteau cornier, poutre maîtresse, soleilhos5, appui filant, aisselier… ;
- présentant des bases de maçonneries liées à un pan de bois, en place ou à l’état de vestige : pilier en moellons de calcaire, tête de mur en brique ou en calcaire, corbeau ou tailloir mouluré…
Fig. 1 > Répartition des façades en pan de bois repérées à Cahors en 2010 (DAO C. Fock-Chow-Tho, Service patrimoine, ville de Cahors).
6D’autre part, cet inventaire prend en compte une fourchette chronologique assez large, s’étalant du XIIIe siècle au XVIIe siècle. L’inclusion des maisons du XVIIe siècle va peu influencer notre discours dans la mesure où elles représentent moins de 10 % de l’ensemble de l’effectif datable6. En effet, l’écrasante majorité des maisons en pan de bois conservées à Cahors possèdent une structure datable du XVe siècle ou du XVIe siècle. L’utilisation de décharges latérales et de décharges disposées en croix dites de Saint-André est alors discriminante au même titre que la section des bois. En revanche, nos observations ne peuvent se baser sur le type de hourdis utilisé car, à Cahors, ils sont tous en brique. L’emploi de moellons de tuf n’a été repéré que sur quatre maisons, toutes de datations différentes7.
7Il est toutefois important d’évoquer ces pans de bois modernes dans la mesure où ils pérennisent une situation antérieure. Il n’est effectivement pas rare de retrouver au bas de ces élévations, des maçonneries datant du XIIIe siècle tels que des piliers en calcaire froid8 avec tailloirs moulurés en quart-de-rond. L’utilisation du calcaire froid est déterminante à Cahors : il s’agit de la pierre locale utilisée au moins depuis le XIe siècle à laquelle la brique se substitue peu à peu à la fin du XIIe siècle. Il est, alors, toujours utilisé mais principalement au niveau des éléments architectoniques et non plus au niveau des parements : piliers d’arcades ou de portes, piliers d’angle de bâtiment, encorbellement de têtes de mur, jambages et consoles de cheminées… À partir du XVe siècle, il est totalement délaissé au profit d’un autre calcaire, blanc, plus tendre permettant la réalisation de moulures plus complexes9. Il est évident que les piliers en calcaire froid destinés à soutenir une élévation médiévale ont été maintenus au fil des siècles même si le pan de bois initial a été modifié.
8De plus, de nombreux éléments d’architecture permettent de certifier que les maisons des XIIIe et XIVe siècles étaient aussi faites en pan de bois. En effet, il est d’usage que des pièces de bois soient remployées dans les structures modernes. Dans la majorité des cas, il est difficile d’établir une distinction entre poteaux médiévaux et modernes, cependant les sections des solives de plancher sont nettement différentes. Tous les plafonds du XIe et du XIIIe siècle, datés par dendrochronologie à Cahors10, sont constitués de solives en chêne, de section carrée comprise entre 0,25 m et 0,30 m contrairement aux solives modernes (0,15 m à 0,20 m). Il est donc aisé de repérer ces éléments lorsqu’ils sont remployés ou associés à des élévations en pan de bois modernes.
9Par ailleurs, l’observation des façades a révélé qu’il existait une certaine pérennité des structures même lorsqu’elles ont subi des modifications. Au XVIIe siècle, de nombreuses façades ont été reculées. Les seuls éléments permettant de le remarquer sont le sciage des solives de plancher, le changement du type de hourdis et éventuellement la modification de l’ordre des pièces de bois. Il n’est pas rare, en effet, que les assemblages soient identiques mais que les pièces aient été inversées ou déplacées. La structure générale est néanmoins respectée. Bien que cette observation soit confirmée entre les pans de bois du XVe ou du XVIe siècle et ceux du XVIIe siècle, il est difficile d’établir une analogie entre les pans de bois médiévaux et modernes. Ceci peut tout à fait être envisageable, cependant les indices tendant à le prouver sont encore assez ténus. Une étude approfondie de l’ensemble des maisons à façade en pan de bois cadurciennes serait nécessaire pour compléter ces observations.
10La carte de répartition des pans de bois met en évidence l’usage commun de ce type de construction. Il se retrouve en tout point de la ville bien que quelques contraintes soient liées à ce genre de mise en œuvre. En effet, dès le XIVe siècle, les consuls de Cahors prennent un ordonnancement afin de restreindre l’emprise des constructions sur rue (encorbellements, échoppes, gargouilles…) et de prévenir les incendies : il est recommandé de construire les murs mitoyens de maisons en dur. L’usage du pan de bois est donc exclusivement réservé aux façades sur rues, un bâtiment pouvant donc en posséder trois au maximum. Nous ne connaissons qu’une seule maison dans ce cas précis11 ; les autres, à une ou deux élévations en pan de bois, se répartissent de manière assez équitable. Cette carte met donc en avant une large diffusion du mode constructif bien qu’une concentration plus accrue se fasse sentir dans la moitié basse de la ville.
11Le même travail a été fait sur un fond de carte réalisé par Jean Calmon et René Prat12 en 1946. Grâce au dépouillement des matrices cadastrales de Cahors confronté au plan cadastral de 1812, ils ont pu restituer un plan de la ville entre 1500 et 1650. La répartition montre que seules les parcelles de très petite, petite et moyenne dimensions sont concernées. Certains bâtiments de grande taille utilisent le pan de bois mais ils demeurent assez rares. Ainsi, à l’inverse des édifices nobles qui privilégient une construction en pierre et brique, les autres ne semblent pas avoir de mode constructif imposé.
12Sans pouvoir exploiter davantage ces données à l’heure actuelle, il est important de pouvoir dresser un premier état de ce type de construction au cœur du centre ancien de Cahors dans la mesure où certains ont pu être datés de la fin du XIIIe siècle. Parmi eux figure la maison élevée au no 46 de la rue Donzelle.
LA MAISON NO 46 DE LA RUE DONZELLE
13Cette maison avait été repérée, dès les années 1990, par Gilles Séraphin13 comme pouvant être un des rares témoignages de la ville ayant conservé un pan de bois médiéval. Elle avait été ensuite partiellement étudiée par Maurice Scellès au cours de sa mission d’Inventaire14. Il n’avait pu, toutefois, mener une réelle étude de bâti. L’ouverture d’un chantier de réaménagement en 2010 nous a donc permis de compléter ces études antérieures et de conduire une campagne de prélèvements dendrochronologiques15.
14Située à l’angle d’une rue et d’une impasse, la maison est divisée en deux parties : l’élévation de la partie sud est maçonnée tandis que celle de la partie nord est bâtie en pan de bois. Cette dernière est partiellement inscrite au titre des Monuments Historiques16. La structure initiale de la maison a été maintenue malgré les modifications intervenues au cours des XVIIe et XIXe siècles qui ont amené notamment l’élargissement du bâtiment côté ouest équivalant à l’emprise actuelle de l’escalier.
15La façade orientale, sur rue, possède une élévation en pan de bois et hourdis de briques, posée en encorbellement sur le rez-de-chaussée (fig. 2). Malgré les reprises opérées sur ce niveau, on peut clairement identifier une large baie sous sablière portée par deux piliers en calcaire froid. Au-dessus sont disposées sept solives de plancher sur lesquelles repose la sablière de chambrée.
16Cinq poteaux droits relient les sablières tandis que le contreventement est assuré par deux écharpes latérales. L’une d’entre elle a été partiellement sciée de sorte qu’il ne subsiste aujourd’hui que son pied et le négatif de son assemblage de tête. Les solives du plafond appartiennent à cet ensemble très homogène. En revanche, le niveau supérieur a été complètement remanié au XVIIe siècle comme le signalent le module des briques ainsi que la structure du pan de bois. La composition de l’étage est rythmée par la présence de plusieurs éléments. Un cours d’entretoises placé à niveau d’appui scinde la partie basse des hourdis composés de briques épaisses et de mortier de chaux17 et une fenêtre centrale ouvre le pan de bois : son cadre est formé par la sablière de plancher, les poteaux et le cordon d’appui. On peut également signaler la présence d’un jour carré posé sur la pointe dans la partie haute d’un hourdis latéral.
Fig. 2 > 46 rue Donzelle : maison nord, vue de la façade est (Cl. C. Fock-Chow-Tho).
17Les deux premiers niveaux de la façade nord sont maçonnés. Le parement, composé exclusivement de briques, conserve ses joints lissés médiévaux (fig. 3). On pourra noter, qu’au 1er étage, la partie correspondant à l’encorbellement sur rue est aussi maçonnée. L’élargissement de la maçonnerie est soutenu par un corbeau en bois doublant la poutre de rive intérieure. Le pan de bois du 1er étage est donc constitutif de la construction même si la maçonnerie latérale assure un renfort important. Un système similaire se retrouve sur le pan de bois du 2e étage : l’encorbellement est soutenu par une série de corbeaux en bois confortés par des aisseliers et par une tête de mur en brique (fig. 3 et 4). Cette technique réduit ainsi le nombre d’écharpe à un : elle présente un assemblage de pied à mi-bois et en demi-queue d’aronde clouée sur la sablière de chambrée mais son lien haut a disparu suite au remaniement de la façade orientale. La composition de l’élévation est quasiment similaire à celle que l’on voit côté rue : les hourdis sont faits en briques épaisses et sont percés par deux jours posés sur la pointe. On note, ici encore, la présence d’un cours d’entretoises en partie basse signalant l’existence d’une baie.
Fig. 3 > 46 rue Donzelle : maison nord, détail de l’encorbellement du 2 e étage (Cl. C. Fock-Chow-Tho).
Fig. 4 > 46 rue Donzelle : maison nord, façade nord : détail de la tête de mur côté ouest(Cl. C. Fock-Chow-Tho).
18L’élargissement de la surface habitable de ce niveau est assuré, côté est, par l’encorbellement sur les solives de plancher car il a été choisi de conserver la même orientation de poutraison qu’au niveau du rez-de-chaussée (est-ouest). Par conséquent, il a fallu s’appuyer sur la maçonnerie afin de gagner de l’espace côté nord. Ainsi, l’encorbellement initial du pan de bois reposait uniquement sur quatre points : la tête de mur ouest, deux pièces de bois posées sur des corbeaux en pierre dans la partie centrale et une console située sous la sablière de chambrée à l’est. En effet, entre les corbeaux en bois de la façade, on peut clairement distinguer deux corbeaux en pierre pris dans la maçonnerie : l’un d’entre eux conserve un bois court traversant qui, en intérieur, est cloué à une solive du plafond. Le clou est identique à ceux utilisés sur les écharpes et, par ailleurs, il s’agit du seul corbeau en bois cloué. Le second corbeau en pierre a perdu son bois court empêchant toute comparaison. Une console d’angle fait également partie du système initial : elle se trouve à l’intersection des deux sablières de chambrée. Cette petite pièce de bois absorbe les charges verticales de la sablière nord pesant sur la sablière est. Sa taille en sifflet permet ensuite de reporter ces charges sur l’écharpe inférieure. Par ailleurs, le clou utilisé pour fixer la console à la sablière orientale est du même modèle que celui de l’écharpe. Le pan de bois du 2e étage repose donc à la fois sur la maçonnerie et sur la structure en bois. La mise en œuvre de ce type d’encorbellement implique des solives de très longue portée et de large section, capables d’absorber le poids de la structure. Il s’agit précisément du point faible du pan de bois nord où la répartition du poids a été mal gérée et a entraîné l’installation des corbeaux en bois avec aisselier en sous-œuvre18.
19Outre sa structure, la particularité de ce pan de bois réside tout d’abord dans son mode de contreventement qui privilégie l’écharpe (ou guette) et non la décharge (fig. 5). Une écharpe relie des pièces perpendiculaires entre elles (poteau cornier et sablière de chambrée) contrairement aux décharges19 qui joignent des pièces parallèles (les sablières). Ces pièces de bois sont assez rares alors que le second système se rencontre fréquemment sur les pans de bois modernes, que ce soient des décharges simples ou des décharges posées en croix de Saint-André. La fonction des pièces implique, par ailleurs, une longueur assez importante. Sur les trois cas observés à Cahors, les écharpes possèdent un lien en pied situé environ à mi-sablière et un lien de tête situé au quart haut du poteau. Les deux écharpes empiètent donc sur la totalité de la partie basse des hourdis laissant peu d’espace pour le percement d’une baie autre part que dans le hourdis central.
Fig. 5 > 46 rue Donzelle : maison nord, détail du 1er étage de la façade est (Cl. C. Fock-Chow-Tho).
20Ensuite, la nature des liens des écharpes est aussi tout à fait singulière car ils sont réalisés à mi-bois et en demi-queue d’aronde clouée. Les extrémités de chaque écharpe sont taillées en demi-queue d’aronde afin de s’encastrer dans des négatifs rectangulaires creusés dans le poteau et la sablière. Les pièces sont ensuite clouées afin d’assurer le maintien de la structure (fig. 6). Ce mode précis de contreventement associé aux liens à mi-bois et en demi-queue d’aronde clouée n’a été repéré, en place, que sur quatre maisons cadurciennes20. D’autres élévations présentent uniquement des éléments remployés tels que des poteaux corniers et des sablières. En effet, ils sont rendus immédiatement identifiables grâce à la singularité des négatifs d’assemblage et, à ce jour, on en dénombre cinq21. Ces écharpes sont, de plus, toujours situées à l’avant des poteaux avec lesquels elles sont assemblées à mi-bois. Le lien peut être cloué22 ou chevillé23.
Fig. 6 > 46 rue Donzelle : maison nord, détail d’un assemblage à mi-bois et en demi-queue d’aronde clouée (Cl. : C. Fock-Chow-Tho).
21On peut enfin noter la nature des assemblages employés entre les solives supportant le 1er étage et la sablière de chambrée. Ils sont faits à mi-bois et en queue-d’aronde (fig. 7). La taille des solives et de la sablière est assez peu profonde mais elle assure l’emboîtement des pièces ainsi que leur maintien. Cette technique implique une correspondance parfaite entre les éléments. À Cahors, une seule maison permet d’observer ce système en dehors de l’exemple présent : elle se trouve au no 117 de la rue de Lastié24 et possède, par ailleurs, des hourdis en moellons de tuf et des baies à remplages. Maurice Scellès, qui l’avait repérée, a émis une datation du milieu du XIVe siècle selon les critères stylistiques des baies. Il est probable, en fait, qu’une partie de la structure soit antérieure. Une visite effectuée en intérieur a permis d’observer les solives de ce plafond qui sont tout à fait similaires à celles utilisées au XIIIe siècle25.
Fig. 7 > 46 rue Donzelle : maison nord, détail de la sablière de chambrée du 1er étage (Cl. C. Fock-Chow-Tho).
22Anne-Laure Napoléone, qui travaille activement sur le pan de bois dans le sud de la France, n’a recensé que deux autres cas de maisons employant des écharpes : à Cajarc (Lot26) et à Albi (Tarn27). Le seul exemple associant écharpe et lien à mi-bois et en demi-queue d’aronde clouée a été découvert à Entraygues-sur-Truyère en Aveyron28. A contrario, ces assemblages se rencontrent beaucoup plus fréquemment dans le nord du territoire29 et dans les pays voisins. Les études menées en Grande-Bretagne et surtout en Allemagne confirment que le système d’écharpes assemblées à mi-bois et en demi-queue d’aronde était déjà très répandu au Moyen Âge. Ils semblent même être typiques des constructions antérieures à 1300 bien qu’on les rencontre jusqu’au XVIe siècle30. La rareté des exemples cadurciens, le remploi d’éléments dans des structures modernes ainsi que l’association entre écharpe et maçonnerie médiévale permettaient donc de présager de l’ancienneté de ces maisons. Le chantier de la rue Donzelle a été l’opportunité de confirmer ces hypothèses de datation.
23Une étude de bâti intérieure et une expertise dendrochronologique ont été menées conjointement. L’intégralité de la maison présente des maçonneries médiévales faites en briques épaisses et mortier de chaux. Quelques structures de baies et de placards sont conservées ainsi que des traces de décors peints de faux-appareils31.
24La cave s’étend sur toute la longueur du bâtiment. On y accédait par un escalier extérieur comme le montrent plusieurs maisons cadurciennes32. Dans le milieu de la pièce se développe un très grand arc brisé, fait uniquement en briques : il soutient le mur de refend du bâtiment, d’origine médiévale. Cette disposition permet d’envisager qu’à l’époque de la construction du bâtiment, une seule maison avait été prévue. La façade montre aussi des éléments confortant cette hypothèse. Tout d’abord on peut remarquer qu’il n’existe pas deux mais trois piliers au niveau du rez-de-chaussée signalant donc deux ouvertures ; le pilier se trouve à l’angle sud de la façade. Son existence est fortement induite, par ailleurs, par la double moulure du tailloir du pilier central, ainsi destiné à recevoir deux sablières (fig. 8). Ce pilier conserve les deux feuillures intérieures et les gonds destinés à accueillir les vantaux de porte de chaque ouverture. La présence d’un clou traversant le poteau cornier du 1er étage ainsi que l’assemblage à mi-bois de la sablière de plancher indiquent aussi qu’il existait un prolongement de l’élévation en pan de bois. La structure de la maison sud diffère cependant de la maison nord. En effet, une arrière-voussure de porte est conservée au niveau de l’entresol. Elle fonctionne avec un parement de briques médiévales où sont ancrées les solives du plafond de ce niveau. L’ensemble paraît très homogène mais il est difficile d’envisager la coexistence d’une porte d’entrée maçonnée et d’une entrée sous sablière comme l’indique la présence des piliers.
Fig. 8 > 46 rue Donzelle : vue de la façade de la maison sud et du pilier central (Cl. C. Fock-Chow-Tho).
25Les datations dendrochronologiques ont permis d’établir une chronologie des événements ou du moins d’envisager certaines hypothèses.
26Une première campagne de prélèvements a été pratiquée sur le 1er étage du pan de bois et les plafonds du rez-de-chaussée et de l’entresol. Ces derniers sont composés de solives assez épaisses (0,28 m à 0,30 m de côté) reposant sur des poutres de rive intégrées dans les parements. Des échantillons complémentaires ont été réalisés en octobre 2010 au niveau du pan de bois (écharpe et sablière maîtresse) et d’autres ont été faits sur les plafonds des 1er et 2e étages, rendus alors accessibles. L’hétérogénéité des résultats de l’analyse des premiers échantillons nécessitait de multiplier les prélèvements autant que possible. Au final, 19 échantillons ont été prélevés et traités : ils se répartissent en quatre séries distinctes dont trois ont pu être comparées aux tables de références. Les séries indiquent que le plafond du rez-de-chaussée ainsi que le pan de bois du 1er étage de la maison nord ont été construits dès 1289 (date de classe A). Le plafond de l’entresol a, quant à lui, été daté de 1259-1260 (date de classe A) ce qui implique l’antériorité de cette partie du bâtiment. Cette datation correspond, par ailleurs, au type de mise en œuvre de la maçonnerie. Il semblerait qu’un projet de construction unique ait été prévu au départ. Il a ensuite été modifié en créant deux logements distincts, en commençant par la maison sud. La présence d’un entresol, côté sud, a induit un décalage entre les élévations en pan de bois. Leurs structures devaient, sans doute, être similaires mais rien ne permet de le confirmer car la totalité de la façade de la maison sud a été reconstruite au XVIIe siècle.
27La maison nord comptait donc au moins deux étages mais pas d’entresol (fig. 9, 10 et 11). En plus de l’entrée sous sablière, une autre porte était percée côté nord : elle était faite en brique et couverte par un arc en berceau brisé. La distribution verticale devait se faire grâce à un escalier en bois situé probablement côté ouest. Le 1er étage possédait trois murs maçonnés et une façade en pan de bois. La partie centrale de la façade était ouverte par deux baies quadrangulaires délimitées par la structure du pan de bois et le cordon d’appui. L’emprise de cette baie double est confirmée par les traces d’ancrage d’un appui débordant fixé sur l’extérieur du pan de bois. Ces ancrages sont particuliers car ils possèdent une forme de trèfle obtenue par le creusement de trois trous circulaires à l’aide d’une gouge. Ils ont été repérés sur les parties internes et externes des poteaux. Grâce à des traces d’assemblage à mi-bois trouvées dans la partie haute de la baie actuelle, Maurice Scellès avait envisagé l’existence de panneaux d’imposte fixes vitrés33. Les parties basses, en revanche, auraient été fermées par des volets intérieurs pleins et amovibles. Deux jours posés sur la pointe étaient percés dans les hourdis latéraux. Ces hourdis, constitués de briques médiévales, datent de l’origine de la construction. Les jours ont également été aménagés à cette époque. Ils étaient destinés à assurer une entrée minimale de lumière lorsque les contrevents étaient fermés. Il est difficile d’envisager la présence de verre dans ces ouvertures. En effet, ces jours sont composés de quatre briques posées de champ certainement recoupées car la cloison ne mesure que 0,14 m d’épaisseur. Une cheminée était adossée au mur sud tandis qu’une baie ouvrait le mur nord. Cette dernière a été modifiée au XVe siècle mais son arrière-voussure en plein-cintre est conservée. Le 2e étage de la maison possédait deux façades en pan de bois comme aujourd’hui. On peut supposer que la composition des élévations était similaire à celle du 1er étage. Deux baies couvertes en plein-cintre ouvraient le mur ouest : quelques traces de décors peints du XVe siècle34 subsistent dans l’embrasure de l’une d’entre elle. On ignore s’il existait un étage supplémentaire mais le prolongement de la tête de mur permet de l’envisager. S’agissait-il d’un niveau de comble ouvert de type soleilhos situés sous la toiture ou d’un autre niveau d’habitation ? Il est difficile de statuer sur ce point.
Fig. 9 > Croquis de restitution de la façade est de la maison nord (Fond de plan : Inventaire général, région Midi-Pyrénées ; dessin et DAO : C. Fock-Chow-Tho).
Fig. 10 > Croquis de restitution de la façade nord de la maison nord (Fond de plan : Inventaire général, région Midi-Pyrénées ; dessin et DAO : C. Fock-Chow-Tho).
Fig. 11 > Croquis de restitution des deux maisons (Dessin et DAO C. Fock-Chow-Tho).
28La maison sud conserve peu d’indices permettant d’imaginer sa restitution. Elle se développait sûrement sur un rez-de-chaussée surmonté d’un entresol, de deux étages avec une façade faite en pan de bois et peut-être d’un niveau de comble. Au niveau de l’entresol, une fenêtre couverte en plein-cintre ouvrait le mur ouest. Au 1er étage, seul le mur nord conserve une maçonnerie médiévale. Une niche à luminaire avec traces de faux-appareil est observable ainsi qu’un départ d’arc de couvrement de porte. Cette structure a été percée dans la maçonnerie initiale mais a été modifiée au XVe siècle : elle peut donc dater du XIVe siècle, moment où les deux habitations sont momentanément réunies. Une cheminée du XVIIe siècle est observable sur le mur sud : il est probable qu’elle reprenne l’emplacement de la cheminée médiévale. Le niveau supérieur a été complètement remanié.
29Les datations établissent formellement que le pan de bois nord date du 3e quart du XIIIe siècle. Elles permettent aussi de fixer chronologiquement l’usage des écharpes avec assemblage à mi-bois et en demi-queue l’aronde clouée. On sait aujourd’hui qu’elles sont employées à la fin du XIIIe siècle dans le sud de la France mais qu’elles ont disparu au XVe siècle. La datation de ce type d’assemblage est donc cruciale car elle permet de repérer et identifier de nouvelles structures, et de recouper les informations. Comme on l’a signalé plus haut, une partie de la maison du no 117 de la rue de Lastié peut dater du XIIIe siècle à en juger par l’assemblage repéré entre les solives et la sablière de chambrée. De plus, un ravalement de façade intervenu au printemps 2010 au no 91 de la rue de Lastié a fait apparaître un pan de bois contreventé par une écharpe assemblée à mi-bois et en demi-queue d’aronde, clouée sur sablière de chambrée et poteau cornier (fig. 12). La maison possède une façade en pan de bois de deux étages élevée sur une base maçonnée : elle conserve ses quatre écharpes de contreventement ainsi que les clous sur les négatifs d’assemblage. D’autre part, cette structure présente des hourdis en moellons de tuf. Sans être datée par dendrochronologie, on sait désormais que cette maison peut être contemporaine de celle de la rue Donzelle. De même, un autre pan de bois a été repéré au no 29 de la rue Mascoutou ; il est aujourd’hui situé en intérieur de parcelle. Seul le pied d’une écharpe associé à un hourdis de briques médiévales est visible. Il est évident désormais que ce type d’indices nous amènera à accroître nos connaissances sur le pan de bois à Cahors et peut-être également dans le sud de la France.
Fig. 12 > 91 rue de Lastié : relevé de la façade ouest (Dessin et DAO C. Fock-Chow-Tho).
30De nombreux pan de bois cadurciens restent dissimulés sous les enduits ou ne peuvent être observés qu’en intérieur de parcelle. Le champ de manœuvre est donc assez large et il est évident que dans les années à venir un gros travail de repérage devra être effectué afin non seulement de retrouver des structures de ce type mais aussi d’en découvrir de nouvelles. De plus, le fait que Cahors conserve certains plafonds du XIIe siècle nous laisse bon espoir de détecter peut-être des élévations en pan de bois ou des charpentes de la même époque. Les enquêtes à la parcelle liées à la mise en révision du secteur sauvegardé sont donc primordiales. Elles permettront sans aucun doute d’affiner nos connaissances de façon considérable et de réorienter les axes de recherche.
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Napoléone 2008
Napoléone Anne-Laure – « Les demeures médiévales en pans de bois dans le sud-ouest de la France : état de la question », dans La maison au Moyen Âge dans le Midi de la France, vol. 2, Actes du colloque de Cahors des 6, 7 et 8 juillet 2006, numéro hors série des Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, Toulouse, 2008, p. 113-146.
Perrault 2010a
Perrault Christophe – Rapport de datation par dendrochronologie : 12, rue de la Daurade, à Cahors (46), CEDRE, Besançon, 2010, 30 p.
Perrault 2010b
Perrault Christophe – Rapport de datation par dendrochronologie : 46, rue Donzelle, à Cahors (46), CEDRE, Besançon, 2010, 33 p.
Quenedey 1926
Quenedey Raymond – L’habitation rouennaise, étude d’histoire, de géographie et d’archéologie urbaines, Lestringant, Rouen, 1926, 430 p.
Scellès 1998
Scellès Maurice – « Cahors (Lot). XIIIe-XIVe siècles. Maison à pan de bois », dans Esquieu Yves et Pesez Jean-Marie dir., Cent maisons médiévales en France (du XIIe au milieu du XVIe siècle). Un corpus et une esquisse, monographie du CRA no 20, CNRS éditions, Paris, 1998, p. 156-158.
Scellès 1999
Scellès Maurice – Cahors, ville et architecture civile au Moyen-Âge (XIIe-XIVe siècles), Cahiers du patrimoine, no 54, éditions du patrimoine, Paris, 1999, 252 p.
Séraphin 1990
Séraphin Gilles – Cahors et la vallée du Lot, Guides tourisme et patrimoine, éditions études et communication, Mercuès, 1990, p. 36-62.
Séraphin 2002
Séraphin Gilles – « Les fenêtres médiévales : état des lieux en Aquitaine et en Languedoc », dans La maison au Moyen-Âge dans le Midi de la France, numéro hors série des Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, Toulouse, 2002, p. 145-201.
Séraphin 2006
Séraphin Gilles – « Le pan de bois au Moyen Âge dans la France méridionale : premières esquisses typologiques », dans Garrigou Granchamp Pierre (dir.), La maison au Moyen Âge, numéro spécial du Bulletin de la Société archéologique et historique de la Charente, 2006, p. 241-255.
Notes de bas de page
1 Parmi eux figurent Maurice Scellès et Gilles Séraphin (Scellès 1998 ; Séraphin 1990).
2 La mission d’Inventaire général est conventionnée entre la région Midi-Pyrénées et la ville de Cahors.
3 La révision du secteur sauvegardé a été demandée par la ville de Cahors. Le cabinet d’études retenu est un groupement qui a pour mandataire Alexandre Mélissinos, urbaniste et architecte. Il travaille en collaboration avec Gilles Séraphin, architecte-archéologue, et IDE environnement, société de conseil en environnement, développement durable et haute qualité environnementale.
4 La maison se trouve au no 46 de la rue Donzelle.
5 Les soleilhos sont des galeries en bois ouvrant sur les combles, qui servaient alors d’air de séchage et de stockage.
6 Une répartition par datation sera établie avec exactitude à la fin de la révision du secteur sauvegardé à l’orée 2015.
7 Maisons du no 12 de la rue de la Daurade, 1275 ; no 91 de la rue de Lastié, fin XIIIe siècle ; no 117 de la rue de Lastié, XIVe siècle ( ?) ; no 69 de la rue du Bousquet, 1518.
8 Le calcaire froid est un type de calcaire très dur et résistant, de teinte gris bleuté, extrait dans les alentours de Cahors. Sa densité importante le rend impropre à la taille mais il est assez sensible à la gélifraction.
9 Scellès 1998 : p. 157-180.
10 Jusqu’à maintenant les campagnes de prélèvements dendrochronologiques réalisées par le laboratoire CEDRE de Besançon ont permis de répertorier 2 plafonds du XIIe siècle, 5 plafonds du XIIIe siècle mais aucun du XIVe siècle.
11 Maison située au no 22 de la rue Deloncle.
12 Jean Calmon était bibliothécaire à la ville de Cahors et René Prat, archiviste en chef du Lot (Calmon, Prat s.d.).
13 Séraphin 1990 : p. 60.
14 Inventaire général, notices Mérimée IA4611000043 et IA46110144 ; Scellès 1998 : p. 156-158.
15 Campagne menée en mars 2010 par le laboratoire CEDRE de Besançon, financée par la région Midi-Pyrénées (Perrault 2010b).
16 Inscription faite le 10 juin 1996.
17 Il s’agit de briques d’environ 0,33 m de long sur 0,22 m de large et 0,05 m d’épaisseur. Ces dimensions correspondent au module usuel de la brique médiévale à Cahors.
18 La présence de crépi en intérieur et en extérieur ne permet pas de dater formellement cette reprise.
19 Le mot « guette » peut aussi être employé.
20 Maisons situées aux no 46 de la rue Donzelle ; no 12 de la rue de la Daurade ; no 91 de la rue de Lastié ; no 29 de la rue Mascoutou. Les deux dernières ont été repérées en 2010 contrairement aux deux autres identifiées dès les années 1990.
21 Maisons situées aux no 156 de la rue de Lastié ; no 65 de la place Rousseau ; no 10 de la place Metges ; no 343 de la rue Nationale ; no 3 de la place Chapou.
22 Cas observé au no 91 de la rue de Lastié.
23 Cas observés au no 46 de la rue Donzelle et au no 12 de la rue de la Daurade.
24 Inventaire général, notice Mérimée IA46000049.
25 Une datation dendrochronologique de ce plafond est prochainement envisagée afin de vérifier les différentes hypothèses.
26 Napoléone 2008 : p. 113-146 ; Séraphin 2006 : p. 241-255.
27 Guiraud 1999.
28 Maison repérée par M. Pierre Garrigou-Granchamp.
29 Quenedey 1926 ; Épaud 2007.
30 Ceci est surtout valable dans le centre et le sud-ouest de l’Allemagne. Voir : l’Allemagne gothique 2009.
31 Décors observés sur le parement sud du mur de refend (entresol et 1er étage).
32 De nombreux cas dans la rue de Lastié, notamment au no 69 et au no 117.
33 Exemple rencontré à Grenade-sur-Garonne (Tarn-et-Garonne). Voir Séraphin 2002 : p. 184.
34 Les décors sont assez lacunaires : ils montrent des bandes monochromes rouge et jaune limitées par un fin liseré noir.
Auteur
Service patrimoine de la ville de Cahors
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