Pans de bois antérieurs à 1450 dans les régions du sud-ouest : nouvelles données
p. 361-378
Texte intégral
1 Depuis de nombreuses années, des prospections effectuées dans les villes et villages du sud-ouest de la France ont permis de découvrir des ensembles importants de demeures, plus ou moins bien conservées, datant de l’époque médiévale. Le principal objectif de ces opérations était alors de recenser les vestiges maçonnés de ce type d’architecture témoignant d’un état de la ville antérieur au XVe siècle. C’est dans le cadre de ces prospections et plus particulièrement de celui d’études plus approfondies effectuées dans certains centres urbains tels que Cahors, Figeac, Rodez, Saint-Antonin-Noble-Val, Martel, Lauzerte, etc. que l’emploi du pan de bois, que l’on pensait jusque-là inexistant ou non conservé avant le XVe siècle, fut découvert1. Dans un premier temps, cette technique de construction est apparue en négatif sur les maçonneries qui lui servaient de support, révélant alors l’usage courant d’une construction mixte, limitant l’emploi du pan de bois aux étages des façades. Dans un deuxième temps, partant de l’hypothèse que certains d’entre eux pouvaient alors être conservés, quelques édifices ayant gardé leurs colombages ont été sélectionnés après une analyse archéologique des vestiges. Cette deuxième démarche tentait de répondre également à une question sans cesse réitérée au cours des prospections : parmi ces innombrables édifices bâtis en pans de bois conservés dans les villes du sud-ouest de la France, s’il existe des vestiges antérieurs au XVe siècle, comment les reconnaître ?
2Partant de là, un premier bilan avait été tenté en 20062. Ce bilan avait fait apparaître tout d’abord deux types de structures co-existantes se distinguant par le rôle de soutien que jouent ou que ne jouent pas les parois en pans de bois disposées en façade par rapport aux pièces situées au-dessus (solives, charpentes3…). Ensuite, en essayant d’avoir un regard général sur tous les édifices retenus, les différents aspects et techniques de construction avaient été détaillés. Ce bilan avait sans doute l’avantage de présenter un échantillon plus ou moins important d’édifices, mais, malgré les quelques études qui avaient pu se faire à l’occasion de travaux et les fortes présomptions d’ancienneté qui avaient été émises, des datations précises nous faisaient cruellement défaut. Depuis 2006, un certain nombre de prélèvements et d’analyses dendrochronologiques ont été réalisés pour établir des courbes de référence dans la région4 ; malheureusement, elles sont encore insuffisantes sur l’ensemble des maisons en pans de bois, mais nous espérons les voir se multiplier dans les années à venir. Ces quelques datations permettent cependant de distinguer globalement deux groupes d’édifices qui semblent se succéder dans le temps : le premier concerne les demeures portant encore quelques caractères des façades médiévales5 alors que le second illustre la grande maîtrise technique de l’âge d’or du pan de bois dont toutes les régions de France conservent des exemplaires. La date de 1450 que nous avons retenue comme limite entre ces deux groupes est arbitraire, c’est celle donnée par les analyses des bois des demeures de Calmont-de-Plancatge, les plus tardives connues pour l’heure du premier groupe6. C’est aussi la fin d’une période peu florissante pour la construction dans le contexte des troubles importants causés en particulier dans les régions du Quercy et du Rouergue par la guerre de Cent Ans et de façon générale dans tout le Sud-Ouest7. C’est donc du premier groupe dont il sera essentiellement question dans cette étude, et en reprenant les caractéristiques de la mise en œuvre qui sont propres à ces édifices, nous tenterons de mettre en avant les particularités méridionales.
LES STRUCTURES PRINCIPALES
3Si l’image dominante de la demeure médiévale en pans de bois laissée par les prospections est celle d’une construction mixte, on sait cependant que l’utilisation de cette technique pour l’édification de toutes les parties d’un bâtiment était en usage, comme le montrent les vestiges retrouvés en fouilles à Toulouse sur le site du Museum, dans un contexte du XIVe siècle, ou comme le montrent encore quelques demeures des XVe et XVIe siècles conservées en élévation8. L’observation des édifices sélectionnés a permis de constater que l’ossature maçonnée qui reçoit en façade les panneaux de bois et de hourdis prend différentes formes et remplit des fonctions diverses. Celles-ci révèlent principalement deux structures avec quelques variantes. La première est celle que l’on rencontre le plus communément dans toutes les régions et à toutes les époques : quelle que soit l’importance des parties maçonnées, la paroi en pans de bois disposée en façade porte, au même titre que les autres murs, la charge des solives, des planchers et de la charpente qui les surmontent. La répartition équitable du poids sur tous les murs permet par ailleurs d’envisager la réduction ou l’éventuelle disparition des parties maçonnées au profit d’une édification totale en pan de bois. De cette structure parfaitement illustrée par l’étude de la maison de la rue Donzelle à Cahors, il ne sera pas question ici9. Nous nous attacherons plutôt à décrire celle du pan de bois non porteur et de ses variantes dont l’utilisation semble avoir été relativement courante au Moyen Âge dans les régions méridionales.
Le pan de bois non porteur
4À l’inverse de la structure précédente, le pan de bois non porteur reverse le poids des planchers et des charpentes sur les parties maçonnées grâce à un sommier ancré dans les murs latéraux, disposé sous les solives, en arrière de la partie en encorbellement et à l’aplomb du mur du rez-de-chaussée. La maison dite d’« Arcambal », rue de l’Église à Martel a gardé ce système de construction ; il a pu être observé à l’occasion de travaux partiels. L’édifice a fait l’objet d’un certain nombre de reprises (fig. 1 et fig. 2). Une première maison a été élevée en s’appuyant contre le pignon de la demeure voisine ; ses vestiges conservés au rez-de-chaussée montrent des blocs de calcaire soigneusement taillés et une moulure en cavet sur les piédroits et les arcs des ouvertures, caractéristiques des constructions locales de l’époque romane. Lors d’une seconde campagne, que l’on peut situer à la fin du Moyen Âge10, la partie supérieure du rez-de-chaussée a été reprise ainsi que le pignon ouest et le mur arrière. On édifia également l’étage sur rue en pans de bois et remplissage de tuf, ouvert d’une croisée et d’un petit jour ; l’encorbellement sur solives et corbeaux fut aménagé avec un fort débord de 90 à 110 cm au-dessus du rez-de-chaussée. À l’intérieur, un sommier soutient les solives formant le plafond du premier étage ; il est pris à l’est dans le mur mitoyen et à l’ouest dans la tête de mur du pignon11.

Fig. 1 > Maison dite « d’Arcambal », rue de l’Église à Martel (Lot), vue de la façade sur rue (Cl. A.-L. Napoléone).

Fig. 2 > Maison dite « d’Arcambal », rue de l’Église à Martel (Lot), croquis montrant la mise en place du système non porteur (DAO A.-L. Napoléone).
5Ce système de pans de bois non porteur conservé ici dans une reprise de la fin du Moyen Âge permet d’interpréter des traces visibles sur des édifices plus anciens. En effet, le plus souvent, les pans de bois ont disparu et l’espace laissé entre les têtes des murs latéraux est comblé par des maçonneries ou des colombages sans encorbellement ; ce remplissage, souvent très lisible sur les façades, reste l’indice principal de ce type de construction. Ainsi, une demeure située sur les lices de la ville de Cordes, bâtie en moellons de calcaire grossièrement équarris, au XIIIe ou au XIVe siècle, possédait un premier étage en pans de bois et en encorbellement (fig. 3). Celui-ci a été abattu, les solives débordantes ont été sciées et l’espace entre les deux têtes de mur fut comblé par des colombages garnis d’un hourdis de briques, disposé au droit des maçonneries. À Martel encore, une demeure édifiée à l’époque romane possédait un pan de bois au-dessus du premier étage (fig. 4 et fig. 5). Celui-ci fut détruit lors d’une large reprise effectuée au XVe siècle et remplacé par un mur en moellons de calcaire12.

Fig. 3 > Maison située sur les lices de la ville de Cordes (Tarn) ayant perdu son pan de bois d’origine (Cl. A.-L. Napoléone).

Fig. 4 > Maison de la rue Droite à Martel (Lot), vue de la façade sur rue (Cl. V. Ferrat).

Fig. 5 > Maison de la rue Droite à Martel (Lot), hypothèse de restitution de son état d’origine (DAO A.-L. Napoléone et V. Ferrat à partir des hypothèses de G. Séraphin).
6D’après les vestiges observés, le sommier constitué d’une pièce de bois tel que nous l’avons vu à la maison d’Arcambal a une longueur moyenne de 6 à 10 m. Cependant, lorsque la parcelle a des dimensions plus importantes, un système de support(s) intermédiaire(s) est mis en place de façon à constituer un sommier avec deux poutres mises bout à bout. La demeure située au chemin départemental dans le village de Camont-de-Plancatge illustre ce système sur ses deux étages (fig. 6 et fig. 7). Les parties basses de la façade, les murs latéraux et arrière sont bâtis en moellons de calcaire alors que l’élévation des deux étages qui longent la voie a été construite en pans de bois garnis d’un remplissage d’éclats de schiste. L’encorbellement de 60 cm au-dessus du rez-de-chaussée est porté par des solives renforcées par des corbeaux ; aucun débord n’a été effectué au niveau supérieur. Si la façade a subi quelques modifications, les croisées sont restituables au premier étage alors que les fenêtres géminées à colonnettes décorées de chapiteaux en bois sont conservées au second. À l’intérieur, les sommiers sont constitués de deux pièces assemblées à mi-bois, cet assemblage s’effectue au-dessus d’un pilier formant le support intermédiaire. Celui du premier étage s’appuyant sur le mur du rez-de-chaussée est en pierre, alors que celui du second, posé sur le sommier de l’étage inférieur est en bois. Tout comme à Martel, ils servent de support aux solives tout en reportant leur poids sur les murs maçonnés latéraux et du rez-de-chaussée. Un pilier de pierre a été construit au premier étage contre le mur latéral ouest, de façon à mieux asseoir l’extrémité du sommier, sans doute trop court. Cet édifice a été daté par dendrochronologie de 1450d13.

Fig. 6 > Maison bâtie sur les bords du chemin départemental à Calmont-de-Plancatge (Aveyron), vue de sa façade sur rue (Cl. A.-L. Napoléone).

Fig. 7 > Maison bâtie sur les bords du chemin départemental à Calmont-de-Plancatge (Aveyron), croquis montrant la mise en place du système non porteur (DAO A.-L. Napoléone).
7De la même façon, cette structure conservée ici et caractérisant le pan de bois non porteur permet d’interpréter les traces observables sur des édifices plus anciens. À Figeac, une demeure bordant la rue Émile Zola s’ouvre sur la voie par trois grands arcs et une porte dont la technique de construction et le décor peuvent être datés du XIIIe siècle (fig. 8)14. L’unique étage avait été bâti en pans de bois, celui-ci a été abattu et remplacé par des colombages sans encorbellement garnis d’un remplissage de briques. Les vestiges de l’ancien pan de bois restent cependant lisibles grâce aux têtes de murs et au pilier central maçonnés qui servaient de supports au sommier, et les solives et corbeaux sciés disposés à un rythme resserré sur la partie est de la façade, laissant imaginer un encorbellement important.

Fig. 8 > Maison de la rue Émile Zola à Figeac (Lot) ayant perdu son pan de bois d’origine (Cl. A.-L. Napoléone).
8La nécessité de disposer des piles en support intermédiaire à une distance limitée (entre 6 et 10 m) se justifie sans doute par le fait que le sommier est susceptible de fléchir sous le poids des solives, entraînant ainsi des désordres en chaîne au niveau des planchers et du pan de bois. Le système de la poutre armée, bien illustré par l’étude de l’hôtel de Rascas à Avignon, destiné à donner plus de résistance à la charge, est sans doute une solution apportée précisément à ce problème15.
9Le système des supports de sommiers se présente encore différemment lorsqu’il s’agit d’une parcelle d’angle. En effet, en l’absence de mur, un pilier est disposé à l’angle, dans le prolongement vertical des maçonneries du rez-de-chaussée, pour recevoir l’extrémité du sommier. Ce système est encore visible aux deux niveaux de la grande maison de la place au blé à La Canourgue qui a été récemment restaurée (fig. 9 et fig. 10)16. Les parties maçonnées sont ici édifiées en blocs de grès rouge, matériau local utilisé avec des moellons de calcaire pour la construction des édifices médiévaux. Le rez-de-chaussée montre des ouvertures sous linteaux de bois portant les traces des bouleversements successifs. L’encorbellement du premier étage est soutenu par des solives et des corbeaux sur la façade principale ; il accuse un débord particulièrement important de 1,70 m. Sur la façade latérale, l’encorbellement est simplement porté par des sommiers. Le passage du premier au second étage est marqué par une légère saillie prononcée uniquement sur la façade principale et portée par les solives. À l’intérieur deux piles sont visibles à chaque étage, la première sert de support intermédiaire le long de la grande façade principale et la seconde constitue la pile d’angle. Les sommiers en deux pièces assemblées à mi-bois reposent dessus ou sont maintenus dans la maçonnerie. Cet édifice n’a pas été daté par dendrochronologie mais de nombreux indices portent à croire qu’il pourrait être antérieur au XVe siècle. En premier lieu les lancettes et la rosace de grès insérées dans le remplissage de tuf à l’est de la façade principale – si elles ne sont pas en remploi – sont caractéristiques des ouvertures de la fin du XIIIe ou du XIVe siècle. Ensuite, une campagne de reprises a eu pour objet la réfection des croisées des façades dont le décor mouluré accuse le XVe siècle, elles ont donc été insérées dans une construction qui leur est antérieure.

Fig. 9 > Maison de la Place au Blé à La Canourgue (Lozère), vue de la façade sur la place (Cl. A.-L. Napoléone).

Fig. 10 > Maison de la Place au Blé à La Canourgue (Lozère), croquis montrant la mise en place du système non porteur (DAO A.-L. Napoléone).
10La demeure de la rue de la Daurade à Cahors, n’a pu être étudiée et ses structures restent peu visibles depuis les travaux effectués en 1974 (fig. 11). Cependant, des plans et relevés effectués alors montrent l’existence de deux piles à l’ouest, à chacun des deux étages, la première servant de support intermédiaire et la seconde de support d’angle ; un sommier reste par ailleurs visible au deuxième étage. Il semble donc que l’on puisse restituer ici le système conservé à La Canourgue. L’observation des façades montre deux grandes campagnes de reprises : la première effectuée au XVe ou au XVIe siècle modifia le système de circulation, la porte et l’escalier en vis vers lequel elle donne à partir de la place. Cette campagne est caractérisée par l’utilisation du calcaire de Sieurac. D’autres reprises ont été effectuées au XVIIIe siècle, elles touchèrent essentiellement les baies de la façade ouest17. Au cours des divers travaux de réfections, on remplaça le tuf, constituant le matériau de remplissage d’origine, par des briques lorsqu’il était dégradé. Enfin, les solives du dernier niveau portent des traces de sciage, des écharpes manquent ou sont réajustées, il est possible que le deuxième étage ait été reculé à l’occasion de l’une de ces reprises. Cette demeure a été intégrée à la campagne de prélèvements programmée sur un certain nombre de bâtiments cadurciens, sa construction a pu ainsi être datée de 1274 par dendrochronologie18. Elle est donc à l’heure actuelle la plus ancienne maison connue dans le Midi à avoir gardé une partie de son pan de bois.

Fig. 11 > Maison de la place de la Daurade à Cahors (Lot), vue des deux façades en angle donnant sur la place et sur la rue Clément Marrot (Cl. A.-L. Napoléone).
11De la même façon, cette structure conservée dans les édifices que nous venons de présenter laisse des traces sur les façades quand le pan de bois n’existe plus. Citons par exemple la petite demeure située à l’angle de la place Champollion et de la rue Boutaric à Figeac dont le décor sculpté permettrait de situer la construction au XIIe ou au tout début du XIIIe siècle (fig. 12 et fig. 13)19. Bâtie en blocs de grès soigneusement taillés, elle s’ouvrait sur la place par deux grands arcs et deux fenêtres triples au premier étage. Le pan de bois ne s’élevait qu’à partir du second. La structure qui le supportait reste encore lisible : les têtes de mur et la pile d’angle contrastent par le soin porté à l’appareillage par rapport au remplissage constitué de blocs de plus petites dimensions et mis en œuvre avec des joints plus épais. Par ailleurs, des modillons sculptés subsistent au-dessus des fenêtres triples et, entre eux, les traces d’autres supports sont toujours visibles : ils étaient destinés à recevoir la saillie des solives portant l’encorbellement du pan de bois.

Fig. 12 > Maison de la place Champollion à Figeac (Lot), vue des façades donnant sur la place et sur la rue Boutaric (Cl. A.-L. Napoléone).

Fig. 13 > Maison de la place Champollion à Figeac (Lot), essai de restitution du système non porteur (DAO à partir d’une restitution de G. Séraphin).
Les variantes
12La première variante du pan de bois non porteur tel qu’il a été décrit précédemment est celle qui consiste à remplacer le sommier par un arc appareillé. Celui-ci vient donc en support des solives dont le poids est naturellement reporté sur les piédroits de l’arc se fondant dans les murs latéraux. On ne connaît pas pour l’instant d’édifice ayant conservé à la fois sa structure en arc et son pan de bois, mais quelques rares vestiges ont été trouvés dans la région. Même si elle est le fruit d’une reprise, c’est à la demeure de la rue du Syre à Lauzerte que la structure apparaît sans doute le mieux. L’observation de cet édifice montre que l’arc de l’étage est venu se loger dans un second temps entre les têtes de mur dans lesquelles s’ancrait peut-être à l’origine un sommier de bois (fig. 14). Si les solives sciées reposant sur l’arc de l’étage sont encore visibles, celles qui portaient l’encorbellement au-dessus du rez-de-chaussée ont en partie disparu dans une reprise effectuée en moellons20. Sur les lices de la ville de Cordes, une demeure conserve la trace de cette structure, mais elle a fait l’objet de reprises importantes et seul l’arc de l’étage – comblé après la destruction du pan de bois – reste apparent. Si cette variante du pan de bois non porteur semble assez peu répandue dans nos régions, elle est en revanche bien connue en Italie et plus particulièrement à Pise où certains vestiges semblent suffisamment importants pour permettre à Fabio Redi de proposer la restitution de demeures présentant cette structure21.

Fig. 14 > Maison de la rue du Syre à Lauzerte (Tarn-et-Garonne), vue de la façade sur rue (Cl. A.-L. Napoléone).
13Peuvent également être considérés comme des pans de bois non porteurs ceux qui sont maintenus en façade entre deux têtes de mur en encorbellement. Dans ce cas cependant, le sommier disparaît et seules les sablières ancrées dans les maçonneries qui épousent les saillies du pan de bois reportent le poids des charpentes sur les murs latéraux. Cette structure n’est pas caractéristique des zones méridionales, elle est au contraire très répandue dans les différentes régions de France22. Cependant, il est intéressant de noter que les plus anciens vestiges repérés dans le Midi conservent au rez-de-chaussée des ouvertures aux formes et aux décors gothiques que l’on peut dater des XIIIe et XIVe siècles. Malheureusement, aucun édifice d’époque médiévale de ce type, susceptible d’avoir conservé son pan de bois d’origine, n’a pour l’instant été repéré.
14L’édification du pan de bois non porteur tel qu’il apparaît sur les édifices présentés ne peut donc se concevoir sans les parties maçonnées sur lesquelles il repose ; il s’agit donc toujours d’une construction mixte et souvent même majoritairement en pierre ou en brique. On peut alors se demander quels sont les avantages de ce type de construction par rapport à un édifice entièrement maçonné. Le premier est sans doute l’encorbellement qui augmente la surface de l’habitation. Par ailleurs, un pan de bois est toujours construit sur un mur plus mince et sa présence en façade principale limite l’utilisation des pierres de taille aux ouvertures des niveaux bas. On peut donc penser qu’il s’agit globalement d’une construction plus économique.
LA MISE EN ŒUVRE DE L’ENCORBELLEMENT ET DU PAN DE BOIS
15Aussi réduite que soit cette construction en pans de bois sur ce type d’édifices, il convient d’en observer les caractéristiques et les techniques de construction. Cependant, si les vestiges des structures maçonnées sont abondamment conservés, les parties en pans de bois plus fragiles ont le plus souvent disparu ou bien, lorsque nous avons la chance de les voir préservées, elles montrent naturellement d’importantes reprises.
L’encorbellement
16Si le pan de bois est un matériau de construction moins durable, il présente cependant des avantages connus depuis longtemps. Outre la rapidité de sa mise en œuvre et ses qualités particulièrement isolantes vantées par Viollet-Le-Duc, il permet donc de construire des étages en encorbellement accroissant la surface habitable23. On peut noter en effet que les débords les plus importants constituent précisément la caractéristique d’une grande partie des édifices du groupe de demeures qui nous intéresse ici. Cependant, en regardant l’ensemble des maisons des XVe-XVIe siècles, on constatera que cet accroissement de surface est le plus souvent négligeable. Dans certaines villes comme Toulouse, il reste difficile à évaluer puisqu’il a été systématiquement annulé à l’occasion de travaux postérieurs. Il faut alors naturellement évoquer les ordonnances successives rédigées dans de nombreuses villes tentant d’abord de réduire les débordements trop importants des constructions sur la voie publique puis de les interdire totalement pour des raisons de sécurité24. En effet, dès le XIIIe siècle le souci de dégager les axes urbains se fait sentir dans les textes et les encorbellements sont particulièrement visés. Il semble cependant que ces ordonnances aient été peu suivies, puisque souvent réitérées, et que les mesures pour les appliquer n’aient été prises que tardivement, souvent après de graves incendies25. Force est de constater cependant que même au XVIe siècle, la pratique est loin d’être généralisée dans tous les centres urbains, les vestiges conservés sont là pour le montrer. Il n’est donc pas étonnant de trouver encore des édifices dont l’encorbellement est très important, notamment parmi les plus anciens.
17De façon très générale, l’encorbellement est porté par les solives. L’encorbellement sur sommiers, beaucoup plus rare, apparaît quelquefois sur les façades latérales des maisons d’angle, à l’instar de celles de La Canourgue et de Cahors. Le plus souvent, comme nous l’avons vu précédemment, les solives sont soulagées par des corbeaux, notamment quand le débord est important, les abouts faisant alors l’objet d’un décor mouluré continu. Quand la demeure est élevée sur une parcelle d’angle, deux techniques sont alors utilisées : l’encorbellement sur sommiers pour la façade latérale mais également un solivage oblique ou encore un système d’enrayure. La maison de la rue Cavalière à Alet-Les-Bains conserve deux niveaux maçonnés et un second étage en pans de bois26 (fig. 15). Ses grands arcs surbaissés et ses fenêtres géminées décorées de chapiteaux à feuilles lisses accusent le XIIIe siècle. Sa longue façade borde une rue au tracé irrégulier qui présente deux angles obtus. Les corbeaux et les solives soutenant l’encorbellement ont été disposés de façon à couvrir cette parcelle aux formes asymétriques. On les trouve disposés de façon perpendiculaire à la façade sur un premier tronçon puis de façon oblique une fois les angles passés. À Calmont-du-Plancatge, une seconde demeure vient d’être étudiée et datée comme la première de 1450. Elle présente deux façades disposées en angle sur lequel les solives s’organisent selon un système d’enrayure au premier étage (fig. 16) ; celui-ci prend appui sur le sommier et le pilier d’angle27. L’aménagement d’un solivage d’angle a également laissé ses traces sur la petite demeure romane de la place Champollion à Figeac dont seul le deuxième étage était en pan de bois. En effet, un des modillons qui portaient les solives en encorbellement est toujours conservé dans l’angle de la demeure (fig. 12).

Fig. 15 > Maison de la rue Cavalière à Alet-les-Bains (Aude), vue des étages de la façade sur rue (Cl. A.-L. Napoléone).

Fig. 16 > Maison rue Longue à Calmont-de-Plancatge (Aveyron), détail du système d’enrayure reposant sur le sommier et la pile d’angle (Cl. Inventaire région Midi-Pyrénées IVR73_ 20101204023NUCA).
18Sur les solives soutenant l’encorbellement, est disposée la sablière de chambrée sur laquelle s’insèrent les poteaux constituant l’ossature du pan de bois.
Le pan de bois
19Deux aspects sont à considérer à l’observation des pans de bois : la disposition des bois et les assemblages utilisés, et le remplissage. Seront alors citées en exemple un certain nombre de demeures non visitées et pour lesquelles nous ignorons si le système non porteur a été utilisé pour leur construction.
20On peut noter que dans le groupe d’édifices sélectionnés, le pan de bois s’organise en une série de poteaux disposés régulièrement, espacés de 55 à 75 cm. Cette régularité est rompue à la demeure de la place de la Daurade à Cahors où une travée ouverte par une croisée a été élargie jusqu’à 1,10 m. Ces poteaux sont assemblés aux sablières hautes et basses grâce à des tenons souvent bloqués dans les mortaises par des chevilles. À la maison de la place au blé de La Canourgue et à celle de la rue Droite de Saint-Antonin-Noble-Val, l’extrémité supérieure de chaque poteau est directement encastrée dans une solive28. Dans cette série d’édifices, les pans de bois comportent peu ou pas de pièces obliques. Les demeures de Cahors et d’Entraygues-sur-Truyère montrent l’utilisation de grandes écharpes reliant les sablières basses et les poteaux corniers, assemblées à mi-bois et en demi-queue d’aronde, fixées par des clous (fig. 11 et fig. 17)29. Celles-ci, disposées devant les poteaux, barrent une grande partie des angles inférieurs des façades, conditionnant ainsi l’ouverture et la taille des jours. À Prévinquières et à Cajarc, des demeures conservent également ces grandes écharpes mais un autre mode d’assemblage semble être utilisé30. Devant ces poteaux et les éventuelles pièces de contreventement, est fixée une pièce d’appui filante, débordante et fortement moulurée marquant le niveau à partir duquel s’ouvrent les fenêtres. Cette pièce de bois horizontale est assemblée à mi-bois sur les poteaux sur lesquels elle est fixée par des chevilles ou des clous (comme à la deuxième maison de Calmont-de-Plancatge). Elle conserve parfois une protection contre le ruissellement des eaux constituée d’une corniche taillée dans le tuf formant le matériau de remplissage (maison dite « d’Arcambal » à Martel), ou des plaques d’ardoise (première maison de Calmont-de-Plancatge). Cette pièce d’appui filante est malheureusement souvent bûchée, elle apparaît alors à l’instar de la demeure de Cahors, comme une série d’entretoises disposées entre les poteaux.

Fig. 17 > Maison de la rue du Collège à Entraygues-sur-Truyère (Aveyron), vue des étages en pans de bois (Cl. A.-L. Napoléone).
21C’est à l’intérieur des travées matérialisées par les poteaux que sont ouvertes croisées et demicroisées ou que sont aménagés de petits jours. Dans sa version la plus archaïque et telles que nous pouvons les voir à La Canourgue et à Saint-Antonin-Noble-Val, le meneau des croisées est un poteau occupant toute la hauteur de l’étage et sur lequel s’assemblent les traverses et les linteaux (fig. 18). À Cahors, une travée plus large accueille la grande croisée de la façade nord. Enfin, à Martel, de façon plus conforme à ce que l’on voit généralement, la croisée est ouverte sur l’espace de deux travées sur un potelet et comprend un meneau et une traverse ; le linteau peut alors être constitué par la sablière haute ou par une pièce de bois indépendante.

Fig. 18 > Maison de la rue Droite à Saint-Antonin-Noble-Val (Tarn-et-Garonne), vue du pan de bois du premier étage (Cl. A.-L. Napoléone).
22Quelques questions se posent alors concernant le montage de ces pans de bois. Dans le groupe des maisons sélectionnées, seule celle de la rue du Collège à Entraygue-sur-Truyère a conservé une numérotation sur ses poteaux. On peut penser malgré tout que dans la majorité des cas les bois sont disposés et préparés au sol avant d’être montés et assemblés en élévation. Il paraît cependant peu probable qu’un tel système ait été utilisé pour les demeures de La Canourgue et de Saint-Antonin-Noble-Val où chaque poteau est assemblé à une solive de l’étage supérieur, dans la mesure où cet assemblage se fait entre deux pièces disposées sur un plan différent. On peut penser alors que les poteaux sont taillés en série et emmanchés dans les solives, déjà mises en place sur le sommier, puis assemblés à mi-bois en bas, sur la sablière de chambrée, où ils sont maintenus par des clous (fig. 19). Un tel mode de construction particulièrement contraignant, dans la mesure où le rythme des solives conditionne celui des poteaux, ne peut être envisagé en dehors du système non porteur et témoigne peut-être de techniques anciennes31.

Fig. 19 > Maison de la Place au Blé à La Canourgue (Lozère), croquis montrant le montage des poteaux (DAO A.-L. Napoléone).
23Le remplissage reste l’aspect le plus délicat à aborder puisque cette partie du pan de bois peut facilement faire l’objet de rénovations. Pourtant, l’exemple de la maison de la rue Donzelle à Cahors, où il a été prouvé qu’une grande partie du remplissage était encore en place, peut nous laisser optimistes quant aux chances de conservation des hourdis effectués en matériaux « durs ». En effet, l’utilisation de pierres de ramassage, de galets, de tuf et de briques pour remplir les pans de bois est également une des caractéristiques de ce groupe d’édifices dans la région. Nous avons cependant la preuve que le torchis était également en usage puisque des vestiges ont été trouvés lors de l’étude de la maison de la rue du Castelviel à Albi et des traces d’éclisses sont conservées à l’étage de la halle de Grenade-sur-Garonne, prélevée et datée de la fin du XIIIe siècle32. Ce remplissage est logiquement mis en place une fois les bois élevés et assemblés en façade. Un petit détail intéressant a pu être relevé sur cette mise en place en observant le pan de bois de la demeure située sur les bords de l’Alrance à Brousse-Le-Château (fig. 20). Il s’agit d’un petit édifice à deux étages ayant conservé son système non porteur et dont le pan de bois présente un hourdis constitué de galets liés au mortier33. L’analyse de celui-ci a permis de voir, au second étage, les traces de planches disposées horizontalement et verticalement imprimées sur le mortier débordant. Ces traces indiquent en conséquence que la surface externe du remplissage a été régularisée au moyen d’un coffrage de planches.

Fig. 20 > Maison de Brousse-Le-Château (Aveyron), vue de la façade sur rue (Cl. D. Joy).
24Une dernière particularité concernant le remplissage peut encore être mentionnée avec le type original des pans de bois « habillés ». Ces édifices semblent être à la mode dans certaines régions jusqu’au XVIe siècle. L’exemplaire le plus ancien que l’on connaît est conservé à Cahors rue de Lastié (fig. 21) ; il intègre le groupe des demeures dont le pan de bois prend appui sur deux têtes de mur en encorbellement. Abondamment restaurée, notamment au XVIIe et au XXe siècle, cette maison a perdu ses grandes ouvertures sur piliers de pierre et sous linteau de bois au rez-de-chaussée et une partie de son habillage de calcaire aux étages. Les croisées à réseaux et la sculpture des chapiteaux permettent de dater la demeure de la première moitié du XIVe siècle.

Fig. 21 > Maison de la rue de Lastié à Cahors (Lot), vue de la Façade sur rue (Cl. Inventaire région Midi-Pyrénée IVR73_ 87460051V_ 2).
25Des photographies anciennes prises durant des travaux effectués au XXe siècle montrent la structure en bois derrière le placage de pierre. De nombreux édifices de ce type, déployant le répertoire décoratif du XVe siècle, sont conservés à Rodez ; la plupart sont habillés de dalles de grès rouge (fig. 22). L’étude de l’hôtel d’Armagnac recouvert de calcaire blanc et daté du XVIe siècle a montré que ces dalles minces reposent sur un léger retrait de la structure en bois au-dessus de la sablière de chambrée et qu’elles sont maintenues contre les poteaux grâce à de grosses agrafes métalliques. Le pan de bois et son placage ne faisant que 15 cm d’épaisseur environ34. Les prospections effectuées dans la région ont permis de repérer d’autres édifices de ce type à Mende et à Marcillac-Valon35.

Fig. 22 > Maisons de la Place du Bourg à Rodez (Aveyron) vue des façades donnant sur la place (Cl. A.-L. Napoléone).
26Les investigations de terrain effectuées dans la région, bien que très avancées sont encore inachevées ; une grande zone ouest reste encore à explorer. Si quelques études archéologiques ont pu être effectuées sur un certain nombre d’édifices, l’étude documentaire est seulement amorcée ; elle devra être complétée par d’autres analyses dendrochronologiques de façon à mieux situer dans le temps les différentes techniques et caractéristiques de construction présentées ci-dessus.
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Notes de bas de page
1 Scellès 1999 ; Napoléone 1998 ; Fabre 1999 ; Moreno 2001 ; etc.
2 Colloque La maison au Moyen Âge dans le Midi de la France no 2, tenu à Cahors en juillet 2006 : Napoléone 2008 : p. 113-146.
3 Séraphin 2006.
4 Béa et alii 2008.
5 Comme celles qui sont maçonnées, il s’agit de façades souvent organisées en bandes horizontales où l’appui et parfois l’imposte des fenêtres sont des points fortement marqués, Napoléone 2008 : p. 135-136.
6 Alors que les plus anciennes datations données pour les édifices du second groupe ne sont pas, pour l’instant, antérieures à la seconde moitié du XVe siècle, cf. dans ce volume la contribution d’Adeline Béa.
7 Pour le Quercy voir Lartigaut 1978 : p. 35-57.
8 Pour les fouilles de Toulouse, cf. Briand, Lotti 2006 : p. 271-285.
9 La demeure no 46 de la rue Donzelle à Cahors a été datée de 1289 cf. Perrault 2010, la contribution de Cécile Fock-Chow-Tho dans cet ouvrage et Fock-Chow-Tho 2011.
10 L’appareil de mur constitué de moellons équarris et les décors moulurés de la croisée sont à rapprocher de ceux d’une autre demeure martelloise dont le décor beaucoup plus abondant accuse le XVe siècle.
11 Napoléone 2007.
12 Séraphin 1999.
13 Girarclos, Perrault 2005. Édifice non étudié.
14 Napoléone 1998 : p. 242-250.
15 Voir la contribution d’Émilien Bouticourt dans cet ouvrage et Bouticourt 2007 : p. 152-154.
16 Cette maison a fait l’objet d’une restauration en 2000, dirigée par M. Ratier que je tiens à remercier pour toutes les informations qu’il m’a fournies, ainsi qu’Isabelle Darnas qui a suivi les travaux. À cette occasion, divers renforcements ont été effectués ; pour le pan de bois, aucune pièce de bois n’a été changée, seul le remplissage de tuf a été rénové.
17 Scellès 1999 : p. 233 et Fock-Chow-Tho 2011 : p. 246-247.
18 Perrault 2010. Nous espérons de prochains travaux pour effectuer une étude archéologique complète.
19 Napoléone 1998 : p. 59-66.
20 Séraphin 2006 : p. 253-254.
21 Redi 1991 : p. 177-191 et en particulier les planches no 18 à 21.
22 Par exemple en Bretagne, Soulas 1986.
23 Viollet-Le-Duc 1856, t. 7, p. 37.
24 Pour Cahors : Scellès 1999 : p. 88-89, pour Figeac : Napoléone 1998 : p. 20, pour Aurillac : Grand 1947, pour Toulouse : Bordes 2008 : p. 6-10.
25 Voir en particulier l’exemple de Cahors et de Toulouse.
26 Maison non visitée et non étudiée.
27 Perrault 2011, étude faite par Maurice Scellès et Diane Joy. Édifice à pans de bois non porteurs.
28 Édifice ayant conservé son système non porteur.
29 Maison no 4 rue du Collège découverte par Pierre Garrigou Grandchamp.
30 Pour la demeure de Cajarc, le système non porteur n’a été utilisé qu’au premier étage. La maison de La Prévinquière a été découverte par Diane Joy.
31 Sans doute peut-on la rapprocher de celle utilisée pour la construction des demeures rurales de Gotho (XIe-XIIIe siècles) où, de la même façon, chaque poteau est assemblé à une solive (Chapelot, Fossier 1980 : p. 260-261).
32 Guiraud 1999 : p. 97-109 ; Carcy 2001 ; Archéolabs 2001.
33 Maison en cours d’étude : Chabbert, Napoléone, à paraître.
34 La structure en bois estremplie de moellons de grès, cet édifice a conservé son système non porteur, cf. Lourgant 2004 : p. 19, fig. 18 à 20. Lors de travaux de rénovation d’une maison de même type rue du Touat, un morceau d’agrafe a pu être récupéré.
35 Garrigou Grandchamp 2011 : p. 29.
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