Les maisons en pan de bois de Blois : réévaluation du corpus d’une ville ligérienne XVe-XVIe siècle
p. 271-303
Texte intégral
1La ville de blois, en dépit de travaux d’alignements aux XVIIIe et XIXe siècles1, des bombardements au cours desquels 300 immeubles sont détruits sur une superficie de 80 000 m2 en juin 19402 et de quelques opérations urbanistiques dans les années 19603, conserve un corpus remarquable de maisons en pans de bois. Il existe d’ailleurs une importante base documentaire constituée par Annie Cospérec dans le cadre du pré-inventaire de la ville commencé en janvier 19814, quelques années après le lancement des premiers ravalements entrepris dans le secteur sauvegardé, créé en 1970 et englobant l’habitat à l’intérieur de l’enceinte médiévale. Cette enquête, qui portait alors sur l’ensemble du patrimoine bâti, est la première5 à s’intéresser vraiment à l’architecture en pan de bois de Blois, jusqu’alors plutôt mésestimée – le docteur Lesueur n’y consacrant ainsi en 1925 qu’une quinzaine de lignes de son article sur les « Anciennes maisons de Blois6 » – à l’exception de certaines façades à l’abondante ornementation sculptée qui firent l’objet de représentations. Notre étude centrée sur les édifices des XVe et XVIe siècles entend, en s’appuyant naturellement sur le travail de l’Inventaire, réévaluer ce corpus en l’enrichissant d’une part, d’édifices conservés inédits mais également disparus, connus par l’iconographie ancienne (eaux-fortes d’Armand Queroy, dessins de Louis de La Saussaye, aquarelles d’Étienne Gaudet, croquis d’Albert Laprade, photographies de Frédéric Lesueur7) ou repérables par des indices archéologiques et d’autre part, en prenant en compte l’habitat des faubourgs non retenu par Annie Cospérec, qui a limité ses recherches au seul secteur sauvegardé.
2Sans prétendre à l’exhaustivité – en raison de la difficulté d’accéder à certaines arrière-cours et surtout du potentiel archéologique indéniable de plusieurs façades encore cachées sous des enduits – plus d’une centaine de maisons ont toutefois été recensées (fig. 1).

Fig. 1 > Localisation des maisons à parois en pan de bois de Blois conservées en élévation (XVe-XVIe siècles) sur fond d’un extrait du plan cadastral de 2011 (cadastre.gouv.fr). En orange : ossature à losanges. En bleu : ossature en grille. En rose : ossature à croix de Saint-André. En vert : ossature indéterminée. Point rouge : maison présentant des pierres de retenue (C. Alix, J. Noblet).
3Par ailleurs, notre étude ne se limite pas au décor, ou à une analyse du parcellaire : elle vise avant tout à mettre en avant les spécificités techniques des pans de bois blésois des XVe et XVIe siècles – les éléments ornementaux servant à fixer quelques jalons chronologiques en l’absence de datations dendrochronologiques8 – notamment en ouvrant des comparaisons avec les réalisations contemporaines des villes ligériennes voisines de Tours et Orléans. Toutefois, l’absence de véritable suivi archéologique lors de travaux de restauration engagés ces dernières années nous prive d’études monographiques précises à même de compléter nos observations de terrain. Cet article dresse donc un premier état de la question sur le pan de bois blésois.
4La ville de Blois, dont le comté éponyme est acheté à la fin du XIVe siècle par Louis Ier d’Orléans, connaît au milieu du siècle suivant une prospérité nouvelle liée à la politique fastueuse conduite par Charles d’Orléans à son retour de captivité. La montée sur le trône de son fils, le duc Louis II, à la mort de Charles VIII, et la décision du nouveau roi Louis XII d’installer sa cour à Blois, perpétuant ainsi la tradition d’une résidence fréquente des souverains en Val de Loire, engendre un essor démographique important (18 000 habitants au début du XVIe siècle) lié à la présence royale, des courtisans et autres grands personnages cherchant à demeurer à proximité immédiate de Louis XII. L’attractivité renforcée de la ville entraîne un important pic de constructions d’hôtels seigneuriaux en pierre, mais aussi de nombreuses – et parfois somptueuses – maisons polyvalentes – qui associent activités commerciales au rez-de-chaussée (ouvroir : boutique, atelier) et logements aux étages – souvent en pan de bois. Aussi, les constructions présentées ici appartiennent-elles à différentes catégories d’habitat : majoritairement maisons de bourgeois, commerçants ou artisans, mais également habitations plus modestes des faubourgs, parfois limitées à un seul étage, auxquelles s’ajoutent des demeures aristocratiques où la technique du pan de bois n’est employée que ponctuellement, pour des élévations de bâtiments spécifiques (cages d’escalier, chambre haute, etc.).
5L’architecture en pan de bois, par son caractère modulaire, s’avère en effet particulièrement bien adaptée à divers types de construction. D’une part, elle permet la réalisation d’une architecture sérielle, dans le cadre de programmes de lotissements ou de reconstructions rapides9 ; d’autre part, la complexité technique parfois déployée et l’importance du décor sculpté sur certaines maisons bourgeoises, qui devaient considérablement augmenter le coût de la construction, permettaient à leurs commanditaires de rivaliser avec l’architecture en pierre. En mettant ainsi en évidence leurs moyens financiers, ces derniers revendiquaient leur appartenance à une certaine élite.
TECHNIQUES ET MISES EN ŒUVRE DU PAN DE BOIS
Pignon sur rue et rive sur rue
6La construction en pan de bois de la ville de Blois se caractérise par une relative rareté des maisons à pignon sur rue. En dehors des maisons d’angle10, dont la position parcellaire particulière implique nécessairement la présence d’au moins un pignon sur rue (fig. 2), ce type d’élévation est limité à cinq exemples : 25 rue des Violettes11, 4 impasse Saint-Jean12, 4 rue Couverte (façade encore enduite), une maison actuellement détruite rue Saint-Lubin, qui s’élevait face au débouché de la rue des Violettes (fig. 3)13 ou encore une maison non localisée visible sur un dessin d’E. Gaudet14. Les maisons de Blois, tout comme celles d’Orléans, sont avant tout des maisons rive sur rue où la façade antérieure, et parfois l’élévation postérieure, est en pan de bois et s’insère entre d’épais murs pignons maçonnés au caractère mitoyen. Les abouts des sablières sont solidement ancrés dans les têtes de ces murs pignons qui reçoivent ainsi toutes les charges de la paroi et des planchers.

Fig. 2 > Maison anciennement 15 rue Saint-Lubin / rue des Violettes (détruite), dessin d’A. Quéroy (Quéroy 1864).

Fig. 3 > Maison anciennement rue Saint-Lubin (détruite), dessin d’E. Gaudet (Archives municipales de Blois, 2 Fi 20-100).
7Comme à Orléans ou à Angers, ces murs gouttereaux en façade sont parfois surmontés de lucarnes monumentales (ou lucarne-pignon) qui rappellent la forme d’un pignon. De tels exemples sont conservés sur les maisons 8 et 10 rue Pardessus (fig. 4), 36 rue Porte-Chartraine, mais d’autres, détruits en 1940, sont connus par des documents iconographiques comme aux 16 et 18 rue des Orfèvres (fig. 5)15. Ces lucarnes-pignons, lorsqu’elles ont été supprimées, ont laissé des traces d’assemblages (mortaises orphelines) sur le surcroît du comble, comme au 2 rue des Trois-Clefs (maison sud ; fig. 6). La présence de ces vestiges d’assemblages permet également de restituer les fermes débordantes des lucarnes-pignons parfois disparues, par exemple au 2 rue des Trois-Clefs (maison nord, lucarne actuellement enduite ; fig. 6) et au 23 rue Porte-Chartraine où la lucarne en pan de bois s’élève ici à l’aplomb d’une façade en pierre.

Fig. 4 > Maisons 8 et 10 rue Pardessus (Cl. C. Alix, J. Noblet).

Fig. 5 > Maisons anciennement 16 et 18 rue des Orfèvres, détruites en 1940 (Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont : photothèque, MH 4355A ; Cl. J. Noblet).
Aplombs et surplombs
8À la différence de villes comme Tours ou Bourges, les maisons de Blois se distinguent par la rareté des encorbellements qui, lorsqu’ils existent, sont limités au débordement du premier étage sur le rez-de-chaussée, à l’exception de cinq maisons seulement présentant des surplombs successifs aux étages : la maison dite des Acrobates 3 place Saint-Louis (fig. 7), celle sise au 2 rue des Trois-Clefs (fig. 6), les maisons 1 et 3 rue Saint-Lubin (détruites ; fig. 8), et une dernière visible sur un dessin d’E. Gaudet mais non localisée précisément16.

Fig. 6 > Maison 33 rue du Commerce (à gauche), maison sud 2 rue des Trois-Clefs (au centre), maison nord 2 rue des Trois-Clefs (à droite) (Cl. C. Alix, J. Noblet).

Fig. 7 > Maison 3 place Saint-Louis, dite des Acrobates (Cl. C. Alix, J. Noblet).

Fig. 8 > Maisons anciennement 1-3 rue Saint-Lubin, détruites (Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont : photothèque, MH 4355A ; Cl. J. Noblet).
9Systématiquement, les encorbellements sont renforcés par des poteaux à têtes élargies souvent associés à l’usage d’une entretoise moulurée placée entre les sablières de plancher et de chambrée. Ce procédé se retrouve d’ailleurs sur la majorité des maisons blésoises où l’encorbellement est limité au premier étage : 36 rue Porte-Chartraine17, 46 rue Saint-Lubin, 9 rue Robert-Houdin (fig. 9)18, maison anciennement 6 rue du Puits-du-Quartier détruite en 1865 (fig. 10)19, maison détruite anciennement 15 rue Saint-Lubin/rue des Violettes20. L’emploi de consoles semble donc inexistant à Blois, à l’exception peut-être de la maison 14 rue du Bourg-Neuf où une console est présente sur le poteau sud de cet ensemble partiellement restauré.

Fig. 9 > Maison 9 rue Robert-Houdin (Cl. C. Alix, J. Noblet).
10Quant à la plus simple technique d’encorbellement à solives débordantes dépourvue d’organes de renforts, elle reste peu employée à Blois. On la retrouve en façade sur cour (mur gouttereau sud) à la maison 11 rue des Papegaults (début du XVIe siècle) ou bien sur la façade sud du corps de bâtiment postérieur de la maison 13 rue Pierre-de-Blois, en surplomb sur les Grands Degrés Saint-Louis (ensemble en grande partie restauré21). Dans ces deux exemples, les abouts des solives sont simplement moulurés en quart-de-rond22. L’angle de l’encorbellement peut exceptionnellement être renforcé par un support rapporté comme une console de pierre (15 rue des Trois-Marchands) ou des aisseliers (anciennement 8 rue du Puits-du-Quartier ; fig. 1023).

Fig. 10 > Maisons 6-8 rue du Puits-du-Quartier, détruite en 1865 [a : dessin des façades par Louis de La Saussaye publié dans Boussard et alii 1995 : p. 101. b : photographie de la porte d’entrée du 6 rue du Puits-du-Quartier remontée sur la grange du manoir de la Cheminée-Ronde à Cour-Cheverny (Photographie de F. Lesueur, Archives départementales du Loir-et-Cher)].
11Afin de retenir les poteaux situés aux extrémités des façades, des pierres de taille saillantes (calcaire local) sont souvent encastrées dans les têtes des murs pignons mitoyens. Dans plusieurs cas, ces pierres sont moulurées en quart-de-rond et munies d’une feuillure à l’arrière : il est possible qu’il s’agisse ici de remplois de corbeaux à crochet tournés à 45° (de champ) par rapport à leur situation initiale (fig. 11). Ces pierres de retenue servent à contrecarrer la poussée de la façade vers la rue, rôle qui, dans les autres villes de la région, est assuré par les porte-à-faux liés aux techniques de surplomb des étages (solives ou sommiers débordants, poteaux à têtes élargies parfois dotés d’aisseliers ou de consoles). À Blois, ces pierres saillantes constituent donc un efficace procédé anti-déversement parfaitement adapté au contexte des façades à l’aplomb, qui a été répertorié sur 61 maisons24 (fig. 1 et annexe ; fig. 5, 13, 16, 17b). Sur certaines parcelles, la présence de ces pierres demeure le seul indice permettant d’attester l’existence d’anciennes façades en pan de bois détruites ou remplacées par des parois en pierre. Notons que nous avons également reconnu ce procédé sur au moins sept maisons de la ville de Poitiers : 172 Grand-Rue ; 39 rue Jean-Macé ; 38 rue Arsène-Orillard, 52 rue Arsène-Orillard ; entre les 3 et 5 rue Cloche-Perse ; 10 rue des Trois-Rois ; 19 rue Saint-Pierre-le-Puellier25. À Orléans, un procédé proche a été ponctuellement observé, entre les 24 et 26 place du Châtelet, entre les 39 et 41 rue du Poirier, et peut-être au 12 rue de la Poterne. Un ou deux corbeaux à crochets sont encastrés dans les têtes des murs pignons mitoyens pour renforcer l’appui des abouts de sablières, ne nécessitant donc pas un positionnement sur champ de ces pierres, à l’inverse de celles retenant des poteaux à Blois ou à Poitiers. Mais à Orléans, où les façades à l’aplomb dominent dès la fin du XVe siècle, ce dernier procédé reste minoritaire puisqu’on lui a préféré l’emploi de tirants en fer qui jouent le rôle d’élément anti-déversement.
Ossatures secondaires
12À l’inverse de villes comme Orléans, Bourges, Aubigny-sur-Nère, Dijon ou encore Poitiers, les ossatures comprenant exclusivement des panneaux de croix de Saint-André sont minoritaires. En effet, seuls six exemples ont été recensés aux 46 rue Saint-Lubin (surcroît détruit et remplacé par un étage à ossature en grille au XVIIIe siècle), 2 rue du Puits-Châtel (fig. 12), 25 rue des Violettes (très remanié), 33 rue du Commerce (fig. 6), ainsi qu’à la façade postérieure sur cour (mur nord) du 41 bis rue du Commerce et antérieure de la maison détruite 18 rue des Orfèvres (fig. 5).
13Le pan de bois blésois se distingue aussi par une récurrence du contreventement à losanges aux étages (une trentaine d’exemples), tandis que des croix de Saint-André arment le surcroît du comble (fig. 1, 16). Ce type d’ossature à losanges existe dès le XVe siècle et semble perdurer jusque dans la deuxième moitié du XVIe siècle où il est associé à un décor « Renaissance » (32 rue de la Chaîne ; fig. 13). Bien souvent, ces élévations ne comptent qu’un seul étage surmonté d’un comble à surcroît ; parfois deux26. Signalons leur présence sur trois étages, attestée seulement sur deux maisons, l’une rue Saint-Martin (fig. 14)27, l’autre au 2 rue Saint-Lubin28, respectivement détruite en 1839 et 1940. Plus rarement, le motif du losange apparaît en façade sur cour comme au 19 rue Chemonton ou sur le corps d’un bâtiment postérieur, au 50 rue Denis-Papin29.
14Enfin, ce motif est très fréquemment combiné à celui de la croix de Saint-André comme dans la partie orientale de la façade du 17 rue des Trois-Marchands ou au 14 rue du Bourg-Neuf. Au 9 rue Robert-Houdin (fig. 9), les losanges sont réservés à la travée centrale, aveugle à l’origine, tandis que les croix de Saint-André occupent les travées latérales (nord et sud) et sont associées à chaque fois à une croisée (l’extrémité sud avec des potelets et des entretoises est un allongement ancien de la façade, peut-être contemporain de la construction). De même, au 5 de la rue Beauvoir, les losanges sont dans la travée centrale, des croix de Saint-André armant les travées latérales (fig. 15).

Fig. 11 > Maisons 8 et 10 rue Pardessus : pierres de retenue encastrées dans le mur pignon mitoyen ; engoulants sur les sablières de chambrée et pinacles à crochets sur les poteaux (Cl. C. Alix, J. Noblet).

Fig. 12 > Maison 2 rue du Puits-Châtel, dite de l’Image Saint-Michel [a : mur pignon sud ; b : mur gouttereau est rue du Puits-Châtel ; c : mur gouttereau ouest rue des Papegaults (Cl. C. Alix, J. Noblet)].

Fig. 13 > Maison 32 rue de la Chaîne avant restauration (Cl. C. Alix, J. Noblet).

Fig. 14 > Maison anciennement rue Saint-Martin (détruite), dessin de L. de la Saussaye publié dans Boussard et alii 1995 : p. 99.

Fig. 15 > Maison 5 rue Beauvoir (Cl. C. Alix, J. Noblet).
15À l’étage de la maison 25 rue Saint-Honoré, les losanges cohabitent ici avec d’autres motifs : cette façade présente une organisation parfaitement symétrique marquée par un effet de miroir s’organisant autour du poteau central, qui reçoit latéralement de petits éperons formant un motif de chevrons, tandis que les extrémités de la paroi sont constituées de losanges. Enfin, autre cas de figure, au 21 rue de Beauvoir, les losanges règnent sur toute la façade à l’exception de l’extrémité gauche occupée là encore par des croix de Saint-André, présentes également sur le surcroît. Toutefois, ces dernières ne sont pas séparées par des entretoises comme ailleurs et peuvent s’assimiler à des losanges de taille très développée30.
16Technique coûteuse en raison du nombre important de pièces de bois et d’assemblages nécessaires à leur réalisation, ces ossatures à losanges permettaient la mise en valeur des façades de maisons. La résille ainsi créée fragmentait la surface de la paroi en de nombreux motifs géométriques, qui devaient contraster avec la couleur du hourdis. La récurrence de ce « décor » à Blois n’est pas sans rappeler les losanges créés par les briques noires de l’aile Louis XII du château, motifs par ailleurs fréquents dans l’architecture aristocratique brique et pierre du Val de Loire depuis le XVe siècle31.

Fig. 16 > Maison 5 rue des Minimes (Cl. C. Alix, J. Noblet).
17En revanche, l’ossature secondaire en grille, associant poteaux et tournisses à des éléments raidisseurs obliques (décharges, éperons, guettes), nécessitant un moindre investissement technique et esthétiquement plus sobre, se rencontre également à Blois, tant en façade sur rue qu’en élévation postérieure32. Par ailleurs, on la retrouve souvent employée pour les murs mitoyens comme aux 18 rue Beauvoir, pour le pignon nord du 37 rue Porte-Chartraine, ou pour le pignon est du 13 rue du Puits-Châtel.
18Cette technique du pan de bois à grille va perdurer jusqu’à la fin du XVIIIe siècle dans le cadre de reconstructions totales (façade antérieure du 39 quai Amédée-Constant ; élévation sur cour du 31 rue de la Chaîne) ou partielles (rehaussements : 2 rue Porte-Bastille, 44 et 46 rue Saint-Lubin ; réparations : étage de la maison occidentale du 30 rue de la Foulerie). À noter qu’au XIXe siècle, l’ossature à grille se caractérise par une disparition des éléments raidisseurs obliques et par un espacement plus important des poteaux (par exemple : rehaussement de la façade antérieure du 36 rue de la Foulerie33).
19Parmi toutes ces ossatures, l’une d’elles se distingue à la maison d’angle 2 rue du Puits-Châtel, dite de l’Image Saint-Michel (fig. 12)34. Situé à un emplacement privilégié car donnant sur l’ancien carroi Saint-Michel, qui correspond au carrefour formé par les rues du Puits-Châtel, des Papegaults, des Juifs, du Poids-du-Rois et de la Fontaine-des-Élus, ce bâtiment présente trois façades en pans de bois, à savoir le mur-pignon sud et les deux gouttereaux – sur la rue des Papegaults à l’ouest et du Puits-Châtel à l’est– tandis que le quatrième mur, le mur pignon nord, mitoyen et aveugle, est en maçonnerie. Sur chaque façade, l’élévation se compose d’un rez-de-chaussée et d’un étage surmonté d’un comble.
20Le mur-pignon occidental, face au carrefour, était initialement couvert d’une ferme débordante comme le prouvent les vestiges de mortaises sur la sablière du comble et le poinçon de la ferme de tête. Cette façade principale se différencie par l’utilisation de panneaux de croix de Saint-André, exceptionnellement répartis en trois registres à l’étage. Plusieurs systèmes d’assemblages maladroits sont visibles sur les poteaux corniers : abouts des entretoises assemblés à mi-bois renforcés par des clous, têtes de certaines croix de Saint-André retaillées avec des embrèvements. Ces indices témoignent peut-être d’un hiatus chronologique entre la construction de la façade principale (pignon sud) et des façades latérales (murs gouttereaux). Une autre hypothèse viserait à considérer les trois façades comme contemporaines, mais avec un mur-pignon sud initialement plus large et réduit lors d’un recul de la structure vers le nord, suite, par exemple, à un alignement de la voirie ou à la suppression d’un encorbellement, alors situé au-dessus du rez-de-chaussée. En l’absence de réelle étude fine d’archéologie du bâti, il reste difficile d’être plus précis. De plus, la compréhension des élévations est rendue plus complexe à cause de remaniements liés à une restauration au cours de la seconde moitié du XIXe siècle35. Néanmoins, on peut observer que les niveaux de chacune des trois façades sont séparés par des doubles sablières, assemblées par des prisonniers chevillés, dont les abouts sont assemblés aux poteaux corniers présentant des élargissements en pied et en tête. Sur les murs gouttereaux (fig. 12), les élargissements en tête de ces poteaux reçoivent également les mortaises pour des guettes qui constituent les éléments principaux du contreventement. Au centre des gouttereaux, deux autres guettes s’assemblent de part et d’autre d’un poteau, avec un sens de montée inversé dessinant ainsi un motif de chevron. L’originalité tient également au fait que ces poteaux centraux présentent une tête légèrement élargie sous laquelle s’assemblent les guettes à l’aide de petits embrèvements accompagnant les mortaises. En outre, cette ossature à poteaux et guettes est renforcée par de petits éléments secondaires de raidissement correspondant à des entretoises ou à de courts éperons (uniquement en façade est).
21Partant, le caractère atypique de cette construction nous conduit à souligner son intérêt : l’absence de marqueur chronologique et de points de comparaisons locaux invite à s’interroger sur sa datation, laquelle pourrait être antérieure au XVIe siècle.
Outils et assemblages
22À l’image du reste du Val de Loire, les pièces de bois, en chêne, sont débitées et équarries à la hache, l’usage de la scie étant toutefois attesté dans la seconde moitié du XVIe siècle, pour la réalisation de pièces de petite section, comme le suggère la présence de traces (dents ou triangles de rencontre de scie de long) sur les croix de Saint-André (33 rue du Commerce ou façade postérieure sur cour du 41 bis rue du Commerce).
23L’assemblage à tenon-mortaise est prépondérant mais le mi-bois a été observé à la croisée des bois sur certaines ossatures à losanges et croix de Saint-André à partir du milieu du XVIe siècle (33 et 41 bis rue du Commerce). Comme à Orléans, l’emploi de deux sablières superposées à l’aplomb occasionne l’utilisation de faux-tenon, également appelé prisonnier (2 rue du Puits-Châtel, etc.). Les sablières peuvent être enturées (9 rue Robert-Houdin), parfois en sifflet (13-15 rue Beauvoir).
24À Blois, les assemblages des abouts de sommiers s’effectuent souvent par enfourchement (fig. 9, 16) sur des poteaux de forte section dont la tête est élargie (12 rue Robert-Houdin, 25 rue Saint-Honoré, 5 rue des Minimes), parfois d’un seul côté (9 rue Robert-Houdin ; 3 rue du Lion-Ferré). Notons que si ce procédé se retrouve à Tours, inversement, il n’est jamais employé à Orléans où on lui préfère un système de linçoir (petite entretoise) inséré entre deux poteaux afin de créer une trémie servant à l’ancrage de l’about de la poutre maîtresse du plafond.
25Surtout, l’une des originalités du pan de bois blésois réside dans l’assemblage des têtes de certains piédroits de fenêtre dans le linteau : le tenon-mortaise est soit complété d’un embrèvement (26 rue de la Chaîne ; 15 rue des Trois-Marchands ; 17 rue des Trois-Marchands) (fig. 17a), soit il est doté d’un flottage36 dont les moulures assurent la jonction avec la découpe de l’arc surbaissé sculpté sur la sablière (12 rue Robert-Houdin) (fig. 17b). Le premier procédé, dans le cas d’un décor limité au seul poteau (tête du pinacle mais sans retour des moulures sur la sablière), évite l’emploi d’un « flottement », plus difficile à réaliser, pour l’extrémité supérieure du décor en relief.

Fig. 17 > Systèmes d’assemblages des têtes de poteaux [a : Maison 26 rue de la Chaîne, piédroit de baie sculpté d’un pinacle, avec embrèvement. b : Maison 12 rue Robert-Houdin, poteau sud orné d’un corps de moulures, avec flottage sur la sablière et pierre de retenue (Cl. C. Alix, J. Noblet)].
LES OUVERTURES
Les rez-de-chaussée
26Les façades en pan de bois sur rez-de-chaussée maçonné étaient à l’origine assez rares. Dans cette éventualité, il s’agissait parfois de surélévations s’appuyant sur un niveau maçonné plus ancien (4 et 6 degrés Saint-Nicolas ; 36 rue de la Foulerie ?). Si aujourd’hui la majorité des rez-de-chaussée sont en maçonnerie, ils résultent de nombreuses reprises en sous-œuvre destinées à remplacer d’anciens pans de bois. Néanmoins, plusieurs exemples de devanture ancienne sont parvenus jusqu’à nous, rappelant ainsi la vocation commerciale du premier niveau de ces maisons polyvalentes. Il s’agit parfois de traces ténues comme des vestiges d’assemblage pour éléments de devanture au 9 rue Robert-Houdin (fig. 9), ou de dispositifs attestés par l’iconographie pour les maisons 1-3 rue Saint-Lubin (fig. 8), 6 rue du Puits-du-Quartier (fig. 10), ou encore celle de la rue Saint-Martin détruite en 1839 (fig. 14). Au 15 rue Saint-Lubin/rue des Violettes, les représentations anciennes montrent que les devantures étaient délimitées à l’angle par un large poteau cornier sculpté de colonnettes dont l’une était torse (fig. 2). Au 2 rue du Puit-Châtel (fig. 12c), le mur gouttereau ouest conserve les vestiges d’une ancienne devanture, soulignée par une moulure concave suivant l’arête du linteau (sablière) et des piédroits (poteaux à tête élargie). À l’inverse, le mur gouttereau est, principalement aveugle, comportait une porte piétonne (actuellement murée) munie d’aisseliers courbes formant un dessin d’arc en plein-cintre sous le linteau (fig. 12b). Une porte semblable ajoure le rez-de-chaussée de la maison des Acrobates (fig. 7), 3 place Saint-Louis, et témoigne de la transformation au XVIe siècle de la devanture primitive (vers 1466-1476).
Les ouvertures des étages
27Les fenêtres principales de ces maisons correspondent à des croisées ou demi-croisées sur l’encadrement desquelles se concentrait souvent l’essentiel du décor sculpté (voir infra). Peu d’entre elles possèdent encore leurs meneaux ou leurs traverses : traverses au premier étage du 21 rue Beauvoir, au premier étage de la façade sur cour du 11 rue des Papegaults (fig. 18), aux étages du 2 rue des Trois-Clefs (maison sud), meneaux et traverses à la maison des Acrobates 3 place Saint-Louis (fig. 7) et au 41 bis rue du Commerce (façade sur cour du bâtiment postérieur ; fig. 19). Dans ce dernier exemple (vers 1550-1560), où les croisées ont été ultérieurement occultées par l’insertion de croix de Saint-André (premier étage) ou de potelets (deuxième étage), le meneau est constitué de deux pièces de bois distinctes assemblées de part et d’autre de la traverse, à l’inverse de la maison des Acrobates (entre 1466 et 1476) où le meneau monoxyle recevait les deux éléments de la traverse. Enfin, même si cela n’a pu être vérifié dans le détail, à partir de la fin du XVe siècle, la majorité des baies devaient être dotées de vantaux pivotant sur des gonds et logés dans des feuillures en face interne de la paroi.

Fig. 18 > Maison 11 rue des Papegaults, premier étage de la façade postérieure sur cour, vestiges de la baie avec traverse et piédroit sculpté d’un pinacle à crochets, dont l’assemblage de tête présente un recouvrement de la sculpture sur la sablière (Cl. C. Alix, J. Noblet).

Fig. 19 > Maisons 41 bis rue du Commerce, premier étage de la façade sur cour du corps de bâtiment postérieur. L’ancienne croisée a été occultée par des croix de Saint-André. À gauche : tête dans médaillon en pierre insérée dans le mur de clôture (Cl. C. Alix, J. Noblet).
28En partie supérieure, les croisées étaient parfois jouxtées de jours rectangulaires, comme aux 8 et 10 rue Pardessus (fig. 4), au 3 rue du Bourg-Saint-Jean ou 36 rue Saint-Lubin, souvent murés par la suite. Ces jours étaient placés dans le prolongement horizontal du registre haut de l’ouverture de la croisée, ce qui formait parfois un ajourement continu de la façade, observé par exemple sur nombre de maisons orléanaises. Un tel dispositif existait peut-être sur le bâtiment d’un hôtel situé au sud-ouest de l’avant-cour du château de Blois : les potelets représentés sur un dessin correspondraient alors aux piédroits de jours comblés ultérieurement37.
29Les petits jours ou oculi losangés visibles sur quelques maisons sont des aménagements postérieurs réalisés le long de pièces obliques de l’ossature (à losanges) à l’emplacement de panneaux de hourdis (2 rue des Trois-Clefs, maison nord : jours murés). Ils fournissaient ainsi un éclairage supplémentaire et localisé pour les pièces des étages et parfois étaient protégés par un barreau, comme à l’étage de la maison 26 rue de la Chaîne38.
30Enfin, les lucarnes de comble étaient également dotées d’un meneau et parfois d’une traverse, qui ont aujourd’hui la plupart du temps disparu ou sont restaurés, tout comme leur fermette de tête débordante qui pouvait être ornée de planches de rives, à l’image de celle conservée au 12 rue Pardessus formant un motif trilobé.
Éléments de circulations et dessertes
31Comme la majorité des maisons urbaines des XVe-XVIe siècles, ces habitations en pan de bois à étages nécessitaient une distribution verticale assurée par un escalier en vis logé dans une cage, dans-œuvre (par exemple 6 impasse Meslier, 3 place Saint-Louis) ou hors-œuvre, cette dernière possibilité impliquant la présence d’une tourelle d’escalier. Par ailleurs, l’existence de corps de logis postérieurs disposés en fond de parcelle entraînait la construction de galeries et coursières afin de mettre en communication les bâtiments situés de part et d’autre de la cour intérieure. Bien entendu, ces éléments de desserte utilisent souvent la technique du pan de bois. Ainsi, cages et tourelles d’escalier sont fréquemment édifiées en pan de bois à grille avec des éléments obliques destinés à raidir la structure. Au 13 rue Haute (fig. 20), une cage demi hors-œuvre du milieu du XVIe siècle, maçonnée en partie basse, s’élève ensuite sur deux niveaux en pan de bois et abrite encore un escalier en vis dont le noyau est sculpté d’une main courante en spirale. Une tourelle hors-œuvre de la première moitié du XVIe siècle, détruite en 1940, existait au 20 rue du Vieux-Pont39 et possédait une porte d’entrée au linteau orné d’une accolade sommée d’un fleuron et flanquée de pinacles (fig. 21). Cet escalier, éclairé par des jours, desservait à la fois un corps de logis et des coursières sur quatre niveaux. Signalons également, l’existence de tourelles en bois associées à des habitations construites en pierre. Ainsi, au 34 rue du Puits-Châtel (XVIe siècle), où la tourelle d’escalier hors-œuvre à pan coupé est située dans l’axe du couloir central au rez-de-chaussée40. Dans l’habitation en pierre du 24-26 rue du Puits-Châtel, la tourelle est située au revers du mur de clôture et dessert le bâtiment est, tandis qu’une coursière enjambant le porche d’entrée relie le bâtiment occidental. Ici, l’absence d’éléments stylistiques et techniques caractéristiques rend difficile l’attribution d’une datation certaine, tout comme pour la tourelle d’escalier du 8 rue des Carmélites, puisque ce mode de construction perdure aux XVIIe et XVIIIe siècles pour les cages d’escalier en bois41.

Fig. 20 > Maison 13 rue Haute, façade sur cour et tourelle d’escalier (Cl. C. Alix, J. Noblet).

Fig. 21 > Maison anciennement 20 rue du Vieux-Pont, détruite en 1940, façades sur cour, tourelle d’escalier et coursières (Dessin d’E. Gervais publié dans Blois, passé et présent 1900 : 2e numéro, pl. 11).
32De très nombreux exemples de coursières du XVIe siècle ont été repérés : 6 rue Pierre-de-Blois, 13 rue Haute, etc. À l’hôtel dit de Vareilles, 5 rue du Puits-Châtel, la galerie sur cour possède trois niveaux : les deux premiers sont en pierre (voûtés d’ogives) alors que le couvrement du dernier est en pan de bois42, autre témoignage de la mixité des matériaux employés. La sablière de toit est portée par des supports sculptés de personnages tenant des écus et reliés à des aisseliers courbes. La moulure de l’ensemble forme un arc segmentaire délimitant l’ouverture de la galerie.
33Ce type d’ouverture de coursière à aisseliers courbes se retrouve fréquemment à Blois. Ainsi, aux 1-3 rue du Puits-Châtel, les derniers niveaux de la galerie présentent de larges ouvertures dont le tracé du couvrement forme un arc en anse-de-panier43. Seul le dernier niveau conserve les éléments d’un garde-corps de la fin du XVe ou du XVIe siècle (poteaux chanfreinés à congés, allège à potelets) par la suite surélevé au XVIIe ou XVIIIe siècle par l’adjonction d’un registre de potelets.
34Le pan de bois se prête également à la construction de petites structures en encorbellement, comme à l’angle de l’oratoire de la reine Anne, où une galerie (détruite) le reliait à l’orangerie du château : un garde-corps à allège en croix de Saint-André était surmonté de trois grandes ouvertures (par la suite obstruées) dont le couvrement formait un dessin d’arc surbaissé grâce aux aisseliers courbes disposés entre les têtes des poteaux et la sablière de toit44. Une structure en pan de bois similaire formait le « promenoir de Catherine de Médicis » situé au sommet de l’orangerie45. Autre exemple, une chambre-haute en pan de bois à croix de Saint-André surplombait la tour d’escalier octogonale de la demeure médiévale, aujourd’hui détruite, dite de la Tour d’Argent (fig. 22)46. Enfin, au 13 rue Pierre-de-Blois (fig. 23), un pontet enjambant la rue relie encore les deux corps de bâtiment de l’hôtel de Villebresme47.

Fig. 22 > Maison médiévale dite de la tour d’Argent, anciennement à l’angle de la rue des Trois-Clefs et de la rue de la Poissonnerie, avec chambre haute en pan de bois surplombant la tourelle d’escalier, dessin d’A. Quéroy (Quéroy 1864).

Fig. 23 > Hôtel de Villebresme, 13 rue Pierre-de-Blois, pontet enjambant la rue (Cl. C. Alix, J. Noblet).
35À l’intérieur des maisons, la desserte des pièces était assurée par des cloisons souvent en pan de bois à grille, dont subsistent de nombreux exemples comme au rez-de-chaussée du 15 rue Beauvoir ou 11 rue des Papegaults. Par ailleurs, certaines cloisons disparues peuvent être restituées grâce aux mortaises demeurant visibles dans les plafonds (par exemple : couloir du 14 rue du Puits-Châtel).
Hourdis et revêtements
36L’absence de données issues d’observations menées lors des travaux de restaurations ne permet pas de préciser la nature du hourdis pour les XVe et XVIe siècles. Notons que du torchis est encore visible sur une partie du mur gouttereau oriental de la maison 74 rue du Bourg-Saint-Jean alors que l’essentiel de la paroi est rempli de petits moellons de calcaire enduits. Cette pierre locale a également été observée sur d’autres maisons ; il est vraisemblable qu’elle ait été fréquemment utilisée comme hourdis à différentes époques. En outre, des briques sont attestées en remplissage de certaines façades avant leur restauration à la fin du XXe siècle, comme au 3 rue du Lion-Ferré48, au 21 rue Beauvoir49 ou au 28 rue de la Chaîne50. Dans ce dernier exemple, les briques sont taillées ou disposées obliquement de manière à suivre l’orientation des pièces de bois des croix ou des losanges. C’est également ce type de disposition de briques qu’Albert Laprade observa vers 1942 sur la façade nord de la maison 38 rue Saint-Lubin et qu’il reproduisit sur l’une de ces planches ; ce hourdis est actuellement recouvert d’un enduit51. De tels hourdis de briques sont bien connus à Orléans, tout comme à Tours, pour le XVIe siècle.
37Comme d’autres villes du Val de Loire, les revêtements par un essentage d’ardoises sont attestés à Blois sur des documents iconographiques du XIXe et de la première moitié du XXe siècle, comme par exemple sur le pontet de l’hôtel de Villebresme52, la maison d’angle 1 rue Fontaine des Élus/28 rue Foulerie53, la maison d’angle du carroi Saint-Michel 2 rue du Puits-Châtel/rue des Papegaults54, la maison détruite 15 rue Saint-Lubin à l’angle avec la rue des Violettes (fig. 2)55, ou encore une tourelle d’escalier sur cour des Degrés Saint-Nicolas56. De nombreuses façades en pan de bois blésoises sont également représentées avec un essentage d’ardoise sur les dessins d’E. Gaudet57. Dans certains cas, il peut être prouvé que ces revêtements protecteurs furent apposés ultérieurement à la construction de la façade puisque des traces de décors sculptés indiquent que l’ossature en bois était initialement apparente.
38Bien entendu, l’absence d’études stratigraphiques empêche de connaître la polychromie des façades en pans de bois blésoises, probablement rehaussées de couleurs à certaines époques comme leurs homologues orléanaises : signalons l’observation de traces ténues de pigment rouge sur certaines pièces de bois, sans qu’il soit possible de préciser l’époque de leur pose58.
MISE EN VALEUR PAR LE DÉCOR : LES SPÉCIFICITÉS DE LA SCULPTURE59
39Du milieu du XVe au milieu du XVIe siècle, le décor le plus fréquemment observé consiste en la disposition de pinacles sur les piédroits et/ou sur les poteaux de l’ossature principale, voire même parfois sur les potelets d’allège. Dans les maisons les plus ornées, toutes les pièces de bois, à l’exception des croix de Saint-André et des losanges, participent du décor couvrant de la façade. Ces pinacles quadrangulaires, disposés à angle droit (façade sur cour 11 rue des Papegaults, fig. 18 ; 8-10 rue Pardessus, fig. 11 ; 30 rue de la Foulerie) et à 45 degré (maison des Acrobates, 36 rue Saint-Lubin), avec ou sans crochets, sont parfois associés aux corps de moulures formant des accolades ou des arcs surbaissés régnant sur les éléments horizontaux tels que linteaux, entretoises, ou sablières. La jonction entre fûts de pinacles et corps de moulures horizontales s’effectue par l’intermédiaire d’assemblage à flottage nécessitant parfois des découpes complexes, comme ceux visibles sur la maison des Acrobates60. Les fûts reposent sur des bases prismatiques, eux-mêmes parfois portées par des culots, éléments pouvant déborder au-devant de la sablière de chambrée du niveau inférieur (3 rue du Bourg-Saint-Jean, 36 rue Saint-Lubin), tout comme les pointes sur les sablières de plancher du niveau supérieur (28 rue de la Chaîne, 11 rue des Papegaults ; fig. 18).
40Ces éléments sculptés en relief ont souvent été victimes de bûchement lors de la fixation des lattis destinés à recevoir les enduits recouvrant les façades dès le XIXe siècle : les traces de leur négatif subsistent parfois sur les bois, comme aux 2 rue des Trois-Clefs (maison nord), 56 rue Denis-Papin, 34 rue Croix-Boissée, 1 rue Fontaine-des-Élus/28 rue de la Foulerie, 31 rue des Trois-Marchands, 46 rue Saint-Lubin.
41De petits motifs géométriques amortissent parfois les extrémités des corps de moulures des sablières de plancher (46 rue Saint-Lubin : base prismatique disposée horizontalement) ou des sablières de chambrée (28 rue de la Chaîne : congé en cuillère). Toutefois, les larmiers de ces dernières sont très couramment engoulés (26 rue de la Chaîne, 30 rue de la Foulerie, 21 rue Beauvoir, 8 rue Pardessus, hôtel de Villebresme 13 rue Pierre-de-Blois, 17 rue des Trois-Marchands où le motif est bûché)61. Dans le détail, une grande variété de représentations caractérise ces sculptures (poils, écailles, dents, oreilles, langues ; fig. 24). Ce motif d’engoulant, véritable poncif, se retrouve également aux abouts des entretoises ornées d’accolade délimitant les registres des compartiments latéraux (10 rue Pardessus). Dans le cas d’encorbellement, l’engoulant est présent aux extrémités de l’entretoise entre sablières comme au 36 rue Porte-Chartraine, où les moulures portent elles aussi un abondant décor feuillagé peuplé d’animaux mêlant rosette, grappes de raisins, glands et feuilles de chêne.

Fig. 24 > Motifs d’engoulants sur sablières ou entretoises [a : 26 rue de la Chaîne. b : 8 rue Pardessus. c et d : 30 rue de la Foulerie (maison est). e : 30 rue de la Foulerie (maison ouest). f : 36 rue Porte-Chartraine : engoulant sur entretoise couvrant le rez-de-chaussée, avec frise de motifs feuillagés et glands (Cl. C. Alix, J. Noblet)].
Les programmes
42Comme à Orléans, les exemples de programmes sculptés sont peu nombreux à Blois, en raison du nombre limité de maisons à encorbellements, propices au développement de thèmes iconographiques grâce à l’abondance des champs décoratifs proposés par les organes de surplomb (poteaux corniers, consoles, entretoises).
43Si au 2 rue des Trois-Clefs (maison nord) les poteaux portant l’encorbellement sont simplement ornés de colonnettes engagées polygonales (fig. 6), en revanche, ceux de la maison des Acrobates (3 place Saint-Louis62) et ceux de la maison anciennement 6 rue du Puits-du-Quartier (détruite en 1865 et dont la porte a été remontée sur la grange du manoir de la Cheminée-Ronde à Cour-Cheverny63) présentent des sculptures figurées en fort relief. À la maison des Acrobates (fig. 7), bâtie entre 1466 et 1476, il s’agit de culots (masques représentant des visages) disposés en amortissement des moulures des sablières ou de personnages en pied intercalés entre les pointes de pinacles et les culots coniques (fig. 25a et b). Ces derniers personnages, caractérisés par des postures dynamiques traduisant une certaine agitation, renvoient au thème de la « fête » et de la farce comme l’a souligné Florence Journot64, et participent peut-être d’une scène générale sur le thème de la « Tentation courtoise » figurée sur le chapiteau central du dernier niveau65. Ce goût pour les représentations de personnages en mouvement se retrouve avec le contorsionniste sculpté sur une console du pontet 13 rue Pierre-de-Blois où il est associé à un homme en buste encapuchonné (fig. 25c).
44Quant au rez-de-chaussée du 6 rue du Puits-du-Quartier (fig. 10), il possédait un des seuls programme religieux comptant à l’origine trois personnages (Marie, Saint-Jean ? et une troisième figure disparue66) ; l’accolade située sur le linteau de la porte, ornée de dragons appartenant au bestiaire médiéval, était sommée non par un traditionnel fleuron, mais par la représentation d’un homme placé debout tenant le manche d’un ustensile plongé dans un récipient. Si l’essentiel du décor reste dans la tradition gothique, des éléments Renaissance se remarquent, notamment avec le poteau sculpté de la Vierge, traité comme un pilastre, tandis que de petits culots godronnés et des motifs de rais de cœur animent les moulures de l’accolade du linteau, ce qui permet de dater la maison des années 1520-1530.

Fig. 25 > Sculptures figurées sur culots [a et b : maison dite des Acrobates, 3 place Saint-Louis. c : pontet 13 rue Pierre-de-Blois (Cl. C. Alix, J. Noblet)].

Fig. 26 > Ornements sculptés [a : 8 rue Pardessus, premier étage. b : 10 rue Pardessus, potelet d’allège de la croisée du premier étage. c et d : 36 rue Saint-Lubin, demi-croisée du premier étage (Cl. C. Alix, J. Noblet)].
Les décors mêlant gothique et première Renaissance
45La cohabitation de deux répertoires ornementaux se retrouve sur plusieurs façades blésoises, comme aux 1 et 3 rue Saint-Lubin (détruites en 1940)67, où par exemple les têtes élargies des poteaux du rez-de-chaussée à décor fuselé ou à imbrications reçoivent des culots imagés (personnages en buste encapuchonné ou anges ailés) ; des rangs de perles, des cordelières, des grains associés à un ruban, des denticules ornent les moulures horizontales qui se retournent parfois sur des culots à feuilles d’eau (fig. 8). Comme dans la maison précédente, l’accolade du linteau de la porte du 3 rue Saint-Lubin est ornée d’un bouillon de feuillage et de dragons, mais sa pointe s’achève par un fleuron godronné supportant un putto. Ce type de décor « première Renaissance » subsiste sur de nombreuses maisons : les fûts des pinacles peuvent être couverts d’imbrications végétales ou d’écailles (46 rue Denis-Papin, 21 rue Beauvoir, 8 rue Pardessus, 11 rue des Papegaults), de torsades (21 rue Beauvoir, façades sur cour détruites 20 rue du Vieux-Pont, fig. 21), de feuilles (46 Denis-Papin), de rosettes et de têtes de personnages formant de petits culots à la jonction des retombées de moulures horizontales adjacentes (36 rue Saint-Lubin, 8 rue Pardessus ; fig. 26c et d), ou bien être renflés à l’image de balustres ou de colonnes-candélabres (8 et 10 rue Pardessus ; 3 et 5 rue Beauvoir : éléments sur l’allège bûchés ; fig. 26b). Sur les maisons 8 et 10 rue Pardessus, de petites feuilles d’acanthes sont également associées aux fleurons des accolades ou aux bases des pinacles (fig. 26a).
46Enfin, il convient d’évoquer l’existence d’autres sculptures aujourd’hui disparues, jadis au deuxième étage de la façade sur cour de la maison 9 rue Fontaine-des-Élus, brièvement décrite et photographiée en 1944 par l’architecte Paul Robert-Houdin : les poteaux, vraisemblablement écotés pour certains, étaient traités à l’image de supports surmontés de personnages. Toutefois, il est fort possible qu’il s’agissait d’éléments en réemploi68.
Les décors Renaissance à motifs italianisants
47L’utilisation de plus en plus maîtrisée du répertoire d’outre-monts dans l’architecture royale, avec la construction de l’aile François Ier du château dès 1515, se retrouve ensuite dans les hôtels particuliers en pierre, comme à l’hôtel dit « Viart », dont la façade sur cour reprend la composition en quadrillage avec pilastres superposés et double corps de moulures ou à l’hôtel Denis Dupont, ainsi qu’aux façades de riches maisons bourgeoises (par exemple, maison 8 rue des Papegaults ou 18 rue du Commerce69). L’architecture en pan de bois n’est pas en reste et présente des façades dont l’ornementation appartient essentiellement, voire entièrement, au nouveau vocabulaire transalpin. Au 13 rue Haute (fig. 20), la façade sur cour possède deux étages de galerie dont le garde-corps compte quatre croix de Saint-André séparées par des potelets traités sous forme de pilastres aux fûts ornés de demi-losange et sommés de chapiteaux (fig. 27a). Visuellement, ils soutiennent la corniche, servant d’appui, sur laquelle ressaute au droit de chaque pilastre le corps de moulures, accentuant de la sorte l’élan vertical du motif. Quant au registre supérieur, il comporte deux pilastres au fût plus allongé placés sur les poteaux encadrant l’ouverture. Ces supports font écho au pilastre ornant le poteau cornier de la cage d’escalier.

Fig. 27 > Sculptures Renaissance [a : 13 rue Haute. b : 32 rue de la Chaîne. c : 41 bis rue du Commerce (Cl. C. Alix, J. Noblet)].
48Les maisons des 16 et 18 rue des Orfèvres (détruites en 194070) présentaient deux façades sur rue en pan de bois à grille et à croix de Saint-André dont l’ordonnance offrait de grandes ressemblances avec la façade sur cour du 13 rue Haute : registre d’allège rythmé par des potelets sommés de volutes et ornés de losanges pour la maison de gauche, poteaux latéraux et piédroits de fenêtres recevant également sur leur face antérieure un pilastre à chapiteau corinthisant (fig. 5). On retrouve le ressaut du corps de moulures au droit de chaque pilastre, souligné par l’ajout d’une console en volute, participant d’une volonté de surcharge ornementale dont témoignent également les entretoises ou éperons des compartiments latéraux décorés de losanges sur la maison de gauche. Signalons que toutes ces pièces de bois ornées apparaissent sur les représentations anciennes en fort relief, par rapport aux potelets, aux tournisses ou aux croix de Saint-André formant l’ossature secondaire de la paroi : un enduit recouvrait peut-être ces éléments en retrait. Par ce procédé, les verticales créées par la superposition des supports et les horizontales ménagées par les corniches et appuis fuyants contrastaient nettement sur l’enduit lisse, renforçant ainsi le quadrillage de la façade afin d’imiter l’architecture en pierre.

Fig. 28 > Maison sud du 2 rue des Trois-Clef, premier étage (Cl. C. Alix, J. Noblet).
49La façade du 18 rue Beauvoir possède également des pilastres à chapiteaux corinthisants (celui de droite porte un cartouche dans la corbeille) placés sur les quatre poteaux de l’ossature principale du premier étage (les deux poteaux latéraux et les deux poteaux formant les piédroits de la fenêtre axiale). Les bases des supports, bûchées, étaient juchées sur un piédestal afin de limiter l’étirement du fût du pilastre. Au 32 rue de la Chaîne, l’organisation de la façade est similaire au 18 rue de Beauvoir, avec une différence toutefois concernant les pilastres qui d’une part, sont cannelés et d’autre part, portent par l’intermédiaire de chapiteaux corinthisants71 une corniche ornée d’oves et de dards soulignés par une rangée de denticules (fig. 27b). Notons que la haute qualité décorative de cette façade est renforcée par l’usage d’un pan de bois à losanges (fig. 13). Des cannelures, et même des rudentures, se retrouvent sur les pilastres de la façade sur cour au 41 bis rue du Commerce, qui s’appliquent également sur les meneaux des croisées (fig. 19 ; fig. 27c). Quant à la corniche sommitale, elle présente exactement le même dessin qu’au 32 rue de la Chaîne (fig. 13). Ce riche décor sur bois est complété par l’insertion de médaillons en pierre sur les murs aveugles de clôture de la cour. D’un très beau modelé, ils évoquent naturellement les médaillons de l’hôtel d’Alluye en terre-cuite ou ceux de moindre qualité, mais sculpté dans le même matériau, de l’hôtel dit de Guise. Quant à l’habitation 2 rue des Trois-Clefs (maison sud, fig. 6), elle présente elle aussi une façade sur rue richement ornée, dont chaque étage était rythmé de pilastres superposés aux fûts ornés de tresses et ponctués de disques (fig. 28). De plus, un exceptionnel hourdis de planches ornées de losanges vient remplir les vides laissés par l’ossature. À l’origine, cette façade était très ajourée, chaque niveau comportant quatre demi-croisées couronnées d’un linteau à aisseliers courbes formant un arc surbaissé72.
50Ce motif de tresse se retrouvait sur les fûts des pilastres à chapiteaux apparemment corinthisants qui ornaient poteaux et potelets de la façade en pan de bois à losanges de la rue Saint-Martin détruite en 1839 (fig. 14), connue par le dessin L. de La Saussaye73. Enfin, pour achever ce panorama des maisons à décor Renaissance, évoquons une autre maison disparue mais dont le souvenir est conservé par un dessin, anciennement sise rue des Marchands (fig. 29)74. Les poteaux et potelets étaient ornés de pilastres cannelés à chapiteaux corinthiens (fig. 30). Quant à l’allège du premier étage, assez basse, elle comportait des pilastres beaucoup plus renflés, sommés de chapiteaux ioniques, signe d’une plus grande volonté d’imitation des ordres d’architecture.

Fig. 29 > Maison anciennement rue des Marchands, détruite (Cl. Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont : planothèque, dessin no 064727).

Fig. 30 > Détails des pilastres de la maison anciennement rue des Marchands, détruite (Cl. Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont : planothèque, dessin no 064727).
51En définitive, le riche corpus de maisons en pans de bois encore conservé à Blois se démarque des édifices orléanais ou tourangeaux par l’abondance d’un décor première Renaissance. En effet, à Tours, les ornements du « gothique flamboyant » restent très en vogue, les exemples d’ornementation première Renaissance étant assez rares (64 rue Losserand, 41 rue Colbert, maison à l’angle de la rue et de la place du Grand-Marché) et surtout, ce nouveau vocabulaire n’est jamais utilisé pour organiser l’ensemble de la façade, en reproduisant par exemple la superposition de pilastres visible dans l’architecture en pierre, comme à l’hôtel de Beaune-Semblançay. À l’inverse, la rareté de pièces de bois en saillie portant des encorbellements réduit à Blois la proportion des maisons ornées de grands programmes sculptés. Néanmoins, si aujourd’hui la maison des Acrobates apparaît comme le seul exemple de ce type, elle ne doit pas faire oublier les édifices détruits ou déplacés, comme la maison jadis rue du Puits-du-Quartier. Enfin, par rapport à Orléans, où se retrouve l’emploi majoritaire de maisons rive sur rue, Blois ne possède pas de maisons au décor appartenant à la seconde Renaissance, à l’exception de celui rue des Marchands dont le souvenir est conservé par un dessin. À Orléans, ce décor ne se développe que tardivement à partir du dernier tiers du XVIe siècle et du premier tiers du XVIIe siècle, reprenant ainsi une syntaxe ornementale largement déployée dans l’architecture en pierre dès les années 154075.
52À ces différences d’ordre ornemental, rappelons également quelques spécificités techniques du pan de bois blésois : la première réside dans l’utilisation de pierres de retenue destinées à empêcher le déversement de la façade, la deuxième comprend l’emploi important d’ossature à losanges à valeur hautement décorative, la troisième consiste dans l’existence d’embrèvements, ou d’assemblages à flottage plus complexes, à la jonction entre piédroits de fenêtre et sablière de plancher.
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Roupillard Dominique – La décoration sculptée sur la façade des édifices civils de Blois au XVe siècle, mémoire de maîtrise, Chevalier Bernard (dir.), Université de Tours, s.d., 50 p.
Sartre 1981
Sartre Josiane – Châteaux « brique et pierre » en France, Nouvelles éditions latines, Paris, 1981, 306 p.
Annexe
ANNEXE
INVENTAIRE DES MAISONS DOTÉES DE PIERRES DE RETENUE (ANTI-DÉVERSEMENT)





Notes de bas de page
1 Les Archives municipales de Blois possèdent ainsi un extrait des registres du greffe du bureau des finances de la Généralité d’Orléans daté du 25 juin 1774 et ordonnant « la vérification des plans levés par le Sr Auriousten exécution de ses ordres de différentes rües de la ville de Blois sur lesquels il tracera les lignes de reculements nécessaires pour donner aux dites rües la largeur nécessaire en observant d’y faire contribuer chaque côté de la rue aussi également que faire se pourra » (Archives municipales de Blois, DD 2). Ce plan, conservé aux Archives départementales du Loir-et-Cher sous la cote 1 Fi 225/1, témoigne de la volonté de réaligner les côtés de la Grand Rue, mais aussi des rues des Marchands et de la Poissonnerie. Signalons encore à la Bibliothèque municipale de Blois un Rapport présenté par le Maire de Blois au conseil municipal à l’occasion des plans d’alignement de la ville le 14 avril 1855 (Bibliothèque municipale de Blois, LB 2069) et un second Rapport présenté par le Maire au conseil municipal au sujet des plans d’alignement et de nivellement de la ville du 14 novembre 1863 (Bibliothèque municipale de Blois, LB 3382). Cependant, la plupart des alignements réalisés aux XIXe et XXe siècles concernent des zones situées à l’extérieur de la ville médiévale (Archives départementales du Loir-et-Cher, 8 O 155/1 et 155/2).
2 60 000 m2 pour la rive droite et 20 000 m2 pour la rive gauche (Cospérec 1994 : p. 383).
3 Comme l’aménagement d’un parking rue des Juifs (Cospérec 1994 : p. 391).
4 Cospérec 1986 ; Cospérec 1994. Voir également les dossiers du service régional de l’Inventaire Centre et la Base Mérimée, Ministère de la Culture, en ligne : http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/patrimoine.
5 Entre 1944 et 1946, l’architecte des Monuments Historiques Paul Robert-Houdin avait commencé un recensement des édifices anciens de Blois sous la forme de fiches descriptives complétées par un ou plusieurs documents iconographiques (notamment des photographies). Malheureusement, cet ensemble documentaire a été dispersé par ses héritiers et les Archives départementales du Loir-et-Cher n’ont pu en acquérir qu’une infime partie conservée sous la cote 137 J.
6 Lesueur 1926 : p. 189.
7 Certains de ces documents iconographiques ont fait l’objet de publications : Quéroy 1864 ; Blois, passé et présent 1900 ; Laprade 1942 ; Boussard et alii 1995.
8 Seules deux maisons ont fait l’objet d’une datation par dendrochronologie initiée par la Conservation régionale des monuments historiques de la DRAC Centre (Girardclos, Perrault 2006a ; Girardclos, Perrault 2006) : le 41 bis rue du Commerce (entre 1533 et 1561) et la maison dite des Acrobates (entre 1466 et 1476 pour les plafonds).
9 Exemples d’habitat sériel : 28-30 rue du 1er Septembre, 13 et 15 rue Beauvoir, 30 rue de la Foulerie, 29 et 31 rue des Trois-Marchands. Dans ces deux derniers exemples, les façades des deux unités d’habitation s’organisent symétriquement de part et d’autre d’un mur pignon maçonné et présentent une ornementation sculptée. À l’inverse, dans les deux premiers exemples, les unités d’habitation sont séparées par des parois en pan de bois mitoyennes.
10 1 rue Fontaine-des-Élus / 28 rue de la Foulerie ; 2 rue du Puits-Châtel / rue des Papegaults ; 15 rue des Trois-Marchands / Degrés-Saint-Nicolas ; 17 rue des Trois-Marchands / Degrés-Saint-Nicolas ; 38 rue Saint-Lubin / rue Robert-Houdin. Voir également les maisons détruites en 1940 : 2 rue Saint-Lubin / place Louis XII (dessin d’E. Gaudet : Archives municipales de Blois, 2 Fi 20 – 111 ; carte postale coll. Bruno Guignard reproduite dans dossier Inventaire IA00141049, 81 41 1284 X) ; 15 rue Saint-Lubin / rue des Violettes (eau-forte Quéroy 1864 : pl. « Rue des Violettes, rue St. Lubin » fig. 2 ; photographie : Archives départementales du Loir-et-Cher, fond Lesueur : F 2131 ; photographie : Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont ; peinture à l’huile vers 1890 par Gervais, Bibliothèque municipale de Blois, RLZ 134 ; dessin au crayon rehaussé de pastel de 1927 par E. Gaudet, Bibliothèque municipale de Blois, RLZ 135 ; reproduction d’un dessin à la plume par Gilloy de 1939, Bibliothèque municipale de Blois, RLZ 136).
11 Dans cette rue, cette maison est l’un des seuls bâtiments préservés suite aux destructions de 1940. Elle est représentée notamment sur plusieurs dessins : d’E. Gaudet (Archives municipales de Blois, 2 Fi 20-086 et 2 Fi 20-157) ; Bibliothèque municipale de Blois, fonds icono no 400, RLZ 136.
12 Il s’agit d’une façade s’élevant dans une voie au caractère secondaire, dont le pignon était initialement muni d’une ferme débordante comme le suggère le vestige de console encore visible à droite.
13 Représentée sur une peinture d’E. Gervais vers 1890 (Bibliothèque municipale de Blois, fonds icono no 395) et sur des dessins d’E. Gaudet (Archives municipales de Blois, 2 Fi 20-100 ; Bibliothèque municipale de Blois, fonds iconographique no 396, RLZ 135). Dans la même rue, la maison anciennement sise au no 1 a fait l’objet de très nombreuses représentations avec une élévation rive-sur-rue à l’exception d’un dessin (Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont : planothèque, dessin no 064723-2) figurant la restitution d’un pignon. La destruction de ces maisons empêche de vérifier la véracité de cette proposition.
14 Archives municipales de Blois, 2 Fi 20-081.
15 Ces façades ont été photographiées par M. Mieusement (Blois, passé, présent 1900 : 1er numéro, pl. 9) et par F. Lesueur (Bibliothèque municipale de Blois, no 410), mais également dessinées par Quéroy 1864 : pl. « Rue des Orfèvres ». Ces maisons apparaissent aussi sur une photographie et sur un relevé de la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont : photothèque ; planothèque, dessin no 064724.
16 Archives municipales de Blois, 2 Fi 20-110.
17 Dispositif visible dans la boutique actuelle : l’entretoise entre les sablières est sculptée et une mortaise laisse à penser qu’il existait des poteaux à têtes élargies.
18 Cette maison semblait jouxtée au sud par une seconde habitation à encorbellement sur poteaux à têtes élargies ou consoles comme le montre un dessin d’E. Gaudet (Archives municipales de Blois, 2 Fi 20-012 : « Vieilles maisons rue Robert-Houdin »).
19 Dessin de L. de la Saussaye (Boussard et alii 1995 : p. 101).
20 Voir entre autres le dessin d’E. Gaudet (Archives municipales de Blois, 2 Fi 20-078).
21 Dans le pavillon à l’arrière de la maison 11 Grands-Degrés-Saint-Louis, il n’est pas sûr que l’étage en surplomb près de la cathédrale (Pourtour-Saint-Louis) soit un dispositif originel.
22 La maison détruite dite hôtel d’Amboise, au sud-ouest de l’avant cour du château, présentait peut-être également un encorbellement sur solives à l’étage du corps de bâtiment abritant le portail d’entrée, mais les représentations iconographiques divergent à ce sujet (Lesueur 1926 : p. 157-158 ; Quéroy 1864 : pl. « Hôtel d’Amboise » ; relevé de Lafargue et photographie dans Blois, passé et présent 1900 : 2e numéro, pl. 8).
23 Cette maison détruite en 1865 possédait également un surplomb sur solives débordantes (Boussard et alii 1995 : p. 101).
24 À ces exemples s’ajoutent ceux visibles sur des maisons blésoises non localisées précisément et représentées sur des dessins d’E. Gaudet (Archives municipales de Blois, 2 Fi 20-081, 2 Fi 20-110, 2 Fi 20-121).
25 Sur les pans de bois de Poitiers, voir l’étude récente de Camille Marguerite où 4 maisons en pan de bois munies de ce système sont présentées (Marguerite 2012 : vol. 1, p. 110).
26 Par exemple, à un seul étage : 68 rue Denis-Papin (surcroît rehaussé et transformé en étage au XIXe siècle), 2 rue des Trois-Clefs (maison nord, deuxième étage avec ossature en grille), 1 rue Fontaine-des-Élus/28 rue de la Foulerie, 30 et 32 rue de la Foulerie (2 unités d’habitation contemporaines ; la maison occidentale a été reconstruite ultérieurement en pan de bois à grille), 2 rue Porte-Bastille, 34 rue Croix-Boisée, 26, 28 et 32 rue de la Chaîne (surcroît détruit), 15, 29 et 31 rue des Trois-Marchands (2 unités d’habitation contemporaines), 38 rue Saint-Lubin, 12 rue Robert-Houdin (surcroît à grille), maisons 6-8 rue du Puits-du-Quartier ou encore la maison détruite dite hôtel d’Amboise ; et à deux étages : maison des Acrobates 3 place Saint-Louis (losanges remaniés près des baies), 36, 42 et 44 rue Saint-Lubin (dans ce dernier exemple, le surcroît détruit a été remplacé par un étage en grille XVIIIe siècle), 8 et 10 rue Pardessus, 1 rue Saint-Lubin (détruite en 1940).
27 Connue par un dessin de L. de la Saussaye de 1839 (Boussard et alii 1995 : p. 99).
28 Pour les représentations de cette maison, cf. supra note 10.
29 Photographie d’A. Cospérec de 1983 dans service régional de l’Inventaire Centre, dossier IA 00141002.
30 Autres exemples, au 36 rue Porte-Chartraine, les losanges règnent sur toute la façade à l’exception de l’extrémité gauche croix de Saint-André (surcroît à croix de Saint-André) ; le premier étage de la façade latérale (mur gouttereau) de la maison d’angle 15 rue Saint-Lubin (détruite) associe également losanges et croix.
31 Cospérec 1981 ; Sartre 1981.
32 Façades antérieures des 13 rue Robert-Houdin, 3 place du Marché-aux-Veaux, 5 rue du Foix, 16 rue des Trois-Marchands, 4 et 6 degrés Saint-Nicolas (parois du comble), 36 rue de la Foulerie (étage de rehaussement sur un premier étage maçonné ; ossature à grille avec courts éperons), 28-30 rue du 1er septembre (avec croix de Saint-André dans les allèges des baies et parfois dans les surcroîts), 53 rue de la Chaîne, 10 rue du Puits-Châtel (avec deux longues décharges par étage), 4 rue Porte-Bastille, 13-15 rue Beauvoir, 18 rue Beauvoir. Façades postérieures des 4 rue du Foix, 6 rue Pierre-de-Blois (pignon nord du bâtiment sud ; service régional de l’Inventaire Centre, Cl. 84 41 0400 X, 86 41 0087 X).
33 Plus rarement, les pans de bois d’époque contemporaine peuvent employer de grandes croix de Saint-André comme le rehaussement visible au 30 rue de la Chaîne.
34 Une des façades de la maison aurait été ornée d’une statue de l’archange saint Michel. Les façades et les toitures de cette maison ont été inscrites à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques par arrêté du 7 avril 1931.
35 Les façades avaient déjà été affectées par certains travaux réalisés en 1934 (Archives départementales du Loir-et-Cher, 137 J 31). À cette époque, les pans de bois des murs gouttereaux étaient déjà apparents, mais celui du mur pignon ouest était masqué par un enduit au premier étage et par un essentage d’ardoises au deuxième étage et au comble.
36 Assemblage de deux pièces de bois dont l’une passe sur l’autre.
37 Cf. supra note 22.
38 Jour représenté sur un dessin d’E. Gaudet (Archives municipales de Blois, 2 Fi 20-060 : « Vieille maison rue de la Chaîne »). De tels jours losangés se retrouvent à Tours et Orléans, et correspondent notamment à des aménagements des XVIIe et XVIIIe siècle (Alix, Noblet 2012 : p. 117).
39 Citée par Lesueur 1926 : p. 189 ; représentée sur un dessin d’E. Gervais (Blois, passé et présent 1900 : 2e numéro, pl. 11, « Maison de bois, XVe siècle, rue du Port-Vieux »), sur un dessin d’E. Gaudet (Archives municipales de Blois, 2 Fi 20-097), ainsi que sur un cliché de F. Lesueur (Bibliothèque municipale de Blois, no 412). Cet escalier est localisé par erreur aux 16 et 18 rue des Orfèvres (Service régional de l’Inventaire Centre, dossier IA001400995, Cl. 81 41 0880 X).
40 Service régional de l’Inventaire Centre, dossier IA00141091.
41 Quelques exemples du XVIIIe siècle : escalier et coursières des 13 rue du Puits-Châtel, enjambant le passage cour des Miracles ; 22 rue du Puits-Châtel / 23 rue des Papegaults (détruit, cf. service régional de l’Inventaire Centre, dossier IA00141072) ; 11 rue des Papegaults.
42 Il apparaît sur un dessin (Quéroy 1864 : pl. « Hôtel Sardini ») ; mention dans Lesueur 1926 : p. 159.
43 Brève évocation de cette galerie par Pierre Daudin, « Dans le quartier au bas de la cathédrale », À travers le vieux Blois, s.d., p. 7 (Bibliothèque municipale de Blois, LB 2881).
44 Dessin de Trouëssart (Blois, passé et présent 1900 : 2e numéro, pl. 10) et d’A. Quéroy (Quéroy 1864 : pl. « Oratoire de la reine Anne »). Photographie (Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont : photothèque, MH4354).
45 Voir par exemple Laprade 1942 : pl. 41.
46 Représentée notamment par E. Gervais ou par Quéroy 1864 : pl. « Tour d’Argent ». Cette chambre haute pourrait avoir été ajoutée au sommet de la tourelle d’escalier médiévale (Cospérec 1994 : p. 99).
47 Parmi les très nombreuses représentations de ce pontet, voir l’élévation, la coupe et les relevés de détails dans Laprade 1942 : pl. 38.
48 D’après un cliché daté de 1995 par Bruno Guignard (musée des Beaux-Arts de Blois, Dia 95, planche 5, no 17 ; 56a). Nous remercions Bruno Guignard de nous avoir communiqué ses photographies.
49 Ibid. (Musée des beaux-arts de Blois, Dia 95, planche 8, no 13 ; 56d).
50 L’actuel hourdis de briques, placé lors de la restauration, semble reprendre la disposition attestée par une photographie et la description effectuée en 1945 par Paul Robert-Houdin (Archives départementales du Loir-et-Cher, 137 J 1).
51 Laprade 1942 : pl. 38.
52 Eau-forte (Quéroy 1864 : pl. « rue Pierre de Blois ») ; Pierre Daudin, « En montant la pierre de Blois », À travers nos vieilles rues, s.d., p. 9 (Bibliothèque municipale de Blois, LB 2883) ; photographie de la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont ; Laprade 1942 : pl. 38.
53 Dessin d’E. Gaudet (Archives municipales de Blois, 2 Fi 20-094) ; photographie de la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont.
54 « Haut pignon recouvert d’ardoises, dont quatre rangées sont arrondies sous la fenêtre du deuxième étage », cité par Pierre Daudin, « Dans le quartier au bas de la cathédrale », À travers le vieux Blois, s.d., p. 6 (BM Blois, LB 2881). Voir aussi : Quéroy 1864 : pl. « Degrés St. Louis, rue du Puits Châtel » ; Blois, passé et présent 1900 : pl. 2 ; photographie et dessin de la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont : photothèque et planothèque, dessin no 064726).
55 Pour les représentations de cette maison, cf. note 10.
56 Dessin d’E. Gaudet (Archives municipales de Blois, 2 Fi 20-020).
57 Archives municipales de Blois, 2 Fi 20-019, 2 Fi 20-078, 2 Fi 20-112, 2 Fi 20-121.
58 À Orléans, le pigment rouge foncé est utilisé sur les façades en pan de bois à partir de la deuxième moitié du XVIe ou du XVIIe siècle.
59 Une première esquisse sur le thème du décor avait été tentée dans un travail universitaire (Roupillard s.d.). La dernière synthèse sur le décor des maisons blésoises est celle d’Annie Cospérec (Cospérec 1994 : p. 176-190).
60 Sur cet exemple, Journot 2010 : p. 449-450.
61 Des sablières ornées d’engoulants sont connues dans la maison 8 rue Vauvert, mais il s’agit ici de pièces en remplois (Musée des beaux-arts de Blois, Dia 95, planche 8, no 14 à 19 ; 56a).
62 La maison des Acrobates fut maintes fois dessinée (par exemple : Quéroy 1864 : pl. « Maison rue Pierre de Blois » ; Laprade 1942 : pl. 38) ou photographiée (par exemple : Blois, passé, présent 1900 : pl. 9 ; Archives départementales du Loiret-Cher, fond Lesueur ; Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont : photothèque). Certaines de ces représentations sont reproduites dans : service régional de l’Inventaire Centre, dossier IA00140986. Sur cette maison, voir aussi : Pierre Daudin, « En montant la pierre de Blois », À travers nos vieilles rues, s.d., p. 12-15 (Bibliothèque municipale de Blois, LB 2883) ; Cospérec 1994 : p. 180-181.
63 Dessin de L. de La Saussaye (Boussard et alii 1995 : p. 101). Voir aussi les huit photographies dans : service régional de l’Inventaire Centre, dossier IA41000018.
64 Description et interprétation de ce décor dans Journot 2012 : p. 339-340, 342.
65 Bulté 2012 : p. 240-243.
66 La présence de petits anges au rez-de-chaussée de la maison des Acrobates laisse supposer qu’il existait également des figures saintes sur les poteaux de ce niveau ayant été bûchés ultérieurement (Journot 2012 : p. 340).
67 Maisons ayant fait l’objet de nombreuses représentations photographiques (notamment des cartes postales) conservées aux Archives départementales du Loir-et-Cher, à la Bibliothèque municipale de Blois (LXM 1015-1016, LXM 213 à 215, RLXA 20) ou à la Conservation du château de Blois (clichés de Lesueur), reproduites dans : Service régional de l’Inventaire Centre, dossier IA00140997. Voir aussi la photo de la façade publiée dans Blois passé et présent 1900 : 1er numéro, pl. 1 ; ou celle de la porte d’entrée publiée dans Lesueur 1926 : p. 188. Plusieurs dessins de ces façades existent également (Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont : planothèque, dessin no 064723 2 et photothèque, MH 4355A ; Bibliothèque municipale de Blois, RLZ 137 : dessin de Martinière en 1928), dont certains furent publiés (Quéroy 1864 : pl. « Rue St. Lubin » ; La Saussaye 1873 : p. 122).
68 Le dossier comporte une seule photographie de cette façade à poteaux sculptés (Archives départementales du Loir-et-Cher, 137 J 1).
69 Cliché de cette dernière maison de F. Lesueur reproduit dans Cospérec 1994 : p. 187, fig. 194.
70 Cf. supra note 15.
71 L’extrémité orientale de la corniche ainsi qu’un chapiteau ont été récemment complètement refaits ; la corbeille d’un chapiteau a également été reprise. Les chapiteaux appartiennent à deux modèles différents : soit les volutes s’enroulent du tailloir vers la corbeille, soit au contraire, elles naissent à hauteur de l’astragale et se développent jusqu’au niveau de l’échine.
72 Cela diverge donc de la restitution d’Annie Cospérec, qui propose une organisation symétrique de la façade avec trois baies et deux compartiments latéraux aveugles (Cospérec 1994 : p. 188, fig. 198).
73 Boussard et alii 1995 : p. 99.
74 Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont : planothèque, dessin no 064727.
75 Alix, Noblet 2009.
Auteurs
Doctorant CESR, Tous – Service archéologique municipal d’Orléans
Docteur en histoire de l’art
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