La mise en valeur du château des ducs de Bretagne à Nantes
p. 51-58
Texte intégral
UN SITE, UN MONUMENT, UNE VILLE
1Début 2007, le château des ducs de Bretagne rouvre ses portes après quinze années de travaux et trois années de fermeture totale au public. Propriétaire du monument et des collections qu’il abrite, la ville de Nantes s’était engagée dès 1990 dans la conception et la mise en œuvre d’un programme de restauration de grande envergure destiné non seulement à assurer la conservation et la mise en valeur architecturale du monument, mais à créer un nouvel usage du lieu.
2L’objectif du projet scientifique et culturel a été de mettre en cohérence un héritage : un édifice singulier, forteresse et palais ducal, puis résidence royale, caserne et prison, un ensemble de collections et les attentes des publics d’aujourd’hui. Il s’est agi d’accompagner la restauration du souci permanent de rendre le monument lisible et accessible à tous. L’aménagement du parcours dans les bâtiments, de la cour intérieure, du circuit complet des remparts par le chemin de ronde, la création d’un jardin dans les douves et de deux nouveaux accès, la mise en lumière nocturne du monument participent à la renaissance de ce site emblématique de l’histoire de Nantes et de la Bretagne.
3Sa silhouette massive, implantée au cœur du tissu urbain contemporain, est à la fois un repère familier, une forme prégnante à forte charge symbolique, et un volume en creux détaché de son environnement immédiat, espacé des autres bâtisses et des rues par des douves et une contrescarpe, coupé au sud de sa relation originelle directe avec la Loire.
4La mise en valeur de l’ensemble du site a, par conséquent, étroitement partie liée avec la notion de parcours de découverte, offrant des points de vue démultipliés sur l’édifice et son environnement. Le libre accès au jardin des douves, au circuit des remparts et à la cour intérieure ouvre la forteresse sur la ville, incite à la promenade dans le temps et l’espace.
5Les cinq cents mètres du chemin de ronde sur les remparts de la fin du XVe siècle sont pour la première fois entièrement ouverts à la déambulation. Ils offrent une grande variété de points de vue, pour la plupart inédits, sur le site, les bâtiments, la cour et les douves, et sur la ville : la tour de l’usine LU, l’ancien lit du bras de Loire, la pointe de l’île Feydeau, le quartier médiéval du Bouffay, l’église Sainte-Croix, la cathédrale, la tour de Bretagne.
6Côté douves, un nouveau traitement paysager de l’ensemble du cheminement autour de l’enceinte du château permet de retrouver un véritable jardin public, planté de magnolias, arbres emblématiques de l’histoire nantaise. La remise en eau des douves, après traitement, restaure un milieu naturel de qualité, avec une eau vivante permettant la vie d’animaux sur le site. La promenade offre un recul suffisant pour saisir le double aspect défensif et résidentiel du monument. Elle intègre un point de vue sur la tour du Fer-à-Cheval et valorise les deux entrées rétablies, par la passerelle de la poterne de Loire au sud et le pont de Secours restitué au nord (fig. 1).
7Pour le chemin de ronde et les douves, une signalétique spécifique, avec informations multilingues, illustrations et repères chronologiques, accompagne le visiteur dans sa découverte du paysage et sa compréhension du site. Ces parcours peuvent se poursuivre dans la ville grâce à une signalétique qui, depuis 2005, rythme ces promenades urbaines et souligne progressivement les éléments significatifs du patrimoine de Nantes, classée « ville d’art et d’histoire ».
8Côté cour, un document d’aide à la visite présente le déroulé des façades restaurées et l’évolution architecturale de la résidence au fil des siècles. Le château des ducs de Bretagne est un édifice complexe, qui a connu plusieurs étapes de constructions et subi différentes transformations et mutilations. La restauration a pris le parti de rendre lisibles ces modifications qui révèlent l’histoire de l’édifice et ses utilisations successives.
UN MONUMENT, UNE VILLE, UN MUSÉE
9Construit au pied de l’enceinte gallo-romaine au début du XIIIe siècle par Guy de Thouars, époux de Constance, duchesse de Bretagne, agrandi au XIVe siècle par le duc Jean IV de Monfort, le premier château, appelé « chastel de la Tour Neuve » et dont il ne reste qu’une seule tour au nord, sera détruit à partir de 1466, sur ordre du duc de Bretagne François II, pour laisser place à la construction de l’actuel monument, destiné à être sa résidence principale et l’une des premières forteresses militaires de Bretagne. En s’appuyant sur les anciennes fondations, François II érige à l’ouest de nouvelles courtines flanquées de quatre tours d’entrée, sur lesquelles s’adossent le Grand Logis et le Grand Gouvernement reliés par la tour de la Couronne d’Or, et l’aile du Lieutenant-du-Roi (fig. 2).
10Son décès en 1488, la guerre avec le pouvoir royal, puis la difficile succession de sa fille Anne, seule héritière, arrêtent momentanément la construction du château. Les travaux reprennent en 1491 à l’initiative d’Anne, duchesse de Bretagne et reine de France par son récent mariage avec le roi Charles VIII. Les tours du Fer-à-Cheval (à l’est), de la Rivière et du Port (au sud) sont alors édifiées. Quatre loggias sont ouvertes au sommet de la tour de la Couronne d’Or, elle-même coiffée de deux flèches qui surmontent son double escalier intérieur (fig. 3). Peu après, les lucarnes du Grand Logis reçoivent un nouveau blason aux armes d’Anne et de Louis XII, son nouvel époux. Austère de l’extérieur par son aspect militaire et son parement alterné de granit et de schiste, le château révèle sa vocation résidentielle et palatiale à l’intérieur de la cour, avec l’emploi du tendre et fragile calcaire blanc et la légèreté des décors sculptés et moulurés.
11Anne meurt à Blois, résidence royale, en 1514. Le château revient à sa fille Claude, reine de France, épouse de François Ier, puis à son petit-fils François III, dernier duc de Bretagne. Forteresse ducale pendant trois siècles, l’édifice devient propriété royale en 1532, lors de la signature du pacte d’union réelle et perpétuelle du duché de Bretagne au royaume de France.
12Inoccupé de façon continue, très probablement inachevé, aucun décor peint, aucun meuble, aucune tapisserie, aucun objet d’art ou de la vie quotidienne datant de cette période n’est parvenu jusqu’à nos jours. Cheminées et latrines sont les seuls vestiges d’une vie domestîque dans les salles du Grand Logis, sans pour autant que leur usage précis ne soit défini. Un inventaire du château de Nantes, daté du 12 avril 1491, dressé par les secrétaires du roi Charles VIII, signale pourtant tapisseries, livres, étoffes précieuses brodées, bijoux, tableaux, chandeliers, reliquaires, coffres accueillant vaisselle d’or et d’argent…
13Les siècles qui vont suivre vont transformer et mutiler le château des ducs de Bretagne. Aux XVIe et XVIIe siècles, le château de Nantes devient la résidence bretonne des rois de France qui y effectuent de courts séjours. François Ier y érige le Petit Gouvernement. Visites royales, séjours des gouverneurs et tenues des états de Bretagne à Nantes font du monument un lieu de prestige soutenant la ville au rang de capitale provinciale. En 1670, un incendie ravage le Grand Gouvernement. La partie ruinée estre construite sur décision de Louis XIV dans le style classique de l’époque, avec l’ajout d’un double escalier extérieur encadrant le porche d’entrée et desservant le premier étage. Son perron est couronné d’un baldaquin et d’un fronton aux armes du roi. La fonction militaire du château, devenu caserne et prison, aura pour conséquence de nombreuses transformations, constructions et dégradations.
14En 1784, Louis XVI approuve le projet de transformer l’édifice en arsenal. Le bâtiment du Harnachement est alors construit pour le service de l’artillerie. Pendant la Révolution, le monument est épargné. Sa prise comme symbole de l’absolutisme en juillet 1789 fait écho à celle de la Bastille, mais n’occasionne aucun dégât. En 1791, un projet municipal vise à son démantèlement mais n’aboutit pas. En avril 1793, seuls les emblèmes de la royauté sont martelés.
15Le 25 mai 1800, une violente explosion ébranle le quartier du château. La tour des Espagnols, transformée en poudrière, vient d’exploser suite à l’effondrement d’un plancher sur la réserve de munitions. La salle des archives, la chapelle et le logis du Lieutenant-du-Roi sont détruits. En 1855, les premières restaurations sont engagées, annonçant le classement du site au titre des Monuments historiques en 1862. Dès 1873, des négociations ont lieu entre l’État, propriétaire du château, et la municipalité qui souhaite l’acquérir et s’interroge sur son futur usage. La proposition de l’architecte en chef des Monuments historiques, Henri Deverin, de le transformer en hôtel de ville ne sera pas retenue. Le château devient propriété de la ville de Nantes en 1915. La guerre retarde l’évacuation du site par l’armée qui l’occupe jusqu’en 1920. En 1921, la municipalité décide de faire du château un musée municipal consacré, dans un premier temps, aux arts décoratifs, qui sera inauguré le 30 mai 1924. L’état de l’édifice est dégradé et seules quelques salles de l’ancien palais ducal ouvrent au public, après de très sommaires travaux d’aménagement. D’autres ouvriront progressivement dans les années suivantes, abritant notamment les collections du musée d’art populaire régional. Des travaux ponctuels de restauration sont exécutés, mais sans études préalables d’ensemble ni programme global d’aménagement.
16Après la Seconde Guerre mondiale, le château abritera, dans le bâtiment du Harnachement, les collections du musée des Salorges. Ce musée, portant le nom de la rue où il était situé, dans le quartier du port, avait été gravement sinistré par les bombardements de septembre 1943. Constituées par les frères Louis et Maurice Amieux, industriels de la conserverie Amieux Frères à Nantes, les collections du musée des Salorges avaient fait l’objet d’un don à la Ville en 1934. Elles étaient consacrées aux industries nantaises, navales et alimentaires, ainsi qu’aux métiers et activités du port, tant fluvial que maritime.
17L’état de dégradation du Grand Logis oblige à le fermer au public dans les années 1970. Le Grand Gouvernement souffrait des mêmes maux mais resta ouvert au public sur deux niveaux, malgré les conditions insatisfaisantes de conservation des collections et une muséographie tombée en désuétude. À la fin des années 1980, la nécessité d’un programme d’envergure s’imposa, tant pour la restauration de l’édifice que pour son aménagement muséographique, son insertion dans le tissu urbain, la mise en œuvre du site, son accessibilité et sa lisibilité. La municipalité s’y engagea dès 1990, avec le soutien de l’État, de la Région et du Département, dans le cadre d’un premier contrat de plan. Deux autres suivront pour mener à bien ce grand chantier aux multiples composantes, avec l’aide, dans les dernières années de travaux, de l’Europe (Feder - Fonds européens de développement régional) et de Nantes Métropole.
UN MONUMENT, UN MUSÉE DE VILLE
18Aujourd’hui restauré, le premier objet muséographique est le monument. Le parcours dans le jardin des douves, la cour intérieure et la totalité du chemin de ronde, se double d’un parcours à l’intérieur de l’ancien palais ducal, qui offre une double lecture, architecturale et muséographique. En s’insérant de façon minimaliste dans les volumes, en respectant leur intégralité, en s’adaptant selon les espaces et les circulations, le musée met en valeur les éléments qui aident à comprendre la singularité et la complexité de l’édifice dans son aspect architectural, son histoire et ses évolutions à différentes époques, avec des destructions et des transformations liées à son usage. L’éclairage et une signalétique spécifique soulignent les éléments remarquables, attirant l’attention des visiteurs sur une chambre de tir, un élément de décor, une baie, des graffitis de prisonniers, une cheminée, un blason, des latrines, une charpente, un escalier.
19Le parcours est structuré en sept grandes séquences chronologiques et thématiques, avec pour objectif de donner à voir, à comprendre et à interpréter l’histoire du site et de la ville de Nantes. L’adéquation entre le site et le thème s’appuie sur un héritage fondateur, le monument, et des collections, autour desquels s’articulent un discours historique et des choix, en fonction de la signification de l’objet présenté et de sa capacité à traduire un thème. Au total, plus de huit cent cinquante œuvres d’une grande diversité sont exposées : peintures, sculptures, plans-reliefs, modèles de navires, cartes et plans, affiches, gravures, photographies, films, outils, instruments scientifiques, mobilier, objets d’art, documents d’archives, etc.
20Le parcours se déploie dans trente-deux salles dont dix-sept sont situées dans le Grand Logis et la tour des Jacobins, depuis les sous-sols jusqu’aux combles. Les quinze autres salles sont celles des niveaux supérieurs du Grand Gouvernement qui communiquent à chaque étage avec les salles des deux tours d’entrées, la tour du Pied-de-Biche et la tour de la Boulangerie.
21Le premier ensemble est consacré à Nantes, de la cité portuaire antique à la veille de la Révolution française ; le second explore l’histoire de la ville et de son territoire de la Révolution française à nos jours.
CONCEVOIR LE NOUVEAU MUSÉE
22La conception des contenus muséographiques est le fruit d’un travail collectif. L’équipe de conservation du musée a procédé dans un premier temps à un diagnostic des collections présentées dans les anciens musées et conservées en réserve. Au total, un patrimoine de cinquante mille objets, issus du regroupement de six collections municipales :
le musée d’Art décoratif, inauguré en 1924 dans quelques salles du grand Logis, fermé en 1972 en raison de l’état de dégradation du bâtiment ;
le musée d’Art populaire régional créé par Joseph Stany Gauthier, conservateur de 1922 à 1969 ;
le musée des Salorges, consacré aux activités portuaires, industrielles et commerciales de Nantes. Fondé en 1923 par les frères Louis et Maurice Amieux, il fut offert à la Ville en 1934. Le bâtiment qui l’abritait, rue des Salorges, fut détruit par les bombardements en septembre 1943 ;
le musée de Nantes par l’Image, créé en 1977, installé à la porte Saint-Pierre, près de la cathédrale, fermé dans les années 1960 ;
le musée d’Art religieux installé en 1933 dans le bâtiment de la Psallette, fermé en 1969 ;
le musée colonial du Grand Blottereau, créé en 1902 et fermé en 1954.
23Cet ensemble, riche mais hétérogène, présentait la caractéristique de n’avoir aucune relation directe avec le monument.
24Unifier le contenant et le contenu dans une approche historique offrait l’opportunité de créer un outil d’initiation et d’approfondissement de l’histoire du site et de la ville, une clé de lecture de son paysage et de ses activités d’hier et d’aujourd’hui. Un des principes directeurs du projet a pour objectif de créer un dialogue permanent entre l’intérieur et l’extérieur : le château dans la ville, le château et la ville, la ville dans le château. L’idée n’est pas nouvelle. En 1947, Georges Salles, directeur des Musées de France, dans un courrier au maire de Nantes, suggérait une réorganisation des principaux fonds muséographiques nantais dans un souci de cohérence : « N’y aurait-il pas intérêt à développer au château des collections relatives à l’histoire de Nantes et de sa région ? En particulier le reliquaire du cœur d’Anne de Bretagne, actuellement déposé au musée Dobrée, n’aurait-il pas une signification bien plus grande encore dans ce château ducal ? D’autre part, certains objets d’art décoratifs et sans lien avec l’histoire locale ne rejoindraient-ils pas avec avantage les fonds de même nature au musée Dobrée ? Quant au musée de Nantes par l’Image, ne serait-il pas incorporé avec fruit dans un tel ensemble dont je préconise la constitution au château ? Ensemble qui trouverait d’ailleurs un prolongement très riche de sens avec le Musée des Salorges dont vous savez que je souhaite le réaménagement dans ce même château ? » Il s’agit là de « rassembler en un même lieu les musées de civilisation régionale ». L’écriture du propos muséographique, du parcours de visite, l’étude et la sélection des œuvres présentées, la programmation de leur restauration, leur enrichissement par des acquisitions nouvelles venant combler des lacunes, la conception et la rédaction des textes présents dans l’exposition, les contenus des audiovisuels, des multimédias, de l’audio-guide ainsi que de la politique d’accueil et de médiation ont nécessité plusieurs années de travail de la part de l’équipe du musée.
25Sur le plan scientifique, il s’est avéré indispensable de s’adjoindre les conseils d’experts. Le musée et la valorisation du site ne pouvaient en effet se concevoir sans une consolidation qualifiée de sa politique et de ses contenus. Cette nécessité s’est traduite par la mise en place d’un conseil scientifique, fondé sur le partenariat d’un groupe restreint composé principalement d’historiens spécialistes de l’histoire de Nantes et de son territoire, mais aussi d’un géographe, d’un journaliste et d’experts en muséologie. Le rôle des scientifiques par rapport au travail muséographique a fait l’objet de la définition préliminaire d’une méthode.
26Le conservateur du musée propose les concepts et les contenus du projet, choisit les pièces qui permettent de les illustrer, conçoit les moyens didactiques et muséologiques à l’attention des publics, puis confie à l’architecte en charge de la muséographie le soin de proposer les moyens de présenter et d’interpréter visuellement à la fois les concepts et les objets.
27Le scientifique analyse ces propositions, les critique, les complète, apporte un éclairage sur le dernier état de la recherche, contribue à la valorisation des collections par leur mise en contexte historique, équilibre le propos. Il apporte son expertise à la définition et la validité des messages historiques que le musée cherche à transmettre.
28Le recours aux historiens professionnels se devait d’être exempt d’ambiguïté : les chercheurs ne doivent pas servir de caution aux responsables du programme qui utilisent leur nom sans que leur fonction dépasse la chambre d’entérinement. Le membre du conseil scientifique ne sert pas seulement de caution intellectuelle et déontologique, il est partenaire à part entière et donc sollicité et présent à différents stades de la réalisation. Le conseil est une instance de confrontation, de débats et de choix qui permet au conservateur responsable du projet et à son équipe de problématiser leur démarche dans une approche interdisciplinaire transversale. Car finalement, qu’est-ce qu’un musée ? N’est-il pas l’orchestration de cette rencontre entre un espace, des objets exposés, un discours, des outils de médiation et des visiteurs ? Une rencontre qui relève tant du sensible que de l’esthétique, de l’expérience et de la connaissance, de la réflexion et du sens civique. Cette délicate alchimie suppose une articulation entre plusieurs acteurs : ceux du musée, les historiens, l’architecte et le public.
29Muséologues et historiens du conseil scientifique conçoivent ensemble une grille d’analyse du passé, opèrent des choix, créent un parcours qui allie qualités didactiques et esthétiques. Ce parcours produit un discours par l’objet, l’image, l’écran, l’écrit et leur organisation dans l’espace, avec pour ultime raison d’être le citoyen, l’usager des lieux. Garant de la qualité de ce discours face à d’éventuelles dérives idéologiques ou de vulgarisation caricaturale, le conseil scientifique permet l’ouverture et l’enrichissement du musée, qui se nourrit ainsi de l’apport d’une démarche fondée sur la rigueur, la méthode et le dynamisme de la recherche historique contemporaine.
30La conception du projet scientifique et culturel, des thèmes retenus, des axes de présentation choisis, ne pouvait se faire indépendamment d’un programme architectural et d’une redistribution, bâtiment par bâtiment, des différentes fonctionnalités du musée : expositions permanentes et temporaires, accueil et animation, réserves, ateliers, administration, circulation et flux, services, librairie-boutique, café-restaurant. Tant les contraintes architecturales que les études et travaux à réaliser étaient considérables. Jean-François Bodin, architecte en charge de la muséographie, a su concilier les impératifs d’un établissement recevant du public et le souci de respecter l’intégrité d’un monument historique dont la restauration a été confiée à Pascal Prunet, architecte en chef des Monuments historiques. Quinze années ont été nécessaires à la réalisation de l’ensemble, nourries de multiples débats, parfois rudes, de reprises d’études, de compléments de programme, d’évolutions nécessaires, de choix difficiles. Le château et son musée constituent un lieu essentiel pour donner des repères et comprendre la ville d’hier et d’aujourd’hui.
Auteur
Conservateur en chef du patrimoine. Directrice du château de Nantes
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