Représentations politiques des villes écossaises de 1992 à 2003 : vers une remise en cause de la domination travailliste ?
p. 299-314
Texte intégral
1À l’issue des élections de 1997, les Travaillistes détenaient 20 des 21 circonscriptions de Glasgow, Edimbourg, Aberdeen et Dundee à la Chambre des Communes. Leur progression, essentiellement aux dépens des Conservateurs, a débuté dans les années soixante à Glasgow, puis s’est étendue à Aberdeen et Edimbourg à partir des années quatre-vingt. Parallèlement, ils ont parachevé leur domination des collectivités locales de ces villes.
2Le 1er mai 2003, ils perdent 5 de ces 21 sièges lors des deuxièmes élections au Parlement écossais, et sont devancés aux élections locales à Aberdeen et Dundee. Ils subissent une perte de voix dans les sièges qu’ils conservent. Les bénéficiaires sont leurs adversaires traditionnels, les Libéraux-démocrates, les Nationalistes du Scottish National Party-SNP, et les Conservateurs qui retrouvent une représentation, ainsi qu’un parti plus récent, le Scottish Socialist Party (SSP) qui gagne des parts de voix. L’abstention est également en hausse.
3S’agit-il d’une remise en cause de la domination travailliste ? Nous examinerons les stratégies électorales des partis dans ces villes, les suffrages exprimés par les électeurs à travers leurs comportements électoraux, et enfin la répartition des sièges et ses conséquences.
REMARQUE LIMINAIRE
4L’étude porte sur trois types d’élections, aux Parlements britannique (Westminster) et écossais (Holyrood) et aux Conseils locaux (Tableaux la et lb, annexes). Elles ont été choisies car elles ont lieu au scrutin uninominal dans des sièges comparables, en tenant compte des modifications introduites en 19951. Le point de départ est 1992, qui précède l’apogée de la domination travailliste. Les Verts sont exclus car ils ne présentent pas systématiquement de candidats. Les quatre grandes villes écossaises retenues (cities) contiennent plus du quart de la population et la plus forte proportion de population urbaine2. Leurs circonscriptions locales et parlementaires sont en correspondance. Elles sont diversifiées au plan socio-économique (Glasgow et Dundee étant plus défavorisées) selon les recensements de 2001 (Tableau 2, annexes) et 19913. Toutes les conclusions résultent de calculs que nous avons effectués, notamment fondés sur les coefficients de corrélation, qui seront qualifiés de non significatifs (en deçà de +/- 0,27), faibles (0,3-0,4), moyens (0,5-0,6) ou élevés (au-delà de 0,7)4.
LES STRATÉGIES ÉLECTORALES DES PARTIS
5Les dépenses électorales déclarées permettent d’évaluer les stratégies des partis et de les comparer car elles sont plafonnées. Au plan écossais, les Travaillistes effectuent les dépenses les plus élevées, avec des écarts croissants par rapport à leurs adversaires en 20035.
6Dans les circonscriptions, les candidats déposent une caution de 500£, qui sera rendue s’ils recueillent 5 % des suffrages exprimés aux élections parlementaires. Or les quatre grands partis ont des candidats dans toutes les circonscriptions de 1992 à 2003, à l’exception de Glasgow Springbum en 2001, car les partis britanniques ne s’opposent pas au Speaker de la Chambre des Communes, le Travailliste Michael Martin. Aux élections locales, Travaillistes et Nationalistes ont des candidats dans tous les sièges des grandes villes. La présence de leurs adversaires s’est généralisée au cours de la période, sauf à Glasgow6.
7Le SSP a présenté ses premiers candidats en 1992 sous le nom de Scottish Militant Labour, devenu Scottish Socialist Alliance en 1997 et SSP depuis 1999. Il a d’abord choisi des sièges travaillistes contenant de grands ensembles concentrant les problèmes économiques et sociaux, à Glasgow7. Il est présent dans toutes les circonscriptions parlementaires depuis 2001, ainsi que dans la quasi-totalité (97 %) des sièges aux élections locales de Glasgow en 2003, la majorité de ceux de Dundee (66 %) et Edimbourg (57 %), et 37 % de ceux d’Aberdeen.
8Les dépenses des candidats (Tableau 3, annexes) sont essentiellement consacrées aux publications. En 2001 et 2003, elles dépassent 50 % des plafonds pour les Travaillistes, sont comprises entre 40 % et 48 % pour les Conservateurs et le SNP, 26-28 % pour les Libéraux-démocrates et 4-7 % pour le SSP8. Elles sont supérieures à ces moyennes dans les grandes villes pour les Travaillistes, à Dundee pour le SNP et le SSP, à Edimbourg pour les Conservateurs et les Libéraux-démocrates et à Aberdeen pour tous les partis (sauf en 2003 pour les Conservateurs et les Travaillistes). D’après les coefficients de corrélation, les dépenses des grands partis varient en fonction de leurs résultats précédents au même type d’élection9’plus fortement pour les Conservateurs et les Libéraux-démocrates (coefficients supérieurs à 0,8) que pour le SNP et les Travaillistes (0,6), pour lesquels la corrélation disparaît dans les grandes villes. Les partis réagissent également selon les résultats de leurs adversaires, en Ecosse et dans les grandes villes. Ces relations sont fortes et positives pour les Conservateurs et les Libéraux-démocrates (et négatives par rapport aux autres partis), et faibles et négatives pour leurs adversaires entre eux. Les partis britanniques ont réduit leurs dépenses depuis 1992 (et le SSP depuis 2001)10, alors que le SNP les a augmentées dans chaque grande ville.
9Ainsi, les Travaillistes mobilisent leurs ressources dans leurs bastions urbains, sans excès à Glasgow, où les deux partis qui souhaitent progresser à leurs dépens ne parviennent pas à concentrer leurs moyens. Le SNP a accru son effort financier (alors qu’il ne dispose pas de soutiens institutionnels), mais sa structure de dépenses en 2001-2003 ne semble pas encore suffisamment rationnelle. Le SSP avait dépensé 93 % du plafond pour son seul candidat en 1992, mais est contraint depuis 2001 de partager des ressources limitées entre toutes les circonscriptions. Les Conservateurs et les Libérauxdémocrates, conscients de la domination des Travaillistes, évitent de gaspiller leurs ressources, sauf dans les sièges vulnérables.
LES COMPORTEMENTS ÉLECTORAUX
10Aux élections parlementaires, la part de voix des Travaillistes est passée de 39 % en 1992 à plus de 45 % en 1997 mais 35 % aux élections au Parlement écossais de 2003. Les Conservateurs étaient le deuxième parti au plan écossais en 1992 avec près de 26 % des suffrages, mais sont devenus le troisième ou quatrième parti, avec 15 à 16 % des voix. Le SNP constitue la deuxième formation avec 20 à 23 % des suffrages, et même 28,5 % en 1999 lors des premières élections écossaises. Les Libéraux-démocrates recueillent une proportion de suffrages en légère hausse, de 13 % à 15-16 %. Le SSP, en constante progression, obtient de meilleurs résultats aux élections écossaises (5 puis 7 %) que britanniques (3 % maximum). En 2001-2003, d’après les coefficients de corrélation, les votes travailliste et SSP sont élevés dans les mêmes sièges, ainsi que les votes conservateur et libéral-démocrate. Ces tendances existaient déjà en 1992 (en l’absence du SSP), et sont plus accentuées en ville. Le vote libéral-démocrate augmente lorsque les votes conservateur et travailliste (et SNP dans les grandes villes) décroissent. Le vote SNP s’élève lorsque les votes travailliste et SSP régressent, en particulier dans les villes. Le vote travailliste est peu affecté par l’évolution du vote SSP, à l’exception d’une faible corrélation négative entre 1997 et 2001.
11Les Travaillistes et le SSP obtiennent leurs meilleurs résultats à Glasgow, avec des majorités souvent absolues pour les premiers, tandis que le second recueille le double de sa moyenne nationale11. Les Travaillistes et le SNP réalisent des résultats très avantageux à Dundee notamment aux élections écossaises pour le second12. Dans ces deux villes, les Conservateurs et les Libéraux-démocrates recueillent leurs parts de voix parmi les plus faibles13. Ils réalisent des scores élevés à Edimbourg, où Travaillistes et SNP recueillent des parts de voix relativement faibles14. A Aberdeen, les Libéraux-démocrates obtiennent des résultats favorables, mais les Travaillistes, les Conservateurs et le SSP ont un soutien modeste, effets accentués aux élections écossaises pour les deux premiers15.
12Des observations identiques résultent des élections locales, tant celles de 1999 et 2003 qui ont lieu le même jour que les élections au Parlement écossais, que celles de 1992 et 1995. A Glasgow, les Travaillistes demeurent proches de la majorité absolue. A Edimbourg et Dundee, ils régressent avec un tiers des suffrages ; ils conservent la majorité dans la première (où leurs adversaires sont faibles), mais non dans la seconde, au profit du SNP16. A Aberdeen, ils perdent leur domination, avec 10 points de moins que les Libéraux-démocrates.
13Le taux de participation aux élections parlementaires est en régression, de 74 % en 1992 à 57-58 % en 1999-2001, et 49 % en 2003. Il est inférieur à Aberdeen et Dundee (2 points), et surtout à Glasgow (8 à 10 points), mais plus élevé à Edimbourg (de 1 à 2 points). La participation est semblable aux élections locales en 1999 et 2003, mais a augmenté depuis 1992-1995 (où elle était de 40-45 %) grâce au regroupement des élections.
14La régression de la participation est plus forte lorsque la marge de victoire travailliste à l’élection précédente était élevée. Cet effet est cohérent entre 1997 et 2001, plus faible entre 1999 et 2003 dans les seules grandes villes. Ainsi, les Travaillistes, qui ont des résultats inégalés dans leurs fiefs de Glasgow et Dundee, sont soutenus par 35 % des électeurs inscrits en 1992, 27 % en 2001, et 18 % en 2003 aux élections écossaises. Le nombre d’inscrits y est de surcroît plus faible en moyenne17. La domination du Parti travailliste dans les grandes villes s’exerce de manière relative, parce qu’il est moins minoritaire que ses adversaires.
15Les comportements électoraux peuvent être expliqués par divers facteurs grâce aux coefficients de corrélation. Tout d’abord, les dépenses électorales des Conservateurs et des Libérauxdémocrates ont des corrélations élevées avec leurs résultats de 1992 à 2003. Les dépenses du SNP ont un effet cohérent mais plus réduit qu’en 1992 (en dépit de leur progression). La relation entre dépenses et votes SSP est modeste et négative en 2001, inexistante en 2003. Les dépenses travaillistes dans les grandes villes sont peu efficaces ; si leur rationalité a progressé depuis 1992, elles sont faibles dans les bastions du parti.
16Ensuite, de 1992 à 2003, le vote conservateur est d’autant plus élevé que le taux de participation est fort, contrairement aux votes travaillistes à partir de 1999, et SSP à partir de 2001. Ces effets sont plus accentués dans les grandes villes (où apparaît une relation positive avec le vote libéral-démocrate). La participation varie en sens inverse du vote conservateur entre deux scrutins, sans effet significatif sur les autres partis (à l’exception de modestes corrélations, positive avec le vote SNP, et négative avec le vote SSP entre 1997 et 2001).
17Enfin, la composition socio-économique des circonscriptions est mesurée par l’activité économique, le niveau de vie, l’éducation et la santé lors du recensement de 200118. En 2001-2003, les votes travailliste et SSP sont plus élevés lorsque les difficultés économiques et sociales sont accentuées, tandis que les votes conservateur, libéral-démocrate et la participation sont plus faibles. Les corrélations sont plus fortes pour le SSP et la participation, mais aussi dans les grandes villes dans lesquelles apparaît une modeste relation positive entre le vote SNP et certains indicateurs de difficultés. Des observations comparables résultent des élections de 1992 et des données issues du recensement de 1991 (en l’absence du SSP). La corrélation avec le taux de participation s’est consolidée, ce qui signifie que les forts taux d’abstention sont de plus en plus liés aux quartiers pauvres.
18Ainsi, les Travaillistes ne sont pas inquiétés par les résultats du SNP, qui ne progresse pas avec cohérence dans les circonscriptions défavorisées, tandis que le vote SSP est structuré mais plus faible. Les Conservateurs, et, dans une moindre mesure, les Libéraux-démocrates, prospèrent dans les sièges les plus aisés (qui ne sont pas nécessairement identiques).
LA RÉPARTITION DES SIÈGES
19Entre 1992 et 2003, les Travaillistes ont le monopole de la représentation parlementaire à Glasgow. Ils réalisent leurs meilleurs résultats à Baillieston, Maryhill, Shettleston et Springburn, sièges les plus défavorisés d’Ecosse et de Grande-Bretagne. Ils sont tellement assurés de leurs soutiens que leurs dépenses sont faibles, même par rapport au reste de la ville. Les Conservateurs et les Libérauxdémocrates y recueillent leurs parts de voix les plus faibles (et perdent parfois leurs cautions19), tandis que le SNP dépasse rarement 20 % des votants. Dans ces mêmes sièges, le SSP récupère ses premières cautions en 1999 et obtient ses meilleurs résultats en 2003. Son leader Tommy Sheridan bénéficie également d’un vote personnel à Pollok, avec près de 20 % en 1992, près de 30 % en 2003, sans battre les 40 % des Travaillistes.
20La représentation des autres villes a connu davantage d’évolutions. Aux élections britanniques de 1997, la défaite totale des Conservateurs, en régression généralisée, a permis la victoire des Libéraux-démocrates à Edinburgh West et des Travaillistes à Edinburgh Pentlands et Aberdeen South avec des gains supérieurs à leur moyenne20. Lors des élections au Parlement écossais, les Travaillistes ont perdu en 1999 Aberdeen South aux Libérauxdémocrates, qui avaient progressé de 16 points dès 1997 et ont maintenu leur part de voix. En 2003, les Travaillistes ont perdu 4 sièges supplémentaires, à l’issue de régressions (de 4,1 à 8,2 points), alors que leurs adversaires principaux ont connu des progressions nettes21. Les défaites à Edimbourg affectaient deux ministres de l’exécutif écossais (Iain Gray et Angus MacKay). A Pentlands, les Travaillistes ont subi la mobilisation des Conservateurs représentés par leur leader, qui faisait campagne contre le projet de péage urbain, pour retrouver un fief du parti. A South, les Libéraux-démocrates ont obtenu les voix recueillies en 1999 par la candidate SNP Margo McDonald (qui ne se représentait plus au scrutin majoritaire). A Dundee East, John McAllion, travailliste sortant critique à l’égard du New Labour, n’a pas bénéficié des voix du SSP qui ne présentait pas de candidat afin de le soutenir. Le SNP, en forte progression, a retrouvé un siège qu’il détenait de 1974 à 1987 et qui constituait une de ses rares cibles, de même que Aberdeen North, fief ancien des Travaillistes, modifié lors du dernier découpage électoral.
21Ainsi, les Travaillistes ont perdu, au Parlement écossais, 5 sièges des grandes villes qui ne comptent pas parmi les plus défavorisés. Ils continuent à les représenter à la Chambre des Communes. En 2001 et 2003, ils ont dépensé 75 à 100 % des plafonds pour les conserver, mais en 2003 Aberdeen n’est plus une cible, avec des dépenses inférieures à 50 %. Conservateurs et Libéraux-démocrates ont dépensé 80 à 100 % des plafonds pour les conquérir. Le SNP a dépensé 54 à 75 % de ceux-ci, reflet de sa difficulté de concentration des moyens. Les partis ont donc des stratégies cohérentes aux élections britanniques et écossaises.
22Aux élections locales de 2003, dominées par les mêmes enjeux, la position des Travaillistes à Edimbourg se fragilise même s’ils conservent 52 % des sièges. A Aberdeen, les Libérauxdémocrates, en progression, détiennent 47 % des sièges et forment une majorité avec les Conservateurs. A Dundee, le SNP a une majorité relative de 38 % des sièges, et aurait pu diriger sa première grande ville, mais en a été empêché par les Travaillistes et les Libéraux-démocrates. Les Travaillistes maintiennent leur domination à Glasgow avec 90 % des sièges22.
23Par ailleurs, entre 1997 et 2003, dans des sièges identiques, la marge de victoire travailliste dans les grandes villes est plus élevée aux élections britanniques (30 points) qu’aux élections écossaises (16 à 21 points)23 On retrouve un écart de 4,7 points (31,3 et 26,6) lors de la double élection partielle du 23 novembre 2000 à Glasgow Anniesland, destinée à remplacer Donald Dewar dans ses mandats britanniques et écossais. Les électeurs écossais font davantage confiance à d’autres partis pour les représenter au Parlement d’Edimbourg, où le système politique est ouvert aux minorités.
24Le nombre de majorités travaillistes supérieures à 40 %, toutes enregistrées à Glasgow, a diminué, et les majorités plus faibles sont plus fréquentes24, notamment aux dernières élections écossaises. Mais l’évolution semble peu menaçante, face à une opposition multiforme. La domination des Travaillistes est néanmoins remise en cause, car en 2003, ils ne sont soutenus que par 20 % des inscrits dans leurs 4 bastions de Glasgow, et par 14 % dans deux sièges modestes d’Edimbourg et Aberdeen (Central). Les électeurs se mobilisent en fonction des risques de défaite travailliste ; de 1999 à 2003, le taux de participation a connu des régressions fortes à Glasgow où il était déjà faible, et modestes à Aberdeen North (3,7) et Dundee West (3,5), détenus par les Travaillistes avec moins de 1 % d’avance sur le SNP25.
25Cependant, les Travaillistes écossais vont perdre des sièges au Parlement britannique. L’existence d’un Parlement à Edimbourg supprime toute justification à la sur-représentation écossaise, et 13 sièges vont disparaître26. La plupart se situent dans les villes aux électorats déclinants, dont 4 au centre des cities, ce qui donne lieu en 2004 à des tensions internes pour les ré-investitures, réglées par un vote de l’association locale, ou par des retraites anticipées27.
26Par ailleurs, les Travaillistes sont menacés dans les Conseils locaux. L’introduction du scrutin proportionnel, votée par le Parlement écossais en juin 200428. entraînera une représentation plus équitable de partis minoritaires, et des pertes de majorité pour les Travaillistes. En effet, même à Glasgow, ils ont obtenu en 2003 90 % des sièges avec 48 % des voix29. Les députés des grandes villes sont bien représentés au sein de l’exécutif écossais et comptent une forte minorité d’anciens conseillers locaux plutôt hostiles à la réforme30. Mais les Libéraux-démocrates en avaient fait une condition indispensable au maintien de leur coalition de gouvernement avec les Travaillistes. De plus, les dirigeants de ceux-ci souhaitaient mettre un terme à l’utilisation complaisante d’argent public, en particulier à Glasgow en 1997 puis Aberdeen en 2001, pratique favorisée par la domination du parti31.
27Ainsi, en 2003, le Parti travailliste est toujours dominant dans les grandes villes, grâce à la division de l’opposition. Sa domination est plus affirmée aux élections britanniques qu’aux élections écossaises, ce qui pourrait poser un problème de légitimité, accentué par la chute de la participation. Même Glasgow, seule grande ville où les Travaillistes ne perdent pas de siège, n’échappe pas à la démobilisation de leurs électeurs32. Les Conservateurs, perçus comme anglais et néo-libéraux, ne retrouvent pas leur implantation dans des quartiers populaires. Les Libéraux-démocrates bénéficient de leur participation à l’exécutif, et pourraient devenir des adversaires pour les Travaillistes dans les sièges aisés. Le SNP parvient à la fin de la période à conquérir un petit nombre de sièges travaillistes dans les grandes villes mais pas à Glasgow où ses parts de voix sont trop peu différenciées, et sont affectées par la progression du SSP. Celui-ci construit une implantation urbaine, qui demeure insuffisante pour obtenir des sièges au scrutin majoritaire, mais non au scrutin proportionnel. De plus, il n’hésite pas à soutenir des candidats indépendants proches de ses idées, comme Jean Turner, médecin, qui refusait la transformation en hôpital de jour de Stobhill (Glasgow Springburn) ; elle a gagné en 2003 le siège voisin travailliste de Strathkelvin & Bearsden. Ces indépendants constituent une nouvelle menace pour le parti dominant, qui ne semble pas en avoir pris la mesure d’après ses dépenses en 200333. La réforme électorale des collectivités locales, qui constituent un des fondements de la domination travailliste en Ecosse, devrait accentuer leur fragilisation, d’autant qu’ils ne pourront plus s’appuyer sur leur surreprésentation à la Chambre des Communes.
ANNEXES :
TABLEAU 1A : PROPORTIONS DE SUFFRAGES TRAVAILLISTES AUX ELECTIONS LOCALES
1992 (Districts) | 1995 | 1999 | 2003 | |
Aberdeen | 34,8 | 42 | 32 | 24,2(*) |
Dundee | 36,5 | 53,7 | 36,5(**) | 31(*) |
Edinburgh | 29,2(**) | 40,7 | 32,5 | 31,2 |
Glasgow | 46,2 | 61,5 | 49,6 | 47,6 |
ECOSSE | 34,1 | 43,6 | 36,6 | 32,6 |
Note : conseil dans lequel les Travaillistes n'ont pas la majorité des sièges, absolue (**) voire relative (*)
TABLEAU 1B : PROPORTIONS DE SUFFRAGES TRAVAILLISTES AUX ELECTIONS PARLEMENTAIRES
1992 (London) | 1997 (London) | 1999 (H'rood) | 2001 (London) | 2003 (H'rood) | |
Aberdeen Central | # | 49,8 | 38,9 | 45,5 | 32,6 |
Aberdeen North | 47 | 47,9 | 37,2 | 43,3 | 31,7(*) |
Aberdeen South | 34,8 (*) | 35,3 | 27,5 (*) | 39,8 | 19,3 (*) |
Dundee East | 44,1 | 51,1 | 43,3 | 45,2 | 39,2 (*) |
Dundee West | 49 | 53,8 | 37,6 | 50,6 | 32,9 |
Edinburgh Central | 38,8 | 47,1 | 38 | 42,1 | 32,4 |
Edinburgh East | 45,7 | 53,6 | 46,2 | 52,6 | 43,6 |
Edinburgh (North &) Leith | 34,3 | 46,9 | 46,9 | 45,9 | 38,2 |
Edinburgh Pentlands | 31,1 (*) | 43 | 36,2 | 40,6 | 30,9 (*) |
Edinburgh South | 41,5 | 46,8 | 37,1 | 42,2 | 31,6 (*) |
Edinburgh West | 18 (*) | 18,8 (*) | 21,3 (*) | 23,1 (*) | 15,2 (*) |
Glasgow Anniesland (ex Garscadden) | 64,6 | 61,8 | 58,8 | 56,5 | 45,8 |
Glasgow Baillieston (ex Provan) | 66,5 | 65,7 | 47,6 | 61,1 | 52,9 |
Glasgow Cathcart | 48,3 | 56,2 | 48,1 | 54,4 | 39,2 |
Glasgow Central | 57,2 | # | # | # | # |
Glasgow Govan | 48,9 | 44,1 | 43,3 | 49,3 | 37,1 |
Glasgow Kelvin (ex Hillhead) | 38,5 | 51 | 44,8 | 44,8 | 35,7 |
Glasgow Maryhill | 61,6 | 64,9 | 49,8 | 60,4 | 49,3 |
Glasgow Pollok | 43,4 | 59,9 | 43,7 | 61,3 | 43,4 |
Glasgow Rutherglen | 55,4 | 57,5 | 46,3 | 57,4 | 45,8 |
Glasgow Shettleston | 60,6 | 73,2 | 54 | 64,7 | 56,6 |
Glasgow Springbum | 67,7 | 71,4 | 58,6 | 66,6 | 59 |
ECOSSE | 38,9 | 45,6 | 38,8 | 43,2 | 34,6 |
Notes : (*)=siège détenu par un parti autre que travailliste ; (#)= siège inexistant. Sources : The Herald, 3/05/97,8/05/99,3/05/03, suppléments, 9/06/01, p. 17-22, et H. Bochel, D. Denver Scottish District Elections 1992, Dundee, University of Dundee, 1992, 110 p., H. Bochel, D. Denver Scottish Council Elections 1995, Dundee, University of Dundee, 1995,98 p
TABLEAU 2 : DONNEES SOCIO-ECONOMIQUES ISSUES DU RECENSEMENT DE 2001 (SELECTION)
Chômeurs (%) | Personnes sans diplôme (%) | Foyers sans voiture (%) | Locataires d’une collectivité locale (%) | Malades de longue durée (%) | Espérance de vie masculine (années) | |
Aberdeen Central | 4,8 | 23 | 46,4 | 27,9 | 28,1 | 72 |
Aberdeen North | 3,6 | 32 | 26 | 26,2 | 24,8 | 73,8 |
Aberdeen South | 3,6 | 23,6 | 27,7 | 16,6 | 23,9 | 75,7 |
Dundee East | 9 | 35,4 | 43,7 | 21,3 | 33,5 | 71,9 |
Dundee West | 8,9 | 33,1 | 47,8 | 27 | 32 | 71,7 |
Edinburgh Central | 4,5 | 17,4 | 49,9 | 6,6 | 24,1 | 71,8 |
Edinburgh East | 4,4 | 31,8 | 41,9 | 17 | 29,8 | 72 |
Edinburgh North & Leith | 4,7 | 22 | 45,3 | 8,9 | 26,1 | 72,6 |
Edinburgh Pentlands | 4,2 | 23,6 | 30,5 | 13,7 | 22,9 | 76,5 |
Edinburgh South | 3,9 | 19,9 | 36,3 | 11,3 | 24,5 | 75,3 |
Edinburgh West | 3,8 | 25,1 | 28,7 | 10,7 | 23,8 | 75,8 |
Glasgow Anniesland | 9 | 38,7 | 50,7 | 30,2 | 39,4 | 70 |
Glasgow Baillieston | 10,6 | 48,9 | 52 | 31,1 | 42 | 69,5 |
Glasgow Cathcart | 7,5 | 36,2 | 47,9 | 21,3 | 34,6 | 71,2 |
Glasgow Central | # | # | # | # | # | # |
Glasgow Govan | 9,3 | 34,3 | 53,6 | 17,9 | 36,3 | 69,8 |
Glasgow Kelvin | 7,3 | 21,9 | 53,3 | 14,3 | 30,1 | 70 |
Glasgow Maryhill | 11,3 | 43 | 63,4 | 28,6 | 43,3 | 67,9 |
Glasgow Pollok | 9,8 | 46,3 | 51,9 | 29,1 | 39,7 | 69,6 |
Glasgow Rutherglen | 6,6 | 39 | 43,6 | 22,8 | 36,1 | 72,5 |
Glasgow Shettleston | 13,1 | 50,1 | 68,1 | 27 | 50,3 | 63,9 |
Glasgow Springbum | 12,1 | 49,4 | 63,8 | 34,9 | 44,9 | 66,6 |
ECOSSE | 6,3 | 33,7 | 34 | 21,7 | 30,2 | 73,3 |
Note : (#)= siège inexistant.
Sources : 2001 Census of Population Statistics for Parliamentary Constituencies, Londres, House of Commons library research paper 04/01, 30/01/04 ; The Herald, 13/03/04, p. 4
TABLEAU 3 : DEPENSES TRAVAILLISTES AUX ELECTIONS PARLEMENTAIRES
1992 (Westminster) | 2001 (Westminster) | 2003 (Holyrood) | |
Aberdeen Central | # | 74,7 | 55,8 |
Aberdeen North | 85,7 | 88,9 | 46 |
Aberdeen North | 90,8 | 89,9 | 25,4 |
Dundee East | 100 | 74,3 | 71,6 |
Dundee West | 97,3 | 84,7 | 79,1 |
Edinburgh Central | 98,1 | 80,1 | 98,3 |
Edinburgh East | 96,7 | 60,6 | 80,9 |
Edinburgh (North &) Leith | 66 | 87,9 | 50,6 |
Edinburgh Pentlands | 96,7 | 99,8 | 96,6 |
Edinburgh South | 97 | 79,1 | 76,5 |
Edinburgh West | 76,5 | 30,3 | 23,5 |
Glasgow Anniesland (ex Garscadden) | 89,1 | 83,4 | 53,5 |
Glasgow Baillieston (ex Provan) | 55,9 | 32,7 | 44,9 |
Glasgow Cathcart | 63,1 | 70,5 | 38,2 |
Glasgow Central | 63,6 | # | # |
Glasgow Govan | 98,3 | 98,9 | 98,3 |
Glasgow Kelvin (ex Hillhead) | 88,7 | 98,2 | 78,2 |
Glasgow Maryhill | 56,1 | 41,3 | 42,7 |
Glasgow Pollok | 99,5 | 63,3 | 47,3 |
Glasgow Rutherglen | 83,6 | 73,7 | 47,5 |
Glasgow Shettleston | 74,7 | 44,9 | 47,6 |
Glasgow Springbum | 58 | 86,9 | 56,5 |
ECOSSE | 70,6 | 62,8 | 53,3 |
Note : (#)= siège inexistant.
Sources : Nos calculs exprimés en proportion des plafonds dans chaque siège d’après les déclarations des agents des candidats publiées par Scottish Election 2003 : Campaign Spending, Londres, Electoral commission, 2004, p. 80-114 ; Election 2001 : Campaign Spending, Londres, Electoral commission, 2002, House of Commons, Election Expenses, Londres, HMSO, HC paper n° 603, 1993, p. 100-159
Notes de bas de page
1 Les redécoupages des sièges parlementaires ont entraîné un gain pour Aberdeen et une perte pour Glasgow ; les Conseils de districts sont devenus des collectivités locales uniques aux compétences et territoires élargis. Les élections locales, initialement prévues tous les 3 ans, coïncident depuis 2003 avec les élections au Parlement écossais tous les 4 ans.
2 Les circonscriptions qualifiées de bourg par la législation sur les dépenses électorales présentent des densités et des surfaces variables, et ne correspondent pas nécessairement à une collectivité locale.
3 1991 Census, Monitor for Parliamentary Constituencies in Scotland, General Register Office Scotland, Edimbourg, HMSO, 1994,38 p. et 1991 Census, Monitor for New Parliamentary Constituencies in Scotland, General Register Office Scotland, Edimbourg, HMSO, 1996,34 p.
4 Le risque d’erreur avec ce seuil est de 0,02 pour l’ensemble des circonscriptions écossaises, 0,10 pour les seules circonscriptions urbaines. Pour les données et les calculs relatifs aux élections de 1992, voir Edwige Camp, L’Election générale du 9 avril 1992 en Ecosse : les enjeux constitutionnels, Lille, ANRT, 1997, 562 p..
5 726000£ contre 473000£ pour le SNP, 320000£ pour les Conservateurs, 130000£ pour les Libéraux-démocrates et 74000£ pour le SSP (le plafond étant de 1,5 million). Scottish Election 2003 : Campaign Spending, Londres, Electoral commission, 2004, p. 22. En 2001, les Travaillistes et les Conservateurs ont dépensé autour de 1 million, les Libéraux-démocrates et le SNP autour de 200000£, et le SSP 12000£. Cependant, les partis britanniques estiment leurs dépenses selon la part de population écossaise dans la population britannique. (Election 2001 : Campaign Spending, Londres, Electoral commission, 2002, p. 12 et 22). Comme ils disposent d'une structure centrale, ils consacrent plus de moyens au ciblage que le SNP, centré sur le message politique.
6 Les Conservateurs et les Libéraux-démocrates ont des candidats dans tous les sièges d'Edimbourg, et d'Aberdeen depuis 1999, ainsi que dans 90 % des sièges de Dundee et deux-tiers des sièges de Glasgow (contre 40 % pour les Libéraux-démocrates et 55 % pour les Conservateurs au début de la période).
7 Pollok au sud-ouest puis Baillieston au nord-est -Easterhouse- et Anniesland au nord-ouest -Drumchapel-, ensuite l’ouest de Dundee, et Leith à Edimbourg (Muirhouse). Le parti défend, par l’action directe (et l’élection), les personnes démunies, incapables de payer la poll tax (pour lesquelles son leader et premier candidat aux élections générales, Tommy Sheridan, a fait de la prison pendant la campagne de 1992), ou menacées de licenciements (usine Timex de Dundee en 1993). En 2003, dans trois circonscriptions urbaines, il préfère soutenir des candidats, souvent en rupture avec les Travaillistes, dort il partage les idées.
8 Les plafonds s’élèvent, dans les sièges de bourg, à 5761£ et 4,8 pence par électeur en 2003, selon le Scottish Parliament (Elections, etc.) Order 2002, SI n° 2779/2002, section 11. Ils sont augmentés à chaque élection (en 1992, ils étaient de 4330£ et 3,7 pence par électeur, SI n° 706/l 992).
9 Il s’agit des corrélations entre les dépenses en 2001 et 2003 et le résultat du parti en 1997 et 1999, et la marginalité du siège, c’est-à-dire l’écart entre la part de voix d’un parti et celle du vainqueur.
10 20 points pour les Travaillistes et Conservateurs, 10 points pour les Libérauxdémocrates, 3 pour le SSP.
11 Les Travaillistes obtiennent de 55 % à 60 % aux élections britanniques et 45 à 49 % aux élections écossaises. Le SSP a connu un palier en 1997, dû à l'augmentation de ses candidats. Le SNP est légèrement en deçà de sa moyenne.
12 Il obtient près du tiers des voix en fin de période (5 points de moins aux élections britanniques). Les Travaillistes ont recueilli 46 à 52 % aux élections britanniques et 36 à 40 % aux élections écossaises.
13 7 à 9 %, ce qui constitue une régression pour les premiers à Dundee.
14 L’écart par rapport à la moyenne du parti est de 5 à 7 points pour les seconds, 3 pour les premiers. Conservateurs et Libéraux-démocrates ont environ 20 % des suffrages, ce qui représente une progression pour les seconds (de 15 à plus de 22 %), mais une régression pour les premiers (du moins jusqu’en 2001) qui recueillaient 31,5 % des voix en 1992. Le SSP est proche de sa moyenne.
15 Les écarts sont de 8 à 15 points (5 aux élections britanniques) au-delà de leur moyenne pour les Libéraux-démocrates, 5 à 8 points pour les Travaillistes (en-deçà de leur moyenne) ; le SSP réalise ses scores les plus faibles parmi les grandes villes, les Conservateurs sont passés de plus de 30 % à moins de 15 % sur la période. Le SNP, en progression, est proche de sa moyenne.
16 Conservateurs et Libéraux-démocrates obtiennent de meilleurs résultats qu’aux élections parlementaires, les seconds recueillent aussi les bénéfices de candidats plus nombreux.
17 Il représente 93 % de la moyenne écossaise à Glasgow, soit 49287 électeurs contre 53116.
18 Taux de chômage et d’emploi à temps plein, répartition en classes sociales et en secteurs ; mode de logement, confort et espace disponible, prix de l’immobilier, revenus, possession de voitures ; absence de diplôme, poursuite d’études supérieures ; espérance de vie, maladie de longue durée, hospitalisation pour alcoolisme.
19 En 2003, 1 des 4 cautions perdues par les Conservateurs et 2 des 7 perdues par les Libéraux-démocrates se trouvent dans ces sièges.
20 Ils s’élèvent à + 8 contre + 1,3 en moyenne pour les Libéraux-démocrates, + 11,9 et + 0,5 contre + 5,2 pour les Travaillistes. Les régressions des Conservateurs sont de-9, - 8,3 et-12,1, contre-6 en moyenne.
21 Elles s’élèvent à +13,3 contre +0,73 en moyenne pour les Libéraux-démocrates, +8,3 contre -0,95 pour les Conservateurs, -2,24 et +5,3 contre -4,81 pour le SNP.
22 Les « maires » (provosts) sont Elizabeth Cameron (Glasgow), Lesley Hinds (Edimbourg), John Letford (Dundee) et John Reynolds (Aberdeen).
23 Les marges de défaite des autres partis sont supérieures aux élections britanniques (30-35 et 16-23 points pour le SNP, 34-38 et 28-31 points pour les Conservateurs, 38-44 et 16-23 points pour les Libéraux-démocrates, et 46-56 et 32-40 points pour le SSP), et plus fortes en ville pour les Conservateurs. Leurs marges de victoire sont plus faibles (15-20 points pour les Libéraux-démocrates, 10-15 pour le SNP, moins de 6 pour les Conservateurs).
24 Le nombre de sièges détenus avec une avance inférieure à 10 points est passé de 2 à 4, le nombre de sièges où elle est supérieure à 40 points est passé de 7 à 1. Les catégories intermédiaires ont peu évolué.
25 Celui-ci n’a pu emporter le second car un conseiller local, ex-travailliste, a gagné 18 % des voix.
26 Boundary Commission for Scotland, Fifth Periodical Review of Parliamentary Constituencies, final recommendations, décembre 2003. Ses conclusions sont fondées sur les principes posés par la loi britannique instaurant les institutions écossaises (Scotland Act 1998, c. 46, paragraphe 86).
27 Au premier semestre 2004, Frank Doran a été préféré par son association locale à Malcolm Savidge suite à la suppression d’Aberdeen Central. A Edimbourg, Lynda Clark, conseil juridique du gouvernement pour les questions écossaises, a annoncé son retrait de Pentlands, ce qui permet à Alistair Darling, Secrétaire d’Etat à l’Ecosse, de se représenter alors que son siège (Central) disparaît. A Glasgow, Kelvin est supprimé, et George Galloway, exclu du parti pour son hostilité à la guerre en Irak, ne se représente pas. Govan est supprimé, et Mohammad Sarwar a obtenu l’investiture à Central. David Marshall, qui pouvait prétendre à ce siège, issu de Shettleston, a été préféré à Jimmy Wray pour East Thomas McAvoy pourra se représenter à Rutherglen & Hamilton West grâce au retrait de Bill Tynan. Sunday Herald, 11/01/04 et 13/06/04 ; The Herald, 24/02/04, p. l, 21/05/04, p. 11 ; The Scotsman, 27/08/04. David Denver et Martin Baxter estiment les pertes travaillistes à 10 sièges, in Gerry Hassan, Douglas Fraser, The Political Guide to Modem Scotland, Londres, Politico’s, 2004, p. 443-463. On soupçonne Ernie Ross d’avoir annoncé son retrait de Dundee West après la ré-investiture de Iain Luke dans le siège voisin de East, car ses chances de réélection sont moindres. The Herald, 23/07/04, p. 12. Les 2 sièges de Dundee incluront une partie de la collectivité d’Angus.
28 Local Governance (Scotland) Act 2004, asp. 9, voté le 23/06/04 ; Andy Kerr, ministre, Official Report, col. 9453-9456. La loi prévoit également une amélioration de la rémunération des conseillers locaux, etun élargissement de leur recrutement
29 Les Travaillistes pourraient perdre les cities et ne conserver la majorité que dans un Conseil, Hugh Bochel, David Denver, « The Last Post for First-Past-The-Post ? », Scottish Affairs, n° 47, printemps 2004, p. 97.
30 Parmi les députés des grandes villes, 42 % des Ecossais à Westminster et 29 % des élus à Holyrood ont exercé un mandat local. L’exécutif de Jack McConnell comporte, en août 2004,3 députés de Glasgow, 1 d’Edimbourg et 1 d’Aberdeen. Ceux de Donald Dewar (1999-2000) et de Henry McLeish (2000-2001) comptaient 1 député de Glasgow et 5 d’Edimbourg, et 1 d’Aberdeen pour le second. 3 élus d’Edimbourg à Westminster sont ministres britanniques et 2 députés de Glasgow exercent des fonctions éminentes à la Chambre des Communes (Speaker et whip). 2 élus de Dundee et Edimbourg à Westminster (Iain Luke et Nigel Griffiths), ont fait connaître leur opposition à la réforme, Scotland on Sunday, 25/05/03. 2 élus de Glasgow à Holyrood (Bill Butler et Paul Martin) se sont abstenus en juin 2004, estimant que la réforme n’améliorerait ni les services locaux ni les liens entre élus et électeurs (Official Report, 24/03/04, col. 6969). Les Conseils de Glasgow et Edimbourg ont manifesté leur rejet lors des consultations ; Local Government and Transport committee, 2nd report 2004, SP Paper 110, annexe D.
31 Dès 1997, avant la mise en place des institutions écossaises, D. Dewar, Secrétaire d’Etat à l’Ecosse, avait instauré une commission de réflexion sur le mode de gouvernement des collectivités locales. G. Kerevan “City-states and Local Governance” in Gerry Hassan, Chris Warhurst, Anatomy of the New Scotland, Edimbourg, Mainstream, 2002, chapitre 3. La pratique de voyages à l’étranger sur fonds publics s’était développée.
32 La ville avait pourtant connu les taux les plus élevés (83,6 %) d’approbation de la création du Parlement écossais lors du référendum du 11 septembre 1997, avec une forte participation (75 %). Douglas Alexander, député britannique de Paisley, évoque un désenchantement à l’égard des partis, cité par Jane Saren et James McCormick in Gerry Hassan (dir.) The Scottish Labour Party, Edimbourg, Edinburgh University Press, 2004, p. 98. Une certaine déception à l’égard du Parlement écossais est également avancée, Catherine Bromley, John Curtice in Catherine Bromley, John Curtice, Kerstin Hinds, Alison Park (dir.), Devolution-Scottish Answers to Scottish Questions ?, Edimbourg, Edinburgh University Press, 2003, Chapitre 1.
33 Il a dépensé 44 % du plafond, et Jean Turner 38 %. Elle avait recueilli 18 % des voix dans ce même siège lors d'une élection partielle en 2001, contre 37 % aux Travaillistes.
Auteur
Maître de Conférences à l'Université de Valenciennes. Après une thèse sur les enjeux constitutionnels écossais à travers les élections législatives de 1992, elle a publié des articles sur la vie politique écossaise et le fonctionnement des nouvelles institutions décentralisées.
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