Introduction
p. 7-15
Texte intégral
1Dans un discours prononcé à l’ecclésia après la deuxième invasion péloponnésienne, alors que les Athéniens avaient vu leur territoire ravagé une seconde fois et se trouvaient en proie à la maladie en même temps qu’à la guerre, Thucydide (II, 60, 2-4) fait dire à Périclès :
« je pense en effet, quant à moi, qu’une cité sert mieux l’intérêt des particuliers (tous idiotas) en étant d’aplomb dans son ensemble que prospère en chacun de ses concitoyens individuellement, mais chancelant collectivement. 3. Car un homme (anèr) peut voir sa situation prendre un cours favorable : si sa patrie (tès patridos) va à la ruine, il n’en est pas moins entraîné dans sa perte : tandis que. malheureux dans une cité heureuse, il se tire beaucoup mieux d’affaire. 4. Aussi, dès lors qu’une cité est capable de supporter les malheurs privés (tas idias sumphoras), et les individus incapables de supporter les siens, comment ne pas la soutenir tous, au lieu de faire comme vous aujourd’hui : bouleversés par les misères qui frappent vos maisons, vous renoncez à la préservation de l’intérêt commun (tou koinou tès sôtérias), et vous élevez des griefs à la fois contre moi, qui vous ai conseillé la guerre, et contre vous-mêmes, qui vous êtes associés à la décision. En ma personne, pourtant, votre colère vise un homme qui, je crois, n’est inférieur à personne pour juger ce qu’il faut et le faire comprendre, qui de plus est patriote, et ne cède pas à l’argent. »1
2Cette citation nous est apparue, sinon « emblématique », du moins « signifiante » du thème retenu pour le colloque international organisé à Tours les 6 et 7 mars 2005, dans le cadre des « Quatrième semaine de la ville » de la Maison des Sciences de l’Homme, « Villes et Territoires »2.
3En effet, ce passage de Thucydide pose, à la fin du ve siècle, le problème des rapports des individus au groupe plus large qu’est la communauté civique, la polis. Dans la bouche de Périclès, l’intérêt des particuliers, les idiotai, ne réside pas seulement dans leurs maisons et leurs champs, frappés par l’expédition archidamienne en Attique. L’intérêt des idiotai coïncide surtout avec celui de la communauté tout entière3. Périclès justifie ainsi sa stratégie d’abandon du territoire, au profit de la ville, où s’est replié l’ensemble de la population4. La victoire de la cité doit passer par le sacrifice des biens individuels de la chôra.
4Dans ce passage, Périclès rappelle surtout qu’intérêt particulier et intérêt général se sont rencontré un jour à l’assemblée du peuple. D’un commun accord la guerre a été conseillée par lui-même, mais votée par le peuple (Thucydide I, 145, 1). Dans la décision politique de tous, c’est-à-dire de tous les idiotai, s’est cristallisé l’avenir de la communauté, de la koinonia. groupe très large qui correspond ici au démos, (compris comme la somme arithmétique de toutes les mains levées à l’assemblée). Cette cristallisation de la décision politique résulte de l’assentiment de tous sur les conseils d’un seul individu.
5Périclès définit la position qu’il occupe : « un homme - dit-il - qui n’est inférieur à personne pour juger ce qu’il faut et le faire comprendre, qui de plus est patriote, et ne cède pas à l’argent ». Céder à l’argent, c’est succomber à ses propres intérêts ; être patriote (philopolis, i.e. « celui qui aime sa cité ») c’est voir l’intérêt général, et non seulement le voir ou le représenter, mais le conseiller et le faire comprendre. Il est intéressant de constater que dans le vocabulaire politique de la fin du ve siècle, tel que nous le transmet Thucydide, l’homme politique ne se définit pas comme un politenoménos, encore moins comme un rhètor, ni non plus comme un idiotès5, qualité laissée aux membres de l’assemblée, mais simplement comme un anèr, un « homme ».
6À première vue, nous tenons donc là l’exemple même des relations qui pouvaient se tisser entre une individualité politique (Périclès) et le groupe de ses concitoyens athéniens : un exemple que l’on pourrait qualifier de classique. Cependant, plusieurs nuances sont à apporter, qui montrent la complexité des relations tissées entre individus, groupes et politique.
7D’abord, il est évident que la situation décrite ne correspond qu’à un moment de l’histoire politique d’Athènes. A une époque de démocratie alternativement modérée ou radicale, sous le gouvernement d’un homme qu’Aristote, souvenons nous, qualifiait de démagogue6, Péricles prend le soin de se présenter non comme un idiotès, mais comme un anèr, terme qui insiste à la fois sur le sexe, l''âge mûr et les qualités morales, au premier rang desquelles le courage au combat. Dans ce discours qui cherche à parer les critiques sur les conséquences funestes de la stratégie adoptée, c’est moins un homme politique qui prend la parole à l’assemblée, qu’un combattant qui se lève. Il est vrai que nous sommes là encore dans le cadre d’une identité marquée entre soldats et citoyens.
8Pourtant, c’est un homme politique qui a pris soin de faire voter son initiative. Périclès, « homme providentiel », n’est sans doute pas que l’expression inconsciente du désir de ses contemporains. Il est aussi l’acteur conscient capable de convaincre la masse de ses concitoyens, en usant de sa force de persuasion7. Il est possible que l’écart entre les idiotai (les citoyens ordinaires) et les politeuomenoi (ceux qui prennent la parole à l’assemblée ; ceux qui sont bouleutes ou magistrats) se soit agrandi, dans le sens « d’une classe politique commandant à une masse de citoyens qui écoute », encore que l’on puisse se demander à partir de quelle époque cette évolution fut vraiment significative : au ive siècle, avec la constitution d’une catégorie de rhétores ? Après Chéronée lorsqu’à plusieurs reprises, le corps politique (politeuma) ne correspond plus avec le corps civique ? A partir de la basse époque hellénistique et à coup sûr à l’époque impériale avec la mise en place d’un régime des notables, cher à L. Robert ? ou bien déjà à l’époque de Périclès ?
9Nul doute qu’il y a dans les propos de Périclès une mise en scène rhétorique, une sorte de construction idéologique opposant dirigeant et dirigés ou, selon la terminologie de J. Ober8, masse et élite. Dans sa reconstitution des rapports qui se tissent entre Périclès et le Peuple des Athéniens, Thucydide suggère l’existence d’une relation de « face-à-face », relation qu’il met d’ailleurs en scène à chaque fois qu’un homme politique prend la parole pour s’adresser à la foule et l’inviter à prendre des décisions. S’il est vrai que des hommes comme Périclès, Cléon, Nicias, Alcibiade, Démosthène, Eschine. Démade étaient connus des Athéniens, du moins d’une grande partie de la communauté civique, puisqu’ils avaient maintes occasions de les entendre, il est permis de douter que tous les citoyens aient connu tous leurs concitoyens. Dans la globalité de ses 21.000 à 50.000 citoyens mâles, selon les époques, la cité athénienne n’a jamais pu être une communauté de face-à-face, comme le voulaient P. Laslett9 ou Finley10. Il n’est donc pas étonnant que certains aient vu dans cette communauté une « nation »11. Toutefois, cette perception de relations toujours possibles entre chaque Athénien et Périclès doit être ajoutée à la liste des « imaginaires civiques » qui se déploient, par exemple, dans l’oraison funèbre et assurent l’unité politique de la cité12.
10Un autre aspect de cette reconstruction idéologique réside dans le fait que Périclès apparaît comme un héros tragique, abandonné par les Athéniens qui réagissent comme un seul homme, comme si la politique était l’affaire de deux volontés, de deux individualités qui s’opposent, mieux comme si Périclès était le seul politeuomenos d’Athènes.
11On peut supposer, sans peur de se tromper, que cette foule subissait l’influence d’autres leaders politiques à ce moment précis, parmi lesquels se trouvaient non seulement des oligarques mais également des démocrates radicaux comme Cléon. D’une certaine façon, cette mise en scène que l’on doit à Thucydide prépare le lecteur (ou le public à qui il s’adressait) à comprendre le portrait que l’historien brosse de celui qu’il désignait comme le premier des citoyens, dans les chapitres qui suivent sa confrontation avec le dèmos et où l’opposition politeuoménos et idiotai est exacerbée. Incarnant la politieia, il est le seul patriote. Il n’est pas le responsable de l’échec de la guerre ou du malheur de la cité. Celui-ci est le fait des idiotai oublieux de la recherche du bien commun13.
12Enfin, dans ce passage. Thucydide occulte volontairement ce qui est essentiel : l’individu n’est jamais seul, qu’il soit un homme politique illustre ou un illustre inconnu. En effet, entre le groupe le plus étendu, celui du démos et l’individualité la plus réduite, Périclès, tout s’organise selon un jeu complexe d’autres groupes qui s’enchâssent les uns les autres comme des poupées russes ou bien constituent des ensembles et des sous-ensembles plus ou moins séquents14. Périclès est un citoyen intégré dans les structures constitutives de sa citoyenneté : un génos, une phratrie, une tribu, un dème. Périclès, c’est aussi un cercle, un groupe d’appui, une « clientèle »15 peut-être. Cela pour dire que la cité athénienne ne pense peut-être qu’assez difficilement l’individu ; et si elle le pense, c’est toujours en relation avec le groupe.
13La difficulté qu’éprouvent les Athéniens à penser l’individu est d’autant plus déconcertante qu’ils ont pris grand soin de dresser des listes des citoyens et même des non-citoyens. Ils ont également multiplié les documents inscrits sur la pierre garantissant à chacun non seulement les preuves de leur identité mais aussi de leur participation politique. Certains idiotai, grâce à leur seul mérite, ont obtenu des récompenses honorifiques votées par le peuple réuni en assemblée. D’autres ont eu accès aux honneurs grâce à leur fortune qui leur permettait (ou les contraignait) à accomplir des actes dignes de mention. La mémoire de ces derniers a souvent occulté celle des citoyens tranquilles, des citoyens utiles, des idiotai dont il semble difficile de reconstituer l’histoire autrement que par le biais de celle du dèmos qu’ils forment face aux hommes illustres ou celle des groupes où ils évoluent et des rapports qui se tissent entre eux et la cité.
14Les rapports de ces groupes à la polis ont été théorisés dans un certain nombre de passages clés de l’œuvre d’Aristote. Dans la Politique (III, 14, 1281a), le philosophe définissait la cité de manière génétique comme « la communauté des lignages (génè) et des villages (komai) menant une vie parfaite et autarcique », tandis que, dans l’Éthique à Eudème (VII, 9, 3, 1241b) et l’Éthique à Nicomaque (VIII, 9, 4-6 1160 a), il s’intéressait à la notion de philia, ciment des communautés.
15Dans l’Éthique à Nicomaque, justement, passage central pour la compréhension de notre sujet, Aristote indique que « toutes les communautés ne sont pour ainsi dire que des fractions de la communauté politique » qui précède toute sorte de communauté (« la communauté politique s’est constituée à l’origine »). En d’autres termes, les diverses communautés recherchent leur avantage particulier : « par exemple les navigateurs en vue d’acquérir de l’argent ou quelque chose d’analogue ; pour les compagnons d’armes, c’est le butin, [...] pour les membres d’une tribu ou d’un dème [...] c’est l’agrément : [... ils] offrent des sacrifices et tiennent des réunions à cet effet, rendant ainsi des honneurs aux dieux en se procurant en même temps pour eux-mêmes des distractions agréables ». Mais, et c’est là ce qu’il convient de souligner, avec Aristote : « Toutes ces communautés semblent bien être subordonnées à la communauté politique, car la communauté politique n’a pas pour but l’avantage présent, mais ce qui est utile à la vie toute entière »16. L’utilité étant, dans la conception aristotélicienne, telle qu’elle est énoncée dans la Politique, synonyme du bien recherché par les communautés (Politique I. 1, 1252 a 3). Voire le bonheur qu’elle est censée promouvoir pour ses membres (Politique I, 1.8, 1252 a 30-31).
16Dans les sources, ces différentes communautés ou groupements qui recherchent leur intérêt particulier se définissent rarement comme une structure, mais le plus souvent comme un groupe d’individus. Pour les désigner, on utilise ainsi le nom de leurs membres, ou bien des composés ou des périphrases qui rendent compte de l’action constitutive du rassemblement : serment, cotisation ou association de capitaux à but lucratif ou non, activité collective autour d’un sacrifice ou d’honneurs rendus, prise de décision. On insiste donc sur le lien qui unit entre eux des individus, citoyens ou non citoyens, liens fondés sur une propriété commune, une activité collective.
17Au ive siècle et iiie siècle – pour prendre une période charnière à cheval sur l’époque classique et l’époque hellénistique – se définissent ainsi toutes les étoiles de la constellation associative athénienne17 : les orgéons. thiasotes, éranistes, les adeptes de cultes étrangers18, les cercles politiques qui renvoient au modèle ancien de l’hétairie19, les groupes partisans, les écoles philosophiques, les corporations d’artistes20, de gens de métiers, les ententes commerciales ou financières21, les repas pris en commun, les diverses formes de compagnonnages militaires22, etc. Et pour finir (mais l’on aurait pu commencer par là) : les génè23, phratries24, tribus25 et dèmes26.
18Longtemps on a soutenu que les associations ont proliféré à partir de l’époque hellénistique, en raison du déclin de la cité et de l’affaiblissement de l’esprit civique : les Athéniens cherchant en quelque sorte un palliatif au cadre civique qui leur faisait défaut27. En réalité, on a montré depuis combien cette vision est réductrice. On a aussi montré qu’il fallait prendre au sérieux la conception philosophico-politique d’Aristote28. R. Osborne a rappelé que dès l’époque classique, la polis est constituée de ses subdivisions29. Récemment, N. Jones30 a même avancé qu’à l’époque classique, le tissu associatif athénien était une réponse de la démocratie au déficit de représentation au « gouvernement central », chaque individu pouvant pleinement s’épanouir « politiquement » au sein d’une association. M.-F. Basiez a souligné l’importance de la notion d’espace collectif (koinon) partagé par les associations à partir de la fin du ive siècle31. M. Leiwo a montré que les associations ne se limitaient pas à leur rôle religieux, mais représentaient une entité économique et sociale32. Immanquablement des questions se posent. Du point de vue politique, tout est-il associatif à Athènes, à toutes les époques ? La distinction entre association privée et association publique est-elle pertinente ? Quelle identité individuelle ces divers groupes intermédiaires construisent-ils pour leurs membres ?
19En lançant ce thème : « Individus, groupes et politique à Athènes : recherches et perspectives », nous avons souhaité revenir sur ce qui définissait la communauté politique athénienne, dans chacun de ces trois niveaux que sont les individualités, les composantes associatives et la forme générale de la cité, qui d’ailleurs excède le seul démos. En prenant ces deux textes — celui de Thucydide et celui d’Aristote — nous avons voulu tracer les deux lignes directrices suivies par la plupart des communications à suivre : rapports entre les individus et la cité ; rôle joués par divers groupes dans ces rapports33.
Notes de bas de page
1 Trad. J. de Romilly, CUF : 2. ἐγὼ γὰρ ἡγοῦμαι πóλιν πλείω ξύμπασαν ὀρθουμένην ὠφελεῖν τοὺς ἰδιώτας ἢ καθἓκαστον τῶν πολιτῶν εὐπραγοῦσαν. ἁθρόαν δὲ σφαλλομένην. 3. Καλῶς μὲν γὰρ φερόμενος ἀνὲρ τò καθἓαυτòν διαφθειρομένης τῆς πατρίδος οὐδὲν ἧσσον ξυναπόλλυται, κακοτυχῶν δὲ ἐν εὐτυχούσῃ πολλῷ μᾶλλον διασῴζεται. 4. ὃπότε οὖν πόλις μὲν τὰς ἰδίας ξυφορὰς οἵα τε φέρειν, εἶς δὲ ἕκαστος τὰς ἐκείνης ἀδύνατος, πῶς οὐ χρὴ πάντας ἀμύνειν αὐτῇ, καì μὴ ὃ νῦν ὑμεῖς δρᾶτε, ταῖς κατόἶκον κακοπραγίαις ἐκπεπληγμένοι τοῦ κοινοῦ τῆς σωτηρίας ἀφίεσθε, καì ἐμέ τε τòν παραινέσαντα πολεμεῖν καì ὑμᾶς αὐτοὺς οἳ ξυνέγνωτε διάἰτíας ἔχετε 5. καίτοι ἐμοι τοιούτῳ ἀνδρì ὀργέσθε ὃς οὐδενòς ἧσσων οἴομαι εἶναι γνῶναι τε τὰ δόντα καì έρμηνεῦσαι ταῦτα, φιλόπολίς τε καì χρημάτων κρείσσων.
2 Outre la Maison des Sciences de l’Homme « Villes et Territoires », que soient ici remerciés : l’Université François Rabelais et la fondation Léventis pour leur soutien ; le Conseil Général d’Indre-et-Loire qui nous a accueilli en ses murs ; l’Institut Universitaire de France (Chaire d’Histoire du Proche-Orient hellénistique et romain) et l’antenne HiSoMa de Tours (UMR 5189), sans qui tout cela n’aurait pu voir le jour.
3 Vers la même époque, Créon dans l’Antigone (v. 185-190) de Sophocle ne dit pas autre chose : « Je ne me tais point quand je vois qu’une calamité menace le salut des citoyens, et jamais je n’ai en amitié un ennemi de la patrie ; car je sais que c’est le salut de la patrie qui sauve les citoyens, et que nous ne manquons point d’amis tant qu’elle est en sûreté ».
4 Sur la stratégie péricléenne, cf. Garlan (Y.), Recherche de poliorcétique grecque, Paris. 1974, p. 44-65.
5 Sur idiotes, on pourra renvoyer maintenant à Lene Rubinstein, « The Political Perception of the Idiotês », dans Cartledge (P.). Millet (P.) et van Reden (S.), éd., Kosmos. Essays in Order. Conflict and Comminity in Classical Athens, Cambridge, 1998, p. 125-143, qui distingue idiotès de rhètores au ive siècle Pour la distinction, à la même époque, entre politeuomenos et idiotès, cf. Mosse (Cl.), « Politeuomenoi et idiotai : l’affirmation d’une classe politique à Athènes au ive siècle », REA, 86 (1984), p. 193-200.
6 Aristote, Constitution des Athéniens, 27, 1 : πρòς τò δημαγωγεῖv ἐλθόvτας.
7 Sur la peithè de Périclès : cf. Eupolis, fr. 102 K.-A.
8 Ober (J.), Mass and Elite in Democratic Alhens : Rhetoric, Ideology, and the Power of the People, Princeton, 1989. Ober évoque notre passage p. 311 et note 31.
9 Laslett (P.), « The Face to Face Society » dans Laslett (P.), éd., Philosophy, Politics and Society : First Series, Oxford, 1956, p. 157-184 ; voir aussi du même auteur Household and Family in Past Time. Cambridge, 1972
10 Finley (M.), Democracy Ancient and Modern, London, [1973] 1985. p. 17 ; Politics in the Ancient World, Cambridge, 1983, p. 28-29 et p. 82. Pour une critique de cette interprétation, cf. récemment Cohen (E.), « A Modern Myth : The Athenian Village, dans The Alhenian Nation, Princeton, 2000, p. 104-129 et particulièrement p. 104 et note 3.
11 Cohen (E.), The Athenian Nation, Princeton, 2000, particulièrement, p. 9-10 : « Accordingly this book focuses on the many residents registered as non-politai (so-called metics). and on the numerous other free non-politai (the xenoi, the atimoi, the nothoi, etc), on the wives, daughters, and mothers of male « citizens », on enslaved public functionaries (demosioi) and « slaves living independently » (khoris oikountes), and on the nonpolitical sources of power rendered visible through the phenomena of successful businesswomen and wealthy slaves The Attika that emerges from this study I call The Athenian Nation ».
12 Sur les « imaginaires civiques » : Loraux (N.), Les Enfants d’Athéna. Idées athéniennes sur la citoyenneté et la division des sexes, Paris, 1990.
13 Thucydide a alors beau jeu de rappeler, en II, 65, 7, « II [Périclès] avait dit aux Athéniens qu’en restant tranquilles, en prenant soin de la flotte, en s’abstenant d’étendre leur domination au cours de la guerre et de mettre la cité en péril, ils auraient le dessus Or, en tout cela, ils firent eux, l’inverse ; et, en outre, pour servir leurs ambitions privées et leurs profits privés, ils prirent, dans un domaine en apparence étranger à la guerre, des mesures aussi mauvaises pour eux-mêmes que pour leurs alliés : leur réussite devait plutôt apporter aux individus de l’honneur et des avantages, mais leur échec entraînait pour la cité des conséquences fâcheuses dans l’ordre de la guerre ».
14 Jones (N.F.), Public Organization in Ancient Greece : A Documentary Study, American Philosophical Society, vol. 176, Philadelphia, 1987.
15 Sur le clientélisme, voir dans ce volume A. Duplouy, p.35 et 55 et Cl. Mossé, p. 133-139.
16 Aristote, Éthique à Nicomaque VIII, 9. 4-6 1160 a, 9-23 : αί δὲ κοινωνίαι πᾶσαι μορίοις ἐοίκασι τῆς πολιτικῆς συμπορεύονται γὰρ ἐπί τινι συμφέροντι, καì ποριζόμενοί τι τῶν εῖς τòν βίον καì ἡ πολιτικὴ δὲ κοινωνία τοῦ συμφέροντος χάριν δοκεῖ καì ἐξ ἀρχῆς συνελθεῖν καì διαμένειν τούτου γὰρ καì οἱ νομοθέται στοχάζονται, καì δίκαιον φασιν εἶναι τò κοινῇ συμφέρον, αἱ μὲν οὖν ἄλλαι κοινωνίαι κατὰ μέρη τοῦ συμφέροντος ἐφίενται, οἶον πλωτῆρες μὲν τοῦ κατὰ τòν πλοῦν πρòς ἐργασίαν χρημάτων ἤ τι τοιοῦτον, συστρατιῶται δὲ τοῦ κατα ; τòν πόλεμον, εἴτε χρημάτων εἴτε νίκης ἢ πόλεως ὀρεγόμενοι, όμοίως δὲ καì φυλέται καì δημόται. [ἔνιαι δὲ τῶν κοινωνιῶν δι’ ἡδονήν δοκοῦσι γίνεσθαι. θιασωτῶν καì ἐρανιστῶν αὖται γὰρ θυσίας ἕνεκα καì συνουσίας.] πᾶσαι δ’ αὖται ὑπò τὴν πολιτικὴν ἐοίκασιν εἶναι οὐ γὰρ τοῦ παρόντος συμφέροντος ἡ πολιτικὴ ἐφίεται, ἀλλ’ εῖς ἅπαντα τòν βiον.
17 Jones (N.F.), The Associations of Classical Athens : The Reponse to Democracy, Oxford, 1999.
18 Sur les associations religieuses : Arnaoutoglou (I.N.). Thusias heneka kai sunousias. Private religious associations in Hellenistic Athens, Athènes, 2003, qui donne la bibliographie
19 Sur les hétairies : Calhoun (G.M.). Athenian Clubs in politics and litigation, 1913, réimpression anastatique Rome, 1964 ; Sartori (F.), Le eterie nella vita politica ateniese del vi e v secolo a.C, Rome, 1957 ; MCGlew (J.F.), « Politics on the Margins : the athenian hetaireiai in 415 B.C. », Historia, 48 (1999). p. 1-22.
20 Le Guen (B.), Les Associations de Technites dionysiaques à l’époque hellénistique, 2 vol., Nancy, 2001.
21 vélissaropoulos (J.), Les nauclères grecs. Recherches sur les institutions maritimes en Grèce et clans l’Orient hellénisé, Paris-Genève, 1980
22 Trundle (M.F.), « Identity and commumty among Greek mercenaries in the classical world : 700-322 B.c. », AHB, 13 (1999), p. 28-38.
23 Lambert (S), « The Attic Genos Salaminioi and the Island of Salamis », ZPE, 119 (1997), p. 85-106.
24 Lambert (S), The Phratries of Attica, Ann Arbor, 1993.
25 Roussel (D), Tribu et Cité, Paris, 1976 ; Jones(N.F.), « The Athenian Phylai as Associations : Disposition, Function, and Purpose », Hesperia, 64 (1995), p. 503-542.
26 Sur les dèmes somme base du système politique athénien, les études sont nombreuses : Traill (J.S.), The Political Organization of Attica : A Study of Demes, Trittyes and Phylai, and their Representation in the Athenian Council, Hesperia, Suppl. 14, Princeton, 1975 ; Demos and Trittys : Epigraphical and Topographical Studies in the Organisation of Attica, Toronto, 1986 ; Andréou (Α.), « Ό δὴμος τῶν Αίξωνίδων ’λών », dans Coulson (W.D.E.), Palagia (Ο.), Shear Jr., (T.L.), Shapiro (H.A.), Frost (F.J.), The Archaeology of Athens and Attica under the Democracy, Oxford, 1994, p. 191-209.
27 Poland (F), Geschichte des griechischen Vereinswesens, 3 vol., Leipzig, 1909.
28 Baslez (M.-Fr.), « Place et rôle des associations dans la cité d’Athènes au ive siècle », dans Carlier (P.), éd., Le ive siècle avant J.-C. Approches historiographiques, Nancy, 1996, p. 281-292.
29 Osborne (R.), « Le dèmos et ses subdivisions dans l’Athènes classique » dans Murray (O.) et Price (S.), éd., La cité grecque d’Homère à Alexandre, Paris, 1992, p. 304-334.
30 Jones (N.F.), The Associations of Classical Athens. The Response to Democracy, Oxford, 1999.
31 Baslez (M.-Fr.), « Les associations dans la cité grecque et l’apprentissage du collectif », dans de Polignac (F.) et Schmitt-Pantel (P.), éd., « Public et privé en Grèce ancienne : lieux, conduites, partiques », Ktèma, 23 (1998), p. 431-440.
32 Leiwo (M.), « Religion or other Reasons ? Private associations in Athens » dans Frösén (J.), éd., Early Hellenistic Athens. Symptoms of a Change, Helsinki, 1998, p. 103-117.
33 Depuis l’organisation du présent colloque est paru un numéro spécial de la Revue des Études Anciennes sur un thème similaire : De Polignac (Fr.) et Schmtt-Pantel (P.), éd.. « L’individu et la communauté, regards sur les identités en Grèce ancienne », REA, 108 (2006).
Auteurs
Université François Rabelais, Tours UMR 5189, HiSoMa, Antenne de Tours
Université de Nantes Centre Louis Gernet et EREMAM
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