Table des matières
Natacha Coquery
PréfacePartie I. La mise en place d’une nouvelle filière : espaces, marchés et acteurs
Chapitre I
Saint-Domingue – Nantes – Orléans : l’essor d’un réseau d’importation- Nantes : le développement d’un grand port sucrier (fin XVIIe-fin XVIIIe siècle)
- Essor et spécificités du commerce du sucre à Nantes
- Les fluctuations du trafic : blocage et nouvelles opportunités
- La route du sucre et ses aléas
- La voie maritime : de la traversée transatlantique au grand cabotage européen
- La complémentarité des réseaux du commerce intérieur
- Voie de terre et voie d’eau : les raisons de l’arbitrage
- Aléas naturels et fautes humaines : les risques du transport fluvial
- Prévenir le risque : de l’entretien de la Loire à l’emballage minutieux des marchandises
Chapitre II
La naissance de nouveaux marchés : la commercialisation du sucre nantais- Un marché international fortement encadré par l’État
- Un marché intégré
- Le sucre, une manne financière : l’intervention de l’État dans le jeu marchand
- La régulation du commerce extérieur : les principes mercantilistes
- Droits intérieurs : vers un marché national du sucre ?
- Les marchands contre l’État : les pratiques frauduleuses
- Nantes : une périphérie du Nord
- Nantes : le second port français d’exportation de sucre
- Le fret vers les pays européens : un marché aux mains des étrangers
- Un délaissement progressif au profit des navires étrangers
- Les raisons de l’échec français dans la redistribution des produits coloniaux
- Le commerce intérieur du sucre nantais : l’importance du marché ligérien
- Le débouché ligérien : un trafic en expansion porté par l’essor des raffineries orléanaises
- Les autres débouchés français : une part mineure
Chapitre III
Le jeu marchand : les acteurs de la nouvelle filière- Des marchands d’horizons divers : portraits de groupe
- Une multitude d’acteurs mais une tendance monopolistique
- La foule trompeuse des consignataires de sucre : un oligopole
- Portraits de grandes familles négociantes : les Montaudoin, Luker et Arnous
- Le rôle majeur des commissionnaires étrangers dans les exportations de sucre
- Les liens marchands : concurrence et coopération
- Les institutions marchandes : un lobby sucrier
- Les réseaux marchands des négociants ligériens : des liens familiaux prépondérants
- Le développement d’un réseau marchand : coûts et contraintes
- Élargir et fidéliser son réseau marchand : voyager et correspondre, deux outils de la prospection marchande
- Au risque des réseaux : obligations et contraintes
- Les savoirs marchands : le commissionnaire, un expert du marché sucrier
- « De beau grain et de belle couleur » : l’art d’estimer la qualité du sucre
- Le jeu de l’offre et de la demande : la connaissance du marché
Partie II. De l’or brun à l’or blanc : le raffinage du sucre
Chapitre IV
Naissance, essor et revers de l’industrie du sucre- Les efforts conjugués de l’État et des négociants pour établir l’industrie
- Les vertus du mercantilisme sur le démarrage industriel
- L’appel aux ouvriers spécialisés du nord de l’Europe
- L’instauration de mesures protectionnistes
- L’investissement d’une nouvelle catégorie d’entrepreneurs : les négociants capitaines d’industrie
- Le négoce : une voie d’accès royale vers l’industrie
- L’assimilation des techniques industrielles
- Le décollage industriel en chiffres et en cartes
- Un sombre bilan : l’échec commercial du sucre raffiné français en Europe
- Des sucres français absents des marchés étrangers et de plus en plus concurrencés sur le marché intérieur à la fin du XVIIIe siècle
- Un rapport qualité-prix peu compétitif : l’absence de normes à l’origine de la mauvaise image de marque des sucres français
- La lutte tardive contre la mauvaise réputation des sucres français : l’espionnage industriel dans les années 1780
Chapitre V
Les raffineries à l’ouvrage : sur les chemins de l’industrialisation- Des manufactures au cœur des villes : entre emprise et rejet
- L’emprise croissante de l’industrie dans l’espace urbain
- La peur de l’industrie : l’opposition des riverains, le soutien de l’État
- Au cœur des manufactures : la discrète évolution des techniques
- L’art du raffinage : des méthodes artisanales
- Les évolutions de l’art : des innovations sans révolution
- La discipline des raffineries : les ouvriers au travail
- Trois mille ouvriers au travail : vers une intégration verticale de la main-d’œuvre
- La hiérarchie des manufactures : des ouvriers peu spécialisés, un directeur omniprésent
- La difficile condition ouvrière : vivre, travailler, s’abîmer sous le regard des patrons
- Le travail réglementé : la stricte discipline des raffineries
- La santé de l’ouvrier mise à mal
- Les avantages en nature : des ouvriers logés, nourris, blanchis
Chapitre VI
L’argent des raffineurs : des mines d’or blanc- Des entrepreneurs en société : la mobilisation des capitaux
- La préférence pour les sociétés familiales
- L’art d’associer femmes et enfants pour assurer la pérennité de l’entreprise
- La gestion financière des raffineries : un art délicat en voie de perfectionnement
- Des règles de gestion rigoureuses, fixées par les contrats de société
- La science des comptes : les outils au service des raffineurs
- La tenue des inventaires : la diversité des pratiques
- « Modèles de livres et autres écritures nécessaires au raffineur » : le premier écrit connu sur la comptabilité industrielle française
- Le recours au crédit : risques et opportunités
- La gestion commerciale des raffineries : des marchés nationaux sources de grands profits
- La réussite commerciale des raffineries orléanaises au cours du XVIIIe siècle
- La domination du sucre orléanais sur le nord de la France
- Une clientèle diversifiée
- L’enrichissement des raffineurs orléanais, vecteur de leur ascension sociale
- Le mode de vie opulent des raffineurs
- Des bourgeois en quête d’honorabilité
Partie III. Le sucre : histoire d’un goût
Chapitre VII
Le sacre du sucré : la diffusion d’un aliment de bon goût- Un produit controversé : de la crainte à l’engouement pour le sucré
- Des procédés de fabrication jugés dangereux
- Les méfaits d’une consommation excessive de sucre : le jugement médical et moral
- Un discours dominant favorable à la consommation de sucre
- La mesure du goût pour le sucre : vers une démocratisation
- Portraits de gourmands : la diffusion sociale et spatiale du sucré
- Les pratiques d’achat : de l’exotique au quotidien
- La consommation différenciée des élites : la création de nouvelles formes de distinction sociale
- La valse des objets de luxe liés au sucre : profusion et raffinement au service de la distinction
- La mode des confiseries conquiert la table des élites
Chapitre VIII
Les détaillants, aiguillons de la tentation sucrée- Épiciers des champs, épiciers des villes : une offre croissante mais inégale
- La multiplication des vendeurs de produits coloniaux en ville
- Vendre du sucré : l’affaire de nombreux métiers
- Le foisonnement des détaillants urbains
- La dispersion croissante des boutiques dans l’espace urbain
- Les épiciers des champs : des campagnes de l’Ouest bien desservies
- Susciter l’envie et le goût du sucre : les stratégies publicitaires des détaillants
- Quand le sucre se transforme en chef-d’œuvre : des confiseurs marchands d’art
- Du neuf et de l’exotique : les confiseurs, marchands de mode
- Un plaisir nécessaire : les vertus médicales du sucre utilisées à des fins commerciales
- Fidéliser et élargir sa clientèle : les techniques de vente des boutiquiers
- La différenciation de l’offre : du sucre pour toutes les bourses et tous les goûts
- Sucre en pain, cassonade et candy : l’offre diversifiée des épiciers
- Du bonbon à la pièce en pastillage : luxe et demi-luxe
- La fidélisation de la clientèle : les stratégies neuves des boutiquiers
- L’aménagement des boutiques : un appât pour les gourmands
- Faciliter l’achat : crédit et autres menus services