1 Parmi ces espèces la plus connue est certainemment le Papaver rhoeas, L., c’est-à-dire le coquelicot répandu dans les champs (Merlin, 1984, p. 28-31 ; Seefelder, 1990, p. 7). Dans la bibliographie archéologique le pavot est souvent confondu avec le coquelicot mais les deux plantes présentent de sensibles différences : le coquelicot est caractérisé par des fleurs de couleur rouge feu et par une petite capsule allongée : fig. 3.
2 Voir note 1 ; Merlin, 1984, p. 25, 198-202 ; Meirano, 1996, p. 69, note 12.
3 Zanker, 1989, p. 127, fig. 96 ; p. 185-186, fig. 135-136.
4 Par exemple l’oecus VI, 17 (Ins. Occid.), 42 : Rediscovering Pompeii, p. 226-236.
5 Voir Gabriel, 1955.
6 Papavérine, laudanosine, laudamine, narcotine, narcéine, idrastine, morphine, codéine, tébaïne, etc., aux effets hypnotiques, narcotiques, hallucinogènes, etc. Aujourd’hui on tire de l’opium, par transformation, l’héroïne (Renfrew, 1973, p. 161 ; Merlin, 1984, p. 31-35 ; 92-93 ; Seefelder, 1990, p. 195-206).
7 Seefelder, 1990, p. 10, 21, 201.
8 Birmanie, Inde, Iran, Turquie, Afghanistan (Seefelder, 1990, p. 270).
9 Cavalcanti, 1984, p. 234.
10 Marinatos, 1937, p. 288, note 1.
11 Théophraste, Recherches sur les plantes, IX, 8, 2 ; Pline l’Ancien, Histoire naturelle, XX, 198-200 ; Kritikos & Papadaki, 1963, p. 140-142 ; Seefelder, 1990, p. 28-29.
12 Seefelder, 1990, p. 29.
13 Merlin, 1984, p. 28-44.
14 Concernant la dérivation du pavot du Papaver setigerum, L. cf. Merlin, 1984, p. 35, 49-87 ; Seefleder, 1990, p. 26-27. Le Papaver somniferum fut obtenu grâce au simple procédé de la récolte et de la sélection des graines des espèces spontanées (Seefelder, 1990, p. 11).
15 Merlin, 1984, p. 87 ; 147-178 ; Seefelder, 1990, p. 10-11, 26-27.
16 Au riche dossier des données récoltées par Merlin (1984, p. 55, 65-73 ; 77-83 ; 110-146), il faut ajouter au moins Rottoli, 1993.
17 Elles sont en effet constituées de 50 % environ de substances huileuses : dans certaines régions européennes, notamment en France, on produit encore l’huile de pavot (Merlin, 1984, p. 60, 89 ; Seefelder, 1990, p. 22). Selon certains auteurs, à l’époque grecque, l’huile de pavot aurait aussi été utilisée pour alimenter les lampes, brûlant beaucoup plus vite que l’huile d’olive (Renfrew, 1973, p. 162 ; contra, Maurizio, 1932, p. 520-521).
18 Renfrew, 1973, p. 162 ; Merlin, 1984, p. 91, 142-144, avec bibliographie. À propos des propriétés nutritives des graines cf. Merlin, 1984, p. 89.
19 Merlin, 1984, p. 25, 101, 180, 186-189.
20 Concernant le status quaestionis relatif à l’introduction du pavot en Égypte cf. Merlin, 1984, p. 251-280 ; Seefelder, 1990, p. 13, 23, 53.
21 Iliade, VIII, 306.
22 Hésiode, Théogonie, 536 ; Strabon, Géographie, VIII, 6,25 ; Vernant 1982, p. 49, notes 40, 45. L’opium était appelé opion ou mekoneion ou simplement opos, jus.
23 Alcman, fragment 55 Diehl. En général sur l’usage des graines dans la pâtisserie antique, cf. Meirano, 1996, p. 85, note 107.
24 Athénée, Déipnosophistes, XIV, 647 f ; 649 a.
25 Thucydide, La guerre du Péloponnèse, IV, 26, 8.
26 Davidson & Thompson, 1943, p. 109, n. 3, fig. 49 ; Meirano, 1996, p. 85, fig. 23.
27 Merlin, 1984, p. 148-150 ; Seefelder, 1990, p. 24.
28 Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, XIX, 168.
29 Ovide, Les Fastes, IV, 151-152.
30 Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, XIX, 168.
31 Carton, De l’agriculture, LXXXVIII, LXXXIX ; LXXXXIII.
32 Pétrone, Le Satiricon, XXXI, 8.
33 Odyssée, IV, 220-226. Concernant les différentes hypothèses à propos du nepenthes homérique, dont l’interprétation demeure tout de même conjecturale, voir : Merlin, 1984, p. 213-218 ; Seefelder, 1990, p. 36-38. Chirassi (1968, p. 100, note 19) pense plutôt à un breuvage à base de racine d’helenion, une plante consacrée à Hélène.
34 Pline l’Ancien, Histoire naturelle, XX, 199-202.
35 Elles ne contiennent pas d’alcaloïdes psychotropes (Merlin, 1984, p. 141 ; Seefelder, 1990, p. 31).
36 Hormis le latex, les autres parties de la plante ont un pouvoir pharmacologique minime.
37 Nicandre de Colophon, Éraclide de Tarente, Andromaque, etc. : sur les theriaka et les mithridatheia et en général sur l’usage des opiacés en médecine ancienne : Kritikos & Papadaki, 1963, p. 83-86 ; Krug, 1985, p. 113-114 ; Seefelder, 1990, p. 40.
38 Théophraste, Recherches sur les plantes, IX, 16, 8.
39 Pline l’Ancien, Histoire Naturelle, XX, 203. Au IIIe siècle av. J.-C., Diagoras de Milo avait déjà décrit les effets de la dépendance générée par l’opium et il l’avait déconseillé concernant le soin de certaines maladies. À l’époque impériale l’usage de potions à base d’opium se répand dans les classes sociales les plus aisées et auprès de la cour impériale. Galien constate ainsi les effets typiques de la crise de manque sur l’empereur Marc Aurèle (Galien, Antidotes, I, 1).
40 Marinatos, 1937 ; voir aussi Kritikos & Papadaki, 1967, p. 91 ; Merlin, 1984, p. 237-242 ; Kerényi, 1996, p. 22-28. Une identification différente est proposée par Chirassi (Chirassi, 1968, p. 84).
41 Karageorghis, 1976a ; voir aussi Merlin, 1984, p. 242-247. Dans le deuxième temple, dédié à une déesse de la fertilité, fut découvert un trésor d’objets en ivoire. Parmi ceux-ci, un objet cylindrique présentant des traces de brûlure a été identifié comme une pipe. Il s’agirait selon le fouilleur du plus ancien exemplaire jamais trouvé, qui attesterait l’usage de fumer l’opium, outre celui de l’ingérer et de l’inhaler (Karageorghis, 1976b).
42 Notamment le tortarello, une variété de melon : cf. Meirano, 2000, p. 173-175.
43 Voir Roux, 1961, p. 195, pl. 51,2.
44 Concernant les Mystères d’Éleusis, à propos desquels la bibliographie est immense, voir au moins Mylonas, 1961 ; Sfameni Gasparro, 1986 ; Kerényi, 1991.
45 Athénée XI, 476f ; 478c ; Clément d’Alexandrie, Protreptique, II, 19 ; à propos de l’interprétation de ce passage : Pestalozza, 1949 ; Meirano, 1996, p. 88, note 134.
46 Voir Mylonas, 1961, p. 158-159, 216-217 ; Kritikos & Papadaki, 1963, p. 120-122 ; Kerényi, 1991, p. 75-82, fig. 21-23. En général sur l’iconographie éleusinienne cf. Metzger, 1985 ; Clinton, 1992. Concernant le nombre de pétales de la fleur de pavot : Merlin, 1984, p. 29.
47 Les propositions avancées en bibliographie sur la composition de ce breuvage sont nombreuses : voir par exemple Delatte, 1955 ; Scarborough, 1991, p. 144-145. Nous nous limiterons en signalant qu’au cours des années ‘70, des études entéoethnomycologiques ont abouti à une hypothèse célèbre et très controversée (Wasson, Hofmann & Ruck, 1978), récemment précisée par de nouvelles recherches (Samorini, 2000 ; Webster, Perrine & Ruck 2000). Le cycéon correspondrait à un composé obtenu en mêlant de l’eau à de la farine ergotée. Les sclérotes du champignon parasite qu’est l’ergot (Claviceps purpurea) possèdent des propriétés hallucinogènes amplement démontrées, qui provoquent des effets psychotropes et des visions collectives, comme on l’a maintes fois constaté à propos du seigle ergoté.
48 Voir par exemple Kerényi, 1991, p. 180 ; 1996, p. 24 ; Burkert, 1991, p. 143-144. Parmi les défenseurs de l’hypothèse ergotique, la présence d’opium dans le breuvage est considérée plausible. Dans le cycéon, cet ingrédient aurait joué un rôle apaisant face aux effets toxiques de l’ergot (voir Merlin, 1984, p. 224, 227-229 ; Samorini, 2000, p. 32).
49 À propos du sanctuaire de Contrada Mannella cf. Orsi, 1909, et, pour une synthèse récente, Sabbione, 1996.
50 Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, XXVII, 4, 2.
51 Orsi, 1909, p. 415, 424, 426, fig. 8 et 14.
52 Orsi, 1909, p. 420, 426, fig. 16 ; Hermary & Meirano, 1998, p. 31-33, pl. IV ; Meirano, 2003. La famille des Papaveraceae est attestée à Locres grâce aux analyses polliniques (Caramiello, Zeme, Gemello, Barra Bagnasco & Preacco, 1992, fig. 6, tab. II), bien qu’il ne soit pas possible d’en déterminer les espèces (Merlin, 1984, p. 22, 84).
53 À propos des ex-voto en forme de capsule à Locres et dans le monde grec cf. Meirano, 2000, p. 175-178. Concernant les différentes formes botaniques des capsules de pavot : Kritikos & Papadaki, 1963, p. 140-141, fig. 53 ; Merlin, 1984, p. 40 ; Seefelder, 1990, p. 26.
54 À propos du culte de Mannella, voir Torelli, 1978 et 1988 ; pour une synthèse voir Costabile, 1996.
55 Avec ses effets, si évocatifs d’un autre passage fondateur, la mort…