Cahiers d’illustration
p. IX-XVIII
Texte intégral
À la conquête du monde
Ill. 10. Les emballages du roquefort. [Collection Maurice Labbé]

Les emballages sont adaptés aux différents modes de transports ainsi qu’aux destinations du roquefort. Les boîtes rondes, support de la marque, sont réservées au roquefort exporté en Asie ou Amérique latine. À l’intérieur, le pain est le plus souvent enveloppé d’une feuille d’étain et la boîte est soudée. Pour les destinations plus proches, les caisses, caissons et caissettes de douze, six et quatre pains sont utilisés. Les pains sont alors bloqués avec de la paille de riz, la marque apparaît sur le côté. Quant aux paniers en osier, ils sont utilisés pour les trajets en France, vers Paris notamment car ils laissent respirer le fromage au cours du voyage. Ils contiennent deux ou quatre fromages et peuvent être ficelés en tube sur les charrettes de livraison.
Carte 6. Le développement du chemin de fer et le commerce de Société sous le Second Empire.

D’après Duby (G.), « Le développement des chemins de fer sous le Second Empire », Atlas historique, Paris, Larousse, 1991 (1re éd. 1978), p. 120 ; AD Aveyron., copies de lettres, 54 J 2924-3414.
Carte 7. Le rail et le développement du réseau commercial de Société en 1870.

D’après Duby (G.), « Le développement des chemins de fer… », op. cit., p. 120 ; AD Aveyron, copies de lettres, 54 J 3414, fos 142-162, décembre 1875
Ill. 11 t 12. Plaquette promotionnelle américaine, recto et verso. [Collection Maurice Labbé]


Cette plaquette a très certainement été réalisée pour l’exposition universelle de Chicago en 1893. Première plaquette en langue anglaise, elle a été ensuite dupliquée
version française. Le modèle, actualisé et légèrement modifié, est ensuite repris pour l’exposition universelle de 1990 à Paris .
Ill. 13. Plaque en métal, rédigée en allemand. [Collection Maurice Labbé]

Ill. 14. Panneau en carton, rédigé en espagnol. [Collection Maurice Labbé]

1Ces réclames ont été confectionnées entre 1890, date de nomination de Pierre Massol à la direction et 1895, année ou le capital de la Société des Caves passe à 6 500000 francs. Ces petits formats étaient destinés à être suspendus ou posés près des caisses de fromages dans les entrepôts des grossistes, plus rarement chez les détaillants. Ils étaient également utilisés lors des expositions universelles. À Paris en 1889, ces tableaux-réclames sont rédigés en anglais, allemand, russe, espagnol, danois et suédois ! Cette forme de réclame apparaît dès les années 1860 dans la correspondance commerciale mais les panneaux de cette époque n’ont pas été conservés. Quelques différences sont à noter sur les deux panneaux reproduits ici : la marque, centrale dans le panneau allemand, est moins visible sur le panneau espagnol. Dans ce dernier, c’est la forme et le fromage qui sont mises en exergue.
Ill. 15. Le roquefort « 1900 ». Panneau réalisé par l’imprimeur B. Arnaud de Lyon pour l’exposition universelle de 1900 à Paris. [Collection Flourieusse]

2La présentation du fromage, entouré des caves et des saloirs, est ici centrale. Cette façon de présenter le roquefort apparaît dans les années 1890 sur différents supports et s’inspire des modèles américains qui mettent le produit en avant. Est-ce une proposition de l’imprimeur, de la direction de la Société ? Nul ne sait. En tout les cas, c’est une nouvelle façon de présenter le produit.
Il n’y a de vrai roquefort qu’à Roquefort ?
Ill. 16 et 17. Les caves « bâtardes ».

Cave en fonction de 1851 à 1914 (en continu ou par intermittence)
Moyen Âge
1 : Des Huttes
2 : Le Bousquet
3 : Matharelxviie-xviiie siècles
4 : Cénomes (Sénomes)
5 : Côte-Rouge
6 : Fondamente (Randon)
7 : Lafageolle (Cornus)
8 : Landric
9 : La Roque
10 : La Vacquerie
11 : Les Gardies
12 : Lestang et le Moulin de Lestang
13 : Rocher des Balses
14 : Saint-Beauzile
15 : Saint-Paul-des-Fonds ou la Cabane
16 : Saint-Véran1800-1850
17 : Espinassous
18 : Beaumescure
19 : Lunas (frères Gauffre)
20 : Corps
21 : Lacaune
22 : Les Mazes ou Rey
23 : Saint-Laurent (Salles la Source)1851-1881
24 : Benoît (Trèves)
25 : Boussinesq
26 : Caylet
27 : Compeyre
28 : Desroucade
29 : Labadie (Vernhet, juge de paix et ses fils)
30 : La Sablière
31 : Les Rebouisses (Montagnol)
32 : Les Roques et Palhas (P. Beaumevieille)
33 : Le Sahuc
34 : Moussu Paulin
35 : Peygayrolles
36 : Peyrelade
37 : Rivière
38 : Roqueferral
39 : Saint-Michel ou Mounios
40 : Saint-Pierre-des-Cats
41 : Sainte-Eulalie1882-1914
42 : Armalières
43 : Caussenegre
44 : Cayssaguet ou Quezaguet
45 : La Mouline (cave de Lebrou)
46 : Le Bourg
47 : Le Luc
48 : Meyrueis
49 : Virazel
Sources : Marcorelles, « Mémoire sur le fromage de Roquefort », Mémoire de mathématiques et de physique, présentés à l’Académie royale des sciences par divers savants étrangers, Paris, 1760 ; Monteil (A.-A.), Description du département de l’Aveyron, t. 1, Rodez, 1802 ; Guilhamon (H.), Journal des voyages en Haute-Guienne de F.J. Henry de Richeprey, t. 1 : Rouergue, Rodez, Archives historiques du Rouergue, 1952, 479 p. ; Girou de Buzareingue (C.), « Mémoire sur Roquefort, ses caves, ses fromages et l’agriculture des environs », Annales administrative et scientifique de l’agriculture française, t. VIII, Paris, 1830 ; Agriculture française, Département du Tarn, Paris, Imprimerie royale, 1845 ; Verlaguet (P.-A.), Vente des biens nationaux du département de l’Aveyron, Millau, Maury, 1931, XXX ; Ivolas ( J.), Étude sur Roquefort, Montpellier, Charles Boehm, 1890 ; Marre (E.), Le Roquefort, Rodez, E. Carrère, 1906 ; ADAveyron : 54 J, correspondances commerciales et enquêtes industrielles ; Labbé (M.), Serres ( J.-P.), L’épopée des caves bâtardes. Du roquefort au bleu des causses, Chez les auteurs, 1999 ; Mergoil (G.), « Du roquefort au bleu des causses : le destin des caves bâtardes », dans Brunet (R.) (dir.), Histoire et géographie des fromages, Caen, Publication de l’université de Caen, 1987, pour le fond de carte notamment.
Ill. 18. Carton réalisé par Jean d’Ylen, 1922, PVCA octobre 1922. [Archives Roquefort Société]

Sollicité par l’entreprise, le peintre et affichiste Jean d’Ylen revisite la cabanière en 1922. Son modèle a quelque ressemblance avec la parisienne dessinée par Cheret à la fin du xixe siècle. Elle porte une coiffe et des sabots alors qu’il y a bien longtemps que ces éléments n’appartiennent plus à la tenue des femmes travaillant dans les caves. L’appel à un artiste pour dessiner une nouvelle campagne de publicité est ici la nouveauté.
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