La renaturalisation des systèmes agricoles à la lumière de l’opposition continu/discontinu des processus et des formes
p. 263-277
Texte intégral
1Note portant sur l’auteur1
2L’agriculture de nos contrées a de tous temps occupé une position d’interface entre les systèmes à l’œuvre du côté de la nature et ceux prenant naissance dans la société. Ce statut “d’entre deux” soumet à la fois les producteurs aux contraintes issues des logiques naturelles (prédations, concurrence trophique ou photo-synthétique, variations saisonnières et interannuelles du climat, grêles, gelées,.) et à celles qu’impose la finalité sociale (régularisation et sécurisation des apports, réduction des coûts,.). Répondre au mieux aux exigences du consommateur a toujours nécessité une artificialisation sans cesse accrue des processus productifs (drainage, irrigation, cultures sous serres voire hydroponiques pour les productions végétales ; stabulation permanente, artificialisation des cycles reproductifs, alimentation “hors-sol” pour les productions animales). Ces voies technologiques permettaient de garantir un flux d’approvisionnement constant en volume comme en qualité.
3Les excès de ces itinéraires agro-industriels (ESB, OGM, antibiotiques, hormones,.) conduisent aujourd’hui les consommateurs à réclamer un “retour en arrière” vers des méthodes moins industrielles qui, par le biais des appellations d’origine (AOC, IGP), des labels (label Rouge) et des certifications (Bio,,) remettraient les vaches dans les prés, réduiraient les intrants chimiques dans les cultures et laisseraient courir les poulets, C’est à une demande de “renaturalisation”, au moins partielle, des processus productifs à laquelle on assiste, Si elle séduit une fraction des agriculteurs, elle les confronte à nouveau aux aléas productifs qu’engendrent rythmes et systèmes écologiques, Cette évolution fait donc problème dans la mesure où elle conduit des systèmes à pilotage social à gérer des territorialités et des temporalités différentes ou concurrentes (prédateurs, parasites, variabilité climatique,,) que l’artificialisation des modes de production avait mis à distance.
4Considérant que l’espace s’organise en systèmes spatiaux résultant du jeu dialectique des processus et des formes, modifier significativement les processus agricoles ne peut rester sans incidences formelles, C’est donc à une clarification des enjeux morphologiques, donc aménagistes, de cette renaturalisation agricole qu’on voudrait se livrer ici, On considérera qu’en raison de leur finalité sociale, les systèmes agricoles sont tenus de livrer une alimentation continue aux sociétés alors que la saisonnalité climatique introduit un caractère discontinu dans la temporalité des processus productifs de l’amont, On fait donc l’hypothèse que cette contradiction fondamentale engendre dans les systèmes productifs qu’elle concerne une série de réponses organisationnelles variables selon les denrées en jeu mais aussi leur degré d’artificialisation productive, Les inquiétudes sociales conduisant à une remise en cause de ce dernier, c’est tout l’édifice systémique qui s’en trouve ébranlé, dans ses processus comme dans ces formes.
5Dans une formulation plus générale encore, les systèmes mis en cause, par leur caractère spatial, présentent en effet une “rigidité formelle” qui engendre nombre de blocages lorsque les processus évoluent sans que la forme ne bouge, Cette “fragilité” des systèmes agricoles résulte notamment de la contradiction entre les processus naturels et la finalité sociale, Elle découle aussi de la fréquente cohabitation en leur sein (ou dans l’environnement proche) des couples d’éléments fondateurs “animal/végétal” et “sauvage/cultivé” dont les rapports imposent une série de contraintes ajoutant à la complexité de l’édifice, On considérera donc par hypothèse que c’est par des jeux multiples et combinés sur le continu et le discontinu dans ces trois dimensions du problème (figure 1) qu’intervient la gestion de ces contradictions agricoles par les exploitants, Modifiant les règles fonctionnelles dans une des dimensions du système, comment répond-il à cette nouvelle donne dans les autres dimensions qui l’enserrent ?
6Pour répondre à cette question, on examinera dans un premier temps les facteurs généraux déterminant cette alternance du continu/discontinu dans l’espace agricole, Puis, dans un souci prospectif, on examinera les conséquences prévisibles de la renaturalisation des processus sur la “mise en espace” des campagnes où dominent les cultures, C’est aux incidences du phénomène sur les territoires d’élevage, laitiers et allaitant, que se consacrera la troisième partie.
L’ÉCONOMIE D’ÉCHELLE INVITE AU CONTINU, LA NATURALITÉ AGRICOLE AU DISCONTINU
7Pour entamer cet examen, empruntons un raisonnement par l’absurde. Si l’agriculture était semblable aux autres grands secteurs de l’activité économique, le principe des économies d’échelle, lié à son caractère de production de masse, devrait y jouer à plein. Donc, compte tenu de l’origine photosynthétique de l’énergie du système, toute augmentation des volumes devrait se traduire en accroissement des surfaces. De ce fait, dans un milieu agronomiquement favorable à une production donnée, la taille des entreprises et l’emprise spatiale de la production devraient tendre à une couverture continue d’étendues toujours plus vastes. C’est l’évolution qu’on constate en bien des régions de grandes cultures, des grandes plaines américaines à celles de Russie, en passant par la Beauce ou la Pampa argentine. Pourtant, si bien des territoires présentent une évolution de cet ordre, tous ne s’y plient pas.
8Dans certains cas, la non continuité du couvert végétal résulte d’une forte variabilité des conditions mésologiques (climat, sol) que les cartes morphopédologiques d’un Jean Tricart2 ou les travaux à grande échelle d’un M. Phipps3 ont largement analysé. Elle résulte aussi parfois de facteurs réglementaires (quotas laitiers, PAC 92, aires d’appellations) limitant l’accroissement des aires ou des volumes d’une production Dans un cas comme dans l’autre, ce sont des facteurs externes au système qui sont en eu, ils ne remettent donc pas en cause le principe de continuité des affectations qu’impose la règle des économies d’échelle.
9Il faut donc se rendre dans les régions d’arboriculture ou de maraîchage, par exemple, pour trouver les premiers mécanismes internes au système introduisant des discontinuités du couvert végétal On se trouve confronté là au caractère périssable de certaines productions agricoles.
10En effet, lorsque le produit se dégrade rapidement après récolte (fruits, légumes, lait…), sa transformation (ou sa consommation) doit intervenir sans délais Or les capacités de traitement ou la taille du marché présentant un caractère fini, rien ne sert de disposer d’un volume de récolte à l’instant “t” supérieur à ce que peut absorber l’aval du circuit On cherche dès lors à étaler la maturation au long du temps par un eu sur les calendriers de semis et les variétés Chacune est alors cultivée à part des autres en des fragments (de vergers par exemple) de surface unitaire correspondant au volume que les clients sont susceptibles d’absorber durant la courte période de consommabilité du produit Ces logiques poussent donc à une segmentation de l’espace productif opposée à l’uniformisation qu’autorisent les récoltes non périssables L’organisation de l’espace agricole s’organise donc ici de manière différenciée (en continu/discontinu) de part et d’autre d’une frontière commandée par la durée de conservation des récoltes.
11Ce principe de mise en forme fondé sur la stabilité plus ou moins grande des produits face à la décomposition constitue un premier facteur d’entraves à la logique agro-industrielle de spécialisation à outrance des unités productives en de vastes étendues de monocultures continues.
12La saisonnalité de la production végétale (le caractère discontinu de la croissance au long du temps) combiné à la mixité “naturel/social” de l’acte productif constituent un second facteur de diversité des affectations La croissance végétale n’étant pas uniforme au long de l’année, la temporalité productive s’organise en une succession d’étapes à caractère cyclique (labour, semis, traitements, récoltes par exemple) dont les dates de début et de fin sont imposées par la saisonnalité du climat Au cours d’un cycle cultural, se succèdent en outre des phases de travail social intense (labours, semis, récoltes,…) entrecoupées de périodes où seul le “travail naturel” est à l’œuvre (la croissance végétale), laissant la main d’œuvre inoccupée Au long d’une année, cette dernière se trouve donc à plusieurs reprises sans emploi Or, dans une économie monétarisée à tendance surproductive, les prix et donc les revenus étant sans cesse tirés vers le bas, l’entreprise doit occuper sa main d’œuvre de manière optimale Afin de réduire les périodes de sous-emploi, elle est donc conduite à multiplier les affectations culturales présentant des calendriers de travaux décalés On identifie donc ici un second facteur de diversification des couverts végétaux qui contrarie la tendance à la continuité qu’impose la règle des économies d’échelle.
13Ces premiers résultats font apparaître que la temporalité propre à l’activité agricole, jalonnée de discontinuités temporelles (ici liées à l’instabilité de certains produits et à la non-continuité au long du temps des actes productifs) est à l’origine de discontinuités spatiales des affectations. Nul besoin donc de faire appel aux déterminants mésologiques ou réglementaires évoqués précédemment, les temporalités que la nature impose aux acteurs sociaux des systèmes même les plus modernisés débouchent sur d’inéluctables partitions spatiales.
14Examinons dès lors ce qui interviendrait si, suite à la demande de renaturalisation des processus productifs, les acteurs des systèmes étaient conduits à réaugmenter le rôle de la nature dans les organisations qu’ils pilotent.
PARASITES ET PRÉDATEURS : L’IMPOSSIBLE MISE À DISTANCE ?
LE CONTRÔLE DES PARASITES4 VÉGÉTAUX : DU CHIMIQUE OU DES FORMES ?
15Commençons par envisager le devenir des grandes cultures, aux récoltes non périssables, donc productibles et transformables en masses par des méthodes fortement industrialisées. Elles présentent une continuité des couverts qui permet leur traitement rapide et à moindre coût. Ici, l’hypothétique renaturalisation des processus porterait pour l’essentiel sur une réduction de la quantité et de la diversité des intrants. S’il s’agit d’engrais, la culture disparaîtrait vraisemblablement de régions telles que les Landes où le sol n’a qu’une fonction de support de culture, l’exploitant apportant tous les nutriments que réclame la plante. Dans les régions à sols plus riches par contre, le recours à des fumures animales est par contre envisageable dans d’assez bonnes conditions de rendement.
16Si “l’allègement chimique” concerne par contre des produits phytosanitaires (herbicides, fongicides, insecticides), le caractère continu des couverts végétaux posera alors problème. Malgré sa finalité sociale, toute parcelle de culture constitue en effet aussi un biotope (pour les petits mammifères, les insectes, des végétaux concurrents,.) ou un fragment de biotope (pour bien des oiseaux ou de plus gros mammifères) potentiel. Par la continuité des couverts qu’a engendré l’industrialisation agricole, la diversité mésologique des régions de grande culture s’est considérablement réduite. La plupart des grands prédateurs ou déprédateurs ont donc disparu, détruits comme nuisibles mais aussi faute d’y trouver la diversité mésologique qu’ils réclamaient. Seuls y subsistent donc les végétaux, champignons, insectes, vers, rongeurs, dont l’ensemble du cycle reproductif peut se dérouler au sein d’une même parcelle. Pour ceux-ci, le milieu offre un potentiel alimentaire (des ressources) et de survie (peu de prédateurs) énormes sur des surfaces “infinies”, Dès lors, mettre fin à l’emploi de l’arsenal chimique que réclame le contrôle de ces parasites animaux et végétaux entraînerait l’explosion à brève échéance de ces populations et donc des dégâts considérables aux cultures.
17Comment faisaient alors les sociétés traditionnelles (ou celles du Tiers-Monde aujourd’hui) pour pratiquer de telles cultures en l’absence d’intrants chimiques ? Une gamme de pratiques permet de répondre partiellement au problème, elle est notamment fondée sur une remise en cause systématique de la continuité des couverts végétaux.
18Pour combattre ces ennemis peu visibles (champignons, pucerons, vers et larves du sol), on a ainsi recours à des cultures gustativement peu appréciées mais offrant une bonne résistance aux parasites5. On favorise aussi la reproduction de certains prédateurs de cette “vermine” (les chats pour les rats, campagnols, mulots,,), À ces recours touchant aux processus productifs, s’ajoute une large gamme de méthodes relatives à la “mise en espace”, Elles sont pour l’essentiel fondées sur la segmentation et l’hétérogénéisation des couverts végétaux, les rotations culturales, les jachères “épuratives”, les semences en des milieux à faible rendements mais moins favorables aux parasites (trop humides, trop froids,…)6.
19La lecture de ce catalogue rapide souligne combien, à la disparition des moyens industriels de contrôle des processus reproductifs des parasites, doit se substituer le développement des discontinuités (donc de formes) susceptibles d’entraver la multiplication et les diffusion de ces organismes, Les prédateurs s’en trouvent ainsi revigorés puisque, la diversité mésologique réapparaissant, les biotopes leur redeviennent favorables et leur pression trophique sur les insectes et les petits mammifères s’accroît.
20Une telle voie présente néanmoins l’inconvénient économique d’entraver les économies d’échelle, donc de réaccroître les coûts, mais aussi de substituer aux dégâts issus des “parasites”, en régression, ceux qu’occasionnent les grands animaux, en réaugmentation, Leur contrôle pose d’autres catégories de problèmes.
LE CONTRÔLE DES (DÉ)PRÉDATEURS REDEVIENT CENTRAL EN AGRICULTURE RENATURALISÉE
21Au plan fonctionnel, il s’agit des phénomènes que l’on regroupe sous le terme de “déprédations” : abroutissement des cerfs ou chevreuils sur les jeunes pousses en viticulture, arboriculture ou sylviculture ; prélèvements dans les cultures en cours de maturation par les sangliers ou ragondins ; attaques sur les semis par les oiseaux7. Comment contrôler de tels agissements sans retomber dans les excès monoculturaux qui éloignent les fauteurs de troubles par une homogénéisation répulsive des couverts végétaux ?
22Si pour certains, la tâche est difficile (les oiseaux migrateurs venus de loin notamment), pour d’autres, diverses méthodes sont disponibles, les unes agissant sur les formes, les autres sur les processus.
23Parmi les premières, on peut ainsi citer la pratique des cultures à gibier qui consiste, au sein de massifs forestiers où se protègent nombre de ces animaux, à pratiquer des cultures spécialement destinées à la faune sauvage qui, trouvant sur place de quoi se rassasier, est moins tentée de sortir du bois pour dégrader les cultures. C’est donc par l’introduction d’une hétérogénéité des couverts qu’on installe une diversité des fonctions au cœur même des massifs forestiers jusque là seulement monofonctionnels. C’est en introduisant du discontinu dans les continus de la territorialité animale qu’on évite ainsi que la complémentarité des biotopes soit recherchée vers un “dehors” à finalité sociale : le champ.
24La méthode consistant à enclore, par des moyens électriques notamment, soit des parcelles de culture, soit les parcelles forestières, est aussi fréquente. Des discontinuités topologiques sont ainsi créées qui empêchent les “navettes” entre les territoires de repos et ceux d’alimentation, commodes pour l’animal mais socialement inacceptables. C’est donc par la création de discontinuités topologiquement “étanches” entre les territoires du sauvage et ceux du cultivé qu’on tente de résoudre le problème.
25Le succès de l’opération est néanmoins souvent partiel (performant sur les sangliers par exemple, il est sans effet sur les oiseaux). Améliorer son efficacité passe par un renforcement de la clôture, une “étanchéification” de la discontinuité, qui s’impose alors aussi aux sociétés. Deux mondes irréductiblement antagonistes se voient alors séparés par une frontière étanche. Si elles sont ponctuellement applicables à quelques chasses privées (une discontinuité sociale - la limite de propriété - se superposant dans ce cas à la frontière sauvage !cultivé), ces solutions ne peuvent s’appliquées partout. Ne reste alors que le recours aux méthodes agissant non plus sur les formes mais sur les processus, c’est-à-dire la régulation du nombre des animaux nuisibles.
LE SAUVAGE ET LE CULTIVÉ : DEUX TERRITORIALITÉS AUX LIMITES IRRÉDUCTIBLEMENT DISTINCTES
26La chasse “paysanne” constitue le fondement de cette voie, Largement pratiquée, elle se heurte chaque jour un peu plus à la multi-fonctionnalité toujours croissante des espaces ruraux, Majoritairement agricoles hier, ils deviennent aujourd’hui largement résidentiels et touristiques, Des nouveau venus, étrangers à ces problèmes de déprédation, se trouvent donc présents, souvent majoritaires, dans ces territoires où cohabitent acteurs sociaux et faune sauvage, Non concernés par les processus de déprédation, ils sont interpellés par la dimension territoriale “transgressive” de la pratique cynégétique, Elle consiste en effet pour le chasseur à poursuivre l’animal où qu’il soit, donc à parcourir l’intégralité des territoires du “sauvage”, Or ceux-ci, définis par les parcours du gibier, ne cessent de transgresser les haies, clôtures et autres discontinuités sociales, Le chasseur est donc le seul individu non assermenté qui soit légalement autorisé, de part sa fonction, à franchir lui aussi ces limites des territoires privés.
27Si l’agriculteur d’hier, chasseur lui-même bien souvent, acceptait sans réserve cette indispensable servitude, le rurbain d’aujourd’hui y voit une intolérable intrusion, Comment contenir par la prédation cynégétique une faune sauvage dont la territorialité, certes discontinue, mais sur des bases mésologiques, se superpose en la transgressant à une territorialité sociale, discontinue quant à elle sur des bases topologiques ou symboliques (une clôture, un panneau d’interdiction) ? Les récentes propositions de la loi “Chasse” ne vont semble-t-il pas dans le sens d’un solutionnement du problème.
28Certains proposent alors de remplacer le chasseur par les prédateurs naturels de ces nuisibles : au renard, à la martre, à la fouine, voire au lynx ou au loup de réguler ces populations d’herbivores menaçant ces cultures, Si ces “chasseurs” offrent en effet l’avantage de transgresser les discontinuités sociales comme leurs proies sans que certains résidants ne s’en offusquent, d’autres, les éleveurs, y voient de gros inconvénients, Pour ces carnivores, s’approvisionner dans un poulailler présente en effet bien des avantages par rapport à la capture aléatoire d’un lièvre décidé…
29Cette gamme de solutions nous conduit à réexaminer le problème agricole, abordé jusqu’à présent sous le seul angle des cultures, du point de vue des animaux d’élevage et de leurs rapports aux couverts végétaux.
DU VÉGÉTAL À L’ANIMAL : LE DIFFICILE MARIAGE D’UN COUPLE AUX TEMPORALITÉS DIVERGENTES
LA PRODUCTION CONTINUE D’UN LAIT À PARTIR D’UNE PRODUCTION VÉGÉTALE TEMPORELLEMENT DISCONTINUE
30Pour reprendre la même démarche que celle adoptée précédemment, examinons les formes les plus industrielles de l’élevage pour envisager ensuite les conséquences spatiales d’une renaturalisation des processus productifs.
31Dans un atelier moderne de production laitière (ou de poulets en batterie), les animaux sont tenus enfermés en permanence, leur alimentation étant assurée par un mélange de fourrages verts fauchés puis apportés au tracteur (“l’affourragement en vert”) et de “conserves” produites sur l’exploitation (ensilage de maïs ou d’herbe, fourrages séchés parfois) ou achetées à l’extérieur (tourteaux de soja, granulés de luzerne,..). C’est donc un processus très industrialisé qui s’offre à nous : des navettes mécanisées plus ou moins lointaines assurent les entrées du système tandis que les “machines immobiles” que sont devenues les vaches constituent la seule partie vivante de l’atelier. La continuité de la production, essentielle vu le caractère périssable du produit, est obtenu par divers modes de stabilisation des aliments (séchage, fermentation contrôlée, déshydratation,.). Les fluctuations saisonnières de la pousse végétale sont ainsi lissées afin que la continuité du processus productif ne soit pas affectée par le caractère discontinu de la production de matière végétale périssable.
32Dans l’espace environnant, les formes peuvent être quelconques, le tracteur (ou le camion pour les approvisionnements lointains) assurant les navettes nécessaires entre les étendues productives et l’atelier de fabrication.
33Envisager une renaturalisation du processus consisterait à remettre en fonction la capacité des vaches à se déplacer, et donc les renvoyer aux prés pour qu’elles prélèvent par elles-même la matière végétale permettant la lactation. Cette voie, encore largement pratiquée, soulève nombre de problèmes spatiaux au cœur desquels le couple continu/discontinu est largement sollicité. Examinons-en les termes à partir des travaux de Marc Benoît8 notamment.
34Remettre les vaches au pré suppose d’abord qu’elles s’y rendent en des navettes bi-quotidiennes entre la salle de traite et les parcelles. La distance doit être mesurée (1000 m au plus en usage courant) et la continuité parcellaire du centre à la périphérie largement recherchée (l’utilisation des routes multipliant les problèmes et réclamant une main d’œuvre supplémentaire). Les exigences de formes parcellaires sont donc considérables, puisqu’une connexité du siège à l’ensemble des parcelles pâturées doit être recherchée. Les questions de maîtrise foncière, de constructibilité ou non des abords du village, de localisation des résidences interdisant l’épandage du lisier dans un rayon de 100 m, etc. réclament en outre qu’une volonté politique forte privilégie la satisfaction des exigences de l’élevage sur celles des autres activités rurales9.
35La question parasitaire réapparaît aussi, Tous les ruminants sont en effet assaillis de parasites internes qui se reproduisent pour nombre d’entre eux en un cycle d’environ une semaine durant laquelle l’animal est expulsé par les déjections du ruminant, se reproduit dans l’herbe, avant d’être réingéré avec celle-ci à l’occasion du pâturage, Si des traitements chimiques existent, largement utilisés par l’élevage allaitant, ils interdisent toute consommation du lait pendant généralement 10 jours après l’application du produit, Celle-ci se renouvelant tous les 30 à 60 jours en certaines saisons, ce sont des pourcentages importants de la production laitière qui sont rendus inconsommables par ces méthodes, Reste alors le pâturage tournant qui consiste à segmenter la parcelle en des unités suffisamment petites pour que le troupeau les consomme en moins de sept jours, Par ce biais, le cycle déjection-réingestion ne peut se dérouler et le niveau d’infestation parasitaire reste modéré.
36Cette méthode, largement pratiquée, repose donc sur l’utilisation de discontinuités spatiales pour introduire des segmentations temporelles dans un cycle naturel, Elle rejoint le principe des successions culturales et/ou celui des jachères évoquées pour les cultures.
L’ÉLEVAGE ALLAITANT ET L’ENTRETIEN DES PARCOURS : LE DIFFICILE CONTRÔLE SOCIAL SUR LA COMPÉTITION INTERSPÉCIFIQUE
37Quittant l’élevage laitier pour examiner celui destiné à la viande, on constate que la plupart des contraintes de l’un sont absents de l’autre, Ici, les navettes liées à la traite sont évidement absentes mais surtout un recours massif aux antiparasitaires chimiques est envisageable, Dès lors, la continuité des pâtures devient possible : nombre de nos montagnes hexagonales sont ainsi couvertes d’un manteau continu d’herbages en des unités parcellaires parfois énormes comme dans le Cantal ou le Cézallier par exemple, Si l’entretien de certains parcours est aisé grâce au tracteur, dans les montagnes aux reliefs plus abrupts, l’accessibilité mécanique est impossible, La question de l’enfrichement s’y pose alors de façon plus aiguë10.
38On affirme bien souvent qu’il résulte d’un simple sous-pâturage et donc que le rétablissement d’une charge animale suffisante résout le problème, La preuve en serait apportée par l’existence de centaines de milliers d’hectares d’estives nées du pâturage par une agriculture non mécanisée, C’est aborder le problème en omettant les conditions techno-économiques actuelles de l’élevage allaitant11.
39L’élevage d’hier n’avait en effet que très rarement une stricte finalité monofonctionnelle. Une vache était ainsi élevée autant pour son lait que pour son veau, pour sa force de traction, voire pour le capital social (dot) qu’elle constituait. Une brebis remplissait quant à elle les deux premières fonctions mais offrait aussi, de manière souvent décisive, sa laine. Dans un cas comme dans l’autre, les critères de sélection reposaient donc sur un faisceau de qualités (auxquelles il faudrait ajouter la rusticité, c’est-à-dire, entre autres, la capacité à endurer les périodes de sous-alimentation). Envoyer une bête en estive consistait alors à exiger qu’elle revienne de ce séjour en montagne en l’état, ayant gardé sa capacité à produire ou à travailler, mais sans avoir nécessairement gagné du poids en altitude. En conséquence, la charge animale de ces pâtures pouvait être considérable, les animaux consommant pour commencer les espèces les plus appétantes pour, au fil des jours, passer aux végétaux les moins attirants. Consommés à contre-cœur, faute de mieux, ils ne permettaient dès lors plus qu’une survie de l’animal, certainement pas une prise de poids. Au long de l’été, après une prise de poids initiale liée à l’abondance et à l’appétance des ressources du début, succédait donc une période où les prélèvements quotidiens se réduisaient à mesure que les réserves s’amenuisaient et que leur appétance se dégradait (figure 2). À la redescente, l’animal avait vraisemblablement retrouvé son état initial tout en ayant “nettoyé” les parcours de manière extrêmement performante12.
40Les races à viande modernes présentent un gain moyen quotidien (GMQ) supérieur mais quittent l’estive avant d’entamer les espèces les moins appétantes du couvert prairial. Les races rustiques à GMQ plus modestes valorisent l’ensemble de la ressource mais au prix d’une continuité de l’état et non de la croissance.
41Aujourd’hui, la spécialisation fonctionnelle des animaux a conduit les critères de sélection à se réduire en nombre mais les niveaux d’exigence à s’élever, Ainsi, en élevage allaitant, c’est essentiellement sur la capacité à offrir un bon “GMQ” (gain moyen quotidien) que sont sélectionnés les animaux (300 gr/jour par exemple pour des agneaux, ou 3 kg/jour pour des veaux), Les jours de présence de la bête sur l’exploitation sont dès lors comptés, les coûts de l’élevage devant impérativement être compensés par une prise de poids sous peine de mettre en péril l’équilibre économique du système.
42Dans ces conditions, le recours à l’estive n’a plus la même finalité qu’hier (figure 2) : ce n’est plus une “continuité de l’état” que l’on attend mais une “continuité de la variation” (une croissance), Par conséquent, si la vigueur du prélèvement lié aux ressources et à l’appétance initiale des couverts prairiaux est évidemment appréciée, la seconde phase de l’été, durant laquelle ressources et appétance diminuent, le volume des prélèvements se réduit et la croissance s’arrête, n’est plus du tout supportée, Pour l’éviter, on réduit les charges animales/ha et les espèces les moins attractives ne sont plus du tout pâturées, En l’absence d’une fauche mécanique des refus, leur pourcentage tend dès lors à s’accroître et la qualité nutritionnelle du parcours à baisser, C’est la voie ouverte à un enfrichement progressif qu’on peut certes combattre efficacement par l’envoi d’animaux peu exigeants (races rustiques, chèvres, lamas,,) mais dont il ne faut évidemment pas attendre une performance économique sérieuse.
DISCUSSION
UN DÉBAT AUX INCIDENCES TERRITORIALES MÉSESTIMÉES
43Ces quelques éléments éclairent un peu les incidences d’une renaturalisation des processus agricoles sur les configurations spatiales des systèmes productifs, Au plan économique, on observe que les surcoûts sont nombreux, qu’il s’agisse des performances moindres d’un pâturage estival “anti-friche” et surtout des nombreuses segmentations et/ou diversifications productives qui pénalisent la mécanisation “en grand” génératrice d’économies d’échelle, L’accès à des labels et autres certifications “bio” autorise néanmoins la prise en charge de ces surcoûts par le consommateur, celui-ci payant ainsi la naturalité retrouvée du produit qu’il consomme.
44Au plan géographique, le prix de cette renaturalisation est tout aussi élevé mais bien plus difficile à faire payer, Aux logiques de la continuité spatiale, facteurs d’économies d’échelles, doivent se substituer celles de la segmentation anti-parasitaire (pour l’essentiel) et de la discontinuité anti(dé)prédation, c’est-à-dire que l’art d’une mise en espace raisonné doit prendre la place qu’occupait le recours à l’arsenal chimique qu’on abandonne.
45Or c’est un défi aujourd’hui bien difficile à relever dans des territoires ruraux qu’on ne maîtrise plus qu’imparfaitement. L’éclatement des parcellaires d’exploitation est aujourd’hui considérable en certaines régions, la précarité de la tenure foncière aussi compte tenu de la généralisation des fermages, voire des accords verbaux (vente d’herbe sur pied,.). Les campagnes sont en outre semées de résidences toujours plus nombreuses, principales ou secondaires, auxquelles des réglementations qui se multiplient associent des périmètres réglementaires ou spéculatifs en croissance, relatifs à la protection des paysages ou de l’eau, à la réduction des odeurs, aux pratiques cynégétiques,…
46Le caractère schizophrénique de nos sociétés fondées sur l’hypermobilité jointe à une méconnaissance sans cesse accrue des “logiques du lieu” prend ici tout son sens. On exige à la fois le droit aux déplacements incessants, à la fréquentation et/ou à l’appropriation sans freins d’une “nature” périurbaine ou rurale, tout en s’inquiétant de la qualité des aliments qu’on consomme, sans mesurer que l’amélioration de l’une passe par la restriction de l’autre, que renaturaliser les processus impose une ressocialisation des formes dont l’artificialisation chimique et mécanique avait permis de se dispenser largement. Une certaine géo-agronomie13 a sans doute un rôle à jouer dans l’éclaircissement et la diffusion des savoirs relatifs à ces relations “processus/formes”, si essentielles dans une agriculture renaturalisée.
LE COUPLE NATURE/SOCIÉTÉ DANS LES CAMPAGNES : DE L’INTÉRÊT D’UNE PROBLÉMATISATION PAR L’ESPACE
47Au plan de la théorie géographique, essayons par un rassemblement des quelques constats établis ci-dessus de voir jusqu’où une généralisation peut être envisagée.
48Le problème premier réside dans le fait que la nature est constituée d’une multitude d’individus appartenant à des espèces variées qui se répartissent dans l’espace en une couverture continue d’êtres vivants14. Cette absence des discontinuités abruptes qu’on rencontre dans l’espace social fait que les concurrents ou les prédateurs pénètrent sans cesse les lieux (ici la parcelle) et que les effluents les quittent (par le drainage hypodermique par exemple). Ainsi, même une discontinuité apparemment marquée comme peut l’être un littoral constitue un lieu de vie et de transgression pour nombre d’espèces (effet d’écotone). Il n’interrompt de toute façon pas les déplacements de la gent ailée, pas plus que les barrières dressées au sol par les hommes. À cette continuité de la couverture spatiale du vivant sauvage, correspond une discontinuité dans le temps de bien des processus qui s’interrompent et se raniment au gré des saisons.
49L’une comme l’autre de ces caractéristiques sont néfastes à l’activité agricole, En effet, la pénétration latérale des concurrents, prédateurs, parasites, ampute la production du volume qu’ils prélèvent tandis que les aléas climatiques et les carences édaphologiques empêchent que la croissance végétale soit aussi durable et performante qu’on le souhaite.
50Face à ces problèmes, des “outils” ont été développés, Dans les agricultures traditionnelles, par manque de technicité, on joue sur l’espace et le temps : on segmente les parcelles, on multiplie les successions, on diversifie les dates et les lieux de semis pour rompre les pénétrations ou les reproductions des concurrents, parasites, prédateurs ; on déplace aussi l’eau, ou la matière organique (fumure), pour la concentrer dans le champ et accroître ainsi les rendements.
51Dans nos agricultures modernes, parce que la maîtrise physico-chimique de la matière a considérablement progressé, c’est sur les processus qu’on agit, Par le chimique, ce sont des “barrières fonctionnelles” qu’on oppose aux concurrents ou aux parasites et des nutriments qu’on apporte aux végétaux cultivés, On agit aussi par le physique (conservation par le froid, la déshydratation, l’anaérobie, le vide ; stérilisation par le chaud,,) mais ces méthodes actives sur le temps (de conservation des produits périssables) n’engendrent pas de récrimination sociale.
52Si le chimique est le plus dénoncé, c’est parce qu’à travers les rémanences et les entraînements, les traitements opérés perdurent dans le temps et débordent dans l’espace, Parce que les systèmes agricoles sont ouverts, le confinement de l’action propre à l’industriel est impossible : la continuité spatiale des systèmes naturels, traversés de flux trophiques et hydriques, donne naissance à des effets “collatéraux” des traitements chimiques.
53Le défi qui s’ouvre aujourd’hui consiste donc à savoir jusqu’où une agriculture moderne peut se défaire de ses “outils” de la gamme “processus” pour réactualiser les vieilles armes de la gamme “formes”, C’est en quelque sorte un itinéraire parallèle mais de direction inverse à celui qu’empruntent nos stratèges militaires confrontés aux manifestations les plus modernes de la guerre, Ils ont en effet longtemps repoussé les assaillants par un jeu sur l’espace (les frontières, les bastions, les glacis, les fronts,,), Ces derniers, dopés par les progrès de la mobilité (de la matière comme de l’information), s’affranchissent dorénavant de cette territorialité archaïque en agissant sur les processus par le terrorisme et les armes biologiques ou nucléaires, toutes transgressives dans la dimension spatiale, Le passage des stratégies de défense de l’une à l’autre des dimensions de l’action, pour les militaires comme pour les agriculteurs, ne va pas sans engendrer des révisions organisationnelles majeures.
EN SUSPEND.
54Dans sa dimension terminologique et conceptuelle, le débat continu/discontinu appliqué ici aux systèmes agricoles fait ressortir la nécessité de clarifier les rapports entre ce couple d’opposition et les concepts voisins que sont “joints/disjoints” (ou connexes/séparés) et surtout “homogène/hétérogène”. S’agissant de couverts végétaux et/ou de parcellaires appropriés, le continu/discontinu joue en effet dans certains cas sur la dimension topologique de l’espace (ouvert/fermé, franchissable/infranchissable) tandis que dans d’autres circonstances, c’est aux caractères écologiques des lieux (homogène/hétérogène) qu’il se réfère (notamment dans le cas des biotopes). Une clarification de leurs sens respectifs mais surtout des liens logiques les unissant doit sans doute être conduite ; d’autres communications du colloque y auront sans doute contribué.
Notes de bas de page
1 SET, UMR 5603, Pau.
2 Tricart Jean, Écogéographie des espaces ruraux, Coll. Fac Géographie, Paris, Nathan, 1994, 187 p.
3 Phipps Michel, Recherche sur la distribution géographique de l’utilisation du sol : structure locale, modèle biogéographique, structure régionale, Thèse de doctorat ès Sciences naturelles, Université de Toulouse, 1969, 122 p.
4 On utilise ici le terme dans un sens étendu à l’ensemble des hôtels indésirables de la parcelle, qu’il s’agisse de parasites s.s., de déprédateurs de petite taille (insectes, rongeurs,.) ou de concurrents (végétaux adventices,.).
5 Hallaire Antoinette, “Risque alimentaire et stratégies paysannes au nord des monts Mandara (Cameroun) ”, in Le risque en agriculture éd, par Michel Eldin et Pierre Milleville,AORSTOM, 1989, Paris, 327-334 (Coll, À travers champs).
6 Très finement décrits pour les Andes sèches par Pierre Morlon (Morlon Pierre, Comprendre l’agriculture paysanne dans les Andes Centrales (Pérou, Bolivie), INRA Éditions, Paris, 1992, 522 p,), on en trouve une présentation à perspectives géographiques dans Yves Poinsot, “L’incidence géographique des risques agricoles : une formulation théorique à partir de cas andins et africains”, Revue de Géographie Alpine, 3/1999, 31-50.
7 Pour une information plus détaillée, on peut par exemple consulter Clergeau Philippe (coord.), Oiseaux à risques en ville et à la campagne, INRA Éd., 1997, Paris, 374 p.
8 Benoit Marc, La gestion territoriale des activités agricoles, l’exploitation et le village : deux échelles d’analyse en zone d’élevage, cas de la lorraine-région de Neufchâteau, Thèse de Docteur-Ingénieur : Sciences agronomiques, Institut National d’Agronomie, Paris-Grignon, 1985, 180 p.
9 Poinsot Yves, La transformation des mosaïques parcellaires rurales : essai sur les relations processus/formes en géographie agraire, Mémoire d’HDR en géographie, Université de Pau, 2002, 367 p.
10 Un colloque a largement analysé le problème pour le Massif-Central (CERAMAC, Les friches dans le Massif Central : mythes et réalités, Clermont-Ferrand, CERAMAC, 2000, 277 p,), Une formulation théorisée de l’enfrichement dans une perspective processus/formes est proposée dans Poinsot Yves, “Le rôle des formes spatiales dans l’enfrichement des moyennes montagnes audoises : esquisse d’une géographie du voisinage”, L’Espace Géographique, 3/1997, p, 247-260.
11 Ce problème est largement discuté dans les articles de la revue “Fourrages” consacrés à l’entretien et à la restauration des parcours, Ils soulignent, dans les conditions technoéconomiques actuelles, la nécessité de très fortes charges instantanées (en UGB/ha) pour seulement entretenir un parcours en bon état, Le recours à un broyage mécanique de complément, voire à des apports d’engrais, est très largement conseillé.
12 La présence d’un cheptel mixte (bovins, ovins, équins,…) aux exigences différenciées, contribuait aussi largement à la performance de cette tonte animale.
13 Deffontaines Jean-Pierre. Les sentiers d’un géo-agronome, textes réunis par Marc Benoît, Chantal Blanc-Pamard, Jacques Brossier. [et al.], Paris, Éditions Arguments, 1998, 359 p.
14 Elle est animée de variations permanentes des pourcentages des uns et des autres qui entraînent dans l’analyse géographique de ces biocénoses le constat d’une continuité de variation plus que d’état. L’étude des différenciations spatiales recherche donc plus des discontinuités dans la variation que des limites brutales à des états, identiques sur de vastes étendues, du couvert végétal - pensons à l’exemple de l’étagement.
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Quatre ans de recherche urbaine 2001-2004. Volume 2
Action concertée incitative Ville. Ministère de la Recherche
Émilie Bajolet, Marie-Flore Mattéi et Jean-Marc Rennes (dir.)
2006
Quatre ans de recherche urbaine 2001-2004. Volume I
Action concertée incitative Ville. Ministère de la Recherche
Émilie Bajolet, Marie-Flore Mattéi et Jean-Marc Rennes (dir.)
2006