1 Citons en particulier, pour l’attention portée à la période de la guerre et de l’Occupation, ceux de Jean-Claude Daumas, L’Amour du drap. Blin et Blin, 1827-1975. Histoire d’une entreprise lainière familiale, 1999, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, p. 401-435, et Pierre Vernus, Art, luxe et industrie. Bianchini Férier, un siècle de soieries lyonnaises, Grenoble, PUG, 2006, p. 217-239.
2 Notons cependant que le colloque organisé en 1986 par l’Institut d’histoire du temps présent (IHTP) sur La Vie des entreprises sous l’Occupation, dont les actes ont été partiellement publiés sous la direction d’Alain Beltran, Robert Frank et Henry Rousso chez Belin en 1994, faisait déjà une petite place aux industries de consommation puisque Rémy Gaudillier y avait étudié une coopérative jurassienne spécialisée dans la taille du diamant, Marie-Hélène Butler l’industrie de la chaussure à Fougères et Jacques Fitan la production d’Armagnac. Signalons aussi la thèse de Tristan Gaston-Breton sur Lesieur, publiée chez Perrin en 1997 sous le titre Lesieur une marque dans l’histoire 1908-1998, qui comporte un important chapitre sur l’activité de l’entreprise pendant la guerre, ainsi que le livre de Dominique Veillon, La Mode sous l’Occupation, Paris, Payot, 2001. Quant au colloque du GDR sur l’économie de la zone occupée de 1940 à 1942, organisé à Lyon en 2005, il avait également abordé la question avec les communications de Pierre Vernus sur la soierie lyonnaise, Robert Mencherini sur les industries traditionnelles de la région marseillaise et Nicolas Marty sur Perrier ; cf. Hervé Joly (éd.), L’Économie de la zone non occupée, 1940-1942, Paris, Éditions du CTHS, 2007.
3 Les Galeries Lafayette ont cependant déjà fait l’objet d’une étude qui englobe les années d’occupation ; cf. Philippe Verheyde, « Les Galeries Lafayette 1899-1955, histoire économique d’un grand magasin », Études et documents, volume V, 1993, p. 201-235.
4 Jean-Claude Daumas, « De la production à la consommation : les logiques du marché (France, xixe-xxe siècles) », Historiens et géographes, n° 380, 2002, p. 167-175 ; Alain Chatriot, Marie-Emmanuelle Chessel, « L’histoire de la distribution : un chantier inachevé », Histoire, économie et société, n°i, 2006, p. 67-82.
5 Dominique Veillon, Vivre et survivre en France 1939-1947, Paris, Payot, 1995 ; Robert Gildea, Marianne in chains: In Search of the German Occupation, 1940-1945, Londres MacMillan, 2002 ; Kenneth J. Mouré, Paula Schwartz, « On vit mal. Food Shortages and Popular Culture in Occupied France, 1940-1944 », Food, Politics and Culture, vol. 10, n° 2, 2007, p. 261-295 et Richard Vinen, The Unfree French Life under the Occupation, Londres, Penguin Books, 2007, p. 215-246.
6 Alain Chatriot, Marie-Emmanuelle Chessel et Matthew Hilton, « Introduction », in idem, Au nom du consommateur. Consommation en Europe et aux États-Unis au xxe siècle, Paris, La Découverte, 2004, p. 7-25.
7 Sur le rôle économique de la ligne de démarcation, voir Éric Alary, « La ligne de démarcation, une “frontière économique” ? », dans Olivier Dard, Jean-Claude Daumas, François Marcot (dir.), L’Occupation, l’État français et les entreprises, Paris, ADHE, 2000, p. 53-67 et, plus largement, La Ligne de démarcation, Paris, Perrin, 2003.
8 P. Vernus, Art, luxe et industrie..., op. cit., p. 217-239.
9 Cf. Alfred Sauvy, La Vie économique des Français de 1939 à 1945, Paris, Flammarion, 1978, p. 148-149.
10 Kristin Ross, Rouler plus vite, laver plus blanc. Modernisation de la France et décolonisation au tournant des années 1960, Paris, Flammarion, 2006.
11 Richard F. Kuisel, « Vichy et la planification économique », Le Mouvement social, n° 98, janvier-mars 1977, p. 77-101 ; Henry Rousso, « L’organisation industrielle de Vichy (perspectives de recherche) », Revue d’histoire de la seconde guerre mondiale, n° 116, septembre 1979, p. 27-44 ; Michel Margairaz, L’État, les finances et l’économie. Histoire d’une conversion, Paris, Imprimerie nationale, 1991 ; Michel Margairaz, Henry Rousso, « Vichy, la guerre et les entreprises », Histoire, économie et société, n° 3, 1992, p. 337-367 ; Henry Rousso, « Vichy et les entreprises », dans Beltran, Frank, Rousso, op. cit., p. 41-66 ; Hervé Joly (éd.), Les Comités d’organisation et l’économie dirigée du régime de Vichy, Caen, CRHQ, 2004.
12 Michel Margairaz, « L’État et les restrictions en France dans les années 40 », dans « Le temps des restrictions en France (1939-1949) », Les Cahiers de l’IHTP, n° 32-33, mai 1996, p. 344.
13 Michel Cépéde, Agriculture et alimentation en France durant la IIe guerre mondiale, Paris, Éditions M.-Th. Génin, 1961.
14 Jean-Marie Flonneau, « Législation et organisation économiques au temps des restrictions (1938-1949) », dans Le temps des restrictions..., op. cit., p. 43-58.
15 A. Sauvy, La Vie économique..., op. cit.
16 Quelques travaux récents : Lynne Taylor, « The Black Market in Occupied Northern France, 1940-1944 », Contemporary European History, vol. 6, n° 2, 1997, p. 153-176 ; Paul Sanders, Histoire du marché noir, Paris, Perrin, 2001 ; Fabrice Grenard, La France du marché noir (1940-1948), Paris, Payot, 2008.
17 Dominique Veillon, « Une politique d’adaptation spécifique : les ersatz », dans Le temps des restrictions..., op. cit., p. 59-74.
18 François Caron, Histoire économique de la France xixe-xxe siècles, Paris, Armand Colin, 1981, p. 215 et 222.
19 Claude Quin, Physionomie et perspectives d’évolution de l’appareil commercial français (1950-1970), Paris, Gauthier-Villars, p. 37 et sq.
20 Henry Rousso, « Vichy face à la mainmise allemande sur les entreprises françaises », dans Claude Carlier, Stefan Mertens (dir.), La France et l’Allemagne en guerre. Septembre 1939-novembre 1942, Paris, Institut historique allemand, 1990, republié dans Henry Rousso, Vichy. L’événement, la mémoire, l’histoire, Paris, Gallimard, 1992, p. 148-173.
21 Annie Lacroix-Riz, Industriels et banquiers sous l’Occupation. La collaboration économique avec le Reich et Vichy, Paris, Armand Colin, 1999, p. 275-356.
22 Renaud de Rochebrune et Jean-Claude Hazera, Les Patrons sous l’Occupation, Paris, Odile Jacob, 1995, p. 685-686.
23 Cf. ibid., p. 657-692 ; également des éléments dans A. Lacroix-Riz, Industriels et banquiers, op. cit. et Philippe Verheyde, Les Mauvais Comptes de Vichy. L’aryanisation des entreprises juives, Paris, Perrin, 1999.
24 Hein A. M. Klemann, « L’État et l’économie aux Pays-Bas pendant la Seconde Guerre mon diale », dans O. Dard et al, L’Occupation..., op. cit., p. 69-84.
25 R. de Rochebrune et J.-C. Hazera, Les Patrons sous l’Occupation, op. cit., p. 454-471.
26 Notons qu’on observe le même mouvement dans l’industrie des oléagineux où l’impossibilité d’approvisionner en graines l’usine de Coudekerque (Nord), située en zone interdite, amena la direction de Lesieur à transférer son activité à Marseille et à redéployer l’outil industriel vers l’Afrique ; cf. T. Gaston-Breton, Lesieur..., op. cit., p. 182-202.
27 Voir aussi Patrick Fridenson, « Les entreprises automobiles sous l’Occupation », dans O. Dard et al, L’Occupation..., op. cit., p. 317-329 et Jean-Louis Loubet, Citroën, Peugeot, Renault et les autres. Soixante ans de stratégies, Paris, Le Monde Éditions, 1995, p. 225-230.
28 Michel Margairaz, « Conclusions », dans H. Joly (éd.), Les Comités d’organisation..., op. cit., p. 317.
29 On en trouvera un résumé rapide dans A. Sauvy, La Vie économique des Français..., op cit., p. 148-149 et 160-161.
30 Sur l’intérêt et les limites de ces archives, cf. Hervé Joly, « Les archives de l’épuration professionnelle dans les entreprises », dans Hervé Joly (éd.), Faire l’histoire des entreprises sous l’Occupation. Les acteurs économiques et leurs archives, Paris, Editions du CTHS, 2004, p. 147-155. Voir aussi Marc Bergère (dir.), L’Épuration économique en France à la Libération, Rennes, PUR, 2008.
31 Arne Radtke-Delacor, « Les archives des administrations du Reich », dans Joly (éd.), Faire l’histoire des entreprises sous l’Occupation, op. cit., p. 195-200.
32 Cf. sur cette question, mes conclusions du colloque de Besançon dans O. Dard et ai, L’Occupation..., op. cit., p. 436 sq.
33 Sur ce point, cf. le bilan de la recherche dressé par Kenneth J. Mouré, « Economie Choice in Dark Times. The Vichy Economy », French Politics, Culture and Society, vol. 25, n° 1, printemps 2007, p. 124-126.
34 Sur ces questions qui font actuellement l’objet de recherches et de débats importants pour comprendre les sources et les modalités de la croissance des Trente Glorieuses, cf. Régis Boulat, Jean-Fourastié, un expert en productivité. La modernisation de la France (années trente – années cinquante), Besançon, PUFC, 2008 et la postface, très éclairante, de Patrick Fridenson, p. 402-412.