30 – Lettre du 6 avril 1793
p. 102-103
Texte intégral
1Les événements extérieurs sont toujours au coeur de l'actualité de l'époque. Pierre Dubreuil Chambardel consacre cette lettre à la trahison du général qui incarne la victoire de Valmy : Dumouriez.
2Par une attitude provoquante de militaire se considérant au dessus des lois, il s'est déjà attiré les soupçons d'une partie des Conventionnels. Après la lecture de sa lettre datée du 12 mars dans laquelle il accuse d'un ton arrogant les bureaux de la Guerre d'être responsables des défaites, plusieurs membres du Comité de défense générale, dont Barère, demandent sa mise en accusation. Mais Danton s'y oppose et accompagné de Delacroix, repart en Belgique afin de faire entendre raison au général insolent1. Celui-ci, regroupant les armées françaises, obtient le 16 mars une victoire de courte durée contre les Impériaux. En effet, le 18 mars, il subit une défaite grave à Neerwinden qui entraîne la débâcle des troupes républicaines. Renvoyant les deux émissaires, Dumouriez passe directement de la rébellion à la trahison ouverte. Le 23 mars, il prend contact avec Cobourg, commandant en chef de l'armée autrichienne, et lui expose son projet de dissoudre la Convention par la force, et de rétablir la monarchie. Il s'engage d'autre part à évacuer toute les provinces belges ce qui est fait le 26 mars.
3Long à réagir, le Comité de défense générale décide le 29 mars d'envoyer à l'armée quatre commissaires (Camus,Quinette,Lamarque et Bancal) avec le ministre de la guerre Beurnonville pour destituer Dumouriez et le mettre en accusation. Mais ce sont eux qui sont arrêtés, livrés à l'ennemi le 1er avril et emprisonnés pour deux ans. Le 4 avril, le général envisage de faire marcher son armée sur la capitale. Mais c'est en vain, car un colonel d'un bataillon de volontaires, Davout, donne l'ordre de tirer sur Dumouriez qui s'enfuit et passe à l'ennemi. Dans le même temps, la Convention le déclare hors la loi et Philippe Egalité est arrêté comme complice. De plus, La trahison de Dumouriez, ami des Girondins, leur porte atteinte car elle est immédiatement exploitée par les Montagnards ; ce qui envenime encore le climat politique. Dans un tel contexte, le Comité de défense nationale est transformé le 6 avril en comité de salut public composé de neuf membres et dont les pouvoirs sont largements accrus. Le péril extérieur grandit donc, tandis qu'un climat de guerre civile s'installe dans le pays. Comme le dit notre député, la République ne doit plus employer "dees dimie mesure [..mais] celle que les sirconstance exige".
Paris le 6 avril lan 2e dela République.
Mon cher Chambardel, la plus grande detouttes les conjuration vient déclater, la liberté et la République son dans un grand dangé le gouffre est ouvert pour les engloutir[.] Pèriron telle[ ?] Non, tous les effort dutraître et perfide Dumourier ceron vin cest forfait ceron déjoué, cest maneuvre perfide en aveuglan son armée, qui parais jusquà cemomant segonder les passion éfréné qui la nime2, cetraître acommancé parun des plus grand forfaits enviolant les droits les plus sacré dupeuples enfaisant aresté quatre deces représantant quil a envoyé à lennemi[.] Les vue decetraîttere sonde marché sur Paris et detracer lechemain àcent mille brigant pour mettre touts àfeu et àsans, il conte faire égorger touttes la Convantion et les Jacobins[,] rétablir la roiauté et sandoute ce laproprier[.] Un tel homme est til dignie derainié sur des hommes libre[ ?] Au millieux de ce grand orage la Convantion a resté calme[,] ferme[,] intrépide[,] et active, sapremier acte dejustice a esté de décrété le lâche traîttere à lapatrie de lemettre hors dela loi et dincitter tous bon citoyens de tirer dessu[.] Une gratification de trois cent mille livres en faveur de celui qui le livreroit vifs oumort[.] Touttes les place frontière depremière lignie on dénoncé letraîttere et juré devivre libre, trante cinq des complice du monstre son aresté3[.] La Convantion cest placé àla hauteur oùelle doit estre[,] ce nest plus des dimie mesure quelle emploira, mais bien celle que les sirconstance exige et la patrie cera sauvé, et nos lâche ennemi térassè et déjoué[.] Il faut que cette rasse deci devant noble et ces lion rugissant defanatisme périce[.] Au juge mon ami[,] dema position et detouttes lamertume qui est dans moncoeur deladézolation de nostre pauvre patrie[ !] La Convantion est enpermanance ce qui mécraze[.]Paris est assé tranquille[,] la surveillance active[.] Les barière son fermé les malveillant suivi deprès[,] grand nombre sonaresté[.] Dit aucitoyen Paitraule quejai vue son porteur deprocuration qui madit ne poins perdere devue- son affaires[.] Jambrasse ta famme et tes enfans[,] donne moi devos nouvelles jannai besoin, je suis ton véritable ami.
Pierre Dubreuil Chambardel
Notes de bas de page
1 A.Mathiez, La Révolution Française, op. cit. p 208.
2 Dumouriez entraîna dans sa fuite le fils de Philippe Egalité, c'est-à-dire le futur Louis-Philippe, Valence et un millier d'hommes (A. Mathiez. op. cit., p 210).
3 Dans la nuit du 31 mars au 1er avril, diverses arrestations ont lieu dont celle de Philippe Egalité et du marquis de Sillery, tous deux députés.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Recherche et développement régional durable
Actes du Troisième symposium européen. Proceedings of the Third European Symposium
Corinne Larrue (dir.)
2002
Villes et districts industriels en Europe occidentale (XVIIe-XXe siècle)
Jean-François Eck et Michel Lescure (dir.)
2002
Construction, reproduction et représentation des patriciats urbains de l’Antiquité au XXe siècle
Claude Petitfrère (dir.)
1999